C.N.R.S.
 
http://www.atilf.fr/dmf/definition/mettre 
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 Article 1/2 
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     AVANT-METTRE     
*FEW VI-2 mittere *FEW XXIV abante
AVANT-METTRE, verbe
[AND : avantmetre ; *FEW VI-2, 191a : mittere ; *FEW XXIV, 4b : abante]

Région. (anglo-normand) "Mettre en avant"

Rem. Cf.  ; AND : avantmetre.
 

DMF 2020 - DMF/AND 2015 Robert Martin

 Article 2/2 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     METTRE     
FEW VI-2 mittere
METTRE, verbe
[T-L : metre2 ; GD : metre1 ; GDC : mettre ; AND : mettre ; DÉCT : metre2 ; FEW VI-2, 185a : mittere ; TLF : XI, 754a : mettre]

I. -

[Ce qui est désigné par l'obj. dir. préexiste à l'action de mettre ; ce qui est désigné par le compl. prép. ou adv. préexiste également à l'action de mettre et marque un lieu (au propre ou au fig.)] Mettre qqn / qqc. qq. part. "Faire que qqn ou qqc. soit qq. part"

A. -

Mettre qqn qq. part

 

1.

[Lieu au sens propre] : ...conment pour nient en prison Nous met souvent. (Mir. abbeesse, 1340, 74). LE SERGENT. (...) et si te mettray En fort prison. (Mir. enf. ress., 1353, 33). En enterinant lequel jugement, pour ce que ladite Margot ne voult autre chose cognoistre que dit est cy-dessus, fu faite despouillier, liée à question et misse sur le petit et le grant tresteau (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 330). Terre, que ne te euvres tu ! Si m'engloutiz et me met avec le plus obscur et le plus hydeux des angels, qui jadiz fu ly plus beaulx de tous, car je l'ay bien desservi. (ARRAS, c.1392-1393, 22). ...ilz virent une abbaye sur la mer, qui seoit sur une montaigne, et y adouroit on saint Andrieu. Et dit l'en que la est la potence ou le bon larron fu mis quant Nostre Sire, par sa saincte grace, fu mis en la croix sainctisime pour nostre redempcion. (ARRAS, c.1392-1393, 91). Adont la damoiselle le fist mectre [le roi d'Ausay] en une moult riche chambre, o lui dames, damoiselles et chevaliers et escuiers, pour lui faire oublier sa perte et sa merancolie. (ARRAS, c.1392-1393, 164). Et d'autre part, monseigneur, nous avons assez, Dieu mercy, pour faire refaire l'abbaye meilleur qu'elle ne fut oncques, et renter mieulx et plus richement, et y mettre plus de moines qu'il n'y ot onques. (ARRAS, c.1392-1393, 255). Vous m'avez fait venir icy, et si vous somme que vous me rendez et mettez au lieu dont party (C.N.N., c.1456-1467, 124). Si ordonnerent qu'on le mectroit sur ung chariot et qu'on le mainroit par la ville (C.N.N., c.1456-1467, 304). Et, le jeudi XXVIIIe jour de decembre, oudit an IIIIcLXXV, environ l'eure de six heures de nuit, monseigneur d'Alençon, dont est parlé devant, et qui avoit esté longuement detenu prisonnier ou chasteau du Louvre, en fut mis dehors par la permission du roy, qui octroya à ses gardes que on le meist en ladicte ville en ung hostel de bourgois, où ilz verroient estre bon. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 4). Ledit Bouchart eut les yeux crevés, fut ataché nud à ung pal et fut sagité en son visage et, après qu'il fut mort, fut mis sur une roe en exemple (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 124 v°).

 

-

"Faire entrer qqn dans une maison" : ...est venu vostre varlet a moy, et m'a dit que luy aviez requis qu'il me mist en l'ostel (C.N.N., c.1456-1467, 381). ...[elle] ferma l'huys et fenestres comme les aultres jours, et mist son amoureux au logis (C.N.N., c.1456-1467, 508).

 

-

Mettre en croix. "Crucifier" : ...laquelle Pauline fut deceue par iceulx prebtres, par engin, et fut enfermée en l'église où estoit caché icelui Mundus, et là, faignant que fust le dieu Anubius, eut sa compagnie, qui estoit femme mariée et moult grande et estymée chaste et pudicq, dont il vint plusieurs maulx, car ledit empereur Thibere les fist tous mectre en croix et subverser ledit temple et fist exiller ledit Mundus, qui l'un des grans de Romme. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 75 v°).

 

-

Mettre en terre. "Enterrer" : ...l'oste fut par eulx contraint de l'enfouir [le cadavre] et mettre en terre ou jardin de l'ostel (C.N.N., c.1456-1467, 551).

 

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Mettre dessous la terre : Desoubz la terre vous fault mectre. (Pass. Auv., 1477, 105).

 

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Mettre en la fosse / en sepulture / au sepultre : Il est ja au sepultre mis (Pass. Auv., 1477, 262). ...si commanda cestui Arbacus la pouldre ou cendre des os estre mises en sepulture (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 38 r°). Semblablement à Saint Ignocent, à Paris, en la fosse ordonnée pour mectre les pouvres, nul corps n'y demeure à corrompre plus de IX jours, autres dient d'une Lune (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 68 v°).

 

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Mettre en paradis : ...si bientost ne me despeschez et ne me mettez en paradis, je mesme a mes deux mains vous occiray. [Un ivrogne, au sortir de la confession demande au prêtre de le tuer] (C.N.N., c.1456-1467, 62).

 

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Mettre qqn hors du monde. "Tuer qqn" : Filz de Henry Cousin, maistre des haultes euvres, qui entra en la chambre et luy dist : "Mon amy, n'est tu pas celluy qui me doys mettre hors de ce monde ?" (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 353).

 

-

Mettre qqn à part : ...et [Uriiens] fist venir, l'un après l'autre, tous les cappitaines, pennon et estendart au vent, et leurs gens avec eulx, armez de toutes pieces, et eulx faire visiter comment ilz estoient armez, ne s'il leur failloit piece de harnoiz, et puis quel nombre ilz estoient, et les fist mectre a part en la praierie, tant que tous feussent visitez, tant les estrangiers comme les siens. (ARRAS, c.1392-1393, 108).

 

-

[Avec un adv.] : Ha ! vierge Marie ! et pensez vous, mon amy, que je vous y aye fait mectre ? [Une femme découvre son ami enfermé dans un coffre] (C.N.N., c.1456-1467, 381). Celle gaitte ainsi mise et logée dist qu'elle feroit bon devoir. [Ainsi indique non seulement un lieu (un arbre sur lequel est monté le guetteur), mais aussi le fait qu'il s'agit d'un piège tendu] (C.N.N., c.1456-1467, 451).

 

-

[L'obj. désigne un animal] : ...la maisonnette du bergier (...) estoit auprès d'un large et grand parcq a mettre les brebiz (C.N.N., c.1456-1467, 357).

 

2.

[Lieu au sens fig.]

 

-

Mettre (une femme)avec (un homme). "Donner (une femme) en mariage à" : LE ROY. Alez me querre sanz retraire La fille du roy, Sanceline, Qui de nouvel est orfeline. Je la vueil avecques li [Josaphat] mettre. Se femme le peut a point mettre El le mettra. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 289). Et se par artacion et indisposition elle est separee du premier mary qui ne le puet congnoistre charnelement, et elle soit mise avec ung aultre homme et soit faicte ydonie avec l'aultre homme, elle sera separee du second et remise avec le premier. (Sacr. mar., c.1477-1481, 78).

 

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Mettre qqn à qqn. "Marier qqn à qqn" : Encores fu adonc avisé et consideré entre le roy d'Engleterre et son conseil que, se messires Aymons, qui s'appelloit contes de Cantbruge, pooit venir par voie de mariage à le fille dou conte de Flandres qui estoit veve, on ne le poroit miex mettre ne assener. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 80).

 

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Mettre qqn à / en mariage : Dont aprés che que en Ecclesiastique le pere est amonesté de mettre sa fille a mariage, il est ajoint : «Donne icelle a homme sage», c'est a dire a prudent et discret, plustost que a ung riche ou a ung beau qui soit fol. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 406). Du tiers en quoy doit estre instruit l'adolescent qu'on veult mectre en mariage, c'est du gouvernement de la maison et de l'ordonnanche de la famille ou des personnes [et] choses a che servans (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 313).

 

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Se mettre en mariage : Et pour che dist il que l'omme sage ne se doit pas mettre en mariage. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 320).

 

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Mettre qqn (à une fonction, à une place déterminée) : ...que desorenavant on mette de par nous une ensengne et une loy de plonc à leur dras qui seront loyaus (...) lequel metteur de ladicte ensengne sera mis par nous et de par le seingneur de Maldenghiem. (Hist. industr. drapière Flandre E.P., t.3, 1331, 46). Qant li contes Derbi ot pris la sasine et posession de Bregerach (...) et il i ot renouvellé officiiers et mis capitainne de par le roi d'Engleterre (...) il se departi de la (FROISS., Chron. D., p.1400, 606). Item, quant à la seurté de la bonne ville de Paris et d'environ, que bons quarteniers, cinquanteniers et dizeniers soient mis par yceulx à qui il appartient, qui bien et diligemment advisent que nulles assemblées ne commotions ne soient faictes en ladicte ville ne environ (BAYE, II, 1411-1417, 153). ...ont esté veuz, receus et passez à monstre les hommes d'armes et gens de trait cy devant nommez oudit nombre de quatre cens paies d'ommes d'armes à compter comme dessus, que par l'advis desdictes gens du Conseil et des Comptes nous avons mis et mectons en frontieres pour les causes (Ecorch. Ch. VII, T., 1444, 27). Et, à l'eure que je le fis, j'avoye mon affection singuliere de y mettre en son lieu maistre Jehan Dauvet, nostre premier president à Thoulouse, qui cy est present ; mais, tant par importunité de requerans que aussi à la priere et requeste de messire Jehan Bureau, nous y meismes le president de Nanterre, qui depuis y a esté jusques à la venue devant nostre ville de Paris d'aucuns seigneurs de nostre sang, qui nous firent dire et remonstrer que en nostre royaume avoient esté faictes plusieurs grans injustices et mesmement en nostre court de Parlement. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 139). Si j'estoye homme à qui l'on deust faire savoir des nouvelles, je vous priroie que vous m'en feissiez sçavoir, mais je ne suis pas ou compte de gens de bien pour le present. J'escriptz au roy touchant la garde de ceste place. Je luy vouldroye bien supplier que s'il n'y mect auctres gens, qu'il luy pleust m'en descharger, car je faitz doubte d'y faire mal ses besoignes et les miennes. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 381).

 

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Mettre qqn servir qqn. "Placer qqn au service de qqn" : Affin que me peusse chevir Elle me volt mettre servir Une dame de hault parage (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 23).

 

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Mettre qqn en la main de. V. main "Remettre qqn à qqn" : ...laquelle chose il fist, et ordonna et commanda le roy de sa bouche audit duc d'Alençon que, sur sa vie, il ne lui meffist ne feist meffaire, en lui disant qu'il le mettoit en sa main, protection et sauvegarde, ensemble sa famille et biens. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 189). Et puis fut deliberé par le roy et son grant conseil d'aler conquerir, prendre et avoir la conté d'Armaignac et la mettre en la main du roy, et promis de icelle bailler à mondit seigneur de Guienne. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 231). Dont de ce ledit connestable fut ung peu espoventé pour deux choses que lors il declaira : la premiere, pour ce qu'il cuidoit qu'on le voulsist mettre hors de la possession dudit Philippe Luiller, cappitaine d'icelle Bastide, avecques lequel il s'estoit bien trouvé et l'avoit fort agreable, pur le mettre es mains dudit d'Estouteville, qu'il reputoit estre son ennemy, et que, s'il y estoit, doubtoit qu'il lui feist desplaisir, et aussi qu'il craignoit le populaire de Paris et de passer parmy eulx. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 356).

 

-

Mettre qqn en sa paix. "Inclure qqn dans son traité" : Pais fu faite, et devint li rois de Navare bons françois, et le jura à estre, et mist en sa pais jusques à trois cens chevaliers et escuiers asquelz li dus de Normendie pardonna tous ses mautalens. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 162).

 

-

Mettre qqn / qqc. en bouche à qqn

 

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"Suggérer à qqn de parler de qqn ou de dire qqc." : ...elle vit qu'il ne dira rien si on ne luy mect en bouche (C.N.N., c.1456-1467, 174).

 

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"Parler à qqn de qqn ou de qqc." : Le dieu d'amours, qui n'est jamais oiseux, luy mist en bouche et en termes les haulx biens, les nobles vertuz et la tresgrand loyaulté d'un marchant son voisin (C.N.N., c.1456-1467, 146). Si se maistre curé avoit bien fait son personnage au pere de sa dame, il ne le fist pas mains mal au pere du jeune homme qu'il avoit mis en bouche a son beau pere qui sera s'il peut. (C.N.N., c.1456-1467, 296).

 

3.

Empl. pronom. Se mettre qq. part : LA DAME.(...) Mais a par moy ne m'y puis mettre [dans le bain]. D'aidier moy te fault entremettre (Mir. enf. ress., 1353, 27). Et ly arbalestrier se mettent d'un costé et d'autre du pont, et commencent a verser Sarrasins et les font fort reculer. (ARRAS, c.1392-1393, 101). ...[il] se va mectre derriere ung tapis en la ruelle de son lit (C.N.N., c.1456-1467, 50). La damoiselle estoit en la ruelle, qui tantost que monseigneur fut couché, se vint mectre en la place de sa maistresse (C.N.N., c.1456-1467, 249). ...quand vint a dire graces, monseigneur se mist en son reng, et madame print son quartier. (C.N.N., c.1456-1467, 281). ...si prochain se mist du prestre qui celebroit, qu'il le povoit en celebrant de costé percevoir. (C.N.N., c.1456-1467, 447). ...ce patient la vient trouver, ouvrant de soye, et emprès d'elle se met (C.N.N., c.1456-1467, 535). ...Or nous mettons donc, s'il vous plaist, en quelque lieu secret que nul ne nous voye. (C.N.N., c.1456-1467, 537). Sa, de l'eau, a laver les mains ! Verse assés ; en boy tant moins ! Mon frere, aprés moy vous mectés [à table]. (Pass. Auv., 1477, 90). Pierre, aproche moy ton bateau. Je me veulx mectre dessus l'eau Pour le peuple que tant me presse. (Pass. Auv., 1477, 124). Pour quoy t'es tu mis dans se gourt ? (Pass. Auv., 1477, 158).

 

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Se mettre à / au chemin / à voie. "Se mettre en route" : Quant cil brigant furent venu, qui estoient une grosse route, il rompirent tantost les arciers et misent en voies. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 171). Connestable, a chemin te met Par cy ; je de ça tourneray Et demander aussi l'iray A ses amis. (Mir. st Alexis, 1382, 311). Ly contes se met au chemin et o lui sa mere et sa seur et sa baronnie. (ARRAS, c.1392-1393, 37). Et lors chascun se met a chemin, de pié et de cheval, et se traient en la place ou le roy Uriien estoit, qui ja avoit envoié ses espies pour savoir ou ilz prendroient terre. (ARRAS, c.1392-1393, 131). ...li plus des signeurs (...) se voloient mettre au cemin parmi Engleterre (FROISS., Chron. D., p.1400, 75). ...[elles] se mettent a chemin par devers l'ermitage, ou l'ermite leur vient au devants (C.N.N., c.1456-1467, 102). ...après les congez a madame sa femme prins (...) se mect a voye devers les bons seigneurs de Perusse (C.N.N., c.1456-1467, 109). ...avec le pou de gens qu'il avoit se mect au chemin. (C.N.N., c.1456-1467, 110). Si prent congié de son maistre, et se met a la voye (C.N.N., c.1456-1467, 181). Si se mist au chemin en intencion d'executer ce qu'elle avoit conclud. (C.N.N., c.1456-1467, 275). ...se mist ledit duc à chemin, en jour de bonne ellection, et passa par les Ytalles, par puissance et vint et entra à force en Naples et en fut couronné roy par icelui pappe Clement. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 144 r°).

