C.N.R.S.
 
Famille de quid 
Liste des articlesStructure des articlesArticles sans exemplesArticles complet
 8 articles
 
 Article 1/8 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     NEQUEDENT     
FEW II-2 quid
NEQUEDENT, adv. et conj.
[T-L : nequedent ; GD : nequedent ; AND : nequedent ; FEW II-2, 1468a : quid]

I. -

Adv. "Cependant" : Et nequedent n'ay je pas en propos de dire de chascun, car trop entreprendroie grief fais, se je vous vouloye compter comment Adam menga la pomme, ne de Caÿn qui occist son frere Abel, ne comment Noé fist l'arche ne ainsi comme Dieux fist les langaiges pour la grant euvre de Babel destourner, ne de pluseurs autres aventures diverses qui avindrent anciennement ne vous feray je plus mencion, ains vouldray revenir a m' entente et a la matiere pour quoy j'ay ce livre entrepris et commencié a faire. (Bérinus, I, c.1350-1370, 3). ...certes le corps me tremble Aussi conme la fueille ou tremble, Et piez et mains, voire, et mi dent Me tremblent tuit, et nequedent S'eusse a qui me confessasse Ne me chausist se trespassasse En ceste paine. (Mir. mère pape, c.1355, 391). Pour ce, se le duc de Bourbon se mist au retour, si comme je vous ay compté, ne se mistrent point au retour si tost messire Guillaume de Lingnach et messire Gauthier de Pasach, ne leurs routes où bien y avoit, par pluseurs connestablies, plus de troix mille lances et bien VIm.. aultres gens comme gros varlez. Nequedent tous les jours se departoient-ilz et se mettoient au retour, petit à petit, ceulx qui estoient quassez de leurs gaiges et tout hodé et lassé de la guerre. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 127). Aussy du costé le duc de Jullers en y ot des mors et des bleschiez aucuns. Mais vous savez, c'est une rieule general, que le grosse pertes se traient sus les desconfitures. Nequedent, parmy le dommaige que le duc de Brabant et ses gens recheurent là à celle journée, il y ot ung grant point de remede et de confort pour eulx, car... (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 166). ...le duc de Berry qui souverain s'en tenoit, car il disoit que les reliefz en appartenoient à luy, en saisy les pourfiz, et de puissance en bouta hors de son droit le conte de Blois. Nequident, tant comme de eulx, je les vey pluseurs foiz ensamble, mais onques, pour le debat de ces terres, ilz ne s'en monstroient maltalent (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 179). Se li avoit Jaques d'Artevelle fait pluisseurs biens et l'avoit mis en l'office dou doiainné des telliers, et si estoit son compere. Nequedent toutes ces coses et afinités furent oubliies et misses arriere. (FROISS., Chron. D., p.1400, 639).

II. -

Conj. Nequedent que. "Quoique" : Et se porterent si bien li trettié par le moiien Jaquemon d'Artevelle, qui i rendi grant painne et qui haioit le conte, que chil de Gaind generaument s'acorderent a ce que, se li rois d' Engleterre passoit la mer et voloit prendre son chemin parmi le pais de Flandres, fust a gens d'armes ou sans gens d'armes, lors deniers paians de toutes coses desquelles on lor feroit aministration, il trouveroient le pais ouvert. Nequedont que chil de Bruges, d'Ippre et de Courtrai lor fuissent contraire et rebelle, il pensoient bien tant a esploitier, et dedens briefs jours, que li pais seroit tous en une unité. (FROISS., Chron. D., p.1400, 262).

REM. Fréquent en a.fr. (T-L VI, 595-597 ; GD V, 488b). Mot vieilli en m.fr. ; nombreux autres ex. chez FROISS., mais plus d'attestation au XVe s.
 

DMF 2020 - Synthèse de mot grammatical Robert Martin

 Article 2/8 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     PARQUOI     
*FEW II-2 quid FEW VIII per
PARQUOI, subst. masc.
[GD : parquoy ; FEW VIII, 212b : per ; *FEW II-2, 1468a : quid]

"Ce qui motive ou qui entraîne qqc." : SUSANNE. Hellas ! je suis deshonnorée Et si n'ay point fait le par quoy. (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 190). Donnes moy courage, Que puisse faire le parquoy, Dont soit appaisé cest oultrage. (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 341). Il est en prison detenu Sans avoir commis le parquoy (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 45). ... Si la mort vous voulés avoir De Jesus, il vous fault sçavoir S'il a transgressé nostre loy Comme on dit, et fait le parquoy On le doyve faire mourir. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 157).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 3/8 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     POURQUOI     
FEW IX pro FEW II-2 quid
POURQUOI, interr.
[T-L : por2 (porcoi) ; GD : por (porquoi) ; GDC : pourquoi ; FEW IX, 401a : pro ; FEW II-2, 1468a : quid ; TLF : XIII, 950a : pourquoi]

I. -

[Adv. interr. ou adv. relatif] Pour quoi / pourquoi

A. -

[Adv. interr.] "Pour quelle raison, pour quelle cause ou en vue de quoi"

 

1.

[Interr. dir.] : Pour quoi me fesis tu offrir Et tout donner sans retollir A ceste qui me fait languir ? (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 45). Pour quoi tient on le chant a grascieus D'un oisellon qu'on claimme rosegnol ? (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 95). ...nulz ne vient en vostre court que vous ne lui faciez raison et justice de ce qu'il demande bonnement, selon le droit qu'il a. Par foy, sire chevaliers, c'est verité, mais pourquoy le dictes vous ? Cela vouldrions nous voulentiers savoir. Par foy, sire, dist Remondin, pour le vous faire savoir suiz je venus. (ARRAS, c.1392-1393, 56). M'amye, pourquoy faictes vous cecy ? (C.N.N., c.1456-1467, 71). Meschant homme deffassonné Pour quoy me dis tu villannye ? (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 95).

 

-

[Empl. ell.] : Sire, il seroit temps de partir, car aux nouvelles qui sont venues, il est bon de nous retraire en Chippre. Pourquoy ? dist Guyon. Savez vous chose de nouvel, que il soit besoing de soy retraire hastivement ? Par foy, dist le maistre, ouyl. (ARRAS, c.1392-1393, 127).

 

.

Et pour quoi non ? / et pourquoi non ? : "Feriez, mon ami ?" - "Ma dame, oy, de bon cuer. Mais qui est la dame telle que vous dictes, qui vouldroit mon service, et amer un tel que je suis ?" - "Et pour quoy non ?" dist Madame, "n'estes vous pas gentil homme ? n'estes vous pas beau josne filz ? ..." (LA SALE, J.S., 1456, 35).

 

2.

[Interr. indir.] : Ne sçai pour quoi on n'ose dire voir, Quant on se voit de tout perdre en balance (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 90). Si nous merveillons pourquoy vous ne demourastes en la guerre avecques le roy crestien pour lui aidier et conforter (ARRAS, c.1392-1393, 81). Mais quant le roy scot la nouvelle, pourquoy ilz se partoient si hastivement, si fu moult doulent et les convoya jusques au port. (ARRAS, c.1392-1393, 127). Sire roy, dictes moy pourquoy vous menez si grant doulour. Sire, dist le roy, par Dieu, il y a bien cause. (ARRAS, c.1392-1393, 172). Assez y ot qui lui enseigna, mais ilz lui demanderent pourquoy il en enquerroit. (ARRAS, c.1392-1393, 244). ...[elle] ne scet penser qu'il fault a son mary, ne pourquoy il la veult ainsi habiller. (C.N.N., c.1456-1467, 322). Et ainssy que j'estoye aux secretz de la messe, je fus ravys et ouÿs les angels de paradis et faire grant melodye, et ne sçavoye que cella pouvoit estre ne pour quoy ce se faisoit. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 210).

 

-

[Dans des phrases incidentes] : ...un mien frere, qui moult fu vistes et appers, qui se party de ce païs il a bien LX. ans, pour une noise qu'il ot, et ne scay pas la cause ne pourquoy, au nepveu du roy qui pour le temps regnoit en ce pays. (ARRAS, c.1392-1393, 53). Et quant vous donnez quelque chose, ne le faictes pas attendre longuement. Mais regardez quant, combien, pourquoy, ou se la personne le vault, ou, se il est a maistre, se son maistre le vault. (ARRAS, c.1392-1393, 85).

 

-

[Pour apporter une explication] : Et pour ce est chose neccessaire En pluseurs lieux de l'ainsi faire, Et c'est pour quoi certainement T'avons tenu si longuement. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 18). ...veez la pourquoy je le feiz. (C.N.N., c.1456-1467, 161). Je sçay trop bien pourquoy vous estes tant raffroignée, et que le cueur avez tant enflé. (C.N.N., c.1456-1467, 411).

B. -

[Adv. relatif]

 

1.

"En raison de quoi" : ...nous disons que les diz religieus ont bien prouvé leur entencion a la fin la ou il tendent, pour quoi nous condempnons ledit Jehan et le dit curé par son temporel a reffaire et rappareillier a leurs cous la grange (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 28). Et nettoia sa conscïence O la lexive d'abstinence Qui trop a maintes gens ennuie Pour quoi cheent tost comme pluie (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 92). Et disoit que, oÿe sa ditte demande, elle lui devoit estre adjugiee, se le dit Fontenay, ou nom que dessus, ne disoit cause valable pour quoy ce ne deust estre fait (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1370, 415). Et dit le dit Gervaise qu'il creoit que ce soit par aucuns meffaiz secrez au monde et desplaisans a Dieu pourquoy il les punist si secretement en ces miseres que nulz n'en a congnoissance fors lui. (ARRAS, c.1392-1393, 4). ...et n'y a point de raison pour quoy on ne puisse proceder contre ung officier royal comme contre ung aultre. (JUV. URS., Nescio, 1445, 539). ...et lui faisoit sçavoir quelques occasions et aussi l'occasion pour quoy il disoit y avoir envoyé (COMM., II, 1489-1491, 24).

 

-

La cause pour quoi / la cause pourquoi. "La raison pour laquelle" : ...et la cause pour quoy deux personnes qui ne s'entrecognoissent, si tost conme il s'entrevoient, s'entreaiment, les docteurs dient que c'est pour ce qu'il y a dedans eulz une semblance repote, qui a ce les meut. (Mir. femme roy Port., c.1342, 149). Mes beaulx seigneurs, nous vous remercions de la haulte honneur que vous nous avez faicte de venir a nostre feste. Et la cause pourquoy nous vous y avons prié d'y venir, je le vous vouldray a present declarer. (ARRAS, c.1392-1393, 46). Et la cause pourquoy je le faiz, c'est pour l'amour de vous et de voz enfans. (ARRAS, c.1392-1393, 209). ...c'est la cause pour quoi il s'en retourna deviers ses signeurs (FROISS., Chron. D., p.1400, 140). Ci dit comment le roy Charles moult conquestoit en ses guerres, non obstant n'y alast en personne, et la cause pour quoy n'i aloit. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 131). Mais la cause pour quoy le dit de Lenclastre fit ce que dit est est apparue par l'yssue (JUV. URS., T. crest., c.1446, 153). ...il leur declara tout au long la cause pourquoy il les avoit assemblez. (C.N.N., c.1456-1467, 222). ...je vous diray en bref la cause pourquoy j'ay vestu ma femme de cest habillement. (C.N.N., c.1456-1467, 322). Et la cause pour quoy je suis hastivement venuz est telle : ... (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 132).

 

-

La raison pour quoi / la raison pourquoi. "La raison pour laquelle" : Biau filz, je vous ay demandé: La raison pour quoy, vez la cy. (Mir. pape, 1346, 388). Sy ne lui sembloit mie bon de laissier le plus pour le mains, ne il ne pouoit tenir les deux royaumes tous ensemble, et vous diray raison pour quoy. (Bérinus, I, c.1350-1370, 185).

 

.

[Empl. ell.] : Raison pour quoy : Car mes gens si peuent donner, Grever autrui et pardonner Et leurs amis moult avancier. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 171). Guerre est mauvaise, dangereuse, mortelle, De quoy en fin tout devient en souffrance, Raison pour quoy : car elle est immortelle, Comme l'on voit par vraye esperience (LA VIGNE, Ress. chrest. B., 1494, 133).

 

-

C'est pour quoi / c'est pourquoi. "C'est pour cette raison" : C'est pour quoy, ce croy, Dieu m'a fait Ainsi longuement tourmenter. (Mir. st J. Cris., c.1344, 280). Et pour ce est chose neccessaire En pluseurs lieux de l'ainsi faire, Et c'est pour quoi certainement T'avons tenu si longuement. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 18). ...il [a] determiné De nous donner hautorité De vous demander vostre fillie, Qui est bonne, belle et abille : C'est pourquoi nous sumes venus. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 23).

 

-

[Établissant un lien logique entre deux prop.] "C'est pourquoi" : ...elles ne savoient comment saillir de l'ostel que les aultres religieux ne s'en apperceussent. Pourquoy, doubtans les grans perilz et inconveniens qui en povoient sourdre, fut prinse conclusion par eulx tous ensemble que chacune d'elles aroit habit de religieux (C.N.N., c.1456-1467, 373).

 

2.

"En vue de quoi" : Et dire que l'en doit estudier et labourer pour grace de gieu et que gieu soit la fin principal pour quoy sont teles choses, ce semble une folie et un dit tres enfancible. (ORESME, E.A., c.1370, 517).

 

-

Ce pour quoi / ce pourquoi : Mais, madame, nous regardons et comsiderons que ce pour quoi nous partesimes de Hainnau avoecques vous, est tout achievé. (FROISS., Chron. D., p.1400, 96). Et qant il veirent que il avoient en partie achievé ce pour quoi il estoient venu a Valenchiennes... (FROISS., Chron. D., p.1400, 264). ...se coucherent les deux amans dedans le tresbeau lit, bras a bras, et firent ce pourquoy ilz estoient assemblez (C.N.N., c.1456-1467, 186). Quelque malcontent qu'il y eust, il fist ce pourquoy il estoit venu (C.N.N., c.1456-1467, 232). Mais pour mieulz entendre, il convient noter que "ymage" veritablement se dit et raporte a ce, dont elle porte la similitude et samblance, et pour poursieuvir ou ensieuvir ce pour quoy est faite. (Somme abr., c.1477-1481, 111).

II. -

Subst. masc.

