C.N.R.S.
 
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     QUOI     
FEW II-2 1467b quid
QUOI, rel. interr.
[T-L : coi2 ; GD : quoi1 ; AND : quei1 ; FEW II-2, 1467b : quid ; TLF : XIV, 183b : quoi]

[Forme tonique ("prédicative") du rel. interr. que ; marque la catégorie de l'inanimé (p. opp. à qui)]

I. -

[Dans l'interr. dir. ou indir.]

A. -

[Marquant le régime (le régime prép. ou bien le régime dir. dans l'interr. elliptique du verbe)] : ...en leur corps qui ne sont que terre, elles portent un tresor precieux : quoy ? l'ame d'eulx, qui est faite a l'image de la benoite trinité. (Mir. nonne, 1345, 315). Qu'avez vous a faire a li ? quoy ? Dites, biau sire. (Mir. pape, 1346, 356). Nous yrons souper moy et toy, Et si aras je say bien quoy Que te donrray ["je sais bien quoi (et) que je te donnerai, je sais bien ce que je te donnerai"]. (Mir. Theod., 1357, 75). Ne me sçai de quoi conforter, Car ma douce dame au vis cler Ne voelt oyr ne escouter Mais ma priiere (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 42). Je m'en sçai bien a quoi tenir (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 45). Mes savés vous de quoi je me soussi ? (FROISS., Orl., 1368, 90). «Que vous faut il ? - Quoi ? di je, assés. Il faut que vous vos confessés Et que vous remettés arriere Ce qu'avés pris en la loiiere.» (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 76). Chier sire, se Dieu vous doint joie, Dites nous a quoi vous tendez (Mir. fille roy, c.1379, 38). A quoi peuent tendre ou valoir les paroles d'un qui loue en sa presence une personne (GERS., Annonc., a.1400, 235). A quoi es çou bon que il ont mis hors d'Engleterre la roine qui est serour dou roi de France (FROISS., Chron. D., p.1400, 54). De quoi estes vous esbahi ? (FROISS., Chron. D., p.1400, 614). Nenny, je n'y veil pas aller coucher mais je veil aller payer. - Quoy paier ? dit il. - Vous le savez bien, dit elle et si le demandez. - Que scay je bien ? dit il ; je ne me mesle pas de voz debtes. - Au mains, dit elle, savez vous bien qu'il me fault paier le disme (C.N.N., c.1456-1467, 218). ...qui lui demanda quoy nous ne savons [nous ne savons pas quoi] (BUEIL, I, 1461-1466, 219).

 

-

[Pour manifester son impatience, son étonnement...] : LE ROY DES SOTZ. Tu le dis affin que je rie. SOTTINET. Quoy doncques ? A il l'esquinance. MITTOUFLET. Par Nostre Dame ! je le pense, Car il beut hyer mon hypocras. (Roy sotz, c.1450-1500, 222). LE DRAPPIER. Si feray jë. Alez devant, Et que j'aye or ! PATHELIN. Or ? Et quoy doncques ? Or ? Dyable, je n'y failly oncques. Non ! Or ? Qu'il peult estre pendu ! (Path. D., c.1456-1469, 78). Ou estes vous, traistres, villains mastins ? Que faictes vous, detestables mutins ? Quoi ? Dormez vous maintenant ? Qu'esse cy ? (LA VIGNE, S.M., 1496, 137).

 

-

[Pour solliciter l'attention, l'intérêt de quelqu'un] Vous ne savez quoi ? V. savoir

 

-

[Pour réfuter une objection possible] Mais quoi ! V. mais1

 

-

[En coord. avec d'autres interr.] : Aux autres ne fault qui ne quoy, Car assez ont pain et pictence. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 38). Et ja soit ce que liberalité soit moult à prisier, neantmoings devez savoir que le prince ou bon chevalier en donnant doit considerer quoy, à qui et pourquoy il donne, et, par especial, si le don est grant (BUEIL, II, 1461-1466, 75).

