Empl. impers. Il aplaist à qqn de + inf. "C'est le bon plaisir de qqn de" : Et tant que des prisons vos bourgois, si sachiés que nous les detenrons devers nous tant que nous sarons le vrai de l'asamblement des signeurs et que à nous aplaira de eux delivrer (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 281).
 

"Complaire" : Bien plaire : beneplaceo. Bien plaisant : beneplacens. (Gloss. gallico-lat. M.M., c.1425-1450, 187). Reformemini in novitate sensus vestri : et probetis que sit voluntas Dei beneplacens, et bene perfecta, lesquelles on peut exposer en françoys que en vostre nouvelle assemblee ou vos sens et entendemens doivent dominer, vueillez vous reformer, en prouvant et monstrant par reelle excecucion quelle est la voulanté de Dieu, bien plaisant et bien parfaicte. (JUV. URS., T. rever., 1433, 56). ...reformés vous, et pensés quelle est la voulanté de Dieu, bien plaisant et bien parfaicte, et y mectés remede. (JUV. URS., T. rever., 1433, 58). [Même tournure p.62 et 67 ; Aud. celi, 1435, 249]

REM. Cf. aussi T-L I, 970 : bienplaisir (subst. masc.). V. aussi T-L et GD : bisplaisant.
 

"Avec complaisance" : Bien plaisaument : beneplacenter (Gloss. gallico-lat. M.M., c.1425-1450, 187).
 

"Complaisance" : Bonne plaisance : beneplacencia (Gloss. gallico-lat. M.M., c.1425-1450, 187).

V. aussi plaisance
 

A. -

"Être désagréable à qqn, être source d'irritation, de mécontentement pour qqn"

1.

[D'une chose]

a)

Desplaire à qqn : Car on doit sa dame doubter, Et li de courrous eschever, N'on ne li doit dire ne faire Chose qui li puisse desplaire. (MACH., D. verg., a.1340, 51). ...s'il euist longuement vescu (...) il eust fait moult de biens en son temps, et luy desplaisoit grandement le scisme de l'Eglise, et bien le me dist (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 159). Et Gieffroy lui demande ou son pere est, et cil lui dist : Lassus, en cel hermitage, ou il en a VIJ. contremont celle falize, ou il estoit le IIIJe. Mais, monseigneur, huy mais ne povez vous parler a lui. Mais demain, au matin, y parlerez vous. Par foy, dist Gieffroy, ce me desplaist. Mais puis qu'il fault qu'ainsi soit, il s'en fault passer. (ARRAS, c.1392-1393, 276). Et moy qui vueil ma seignourie En paix tenir, pour leur parler Avec eulz fault obtemperer, Descendant a l'opinïon D'autrui et a la moye non, Et de nostre fille ce faire Que rien plus ne me puet desplaire Ne faire au cuer plus de doleur. (Gris., 1395, 52). Et tous autres telz excez faire Qui peuent à Nature desplaire, Et, s'aucuns Maistres de Phisique Défense font, en leur pratique, De travail en ce temps emprendre, Il est à savoir et entendre Qu'ilz l'entendent de superflue (LA HAYE, P. peste, 1426, 85). Et tous autres telz excez faire Qui peuent à Nature desplaire, Et, s'aucuns Maistres de Phisique Défense font, en leur pratique, De travail en ce temps emprendre, Il est à savoir et entendre Qu'ilz l'entendent de superflue (LA HAYE, P. peste, 1426, 85). Si me tiennent pour excusé ceulx qui verront ceste presente espitre, se il y a chose qui leur desplaise (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 277). Les gens du cappitaine et ses officiers prindrent le prisonnier, en disant qu'il estoit leur acquis ; sur quoy, le Jouvencel fut bien dolent ; car il n'eust voulu faire chose qui eust despleu au cappitaine, et aussy celluy à qui estoit le prisonnier estoit ung vaillant homme, et aussy de paour de faillir à faire justice juste. (BUEIL, II, 1461-1466, 9). Et davantaige la plus humayne et doulce parolle d'homme que jamais fut estoit la sienne ; car je croy que jamais à homme ne dist chose qui luy deüst desplaire. (COMM., III, 1495-1498, 313).