A. -

"Raison, cause ; ce qui motive qqc." : Pour faire certein jugement, Vous me deüssiez dire en quoy J'ay forfait, et tout le pourquoy Amener a conclusion. (MACH., J. R. Nav., 1349, 166). Vesci en l'eure le pourquoy : ... (MACH., J. R. Nav., 1349, 228). ...si suis seur qu'il n'y a nul de vous qui n'en fist autant s'il en avoit le pourquoy comme j'ay. (C.N.N., c.1456-1467, 200). Qui vuelt acquerir bonne renommée, il doit premièrement faire le pourquoy et soy employer à fais notables sans soy vanter ne hault louer (BUEIL, I, 1461-1466, 32).

B. -

"Ce pour quoi, ce en vue de quoi on fait qqc., l'intention" : Je afferme que tel hoste [le Saint Esprit que l'on doit souhaiter recevoir en soi] qui est tant riche, tant large, tant bon et gracieux paiera bien son hoste, et rendra bien le pourquoy en ce monde, et trop plus en l'autre. Tu voys, o ame devote, tu voys que ceulx qui hebergent le Saint Esperit en ce monde ont presque tous les jours leesse sobre et sainte, quelconque advercité leur seurviegne, car ilz ont le Saint Esperit qui les console et conforte en bonne esperence. (GERS., Pent., p.1389, 85).
 

DMF 2020 - Synthèse de mot grammatical Robert Martin

 Article 4/8 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     QUE     
FEW II-2 1467a-b quid
QUE, conj., rel. interr.
[T-L : que1/que2/que3/que4/queque ; GD : que1/que2 ; AND : que1/que2 ; FEW II-2, 1467a-b : quid ; TLF : XIV, 129a : que]

[Que comporte qu- initial, l'élément par excellence de la subordination, tout comme qui, quoi... ; lat. quam, quem, quia, quid, quod]

I. -

Conj.

A. -

[Que subordonnant ; introduit une prop. complétive]

 

1.

[Introduit une prop. complétive objet]

 

a)

[Le verbe principal est exprimé] : Doulce vierge, se vostre grez Y est, je vous pri, consentez Que me donnez graces et sens De si ouvrer, par vostre assens, Que puisse vivre en chaasté (Mir. enf. diable, c.1339, 3). Je vous ay voué, fleur de lis, Que jamais de ma char delis Ne sera en vostre honneur fais. (Mir. enf. diable, c.1339, 3). Si me commanda que j'oïsse Ce qu'il diroit et retenisse (MACH., D. verg., a.1340, 21). Et comme le noble Roumant De la Rose dit et confesse En son premier commancement C' on doit jeune cueur en jeunesse, Quant on le voit viel en viellesse, Excuser, helas ! ... (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 30).

 

-

[Suivi de l'impér.] : Et vous prie et admonneste que soit a compagnie, soit a table, gardez vous de trop habundanment parler. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 105).

 

-

[Suivi de de + inf.] : ...et estoient soupçonnez que d'avoir la mise si grande que sans nombre [soupçonner que X soupçonner de] (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 40).

 

-

[D'une pers.] Estre certain que : Car je suis seur et certains, Vierge, que il me suit et gaite. (Mir. enf. diable, c.1339, 7).

 

-

[Après un subst. qui nominalise le verbe principal (craindre que / la crainte que)] : Autrement seroie en cremour Que je n'eusse son mal gré (Mir. enf. diable, c.1339, 3).

 

b)

[Avec ell. du verbe principal]

 

-

[Dans une interr. ; vous dites bien que...] : CONTE GRIMAUT. Se li estiez debonnaire Tant que vous li pardonnissiez, Sire, et qu'aler l'en laississiez Par ainsi qu'il vous jureroit Qu'a touz jours paix vous porteroit, Ce seroit courtoisie grant. (...). LE ROY. Grimaut, tout esbahy me faites. Que je l'en laisse vif raler ? On en pourra assez parler, Mais, certes, puis que le tieng pris, Jamais n'ystra : trop a mespris Ly faux traitre [vous voulez que...]. (Mir. Amis, c.1365, 18). - Nostre pére (...) Veu avons Joseph, nostre frére. - Que vous l'avez veu ? (Myst. Viel test. R., t.3, c.1450, 20702).

 

-

[Dans un titre (d'ouvrage, de chapitre...), dans une sentence ; on est en droit de dire que...] : Que toute l'estude de cheulx qui aprendent doit tendre a theologie. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 106). Que fortunes ne font pas le beneuré mescheant. (ORESME, E.A.C., c.1370, 135). Que Dieu est immuable. (Somme abr., c.1477-1481, 88).

 

.

Dire/respondre... que oui, que non, que si : Il respondirent que non et qu'il avoient plus chier a aler en estrange païs, mendiant et querant les aventures, que de demourer riches et acoustumer le fol usage du roy (Bérinus, I, c.1350-1370, 120). Si disoient li un que l'en issist a la bataille, li autre que non (BERS., I, 9, c.1354-1359, 45.11, 85). Le musnier demande a madame s'elle l'avoit a l'entrée du baing, et elle dit que si. (C.N.N., c.1456-1467, 45).

 

-

[Pour introduire une prop. optative ; on peut souhaiter que...] : Que la mére Dieu nous ottroit Grace et pardon de cest forfait ! (Mir. enf. diable, c.1339, 11). Que Dieux en puist avoir maugrez ! (Mir. enf. diable, c.1339, 45). Que Dieu par la seue merci Nous vueille aidier ! (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 226). Que Mahon te confonde ! (Mir. st Panth., 1364, 348). Que Dieu, qui maint lassus ou throsne, Vous soit misericors et doulx ! (Mir. Amis, c.1365, 4). Que de Dieu soient tous mauldictz ! (Rapp., c.1480, 63). Que de la fievre cartaine Puissez vous estre relié ! (P. Jouh. D.R., a.1488, 36). Que la ville on assaille ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 232). Que l'on m'escoute ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 520).

 

2.

[Que subordonnant ; introduit une prop. complétive sujet ou complétive impersonnelle]

 

-

[Complétive sujet] : Or dites vostre voulenté : Mon seigneur, drois est que je l'oie. (Mir. enf. diable, c.1339, 9).

 

-

[Complétive impersonnelle] : Trop li ennuie que [il li ennuie trop que] de lit Moy et mon seigneur departons (Mir. enf. diable, c.1339, 7).

 

-

[En tournure impersonnelle avec il] : ...il m'est avis, au dire voir, Que le cuer me doie partir (Mir. enf. diable, c.1339, 20). ...il est bien temps, ce me samble, Que je revoise a mes nonnains (Mir. abbeesse, 1340, 74). Conment vous savez qu'il est voir Qu' il soit ainsi ? (Mir. emp. Julien, 1351, 202). Ma dame, se il vous plaisoit, il seroit bien temps que nous alissons voyagier pour congnoistre les terres et les pays, et aussi pour acquerre honneur et bon nom en estranges marches et contrees (ARRAS, c.1392-1393, 82).

 

3.

[Que subordonnant ; introduit une prop. complétive apposée] "À savoir que"

 

a)

[En appos. à ce]

 

-

Ce ... que. "(Littér.) Ceci, à savoir que" : Et dit qu'assez mieus ameroit, Qui de ce a chois le mettroit, Qu'on le pendist ou traïnast, Qu'on l'ardist vif ou escorchast, Que ce qu' il fust en la saisine De la joie qui tant est fine. (MACH., D. verg., a.1340, 40). Mais ce qui fait mon cuer partir et fendre, C'est ce que je ne me say a qui prendre De mon anui. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 84). Est ce bien fait, quant vous devez A la parole Dieu entendre Que l'en vous presche pour aprendre Conment vous devez maintenir, Que ne vous y deignez tenir, Ains vous en alastes le pas Ne say ou ? (Mir. abbeesse, 1340, 64). De ce sui je moult esbahie Que n'est ceens. (Mir. st J. Cris., c.1344, 263).

 

-

[Dans est-ce que (littér. "ceci est-il, à savoir que"), comment est ce que, de quoi est-ce que...] : Et quant vous fustes revenue, De quoy fut ce que vous riés Entre vous deux et chuchetiés ? (Mir. abbeesse, 1340, 64). ...mais comment est-ce que nostre loy crestienne dit qu'il est ung Dieu le Pere, ung Dieu le Filz, ung Dieu le Saint Esperit, une Trinité ? (GERS., Trin., 1402, 160-161). ...qu' est-ce que homme ? (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 26).

 

-

[Dans les loc. conj. en ce que "(littér.) ceci, à savoir que"]

 

.

À ce que. V. à : Et si dit que chascun jour traitte A ce que la besongne faite Soit sanz eslongne. (Mir. abbeesse, 1340, 68).

 

.

De ce que : Et quant ce vint la nuit que Aigres et Milie furent couchiez ensemble, ilz restorerent grant partie de ce qu'ilz avoient esté esloingnez si longuement l'un de l'autre. (Bérinus, II, c.1350-1370, 162). ...je suiz moult joyeuse de ce que vous avez si bien besoingnié et si honnourablement en vostre voyage. (ARRAS, c.1392-1393, 78).

 

.

Depuis ce que. V. depuis

 

.

Dès ce que. V. dès

 

.

En ce que : Mais il deffaut en ce que il ne fait ne l'un ne l'autre si comme il appartient ne bien (ORESME, E.A., c.1370, 237).

 

.

Par ce que. V. par

 

.

Pour ce que. V. pour

 

-

[En appos. à c' du présentatif c'est ... que (littér. "ceci est..., à savoir que")] : Or as tu oï grant partie Pour quoy c'est que je ne voy mie. (MACH., D. verg., a.1340, 30). Mais c'est pour nient que mon cuer bée, Conment que soit enclin mon corps. (Mir. abbeesse, 1340, 66). Dame, c'est, si conme je croy, Pour ce que trop avez dormy, Que vous l'avez si estourmy Et si pesant (Mir. abbeesse, 1340, 75). ...c'est grant dommage que cest pays n'est habitez et peuplez, car moult y est grasse la contree. (ARRAS, c.1392-1393, 76). Sire, c'est trop mal fait que vous n'envoiiés plus especiaulment deviers nostre signeur le conte, par quoi il soit bien acertes segnefiiés de l'estat de son pais. (FROISS., Chron. D., p.1400, 396). C'est mau fait que nous parlons tant ! (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 40).

 

.

C'est ... que (de) + inf. : Car c'est trez bon office que d'estre boutillier. (Hugues Capet Lab., c.1358, 166). Et c'est legiere chose a faire que despendre. (ORESME, E.A., c.1370, 238). ...c'est droit soulas Que d'avoir femme en sa compaigne Par mariage (DESCH., M.M., c.1385-1403, 288). Et sachiés que c'est grant merveille que de veoir icelle saincte croix, car elle est grande et grosse et si se soustient en l'air, sans ce que l'en puisse apparcevoir que aucune chose la soustienne (Voy. Jérus., c.1395, 82). C'estoit merveille que de veoir et de oÿr le maintieng de Male Voulenté ainsy affublee de adulacion (GERS., Noël, p.1404, 306). C'est le meilleur que de nous taire. (Myst. st Clément Metz D., p.1439, 452). ...c'estoit tout son desir que de l'acompaignier et honnourer (Comte Artois S., c.1453-1467, 62).

 

.

C'est ... que (de) + subst. : C'est un mauvais ennemi qu' ire (JACQUES BRUYANT, Voie pauvreté richesse P., 1342, 11). Et ainsi de toutes autres marchandises, desquelles je me passe quant a present, car c'est moult longue chose que de usure et moult mauvaise. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 34). ...maiz tousjours ayez lors en memoire que c'est mauvaise paisson que de caille et de pigon, car c'est chair de dure digestion et demeure longuement en l'estomac. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 161). C'est bonne chasce que du cerf (...) et belle chose bien l'escorchier et bien le deffere (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 6).

 

.

Ce ... que de + inf. : Et aussy ce n'est pas ce a quoy tu dois travellier que d'avoir paix avecques eulx, mais dois assembler ton ost et tes gens et tant faire que aigre et terrible justice soit faite desdis maulx detestables (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 227).

 

b)

[En appos. à un subst.] : Sachiez je li demanderay Congié que nous puissons aler Moy et vous a m'antin parler (Mir. abbeesse, 1340, 73). Et quant Nature vit ce fait Que son oeuvre einsi se desfait Et que li homme se tuoient... (MACH., J. R. Nav., 1349, 146). ...et avez bien entendu le serement qu'il a fait que, se il me puet tenir aprés le terme qu'il m'a miz, que tout le monde ne me pourra garantir de mort. (Bérinus, II, c.1350-1370, 78). Si vous pri, dame debonnaire, Vueilliez me ceste grace faire Que me vueilliez dire conment Le trouveray (Mir. st Alexis, 1382, 339). Et se Dieux vous donne adventure que vous conquestez pays, si gouvernez voz gens selon la nature dont ilz sont. (ARRAS, c.1392-1393, 85). Qant li dis mesire Carles, qui se tenoit en Nantes, sceut la verité de la venue des Englois que ils estoient arivet en Bretagne, il pensa bien que il averoit la gerre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 568). Car la raison il congnoit bien Que l'as griefvement offencé. (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 37679). Et en me dormant me vint une vision devant que j'estoie en une moult grant plaine et moult belle. (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 615).

 

-

[En appos. à un subst., devant de ou pour + inf.] : ...et pluseurs aultres, en grant desir que de rencontrer ces Anglois. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 94). Si n'est il mal tel, à mon jugement, Com le meschief que d'avoir pou d'argent (MACH., App., 1377, 646). Li intension des signeurs d'Engleterre estoit que de tenir ces Escos la endroit pour assegiés (FROISS., Chron. D., p.1400, 145). Et se departirent de Hainnau pluisseur jone esquier, en entente que pour demorer en Engleterre avoecques la roine. (FROISS., Chron. D., p.1400, 158). ...car la ditte roine avoit intension que de passer proçainnement la mer et venir devant Calais veoir son signeur (FROISS., Chron. D., p.1400, 793). Et se departirent sus celle entente que pour lever le siege des François qui seoient devant la Roce Deurient (FROISS., Chron. D., p.1400, 813). ...sur ceste entencion que d'avoir regart a la chose publicque (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 238). Et est grant chose que d'avoir ung tel vassal royal (JUV. URS., T. crest., c.1446, 74). Aultre confort ne sçay donner, Se non que d'avoir pacience. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 54).

 

c)

[En appos. à tant] : Dame des cieulx, cinc mille fois Vous loe et gracie et mercy De tant que vous vous estes cy A ma personne demonstrée (Mir. enf. diable, c.1339, 4).