 

.

Quoi et/ne comment : Dame, en quoi pour Dieu et comment ? (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 49). Toutesfois, je pris hardement Qu'en chevauchant demanderoye Qu'il avoit, ne quoy, ne comment. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 189). Le seigneur de Cymay s'agenoulla et presenta au roy ses lettres de son filz, lesquelles il prist aussy sans luy demander quoy ne comment. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 33). Et commença lors a compter quoy et comment, et comment il combatty deux Sarasins l'un aprés l'aultre entre deux batailles (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 164). ...tout ce qui sera trouvé hors regle, hors de devoir et d'appartenir, et que moustré soit en quoy et comment, il est et sera prest de volenté et par effect de l'amender, de le reparer, de le reintegrer et satiffaire liberalement (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 300).

 

-

Ne ce ne quoi. "Rien du tout" : ...Sans demander ne che ne quoy (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 78). Dame, a present ne ce ne quoy Ne diray plus. (Mir. emper. Romme, 1369, 264). Je ne te prise ce ne quoy (Mir. Oton, c.1370, 381). Il ne respont ne ce ne quoy (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 75). D'elle ne d'autre ce ne quoy N'en atens (Mir. ste Bauth., c.1376, 123). Mais n'en ara ne ce ne quoy. (Mir. st Lor., 1380, 176). Et si n'est homme qui compter Nous ait sceu ne ce ne quoy (Mir. st Alexis, 1382, 328). Ceste euvangile est bien vraie, dist Maroie Ployarde, car il y a plus de trois lunoisons que Jan Ployart, mon baron, ne fist ne çou ne quoy, et si suis aincoires femme assez pour l'endurer. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 87). Et je le croy bien, respondy Flourette, pieça ne m'avint d'avoir si bonne nuit car ce songart Joquesus mon mary, ne me fist ne chou ne quoy voire au moins qui vaille, passé a plus de .IX. jours (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 106).

 

-

Pour si ne quoi. "Pour aucun motif" : Frere, tenez vous a requoy, Car au plaisir de Dieu le Pere, Le faulx deable, pour si ne quoy, Ne luy fera nul vitupere. (LA VIGNE, S.M., 1496, 381).

 

-

Sans quoi ne sans si. "Sans aucun ménagement" : SATURNE. Faire le nous convient ainsi Affin que sans qua ne sans cy Empoisonne tout homme et femme. (Cene dieux, c.1492, 129).

 

Rem. Var. de sans fa ne sans si (Huguet, Lang. fig., 115).

 

-

Quoi de ce ? "Qu'en dire, qu'en penser ?" : Voirs est que li nostre ennemi Sont plus de nous tant et demi. Quoi de ce ? Ne pensés as sommes, Car il sont gens si com nous sommes (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 125). Et s'elle avoit enfans de li, Quoy de ce ? (DESCH., M.M., c.1385-1403, 68).

 

-

Je ne sais quoi. "Quelque chose qu'on ne peut préciser, définir ou exprimer nettement" : Son maistre et li souvent parloient Je ne scey quoi segretement (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 115). Le grant Dieu, tu dix bien et beaul. Leur vouloie tu je ne sçay quoy ? (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 254).

 

.

Je ne sais quoi de... : J'ay trouvé ne scay quoy de bon, Ce sont receptes pour les femmes. (Dorib., p.1480, 249).

 

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Je ne sais quoi que... : Ne sçay quoy qu'i va flageolant : Il s'en va si fort grumelant Qu'i semble qu'i poye resver. (Path. D., c.1456-1469, 116).