-

"Peser à qqn" : Riens ne me puet anuier ne desplaire Que je puisse pour ma dame endurer, Fors tant que loing de son plaisant viaire, Sans joie avoir, me convient demourer. (MACH., L. dames, 1377, 43). Ainsi tout bien cesseroit Et vivre nous desplairoit ; Et diroit Chascun que mieulz ameroit Mort que douleurs telles. (CHART., L. Plais., c.1412, 152). Et queulx gens d'armes avons nous En la frontiere, se Dieu plaist ? Il me semble qu'ilz fuyent tous La guerrë ; elle leur desplait ! (CHART., D. Her., p.1415, 432). LE CHRESTIEN commence. (...) Quant je pense en ce tres dur affaire, Sans plus braire, me vousisse deffaire, Car contraire voy Malheur sur moy traire Et atraire sans estre soulassé. Las, sans soulas voy l'orrible viaire Se pourtraire, que point ne me peut plaire ! Dont ma vie me commence a deplaire, Considéré le cours du temps passé. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 73).

-

"Causer du chagrin à qqn" : ...toutesvoies lui deplust moult son trespas et complaignoit durement sa mort, pour cause que fils estoit de son cousin germain le duc de Austrice, eslu empereur, et pour cause aussi que grant dammage estoit de perdre un tel jeusne prince (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 383). La chouse luy doit bien desplaire, Car amere Est la mort d'un homme parfait (Pass. Auv., 1477, 109).

-

Empl. abs.

.

"Être désagréable" : Riens ne me puet annuier ne desplaire Que je puisse pour ma dame sentir, Quar la douçour de son tres dous viaire Fait doucement mes doulz maus adoucir (MACH., L. dames, 1377, 233).

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"Peser" : Nequedent on monstra bien depuis ens ou royaulme que les deffiances desplaisoient et que on vouloit que il fust amendé, et que le duc de Guerles s'excusast des impetueuses parolles que en la deffiance estoient continues (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 229).

.

"Susciter la désapprobation" : Car quant est de chose faite pour ignorance, quelconque elle soit, combien que elle ne desplaise pas aprés, si ne puet l'en pas dire que elle soit faite de volenté, puisque l'en ne le savoit et ainsi elle n'est pas voluntaire. (ORESME, E.A., c.1370, 179).

b)

Part. prés. en empl. adj.

-

Desplaisant à qqn. "Qui mécontente, irrite qqn" : Et vous di que messires Bertrans de Claiequin fu durement courouchiés de la mort messire Selevestre Bude, son cousin, sus le pappe et les cardinaulx, et, se il euist vesqui longuement, il leur euist remonstré ou fait remonstrer que la mort de li li estoit desplaissans. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 158). Et dissoient que on leur avoit fait et porté grant damage en leurs terres, lesquels coses leur estoient desplaissans et à tous leurs amis, et s'en contrevengeroient, quant il poroient. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 173). Et dit le dit Gervaise qu'il creoit que ce soit par aucuns meffaiz secrez au monde et desplaisans a Dieu pourquoy il les punist si secretement en ces miseres que nulz n'en a congnoissance fors lui. (ARRAS, c.1392-1393, 4). De ce ne vous vueil plus faire mencion, mais je vous supply a tous, se j'ay dit chose en ceste histoire qui vous soit ennuyeuse ou desplaisant, que vous m'en veulliez tenir pour excusé, et especialment a mon tres redoubté seigneur et a ma tres redoubtee dame, sa noble serour. (ARRAS, c.1392-1393, 311). Mais l'orgueil de ces habiz dessusdiz fait un aultre oultrage, certes moult desplaisant a dieu a qui y vise, c'est le harnois que, assez en y a font, quant sont aux compaignies, aux nopces ou aultres assemblees de femmes, d'aler l'une devant l'aultre. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 160). ...car c'est une chose moult desplaisant a Dieu, et pensés que par voz pechiez Dieu vous pugnist. (JUV. URS., T. rever., 1433, 80). Et quant le chevalier eust bien penssé a ces grans delis mondains, qui trestant estoient desplaisans a Jhesucrist Nostre Sauveur qui l'avoit de honneur tant bienheuré (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 97). Nicodemus, je pressuppose Que nous ne facions nulle chose Que desplaisante soit a Dieu, De vouloir que ce corps reppose En terre qu'est si villain lieu ? (Pass. Auv., 1477, 259).

-

"Qui n'est pas au goût de qqn" : Le roy de Castille estoit laid, et ses habillemens desplaisans aux François qui s'en mocquoyent. (COMM., I, 1489-1491, 137).