 

-

[En appos. à qui (qui au sens de "ce qui")] : Regardez mesmes que Dieu, qui est sage sur toute sagesse, fist pour ce que Adam, desobeissant et mesprisant le commandement de Dieu ou deffense, menga la pomme, qui [ce qui] estoit peu de chose a lui que une pomme, comment il en fut courroucié. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 82).

 

-

[En appos. à lequel] : ...et ne savoit lequel faire que de retourner devers le roy ou du demourer (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 66).

 

-

[Dans le type (il y) a ... que ... (ne)] : Nuef mois a que ne fusmes cy : Ains puis ne finasmes d'errer. (Mir. enf. diable, c.1339, 11). Car long temps a que n'oy repos Pour penser conment mon propos Je te diroie. (Mir. abbeesse, 1340, 70). Dame, encore est si grant ce cas Qu'elle est grosse, ce me dit on, Et n'a qu'un po que l'enfençon Senti mouvoir. (Mir. abbeesse, 1340, 73).

 

d)

[En apposition à la proposition qui précède, dans le tour Que je sache] "À ce que (je sache)" : Dieu mercy, rien n'y a meffait Que je sache [ou que relatif dont l'antécédent est rien ?]. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 132). Onques mais que je sache n'oy Tant de courrouz ne tant d'annoy Jour de ma vie (Mir. st Panth., 1364, 323). ...ce ne sera, Que je sache, jour de ma vie. (Mir. emper. Romme, 1369, 281). ...je ne le cognois, que je sache (Percef. V, R., t.1, c.1450 [c.1340], 421). Par ma foy, monseigneur, dit elle, elles se sont bien vengées de vous ; je ne doubte point que vous ne leur ayez aucune chose meffait. - Non ay, certes, que je sache (C.N.N., c.1456-1467, 188). Cestui Arbaces ne y escripvit que sur les interrogacions seullement, que je sache. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 38, r°).

 

4.

[En tête de phrase, la prop. compl. tenant le rôle de sujet ou de régime]

 

-

[Avec le subj.] : Que bon soit, trés bien m'i acort, Dont je suis bien de leur acort. (MACH., D. Aler., a.1349, 299). Que cils clers fust de grant vaillance, Gentils homs, et de grant puissance, Renommez de haute noblesse, Et de temporelle richesse Trés habondanment assasez (...), Ce sont toutes choses possibles (MACH., J. R. Nav., 1349, 217). Que ceste raison ci soit vraie, je le preuve ainsi... (Mir. prev., 1352, 230). Que ly doingne n'ay pas songié. (Mir. Amis, c.1365, 29). Que ce soit voir c'on ne puist avenir A exposer ses haulx biens clérement Nul ne le doit a merveilles tenir (Mir. femme, 1368, 234). Que le larron soit pugni, ce est droit naturel. (ORESME, E.A.C., c.1370, 305).

 

-

[Avec l'indic.] : Que pas elle ne prouffite, Lactance ou livre de Vray aournement le demonstre (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 157).

 

-

Qu'il soit voir/vrai./Qu'il soit ainsi : ...et qu'il soit ainsi que je dy, je sui apareillé du prouver (Bérinus, I, c.1350-1370, 83). Que ce soit voirs, g'i voi assés raison, Car li amant, qui usent de priier, Ne scevent se ja aront grasce ou non (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 107). Et qu'il soit voir o la science Le nous monstre l'experience (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 151). Et qu'il soit ainsi que science, Prudence avec grant escience Soit plus que autre riens neccessaire A toutes les choses parfaire, Puis prouver par divers escrips Et par les effais non prescrips. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 216). Et qu'il soit voir que sapience Eust la plus grant audience Es temps anciens des paiens, Vous le veez par les moiens Des histoires qui en appert Le dient (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 228). Qu'il soit ainsi que largece et liberalité soit vertu agreable à Dieu, appert par ce que il nous commande amer nostre proesme comme nous meismes (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 79). ...et qu'il soit vray le nous aprent pure experience. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 79). Qu'il soit ainsi bien le me fist aprandre Ma maistresse, mon souverain desir. (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 21). ...et qu'il soit vray, prouver le puis (Comte Artois S., c.1453-1467, 81). Et qu' il soit vray, par mes ditz le verrez. (LA VIGNE, S.M., 1496, 335).

 

.

[La proposition qui suit apportant la preuve] Qu'il soit voir/vrai./Qu'il soit ainsi. "Pour preuve qu'il en est ainsi" : Qu'il soit voir que le roy Charles fust amé, pour cause de ses bontez, de plusieurs meismement estrangiers, lui furent lettres envoyées ou mois de mars susdit par aucuns grans seigneurs, es quelles estoit contenu que... (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., II, 1404, 137). Et qu' il soit vray, vous mesmes adressastes et mistes son furon, qui s'esbatoit a l'entour de vostre duyere, a voz deux mains ou a tout l'une, tout dedens la duyere de vostre connin, laquelle chose il n'eust peu faire sans ceste vostre ayde (C.N.N., c.1456-1467, 161). Qu' il soit ainsi, le jour qu'il trespassa Sa noble femme et son filz en substance, Avec ses biens, de tous poincts il laissa En la garde du noble roy de France (LA VIGNE, V.N., p.1495, 179).

 

5.

[Dans les loc. conj.]

 

a)

[Conj. concessives]

 

Rem. Bien que, v. bien ; combien que, v. combien ; comment que, v. comment ; encore que, v. encore... ; où que (ce soit), v. , qui que, v. qui, quoi que, v. quoi, quoique....

 

b)

[Conj. conséquentielles]

 

Rem. Si (beste, grand...) que..., v. si4 ; tant ... que, v. tant ; tel ... que, v. tel... Couplé avec que de sub. complétive dans l'ex. suiv. : A leur assembler, si fremy La terre et soubz leur piez trembla Que que tout deust cheoir sembla [si ... que / il sembla que]. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 209).

 

c)

[Conj. finales]

 

Rem. Afin que, v. fin1 ; pour que, v. pour...

 

-

Si ... que : Doulce vierge, se vostre grez Y est, je vous pri, consentez Que me donnez graces et sens De si ouvrer, par vostre assens, Que puisse vivre en chaasté (Mir. enf. diable, c.1339, 3). Dame, par vo sainte doulçour Vueillez moy garder de ses laz, Si que je n'enchiée ou solaz De luxure, dont il me tente. (Mir. enf. diable, c.1339, 7).

 

d)

[Conj. hypothétiques]

 

Rem. Mais que, v. mais1 ; pourvu que...

 

e)

[Conj. temporelles] V. lorsque

 

Rem. Ains que, v. ains ; alors que, v.alors ; après que, v. après ; avant que, avant ; depuis que, v. depuis ; pendant que, v. pendant...

 

6.

[En position de reprise]

 

a)

[Reprend une conj. quelconque par coordination (notamment si)] : Non avray je pour riens que j' oie, A vous le di, mon treschier pére, Et a vous qui estes ma mére, Pour tant c'on m'a juif nommé Et paien la ou j'ay esté, Si que jamais ne mengeray Jusques a tant que je saray Se je suis crestiens ou non, Et que je sache l'achoison Pour quoy vous n'avez joie au cuer [reprend jusques a tant que ; suivi du subj.] (Mir. enf. diable, c.1339, 26). Et chascune ja la regarde Aussi com se point n'y pensions Et que [et comme si] rien de ce ne sceussions, Pour voir la guise. (Mir. abbeesse, 1340, 73). N'en vueil plus, sire, estre tenant Parole, puis qu' il ne vous plaist Et que [et puisque] de tenir ent plus plait Me deffendez (Mir. st Alexis, 1382, 287).

 

b)

[Très fréquent : conj. répétée après une sub. incise, une apposition, une incidente...] : Car bien perchut, s'il n'estoit duis De savoir de pluseurs deduis, Des chiens et des oisaux aussi, Que d'avoir sy haulte merchy De celle a lequelle il tendoit, Que jamais venir n'y poroit. (Dit prunier B., c.1330-1350, 64). Biau filz, dy li que s'elle oir Le veult, que cy viengne briefment (Mir. abbeesse, 1340, 60). ...et li dist que, s'il li en parloit plus, que elle le diroit au roy de France (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 108). Et ce fet elle [la biche], afin que, si on la chassoit, que son faon se sauvast (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 65). Quant ceulx l'entendirent, si en furent moult joyeux, et dirent, que, s'ilz y vont, que il leur muet de grant noblesce et grant vaillantise. (ARRAS, c.1392-1393, 82). ...ne sort, ne enchantement d'art de magique, ne de poisons, de quelconque maniere, ne vous pourra nuire, que si tost que vous les regarderez, que ilz n'aient perdu toute leur force. (ARRAS, c.1392-1393, 84). Mais toutesfoiz gardez vous que, quelx qu'ilz soient, durs ou debonnaire, que vous ne leur alevez nouvelle coustume qui soit desraisonnable (ARRAS, c.1392-1393, 86). Je congnoys Que, quant a mort je vous mettroye, Que guère je n'y gaigneroye (Myst. Viel test. R., t.4, c.1450, 29355).

 

-

[Répété après et] : Li uns des .III. messages dist que ses sires avoit une dent en sa bouche, qui estoit mauvaise et pourrie, et tant lui faisoit d'angoisse que nul repos n'en pouoit avoir ne par nuit ne par jour, et que que tantost que aucune chose y atouchoit, il lui estoit advis qu'il deüst enragier et mourir. (Bérinus, I, c.1350-1370, 139).

B. -

[Que subordonnant circonstanciel ; se charge de valeurs diverses, causale, conséquentielle, finale, ou de valeur privative]

 

1.

[Valeur causale, conséquentielle ou finale]

 

a)

[Valeur causale (très fréquent)] "Car, étant donné que" : De tous est seur toutes prisie, Et c'est drois, que je ne cuit mie Que Nature qui tout conçoit Soutieument si soutive soit Qu'onques figurer la sceüst, Se Dieus proprement n'i eüst Mis la main a la figurer (MACH., D. verg., a.1340, 16). Et quant je li eus ma priere Toute ditte en tele maniere, Moult doucement me respondi Tantost, que plus n'i attendi, Que moult volentiers me diroit Tout ce, ne ja n'en mentiroit. (MACH., D. verg., a.1340, 21). Et quant il avenoit qu'il en avoit navrez ou bleciez deux ou troix, et aucun s'en venoit plaindre a son pere, il le appaisoit, comment qu'il en advenist, mais de ce faisoit il que fol, que de riens ne le chastïoit ne blasmoit de ses folies (Bérinus, I, c.1350-1370, 11). Cy devise du chevrel et de toute sa nature. (...) Ilz vont en leur amour en octobre, et dure leur ruit environ quinze jours, maiz le ruit n'est fors que avecques une chevrele, que toute la sayson demeurent ensemble le masle et la femelle, comme font les oysiaulx, jusques a tant que la femelle doit faonner. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 74). Bien devroient mes yeulx Partir du cief de grant doulour Et mon cuer pausmer de tristour, Que je sens, je mourrey de dueil. (Myst. st Clément Metz D., p.1439, 452). Sire chevalier, vous dittes bien, que c'est raison que l'en sache par l'acord de tous qui le chevalier est qui avoir doit tel honneur. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 257). Puis s'en retournent avant que les glaces fondent qu' ilz ne porroient resister contre la puissance du grant Can de Tartarie. (LE BOUVIER, Descript. pays H., p.1451, 117).

 

b)

[Valeur conséquentielle] "En sorte que, si bien que" : Amours qui ne fait que chacier Honneur de dame et pourchacier Que tous les contraires en chace, Fait de son droit tant et pourchace Que foles pensées s'en fuient. (MACH., D. verg., a.1340, 335). Einsi regnay en joie longuement, Que je n'avoie Nulle chose qui fust contraire a joie, Mais envoisiez et reveleus estoie, Jolis et gais, trop plus que ne soloie (MACH., J. R. Beh., c.1340, 82). Dame, sachez ne suis pas yvre Que je ne la face si bien Qu'il n'y ara faulte de rien [la nég. inverse une conséquence]. (Mir. abbeesse, 1340, 65). Grant fu l'assault que pou peult durer [ou, comme le pense l'Éd., que relatif sujet ?] (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 289). ...et sont housés hommes, femmes et enffans, pour ce qu'il y a en celle ysle une menue herbe qui picque, que se une personne en est picquée par la jambe alent il est mort (LE BOUVIER, Descript. pays H., p.1451, 65).

 

-

[Redondant devant pour + inf.] : ...et venoit toute appareillee que pour convoier Lydore. (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 136). Et en la moienne de ce chastel avoit une porte basse que pour passer ung chevalier a cheval et de largeur pour passer .II. chevaliers de front [cf. note de l'éd. p.1177]. (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 559).

 

c)

[Valeur finale (avec le subj.)] "Afin que" : Erambourc, prenez cel enfant En l'onneur du biau roy puissant, Que bonne garde en puissez faire. (Mir. enf. diable, c.1339, 17). Mais je te fais bien assavoir, Que tu saches de ce le voir, Que... (MACH., D. verg., a.1340, 28). A Bonne Amour Par maintes fois fis devote clamour Qu' elle mon cuer asseïst a l'onnour De celle en qui il feroit son sejour (MACH., J. R. Beh., c.1340, 67). Et qu' il appere qu'elles ayent entendement, elles donnent tousjours et payent leurs dismes a Dieu de l'un de leurs faons quant elles les ont fais (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 115).

 

2.

[Après une principale nég., valeur privative] Que ... ne

 

-

"Sans que" : Et pour ce qu'il n'afferoit pas Qu'avent alasse un tout seul pas, Que ne me meïsse en la garde D'Amours et d'Espoir qui me garde, De cuer devost, a humble chiere, Encommensai ceste priere, En eaus merciant doucement De leurs biens tout premierement : ... (MACH., R. Fort., c.1341, 117). ...s'il vient marchant, Escuier, moine d'abbaie, Ne clerc, ne m'eschaperont mie Que n'aie ce qu'il porteront Ou j'y morray ou il morront. (Mir. march. larr., c.1349, 100). Et, puis que chien est enragié de l'une des neuf rages, onques nul ne peut garir ne jamés n'en garira. Et leur rage ne puet durer plus de neuf jours qu' il ne soit mort. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 114). ...et ne vous fiez pas tant en l'amour de Fortune, se elle vous a ja de ses biens transsitoires departy, que ne aiez regart au dit de Alanus in Anticlaudiano ou il dist : ... (LA SALE, J.S., 1456, 75). Je vous ay tousjours dict qu'il ne fault point que me demandez congié pour aler faire voz besongnes, car je suis seur que n'abandonnerez point les miennes que n'ayez bien pourveu à tout (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 381).