B. -

[Rare, en fonction de sujet ou d'attribut] : ...quant nous disons " Quoy est espere ? " ou " Quoy est cercle ? " nous ne disons pas... (ORESME, C.M., c.1377, 152). Il fu dit ou premier chapitre du premier quoy est superfice et quoy est corps. (ORESME, C.M., c.1377, 378). Mais des choses qui ont pesanteur, il dient bien quoi est plus pesant et quoy est plus legier. (ORESME, C.M., c.1377, 658). Et quoy est ce ? (DESCH., M.M., c.1385-1403, 232). Quoy est celle foy crestienne, et qui l'a donnee ? (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 196).

II. -

[Dans la relative, gén. comme régime prép.]

A. -

[Avec un antécédent de l'inanimé ou un antécédent neutre]

 

1.

[Avec un antécédent de l'inanimé] Prép. + quoi : ...et, se l'adverse partie proposast aucun fait par droit recevable a quoi il feust tenuz de respondre, il le mettoit en ny, en tant et pour tant comme il seroit contraire ou prejudicial au sien. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 26). Car tout garist son dous regart Qui paist d'amoureuse vitaille Mon cuer et dedens li entaille Sa biauté fine par tel art Qu'autre n'est de quoi il me chaille (MACH., R. Fort., c.1341, 24). ...desvellopa son cheval du drap blanc de quoy il l'avoit envellopé (Bérinus, I, c.1350-1370, 415). Si porte o li ceste premiere roe Un contrepois par quoi elle se roe Et qui le fait mouvoir (FROISS., Orl., 1368, 97). ...et fet il avoient Un hanap, a quoi il buvoient. (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 85). Et ne vous sçai pas a dire la cause pour quoi la haine vint (FROISS., Chron. D., p.1400, 633). Le Roy nous a baillié ung petit memorial en quoy sont contenues en brief plusieurs batailles perdues et gaignées et les causes pourquoy en son entendement (BUEIL, II, 1461-1466, 60). Or n'ay je chavance ne rente, Ne aultres biens de quoy puisse vivre. (Pass. Auv., 1477, 130).

 

2.

[Avec antécédent propositionnel] : ...et avecques ce, que il feissent gré et satisfacion aus diz religieus de Saint Magloire de mil livr. de tour. de la monnoie courant devant Pasques, et au gardien des diz religieus de soixante livr., et a Colin et Perrin de Vaux, freres dou dit gardien, a chascun de vint liv. tour, touz de la dite monnoie, en quoy il estoient et avoient esté condempnez envers les dessus nommés par le dit arrest ou jugié (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 16). ...nous disons que les diz religieus ont bien prouvé leur entencion a la fin la ou il tendent, pour quoi nous condempnons ledit Jehan et le dit curé par son temporel a reffaire et rappareillier a leurs cous la grange dont contens est (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 28). ...et bien leur avoit esté denoncié et signifié souffisaument de par les dictes religieuses et prieur, par quoi il ne se pooient excuser de negligence. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1335, 110). Mes el desteint le feu ardant Et nettoia sa conscïence O la lexive d'abstinence Qui trop a maintes gens ennuie Pour quoi cheent tost comme pluie, Quar qui en folx esbaz oesive Et jeunes et veilles eschive, Il ne peut pas bien estre chaste (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 92). Or ont esté ensemble ses freres pour avoir conseil sur ce fait, de quoy ilz ordonnerent... (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 295).

 

-

[L'antécédent est ce] : ...pour ce enteriner en quoi il seroit condampnez par la dite sentence (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1331, 35). C'est ce en quoi les sains laborent En toute espece de matire (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 95). Et quant on voit heure et point, On doit a l'ouvrer entendre, Et ce a quoi on voelt tendre Hardiement remonstrer, Et son bon voloir estendre Si avant qu'on poet durer (FROISS., Ball. B., c.1362-1377, 35). C'est de quoy m'afuble Quant je vois hors. (Mir. femme, 1368, 223). C'est de quoy j'ay plus grant doubtance Par verité. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 104).

 

-

[L'antécédent est chose] : Or doint Dieus que jamais ne face Chose de quoi perdre la puisse (MACH., R. Fort., c.1341, 156). ...et leur priiés que il ne facent pas cose par quoi vostres voiages soit rompus. (FROISS., Chron. D., p.1400, 119).