 

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Se mettre tout le chemin : ...et il [le roi Elinas] tourne le frain du cheval et se met les grans eslaiz tout le chemin qu'il avoit veu la dame tourner. L'ystoire nous dit que tant suivit ly roys Elinas la dame, que il la rataint en la forestz (ARRAS, c.1392-1393, 8).

 

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Se mettre en / sur mer. "S'embarquer" : Et vous, maistre de Rodes, mectez vous en mer a tout voz gens et venez sur le pas du port, que ces Sarrasins n'entrent en leurs vaisseaux, afin que ilz ne puissent eschapper. (ARRAS, c.1392-1393, 137). Et lors le maistre escripsi ce fait au roy d'Armenie et au roy Uriien de Chippre, qui tantost rescripsi au maistre et au roy Guion, son frere, comment ilz se meissent en mer a toute leur puissance, et attendissent sur le costé du port de Japhe, car il se trairoit vers la, pour ce que il savoit bien que le gallaffre de Bandas et ses complices se mettroient en mer a ce costé. (ARRAS, c.1392-1393, 214). Atant a fait le roy Gaufroit armeir XXm hommez et se mist sur mere. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 61).

 

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Se faire mettre à terre. "Se faire débarquer" : Et de fait le roy Anthenor et l'admiral de Cordes se firent mettre a terre en un petit batel et vindrent a Japhe (ARRAS, c.1392-1393, 220).

 

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Se mettre à part. "Se mettre à l'écart, s'isoler" : Venés et nous mectons appart, Et nous parons pour mieulx dancer. (Pass. Auv., 1477, 89).

 

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Se mettre à table. V. table

 

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Se mettre en la main de qqn. V. main : Et luy dist et declaira que ledit lieu de Molusson, ou au chasteau de Culant, ou sus les champs, on prendroit bien aisement le roy, et en l'espovantant et mettant en crainte des armées dessusditez et en luy remonstrant les inconveniens advenir, legerement il se mettroit en la main de monseigneur de Nemours, et auroit le gouvernement du roy ; et, par ce moyen et des saiges du royaulme, toutes les divisions seroient apaisées. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 188).

 

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Se mettre en la compagnie de qqn. "Suivre l'exemple, l'enseignement de qqn" : Mes amis, il le vous fault suivre [Jésus]. Mectés vous en sa companie. (Pass. Auv., 1477, 87).

B. -

Mettre qqc. qq. part

 

1.

[Lieu au sens propre] : ...que desorenavant on mette de par nous une ensengne et une loy de plonc à leur dras qui seront loyaus, dont li uns costés dou plonc aura l'ensengne d'un lyon et li autres costés de une merlete ; de quoy cis qui le mettera aura de chascun drap ainsi enseignié, pour mettre ladicte ensengne, 2 mittes ou 1 par pour nous et nient plus Et lequel metteur de ladicte ensengne sera mis par nous et de par le seingneur de Maldenghiem. (Hist. industr. drapière Flandre E.P., t.3, 1331, 46). ...à un jour dont il n'est record, il mit la selle sur ledit cheval et s'en ala d'icelle abbaye (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 4). Et dit que tele est la verité et non autre, sanz ce que par elle ou saditte chamberiere icelles deux tasses d'argent eussent aucunement esté mises sur le puis dessus dit proposé par icellui prisonnier. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 498). Et quant le conte le vit venir [le sanglier], si regarde lez soy, et vit un espie, et boute l'espie ou feurre, et print l'espie, et le met soubz la plante du pié et l'abaisse. (ARRAS, c.1392-1393, 22). Et cilz tendent leurs arbalestres, et mettent bons viretons en coche, et laissent aler tout a une foiz, et en mirent mors a ce poindre sur le pont jusques a XIJ. (ARRAS, c.1392-1393, 101). Et le roy baisse la lance et fiert un crestien par telle vertu qu'il lui met fer et fust et pennon tout par my le corps, et l'abbat mort a la terre. (ARRAS, c.1392-1393, 184). Lors vint uns homs que vostre pere n'avoit oncques mais veu, ce disoit il, qui lui conseilla que, le derrenier jour d'aoust, meist XXX. pieces d'argent, dont chascune vaulzist IIIJ. deniers, en une bourse (ARRAS, c.1392-1393, 296). "Metés ichi les deniers." Mesires Oudars le fist a sa requeste. Il furent mis sur une table. (FROISS., Chron. D., p.1400, 867). ...ung tresriche ruby, qui porte signe de seignourie, qu'il mettera ou moyen doit. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 232). ...combien que le pape voulsist garder les drois des decrez, commanda et fist mectre cedules par toutes les portes des eglises que personne sur peine d'excommunicacion ne alast veoir ceste bataille. (LA SALE, J.S., 1456, 31). ...secretement avoit fait faire une robe pour sa femme de gros bureau [de] gris, et a l'endroit du derriere fist mectre une piece de bonne escarlate, a maniere de tasseau (C.N.N., c.1456-1467, 321). ...[il] le print [un diamant] et le mist en l'un de ses doiz. (C.N.N., c.1456-1467, 391). ...en signe de plus grand verité, mist dedans la lettre ung dyamant que bien cognoissoit. (C.N.N., c.1456-1467, 479). ...[les perdrix] furent mises en broche et rosties. (C.N.N., c.1456-1467, 582). Il n'est beste que nous eschape, Mallegorge, a mon advis, Mes que nous ayons nous rects mys Ad se pas, car veez cy la fuicte. (Pass. Auv., 1477, 140). L'orientalle porte du Temple, qui estoit de cuyvre où XX hommes avoient peine de clorre, fut fermée et les verroux et barres dont elle se clouoit furent mis selon la coustume en l'uisserie qui estoit fabriquée d'une seulle perre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 75 v°).

 

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[Dans une intention de rangement] "Ranger qqc. qq. part" : ...[ce bahut] me semble bien petit pour y mectre voz robes bien a l'aise, sans les froisser (C.N.N., c.1456-1467, 184).

 

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GÉOM. "Placer (le compas)" : Encores soit divisé .a.b. en deux porcions egales et illec soit fait ung point, et sus cellui point soit mys l'ung des pyez du compas, et l'aultres sus .c., puys soit levé le compas et soit mys sus .a. l'ung des pyez... (NIC. CHUQUET, Géométrie H., 1484, 286).

 

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MÉD. "Poser, appliquer, administrer (un remède)" : Les melancoliques doivent estre purgiez par dessoubz, en mettant les medecines contraires. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 72). A la precipitacion de la marriz, met une obtarmique, ou pren la bouche et les narines de la fame. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 86).

 

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Mettre qqc. au vent : Dont, quant Remondin ot fait armer ses gens, et ot mis le pennon au vent, et voit que ceulx de son lignaige estoient tuit armez, si ne scot que penser (ARRAS, c.1392-1393, 71). Ma vïelle ay mis soubz le banc, Amans ne suiveray ja maiz ; Se jadiz je fuz de leur renc, Je declaire que n'en suis maiz ; Car j'ay mis le plumail au vent : Or les suive qui a actente ! (VILLON, Test. M., 1461-1462, 69).

 

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Mettre ses embusches qq. part : Oudit moys de juing, le mardi XXVIIe, monseigneur l'admiral et ceulx de sa compaignie, qui avoient esté ordonnez de par le roy à faire le gast en Picardie et Flandres et de mettre à feu et à sang tout ce qu'ilz trouveroient esdiz pays, vint ledit jour mettre ses embusches près de la ville d'Arras ; et, icelles mises, envoya environ XL lances courir devant ladicte ville d'Arras. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 337).

 

2.

[Lieu au sens fig.]

 

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Mettre qqc. en teste à qqn. "Mettre qqc. dans la tête de qqn" : ...quant de telz en a environ grant seigneur ou puissant homme, ou monde n'est plus grant peril, voire, quant ilz le sentent enclin ou condicionnéz à croirre et adjouster foy à leurs faulx consaulx comme orreur ne soit qu'en teste ne lui mectent. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 79).

 

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Mettre qqc. en courage à qqn. "Faire prendre une résolution à qqn" : Cestui mist en courage au roy Loys de mouvoir guerre aux Poictevins et y mener son excercite, incontinent après sa couronnacion. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 124 r°).

 

Rem. Cf. l'expr. att. par FEW VI-2, 185b : mittere : «mettre à qn qch en tete "faire prendre une résolution à" (seit Est 1538)».

 

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Mettre un espace (entre deux personnes) : Escript à Hem, ce XXVIe jour d'octobre. Monseigneur de Bourgoigne desloge et tire vers le Pont à Nouvient, qui est le chemin à tyrer vers Guise ou vers Laon, et mect la riviere d'Oise entre vous et luy. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 325).

 

-

[D'une chose] Estre mis qq. part. "Être inclus, compris qq. part" : En jeunesse tout mal est mis Et compris ; Elle brule du feu d'enfer. (Pass. Auv., 1477, 118).

 

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Empl. pronom. [D'une chose] Se mettre qq. part : Aprés aussi convient noter que obedience va en Paradis ainssi que a cheval, en soy mettant sur les piés d'aultrui, c'est a dire en usant de la volenté et du sens d'aultrui. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 222).

 

3.

En partic.

 

a)

Mettre sur la table (les ustensiles nécessaires pour manger, les aliments...) : ...lors fut ung d'entre eulx qui couvrit la table et mist le beau bancquet dessus (C.N.N., c.1456-1467, 198). ...en lieu qu'on le souloit servir de pain blanc, il fist mectre du pain bis. (C.N.N., c.1456-1467, 331). ...après tous les mets dessusdiz, la dame fist mectre a la table ung tres beau fromage gras, et ung plat bien fourny de tartes (C.N.N., c.1456-1467, 487).

 

-

P. méton. Mettre la table / les tables. "Disposer la table, disposer sur la table tout ce qu'il faut pour le repas" : Cy met on la table devant l'emperiére pour mengier. (Mir. st Val., c.1367, 161). Les tables furent mises et le disner prest. (ARRAS, c.1392-1393, 282). Et le roy demeure et regarde les grans richesces que il voit de tous costez. Et puis regarde d'autre part, et voit la table mise, et la nappe belle et blanche dessus, et y voit moult de nobles mez. (ARRAS, c.1392-1393, 303). Les tables tandix dresserons ; Aléz laver, car l'eaul est preste. Jaquemart, fait tost, point n'areste, Aide moy a mectre les tables. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 109). ...le curé mist la table et firent la meilleure chere qu'ilz sceurent. (C.N.N., c.1456-1467, 263). ...ainsi qu'il vint vers la chambre d'elle, il entra et la trouva toute seulle ; laquelle le receut et luy fist tresbonne chere, car la table y estoit mise. (C.N.N., c.1456-1467, 389).

 

-

"Poser (un tréteau)" : ROUSSELET. (...) et si ne pensons Fors que brief la table dressons, Que temps en est. CONNESTABLE. Voulentiers ; ça, je suis tout prest : J'ay mis mon trestiau, met le tien. Avant : a la table ! (Mir. st Alexis, 1382, 283).

 

-

Mettre la nappe. V. nappe

 

-

[P. ell. du compl. dir.] Mettre à boire. "Apporter à boire" : Quel vin boit on ? Sus, Malbec ; accop, mect a boere. (Pass. Auv., 1477, 149).

 

b)

Mettre qqc. (un vêtement / une parure / des armes...) (à qqn) : Si fist maniere de vouloir mectre son chapperon, qui sur son espaule estoit, dessus sa teste (C.N.N., c.1456-1467, 238). Ilz vindrent a leur maistresse, qui estoit ja en cotte simple, et avoit mis couvrechef de nuyt (C.N.N., c.1456-1467, 477).

 

-

Mettre qqc. en / sur teste. "Coiffer qqc." : "...Mettez bachinet en teste, ou nom de Dieu et de saint George." (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 164). Se Glaude, qui estoit nostre cousin, nous avoit requis d'avoir aide de nous, s'il en avoit besoing, et nous lui eussions en convenant de lui aidier, nous n'avons de riens meffait, ne Gieffroy ne autre ne puet pas dire que nous en meissions oncques bacinet sur teste, ne en yssissions un seul pas de nostre hostel pour lui conforter contre Gieffroy. (ARRAS, c.1392-1393, 210).

 

-

Mettre les selles. "Seller les chevaux" : Uriien fist sonner sa trompete a l'aube du jour esclairant, et se leva. Et puis fist tromper pour trousser et mettre les selles. (ARRAS, c.1392-1393, 98).

 

c)

[Le compl. d'obj. désigne une partie du corps] : Car ce que vous dy et propos Est vray, j'en met la main au piz (Mir. parr., 1356, 20). Met sur mes espaules tes mains. En nostre jardin te menray (Mir. Theod., 1357, 104). Et avant que il se peust relever, Remondin le vint [Olivier] si chargier de coups qu'il ne se povoit mouvoir, et lui esracha le bacinet de la teste par force, et lui met le genoil sur le nombril et la main senestre au col, et la le tient en telle destrece qu'il ne se puet mouvoir. (ARRAS, c.1392-1393, 63). ...quand il reut son sang, il met tout a haste la main a son oeil, soy plaignant durement (C.N.N., c.1456-1467, 35). ...quand il voit le curé refusant d'oyr ses peschez, il mect la main a sa grand coustille, et de sa gayne la tira (C.N.N., c.1456-1467, 61).

 

-

Mettre la main à qqc. V. main : ...le pot a la porée, qui sur le feu estoit, commence a s'en fuyr par dessus, pource que trop aspre feu avoit ; et le bon homme, voyant que sa femme n'y mettoit point la main, luy dist... (C.N.N., c.1456-1467, 543).

 

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[Avec une intention de vol] : Montbleru cogneut tantost que c'estoit sa charge ; si y mist la main, et fut en grand effroy ou il les pourroit sauver. [Il a trouvé des vêtements abandonnés sans surveillance] (C.N.N., c.1456-1467, 397).

 

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Mettre les mains à la paste : Mais plusieurs sont lassez et vains qui mettent les mains a la paste, promettans faire merveilles, et puis retournent arriere et faillent au besoing. (ALECIS, Dial. crucif. pèler. P.P., 1486, 60).

 

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DR. Mettre la main du roi à qqc. "Placer qqc. sous l'autorité du roi" : La Court a ordonné que la main du Roy mise au chastel et revenue de Baiz soit levée, ou cas que le conte de Valentinoiz donra caution bourgoise de la somme de XIJc frans pour laquelle icelle main y estoit mise. (BAYE, I, 1400-1410, 267).

 

-

Mettre la main à qqn / mettre la main en qqn. V. main "Appréhender qqn, l'arrêter" : PREMIER SERGENT. (...) Maistre, je met a vous la main ; Passez de cy. (Mir. st Ign., 1366, 100). L'ESCUIER. Thibert, je met en vous la main. Or sus, cy plus ne demourez ; Passez : en prison en venrez Ou vous menray. (Mir. Berthe, c.1373, 221). DEUXIESME ESCUIER. (...) Je le voy [le pape] la ; alons le prendre Trestouz ensemble. PREMIER ESCUIER. (...) La main y mettray voulentiers. Saisir le vois (Mir. st Lor., 1380, 162). Monseigneur le bailly, je vous prie pour Dieu que avant que on mette plus avant la main en moy, que je puisse jouer une chanson de ma musette (C.N.N., c.1456-1467, 452).

 

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Mettre la patte sur qqn : LA FEMME. Mercy Dieu, je te feray taire Si je metz la patte sur toy. (Bad. loue T., c.1500, 54).

 

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Mettre qqc. en sa main. V. main "Saisir qqc., s'en emparer" : Lembert, alons sanz plus attendre Mettre en ma main ces troys maisons De quoy plaidié yci avons (Mir. prev., 1352, 242).