 

-

"Si toutefois, pourvu que" : Honneur en rien ne me nuyra Que je puisse... (Myst. Viel test. R., t.6, c.1450, 45419).

 

-

"Avant que" : Mais lesdictz embassadeurs supplièrent au roy que elle ne feüst point encores cryée pour saulver le serment dudict duc, qui avoit juré ne le faire que le roy d'Angleterre n'eust esté hors de ce royaume certain temps, affin qu'il ne semblast point qu'il eust accepté la sienne. (COMM., II, 1489-1491, 80).

C. -

[Que pose une exclamation ou une interrogation]

 

1.

[Que exclamatif à valeur intensive] : Vierge puissant, que ceste voye M'a esté diverse et penable ! (Mir. enf. diable, c.1339, 11). Dieux, que le cuer m'est engroissiez Ou ventre ! (Mir. abbeesse, 1340, 76). Que vous estes ore effraez, Messire Raoul ! (Mir. ev. arced., c.1341, 114). Que vous estes gent malostrue Et plains d'erreur, quant a ce point L'escripture ne savez point, Non faites vous la Dieu vertu ! (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 237). Aÿ ! Huon, frans rois, que vechi povre signe Et que la nostre amour dure pau ou termine ! (Hugues Capet Lab., c.1358, 251). Helas ! qu' il y en a peu qui veillent pour acquerre les biens esperituelz ! (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 42). Au moings que ma mort le peust satisfaire et j'en moroye plus voulentiers ! (WAUQUELIN, Belle Hélène Const. C., c.1448-1452, 120).

 

-

Que de + subst. : LE PREMIER. Que de gens qui ont trop d'avoir. LE SECOND. Que de gens qui ont trop de biens. LE TIERS. Que de macquerelles a Paris. LE PREMIER. Que de maisons en la rue Saint Denis. (Rapp., c.1480, 59).

 

-

Que dea ! : Vieuls temps desja S'en sont courus, Et neufs venus, Que dea ! que dea ! (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 485).

 

-

Que ... de. "Combien de" : Et ne pourriés croire qu' elles envoierent de messages par devers leurs bons amis... (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 314).

 

2.

[Que à valeur interrogative] "Pourquoi" : Que vous feray je plus lonc compte ? (Mir. abbeesse, 1340, 96). Que ne m'avez vous appellé Pour vous aidier ? (Mir. femme roy Port., c.1342, 186). Que n'es tu revenue a moy Plus tost ? (Mir. enf. ress., 1353, 8). Que ne t'a regardé Ton Dieu, et qu' il t'eust gardé De ce tourment, de ceste paine ? (Mir. st Val., c.1367, 164). Que n'entrons dessus eulz ? (Mir. Oton, c.1370, 332). Que vous en feroye long conte ? (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 272). Que ne vous en en alez vous ? (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 197). Comment ! faulz traittre a ton seigneur que ne respondz tu ? (Percef. V, R., t.1, c.1450 [c.1340], 612). Que arrestez vous icy endroit et pourqoy... (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 144). Que ne fuz je de Pallas famillier, Ou de Nestor quelque temps escollier, Qui tant estoit eloquent et affable... (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 166).

 

-

[Pour justifier la question posée] "Étant donné que" : Qu'as-tu, que tu te demaines ? (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 718).

 

.

[Pour marquer la pertinence de la question] : Que sçavez vous qu'il soit ainsi ? (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 251).

D. -

[Que comparatif]

 

1.

[En corrélation avec un adv. de comparaison] : Trop plus magres estes, beau sire, Que n'estiez quant premierz vous vy ! (Dit prunier B., c.1330-1350, 67). De ce don vous repentirez Assez plus que vous ne cuidiez. (Mir. enf. diable, c.1339, 10). Vierge pure, se cent mille ans Vous eusse cent mille tans Miex que ne vous ay reservi, N'aroie je pas desservi, Vierge, ceste grant courtoisie. (Mir. enf. diable, c.1339, 19). Et dit qu'assez mieus ameroit, Qui de ce a chois le mettroit, Qu'on le pendist ou traïnast, Qu'on l'ardist vif ou escorchast, Que [plutôt que] ce qu'il fust en la saisine De la joie qui tant est fine. (MACH., D. verg., a.1340, 40). Mais a merveille Fu sa couleur, des autres nompareille, Car elle fu vive, fresche et vermeille, Plus que la rose en may (MACH., J. R. Beh., c.1340, 71). Et ce seurplus Dont je ne vueil maintenant dire plus Devoit estre sans comparer tenus A plus trés dous et a plus biaus que nuls. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 72). Dame que j'aim plus qu' autre, ne que moy, En qui sens, temps, cuer, vie, amour employ, Tant com je puis, nom pas tant com je doy, Vous remerci Dou noble don de vo douce merci. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 81). Car, se je puis, assez mieus que ne sueil, Vous serviray Trés loiaument de cuer et ameray (MACH., J. R. Beh., c.1340, 82). Amis, vous ne me pouez mettre Miex a mort que par escondire. (Mir. abbeesse, 1340, 70). Quant si fort est amours que mort, Certes a mort suis je livrée, Se par vous ne suis delivrée (Mir. abbeesse, 1340, 70). ...et ot l'une oreille plus grande que l'autre sans comparoison (ARRAS, c.1392-1393, 78). Car, en moult de manieres, est plus necessare liberalité a ung prince que n'est utilité, par ce que par liberalité il acquiert l'amour, l'affection, la benivolence de son peuple. (FILLASTRE, Traité Conseil H., c.1472-1473, 219).

 

-

Adv. de comparaison + que (de) + inf. : Et par ceulx ay je congneu Et congnois qu'il n'est plus de vie Que d'avoir entente et envie Touzjours de la vierge servir (Mir. ev. N.D., c.1348, 63). Et puis qu'il m'assailli, mains n'en pouoye je faire que de moy deffendre. (Bérinus, I, c.1350-1370, 285). Puet on au voir plus noble cose emprendre Que d'avoir coer amoureus et joli ? (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 71). Item, il appartient plus a amy bien faire que bien souffrir ou que bien recevoir. (ORESME, E.A., c.1370, 484).

 

-

El que. V. el

 

-

[Que comparatif avec un adj. non modifié] "Autant que" : En le porte le mist qu'est forte que beffrois (Hugues Capet Lab., c.1358, 125). ...De Marie me niece qu(i) est blance qu'aubespin (Hugues Capet Lab., c.1358, 188). Quant Huëz et si filz qui sont fier que lÿon... (Hugues Capet Lab., c.1358, 222).

 

-

Que plus ... (et) plus : Que plus aront ou siecle toute gent de rikaices (...) Plus aront au laiscier a le mort de tristraices (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 152). Vo menachez, ce dist, ne prise ung peu de croie ; Et que plus aigrement men mesaige contoie, Et plus faisoit sanblant de solas et de joie. (Hugues Capet Lab., c.1358, 157).

 

Rem. Cf. T-L VIII, 18-19, qui, à côté de nombreux ex. d'a.fr., cite aussi Baud. Sebourc B., c.1350, X, 1121 (...que plus li blasm'on, et plus le desiroit).

 

-

[Que comparatif cumulé avec la valeur de conj. de subordination] : J'ayme mieulx qu'elle le nourrisse Qu' il soit tué devant mes yeulx. (Myst. Viel test. R., t.4, c.1450, 34588).

 

Rem. Au lieu de que que comme dans l'ex. suiv. : ...et si furent octroieez aus dictes .III. citez les chosez ci nommeez pour ce que elles les amerent mielx que que l'en leur donnast la cité (BERS., I, 9, c.1354-1359, 43.23, 82).

 

2.

[Avec valeur distributive ; peut s'interpréter aussi comme un relatif qui se rapprocherait de qui distributif (qui à senestre, qui à destre), mais l'idée comparative semble prépondérante] Que ... que. "Autant ... que, aussi bien ... que" : ...troiz arpens que prez que terres qui sont aus diz mariez (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1345, 133). ...pour quartier et demi que vigne que terre seant aus Marnieres (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1345, 141). ...et illec, le musnier qui gardoit icelli molin absent, prindrent et chargerent sur leurs chevaulx deux sextiers que blé que ferine (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 515). ...et aussy en la presence des dessus nommez, furent apportées sur les quarreaux dudit Chastellet, par Jehan de Vaucoulour, sergent de la XIJe, XXIJ bourses de soye et de veluyau, que grans que petites (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 50). Item, dit que un nommé Jehan de Bourgoigne, dit Le Borgne, repairant chieux Perrin de Maurepast, maçon, demourant en la rue des Graveliers, à l'enseigne du Marteau, lui a confessé avoir emblé à une cousturiere de Laigny sur Marne, femme Jehan de Mez, menestrer, un trousseau que brayes que chemises (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 75). Et ot quatre barons, que de Poictou que de Guienne, a qui elle bailla ses enfans en gouvernance. (ARRAS, c.1392-1393, 84). ...il y avoit bien neuf cens vaisseaulx que grans que petis. (Ponthus Sidoine C., c.1400, 101). Et qant il voellent guerriier et entrer ou roiaulme d' Engleterre, il mainnent bien lor hoost .XX. ou .XXIIII. lieues lonch, que de jour que de nuit (FROISS., Chron. D., p.1400, 126). Si s'en party, quant ot conquise La contree et a luy soubmise Que par amour, que par contrainte, Et chasteaulx, et villes, et mainte Cité (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 36). ...et .III. grans galees huissieres, es quelles ilz menoient .VI.XX. chevaulx, et .VI. que galiotes que brigandins. (Bouciquaut L., 1406-1409, 140). Il tint ung conchil a Clermont en Auvergne, la ou il y eult .IIIIc. evesques, cent abbéz et .Xm. que moisnes que clercs (WAUQUELIN, Manequine C.T., a.1448, 212). ...et avoient bien prins cent ou six vings que chars que charrettes qui venoient de Tournay et menoient vivres en l'ost (WAUQUELIN, Belle Hélène Const. C., c.1448-1452, 356). ...ilz exploiterent tant, que de nuit que de jour , qu[e]... (Percef. V, R., t.1, c.1450 [c.1340], 64). ...plus de mil personnes que hommes que femmes (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 897). Madame va elle chassier volentiers ? - Volentiers ? dist damp Abbés sans y penser, oy, deux ou trois jours la sepmaine, que a cheval que a pyé (LA SALE, J.S., 1456, 259). Il venoit à nous dix hommes, vingt hommes, que de pied que de cheval (COMM., I, 1489-1491, 31). ...pour l'extrême famyne qui estoit en ladite place, où il mourut bien deux mil hommes que de fain que de maladie (COMM., III, 1495-1498, 235).

 

-

[Le premier que est effacé] : ...car le roy party bien a .CCC. chevaliers et la royne a .CC. dames que demoiselles d'honneur. (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 611). ...et eurent en leur compaignie .L. dames que damoiselles des plus belles et des plus nobles d'Escoce. (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 664).

 

Rem. Le premier que peut aussi cumuler deux fonctions : Je voy s'a moy ne sui docteur Si bons que par faiz que par diz J'aquiére a m'ame paradiz Ceste honneur cy riens ne me vault [le premier que est aussi le que de si ... que] (Mir. ev. arced., c.1341, 405). Atant se mirent a voie, et ne finerent que par mer que par terre, si vindrent ou royaume d'Absalon, qui ot nom Nogles [le premier que est aussi le que de ne ... que]. (Bérinus, I, c.1350-1370, 297).

 

3.

[Dans le type faire que sage "faire comme ferait un sage, faire autant que ferait un sage" (peut s'interpréter aussi comme un relatif ("faire ce que ferait un sage"), mais c'est moins probable ; sans doute à rattacher à quam)] : S'il acquiert de gloire le lis, Il fait que sage. (Mir. ev. N.D., c.1348, 69). Et quant il avenoit qu'il en avoit navrez ou bleciez deux ou troix, et aucun s'en venoit plaindre a son pere, il le appaisoit, comment qu'il en advenist, mais de ce faisoit il que fol, que de riens ne le chastïoit ne blasmoit de ses folies (Bérinus, I, c.1350-1370, 11). Et sachiez, pour voir, que puis que li homs congnoist et entent que il a entour lui personne qui le vueille grever, il fait que folz se il ne s'en delivre (Bérinus, I, c.1350-1370, 142). Mais se vous voullez faire que courtois et que bien avisez, je loëroie que vous rendissiez a la dame tout le dommage et tout ce que vous lui avez tollu sanz desserte (Bérinus, II, c.1350-1370, 142). Qui n'y venra fera que nice (Mir. st Panth., 1364, 365). A ce point devra regarder, Se fait que sage. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 26). Et sy tost comme il fu feru, lui qui parle dist audit Jehan Eustace que il avoit fait que faulx et que traitre de l'avoir ainsy feru, après l'accort dessus dit, et lui gecta le baston de fagot que il tenoit, duquel cy-dessus est faite mencion, et l'en assena par la teste. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 415). Se tu as perdu tes lettres et tu as prins de l'argent de mons. le chancellier de Berry, tu as fait que fol. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 543). Par Dieu, Jouhanne, dit la dame, je ne puis rien avoir de mon mary ; mais il fait que foul. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 42). Il se desfrit et entre en plus grant pencee et espie et enquiert, dont il fait que foul, quar noble cuer de homme ne doit point enquerir du fait des femmes (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 55). Adonc commence la noise et a l'aventure la batra, mes il fera que foul. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 55). Par foy, dist le cappitaine, il en vault mieulx et a fait que saige. (ARRAS, c.1392-1393, 114). Par foy, dist Girart, beaulx oncles, vous avez fait que saiges, car, a ce qu'on m'a dit, cellui Gieffroy est chevalier de hault et puissant affaire, et si est terriblement crueulx. (ARRAS, c.1392-1393, 207). ...ou aultrement elle se dampne, et fait que tres mauvaise creature. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 124). Et tu l'as prins contre raison, Ou prejudice De moy, dont tu as fait que nice Et mal usé de ton office (CHART., L. Dames, 1416, 216). S'il le tient, il fera que sage, Et que fol s'il ne le tient mye (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 32). Pour promesse ou don qu'on te baille Je te prie ne torne a l'esquart, Car tu te damneroys sans faille Et ferois que meschant coquart. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 61). Encore, Monseigneur, je dy bien que ung homme, qui a affaire à ung aultre homme seul à seul, fera que saige de fraper le premier, s'il peut. (BUEIL, I, 1461-1466, 202). Et, se ainsi est qu'il ait ung filz et qu'il l'ait cachié, affin que moy ou ung autre venist à son secours plus volentiers, il a fait que saige (BUEIL, II, 1461-1466, 253). Touteffois je conseille que vous allés a luy a Morimonde, ont il a son lougis et luy dittes que je luy mande, a celluy viellart rassoutez, qu'il croye en Mahon nostre dieu sans faire dilacion, et il fera que saige. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 82). Deffande toy, sy fera que saige. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 84). ...et si le bon homme a femme ou fille qui soit belle, il fera que saige de la bien garder. (COMM., II, 1489-1491, 216).