 

3.

[Sans antécédent] Prép. + quoi + inf. : Madame, vechi vostre chevalier qui n'a pour le present que faire, ne a quoi entendre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 61).

 

-

De quoi + inf. "Ce qu'il faut, ce qui est nécessaire pour ; ce qui est un motif pour" : Et vous savez que nous n'avons or ne argent ne maille ne denier de quoy despendre, si me sembleroit trop grant ignorance de tenir si grant hostel, quant nous n'avons de quoy paier (Bérinus, II, c.1350-1370, 105). Se je me plains, dame, j'ai bien de quoi (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 82). Et n'ont pas de quoi eulx embatre Un seul oeuf ou un mors de pain En leurs bouches ou en leur main (DESCH., M.M., c.1385-1403, 288). ...je n'ai de quoi faire ce paiement. (FROISS., Chron. D., p.1400, 61). Et n'avoient de quoi faire feu (FROISS., Chron. D., p.1400, 136). ...car encores n'avoit il de quoi vivre (FROISS., Chron. D., p.1400, 198).

 

-

[Avec ell. de l'inf.] : ...et celuy, qui ne fist oncquez a reprendre, lez recueilly lyement et lez fist soupper avecquez luy, car bien y avoit de quoy [de quoi souper] (Comte Artois S., c.1453-1467, 5). Tenés ce que vous mangerés Et vous belle seur vous aurés Pour vostres enffans et pour vous Or les norissés bien trestous Dieu vous donra tous jours de quoy [de quoi les nourrir] (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 73).

 

.

[En réponse à des remerciements] Il n'(y) a de quoi. "Il n'y a pas de quoi" : JASPAR. Monseigneur, nous vous mercions De vo haultaine courtoisie. HERODE. Il n'y a [l. Il n'a] de quoy. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 42).

 

.

[Dans un contexte qui met en cause des personnes] : Vous vouldrés, en conclusion, En lyen notable marié Mon fillieurs : il faut adviser En quel lieu aura myeulx de quoy [se marier], Car je ne cognois, tam que moy, Les filles de cy environ. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 13).

 

.

Montrer de quoi. "Avancer des preuves" : Seigneurs, venés avecq moy, Tantost vous montreray de quoy. (Myst. st Clément Metz D., p.1439, 357).

 

Rem. Aussi Six sermons français inédits de Jean Gerson édités par Louis Mourin, Paris, Vrin, 1946, p. 294 : Et se tu diz que tu l'aimes, montre de quoy, monstre tes oeuvres (Cf. U. Jokinen, Les Relatifs en moyen français, Helsinki, 1978, 266-267)

 

-

De quoi. "De ce que" : Le roy m'envoya devant faire excuse audict connestable de quoy il l'avoit tant faict attendre. (COMM., I, 1489-1491, 247).

B. -

[Rare, avec un antécédent de l'animé] : C'estoit une seur moult destrete A son corps et moult large a l'ame, Et pour ce ceste bonne dame Sur toutes les autres l'amoit Et a saint Pierre reclamoit Qu'el venist en sa compaignie. Et il dist : «El n'y vendra mie Orendroit, mes y vendra telle.» Et li nomma par son nom quelle. «Et celle de quoi ["à propos de qui"] tu me proies Vendra es pardurables joies Dedens .XXX. jours vraiement.» (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 98). ...les chevaliers (...) par quoy il convient avoir secours (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 367). ...la noble pucelle par quoy la feste se faisoit ["Par le fait de qui, en l'honneur de qui, pour qui"] (Percef. V, R., t.1, c.1450 [c.1340], 131). Or espoir je que ce sont ceulx de quoy vous parlez, si les faittes venir (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 677). ...sy vous jure en ma conscience qu'a la plus leal et meilleur dame, de quoy ["à propos de qui"] l'en puist tenir parolle, estez vous mariez (Comte Artois S., c.1453-1467, 148). Mes amyz, véez-cy nostre Createur [l'hostie] sur quoy il fault que vous jurez (BUEIL, II, 1461-1466, 108). Et ne le fist pas plus tost pour doubte qu'il n'y eust aucun en sa compagnie par quoy ["par le fait de qui"] ses ennemiz feussent avertiz. (BUEIL, II, 1461-1466, 145).