 

-

Mettre pied à terre. V. pied "Descendre (de cheval)" : Atant esvous Uriien, qui met pié a terre, la lance ou poing. (ARRAS, c.1392-1393, 101). Tantost qu'il eut mis pié a terre (...) son hostesse luy vint au devant (C.N.N., c.1456-1467, 431).

 

-

Mettre (le) pied dans un lieu. "Pénétrer qq. part" : ...lors luy fist jurer que jamais en eglise pié ne mettroit (C.N.N., c.1456-1467, 59). ...[l'amant] n'eut aultre advis que de se bouter ou retraict de la chambre, esperant en saillir par quelque voye que sa dame trouveroit avant que le chevalier y mist le pié (C.N.N., c.1456-1467, 436).

C. -

[Avec un adv. ou une loc. adv.]

 

1.

Mettre avant / devant / au devant / derriere / bas / ensemble

 

a)

Mettre qqn avant / devant...

 

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Mettre qqn devant. "Mettre qqn en avant" : Les freres entrent en la ville. Ilz mirent devant Anthoine et Gieffroy. (ARRAS, c.1392-1393, 282).

 

-

Se mettre avant / devant. "S'avancer" : Lors dist a Remondin : Sire chevaliers, bailliez ostages. Lors se met avant son oncle Alain et ses deux filz, et bien jusqu'a quarante chevaliers, qui tous dirent d'une voix : Sire, nous le plegons. (ARRAS, c.1392-1393, 61). Quand elle fut montée, les gorgias se misrent devant, qui faisoient fringuer leurs chevaulx (C.N.N., c.1456-1467, 313). Il se mect devant et elle le suyt. (C.N.N., c.1456-1467, 321). Lors le mary se mect avant et commence a dire... (C.N.N., c.1456-1467, 322). ...le gentil chevalier (...) comme des aultres la guide et le meneur, se mist en front devant, et en faisant les recognoissances, il la baisa (C.N.N., c.1456-1467, 478).

 

-

Se mettre derriere. "Se placer à l'arrière" : Quant le roy appercoit qu'ilz venoient a effort, si remet ses gens ensemble, et les fait retraire le petit pas, et se met derriere, l'espee ou poing. (ARRAS, c.1392-1393, 105).

 

-

Mettre (des pers. / un groupe) ensemble : Si fu plus pensieus li di rois Henris que devant, et en mist son conseil ensamble. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 30). La bonne dame desus dite, considerans toutes ces coses et les perils qui en pooient naistre et venir, s'avisa que elle metteroit ces deus dus ensamble, le duc de Bourgongne et le duc Aubert, et elle seroit moienne de tous les traitiés. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 187). Quant ceulx entendirent la parole, si prennent congié, et noncierent aux bourgois le mandement du duc. Et ceulx mirent leur conseil ensemble, et par les anciens trouverent qu'ilz ne avoient oncques eu discort aux ducs de Lucembourc, ne a leurs complices, et que, puis qu'il estoit si vaillans homs et si veritables, qu'ilz le lerroient passer. (ARRAS, c.1392-1393, 175). Tantos que il en avera nouvelles, il metera ses gens ensamble et venra conbatre ces François et lever le siege. (FROISS., Chron. D., p.1400, 614). Li rois respondi (...) que volentiers il meteroit son consel ensamble (FROISS., Chron. D., p.1400, 203).

 

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(Se) mettre ensemble. "(Se) rassembler" : Quant cilz ouïrent les nouvelles, si furent moult doulens, et se mirent ensemble bien deux cens hommes d'armes armés de toutes pieces, et vindrent au recept ou le chastellain les avoit mandez. (ARRAS, c.1392-1393, 67).

 

b)

Mettre qqc. avant / devant...

 

-

Mettre qqc. avant. "Déposer qqc." : "...metés vostre gage avant, vous trouverés qui le levera." (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 49). Ens et hors, il estoient si en unité que point de diferent n'i avoit, mès metoient avant or et argent, jeuiaulx et chevance, et qui le plus en avoit, il l'abandonnoit. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 219). Et là metoient avant finance toute celle que on leur demandoit, car, se il desissent dou non, il fuissent tantos mors. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 80).

 

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"Faire étalage de qqc." : Pareillement orfèvreries y furent mises avant et brodures et belles pennées de martres sebelines tournées dehors, et n'estoit chose de quoy noble haut homme se pouvoit joliveter et monstrer pompeux que droit-là ne fust mis avant et monstré (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 141).

 

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Empl. abs. Mettre avant. "Exposer (des marchandises)" : Que nul maistre dudit mestier ne pourra avoir aprentif s'il ne met avant : c'est assavoir, se il ne va porter et establir son oeuvre en la place de la Chausseterie à ce ordonnée, pour vendre les chausses à jour de Samedy. (Ordonn. rois Fr. V.B., t.13, 1424, 74).

 

-

Mettre qqc. devant à qqc. "Préférer qqc. à qqc." : Item puerilment savourer, qui est preferer ou mectre devant les choses temporeles aux espiritueles, comme les enfans seulent plus amer pommes ou tés manieres de petites choses que leur heritage. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 329).

 

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Mettre avant A que B. "Attacher plus d'importance à A qu'à B" : Alors Quintus Metellus, esmeu de pitié, voult avant mettre humanité et clemence que victoire (LA SALE, Sale D., 1451, 114).

 

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Mettre au devant à qqn que. "Suggérer à qqn que, faire penser à qqn que" : Mais pour ce qu'il avoit parlé de la Roide Montaigne, ce lui mist au devant que ce pouoit estre le preu Gadiffer qui emprins avoit sus lui l'aventure de la Roide Montaigne. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 175).

 

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Mettre qqn / qqc. bas. "Faire descendre qqn ou qqc." : Hee, mon filz, je ne te voy pas En croix, helas ! Qui l'a mis bas ? (Pass. Auv., 1477, 245).

 

2.

Mettre qqn / qqc. ens / dedans / parmi

 

-

Mettre qqn ens / Mettre qqn dedans : ...je vien incontinent vers vous et vous mettray dedans, mais que je soye un peu habillée et que j'aye de la chandelle. [Un mari rentre chez lui à l'improviste] (C.N.N., c.1456-1467, 112). Mon amy, nostre damoiselle vous a bien oy, et pource (...) qu'elle a doubte que nostre maistre ne retourne, elle m'a requis que je vous mecte dedens, s'il vous plaist. (C.N.N., c.1456-1467, 379). ...vous vous rendrez dedans une demye heure entour de nostre hostel, affin que je vous mecte ens par derriere (C.N.N., c.1456-1467, 527).

 

-

Mettre qqc. ens. "Rentrer qqc." : ...d' illec il se transporta en l'ostel d'icellui messire Phelippe, ouquel la dame et plusieurs autres damoiselles estoient, qui moult fort entendoient à faire aouster et mettre leurs biens ens. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 31).

 

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Mettre qqc. parmi : ...a chacune foiz que tu luy [une mule] donneras son avene, si mectz parmy une bonne poignée de sel (C.N.N., c.1456-1467, 312).

 

3.

Mettre qqn / qqc. hors (de)

 

a)

Mettre qqn hors (de)

 

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"Faire sortir qqn (de)" : Et li adrèce son glave ens ou dos par derière, et puis fiert cheval des esperons, et le cuide mettre hors de la selle. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 256). ..[il].requist instanment que d'icelle gehine l'en le voulsist faire mettre hors, et il diroit vraye verité des cas dont accusé avoit esté. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 22). ...et au retourner qu'il fist en sondit hostel, trouva de rechief ladite Marion en icellui hostel, duquel par force il la mit hors (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 426). Trestout l'ost arrivoit a ce lez ou l'escarmouche estoit. Alors fu le messaige mis hors par une autre porte (ARRAS, c.1392-1393, 98). ...sa maistresse le viendroit assez tost mettre hors et parler a luy. [Le galant a été enfermé dans un coffre] (C.N.N., c.1456-1467, 379). Il convient que l'on me mette dehors, ou je rompray tout, car je n'en puis plus endurer. [L'homme est enfermé dans un coffre] (C.N.N., c.1456-1467, 381). Il nous fault aler querir le corps. Ayde moy et le mectrons hors De celle pugnaise prison. (Pass. Auv., 1477, 102). Mons. le duc de Bourbon, Mons. [le] connestable, Mons. le grant maistre, les mareschaulx, Mons. l'admiral de France, Jouachin Rouault, le sgr de Torcy, Sallezart, sgr de Saint-Just, bon et loyal chevalier, qui bien et loyaulment servit le roy avec d'autres capitaines qui avoient aydé à expulser et mettre hors les Anglois du royaulme de France du temps du bon roy Charles septiesme. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 272). J'escriptz à mon frere monseigneur le connestable qu'il mette tous les gens d'armes hors des villes et places, et qu'il les face chevaulcher pour rompre les vivres des Bourguignons ; car, cela fait, il luy sera force de se lever de là où il est. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 297).

 

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Mettre hors. "Expulser, chasser" : Ha, si au diable n'estoye contraire, Tantost s'en tourneroit retraire Es corps desqueulx je le mectz ors. (Pass. Auv., 1477, 165).

 

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[Un animal] : ...les mesnies dou dit chastiel mettoient hors le bestail, pour pasturer ens es prees (FROISS., Chron. D., p.1400, 305).

 

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Mettre qqn hors de avec soi. "Chasser (le conjoint) (du foyer conjugal)" : Il faut noter que la femme laissiee de son mary par fornication est reconciliee a l'homme en pluseurs manieres : (...) Se par force il le met hors de avec lui. Se l'homme fait fraulde a sa femme. (Sacr. mar., c.1477-1481, 46).

 

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Mettre l'enfant hors. "Accoucher de l'enfant" : LE BOURGOIS. (...) Et que l'enfant, vierge royal, Dont travaille, puist mettre hors Sain et sauf (Mir. enf. ress., 1353, 23).

 

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[Lieu fig.] : ...il fut tout a coup mis hors de sa doubte. (C.N.N., c.1456-1467, 281).

 

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"Dissuader qqn de qqc." : Le saint prophete charitable Sensiblement congneu avons : Tout certenement le savons, On ne nous en pouroit hors mattre. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 414).

 

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Mettre qqn hors des mains de qqn : ...et entrée ainsi faicte oudit Saint-Quentin par mondit seigneur le connestable, et que de ce on merciast Dieu, en lui priant de donner bonne prosperité au roy et audit connestable, stipulant pour lui au recouvrement de ses autres villes et pays engaigez, qu'il avoit intencion de recouvrer et mettre hors des mains de Charles, soy disant duc en Bourgongne (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 252).

 

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Mis hors de qqn. "Hormis qqn" : ...[il était] plus desplaisant que [si] tout le monde fut mort, mis hors de sa dame (C.N.N., c.1456-1467, 166).

 

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[Hormis écrit en deux mots] Hors mis qqn : Et n'eurent, toute la nuit, ne feu ne lumiere, et ne le savoient de quoi faire, hors mis auquns signeurs qui avoient aporté tortis sus leurs sonmiers. (FROISS., Chron. D., p.1400, 133). ...ces gens d'armes (...) ocirent tous ceuls qui dedens estoient, hors mis le capitainne et .V. ou .VI. gentilshonmes qu'il retinrent pour prisonnier (FROISS., Chron. D., p.1400, 648).

 

b)

Mettre qqc. hors (de) / dehors

 

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"Mettre qqc. au grand jour" : ...car il ne prent pas volentiers et n'est pas gardëeur de richesces, mais les met hors et les expose et ne les honneure pas ou tient chieres pour elles meïsmes, mais afin de les donner et despendre. (ORESME, E.A., c.1370, 234). ...[elle] prepara et ordonna les bagues et joyaulx qu'elle avoit attains et mis dehors pour festoier et recevoir son amoureux. (C.N.N., c.1456-1467, 572).

 

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"Faire sortir, expulser qqc." : Quant les enffans mettent hors leurs dens, prurite de gencives, fievres, dyarrie, spasme ; celles maladies advienent aux enffans gras, et par especial en ceulx qui ont les ventres durs. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 69). Se la medecine laxative boute hors telles humeurs comme nature mettroit hors s'elle povoit ouvrer, icelles medecines sont prouffitables (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 71).

 

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"Transporter (le bois) hors de la coupe, débarder" : Guillaume de Bigars a acoustumé prendre en ladicte forest boys pour arder et ediffier à l'usage de son hostel d'Escroville, pourveu que ledit boys soit mis hors dedens l'an et jour qu'il aura esté livré (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 84).

 

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Mettre qqc. hors d'avec soi. "Se séparer de qqc." : ...car les gens mectent leurs biens hors d'avecques eulz moins legierement que ilz ne se gardent de prendre ce qui est ou estoit de autrui. (ORESME, E.A., c.1370, 231).

 

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Mettre qqc. hors de la possession de qqn : Dont de ce ledit connestable fut ung peu espoventé pour deux choses que lors il declaira : la premiere, pour ce qu'il cuidoit qu'on le voulsist mettre hors de la possession dudit Philippe Luiller, cappitaine d'icelle Bastide, avecques lequel il s'estoit bien trouvé et l'avoit fort agreable, pur le mettre es mains dudit d'Estouteville, qu'il reputoit estre son ennemy (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 356).

 

4.

Mettre qqn / qqc. jus

 

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Mettre qqn jus. "Sortir, enlever qqn (de)" : Lequel [mis sur le petit tresteau] tantost requist que pour Dieu l'en le voulsist mettre jus, et il diroit verité de tout ce qu'il avoit fait, et qu'il avoit bien et gaigné à mourir. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 89).

 

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"Déconfire qqn" : "Et si tretost que vous arés assamblé à yaus, nous venrons sus ele en frapant, et les metterons jus." (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 111).

 

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Mettre qqc. jus. "Déposer qqc." : Seneque dit que quant l'en veult amistiés deffaire, l'en les doit deposer et oster petit a petit et tout soüef, aussi comme l'en doit mectre jus un voirre ou un pot de terre (ORESME, E.A.C., c.1370, 463). ...ilz metteront jus toutes leurs armeures, et là trouveront hommes ad ce ordonnez, qui les menront aux hostelz (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 107).

 

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Mettre jus (un habit). "Quitter (un habit)" : ...[elles] s'en allerent devestir, et mettre jus leurs habiz de devocion sus certaines matrones affaictées (C.N.N., c.1456-1467, 374).

 

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Mettre jus (les armes). "Déposer (les armes)" : ...Renoiés Mars, mettés jus sa baniere, Trouvés maniere a mucher guerre fiere (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 76). Mars, mettez jus voz armes et bannieres, Et entendez ung pou à lamenter. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 395).

 

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Au fig. Mettre jus qqc. "Mettre fin à qqc." : Vous guerissiez des escroeles, Mettez jus debas et quereles ; Tantost n'arez point de demain. Ains que mort happe vos mereles Prenez pitié du sang humain [Édouard, roi d'Angleterre] (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 160).

 

5.

[P. ell. du compl. d'obj. désignant une coiffure] Mettre sus. "Rester couvert" : Helas ! mon seignieur, mecté sus, Car ce n'est pas aure rayson De traire vostre chappiron. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 9).

 

6.

Ci pris ci mis. "Aussitôt dit, aussitôt fait" : ...elle se delivra, cy prins cy mis, après ceste premiere course, d'ung tresbeau filz (C.N.N., c.1456-1467, 198). Il vint faire son message a sa maistresse, laquelle cy prins cy mis fist faire la response (C.N.N., c.1456-1467, 476). Je n'y vueil rien que faire ung trot, Vous me rarés cy pris cy mis. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 629).

II. -

[Ce qui est désigné par l'obj. dir. préexiste à l'action de mettre ; l'état désigné par le compl. prép. ou adv. ne préexiste pas à l'action de mettre] "Faire que qqn ou qqc. soit en tel ou tel état, en telle ou telle position..."

A. -

[Le compl. prép. ou adv. désigne un état ou une position, une activité à conduire, une finalité à atteindre...]

 

1.