E. -

[Que exceptif]

 

1.

[Par exception comparative, dans un système comparatif dont le premier terme est nég.] "Sinon que" : S'autre n'y a qui le debate Que moy, par la vierge Marie, Dame, ne m'en tairay je mie, N'en doubtez pas. (Mir. abbeesse, 1340, 73). On m'a dit par moult grant conseil Que nostre abbesse le clerc ayme Et qu'autrement point ne le claime Que son ami. (Mir. abbeesse, 1340, 73). ...nous ne pouons miex faire Que de nous vers l'ostel retraire (Mir. enf. ress., 1353, 9). Dont Abraham gardant l'ordre de nature, quant il se mist avec sa chamberiere n'avoit aultre intention que d'avoir homme par generation (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 312). ...autre chose ne desir Que de faire vostre plaisir (Narcissus, p.1426, 309). Et, par saint Jaques, je ne fais Guares aultre chose que boire ! (Path. D., c.1456-1469, 76). Lesquelles causes estoient tendans affin qu'il pleust au roy avoir bon appoinctement avecques luy pour lesdiz Flamens, qui ne tendoient à autre fin que d'avoir paix finalle avecques le roy. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 116). ...ny n'avoit en son cueur autre desir que de s'en retourner en son royaulme. (COMM., I, 1489-1491, 162).

 

Rem. Proche de cet emploi : Ja n'avera nom que " biau filz " [autre que], Pour moy, tant que baptesme ara. (Mir. enf. diable, c.1339, 20).

 

2.

Ne ... fors que. V. fors : Je ne say que ce pooit estre Fors que le paradis terrestre. (MACH., D. verg., a.1340, 15). Car de riens qui soit ne li chaut, Fors que d'adès considerer Comment il me puist honnourer. (MACH., D. verg., a.1340, 28). La ne fait il fors que penser A sa dame au viaire cler (MACH., D. verg., a.1340, 35). Et n'escri fors que mon langage. (Mir. abbeesse, 1340, 65). C'estes vous, par m'ame, Qui ne parlez fors que de noise ! (Path. D., c.1456-1469, 102).

 

Rem. Dans l'ex. suiv., for quez correspond à une forme forquez (avec - s - adverbial, ici z) : ...la ne repairoit nulz For quez ung saint ermitez (Hugues Capet Lab., c.1358, 264).

 

3.

Ne ... que : Conment acheveray m'emprise, Vierge mére au doulx roy des roys ? De dix ans je n'ay fait que troys (Mir. mère pape, c.1355, 390). Il n'est qu' un roy qui ait titre certain Et tous regnes procedent de ce roy : C'est un seul Dieu, qui est le souverain (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 89). Mais il n'apporta que un oeil sur terre (ARRAS, c.1392-1393, 80). Et n'avoit cellui roy plus de hoirs que une seule fille, laquelle estoit moult belle. (ARRAS, c.1392-1393, 81). Nous tous retournions noz visages Sus ung qui n'est fait que pour rire (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 187). Car guerre ne se fait que pour avoir paix (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 221). Les Gantois, qui cuidoient que le secours fust près, et qu'il ne falloit que les appeler, ce qu'ilz avoient ouy, se mirent à la voye, et laisserent les archiers, qui prestement reparerent le pont et se remirent en ordre (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 290). Cestui Arbaces ne y escripvit que sur les interrogacions seullement, que je sache. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 38, r°). En Ytalie, a trois puissances que nous tenons grandes, dont vous avez l'une, qui est Milan. L'autre ne bouge, qui sont Veniciens. Ainsi n'avez à faire que à celle de Napples (COMM., III, 1495-1498, 45).

 

-

Ne ...que (de) + inf. : ...il ne faisoient la que boire et mengier, dormir et reposer (FROISS., Chron. D., p.1400, 95). Il n'est tresor que d'avoir joye. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 28).

 

.

Ne faire que + inf. : Amours qui ne fait que chacier Honneur de dame et pourchacier Que tous les contraires en chace, Fait de son droit tant et pourchace Que foles pensées s'en fuient. (MACH., D. verg., a.1340, 335). Margot ne fait que braire : tant est male et desperse. (MACH., Compl., 1340-1377, 266). La ne fait que fondre et frire (MACH., L. plour, 1349, 289). Se aucun a envie ou mesdit de ceste maniere de vivre, nostre Blesille ne fait que rire et ne daignera oïr les laidenges ou vituperes des raines faisans trop de noise (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 435). Et li papes de l'autre part Ne fait que penser main et tart Comment il les puist acorder. (MACH., P. Alex., p.1369, 236). ...et aussi je croy que cilz chevaliers ne se fait que gaber. (ARRAS, c.1392-1393, 59). Quant le jayant l'ouy, si ne s'en fait que rire et dist : ... (ARRAS, c.1392-1393, 246). Elle ne fait que rechigner : feu d'enfer l'arde ! (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 106). De moy ne se fait que mocquer (CH. D'ORLÉANS, Chans. C., c.1415-1440, 217). ...et par ma foy je suis bien gouverné, quand avec tout le mal que j'ay eu l'on ne me fait que farser (C.N.N., c.1456-1467, 189).

 

-

Il n'y a que : Dame, encore est si grant ce cas Qu'elle est grosse, ce me dit on, Et n'a qu' un po que l'enfençon Senti mouvoir. (Mir. abbeesse, 1340, 73).

 

-

Que ... ne. "Ne ... que" : ...fontaine enclose, Où que un seul approchier n'ose ["où il n'y a qu'un seul pour oser l'approcher"] (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 1042). Au baillier que nous deux n'y ot... (LE FÈVRE, Vieille C., a.1376, 167). Forche 'y vault c' un fil de soie Vauldrroit a ung grant vent abattre. [ne vaut que ce que vaudrait...] (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 34).

 

Rem. Cf. T-L VIII, 8, qui cite aussi, à côté de nombreux ex. d'a.fr., Baud. Sebourc B., c.1350, XV, 1076 (C'uns seus jugieres n'est, et ch'est le fiex Marie "il n'y a qu'un seul juge, et c'est le fils de Marie").

 

-

[Dans une coordonnée nég.] : ...ne il n'avoit ou dromont personne qui actendist que la mort [autre chose que la mort] (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 83).

II. -

Rel. interr.

A. -

[Dans l'interr. dir. ou indir.]

 

1.

[Dans l'interr. dir.]

 

a)

"Qu'est-ce que... ?" : Doulce mére Dieu, que ce doit ? (Mir. enf. diable, c.1339, 9). Biaus dous amis, que te diroie ? (MACH., D. verg., a.1340, 25). Que feray je, sainte Marie ? (Mir. abbeesse, 1340, 66). Que fais tu, larronciau destrois ? (Mir. femme roy Port., c.1342, 153). SECOND CLERC. Mon chier seigneur, conment vous va ? Il me semble, se je l'os dire, Que vous avez talent de rire : Que pensez vous ? L' EVESQUE. Que je pense, mes amis doulx ? Je ne pense nul mal, par foy. (Mir. ev. N.D., c.1348, 81). Que j'en diray, mon seigneur douls ? (Mir. Amis, c.1365, 16). Que conquerriés, dame, s'en vo servisce Martire et mort en languissant presisse ? (FROISS., Orl., 1368, 102). Comment, dist Remondin a l'ancien chevalier, que puet cecy estre ? (ARRAS, c.1392-1393, 77). Que deable fait il ? (LA VIGNE, S.M., 1496, 198). LE SOUBDAN. Qui vive la ? Qui ? LE PORTIER DE LA VILLE. Que grant deable sçai ge ? (LA VIGNE, S.M., 1496, 231). Que je foys ? (LA VIGNE, S.M., 1496, 412).

 

-

Qu'est-ce que : ...qu' est ce Que j'ai dit ? (Mir. st Guill., c.1347, 40). ...doulce mére Dieu, qu' est ce Que je voy ? (Mir. ev. N.D., c.1348, 71). Qu' est ce que j'ay oy sonner ? (Mir. emp. Julien, 1351, 185). ...qu' est-ce que homme ? (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 26). Que grant deable esse que ferons A ce filz de putain, Martin ? (LA VIGNE, S.M., 1496, 536).

 

-

[Mis pour quoi (dans une interr. elliptique du verbe)] : - C'est Cayn qui estoit mussé Icy, et est à mort blessé. Estendu est en ce buisson. - Que ? C'est Cayn ? Traistre garson, Filz de putain, je te tueré. (Myst. Viel test. R., t.1, c.1450, 4779).

 

-

[En tournure impersonnelle] "Qu'est-ce qui... ?" : Que t'en semble il en ton courage ? (Mir. abbeesse, 1340, 65).

 

b)

[Au sens de "à quel prix"] "Combien" : MALOSTRU. Que vendez vous livre d'ognons ? TESTE CREUSE. Livre et demie. NIVELET. C'est bon pris. (Copp. lard., a.1488, 167).

 

-

[Au sens de quel, "de quelle sorte"] : Que chose est Dieu ? (Somme abr., c.1477-1481, 156).

 

2.

[Dans l'interr. indir.]

 

a)

[Dans le champ d'un verbe épistémique] "Ce que" : Il convient Que je sache qu' il a dedans. (Mir. enf. diable, c.1339, 43). Je ne say que ce pooit estre Fors que le paradis terrestre. (MACH., D. verg., a.1340, 15). Mais je te diray que je fais : Je regarde la grant franchise Qui en li est mise et assise, Et comment il vuet sans fausser En moy servir sa vie user (MACH., D. verg., a.1340, 29). ...Et que mes cuers pot sentir et comprendre Que c'est amer (MACH., J. R. Beh., c.1340, 67). Mére Dieu, ne sçay que je face, Tant sui de li amer esprise (Mir. abbeesse, 1340, 66). Et savez vous que nous ferons ? (Mir. abbeesse, 1340, 73). ...et vit la fousse. Lors fist descendre de ses genz pour veoir qu' il avoit dedanz (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 109). Regardez mesmes que Dieu, qui est sage sur toute sagesse, fist pour ce que Adam, desobeissant et mesprisant le commandement de Dieu ou deffense, menga la pomme (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 82). O vous, mes amis et parens, Enseignés moy que je feray. (Myst. st Clément Metz D., p.1439, 452). Ha ! dist Sebile, je sçay bien que vous querez. (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 185). Je sçay bien que je fais (Path. D., c.1456-1469, 90).

 

b)

En partic. [Avec l'inf., au lieu de quoi] : Diable m'ont si tourmenté Le cuer, que je n'en scé que faire. (Mir. enf. diable, c.1339, 23). Pour ce ne savoie que faire, D'aler avant ou d'arrier traire. (MACH., D. verg., a.1340, 20). Plus ne vous say que dire, en bonne foy: (MACH., J. R. Beh., c.1340, 78). Que dire n'en sçay, sire doulz, Par le grant Dieu. (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 234).

B. -

[Dans la relative]

 

1.

[Sans antécédent (ou avec antécédent, mais après prép.) ; la relative est de valeur indéfinie]

 

a)

[Dans le type Il n'y a que manger "il n'y a pas de quoi manger, il n'y a rien à manger"] "Quoi" : C'est ce ou il n'a que redire. (MACH., D. Lyon, 1342, 190). Car couvoitise les atrape, Si que nuls de leurs mains n'eschape, S'il n'est dont tels qu'il n'ait que perdre. (MACH., J. R. Nav., 1349, 140). Or vous diray en partie comment celle sale estoit ordonnee : li postis estoit fait et compassé d'unes joes de balaine, si bien et si bel apointié que nulz n'y sceüst que amender. (Bérinus, I, c.1350-1370, 110). Il avoit gros les flans et les costés, et estoit si bien ouvré en toutes mesures, que nulz n'y sceüst que amender ne que dire. (Bérinus, I, c.1350-1370, 238). ...et pour ce a l'en acoustumé a dire des oeuvres, quant il sont bien et a point faictes, que il n'y a que mectre ne que oster (ORESME, E.A., c.1370, 161). Un parement vous apport, sire : Gardez s'il y a que redire (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 66). ...ça, sire Ypolites, Estroitement emprisonnez Cest homme, et si ne li donnez Ne que boire ne que mangier. (Mir. st Lor., 1380, 168). ...je ne suy mie si bon veneur (...) que on n'i trouvast bien que amender et que reprendre (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 290). ...et icelles afferma par li avoir esté faites et cogneues ainsi que escriptes sont en ce present procès, et ne y sauroit que metre ne que oster (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 359). Je n'ay que faire, que respondre ne que parler à vous. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 62). ...et que ledit Poulain l'ot laissiée seule en une chambre par l'espace de IJ à IIJ heures sanz ce qu'il retournast devers elle ne li apportast que manger ne que boire (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 433). Ou premier cas le deffault vient par ce que les petiz oiseaulx sont peux de cheneviz qui est chault et sec, et n'ont que boire. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 273). Dame, ou il n'a que redire, Belle sur toute creature... (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 39). Et pour ce, je vous prie, dictes s'il y a que corriger. (BUEIL, I, 1461-1466, 201). ...et n'avoient que boire ne que menger pour eulx ne pour leurs chevaulx (BUEIL, I, 1461-1466, 217). Sire, vous estes maintenant à la fin de l'iver ; vous n'avez plus que tarder. (BUEIL, II, 1461-1466, 164). Et, pour ce, je vous pri entre vous aultres, beaulx seigneurs, dictes si vous y voyez que amender (BUEIL, II, 1461-1466, 202). Monseigneur, je vous pri, laissez-moy conduire ceste euvre et me laissez prendre l'aventure avecques ung nombre de pouvres compaignons, qui n'ont que perdre. (BUEIL, II, 1461-1466, 219). Chacun ne fait riens que espier Pour veoir ce en nous a que redire. (Sots triumph., c.1475, 38).

