I. -

Empl. intrans.

A. -

Besogner avec qqn. "Travailler, avoir affaire avec qqn" : ...lesdiz viguier et autres officiers mectoient ceste matière en grant trouble, difficulté et involucion de procès, et que lesdiz officiers et habitans de Marseille sont gens fort austères et difficilles à besongner, et avoir affaire avec eulx (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 207).

B. -

Besogner de qqn. "Avoir besoin de qqn" : Monsieur Du Plesseys, je vous remercye de l'euffre que me faictes, à mes enffans et à moy, car eulx et moy avons bien à besongner des bons amis de feu monsieur le gouverneur, à qui Dieu pardone, dont je vous reppute pour ung (Cartul. Laval B., t.5, 1482, 101).

II. -

Empl. trans. indir.

-

Besogner de/en qqc. "S'occuper à/de qqc." : ...et promist ledit establissement par la foy de son corps pour ce bailliée es mains desdis tabellions et soubz l'obligacion de tous ses biens quelconques, à tenir ferme et estable à tous jours, tout ce que par sesdis procureurs ou l'un d'eulx, leurs substitut ou substitus sera fait, dit, ordonné et besongnié es choses dessus dites et es despendences, set à paier le jugier, se mestier est. (Trés. Reth. L., t.3, 1403, 494). ...sept ans a ou environ (...), pria et requist a lui depposant et a feu Poncelet Gourlidot, en son vivant juré royal, qu'ilz voulzissent aler avec lui en ladicte ville de Saulce Champenoise pour besongnier avec pluseurs habitans dudit lieu des cens, rentes et reddevances qu'ilz doivent (Trés. Reth. L., t.3, 1456, 385).

-

Besogner sur qqc. "Travailler sur qqc." : ...et avisez bien de telement faire et besongner sur les comptes des patrons des galées du temps passé que notre droit y soit bien gardé et que n'y soyons point desfraudez (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 179).

III. -

Part. prés. en empl. subst. "Celui qui travaille" : ...les maistres de montaigne, ouvriers, maneuvres et autres besoignans ès dictes mines ont, le temps passé, vescu sans récle et sans crainte de justice par quoy ilz ont fait et commis plusieurs faultes (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 352).
 

Empl. intrans.

A. -

"Agir" : Sans lesqueles [des pommes confites] aucunement Nul ne présume aler ades Visiter gens qui sont malades, Et qui veult à point besoignier, S'il est sain, se doit esloignier, Espécialment en temps Des maladies mal sentans (LA HAYE, P. peste, 1426, 140).

-

[Formule de remplissage] : Car les aulx, je vous certifie, Esmeuvent toute maladie Auxqueles le corps seurement Est disposé aucunement. Puiz fault traictier, en besoignant, De lait aigre, cler et poignant, Car itel lait, sans dire fable, Est approuvé et convenable En temps de boce vraiement (LA HAYE, P. peste, 1426, 128).

B. -

"Travailler" : [Neemyus] obtint du roy, son maistre, de reclorre de murs Jherusalem, qui avoit esté razé (...) et fist si très bonne dilligence que en deux ans et IIII mois fut close de tours et de muraille (...) et avoient les ouvriers l'espée à leur costé et portoient les matieres et besongnoient de l'autre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 48 r°). ...promist ledit roy [à Raymond Lulle] qu'il le feroit et le mist contre son serment en une forteresse pour le faire besongner à force, lequel lui fist l'or, duquel furent faiz les vielz nobles d'Angleterre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 128 r°). ...pour l'excellence de lui, fut envoyé querir par le pappe Sixte pour ampliffier le Paschal de l'abbé Denis, dont dessus est faicte mencion, qui, puis la correction de ce notable cardinal, estoit demouré intacte, lequel y besongna aucun peu et jusques ad ce que la peste, qui fut si vehemente à Romme, le deffist. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 162 v°).
 

A. -

Empl. intrans.

-

"Agir, se comporter" : Seigneurs, Dieu vous doint besoingnier Si bien et par faiz et par diz Qu'avoir en puissiez paradis. (Mir. ev. arced., c.1341, 141). G'y vois ; ne sçay quant revenray Ne conment je besongneray. A Dieu vous dy. (Mir. Theod., 1357, 69).