Mettre qqn dans tel ou tel état physique ou psychique, dans telle ou telle position...

 

a)

[État physique, position, apparence...] : Ceste pouvre fille (...) ne se vouloit accorder nullement qu'on la meist en fasson que son mal fust apperceu (C.N.N., c.1456-1467, 33). Madame, encores sur le lit couschée, fut mise par le musnier tout en telle fasson que monseigneur mettoit sa femme (C.N.N., c.1456-1467, 46). ...[sa mère] luy demanda (...) dont elle venoit en cest estat et qui l'y avoit mise. [Il s'agit d'une grossesse] (C.N.N., c.1456-1467, 69).

 

-

Mettre qqn en cotte. "Ne laisser à qqn que sa cotte" : ...il la voult voir devant et derriere, et de fait prend sa robe et la luy osta, et en cotte simple la mect. (C.N.N., c.1456-1467, 89).

 

.

Se mettre en cotte : ...[il] marche tresasseurement vers la chambre ou sa dame estoit, laquelle il trouva desja mise en sa cotte simple (C.N.N., c.1456-1467, 209). Et bonne damoiselle de despoiller sa robe, et se mect en cotte simple (C.N.N., c.1456-1467, 320).

 

-

Mettre qqn en tel estat que : ...si m'a mise en tel estat que mon devant tient a ceste heure aussi bien et fermement que celui de femme de nostre ville. (C.N.N., c.1456-1467, 42). ...avant que vous m'eschappez, je vous mectray en tel estat que jamais n'arez volunté de marteler sur enclume femenine. (C.N.N., c.1456-1467, 494).

 

-

Mettre qqn à l'espee. "Passer qqn par le fil de l'épée" : Et quant les Sarasins furent tous mis a l'espee, sy sont la nuyt reposeit (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 58). ...lequel, après plusieurs durs et merveilleux assaulx, la print et mist à mort à une foiz XIIm hommes, et XVm captifs, femmes et enfans, jeunes et vielx, mis à l'espée. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 75 r°).

 

-

Mettre un animal aux abois. V. aboi : Mais il advint, ainsy qu'il retournoit Et qu'il tenoit le vray sentier de paix, Ung grand veneur de Venise venoit, Qui chiens menoit et vers luy se tournoit Et qui cornoit pour le mettre aux abbais (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 281).

 

-

Mettre qqn à mort / en decès. "Tuer qqn" : LE CONTE. (...) avenist a mere Qu'a mort mist son enfant jamais (Mir. enf. ress., 1353, 47). Ce crestien qu'a mort on met Me fait pitié (Mir. st Panth., 1364, 341). LE MOUNYER. ...Y me fera mectre en decès Vingt ans devant mon age deue. (Gent. moun. T., c.1500, 339).

 

-

Mettre qqn en cendres : Maudicte femme ! (...) Vous estes digne de estre brullée et mise en cendre. (C.N.N., c.1456-1467, 350).

 

-

[Avec un attr. de l'obj.] Mettre qqn mort. "Tuer qqn" : Et cilz tendent leurs arbalestres, et mettent bons viretons en coche, et laissent aler tout a une foiz, et en mirent mors a ce poindre sur le pont jusques a XIJ. (ARRAS, c.1392-1393, 101). Mais, s'il eust pleu a Dieu que vous feussiez venu deux jours plus tost, vous eussiez trouvé monseigneur mon pere en vie, que le roy Selodus a mis mort, et puis a fait ardoir le corps, pour plus despiter la foy catholique. (ARRAS, c.1392-1393, 186). ...sans aucune cause fut degradé le bon roy Richard par faulx jugement et fut dit qu'il seroit mis en prison perpetuelle, nourry du meilleur pain et melleur vin que on pourroit trouver, et s'il estoit que pour lui survenoit aucune esmocion, il seroit le premier mis mort. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 149 r°).

 

.

Mettre qqn au vent. "Pendre qqn" : Sainct Eloy, forgiés des caignons, Des cordelles et des attaches, Pour mettre au vent ces compaignons Qui vont pillant veaux et vaches. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 551).

 

-

Mettre qqn sur bout. "Mettre sur pied, lever" : Gantois armés (...) Mirent sus bout, au son de leur Rollant, Maine baniere et gros engin vollant (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 230).

 

b)

[État psychique, disposition, position sociale...] : LE MARI. (...) Mon enfant voy mort par ma femme, Qui me met en affliccïon. (Mir. enf. ress., 1353, 63). ...elle estoit belle et gente et en bon point, et mise sur le bon bout (C.N.N., c.1456-1467, 431). ...le roy entendoit à venir à Hesdin le lundi ensuivant, et y devoit mener avecques luy, ce dissoit-on, sa grant garde, là où le duc estoit tout seul et mal accompagné, et en danger d'estre mis en tel ploy comme on eust voulu, par son plus fort ["mettre dans telle ou telle disposition de volonté"]. (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 102).

 

-

Mettre qqn à delivrance. "Libérer qqn" : ...lequel Vincent estoit prisonnier, est miz à pleinne delivrance. (BAYE, II, 1411-1417, 58).

 

-

Mettre qqn à garde. "Faire garder qqn" : ...mais estoit du tout à vous affaire de les poursuir et faire mectre à dehue garde et bourgoisie, comme officier et bailli de mesdits seigneurs les contes (Ecorch. Ch. VII, T., 1446, 285-286).

 

-

Mettre qqn en franchise / en liberté : ...lesdis seigneurs sont disposez d'eulx mettre sus à grant puissance et de faire guerre de feu et de sang et la plus dure qu'ilz pourront, soubz umbre seulement de soustenir l'auctorité et puissance du Roy, et de le mettre et aussi monseigneur de Guyenne en franchise et liberté (BAYE, II, 1411-1417, 122).

 

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Mettre qqn à sa pleine liberté : Au jour d'ui, a esté ordonné (...) que la dame de la Fauche sera mise à sa pleinne liberté et venra ceans (BAYE, I, 1400-1410, 211).

 

-

Mettre qqn en garnison : ...et commanda audit Milon qu'il feist widier et departir les sergens qu'il avoit mis en garnison oudit hostel. (FAUQ., I, 1417-1420, 176).

 

-

Mettre qqn en justice. "Poursuivre judiciairement qqn" : ...pour ce qu'ilz avoient fait des maulz et dommages innumerables, il fu advisé que on les mettroit en justice (FAUQ., II, 1421-1430, 351).

 

.

Mettre qqn en procès : ...maiz par informations n'est pas accoustumé de condempner, maiz seulement de mettre parties en procès. (BAYE, I, 1400-1410, 110).

 

-

Mettre qqn à tant de rançon. "Fixer la rançon de qqn à tant" : ...premierement, le prindrent et l'enmenerent prisonnier jusques au lieu de Lyoffans et batirent tres villainnement et le mirent en jehenne, tellement qu'ilz le firent mectre à cent florins de rainçon, toutesfoiz par l'ayde de Dieu il eschappa et ne paia point ladite rançon (Ecorch. Ch. VII, T., 1444, 331).

 

-

Mettre qqn à qqc. (un savoir). "Initier qqn à qqc." : ...et les grans hommes mettoient leurs enfans à l'estude d'icelle science (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 112 r°). ...au lieu où je fuz un an, puis mis à la pratique de la court laye chés maistre Anthoine de Ruequidort (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 156 v°).

 

.

Empl. pronom. Se mettre à qqc. : Dit premierement qu'il s'appliqua à l'art de pourtraicture, puis à poeterie et tragedies, puis se mist à arismetique, à philozophie et au derrenier à astronomie, où il fut très expert. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 51 r°).

 

-

Mettre qqn au bas. "Abattre qqn" : ...Mes escumeurs, mes buveurs, mes potons Et mes godons ne seront au bas mis (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 641).

 

-

Mettre qqn au plus bas. "Abaisser, humilier qqn" : Hahay, dist il, Fortune, comme tu es perverse et poy fiable ! Ly homs est bien deceuz qui en toy ne en tes dons s'affie. Or n'a pas granment que du plus hault de ta roe tu m'as mis au plus bas, et encore ne te souffist il mie, mais me veulz destruire, quant mon frere, qui est un des preudoms et un des plus vaillans roys du monde, tu veulz ainsi desemparer de son royaume, se Dieux, par sa grace, n'y met prouchain remede. (ARRAS, c.1392-1393, 172).

 

-

Mettre qqn au nombre de : ...[elle] prioit Dieu journellement (...) que par sa grace luy voulsist ses pechez pardonner et le mettre ou nombre des glorieux martirs (C.N.N., c.1456-1467, 423). Cestui ama vertu, proesse et honneur, fist moult de conquestes et acheva de grans faiz, dont il est mis ou nombre des preux chrestiens. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 94 v°).

 

-

Mettre qqn au rang de : Il me fault mectre au reng des trespassez, car je ne vaulx gueres mieulx (C.N.N., c.1456-1467, 142). ...ung tresgentil homme qu'on peut mectre ou renc et du compte des princes... (C.N.N., c.1456-1467, 182). ...je vous compteray ung cas qui puis n'a gueres est advenu ou Daulphiné, pour estre mis ou reng et nombre des dictes nouvelles. (C.N.N., c.1456-1467, 357). Item, et pour ce que la femme De maistre Piere Saint Amant - Combien, se coulpe y a a l'ame, Dieu lui pardonne doulcement ! - Me myt ou ranc de caÿmant, Pour le Cheval blanc qui ne bouge Lui changë a une jument, Et la Mulle a ung asne rouge. (VILLON, Test. M., 1461-1462, 87).

 

-

Mettre qqn à la compagnie de qqn. "Faire subir le même sort à qqn que qqn d'autre" : Si ne fut si tart, je t'adffie Qu'on t'eust mis a la companie De Jhesus, et t'eussions fait morir (Pass. Auv., 1477, 267).

 

-

Mettre qqn (une ville, une collectivité...) à sa loi. "Soumettre qqn" : ...il avoit conquis villez, chasteaux et tours et tout mys a nostre loy (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 104).

 

-

Mettre qqn mal de qqn. "Créer la discorde entre qqn et qqn d'autre" : Ghisebrest Mahieu, qui tiroit à mettre mal Jehan Lion dou conte de Flandres, ne s'entendoit à autre cose, s'en vint à ses frères tous siis. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 162).

 

-

Mettre qqn à qqc. "Pousser, inciter qqn à qqc." : Il vous a mis en ces foulies Par son parler et par ses fables. (Pass. Auv., 1477, 161). ...trop nous presse Vostre tristesse, Qu'ainsi veyons, Et nous mect ad ce - que ne creyons. (Pass. Auv., 1477, 240).

 

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Mettre qqn en courage de + inf. "Encourager qqn à" : Lors s'est a ses hommes clamé, De qui il estoit moult amé, De cest despit et du dommage Et les mist en moult bon corage D'eulx venger par cest parler ci... (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 76).

 

c)

Empl. pronom.

 

-

Se mettre à / en genoux : GABRIEL. Biau preudons, a genouz te met Et regardes ou firmament, Et tu verras certainement Ce que demandes. (Mir. emp. Julien, 1351, 218). Quant la pucelle l'entent, si fu moult doulente, et se met a genoulx tout plourant, et dist : Mon tres redoubté seigneur et pere, il n'est chose ou monde que je vous refusasse jusques au mourir. (ARRAS, c.1392-1393, 121). Lors l'appella le chappellain, et Gieffroy entra dedens. Et tantost qu'il appercoit son pere, il se met a genoux, et le salue moult doulcement. Et Remond le court embracier, et le baise tout en lui drecant. (ARRAS, c.1392-1393, 278). ...il se mettoient en genouls devant le suel par humelité et disoient trois fois la patre nostre (FROISS., Chron. D., p.1400, 895). ...veez cy l'espousée qui se mect a genoux devant le curé et se confesse. (C.N.N., c.1456-1467, 298).

 

-

Se mettre de / en tel état : NOSTRE DAME. (...) ta lamentacïon Laisse ester (...) ; Met toy en pais. (Mir. enf. ress., 1353, 62). Et celui qui ne creint neis une chose et se met et va en tous perilz, il devient par telles operacions fol hardi. (ORESME, E.A., c.1370, 150). L'ystoire nous certiffie, et aussi la vraye cronique, que cil conte Aymery fu grant pere de l'ayeul saint Guillaume, qui relenqui toute possession mondaine pour servir Dieu Nostre Createur, et se mist en l'ordre et religion des Blans Manteaulx. (ARRAS, c.1392-1393, 16). Quant le perrochien, qui lauoit suiy jusques en celle ruyne, le veit ainsi mettre en prieres et en oroisons (...), il sen ala getter a ses piedz et se print a baisier le saint homme (MIÉLOT, Mir. N.D. W., 1456, 19). A ceste cause donna son pays au roy Philippe et se mist de l'ordre des freres Precheurs, ou couvent de Lion. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 135 v°). Et adonc ledit grant maistre (...) vint devers icelluy connestable et l'advertist du nombre de gens qu'estoient lesditz ennemys, ainsi que ledit prisonnier l'avoit raporté, et aussi de ce qu'il avoit veu à l'oeul, en l'advertissant qu'il les avoit veu mettre en deux bandes, et que, avant qu'ilz se fussent rassemblez, il estoit temps de donner dessus eulx, qui avoit vouloir de les deffaire. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 303).

 

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Se mettre à son aise. V. aise : Le villain qu'on avoit tancé, Lequel ilz ne vëoient pas, Si s'est maintenant avancé Et se veint mectre en leur soulaz Disant : " Ores, ne vous desplaise... " Puis hosche le chief et s'escoute : " Il me couvient mectre a mon aise". (CHART., D. Her., p.1415, 432).

 

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Se mettre en estat de prestre : Et ne scet on s'il est clerc, combien qu'il se soit mis en estat de prestre, et si ne se dist mie prestre (FAUQ., II, 1421-1430, 244).

 

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Se mettre en la fiance de qqn : Sy en a habité les Ytales par maintz ans, gaignié les nations et leur service, s'est mis en leur fiance en tout hault emprendre, traversant mers, visitant pors, villes et places (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 139).

 

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Se mettre en la merci de qqn : ...a ceste cause m'estoye de mon cueur defait, et du tout l'avoye mis en vostre mercy (C.N.N., c.1456-1467, 233).

 

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Se mettre à merci : LE MARY. Ouy, et me mes à mercy (Retraict T., c.1490, 240).

 

-

Se mettre en qqn. "Se déguiser en " : [Marguerite d'Anjou] ...laissa toute sa povre famille ["ses pauvres serviteurs"] à Bruges, se mit en femme de village et en estat de chamberière pour venir en sa queste. (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 285).

 

-

Se mettre en langage de qqc. avec qqn. "Engager la conversation avec qqn sur qqc." : ...[il] ne fut depuis gueres aise tant qu'il eut trouvé le pere de sa dame et se mist en langage avecques luy de pluseurs et diverses materes. (C.N.N., c.1456-1467, 295).

 

-

Se mettre entre les mains de qqn : ...je vous feray de ma peine telle courtoisie, si vous vous voulez mettre en mes mains, que par droit vous en devrez estre content. (C.N.N., c.1456-1467, 404).

 

-

Se mettre sur qqn. "S'en remettre à qqn" : PREMIER DYABLE. Encor sommes nous plus coquart De nous en estre sur Dieu mis. (Mir. enf. diable, c.1339, 49).

 

-

Se mettre à l'encontre de qqn. "S'opposer à qqn" : ...et se mist à l'encontre de ceulx qui conseilloient au roy oster et faire lever les chesnes des rues de Paris après ladite victoire, ce que touttefois le roy fist (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 143 r°).

 

-

[D'un groupe] Se mettre en conseil. "Entrer en délibération" : Environ IX heures, cessa la Court des Plaidoiries et se mist en Conseil sur certeinnes lettres closes envoiées par monseigneur le duc d'Orleans (BAYE, I, 1400-1410, 182).