 

b)

[Dans que que pour quoi que] "Quelle que soit la chose que/qui..." : Vierge, que que j'aye forfait Se Dieu plaist, je m'amenderay (Mir. femme roy Port., c.1342, 199). Vous li direz qu'il mant Sevestre, Et il tel baing li mousterra Que si tost conme ens enterra Gari sera, que que nulz die, De touz poins de sa maladie (Mir. st Sev., 1362, 202). Vive tant com vivre pourra, Qu'en ma prison certes morra, Que que nulz die. (Mir. Amis, c.1365, 18). ...car femme est mallement ourgueilleuse, que que nul die, qui ne vieult escouter parler les gens qui lui voulent faire plaisir (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 84).

 

-

Que que (ce) soit : Mais, que que soit, je mectroy la chouse en seurté, car, par Dieu, madame, il en y a de si rusez qu'ilz en ont trompés maintes. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 45). Mes, que que ce soit, non obstant toutes guerres qui ont duré entre eulx vingt ou .XXX. ans ou plus, est demouré en ses pocessions victorieux. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 72). [aussi p.79]

 

c)

[Après une prép.] "Quoi" : Sanguine estoit une herbe de que on usoit lors en cerimonies des publiques aliances (BERS., I, 1, c.1354-1359, 24.4, 39). Lequel prisonnier fu fait jurer aus sains Evangiles de Dieu de dire verité sur ce que dit est, et aussi de que ce l'en lui demanderoit. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 394). Je vous jure en bonne foys, Pour la foys en que je croys, Je dis que tu es de ses disciples. (Pass. Autun Roman F., c.1400-1500, 186). Or devine S'en que c'est [ce en quoi]. (Copp. lard., a.1488, 161).

 

Rem. Cf. GD VI, 491c.

 

2.

[Avec antécédent de l'animé ou de l'inanimé]

 

a)

[Marque généralement le régime]

 

-

[Antécédent de l'animé] : Dieus et Nature la belle, Quant il formerent Celle que j'aim... (MACH., J. R. Beh., c.1340, 83). Et aidiez et conseilliez les vefves et les orphelins, et honnourez toutes dames, et confortez toutes pucelles que on vouldroit desheriter desraisonnablement. (ARRAS, c.1392-1393, 85).

 

-

[Antécédent de l'inanimé] : Dame, par la foy que vous doy, Je ne le feray mie envis (Mir. enf. diable, c.1339, 7). ...nuls cuers penser ne porroit La joie que li miens avoit. (MACH., D. verg., a.1340, 17). C'est la gloire de paradis Que desirer devons touzdis (Mir. abbeesse, 1340, 61). ...donnens et octroyens a leurs devant diz procureurs (...) de jurer en l'ame de eulz de dire la verité et de toutes autres choses et singuleres faire que les diz constituans feroient et faire pourroient, se presenz y estoient en leurs personnes. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1345, 133). ...ou lieu c'on dit Fouteriau (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1358, 223).

 

.

[Antécédent neutre] : Que me direz vous, sire doulx, Que j'aye a gré ? (Mir. st Panth., 1364, 315). La veissiez bannieres, pennons et estendars sur les vaisseaux au vent, et sonner trompetes et instrumens, et ces chevaux hennir et braidier, que c'estoit grant beauté a veoir [à voir cela]. (ARRAS, c.1392-1393, 84).

 

.

Ce que : Ce que j'ay fait, c'est par vous, sire : Le pechié vous en demourra. (Mir. enf. diable, c.1339, 10). Si me commanda que j'oïsse Ce qu'il diroit et retenisse (MACH., D. verg., a.1340, 21). J'ay bien veu s'entencion, Et ce que cy dedans me mande. (Mir. abbeesse, 1340, 68). Filz, obeir vueil bonnement A ce que vous plaist conmander [ce que il vous plaist commander] (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 293). Je sui tout prest de faire ce que il vous plaira. (ARRAS, c.1392-1393, 81). Enfans, entendez ce que je vous vueil dire et commander. (ARRAS, c.1392-1393, 84).

 

.

Chose que : Gardez que vous ne promettez chose que vous ne puissiez tenir (ARRAS, c.1392-1393, 85).

 

.

[Dans le présentatif c'est ... que, opposé à c'est qui] : Dites moy, mes suers, n'est ce pas Le clerc que je venir la voy ? (Mir. abbeesse, 1340, 67).

 

.

[Dans une interrogative complexe, repris par qui] : ...a il ceens femme, Que voulsisses qui fust ta dame En fait d'amour ? (Mir. abbeesse, 1340, 68).

 

b)

[Au sens de "où" (spatial ou temporel)] : Et quant ce vint la nuit que Aigres et Milie furent couchiez ensemble, ilz restorerent grant partie de ce qu'ilz avoient esté esloingnez si longuement l'un de l'autre. (Bérinus, II, c.1350-1370, 162). ...dedens l'an et le jour que les troubles, nouvelletez et empeschemens leur furent fais (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1369, 404). Ensi le baptiza jadis Uns chevaliers preus et hardis, Quant par chi rapassa de Prusse, Droit en l'an que li rois de Russe Fu desconfis des crestiiens (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 144). Enfans, je vous encharge que en tous les lieux que vous serez, que tous les jours vous oyez le service divin tout premierement que vous faciez autre chose. (ARRAS, c.1392-1393, 84). Mais quant il vint au soeuil qu' il deut entrer... [par où] (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 399).

 

-

Toutes les fois que. "Toutes les fois où" : Mon enfant, je te vueil baisier Toutes les foiz que te verray. (Mir. enf. diable, c.1339, 17).

 

c)

[Parfois étendu au sujet (que dit "universel" ou "neutralisé")] "Qui" : ...la clarteit et splendour de ta lance que ["qui est telle que"] tout foudrie (Psaut. lorr. A., 1365, 152). Tous ceulx que meneront ta vie Auront de paradis la vie. (Pass. Autun Roman F., c.1400-1500, 172). Sachent encorez tous princes et gouverneurs de la chose publicque que une des choses que fait amer les seigneurs et gouverneurs de leurs hommes est que la peccune et aultres entrees que viennent au commun prouffit des hommes soient par eulz bien gardees, conduittes et conservees (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 18). Ce n'est rien que folle plaisance, Ung plaisir que si petit dure. (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 41095). Ce roy cy estably loyz molmutinez et que sont celebrees jusques a ce temps entre les Anglois. (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 47). ...il encommença moult fort a penser au tournoy que nonchié luy estoit (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 114). ...car tout plainement le demoustra ung comete que ung pou par avant se amoustra au ciel. (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 387). As-tu homme que disputer Voelle contre moy pour tes dieux... ? (DU PRIER, Roy Adv. M., 1455, 7427). ...la chose que oncques ne fut ne jamais ne sera. (RENÉ D'ANJOU, Mortif. Vaine Plais. L., 1455, 8). Il n'est homme que n'en soit triste. (Pass. Auv., 1477, 97).

 

Rem. T-L VIII, 9-10 ; GD VI, 492c. Cf. aussi HENRI FERR., Modus et Ratio T., c.1354-1377, Introd. XXXIII.

 

-

[De nombreuses occurrences admettent aussi une interprétation différente] : En le porte le mist qu'est forte que beffrois [mais devant voyelle, peut-être élision de i] (Hugues Capet Lab., c.1358, 125). Donc pourra il choisir et traire a celle beste que bon li semblera [ou bien "que bon [il] lui semblera [de traire]" ?] (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 281). On ne sçaroit dire combien Sommes marris du desplaisir Que voions que vous vient saisir [ou est-ce la conj. (voir que) ?] (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 36974). Et puis trouverent ces deux pucelles que cy sont en une nacelle et estoient en peril de mort [ou que au sens de "car" ?] (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 351).

 

.

[Dans une interrogative complexe, reprenant que interr.] : Laisse moy, que porray je faire Que a Jhesucrist puisse complaire ? [non pas "ce qui", mais "en sorte que" ?] (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 72).

 

.

[Après ce, mais toujours proche d'une tournure impersonnelle (ce que dit est = ce qu'il est dit)] : ...et promistrent sur l'obligacion dessus dite a avoir et tenir ferme et estable, sanz rappel, tout ce qui par ledit Jehan de la Boiste, leur procureur, sera fait, dit et procuré sur ce que dit est, ou nom d'euls et pour euls. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1337, 76). Tout ce est a entendre selonc le cours de nature ou selonc ce que puet apparoir par rayson naturelle (ORESME, C.M., c.1377, 84). ...nientmoins selonc ce que puet apparoir par ce que dit Eustrace sus le premier d' Ethiques, Aristote reprovoit aucune foys Plato trop indeuement et avoit ses oppinions en hayne oultre rayson (ORESME, C.M., c.1377, 260). Et pour ce, ycelui Pierre, interrogué de nous sur ce que dit est, afferma par son serment que... (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1382, 528). Lequel prisonnier fu fait jurer aus sains Evangiles de Dieu de dire verité sur ce que dit est, et aussi de que ce l'en lui demanderoit. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 394). Apres ce que ay devisé sumanment assez, comme il me semble, de ce que puet touchier gouvernement de peuple... (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 138). Ce que puet estre et non estre, il est contingent et point necessaire, comme dist le philosophe Aristotiles (Somme abr., c.1477-1481, 170).

 

.

[Suivi de dessus, mais proche de "comme"] : Toutes les quelles choses dessus esclarciees les diz clers notaires jurez nous rapporterent estre et avoir esté faites et dites en leur presence, en la maniere que dessus est contenu et esclarci. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 19). Et la, pour ce que a chascune d'ycelles fois il trouverent la dite meson wide, vague, decheoite, ruineuse et inhabitable et en la maniere que le dit procureur avoit donné a entendre et que dessus est dit (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1338, 77). Si n'ot loy de mentir et luy dist la verité de tout ce que dessus est dit. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 115).

 

.

Ce que dessus : Et pour ce, en reprenant ce que dessus comment les mariz essaient l'obeissance des femmes... (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 82). Ce fait, alasmes à l'ostel dudit duc, et exposé ce que dessus, après po de paroles, plut audit duc que... (BAYE, II, 1411-1417, 102).

 

d)

[Avec antécédent propositionnel, que neutre dans le tour Que pis/plus est] "Ce qui pis/plus est." : Item, ceste science civile use des autres disciplines pratiques et, que plus est, elle propose et met regle et loy de ce que l'en doit faire, et de ce de quoy l'en se doit abstenir. (ORESME, E.A., c.1370, 105). ...et l'un et l'autre peche et, que pis est, peuent faire faulx heritiers qui succederoient (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 38). Car Dangier l'a desrobé de Plaisir, Et que pis est, a de lui eslongnee Celle qui plus le povoit enrichir : C'est sa dame tresloyaument amee. (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 41). Si est a jugier quel conseil home yreuz estant en son yre peut donner, mais, que pis est, ce que ung aultre dira qui sera bon, juste et raisonnable, l'omme couroucié le impugnera et le pervertira contre toute rayson (FILLASTRE, Traité Conseil H., c.1472-1473, 241). Il donne sa grace liberalement sans deserte et le multiplie, et aprez le conserve et garde, et que plus est, il le recompense par remuneration ez cieulz et en la glore eternele. (Somme abr., c.1477-1481, 180).

 

e)

Qui que

 

Rem. V. qui III.
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

 Article 5/8 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     QUIDDITÉ     
FEW II-2 1468a quid
QUIDDITÉ, subst. fém.
[T-L : quidité ; GDC : quiddité ; FEW II-2, 1468a : quid ; TLF : XIV, 163b-164a : quiddité]

"Essence d'un être ou d'une chose, ce qui fait qu'un être est ce qu'il est" : Dieu nous celle La quidité de sa nature. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 40). [Autres ex. p.9 et p.22] Premier, vous demandés de la quiddité et qualité de religion. (Lég. st Dominique T., c.1500, 360).

Rem. JEAN D'ARKEL, Ars d'Amour, c.1350, ds GDC X, 461a.
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

 Article 6/8 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     QUIPROQUO     
FEW II-2 quid
QUIPROQUO, subst. masc.
[GDC : quiproquo ; FEW II-2, 1468a : quid ; TLF : XIV, 177a : quiproquo]

I. -

Loc. adv. Quid pro quo. "Chaque chose une à une" : [Il existe des amitiés "pour utilité legal" ; il en est de deux sortes] ...l'une est par convencion ou convenances des parties et comme en marchandant de main en main ; et l'autre est plus liberal quant l'en donne a son ami temps de rendre. Mais toutesvoies, il [l'ami qui dispose ainsi du temps nécessaire pour rendre ce qu'il doit] confesse a rendre quid pro quo, chose pour chose. (ORESME, E.A., c.1370, 447).

 

-

"Cas par cas" : Mais forte chose est aucune fois determiner es cas particuliers, et quid pro quo (ORESME, E.A.C., c.1370, 480).

 

-

[Avec idée de substitution] "Une chose à la place d'une autre" : On m'a baillé un recipe, Mais il n'est pas d'apothicaire, Car qui pro quo le me fit faire Pour garir de la tirelire (FLAMANG, Vie Pass. st Didier S., 1482, v.9965).

 

-

Vendre qui pro quo. "Abuser l'acheteur en lui vendant une chose à la place d'une autre" : Vous, doncq, marchans, faulsez voz marchandises Et si vendez qui pro quo (MICHAULT, Doctr. temps prés. W., 1466, 103).

II. -

Subst. Avoir un quiproquo. "Prendre une chose pour une autre, se tromper, se laisser abuser" : Il y a pis que ne me dites : Je crains d'avoir ung quid pro quo. Harau, dyables, harau, harau, Dragons venimeux et mauvais, Seurement ne me crëez jamais S'ilz n'ont en eulx ferme esperance D'avoir bien briefve delivrance Et d'eschapper de noz prisons ! (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 312). Il y a pis que vous ne dictes ; Je crains d'avoir ung quiproquo. Haro, dyables, haro, haro, Mon subtil engin tres despit Me dit qu'ilz actendent respit Et ont en eulx ferme esperance D'avoir de bref leur delivrance Et d'eschapper de nos prisons ! (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 372).