-

"Accomplir sa tâche" : L'AMANT. Et tu l'aras certainement : Va besoingnier. LA MAQUERELLE. En l'eure sanz plus esloingnier, Mais qu'elle seulement m'escoute, La besongne feray sanz doubte. (Mir. Theod., 1357, 73).

-

Avoir un peu/bien à besogner. "Avoir un peu/beaucoup à faire" : Nous irons premier a Angers, Car g'y ay bien a besoignier. (Mir. Berthe, c.1373, 226). Oultre un po ay a besongnier La hors, mentir ne vous en quier, A un marchant. (Mir. march. juif, c.1377, 214).

-

Part. prés. "Actif, diligent" : Il est sage et de bon advis Et bien besongnant en touz lieux (Mir. abbeesse, 1340, 68).

B. -

Empl. trans.

-

"Toucher, concerner" : Se de t'aider bien l'amonnestes Conseil mettra en ta besongne Selon le cas qui le [l. te] besongne (Mir. parr., 1356, 26).

-

"Soucier, préoccuper" : Nostre gendre (...) Et sa femme sont mors ensemble, Qui tenoient toute Soissongne ; De ce rien miex ne nous besongne : Miex amasse chascun vesquist. (Mir. Berthe, c.1373, 199).
 

Empl. trans. indir. Besoigner à. "Travailler à, s'employer à" : De ce faulx Jhesus engigner, Pour bref, il m'y fault besongner : Je m'en vois en enfer le cours A Lucifer querre secours, Combien que je seray frotté Cent contre ung. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 616).
 

I. -

Empl. intrans. "Faire ce qu'on a à faire, accomplir sa tâche, travailler, s'occuper à faire qqc." : Car se li rois d'Alemaingne et de France Devant estoient, Cil de dedens ja pour ce ne lairoient Qu'il n'alassent hors et ens, s'il voloient, Toutes les fois qu'a besoingnier aroient En la contrée. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 109). ...Mais cilz petitement besoingne Qui riens ne fait de sa besoingne. (MACH., Voir, 1364, 482). Au departir de ceste feste, Il tourna son frein et sa teste, Si comme homs que rien ne ressongne, Tout droit au chemin de Coulongne, Et là fist IJ. mois de sejour, En besongnant de jour en jour. (MACH., P. Alex., p.1369, 27). Ce fu Percevauls de Coulongne, Uns chevaliers qui bien besongne, Car il est sages et hardis, Preus, vaillans, en fais et en dis. (MACH., P. Alex., p.1369, 60). Devers le soudan s'en alerent Et à son conseil besougnierent Si bien, que bons acors fu fais De tous delis, de tous meffais (MACH., P. Alex., p.1369, 222).

-

Loc. Po parler et bien besogner : Mais bele chose oy tesmongnier Po parler et bien besongnier. (MACH., R. Fort., c.1341, 62). Dès que dou prendre s'embesongne, Je li lo selonc la besongne Pour li a point embesongnier Po parler et bien besongnier, Car on dit que trop parler nuist. (MACH., D. Aler., a.1349, 269).

II. -

Empl. trans.

A. -

Besogner à qqn que + subj. "Presser qqn de faire qqc., inciter, pousser qqn à faire qqc." : Si que le fils le ressongnoit Trop fort, et bien li besongnoit Qu'il tenist la chose secrete, Par voie honnourable et discrete. (MACH., P. Alex., p.1369, 13).

B. -

[Le suj. désigne une chose] "Intéresser, préoccuper" : Se li soit comptez li secrez Entierement de la besoingne Qui a vous et a moy besoingne. (MACH., J. R. Nav., 1349, 174).
 

"Faire des efforts" : Et pour ce, aussi come es Olimpiades, les tres bons et les tres fors ne sont pas coronnés, mais ceuls qui bien besoignent, qui se exercitent et labeurent tant que il ont victoire. (ORESME, E.A., c.1370, 126).

-

"Travailler" : Car, aussi comme en edifier sont les maistres de l'euvre qui ordennent et commandent, et les autres qui besoingnent de la main et maçonnent (ORESME, E.A.C., c.1370, 345).
 

I. -

Empl. trans.