 

-

Empl. abs. Se mettre. "Se faire attribuer telle ou telle valeur" : Filles, vueilliez vous entremectre D'escouter pourquoy [moi, la belle Heaumière] pleure et crye : Pource que je ne me puis mectre Ne que monnoye c'on descrye. (VILLON, Test. M., 1461-1462, 59). ["Parce que je ne peux pas plus me faire donner une valeur qu'une monnaie qui n'a plus cours" (Éd. note 559)]

 

2.

Mettre qqc. dans tel ou tel état : ...dessus ung peu d'herbe mise en tas qu'elle avoit assemblé, souvyne la coucha (C.N.N., c.1456-1467, 156). En verité, fist il, ce fait la maladie qui en ce point le m'a mis. [Un doigt malade] (C.N.N., c.1456-1467, 537). ...pendant lequel ledit roy Edouart assembla son conseil, et par la deliberacion d'icellui fut condempné à estre mené depuis ladicte tour de Londres traynant sur ses fesses jusques au gibet de ladicte ville de Londres, et ilec estre ouvert et ses entrailles gecter dedens ung feu, et puis lui copper le col et mettre le corps en quatre quartiers. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 64).

 

-

Mettre en feu. "Incendier" : ...et y fut tué XL mille hommes et plus et prins mille et deux cens prisonniers et la cité mise en feu, et femmes et enfans tout à l'espée, le premier des kalendes de juillet, l'an XIIIe du resne de Neron (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 74 v°).

 

.

Mettre en feu et en flambe / à feu et à sang : Si en estoit tous courouchiés, et dissoit que (...) il meteroit Gaind en feu et en flame (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 230). ...je feray assaillir Japhe et mettray tout en feu et en flambe. (ARRAS, c.1392-1393, 223). Et, après ce que ledit de Bourgongne ot bien sceu la gaigne que lesdiz Liegois avoient fait de ladicte ville de Huye, et qu'ilz y avoient tué plusieurs Bourguignons, il assembla tout son ost, en soy deliberant d'aler en armes sur les champs, en intencion de tout destruire et mettre à feu et à sang lesdiz Liegois. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 184). Oudit moys de juing, le mardi XXVIIe, monseigneur l'admiral et ceulx de sa compaignie, qui avoient esté ordonnez de par le roy à faire le gast en Picardie et Flandres et de mettre à feu et à sang tout ce qu'ilz trouveroient esdiz pays, vint ledit jour mettre ses embusches près de la ville d'Arras ; et, icelles mises, envoya environ XL lances courir devant ladicte ville d'Arras. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 337).

 

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Mettre ... à feu et à l'espee : Et, le samedi ensuivant [26 octobre], mondit seigneur de Charrolois se departi de son ost et fist crier par tout icellui, sur peine de la hart, que tous ceulx de son armée et compaignie feussent incontinent prestz pour l'aler servir à l'encontre des Liegois, qui gastoient et mettoient à feu et à l'espée tout ce qu'ilz trouvoient es pays dudit seigneur de Charrolois. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 134).

 

-

Mettre (un texte) en prose : Et commencay ceste hystoire a mettre en prose le mercredi devant la Saint Cleyment en yver l'an de grace mil CCCIIIJxx et XIJ. (ARRAS, c.1392-1393, 2).

 

-

Mettre qqc. en chant : Item, a maistre Ythier Merchant, Auquel mon branc laissay jadiz, Donne, mais qu'il le mecte en chant, Ce lay contenant des vers dix, Et au luz ung De profundiz Pour ses ancïennes amours, Desquelles le nom je ne diz, Car il me hairoit a tousjours. (VILLON, Test. M., 1461-1462, 85).

 

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Mettre qqc. en criee : Ce jour, J. Mautaillié, seigneur de Courtaignon, a consenti l'adjudication du decret de la terre de Courlandon mise en criées à la requeste de messire Lancelot de Semur (BAYE, I, 1400-1410, 247). ...une maison assise à Paris en la rue de la Voirrie, tenant d'une part à l'ostel d'Anjou, mise en criées à la requeste de Jehan Gilbert (FAUQ., III, 1431-1435, 154).

 

-

Mettre qqc. en delai : ...le procureur du Roy aperceu que on vouloit mettre en delay la publicacion desdictes lettres ou ordonnances (FAUQ., I, 1417-1420, 113).

 

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Mettre qqc. à demain. "Remettre qqc. au lendemain" : ...[il] ne fut pas si vaillant d'y venir veoir que c'estoit, mais mist tout a demain. (C.N.N., c.1456-1467, 276).

 

-

Mettre qqc. en inventaire : Et enjoint la Court ausdis executeur et surroguez qu'ilz facent diligence de recouvrer et mettre en inventaire les biens de ladicte execucion qui ne sont mie inventoriez. (FAUQ., III, 1431-1435, 151).

 

-

Mettre qqc. en l'obeissance de qqn. "Se soumettre en qqc. à qqn" : ...j'ay esté contente mectre en vostre obeissance et joissance la rien que plus en ce monde doy cher tenir. (C.N.N., c.1456-1467, 122).

 

-

Mettre à qqn la vie arriere au corps. "Redonner la vie à qqn" : LE MARI. (...) Et a l'enfant dont n'avions qu'un, Qui par la mere estoit ja mors, As mis la vie arriere ou corps (Mir. enf. ress., 1353, 76).

 

-

Mettre (une monnaie)/à (telle valeur) : Lors furent mis les gros de XX deniers tournois à IJ deniers parisis (FAUQ., II, 1421-1430, 31).

 

-

Mettre qqc. à tant. "Fixer (un prix) pour qqc." : ...je le mectz a XIJ deniers. (C.N.N., c.1456-1467, 543). ...je le mectz a VIJ sols. (C.N.N., c.1456-1467, 543).

 

-

Mettre plus. "Placer (pécuniairement) plus." : Car l'en cuide et repute que aussi comme ceulz qui contribuent leur pecunes pour mectre en marcheandise et qui plus y met plus y prent, que semblablement il doit estre en amistié. (ORESME, E.A., c.1370, 450). ...[ils] furent contens de prendre argent pour leurs despens et s'en retourner dont ilz vindrent. Et qui plus y a mis plus y a perdu. (C.N.N., c.1456-1467, 337).

 

-

Mettre tout pour tout. "Jouer, risquer le tout pour le tout" : ...chils contes (...) se apensa que il meteroit tout pour tout. (FROISS., Chron. D., p.1400, 806).

 

-

Empl. pronom. [D'une chose] Se mettre en. "Se transformer en, évoluer vers" : LE MARINIER. Egar ! ce temps se met en pluie (Mir. st Alexis, 1382, 342).

B. -

[Comme verbe support]

 

1.

Mettre qqn / qqc. à

 

Rem. Très nombreuses loc. (traitées sous les subst.) : mettre à butin, mettre à chief, "achever", mettre à dueil, mettre à fin, mettre à finance "mettre à rançon", mettre à honneur, mettre à honte, mettre à (la) mort, mettre à / au neant, mettre à perdition, mettre à prix, mettre à raison "adresser la parole à", mettre à rançon, mettre à tributs...

 

-

Mettre qqc. à droit. "Donner force de loi à qqc." : Et en cestes choses superhabundance est vicieuse et deffaute est vituperee et blasmee et le moien est loé et a droit mis. (ORESME, E.A., c.1370, 162).

 

-

Mettre qqc. à effet. "Mettre en pratique qqc." : Et est possible que, se ou temps passé, aucuns princes et leurs conseilliers eüssent apparceü et advisé aucunes choses qui y sont contenues et il les eüssent mises a effect, comme il est vraysemblable, leurs dominacions, ou princepz, en eüssent plus duré et en meilleur estat. (ORESME, E.A., c.1370, 99).

 

-

Mettre qqc. à execution : Et puis fut deliberé par le roy et son grant conseil d'aler conquerir, prendre et avoir la conté d'Armaignac et la mettre en la main du roy, et promis de icelle bailler à mondit seigneur de Guienne. Et, pour ce mettre à execucion, y envoya le roy grant quantité de son artillerie, de ses gens de guerre et frans archers. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 231). Et, ainsi estant ladicte charrete que dit est, fut amené tout au long de la grant rue Saint-Denis et dessendu oudit Hostel de la Ville, et delivré par ledit Blosset es mains et en la garde desdiz prevost des marchans et eschevins, ausquelz le roy voult leur attribuer l'onneur d'en avoir la garde et faire faire son procès et icellui mettre à execucion. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 306).

 

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Mettre qqc. à point

 

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"Mettre qqc. en ordre, préparer qqc. (pour la suite)" : Quand prestes furent et sur piez mises, et leur pou de mesnage mis a point, la bonne mere si demande a sa fille... (C.N.N., c.1456-1467, 99). ...[elle] se deshabilla, et ou beau lit qu'elle avoit mis a point se coucha (C.N.N., c.1456-1467, 265). ...[ils] misrent a point le beau lit qui la estoit, et se coucherent tout dedans (C.N.N., c.1456-1467, 281). Il fist mettre son hostel a point pour les recevoir (C.N.N., c.1456-1467, 334). ...les aultres [servantes] mettoient les chambres a point. (C.N.N., c.1456-1467, 478). ...tant avoit haste que oncques ne donna loisir a son escuyer, qui devant luy trenchoit, qu'il eut mist son pain ne ses cousteaux a point. (C.N.N., c.1456-1467, 582). Item, au seigneur de Grigny, Auquel jadiz lessay Vissextre, Je donne la tour de Billy, Pourveu, se huys y a ne fenestre Qui soit ne debout ne en estre, Qu'il mecte tres bien tout a point (VILLON, Test. M., 1461-1462, 109).

 

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En partic. "Apprêter (un aliment)" : ...[Madame] le fist porter en la cuisine et mectre a point pour le soupper. [Un brochet] (C.N.N., c.1456-1467, 43). ...[il] achatta une belle et grosse lemproye, et l'envoya a son hostel, et chargea tresbien sa femme de la mettre a point, ainsi qu'elle savoit bien faire. (C.N.N., c.1456-1467, 261). Elle mist a point ung grand tas de bon poisson. (C.N.N., c.1456-1467, 261). ...oeufs en diverses façons habillez et mis a point (C.N.N., c.1456-1467, 582).

 

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Mettre à point (une plaie). "Soigner (une plaie)" : ...et fit mettre chacun à point les playes qu'il avoit reçues (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 273).

 

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Mettre qqn à fin. "Tuer qqn" : Le seigneur de Saintré, esprins de maltalent a cause de villonies et moqueries dont a esté cy devant parlé, deliberé fut de le mectre [l'abbé] a fin (LA SALE, J.S., 1456, 297).

 

2.

Mettre qqn / qqc. en

 

Rem. Très nombreuses loc. (traitées sous les subst.) : mettre en aboi, mettre en accord, mettre en danger, mettre en delai, mettre en effroi, mettre en erreur, mettre en estat, mettre en ordonnance, mettre en paix, mettre en peril, mettre en point, mettre en seureté, mettre en tutelle...

 

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Mettre qqc. en conte. "Donner à qqc. une forme littéraire" : ...advint a Troyes, en Champaigne, une assez gracieuse adventure, qui tresbien vault la racompter et mectre en compte (C.N.N., c.1456-1467, 449).

 

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Mettre qqc. en devise. "S'exprimer sur qqc." : Or vous en allez, dit elle, tant qu'il ayt achevé ce qu'il avoit encommencé quand vous sourvenistes ; aultrement son marché seroit nul, que vous l'entendez. Car je l'ay mis en devise, s'il vous en soubvient. (C.N.N., c.1456-1467, 291).

 

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Mettre qqc. en estat : ...et mettre les chaynes de fer des rues de ladicte ville en estat (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 41).

 

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Mettre qqc. en fait. "Exécuter qqc." : Et pour ce, de ceulz qui mectent en fait et font execucion de ce qui est commandé selon les loys, l'en dit que telz genz seulement conversent civilement (ORESME, E.A., c.1370, 345).

 

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Mettre qqc. en forme : Cy finist la cronicque du très crainct et redoubté roy Loys unzieme de ce nom, laquelle je, facteur de ce livre, dont le nom ne se apparest, aye faict mettre en forme deue selon la possibilité de mon entendement. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 400).

 

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Mettre (un texte) en forme due : Sur quoy a esté conclu que on parlera premierement à ceulz de la Chancelerie, afin que lesdictes lettres soient corrigées et mises en forme deue. (FAUQ., II, 1421-1430, 333).

 

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Mettre qqc. en memoire / en remembrance : De che dist Varro que «chilz qui pas ne met en memoire che qu'il oït, est comme ung canel ou ung tuyau fendu». (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 68). ...il me compta moult de choses, lesquelles je mis bien en ramenbrance (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 5). La fillette mist en sa memoire les motz de sa charge, et se partit (C.N.N., c.1456-1467, 570).

 

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Mettre qqc. en oeuvre. "Pratiquer qqc." : Car il entendent selon vertu mise en oeuvre, et c'est l'opinion Aristote (ORESME, E.A.C., c.1370, 125).

 

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Mettre qqc. en prose. "Faire l'exposé de qqc." : ...li biau fait d'armes, liquel sont avenu par les gerres de France et d'Engleterre (...) je Jehans Froissars, tresoriers et chanonnes de Chimay, me voel ensonniier de metre en prose et ordonner selonch la vraie information que je ay eu (FROISS., Chron. D., p.1400, 35).

 

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Mettre qqc. en terme(s). "Faire l'exposé de qqc." : ...ceste raison, on lor metera en termes tout premiers, car elle est toute clere, et bien le scevent (FROISS., Chron. D., p.1400, 214). ...souvent l'on mect en terme pluseurs choses dont en la fin on se repent (C.N.N., c.1456-1467, 407).

 

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[Oralement] : ...[l'amant] s'approucha de sa dame, et luy mist en terme pluseurs et divers propos amoureux. (C.N.N., c.1456-1467, 290). ...toutesfoiz qu'ilz ne sceurent trouver, n'estre d'accord, tant que l'oste dist : "Puisque nous ne savons trouver moien de payer nostre escot par ce qui est mis en termes, je [vous] diray que nous ferons..." (C.N.N., c.1456-1467, 376). La bonne maniere fut descouverte et mise en termes a nostre curé, qui la prisa tresbien (C.N.N., c.1456-1467, 493).

 

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[Par écrit] : Et par plus gros example ne te souvient il de moy et de ma congnoissance par les divers cas que je t'ay fait mettre en termes et faire plusieurs lectures ? (CHR. PIZ., Avision R.D., 1405, 87). ...[j']ose et presume ce present petit oeuvre, a vostre requeste et advertissement mis en terme et sur piez, vous presenter et offrir [Dédicace du recueil] (C.N.N., c.1456-1467, 22).

 

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Mettre devises en termes. "Lancer la conversation" : ...on l'eust bien peu oyr de la chambre, si n'eussent esté les devises que la dame faisoit mettre en termes. [Un homme tousse dans la chambre voisine] (C.N.N., c.1456-1467, 436).

 

3.

Se mettre à / en

 

Rem. Nombreuses loc. (traitées sous les subst.) : Se mettre en colere, se mettre en aventure / en convoi / en devoir / en peine / en point / en sente ... (de faire qqc.)

 

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Se mettre en point. "Se préparer" : ...le mary de ceste vaillant femme se leve, habille, et mect en point (C.N.N., c.1456-1467, 242).

 

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Se mettre en point pour qqc. : ...je sçay bien que vous venez icy a ceste cause ; et pour ce me suys mise en point. [Cont. érotique] (C.N.N., c.1456-1467, 280).

 

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Se mettre à point pour + inf. : ...le bon curé se mettoit a point pour faire la farse (C.N.N., c.1456-1467, 404).

 

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Se mettre en point pour + inf. : ...tous deux se despoilloient et se mettoient en point pour entrer ou lit. (C.N.N., c.1456-1467, 249).

 

4.

[Le compl. prép. ou adv. est un subst. d'action ou un subst. apparenté et désigne une action à conduire]

 

a)

[L'obj. de mettre est en même temps l'obj. de l'activité désignée par le compl. prép. ou adv. (Mettre qqc. en vente : "qqc. est en vente, on vend qqc.")]