C. -

[Non prép. L'antécédent est le texte qui précède] Quoi fait. "Ceci étant fait" : Quoy fait, Madame fit dire que... (Actes Etats gén. Pays-Bas C., t.1, 1476, 256).

III. -

[Dans des formes complexes de valeur gén. concessive]

A. -

Quoi que

 

1.

"Quelle que soit la chose que/qui..." : Quoy que je die, a ce n'est pas mes grez Que ne doie humains cuers loer touz diz Et l'excellence et les grans dinitez Dont use ceste vierge en paradis (Mir. enf. diable, c.1339, 55). Il couvient, quoy que nuls en die, Que Franche Volenté contreingne Son cuer (MACH., D. verg., a.1340, 34). ...mais il ne puet estre ne je ne puis croire, quoy que Cicero en ait dit, ne quoy qu'il ait veü es estoilles, que oncques le larron feust demourant a Romme. (Bérinus, II, c.1350-1370, 21). Quoi qu'aucun argüer vodroient Qui bien d'amer parler saroient, Ja ne sera vrais amourous Uns coers, s'il n'est un peu jalous (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 56). Ossi je leur aide au besoing, Car aultrement, quoi que vous die, Trop leur seroit dure leur vie, Ne ils ne poroient jurvir Les painnes qu'il ont a souffrir. (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 63). Mais quoi qu'aviegne, a ma dame lairai Corps, coer, [avis, sens, entente et pensee, Et au sourplus quanq que faire porai]. (FROISS., Ball. B., c.1362-1377, 6). Mes quoi qu'en voie, ou damage ou pourfit, Je l'en grasci (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 81). Et de quoy que vous pessiez vostre esprevier, gardez que vous ne lui donnez deux gorgees l'une sur l'autre (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 147). Il convient, quoi qu'il face ne ait fait jusques a chi, que il viengne deviers nous pour relever la ducee de Bretagne (FROISS., Chron. D., p.1400, 475). ...nul, quoy que tu faces, ne doit oser contredire ne groucier a tes vouloirs (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 16). ...Laquelle chose pour son devoir il se acquittoit, a quoy que la chose venist (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 36). Quoy que Jupiter dire en ose, Attendu sa maulvaise vie, Il doibt mourir. (Cene dieux, c.1492, 112).

 

-

[Avec l'indic.] : Ou que je suis, ou que je vais, Quoy que je dy ou que je tais, Vous avez le cuer qui fu mien. (CHART., R. Bal., c.1410-1425, 385).

 

-

[Sans que] : De quoi s'a lui parler pooie, Volentiers je li monsterroie Le dangier ou quel il m'a mis, Qui sui ses sers et ses amis. (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 54). Et en furent en grant dangier de lors corps tout chil qui fait l'avoient, et encores euissent il esté en plus grant, se li enfant les euissent poursievois par parlement de Paris, quoi il mesissent en termes que il l'avoient fait de bonne gerre (FROISS., Chron. D., p.1400, 629).

 

-

Quoi qui : Quoy qui soit me faictes entendre : Coment se porte la besongne De nouvel, amis, de Bourgongne ? (Mir. Clov., c.1381, 195).

 

-

Quoi que (ce) soit. "Tout, quelle que soit la chose que..." : Quoy que soit vous voulray donner, Et gardez que ne sache nulz Que vous soiez par cy venuz (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 47). ...et s'aucune requeste Veult, il lui dit et moult commande Que hardiement lui demande. Quoy que ce soit l'aura sus piez. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 269). ...et quoy que ce soit ne feroit prejudice que a luy, et non mye aux aultres du sang povans venir a la succession. (JUV. URS., T. crest., c.1446, 56).