A. -

Empl. trans. dir. Besogner qqc. "S'occuper de qqc., faire (ce que l'on doit faire)" : ...[le prisonnier] est oyseux et ne veult aucune chose besongnier pour commandement que l'en li face (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 519).

B. -

Empl. trans. indir. Besogner à qqc. "Travailler à qqc, s'occuper de qqc." : ...il convenoit qu'ilz venissent au giste à Paris, pour besoigner à une journée qu'ilz avoient en parlement audit landemain. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 318). ...il ne pensoit point d'avoir à faire ou besoignier d'aucun plesge, et ne cuidast en nul jour de sa vie venir à l'estat et fin où il est de present. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 209). ...elle acheta, en ladite rue aus Lombars, environ demie-livre de cire blanche vierge et un petit de poix, en entencion et voulenté que se elle en avoit aucune chose à faire ou besoigner ès choses dessus dites, et qu'elle s'en peust aidier sans ce que elle feust en dangier d'aucun, ne que nul se peust appercevoir de sa voulenté et entencion. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 328).

II. -

Empl. intrans.

A. -

"Travailler" : ...[il] dist à sondit varlet qu'il le attendist un pou à un buisson qui estoit assez près d'icelle ville et au dehors, et qu'il avoit à besongnier en ladite ville de Saint-Mathurin, en laquele il qui deppose ala seul (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 101).

B. -

"Agir, faire effet" : ...lors, se lesdites poudres avoient ouvré, bien seroit, et que, ou cas que elles n'auroient aucunement besongnié, ilz lui bailleroient d'autres poudres nouvelles (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 455).
 

I. -

Empl. abs. "Faire sa besogne, agir" : Et atant vint Melusigne qui moult doulcement le bienviengna et receupt moult amiablement en disant : Monseigneur, je suiz moult joyeuse de ce que vous avez si bien besoingnié et si honnourablement en vostre voyage. (ARRAS, c.1392-1393, 78). Et leur compte toute la maniere comment il leur avoit compté leur fait, en denoncant que ce seroit aumosne de aidier a la damoiselle, sans que les deux freres sceussent qu'il feust de rien tenu a elle. Vrayement, dirent les deux barons, c'est tres saigement besoingnié. Dieux en soit louez ! (ARRAS, c.1392-1393, 151).

-

En partic. "Se montrer efficace (au combat)" : ...Phillibert et ses X. chevaliers furent venus a la bataille, et orent tellement besoingnié que tous les hommes Giron furent mors et Giron pris. (ARRAS, c.1392-1393, 201).

II. -

Empl. intrans. [Dans un combat] Avoir à besogner à qqn. "Avoir affaire à qqn" : Et environ heure de prime, vint Remondin (...) armez moult richement (...) et entra dedens les lisces, montez sur un grant destrier lyart, bien armé jusques en l'ongle du pié, si comme pour gaige de bataille. Et fist la reverence au roy et a tous les barons. Par foy, dist chascuns, il a grant temps que nous ne veismes nul plus bel homme en armes, ne de meilleur contenance. Cil n'a pas euvre laissiee qui a tel homme a a besoingnier. (ARRAS, c.1392-1393, 61). La peussiez veoir six bannieres de Lusegnen venteler au vent. Bien doit resoingnier tel encontre qui a eulx doit avoir a besoingnier. (ARRAS, c.1392-1393, 284).
 

I. -

Empl. intrans. "Travailler" : ...la Court lui a dit que la fin pourquoy avoit esté esleu estoit à ce qu'il traveillast, laborast et besoignast en ladicte Chambre (BAYE, I, 1400-1410, 299).

-

Empl. impers. (Il) est besogné en qqc. "On travaille à, on s'occupe de qqc." : Cedit jour, a esté besoigné en l'election dessus touchée (BAYE, I, 1400-1410, 341).

II. -

Empl. trans. "Faire, accomplir qqc. à force d'activité, s'occuper de qqc." : ...la Court ot très agreable ce que par les dessusdis avoit esté fait et besoingné ou fait de ladicte ambassade (FAUQ., I, 1417-1420, 219).
 

Empl. intrans. "Travailler, peiner" : Et vrayement se besongner En loyauté veulent toudis, Bien y acquestent paradis (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 78).
 