 

Rem. Très nombreuses loc. (traitées sous les subst.) : mettre en abandon "abandonner", mettre en accusation, mettre en chasse, mettre à / en conseil, mettre à deconfiture, mettre en deliberation, mettre à destruction, mettre à l'essai, mettre à execution, mettre en exil, mettre en fait, mettre en gage, mettre à / en (la) garde (de), mettre à gehenne, mettre à / en nonchaloir, mettre à / en oeuvre, mettre en oubli, mettre en oubliance, mettre en refus, mettre en remembrance, mettre à ruine, mettre à / en subjection, mettre à torture, mettre à / en tourment, mettre en vente...

 

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Mettre qqn à + subst. désignant une activité : ...et avec ce, pourverront les dis mineurs de bons et souffisans tuteurs et curateurs selon leur estat et mectront iceulx mineurs à mestier ou marchandise scelon l'estat de leurs dis parens (Hist. dr. munic. E., t.1, 1481,,, 468).

 

b)

[L'obj. de mettre est dans l'activité désignée par le compl. prép. ou adv. (Mettre qqn en fuite : "qqn est en fuite, qqn fuit")]

 

Rem. Loc. (traitées sous les subst.) : mettre qqc. en estre, mettre qqn en fuie, mettre qqn en fuite...

 

5.

[Le compl. prép. ou adv. évoque une finalité à atteindre]

 

a)

Mettre son coeur à : Car droit ne veult nul vray amant blasmer, Qui met son cuer et son entendement A bien servir la vierge (Mir. ev. arced., c.1341, 145). Que j'ai tant fait et estrivé Que, Dieu mercy, j'ay achevé Cest simple translation A ma povre discrétion, Laquele peut fructifier, Qui la vouldra estudier, Encore à ceulx qui sont à naistre, Maiz qu'ilz y vueillent leurs cuers mettre (LA HAYE, P. peste, 1426, 162).

 

-

Mettre corps et biens à. "Tout mettre en oeuvre pour" : Et qu'est ce donc ? dictes le moy, ce dit il, et si je y puis remede mettre, pensez que je le feray pour y mectre et corps et biens. (C.N.N., c.1456-1467, 471).

 

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Mettre sa vie à / pour : Et puis que Dieu et Nature vous ont creez plus parfaiz des autres choses qui ont ames, ne soiez pas plus desordonnez que les mendres besteletes, ne plus negligens ou mains enclinez a vostre commune salvation, utilité et defense, que sont les mouchetes a miel, que chascune en leur essaim gardent leurs offices et leurs ordres et mectent leur vie pour deffendre et entretenir leur assemblee et leur petite pollice et pour garder la seigneurie de leur roy qui regne entre elles soubz une petite ruche, que moult de foiz, quant il est navrez en leurs batailles, contre une autre compaignie d'autres mouchetes, elles portent et soustiennent a leurs eles et se laissent mourir pour luy maintenir sa seigneurie et sa vie. (CHART., Q. inv., 1422, 65). ...lequel respondit les parolles qui s'ensuivent : "Sire, ne faittes nulle doubte, puisque vous avés ceste voulenté d'essayer la force de Mons. de Bourgoigne, qui n'est pas petite, mais grosse et puissante selon ce qu'il me peult sembler, que je ne mette ma vie et mes biens à vous faire service touchant la pescherie du duc de Bourgoigne de mettre en essay de l'aller pescher en son parc..." (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 272).

 

-

Se mettre en besogne à qqc. "S'apprêter à faire qqc." : ...il tire ung beau, long et large cousteau, bien trenchant, qu'il avoit a sa cincture, tout en disant Benedicite, et puis se mect en besoigne a la porée. [D'un homme affamé] (C.N.N., c.1456-1467, 486).

 

b)

Mettre (du) temps + prép. + inf. / subst. d'action. "Consacrer tel ou tel temps à" : ...il ne pert mie Le temps qu'a estudier met. (Mir. ev. N.D., c.1348, 61). LA DAME. (...) Que met tant a venir De la ou est ma chamberiere ? (Mir. enf. ress., 1353, 31). ...[les perdrix] furent mises en broche et rosties. Le bon prestre estoit la plupart du temps qu'elles mirent a cuire tousjours present (C.N.N., c.1456-1467, 582).

 

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Mettre espace à : Monseigneur mist assez longue espace a soy deshabiller (C.N.N., c.1456-1467, 75).

 

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Mettre longuement à qqc. / à + inf. "Mettre beaucoup de temps à faire qqc." : Mais celui qui n'a pas celle vertu, il y met plus longuement [a resgarder et conclure]. (ORESME, E.A.C., c.1370, 216). ...trop longhement metoient au venir, scelon ce que besoings touchoit. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 107). Car ce estoit lor intension que, con longement que il i mesissent, il retourneroient pourveu de bon consel (FROISS., Chron. D., p.1400, 246). ...il dus en avoit parlé moult avant que point de la ne se departiroient, si averoit le castel a sa volenté et ceuls qui dedens estoient con longement que il i deuist mettre (FROISS., Chron. D., p.1400, 671).

 

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Mettre tant / autant / trop à qqc. : "Hé ! signeur, nous tenra meshui cils fors tant de bonnes gens que nous sommes ? Se nous mettons otant à conquerir toutes les villes et les castiaulx d'Espaigne et de Galise, nous n'en serons jamais signeur." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 161). Et vinrent pluisieurs fois devant le conclave et disoient ensi : "O vous, seigneur cardinal, delivrés de faire pape, car trop vous y mettés." (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 51). Ledit Colpin avoit environ troys cens Angloys soubz luy en ladicte place, et combien qu'ilz ne fussent point presséz de siège ny d'approches, si leur ennuyoit-il de ce que ledit duc de Bourgongne mectoit tant à les secourir (COMM., II, 1489-1491, 132).

 

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Ne guere mettre à : Le chemin estoit court: ung homme ne mectoit guères à aller et retourner. (COMM., II, 1489-1491, 51).

 

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Mettre trop à : Biau doulx filz, sus ! trop avons mis A aler chiez ma fille Anthure (Mir. st J. Cris., c.1344, 262). Dame, nous pourrions bien trop mettre A aler oir le sermon. (Mir. mère pape, c.1355, 351).

 

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"Se consacrer à, s'employer à" : Lors Sapience s'avança ; Tant y mist que tout consomma. Les fleurs de lys furent assises Sur le drap asuré et mises. (GUILL. DIGULL., Le Dit de la fleur lys D., 1338, 301).

 

c)

Se mettre à qqc. "Entreprendre de faire qqc." : Il se misrent au retour et vindrent en la chambre (C.N.N., c.1456-1467, 249). A qui veez vous que ne despesche Sa cause, se je m'y vueil mettre ? (Path. D., c.1456-1469, 50).

 

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[Dans des périphrases inchoatives] Se mettre à + inf. / subst. d'action : ...vierge, bien a le cuer nice Qui ne se mett a vous servir (Mir. ev. N.D., c.1348, 82). Sire, mon cuer du tout se met A obeir vous plainement. (Mir. mère pape, c.1355, 354). ...[elle] s'en vint en sa chambre et se mect a escripre unes lettres (C.N.N., c.1456-1467, 179). ...jeunes gens se mectent a voyager et prennent plaisir a veoir et sercher les adventures du monde (C.N.N., c.1456-1467, 324). Il est vray, seigneurs, que nous deux Estïons palhars luxurieux, Et advons joué tout le nostre, Et puis nous advons fait plus oultre, Car pour mieulx palharder Nous nous sommes mis a rober Et avons fait les larressins Qu'on nous mect sus, et enclins Avons esté de faire pis. (Pass. Auv., 1477, 174). ...entre autres choses, se mist à perquerir les tresors de ses predecesseurs subterrez, et tellement y vacqua que, à ce moyen, il devint le plus puissant et riche de la terre d'Egipte (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 22 r°). ...puis se mist à translater de langue ebraïque en langue grecque les divines escriptures. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 81 r°).

 

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Se mettre + inf. : Bien sçay que les diables nuysibles Sont pres pour les descouracger [mes disciples]. Je voy que se mectent pescher ; A eulx mon esperit me maine. (Pass. Auv., 1477, 124).

 

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Se mettre pour + inf. : Or sus ; toute la companie Se mecte pour la pierre ouster. Sus, seigneurs, venés tous ayder ! (Pass. Auv., 1477, 261).

C. -

[Avec un adv. ou une loc. adv.]

 

1.

Mettre qqn sus

 

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"Élever qqn dans la hiérarchie, accroître son prestige, lui confier une plus grande responsabilité" : Mon ami, or est la journee venue que Dieu et Fortune vous ont promis pour vous honnorer et mectre sus, par la venue de ce chevalier poulain dont ses armes sont publiees. (LA SALE, J.S., 1456, 146). Il fut cause de faire mectre sus ledit empereur Arnol, pour deffendre France des Normans, qui la perturboient en piteuse maniere et ala avecques icelui empereur, tousjours le servant de bonnes ellections (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 89 r°).

 

-

"Enrôler qqn" : ...il s'en parti par leur congié, et leur promist à venir par-dechà pour adviser le fait du roy, que on disoit qu'il metoit sur [l. sus] grant nombre de gens d'armes pour aler en Engleterre ou ailleurs (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 387). ...ou cas que mondit seigneur le Roy ou ses successeurs, pour l'utilité du royaume vouldroient ordonner et mectre sus aucunes armées oudit pais de Flandres, en aucuns des pors d'icellui, pour faire passage à puissance de gens et de navire en Angleterre (Ch. VI, D., t.1, 1403, 251). ...en induisant pluseurs simples gens de villages dudit pais et autres de nostre obeissance, afin de eulx mectre sus pour eulx rebeller a l'encontre de nous (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1425, 174).

 

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"Faire appel à qqn" : ...[elle] fist mettre sus beaucop d'ambaxadeurs pour ravoir ses bagues et habillemens de corps (C.N.N., c.1456-1467, 420).

 

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Mettre qqn sus à + inf. "Faire appel à qqn pour" : ...il trouva son compaignon, au quel il ne cela pas l'ambassade qu'on a mise sus a luy envoyer (C.N.N., c.1456-1467, 237).

 

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Mettre sus (une troupe / une armée) : Si s'estoit li dis rois de France avisés selonch ce, et avoit secretement mis sus une armée de gens d'armes par mer. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 36). ...ledit Richart, conte de Poictou (...) mist sus grant ost de gens d'armes (Droiz Cour. Fr. H., 1460, 335).

 

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Se mettre sus. "Prendre la tête (d'une armée)" : ...et ceste vision semblable se apparut aussi aux maïeurs d'icelles nacions et [Gengis Khan] se mist sus et vint au mont de Belgis, auquel mont touchoit la mer parfonde à merveilles (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 102 v°).

 

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Se mettre sus (en armes). "S'armer, prendre les armes" : ...aucuns (...) se misdrent sus en armes et s'en alèrent à l'ostel du prévost de ladicte ville (Ch. VI, D., t.1, 1416, 379). A l'occasion de laquelle rumeur, aucunes personnes se fuissent mises sus, en induisant lesdis supplians et pluseurs simples gens de villaige et autres de nostre obeissance, afin d'eulx mectre ensemble pour eulx rebeller a l'encontre de nous et de donner aide et confort a noz ennemis et adversaires (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1424, 105). Aussi ceux qu'il trouvera avoir desobeÿ à nous et à noz mandemens et justice durant les broilliz passez et qui ont mespris, abusé ou autrement delinqué envers nous et justice, et qui se sont mis ou mettroient sus en armes contre nous soubz lesditz seigneurs d'Armaignac et de Nemours, ou autres qui auroient adheré avecques nosdicts adversaires (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 230).

 

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Se mettre sus. "Se lever, se mobiliser" : ...Mettez vous sus, conseilliers et sergens, Informez vous des griefs de maintes gens Qui ont ravi, efforcié et tollu, Tué, murdri (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 298).

 

2.

[D'une pers.] Se mettre avant. "S'engager, s'aventurer, se risquer (dans une affaire, une entreprise...)" : Et les autres, c'est asavoir, les chevaliers qui se combatoient en leur compaignie, se mectoient au commencement bien avant es perilz, aussi comme les mieulx vaillans. (ORESME, E.A., c.1370, 213). Mon amy, puis que je me sui mise si avant, il m'en fault attendre la voulenté de Dieu et moy confier en vostre promesse. (ARRAS, c.1392-1393, 42). Sachiez, puis que vous vous estes mis si avant en ceste adventure, qu'il vous fault cest espervier veillier, sans dormir, IIJ. jours et IIJ. nuis. (ARRAS, c.1392-1393, 303).

 

3.

Mettre qqc. arriere / hors / estre / jus

 

a)

Mettre qqc. arriere / derriere / au derriere. "Négliger, abandonner qqc., laisser qqc. de côté" : Avec che comme dist Pierre Chantre de Paris : «Moult nous doit esmouvoir a sievir briefté et eschiever prolixité grant despens en faisant grans volumes ou livres longs, perte de temps et anui et labeur de corps en corrigant, mendre proufit en lisant, domaige en mettant au derriere choses plus proufitables, et pesanteur en besongnant». (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 134). ...toute crainte mise arriere, a sa dicte maistresse son tresgracieux et doulx mal racompta. (C.N.N., c.1456-1467, 91). ...toute raison estoit de luy a cest cop arriere mise (C.N.N., c.1456-1467, 456). ...[ces lettres] contenoient en effect que, tantost ces lettres veues, toutes aultres choses mises arriere, il venist vers elle avecques le porteur tout seul (C.N.N., c.1456-1467, 479). ...car verité procede selon la rigueur. Mais misericorde met arriere ceste rigueur rendant loyer par dessus la deserte (Somme abr., c.1477-1481, 178).

 

-

Mettre qqc. derriere. "Mettre qqc. au second plan" : Et, com tousjours le bien publique Doit estre augmentez et premis, Et le privé darriere mis (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 40).

 

-

Mettre qqc. arriere dos : ...il print courage en soy mesmes et mist et paour et crainte arriere dos (C.N.N., c.1456-1467, 350).

 

b)

Mettre qqc. hors. "Éliminer qqc." : Mais la santé de homme est bonne et amee pour elle meïsme, et la santé de la viande est bonne pour ce que elle conserve la santé de l'ome, et la santé de la medicine est bonne pour ce que elle met hors les choses contraires a la santé de l'omme. (ORESME, E.A.C., c.1370, 115).

 

c)

Mettre qqc. estre. "[Littéralement "mettre qqc. en dehors", v. estre4] Mettre qqc. en cause, contester qqc." : Et donques l'en ne doit pas pour noient et sanz cause adeviner ne mettre une chose estre qui appert aucunement, ne soustenir un oppinion dont le contraire est vraysemblable (ORESME, C.M., c.1377, 170).

 

d)

Mettre qqc. jus. "Ne pas s'occuper de qqc." : ...voloit briefment, toutes aultres coses mises jus, secourir et conforter la contesse de Montfort. (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 4).

III. -

[Ce qui est désigné par l'obj. dir. ne préexiste pas à l'action de mettre] "Susciter qqc."

A. -

Mettre qqc. "Susciter, produire qqc. (qq. part, en qqn...)"

 

1.

"Susciter qqc. (qq. part)" : Ma seur, voz regrés sont trop grans, Et fussiés vous ignorant famme, Toutes en sommes desplaisans, De peur qu'en foy vous mectiés blasme. (Pass. Auv., 1477, 264).

 

-

Mettre le feu (qq. part). V. feu "Susciter un incendie qq. part" : ...il fist tant (...) qu'il eut de l'estrain largement et l'avala dedans la fosse, et y mist le feu (C.N.N., c.1456-1467, 355). ...et puis fist arraser ladicte place et mectre le feu dedens. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 270). ...pour mettre le feu en ceste ville (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 373).

 

.