 

-

Quiproquo d'apothicaire. "Substitution, volontaire ou non, d'un médicament à un autre par un apothicaire ; au fig. erreur grave, dangereuse" (HUG., s.v. apothicaire) : LE PREVOST. Or ça, procedons pour le mieulx. En oultre, il est necessité Que tu me disses verité. Pour a nostre propos revenir, Eusses tu permis encourir La mort de ceste jeune fille ? LE LARRON. Ouy, certes. PETIT BON. Au coup la quille, Ung quid pro quo d'apoticaire. (Myst. jeune fille L., c.1413-1445 [c.1530], 68).

 

Rem. Cf. L. Sainéan, La Lang. de Rabelais, t.1, 1922, 403 : «Les apothicaires, par ignorance, fourberie ou négligence, remplaçaient par d'autres les drogues prescrites par les médecins».
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 7/8 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     QUOI     
FEW II-2 1467b quid
QUOI, rel. interr.
[T-L : coi2 ; GD : quoi1 ; AND : quei1 ; FEW II-2, 1467b : quid ; TLF : XIV, 183b : quoi]

[Forme tonique ("prédicative") du rel. interr. que ; marque la catégorie de l'inanimé (p. opp. à qui)]

I. -

[Dans l'interr. dir. ou indir.]

A. -

[Marquant le régime (le régime prép. ou bien le régime dir. dans l'interr. elliptique du verbe)] : ...en leur corps qui ne sont que terre, elles portent un tresor precieux : quoy ? l'ame d'eulx, qui est faite a l'image de la benoite trinité. (Mir. nonne, 1345, 315). Qu'avez vous a faire a li ? quoy ? Dites, biau sire. (Mir. pape, 1346, 356). Nous yrons souper moy et toy, Et si aras je say bien quoy Que te donrray ["je sais bien quoi (et) que je te donnerai, je sais bien ce que je te donnerai"]. (Mir. Theod., 1357, 75). Ne me sçai de quoi conforter, Car ma douce dame au vis cler Ne voelt oyr ne escouter Mais ma priiere (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 42). Je m'en sçai bien a quoi tenir (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 45). Mes savés vous de quoi je me soussi ? (FROISS., Orl., 1368, 90). «Que vous faut il ? - Quoi ? di je, assés. Il faut que vous vos confessés Et que vous remettés arriere Ce qu'avés pris en la loiiere.» (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 76). Chier sire, se Dieu vous doint joie, Dites nous a quoi vous tendez (Mir. fille roy, c.1379, 38). A quoi peuent tendre ou valoir les paroles d'un qui loue en sa presence une personne (GERS., Annonc., a.1400, 235). A quoi es çou bon que il ont mis hors d'Engleterre la roine qui est serour dou roi de France (FROISS., Chron. D., p.1400, 54). De quoi estes vous esbahi ? (FROISS., Chron. D., p.1400, 614). Nenny, je n'y veil pas aller coucher mais je veil aller payer. - Quoy paier ? dit il. - Vous le savez bien, dit elle et si le demandez. - Que scay je bien ? dit il ; je ne me mesle pas de voz debtes. - Au mains, dit elle, savez vous bien qu'il me fault paier le disme (C.N.N., c.1456-1467, 218). ...qui lui demanda quoy nous ne savons [nous ne savons pas quoi] (BUEIL, I, 1461-1466, 219).

 

-

[Pour manifester son impatience, son étonnement...] : LE ROY DES SOTZ. Tu le dis affin que je rie. SOTTINET. Quoy doncques ? A il l'esquinance. MITTOUFLET. Par Nostre Dame ! je le pense, Car il beut hyer mon hypocras. (Roy sotz, c.1450-1500, 222). LE DRAPPIER. Si feray jë. Alez devant, Et que j'aye or ! PATHELIN. Or ? Et quoy doncques ? Or ? Dyable, je n'y failly oncques. Non ! Or ? Qu'il peult estre pendu ! (Path. D., c.1456-1469, 78). Ou estes vous, traistres, villains mastins ? Que faictes vous, detestables mutins ? Quoi ? Dormez vous maintenant ? Qu'esse cy ? (LA VIGNE, S.M., 1496, 137).

 

-

[Pour solliciter l'attention, l'intérêt de quelqu'un] Vous ne savez quoi ? V. savoir

 

-

[Pour réfuter une objection possible] Mais quoi ! V. mais1

 

-

[En coord. avec d'autres interr.] : Aux autres ne fault qui ne quoy, Car assez ont pain et pictence. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 38). Et ja soit ce que liberalité soit moult à prisier, neantmoings devez savoir que le prince ou bon chevalier en donnant doit considerer quoy, à qui et pourquoy il donne, et, par especial, si le don est grant (BUEIL, II, 1461-1466, 75).

 

.

Quoi et/ne comment : Dame, en quoi pour Dieu et comment ? (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 49). Toutesfois, je pris hardement Qu'en chevauchant demanderoye Qu'il avoit, ne quoy, ne comment. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 189). Le seigneur de Cymay s'agenoulla et presenta au roy ses lettres de son filz, lesquelles il prist aussy sans luy demander quoy ne comment. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 33). Et commença lors a compter quoy et comment, et comment il combatty deux Sarasins l'un aprés l'aultre entre deux batailles (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 164). ...tout ce qui sera trouvé hors regle, hors de devoir et d'appartenir, et que moustré soit en quoy et comment, il est et sera prest de volenté et par effect de l'amender, de le reparer, de le reintegrer et satiffaire liberalement (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 300).

 

-

Ne ce ne quoi. "Rien du tout" : ...Sans demander ne che ne quoy (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 78). Dame, a present ne ce ne quoy Ne diray plus. (Mir. emper. Romme, 1369, 264). Je ne te prise ce ne quoy (Mir. Oton, c.1370, 381). Il ne respont ne ce ne quoy (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 75). D'elle ne d'autre ce ne quoy N'en atens (Mir. ste Bauth., c.1376, 123). Mais n'en ara ne ce ne quoy. (Mir. st Lor., 1380, 176). Et si n'est homme qui compter Nous ait sceu ne ce ne quoy (Mir. st Alexis, 1382, 328). Ceste euvangile est bien vraie, dist Maroie Ployarde, car il y a plus de trois lunoisons que Jan Ployart, mon baron, ne fist ne çou ne quoy, et si suis aincoires femme assez pour l'endurer. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 87). Et je le croy bien, respondy Flourette, pieça ne m'avint d'avoir si bonne nuit car ce songart Joquesus mon mary, ne me fist ne chou ne quoy voire au moins qui vaille, passé a plus de .IX. jours (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 106).

 

-

Pour si ne quoi. "Pour aucun motif" : Frere, tenez vous a requoy, Car au plaisir de Dieu le Pere, Le faulx deable, pour si ne quoy, Ne luy fera nul vitupere. (LA VIGNE, S.M., 1496, 381).

 

-

Sans quoi ne sans si. "Sans aucun ménagement" : SATURNE. Faire le nous convient ainsi Affin que sans qua ne sans cy Empoisonne tout homme et femme. (Cene dieux, c.1492, 129).

 

Rem. Var. de sans fa ne sans si (Huguet, Lang. fig., 115).

 

-

Quoi de ce ? "Qu'en dire, qu'en penser ?" : Voirs est que li nostre ennemi Sont plus de nous tant et demi. Quoi de ce ? Ne pensés as sommes, Car il sont gens si com nous sommes (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 125). Et s'elle avoit enfans de li, Quoy de ce ? (DESCH., M.M., c.1385-1403, 68).

 

-

Je ne sais quoi. "Quelque chose qu'on ne peut préciser, définir ou exprimer nettement" : Son maistre et li souvent parloient Je ne scey quoi segretement (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 115). Le grant Dieu, tu dix bien et beaul. Leur vouloie tu je ne sçay quoy ? (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 254).

 

.

Je ne sais quoi de... : J'ay trouvé ne scay quoy de bon, Ce sont receptes pour les femmes. (Dorib., p.1480, 249).

 

.

Je ne sais quoi que... : Ne sçay quoy qu'i va flageolant : Il s'en va si fort grumelant Qu'i semble qu'i poye resver. (Path. D., c.1456-1469, 116).

B. -

[Rare, en fonction de sujet ou d'attribut] : ...quant nous disons " Quoy est espere ? " ou " Quoy est cercle ? " nous ne disons pas... (ORESME, C.M., c.1377, 152). Il fu dit ou premier chapitre du premier quoy est superfice et quoy est corps. (ORESME, C.M., c.1377, 378). Mais des choses qui ont pesanteur, il dient bien quoi est plus pesant et quoy est plus legier. (ORESME, C.M., c.1377, 658). Et quoy est ce ? (DESCH., M.M., c.1385-1403, 232). Quoy est celle foy crestienne, et qui l'a donnee ? (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 196).

II. -

[Dans la relative, gén. comme régime prép.]

A. -

[Avec un antécédent de l'inanimé ou un antécédent neutre]

 

1.

[Avec un antécédent de l'inanimé] Prép. + quoi : ...et, se l'adverse partie proposast aucun fait par droit recevable a quoi il feust tenuz de respondre, il le mettoit en ny, en tant et pour tant comme il seroit contraire ou prejudicial au sien. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 26). Car tout garist son dous regart Qui paist d'amoureuse vitaille Mon cuer et dedens li entaille Sa biauté fine par tel art Qu'autre n'est de quoi il me chaille (MACH., R. Fort., c.1341, 24). ...desvellopa son cheval du drap blanc de quoy il l'avoit envellopé (Bérinus, I, c.1350-1370, 415). Si porte o li ceste premiere roe Un contrepois par quoi elle se roe Et qui le fait mouvoir (FROISS., Orl., 1368, 97). ...et fet il avoient Un hanap, a quoi il buvoient. (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 85). Et ne vous sçai pas a dire la cause pour quoi la haine vint (FROISS., Chron. D., p.1400, 633). Le Roy nous a baillié ung petit memorial en quoy sont contenues en brief plusieurs batailles perdues et gaignées et les causes pourquoy en son entendement (BUEIL, II, 1461-1466, 60). Or n'ay je chavance ne rente, Ne aultres biens de quoy puisse vivre. (Pass. Auv., 1477, 130).

 

2.

[Avec antécédent propositionnel] : ...et avecques ce, que il feissent gré et satisfacion aus diz religieus de Saint Magloire de mil livr. de tour. de la monnoie courant devant Pasques, et au gardien des diz religieus de soixante livr., et a Colin et Perrin de Vaux, freres dou dit gardien, a chascun de vint liv. tour, touz de la dite monnoie, en quoy il estoient et avoient esté condempnez envers les dessus nommés par le dit arrest ou jugié (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 16). ...nous disons que les diz religieus ont bien prouvé leur entencion a la fin la ou il tendent, pour quoi nous condempnons ledit Jehan et le dit curé par son temporel a reffaire et rappareillier a leurs cous la grange dont contens est (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 28). ...et bien leur avoit esté denoncié et signifié souffisaument de par les dictes religieuses et prieur, par quoi il ne se pooient excuser de negligence. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1335, 110). Mes el desteint le feu ardant Et nettoia sa conscïence O la lexive d'abstinence Qui trop a maintes gens ennuie Pour quoi cheent tost comme pluie, Quar qui en folx esbaz oesive Et jeunes et veilles eschive, Il ne peut pas bien estre chaste (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 92). Or ont esté ensemble ses freres pour avoir conseil sur ce fait, de quoy ilz ordonnerent... (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 295).

 

-

[L'antécédent est ce] : ...pour ce enteriner en quoi il seroit condampnez par la dite sentence (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1331, 35). C'est ce en quoi les sains laborent En toute espece de matire (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 95). Et quant on voit heure et point, On doit a l'ouvrer entendre, Et ce a quoi on voelt tendre Hardiement remonstrer, Et son bon voloir estendre Si avant qu'on poet durer (FROISS., Ball. B., c.1362-1377, 35). C'est de quoy m'afuble Quant je vois hors. (Mir. femme, 1368, 223). C'est de quoy j'ay plus grant doubtance Par verité. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 104).

 

-

[L'antécédent est chose] : Or doint Dieus que jamais ne face Chose de quoi perdre la puisse (MACH., R. Fort., c.1341, 156). ...et leur priiés que il ne facent pas cose par quoi vostres voiages soit rompus. (FROISS., Chron. D., p.1400, 119).

 

3.

[Sans antécédent] Prép. + quoi + inf. : Madame, vechi vostre chevalier qui n'a pour le present que faire, ne a quoi entendre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 61).

 

-

De quoi + inf. "Ce qu'il faut, ce qui est nécessaire pour ; ce qui est un motif pour" : Et vous savez que nous n'avons or ne argent ne maille ne denier de quoy despendre, si me sembleroit trop grant ignorance de tenir si grant hostel, quant nous n'avons de quoy paier (Bérinus, II, c.1350-1370, 105). Se je me plains, dame, j'ai bien de quoi (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 82). Et n'ont pas de quoi eulx embatre Un seul oeuf ou un mors de pain En leurs bouches ou en leur main (DESCH., M.M., c.1385-1403, 288). ...je n'ai de quoi faire ce paiement. (FROISS., Chron. D., p.1400, 61). Et n'avoient de quoi faire feu (FROISS., Chron. D., p.1400, 136). ...car encores n'avoit il de quoi vivre (FROISS., Chron. D., p.1400, 198).

 

-

[Avec ell. de l'inf.] : ...et celuy, qui ne fist oncquez a reprendre, lez recueilly lyement et lez fist soupper avecquez luy, car bien y avoit de quoy [de quoi souper] (Comte Artois S., c.1453-1467, 5). Tenés ce que vous mangerés Et vous belle seur vous aurés Pour vostres enffans et pour vous Or les norissés bien trestous Dieu vous donra tous jours de quoy [de quoi les nourrir] (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 73).

 

.

[En réponse à des remerciements] Il n'(y) a de quoi. "Il n'y a pas de quoi" : JASPAR. Monseigneur, nous vous mercions De vo haultaine courtoisie. HERODE. Il n'y a [l. Il n'a] de quoy. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 42).

 

.

[Dans un contexte qui met en cause des personnes] : Vous vouldrés, en conclusion, En lyen notable marié Mon fillieurs : il faut adviser En quel lieu aura myeulx de quoy [se marier], Car je ne cognois, tam que moy, Les filles de cy environ. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 13).

 

.

Montrer de quoi. "Avancer des preuves" : Seigneurs, venés avecq moy, Tantost vous montreray de quoy. (Myst. st Clément Metz D., p.1439, 357).