I. -

"Faire (une tâche)" : "Disné ?" dist Madame, "certes je ne pourroie demeurer, car j'ay mout a besoignier." (LA SALE, J.S., 1456, 247).

II. -

"Avoir une activité intense tendant à un but précis" : Et quant le jour fut venus, oÿe la messe et dictes ses heures, de besoingnier il ne cessa (LA SALE, J.S., 1456, 151).
 

I. -

Empl. trans. dir.

-

Besogner qqc. "S'occuper de qqc., faire qqc." : ...luy [un curé de campagne] vint volunté d'aller a la bonne ville pour aucune chose qu'il y besoignoit. (C.N.N., c.1456-1467, 513).

-

Besogner qqc. à qqn. "Faire qqc. à qqn" : ...ung homme qui (...) se mesle de tailler gens, d'arracher dens, et d'un grand tas d'aultres brouilleries ; et avoit ne sçay quoy a besoigner a l'oste de leens. (C.N.N., c.1456-1467, 402).

-

[Dans un cont. érotique] : La bonne fille fut tant pressée qu'il luy convint dire que l'on n'avoit encores rien besoigné en son ouvrouer (C.N.N., c.1456-1467, 498). La nuyt se passa sans rien besoigner qui despleut moult a nostre sire des nopces. (C.N.N., c.1456-1467, 498).

II. -

Empl. trans. indir. Besogner à qqn. "S'occuper de qqn" : ...si vous prie que aiez patience meshuy, et demain je besoigneray a vous. (C.N.N., c.1456-1467, 70).

III. -

Empl. abs.

A. -

"Travailler" : La meschine (...) va besoigner a sa cuisine ou aultre part. (C.N.N., c.1456-1467, 117). Vous savez que nous avons beaucop demain a besoigner et qu'il nous fault lever matin pour telles materes (C.N.N., c.1456-1467, 208).

B. -

"Faire l'amour" : Saint Jehan ! dirent elles, si vostre mary a bien besoigné ennuyt, les nostres n'ont pas esté oiseux. (C.N.N., c.1456-1467, 204). Si m'aist Dieu, dit elle, quand il besoigne une foiz en ung moys, c'est au mieulx venir. (C.N.N., c.1456-1467, 247).
 

"Travailler, agir" : J'aime mieulx non rien besoigner Que ces cloux faire, par mon ame ! Je seroye palhart infame, Si besoignhois pour Jhesus pendre. (Pass. Auv., 1477, 177). Mes vous advés mal besoignhé, Quant vous l'advés cruxiffié, Et mal vous en prendré, se croy ! (Pass. Auv., 1477, 267).
 

Empl. intrans. "Travailler, agir" ; en partic. "combattre, s'opposer à qqn dans un combat, dans une joute" : Si a mon, ce dit le duc ; mes qui luy pourions nous mettre en barbe, homme de sorte ? Puis qu'il a si grant fain de besongnier, il convient bien qu'il en ait ung. Ja est la troizieme ou IIIIe fois qu'il me tempte, et ne cesse de me presser que je luy baille homme pour faire armes. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 134).
 

"Accomplir qqc., agir" : ...mais sembloit que par operacion et oeuvre divine il besongnoit et faisoit tout ce qu'on luy veoit faire. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 288).
 

A. -

A1 humain besogne.

-

"Se rend utile, déploie de l'activité" : "Biau cousin, vous devez bien avoir besoingniet car vous avez moult longuement demouré." Adont leur recorda-il une partie de son esploit (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 237).

-

"Traite une affaire" : "En tel estat, il vint à Montpellier et descendi à l'ostel à l'Angele, et dist que c'estoit ung abbé de la haulte Gascoingne qui s'en aloit à Paris pour besongnier." (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 26). La contesse de Blois entendi que son signeur de pere estoit en celle cevauchie : si quida trop bien besongnier et que pour l'amour de li, son pere deuist respiter de non ardoir la ville de Guise. Si descendi aval dou chastiel, et vint a la premiere porte ; et fist tant par priieres et par paroles que messires Jehan de Hainnau son pere vint parler a lui (FROISS., Chron. D., p.1400, 327).