Le feu se met qq. part : Cestui maistre Eustache predist les feux soubz terre qui s'estoient mis aux gestz, qui firent plusieurs subversions de villages et de terres avant que par tranchées l'on y peust obvier (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 159 v°).

 

-

Mettre le siege qq. part. "Assiéger (un lieu)" : ...et [le soudant] s'en vint bouter ou havre, et fist tout son harnoiz traire a terre, et vint mettre le siege soubdainement devant Famagouste, ou il trouva le roy despourveu de sa baronnie. (ARRAS, c.1392-1393, 94). ...ce fu lor intension que de ce voiage il meteroient le siege devant Bervich. (FROISS., Chron. D., p.1400, 219).

 

-

Mettre male paix (entre des personnes) : ...si elle ne doubtast mettre male paix entre monseigneur et madame, il ne luy chauldroit guere de la desloyaulté de monseigneur (C.N.N., c.1456-1467, 116). Que male paix y puist mettre Dieu (C.N.N., c.1456-1467, 370).

 

-

Mettre griefté au coeur à qqn. "Affliger qqn" : Je vous commande a tous que vous laissiez a mener ce dueil, si chier que vous avez que je demeure en vie encores une piece de temps avec vous autres, car vostre doulour me met au cuer plus de griefté que l'angoisse de la bleceure que j'ay. (ARRAS, c.1392-1393, 120).

 

-

Mettre une dénomination à qqc. "Attribuer une dénomination à qqc." : Et pour ce, le corps qui est ou lieu souverain aussi comme s'il fust autre que feu et terre et air et yaue, les anciens l'appellerent etheir et li metoient ceste denominacion en segnefiant que il court et est meu touzjours en temps pardurable. (ORESME, C.M., c.1377, 88).

 

-

Mettre une loi. "Promulguer une loi" : Et comme il soit ainsi que la loy parle universelment et il eschiet ou avient aucun cas ouquel il n'est pas proffitable de la loy garder et tenir, adonques la ou celuy qui fist la loy pecha en la mectant simplement et universelment, c'est chose droituriere que aucune chose soit qui adresce ceste deffaute et qui die et sentencie comme celui sentenciast qui fist la loy, se il fust present. (ORESME, E.A., c.1370, 324).

 

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Mettre loi(s) à qqn. "Imposer des lois à qqn" : ...ou est celuy qui puist mectre loy aux amoureux ? (C.N.N., c.1456-1467, 175).

 

-

Mettre regle de qqc. "Réglementer qqc." : Item, ceste science civile use des autres disciplines pratiques et, que plus est, elle propose et met regle et loy de ce que l'en doit faire, et de ce de quoy l'en se doit abstenir. (ORESME, E.A., c.1370, 105).

 

-

Mettre controverse à qqn en qqc. "Susciter des embarras à qqn à propos de qqc." : Ce jour, s'est opposé maistre J. de la Marche à ce que l'en ne face election de l'office qu'il avoit ceans aux Enquestes, combien qu'il soit receu maistre des Requestes de l'Ostel, ouquel office des Requestes l'en ly met controverse. (BAYE, II, 1411-1417, 58).

 

-

Mettre desaccord entre ... et : ...tout le mal et discort que messires Hues li Espensiers pooit mettre entre le roi et son frere et la roine, il l'i mist. (FROISS., Chron. D., p.1400, 49).

 

-

Mettre le bon bout devant soi. "Y mettre du sien (?)" : En Dieu pend tout ; quant ly seul se tannera de la discorde, les hommes se tanneront de leur querelle et mettre chascun le bon bout devers ly pour sattisfaire a honneur. (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 165).

 

-

Mettre du sien. "Payer, débourser" : Plus tost y mecteront du leur Que ceste ordonnance ne baillent (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 147).

 

-

Mettre de l'argent en qqc. "Dépenser de l'argent en qqc." : De six escuz que luy avés presté, Lesquelx il mist pieça en nourriture, Tout se paiera ensemble, c'est droiture (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 50).

 

2.

"Formuler, proposer, présenter qqc."

 

a)

Mettre qqc. (dans un écrit / dans un discours...). "Écrire ou dire qqc. (qq. part)" : ...la raison pour quoy mett un autre evangeliste qui dit : Ipse enim salvum faciet populum suum a peccatis eorum. (Mir. nonne, 1345, 315). Et l'escripture dit et met : "Autant com li pescherres s'est Glorifiez en son mal faire, Autant de tourment et de haire Ly donnes" (Mir. st Guill., c.1347, 28). Tu metteras : "Au roy d'Escosse, Nostre chier seigneur, reverence..." (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 45). Si mettoit en ses lettres Joffroys Teste-Noire et en ses sauf conduis et lettres de pactis : "Joffroy Teste-Noire, duc de Ventadour et conte de Lymosin, sire et souverain de tous les cappitaines d'Auvergne, de Roergue et de Lymosin." (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 141). Ou .XXVe. chappitre il commence a enquerir se le monde est pardurable, et met les oppinions des autres anciens. (ORESME, C.M., c.1377, 178). Quant les parolles sont equivoques ou doubles, l'en doit declairer leurs significacions ou sens afin que l'en ne preingne un sens pour l'autre. Apres il distingue mos dont aucuns n'ont pas proprement equivalent en françoys, mais je passerai en mettant la sentence. (ORESME, C.M., c.1377, 188). ... ly chevaliers fist faire un brief ou il mist toute la venue de Uriien et de son frere, et de leurs gens (ARRAS, c.1392-1393, 93). ...il est de coustume de mectre en toutes lettres de saufconduit : Reservé tout vray habillement de guerre (C.N.N., c.1456-1467, 55). J'ay trouvé la maniere, dit le premier. J'ay tousdiz oy dire, et Ovide le mect en son livre de Remede d'amours, que... (C.N.N., c.1456-1467, 363). ...est advenu en une bonne paroisse, une joyeuse adventure que je mettray ycy pour croistre mon nombre [de nouvelles] (C.N.N., c.1456-1467, 492). ...combien que je ne vueil ne n'entens point les choses cy après escriptes estre appellées, dictes ou nommées Croniques, pour ce que à moy n'appartient, et que pour ce fayre n'ay pas esté ordonné et ne m'a esté permys, mais seulement pour donner aucun petit passe temps aux lisans, regardans ou escoutans icelles, en leur priant humblement excuser et supployer à mon ignorance et adresser ce qui y seroyt mal mis ou escript (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 2). Ce tiltre n'est pas bien pauzé Ne bien escript, a mon advis. Pilate y deust avoir mis : "Jhesus de Nazaret" ; car ce dit "Roy des Juïfz", et vray non dit ! (Pass. Auv., 1477, 215). Item le mesmes Boece met ung aultre exemple (Somme abr., c.1477-1481, 167).

 

-

Mettre que. "Affirmer (par écrit) que" : ...et de ceste prison je parle quant je mets avant, que cuer doloreux delivre ses amis de dur emprisonnement. (GERS., Déf., 1400, 225). O peuple universal, de toutes le [l. les] parties du monde, duquel en commun usage sont les condicions muables suivant la sensualité, sans gaires frain de raison, certes, quoy que Terance mecte que dire verité engendre haynes ne la vous pense pour tant à taire, car de vous dire le contraire, et vous le creussiez, dit Exope, cy dessus alligué, que croire à parolles doulces n'est pas seure chose. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 128).

 

-

Mettre qqc. par escrit : De che dist aussi Seneque a Lucille : "Tout ce qui est cueillié par la lechon, la plume le mette en escript." (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 128). Si mis en escript ce qu'ilz dirent Pour mieulx estre de leur butin, Et l'ont nommé ceulx qui le virent Le debat Reveille Matin. (CHART., D. Rev., a.1424, 319). ...il te enjoint que tu le mettras par escript [ce que tu as vu et entendu] et que (...) tu [le] publies par les royales cours et ailleurs (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 193).

 

-

Empl. abs. "Écrire" : Y avoit pluseurs aultres devises contenues ès chapitres sur ce fais, desquelz escripre au long je me passe, pour cause de brieveté ; et suis content de mettre en ce qui touche au principal. (ESCOUCHY, Chron. B., t.1, c.1453-14, 92).

 

.

Empl. impers. Il met. "Il est indiqué, dit" : Et qu'il [le roi de Gaule] amaine son ostaige Quant et luy, pour nous faire hommage, Ainsi qu'il est acoustumé Et qu'en escript l'avons trouvé, En noz grans cronicques de Romme, Ou il met qu'il est nostre homme. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 126).

 

-

"Mentionner qqc." : ...jasoit que es nouvelles desusdictes les noms de ceulx et celles a qui elles ont touché et touchent ne soient mis n'escripz, si me donne mon appetit grand vouloir de nommer (...) le conte Walerant (C.N.N., c.1456-1467, 154).

 

.

Mettre de qqc. "Parler de qqc., mentionner qqc." : Et aussi Vallerius met de l'amour des aultres gens qui estoient de plus grant et honnourable estat (LA SALE, Sale D., 1451, 149).

 

b)

"Proposer, supposer, concevoir qqc."

 

-

"Proposer qqc." : ...car c'est impossible ou au mains n'est pas legiere chose de aucunes bonnes oeuvres que un les face qui n'a que mettre ne que donner. (ORESME, E.A., c.1370, 127).

 

.

Mettre qqc. (en) avant. "Alléguer, proposer qqc." : La trente et uniesme nouvelle, mise en avant par monseigneur, de l'escuier qui trouva la mulette de son compaignon (C.N.N., c.1456-1467, 8). ...je n'ose bien avant mettre et en bruyt ce que nagueres y advint [en Bourgogne]. (C.N.N., c.1456-1467, 97). Assez et largement d'ystoires a ce propos pourroit on mettre avant conformant la bestise des Champenois. (C.N.N., c.1456-1467, 131).

 

-

[Avec prop. interr. indir.] : Aprés il met en quelle espece d'amistié sont principalment accusacions. (ORESME, E.A.C., c.1370, 446).

 

-

"Admettre qqc." : Et est a savoir que Aristote met ceste rayson et celles d'apres en autres termes et plus obscurement. Apres il monstre que corps infini ne peut faire action en corps fini. (ORESME, C.M., c.1377, 122).

 

.

[Dans une hypothèse de travail] : ...car selon les experiences certaines qui ont esté pieça par les anciens observees et gardees quant au mouvement de la lune, l'en ne pourroit salver les apparences que l'en voit et a veues touz temps sans metre cecle epicicle ou ciel de la lune, si comme mettent les astrologiens. (ORESME, C.M., c.1377, 458).

 

.

Mettre que. "Admettre que, supposer que" : Et selonc la philosophie d'Aristote, qui met que le monde fu sanz commencement et sera sanz fin, il convient octroier chose semblable (ORESME, C.M., c.1377, 208). Mais il fust neccessité que ceulz qui ainsi determinent ne meissent pas seulement que avoir en soy plus de vieu est cause en un corps d'estre plus legier, mais deussent adjouster et dire plus de legier et moins de plain ou de solide (ORESME, C.M., c.1377, 664).

 

.

Mettons que. "Supposons que" : ...se aucun voulet usurper la majesté royal et soy appeller Roy, mettons, par exemple, que aucun s'appelle et se dit roy de France, ja soit ce que il ne le soit pas, (...) se tieulx vouloient venir a mercy, il samble que l'en lez deveret recevoir primierement (Songe verg. S., t.1, 1378, 340).

 

.

[Avec une prop. inf.] : Et devons savoir que ceulz qui mectent felicité estre en deliz ou es biens dehors, ce sont les rudes populaires. (ORESME, E.A., c.1370, 125). Ce est un signe ou effit de liberté lequel tous ceulz qui sunt democratiques mettent et dient estre terme ou fin de la policie. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 258).

 

-

Mettre qqn + attribut de l'obj. "Admettre, accepter qqn comme" : Car qui diroit que celz seulement sunt a mettre citoiens asquelz appartient eulz entremectre du princey, ce n'est pas possible que tout citoien ait tele vertu (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 124).

 

-

Mettre vertu(s) en qqn. "Supposer, attribuer des qualités à qqn" : ...si ne fust pour la grand vertu que Dieu en elle n'avoit pas oblyé de mectre largement et a comble, elle se fust offerte de luy faire compaignie (C.N.N., c.1456-1467, 167). ...n'a pas Dieu mis en vous tant de belles vertuz sans les accompaigner d'amys et de richesses. (C.N.N., c.1456-1467, 334).

 

-

"Concevoir qqc." : Et ce n'est pas verité seulement selon la justice que ont acoustumé a mettre ceulz qui instituent et establissent les policies aristocratiques (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 163).

 

-

"Parier, gager qqc., en être sûr" : Je metteray que plourez, dame, Pour ce que venir me veez. (Mir. st Alexis, 1382, 323). Combien qu'il soit bien vieil, si est-il de sa personne bien sain ; mais je ozeroye mectre grant chose qu'il ne sera point vif d'icy à ung an. (COMM., I, 1489-1491, 1).

 

-

Mettre (en) exemple de qqn. "Citer en exemple le cas de qqn" : Gervaise propre nous met en exemple d'un chevalier nommé Rogier du Chastel de Rousset, en la province d'Auxci, qui trouva une faee et la voult avoir a femme. (ARRAS, c.1392-1393, 4). ...Et met exemple [Valère] des consules qui estoient si povres que, quant ilz moroient, ilz n'avoient dont ilz peussent marier leurs filles honnourablement. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 252).

 

.

Mettre qqn. "Prendre qqn comme exemple" : Et mettons Zoroastre, roy des Bretaniens, qui fu si grant astronomien et qui premiers trouva les ars magiques (ORESME, Divin. C., c.1366, 70).

 

c)

Mettre que. "Promettre que" : A ! par Dieu, avant que je cesse, Je metz qu'il s'en repentira ; Et, s'il me croy, il s'en ira Avant qu'il y ayt plus de plet. (Jen. filz de rien T., c.1475-1500, 307).

 

-

Mettre sa vie que. "Jurer sur sa vie que" : LE PRESTRE. Et sur ma foy, Dame ! je metz Ma vie qu'il est mon enfant (Jen. filz de rien T., c.1475-1500, 307).

 

d)

Empl. abs. "Ajouter (qqc.)" : Et pour ce, le juge tempte a faire equalité en ostant de la partie ou est le gaaing, et metant vers la partie ou est le damage. (ORESME, E.A., c.1370, 289).

 

3.

Mettre (une date / un jour) "Fixer (une date)" : Quant ce vint au jour que li Englès mis et ordonné y avoient, il sonnèrent au matin leurs trompètes. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 218). Sur ce se parti li dis parlemens ; et eurent en couvent cescuns de estre à Baione au jour que mis et ordonné y fu. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 208). ...entrues que cil qui mandé estoient dou roy, misent le temps et les jours de retourner de Bretagne en France, et d'avoir leur establissement et leur ordenance savoir où cascuns devoit aler, emploiièrent, aussi leur temps grandement li dus de Lancastre et li dus de Bretagne et leurs gens d'entrer en France. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 150). ... il se assenty a ouyr ses comptes, et fu le jour mis et ordonné. (ARRAS, c.1392-1393, 295). Et luy ottroiarent, et fut mis le jour de espouseir. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 11). Au jour qui mis et ordonnés i estoit, mesires Carles de Blois en prope personne i vint a tout .Vc. lances (FROISS., Chron. D., p.1400, 558).

 

-

Mettre heure à qqn. "Fixer un rendez-vous à qqn" : ...Jehan Stotton n'oblya pas a aller a l'heure que sa dicte hostesse luy avoit mise. (C.N.N., c.1456-1467, 389). ...elle luy avoit mis heure pour se trouver avecques elle, tantdiz que son mary seroit au guet (C.N.N., c.1456-1467, 394).

 

4.