 

2.

[Avec l'ind., valeur temporelle] "Pendant que" : Coi que parle gré Dieu tu l'alas ociant... (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 424). Coi que no gent combatent et sont en le merlee, Atant e vous Charlon de France la loee (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 861).

B. -

Quoi qu'il en soit. "En tout état de cause" : Mais, quoy qu'il en soit, je vous requier que vous m'en vueilliez dire vostre intencion. (ARRAS, c.1392-1393, 47). Quoy qu'il en soit, elle mourut peu de jours après ladicte cheütte (COMM., II, 1489-1491, 287). Mon chier enffant, prens a ton pere exemple Et sa doctrine en ce cas cy bien ample, Quoy qu'il en soit, ne vueille aneantir. (LA VIGNE, S.M., 1496, 145).

 

-

Quoi que (ce) soit. "Quoi qu'il en soit, en tout état de cause" : Et vient souvent en ung houstel ou il a une belle damoiselle, qui est a l'aventure de plus hault lignage que lui, ou maindre, ou est bourgeoise ou d' aultre estat, mes quoy que soit, elle est tres belle et honneste et de si tres belle maniere que c'est mervoilles (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 82). Le gallant se tient pres la fillete et parlent ensemble, et quoy que ce soit, il s'avance et la prent par la main et lui dit : " Pleust a Dieu, madamoiselle, que vous sceussés mes pencees ! ..." (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 85). ...et quoy que ce soit de la redicion du prisonnier, on le devroit faire (FAUQ., II, 1421-1430, 244). ...Car teles eaues, quoy que soit, Sont mauvaises en cest endroit (LA HAYE, P. peste, 1426, 101). Et en nul temps ne fut véu Ou, quoy que ce soit, moult peu scéu Que... (LA HAYE, P. peste, 1426, 131). Et quoy que ce soit, n'est il point a croirre que... (JUV. URS., Loquar, 1440, 418). Mais quoy que soit, le nouvel chevalier qui telle charge prend, se il vuelt faire son devoir, ainssy que sa tresnoble ordre la porte, il y doit entrer en vray estat de grace, confez et repentans de ses pechiez (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 234). Quoy que fust, jasoit que de ceste plaisante peine aucunes foiz se fust tresbien passée, pour obeir comme elle devoit a son mary, jamais ne fut rebourse a l'esperon. (C.N.N., c.1456-1467, 88). Quoy que soit ou fust, la pouvre fille fut deshonorée, dont ce fut grand dommage, car belle, gente et bonne estoit. (C.N.N., c.1456-1467, 104). ...mais ilz passeront le plus petit nombre de chevaulx qu'ilz pourront, et, quoy que ce soit, je n'ay pas esperance que la pluspart des gens de traict passent avecq chevaulx, car je scay bien qu'il fauldroit trop de navires (BUEIL, II, 1461-1466, 169). Quoy que ce soit, la douleur qu' il eut dudict mariage fut cause de la malladie dont il mourut en briefz jours. (COMM., II, 1489-1491, 304).

C. -

Quoi que ce soit. "Une chose quelle qu'elle soit" : Deduit de coer sont de pluiseurs manieres Et la vertu en vient par regarder, Quoi que ce soit, or ou argent ou pieres. (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 72). Droite flaterie est quant le servant, pour complaire à son seigneur, lui fait mauvais rapors de chose de pechié, soit de fait de finance ou de femmes, de cruaultéz ou de quoy que ce soit (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 87). ...c'est assavoir remettre aucun bon prince en sa seigneurie ou pugnir aucun tyrant qui vouldroit faire injustice en quoy que ce soit (BUEIL, II, 1461-1466, 158).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

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