-

"Se bat" : Li François estoient la grant fuisson, et se tout euissent monstré corage et desfense, ensi que li troi chevalier desus nonmet fissent, il euissent espoir mieuls besongniet que il ne fissent. (FROISS., Chron. D., p.1400, 869). Si se departirent un jour tout armé et apresté pour faire leur emprise, et chevauchièrent celle part pour bien besongnier. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 201).

A1 humain besogne à + inf. : Et encore i avoit un autre point pour quoi li dus de Lancastre besongnoit à demorer en Engletière. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 91).

A1 humain besogne à/devers + A2 humain : Et quant on voloit parler à lui ou besoingnier, on le venoit là querre. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 77). Et avint ensi en ce termine que li rois David d'Escoce avoit à besongnier en Engleterre devers le roy. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 91).

B. -

A2 besogne à A1 humain. "Lui est nécessaire"

-

"Il a besoin de A2 qu'il n'a pas" : ...[se] ceulx-cy vouloient faire droit et raison et compter, on trouveroit or et argent assez plus qu'il n'en besoingne à present pour estoffer les besoingnes d'Angleterre. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 24). ...il ne les avoit de quoy racheter, car les seigneurs n'ont mye toudis argent quant il leur besoingne (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 157). ...li rois de France se tenoit a Pieronne en Vermendois, et donnoient saudees a tous Genevois et Prouvenchiaus arbalestriers ; et qant il estoient paiiet pour trois mois, on les envoioit oultre sus les pasages et frontieres, la ou on supposoit que il besongnoient (FROISS., Chron. D., p.1400, 413). Et la se rafresqirent de tout ce que il lor besongnoit de chevaus, de sellerie, d'armeures et de toutes aultres coses qui apertiennent a gens d'armes. (FROISS., Chron. D., p.1400, 113).

-

"A2, qu'il a, lui est utile" : Ce roy, de bonne memoire, en son temps mist grant paine d'acquerir amis à tous lez, et bien luy besoingna à tout le moins, se il ne les povoit acquerre si avant que pour faire armer à l'encontre de ses ennemis, se faisoit-il par dons et par promesses que ilz ne luy vouloient que bien (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 177). "Hiraus, nostre cheval nous besongnent, ce n'est pas tant que à yaus requeste raisonnable." (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 145). Adont fist on cesser l'assaut, et se missent cil qui asailloient, tout hors des fossés ; et, à voir dire, li repos à aucuns besongnoit bien, car il en i avoit grant fuisson de blechiés et de lassés. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 162).

Il lui besogne (de) A2 : Ce jour que je vous ay compté, ilz se sauverent et aussi firent-ilz tous les autres, et bien leur besoingnoit car se ilz eussent esté tenus ne trouvés, sans merchy ilz estoient mort. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 72). ...luy estant en ses grandes fortunes en Angleterre, il se pourvey et fist son attrait grant et fier en Flandres et ailleurs là où il pensoit bient l'argent à retrouver se il luy besoingnoit (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 73). ...ce que il lor besongna tant de monteures que d'abis, il s'en pourveirent a Bruges. (FROISS., Chron. D., p.1400, 238). Nous la venu, je suppose que nous serons adrechié, conforté et consillié de tout ce qu'il nous besongne (FROISS., Chron. D., p.1400, 56).

Il lui besogne que + subj. : Messires Thumas Trivès (...) et li sires de Basset, cascuns sa banière devant lui, vinrent à l'escarmuce, et bien besongnoit à l'avant garde que il fuissent hastéement conforté, car il furent sus le point de perdre tous leurs logeïs. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 23).

Se il besogne. Exprime la nécessité : Et se acumenièrent et confessèrent li pluiseur, et se misent en bon estat, ensi que pour tantost morir, se il besongnoit. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 177). Ensi chevauçoient li Englès (...) Et fisent tant que il vinrent assés priès de le bonne cité de Bourges, où li arcevesques dou dit lieu pour le temps estoit, et doi chevalier envoiiet de par le roy de France, pour entendre à le cité, se il besongnoit. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 3).
 

"Agir" : PREMIER BARON. Preng ce qu'il te fault et te tais : Pou parler et bien besoignier ! Maine nous tost en beau gibier (...) Or suz ! (...) Le temps perdons mauvaisement Qui ne nous avançons d'aler. (Gris., 1395, 5).