Mettre qqc. à qqn. "Faire accroire qqc. à qqn" : Pour ce osa dire que aucuns renommez en l'Eglise Precheurs precheroient faulx et mectroient au peuple plusieurs erreurs, ce qui advint, car ung docteur en theologie, nommé Johannes Montesonus, de l'ordre des Freres Prescheurs, qui lors estoit le plus renommé de l'ordre, prescha que la très pure et inmaculée Vierge Marie, glorieuse mere du benoist Fils de Dieu, estoit contaminée du peché originel. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 149 r°).

 

Rem. Cf. l'expr. le mettre à qqn att. par FEW VI-2, 186b : «duper ; contraindre à ce qu'on ne veut pas» et FEW VI-2, 187a : «tromper».

B. -

[Comme verbe support (dans de nombreuses loc., traitées sous le subst.)] "Susciter, provoquer, créer qqc."

 

1.

Mettre qqc. à / en / entre...

 

-

Mettre empeschement à qqc. V. empeschement

 

-

Mettre fin à qqc. V. fin

 

-

Mettre fuer et prix à qqc. : ...il missent par ban et sus painne a toutes coses fuer et pris raisonnable (FROISS., Chron. D., p.1400, 254).

 

-

Mettre remede à qqc. V. remede : Et en rescripvit au conte de Dampmartin, deliberant d'y mettre remede, ainsi qu'il s'ensuit : "Mons. le grant maistre, du retour de mon voyaige de Saint-Michel, je arrivé en ceste ville lundi dernier..." (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 252).

 

-

Mettre fiance en qqn : ...je mettray, s'il vous plaist, la fiance en vous que jamais n'ay osé en freres, parens ne amys que j'aye, mectre (C.N.N., c.1456-1467, 575).

 

-

Mettre difference entre qqn et qqn. "Introduire une différence entre" : Et endementiers ledit roy Lancelot se fortiffia tant que l'emprise fust rompue, et difference fut mise entre les cappitaines (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 193).

 

2.

Mettre (sa) cure / (son) desir / (sa) diligence / (son) entente / (son) intention / (sa) peine / (sa) pensee ... + prép. + inf. / subst. d'action

 

-

Mettre cure à qqc. "Se consacrer à qqc." : Item, se tous estudioient et mectoient cure a bien et entendement et entendoient a faire choses tres bonnes et excellentes, adonques cummunelment tous avroient ce de quoy l'en a besoing et chascun avroit les biens qui li sont propres et tresgrans (ORESME, E.A., c.1370, 479).

 

-

Mettre sa cure à / en qqc. : Et qui, aveques les autres graces que il lui a donnees, il li a inspiree si noble volenté que il met sa cure et son entente a si bonnes sciences. (ORESME, E.A., c.1370, 98). Qui en ce monde met sa cure S'en va deceu asséz souvant. (Pac. Job M., c.1448-1478, 329).

 

.

Mettre sa cure à / en + inf. : LA DAME. (...) J'ay moult de foiz mis cuer et cure En vous prïer que m'oïssiez (Mir. enf. ress., 1353, 69). Come sont ceuls qui mectent leur cure en aquerir pecunes, - marcheans et telz gens. (ORESME, E.A.C., c.1370, 494). ...et, comme les parens ou majeurs de telz nobles enfens doient avoir singulier regart à ces choses, bien doivent, comme dit est, mettre cure à les pourveoir de bonne et sage compagnie et maistres vertueux et prudens (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 28). ...Car les bestes de leur nature A l'onnourer [Dieu] mectent leur cure (Pac. Job M., c.1448-1478, 202).

 

.

Mettre sa cure et son estude à : Il mist sa cure et son estude a la fassonner [sa femme] (C.N.N., c.1456-1467, 278).

 

.

Mettre sa cure en qqn. "Mettre sa confiance en qqn" : ...Et jamés point n'obliera [Dieu] Ceulx qui en luy mectent leur cure. (Pac. Job M., c.1448-1478, 368).

 

-

Mettre diligence à : Je t'y reçoy benignement Et te doing cest enseignement ; Met au retenir diligence. (Mir. st Guill., c.1347, 48).

 

-

Mettre son entente à : Grandement mon entente y ma [var. mac, mach] ge. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 67). ...la bonne simplette (...) s'estoit donnée a amours et mis son entente a appercevoir par tel jeune le joyeux et plaisant delict qu'elle attendoit (C.N.N., c.1456-1467, 577).

 

.

Mettre son entente de : ...entre aultres damoiselles (...) celle ou nature avoit mis son entente de la faire tresbelle, meschine estoit (C.N.N., c.1456-1467, 115).

 

-

Mettre sa fin en qqc. : Car tant comme il met sa fin en tele chose il ne se peut repentir de la obtenir. (ORESME, E.A.C., c.1370, 388).

 

-

Mettre peine à. "Mettre ses efforts à, s'efforcer de" : Mére Dieu, bien se doit blamer Et hair creature humaine, Qui ne mett a toy servir paine (Mir. march. larr., c.1349, 114). LE MAIRE. (...) g'y mettray paine Telle que g'y aray honneur, Et vous prouffit, mon chier seigneur (Mir. enf. ress., 1353, 17). ...vous elirez celuy que cognoistrez fermement estre sage et prudent, affin que, si le meschief [l'adultère] vous advient, il mecte aussi grand peine a le celer comme vous (C.N.N., c.1456-1467, 563). Combien que ces matières estoient très grandes et que des deux costéz on mectoit peine à saigement les conduyre, toutesvoyes y advint-il des choses plaisantes qui ne sont pas à oublier. (COMM., II, 1489-1491, 69).

 

.

Mettre peine de. "S'efforcer de" : La belle fille (...) mist grosse peine et grand diligence de retenir la leczon de sa bonne mere. (C.N.N., c.1456-1467, 496). ...dictes moy qu'il fault pour votre garison, et je vous asseure que je mectray peine et diligence de trouver ce qui y servira. (C.N.N., c.1456-1467, 536). Si en fait doncques et par effect vous ne povez garder chasteté, au mains mettez peine de la garder tant qu'il touche fame et commune renommée (C.N.N., c.1456-1467, 563).

 

.

Mettre (grand) peine à + inf. : Car il mectent grant painne et par lonc temps a nourrir leurs oyseles ou leurs faons. (ORESME, E.A.C., c.1370, 413).

 

.

Mettre sa peine que : Bien doibt mettre sa peine que dignement puist remembrer tel salut (GERS., Annonc., a.1400, 228).

 

-

Mettre sa pensee à qqc. : NOSTRE DAME. (...) celle femme (...) met toute sa pensee A vous servir et mercïer (Mir. enf. ress., 1353, 79).

 

-

Mettre provision à ce que. "Prendre des dispositions pour que" : ...et leur remonstrer [aux conseillers du roi] l'estat de ladicte Ville et requerir que provision hastive soit mise à ce que lesdictes gens d'armes cessent d'empescher à amener les vivres et necessités de ladicte Ville (FAUQ., I, 1417-1420, 183).

C. -

[Avec un adv. ou une loc. adv.] Mettre avant / devant / sus

 

1.

Mettre qqc. (en) avant / au devant

 

a)

Mettre qqc. avant

 

-

"Susciter qqc., causer qqc." : Qui sera cellui qui me puist mectre avant ung hault honneur rendu pour vertueux service... ? (CHART., Q. inv., 1422, 59). Premier y est la belle court notable Pour mettre avant plusieurs charivariz (LA VIGNE, V.N., p.1495, 185).

 

-

"Présenter, exposer qqc." : Et ces termes je vous met avant pour les merveilles qui sont en l'ystoire de quoy je vous pense a traictier, au plaisir de Dieu, mon Createur, et au command de mon dessuz dit tres puissant et noble seigneur. (ARRAS, c.1392-1393, 3). Vous qui nous avez mis ceste querelle avant, dictes nous qu'il est bon affaire. (ARRAS, c.1392-1393, 148). Tant mirent a Gieffroy de poins avant qu'il se assenty a ouyr ses comptes, et fu le jour mis et ordonné. (ARRAS, c.1392-1393, 295). Seigneurs, escoutez la grant fable Que ce coquart cy met avant ! (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 80). Si vous fault engager tous noz joyaulx, et si vous avez quelque mignot d'argent a part, il le vous fault mettre avant (C.N.N., c.1456-1467, 419).

 

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"Avancer, alléguer, faire valoir qqc." : Et moult ne poés resjoïr Par mettre un seul parler avant (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 206). Adonc respondi messires Jehans Chandos tout au contraire des parolles qu'il avoit mis avant le nuit devant. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 160). ...la dame estoit françoise et de leur creance contraire, et si avoit tousjours le sire de Couchy, pere de la dessusdicte dame, fait guerre en Ronmagne et ailleurs pour Clement encontre Urbain ; pour quoy Urbain ne l'en amoit pas mieulx et s'enclineroit tant plus legierement pour eulx desmarier. Tout ce mettoit-il avant (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 47). Touttes ces doubtes mettoient les saiges (...) avant, et encoires aultres raisons (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 220). Et ossi il ne le voloient mies courouchier, ne mettre sus ne avant cose par quoi il le courouchaissent ne merancoliaissent, car il ne pooient sans lui ne ses païs. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 228). On ne puet dire que nostre foy soit mise avant et essaucee tant generalment sans tres grans miracles de Dieu (GERS., P. Paul, a.1394, 496).

 

b)

Mettre qqc. en avant. "Faire connaître, énoncer, dire" : Joneche, qui est pourveüs Tous jours que de faire et de dire Coses pour solachier et rire, Mist la parolles en avant (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 208).

 

c)

Mettre qqc. au devant. "Objecter qqc." : ...advint une foiz que l'ennemi lui mist au devant raisons fortes et apparans et soubtilz argumens en disant qu'il devoit Dieu relenquir et amer le monde (Horloge de sapience S., c.1389, 66).

 

2.

Mettre qqc. sus

 

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"Produire, former qqc." : ...il fu consilliés (...) de mettre une enbusqe sus au plus priés dou chastiel conme il poroit (FROISS., Chron. D., p.1400, 470).

 

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"Susciter, imposer qqc." : G'y perchus aussy ung messire Estene de Porcaire, ung Romain, qui tendans a mettre sus anchienne liberté en Romme, a tuer les papes et les cardinaulx, sy se vint presenter droit cy en corde (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 71).

 

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"Établir, instituer qqc." : ...humblement lui requirent qu'ilz feist cesser ceste mauvaise coustume que leur seigneur avoit mis sus et tant longuement maintenue (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 137).

 

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"Instaurer, lever (un impôt)" : Quand l'oste du cordelier fut bien informé (...) de ceste nouvelle disme mise sus, il s'en vint a son seigneur (C.N.N., c.1456-1467, 221). Ainsi acheterent bien cherement les pouvres cordeliers le disme non accoustumé qu'ilz misrent sus. (C.N.N., c.1456-1467, 226). ...et, entre aucunes siennes prenosticacions, prenostica les subsides que le pappe Ignocent vouloit mectre sus, car il crea XXX cardinaulx et s'efforça assez tost après de lever sur la moictié de l'Eglise, à quoy resista en France l'escolle de Paris (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 148 r°).

 

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"Avancer qqc. (dans un discours)" : Et pour che que ou temps à venir on puist savoir qui a mis ceste hystore sus, et qui en a esté actères, je me voel nommer. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 7). Il n'est pas chose pou acoustumée ne de nouvel mise sus que femmes ont fait leurs mariz jaloux (C.N.N., c.1456-1467, 418).

 

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Empl. pronom. à sens passif Se mettre sus. "Être mis en oeuvre, être établi" : ...pour faire et accomplir l'ordenance qui se doit mectre sus pour la provision et défense de nostre royaume, et aviser tèle aide comme nos subgès nous vouldront faire pour aider à soutenir nostre estat (Ch. VI, D., t.1, 1381, 10).

 

3.

Mettre qqc. sus à qqn / Mettre qqc. à sus à qqn. "Imputer qqc. à qqn, accuser qqn de qqc." : Le roy (...) lui a le poing destre Fait coper, et pour une lettre Qu'il n'a pas fait, ains li mett sus. (Mir. st J. Cris., c.1344, 298). N'onques ne fist la mesprison C'on li mett sus. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 163). ...il est povre varlet pasticier et oubloyer, lequel, oudit samedi, fu aus vespres en ladite eglise du Sepulcre, et vit comme icellui mercier lui mist sus qu'il avoit coppé le mordant de sadite sainture (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 381). ...ledit Laisné, acompaigné d'un jeunes homs (...) lui dirent que l'en avoit emblé un cheval à Guillemin Le Male, varlet du maistre de la chambre aus deniers de la royne, et que ledit Guillemin mettoit sur à icellui braconnier qu'il avoit emblé ledit cheval (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 384). ...et pour doubte et souspeçon qu'ilz orent qu'il n'eust aucune chose mal prins en ladite eglise et qu'ilz ne lui osoyent mettre sus qu'il eust prins en ycelle eglise aucuns biens, le poursuirent à veue de ouil puis ladite eglise de Saint-Eustace jusques à la porte de Montmartre (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 465). Je croy qu'il ne soit martire assez souffisant à pugnir les faiz qui lui mectent à sus. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 80). Si les tiennent en subjection et crainte par leur menaceuses parolles plaines d'oultrages, leur mectent sus qu'ilz ont pissié contre le souleil et bien monstreront comment. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 80). ...tant est affection humaine vaine chose et muable, quant celle desloiale voye a mise Fortune en ses variables oeuvres, que, des ce qu'il meschiet aux chetiz, on leur met sus que c'est par leurs dessertes, comme cellui qui son chien veult tuer et pour couleur de son fait lui met sus la rage. (CHART., Q. inv., 1422, 37). Mettez tout sur nous, ce dirent elles, nous l'appaiserons bien. [Devant un homme irascible] (C.N.N., c.1456-1467, 187). ...vous avez tort, qui pour bien faire me mettez sus telle villannie (C.N.N., c.1456-1467, 463). Nous (...) avons fait les larressins Qu'on nous mect sus, et enclins Avons esté de faire pis. (Pass. Auv., 1477, 174). Lui fut mis sus estre magicien, mais il fut trouvé pur et net astrologien. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 134 r°).

 

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Mettre qqc. sur qqn. "Rendre qqn responsable de qqc." : LA DAME. (...) Ne le veuillez [ce fait] sur ame mettre. Car en verité j'en descoulpe Tout le monde. Moye est la coulpe, Ne nulz fors moy coulpe n'y a. (Mir. enf. ress., 1353, 36).

 

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Mettre sus à qqn que. "Reprocher à qqn le fait que" : ...elle recommence sa grande legende dorée, luy mettant sus qu'il venoit de la taverne et des estuves (C.N.N., c.1456-1467, 29). ...monseigneur le curé fut bien camus de se veoir ainsi desgarny. Et mectoit sus a l'oste qu'il estoit cause de son meschef (C.N.N., c.1456-1467, 405). En ce temps messire Robert d'Estouteville, chevalier, qui estoit prevost de Paris, fut mis et constitué prisonnier en la bastide Saint-Anthoine à Paris, et depuis au Louvre, par l'ordonnance desdiz seigneurs de Loheac et maistre Jehan Bureau, pour aucunes injustices ou abus qu'on lui mettoit sus qu'il faisoit en excercant sondit office ; dont de ce ne fut point attainct. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 11). On luy mect sus Que des pechés, tant soient ilz ors, Donne remors Es pecheurs sans estre confus, Et qu'ad nul il ne fait reffus (Pass. Auv., 1477, 136). Cestui Virgille eut des ennemis et emuleurs qui lui misdrent sus qu'il mesloit avecque ses vers, les vers d'aucuns philosophes (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 71 r°).

 

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Mettre sus à qqn comment : Et sachiez qu'il a deux moult saiges et vaillans chevaliers a filz, qui sont voz cousins germains, que le roy des Bretons aime moult. Par l'ayde et accointtance de ces deux vous ferez appeller Josselin du Pont le Leon par devant le roy, et lui mettrez sus de fait comment il fist la trahison de quoy le nepveu du roy vint courir sus a vostre pere. (ARRAS, c.1392-1393, 50).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Pierre Cromer / Robert Martin

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