 

Rem. Aussi Six sermons français inédits de Jean Gerson édités par Louis Mourin, Paris, Vrin, 1946, p. 294 : Et se tu diz que tu l'aimes, montre de quoy, monstre tes oeuvres (Cf. U. Jokinen, Les Relatifs en moyen français, Helsinki, 1978, 266-267)

 

-

De quoi. "De ce que" : Le roy m'envoya devant faire excuse audict connestable de quoy il l'avoit tant faict attendre. (COMM., I, 1489-1491, 247).

B. -

[Rare, avec un antécédent de l'animé] : C'estoit une seur moult destrete A son corps et moult large a l'ame, Et pour ce ceste bonne dame Sur toutes les autres l'amoit Et a saint Pierre reclamoit Qu'el venist en sa compaignie. Et il dist : «El n'y vendra mie Orendroit, mes y vendra telle.» Et li nomma par son nom quelle. «Et celle de quoi ["à propos de qui"] tu me proies Vendra es pardurables joies Dedens .XXX. jours vraiement.» (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 98). ...les chevaliers (...) par quoy il convient avoir secours (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 367). ...la noble pucelle par quoy la feste se faisoit ["Par le fait de qui, en l'honneur de qui, pour qui"] (Percef. V, R., t.1, c.1450 [c.1340], 131). Or espoir je que ce sont ceulx de quoy vous parlez, si les faittes venir (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 677). ...sy vous jure en ma conscience qu'a la plus leal et meilleur dame, de quoy ["à propos de qui"] l'en puist tenir parolle, estez vous mariez (Comte Artois S., c.1453-1467, 148). Mes amyz, véez-cy nostre Createur [l'hostie] sur quoy il fault que vous jurez (BUEIL, II, 1461-1466, 108). Et ne le fist pas plus tost pour doubte qu'il n'y eust aucun en sa compagnie par quoy ["par le fait de qui"] ses ennemiz feussent avertiz. (BUEIL, II, 1461-1466, 145).

C. -

[Non prép. L'antécédent est le texte qui précède] Quoi fait. "Ceci étant fait" : Quoy fait, Madame fit dire que... (Actes Etats gén. Pays-Bas C., t.1, 1476, 256).

III. -

[Dans des formes complexes de valeur gén. concessive]

A. -

Quoi que

 

1.

"Quelle que soit la chose que/qui..." : Quoy que je die, a ce n'est pas mes grez Que ne doie humains cuers loer touz diz Et l'excellence et les grans dinitez Dont use ceste vierge en paradis (Mir. enf. diable, c.1339, 55). Il couvient, quoy que nuls en die, Que Franche Volenté contreingne Son cuer (MACH., D. verg., a.1340, 34). ...mais il ne puet estre ne je ne puis croire, quoy que Cicero en ait dit, ne quoy qu'il ait veü es estoilles, que oncques le larron feust demourant a Romme. (Bérinus, II, c.1350-1370, 21). Quoi qu'aucun argüer vodroient Qui bien d'amer parler saroient, Ja ne sera vrais amourous Uns coers, s'il n'est un peu jalous (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 56). Ossi je leur aide au besoing, Car aultrement, quoi que vous die, Trop leur seroit dure leur vie, Ne ils ne poroient jurvir Les painnes qu'il ont a souffrir. (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 63). Mais quoi qu'aviegne, a ma dame lairai Corps, coer, [avis, sens, entente et pensee, Et au sourplus quanq que faire porai]. (FROISS., Ball. B., c.1362-1377, 6). Mes quoi qu'en voie, ou damage ou pourfit, Je l'en grasci (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 81). Et de quoy que vous pessiez vostre esprevier, gardez que vous ne lui donnez deux gorgees l'une sur l'autre (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 147). Il convient, quoi qu'il face ne ait fait jusques a chi, que il viengne deviers nous pour relever la ducee de Bretagne (FROISS., Chron. D., p.1400, 475). ...nul, quoy que tu faces, ne doit oser contredire ne groucier a tes vouloirs (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 16). ...Laquelle chose pour son devoir il se acquittoit, a quoy que la chose venist (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 36). Quoy que Jupiter dire en ose, Attendu sa maulvaise vie, Il doibt mourir. (Cene dieux, c.1492, 112).

 

-

[Avec l'indic.] : Ou que je suis, ou que je vais, Quoy que je dy ou que je tais, Vous avez le cuer qui fu mien. (CHART., R. Bal., c.1410-1425, 385).

 

-

[Sans que] : De quoi s'a lui parler pooie, Volentiers je li monsterroie Le dangier ou quel il m'a mis, Qui sui ses sers et ses amis. (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 54). Et en furent en grant dangier de lors corps tout chil qui fait l'avoient, et encores euissent il esté en plus grant, se li enfant les euissent poursievois par parlement de Paris, quoi il mesissent en termes que il l'avoient fait de bonne gerre (FROISS., Chron. D., p.1400, 629).

 

-

Quoi qui : Quoy qui soit me faictes entendre : Coment se porte la besongne De nouvel, amis, de Bourgongne ? (Mir. Clov., c.1381, 195).

 

-

Quoi que (ce) soit. "Tout, quelle que soit la chose que..." : Quoy que soit vous voulray donner, Et gardez que ne sache nulz Que vous soiez par cy venuz (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 47). ...et s'aucune requeste Veult, il lui dit et moult commande Que hardiement lui demande. Quoy que ce soit l'aura sus piez. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 269). ...et quoy que ce soit ne feroit prejudice que a luy, et non mye aux aultres du sang povans venir a la succession. (JUV. URS., T. crest., c.1446, 56).

 

2.

[Avec l'ind., valeur temporelle] "Pendant que" : Coi que parle gré Dieu tu l'alas ociant... (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 424). Coi que no gent combatent et sont en le merlee, Atant e vous Charlon de France la loee (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 861).

B. -

Quoi qu'il en soit. "En tout état de cause" : Mais, quoy qu'il en soit, je vous requier que vous m'en vueilliez dire vostre intencion. (ARRAS, c.1392-1393, 47). Quoy qu'il en soit, elle mourut peu de jours après ladicte cheütte (COMM., II, 1489-1491, 287). Mon chier enffant, prens a ton pere exemple Et sa doctrine en ce cas cy bien ample, Quoy qu'il en soit, ne vueille aneantir. (LA VIGNE, S.M., 1496, 145).

 

-

Quoi que (ce) soit. "Quoi qu'il en soit, en tout état de cause" : Et vient souvent en ung houstel ou il a une belle damoiselle, qui est a l'aventure de plus hault lignage que lui, ou maindre, ou est bourgeoise ou d' aultre estat, mes quoy que soit, elle est tres belle et honneste et de si tres belle maniere que c'est mervoilles (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 82). Le gallant se tient pres la fillete et parlent ensemble, et quoy que ce soit, il s'avance et la prent par la main et lui dit : " Pleust a Dieu, madamoiselle, que vous sceussés mes pencees ! ..." (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 85). ...et quoy que ce soit de la redicion du prisonnier, on le devroit faire (FAUQ., II, 1421-1430, 244). ...Car teles eaues, quoy que soit, Sont mauvaises en cest endroit (LA HAYE, P. peste, 1426, 101). Et en nul temps ne fut véu Ou, quoy que ce soit, moult peu scéu Que... (LA HAYE, P. peste, 1426, 131). Et quoy que ce soit, n'est il point a croirre que... (JUV. URS., Loquar, 1440, 418). Mais quoy que soit, le nouvel chevalier qui telle charge prend, se il vuelt faire son devoir, ainssy que sa tresnoble ordre la porte, il y doit entrer en vray estat de grace, confez et repentans de ses pechiez (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 234). Quoy que fust, jasoit que de ceste plaisante peine aucunes foiz se fust tresbien passée, pour obeir comme elle devoit a son mary, jamais ne fut rebourse a l'esperon. (C.N.N., c.1456-1467, 88). Quoy que soit ou fust, la pouvre fille fut deshonorée, dont ce fut grand dommage, car belle, gente et bonne estoit. (C.N.N., c.1456-1467, 104). ...mais ilz passeront le plus petit nombre de chevaulx qu'ilz pourront, et, quoy que ce soit, je n'ay pas esperance que la pluspart des gens de traict passent avecq chevaulx, car je scay bien qu'il fauldroit trop de navires (BUEIL, II, 1461-1466, 169). Quoy que ce soit, la douleur qu' il eut dudict mariage fut cause de la malladie dont il mourut en briefz jours. (COMM., II, 1489-1491, 304).

C. -

Quoi que ce soit. "Une chose quelle qu'elle soit" : Deduit de coer sont de pluiseurs manieres Et la vertu en vient par regarder, Quoi que ce soit, or ou argent ou pieres. (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 72). Droite flaterie est quant le servant, pour complaire à son seigneur, lui fait mauvais rapors de chose de pechié, soit de fait de finance ou de femmes, de cruaultéz ou de quoy que ce soit (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 87). ...c'est assavoir remettre aucun bon prince en sa seigneurie ou pugnir aucun tyrant qui vouldroit faire injustice en quoy que ce soit (BUEIL, II, 1461-1466, 158).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

 Article 8/8 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     QUOIQUE     
FEW II-2 quid
QUOIQUE, conj.
[T-L : coi2 (coique) ; GD : que1/quoi1 ; AND : queique ; FEW II-2, 1467b : quid ; TLF : XIV, 185b : quoique]

[Conj. concessive] "Bien que, quoique" : Quoyque des autres ne le die, De ceste le tesmoingneray (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 214). Biaus sires chiers, Quoy que li fais soit griés et chiers, Vraiement, je l'acheveray (MACH., D. Aler., a.1349, 316). ...il commencierent a crier et a dire que il voloient estre en l'auctorité et en l'ordonnance des Tarentins et que il ne descendroient point a la bataille ne ne porteroient leurs armes hors de leurs cloysons et que il, deceu, soufferoient avant quelconque chose que aventure leur donnast que que il refusassent les Tarentins aucteurs de la pais (BERS., I, 9, c.1354-1359, 14.7, 25). Li chevalier louerent la retraite et furent moult liez dont leur ire avoit esté empeschié et distrent que avant couvenoit il soustenir toutes choses que que l'en traïst le salut de tant de princes de la jouvente rommainne. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 14.16, 26). Dame des cielx, quoyque po vaille Mon povre las chetif de corps, Recevez en gré les recors Que mon cuer de voiz et de bouche Vous represente (Mir. parr., 1356, 51). Et est tenus de rechevoir Quanqu'il plaist a sa dame, voir, Quoi qu' elle soit dure ne fiere. (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 50). ...car, quoyqu' ilz eussent mors et enchachiez les dessusdiz, si ne vouloient-ilz pas oster au roy sa seignourie (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 76). ...et quoique il se soit mesfais, ensi conme il est apparans, par ses oevres, il a tout ce fait par mauvais enort et consel. (FROISS., Chron. D., p.1400, 89). Mais quoique il se fuissent ensi fortefiiet, pour ce ne se abstinrent pas les Alemans que il ne les alaissent veoir, ensi que gens convoiteus qui sont tousjours enclin au gaegnier. (FROISS., Chron. D., p.1400, 329). Nul ne doit merveiller du fait, Car, quoyqu' el sache decevoir, Chacun peut bien appercevoir Qu'elle a pouoir de gouverner Quan que on voit ou monde regner (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 9). Ceste cy ne celle la, quoy que elle soit mariee a hault prince, n'est point a comparer a toy. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 12). ...quoy que voirement tous hommes soient pareulx quant à creacion et naissance, neantmoins devez savoir que... (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 128). ...mais, que que fust simple et [esbahye], la pouvre espousée estoit toute desconfortée et ploroit des yeulx tendrement, et ne savoit sa contenance. (C.N.N., c.1456-1467, 340). La bonne damoiselle, oyant de son filz la response, quoyque malade et veille fust, en soubriant luy dist adieu (C.N.N., c.1456-1467, 458). Quoiqu' il tarde, pugny seras. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 133).

 

-

Quoique encore. "Bien que toutefois" : Encores i euist eu biaucop plus de signeurs de France que il n' i ot, mais auqunes haines et ranqunes se conmençoient a esmouvoir entre les François et les Hainnuiers, pour la cause de ce que li contes de Hainnau soustenoit et avoit soustenu, alant et venant, les Englois en son pais, quoique encores n'i euist nulles desfiances. (FROISS., Chron. D., p.1400, 267).

 

-

"Bien que, alors que" : Et tantdiz se brulle la maison par leurs difficultez et negligences, que que chascun y deust comme au feu courir et eviter la destruction de son hostel en pourchassant le salut de cellui a son voisin. (CHART., Q. inv., 1422, 44).

 

-

[Avec l'indic.] : Aux parolles que les dessus dis chevaliers distrent et proposerent au roy, n'estoient point les chevaliers de France, quoyqu' ilz furent de son estroit conseil et du plus privé (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 104). Vous le verés ce soir seoir au souper, et vous fera a tous bonne chiere, car je li ai oy dire ensi, quoique vous li avés volut embler Calais que il ainme tant. (FROISS., Chron. D., p.1400, 873). Je croy bien que son honneur croistre Doit vouloir chascun gentilhomme Pour soy faire amer et cognoistre, Quoy que la sayson n'est pas comme Elle estoit du temps noz ancestres (CHART., D. Her., p.1415, 425). Si pry Dieu qu'Il le me ramaint Par sa benigne Pitié, car pour ce je chemine Comme piteuse pelerine, Lui prïant, quoy que n'en suy digne, Qu'adez garder Le vueille et a lui regarder. (CHART., L. Dames, 1416, 235).

REM. Graphie pour quoi que ou quoi qui ; v. quoi : Puis appella un sien nepveu, et lui dist : Il fault que vous portez ceste lettre a Famagouste, au roy, quoiqu' il en adviengne. (ARRAS, c.1392-1393, 93). Mais quoique fait en a esté, encores i poons nous bien renonchier. (FROISS., Chron. D., p.1400, 525). ...et dist et jura que jamais n'entenderoit a aultre cose, quoique couster li deuist... (FROISS., Chron. D., p.1400, 812). Car naturel production De maladie ou passion, Suit l'aptitude, quoyque soit, De la beste qui la reçoit (LA HAYE, P. peste, 1426, 57). ...et commanda que chascun saillist à pié et que le duc fut remiz, quoyqu' il coustast. (BUEIL, II, 1461-1466, 146).
 

DMF 2020 - Synthèse de mot grammatical Robert Martin

Liste des articlesStructure des articlesArticles sans exemplesArticles complet
Fermer la fenêtre