-

Empl. abs. "Désagréable, pénible" : ...l'esperit seuffre peine en songiant choses merencolieuses et desplaisans (Bouciquaut L., 1406-1409, 434). ...qui est cil ou celle, quelque grant qu'il soit, qui vanter se puist de passer sa vie ou sans diverses maladies, ou sans grant travail de corps et occupacion de pensée, ou sans aucune desplaisant subjection et soussy en quelque guise où il ait maintes amertumes et desplaisans ennuis ? (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 25). De tant plus que Dieu et Nature Ont fait plaisir d'amours plus hault, Tant plus aspre en est la pointure Et plus desplaisant le deffault. (CHART., B. Dame, 1424, 342). Aussi qui a réplétion Et veult faire purgation D'umeurs grosses et desplaisans, Espesses, crues et pesans, Se peut baignier en eaue chaude, Sans mesprendre ne faire fraude, Avant son corps purifier (LA HAYE, P. peste, 1426, 86). En ceste dolente et triste pensee, qui tousjours se presente a mon cueur et m'acompaigne au lever et au couchier, dont lez nuys me sont longues, et ma vie ennuieuse, ay ja par long temps travaillié et foullé mon petit entendement, qui tant est surprins et environné de desplaisans frenesies, que je ne le puis exploicter a chose dont me vienge liesse ne confort. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 3). ...ainsi passa la sa desplaisante vye et y finant ses darrains jours. (LA SALE, Sale D., 1451, 257). Dont, par ce, le vray amoreux, tel que je dy, pour acquerir la tres desiree grace de sa tresbelle dame, toutes les acomplist et laisse ce tres desplaisant pechié d'avarice et se acompaigne avec celle tresdoulce et tres amiable vertu de largesse, qui est amie de Dieu et honnoree du monde, et par ainsin est il sauvé. (LA SALE, J.S., 1456, 23).

-

"Injuste, mauvais" : ...ces armes desplaisantes que voullez faire ne sont fondées sur aucune bonne querelle ne pour faire service à Dieu ne à homme, et l'envie que on y a ne vault riens ; car elle procede d'orgueil ou d'autre vice (BUEIL, II, 1461-1466, 104).

2.

[D'une personne, d'un aspect de la personne]

a)

Desplaire à qqn. "Contrarier, mécontenter, irriter qqn" : Sire, pour ce que ce prophete, Jehan babtiste, qu'en prison est, Ad moy et a ma mere desplait, En ce plat donnés moy sa teste ! (Pass. Auv., 1477, 96). Las, rumprey je mon jurement ? En riens ne vous vouldroye desplaire. (Pass. Auv., 1477, 96). Ledict monsr Charles craignoit desplaire audict duc de Bourgongne (COMM., I, 1489-1491, 170). ...et si fault changer mainte coustume et forme de vivre à telle mutation, car ce qui plaist à ung roy desplaist à l'autre. (COMM., III, 1495-1498, 300). Tousjours mon cueur vous complaira Në en rien ne vous desplaira (LA VIGNE, S.M., 1496, 211).

-

"Ne plus plaire à qqn, ne plus paraître assez beau à regarder" : Du tiers dist saint Ambrose, et recite aussi ses paroles saint Augustin ou livre de la Doctrine christienne : "Apréz surviennent les embrasemens dez vices aux fenmes lors que elles quierent diversez couleurs pour paindre leurs viairez, quant elles doubtent desplaire a leurs maris" (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 411).

-

Empl. abs. : Si m'en dueil, Quant ne sueil Plaire, Ne fais que desplaire. Helas ! ce m'a mort. (MACH., Les lays, 1377, 318). ...et advient souvent que, par cuider complaire, on desplait. (BUEIL, I, 1461-1466, 48).

b)

Desplaisant

-

Desplaisant de qqc.

.

"Mécontent, fâché de qqc." : Ladicte dame Françoise, très déplaisante de tout son coeur de la cruelle occision et inhumaine mort ensuivie en la personne dudict fei monseigneur Gilles (Cartul. Laval B., t.5, 1350, 88). Dont les gens de justice du Conseil du Roy et de monseigneur de Bourgongne et les notables bourgois de Paris furent moult courouciez et desplaisans de ladicte commocion et de tout ce qui en estoit advenu (FAUQ., I, 1417-1420, 152). ...et estoyt [le roi] tres doulant et desplaisant des manieres que il veoit tenir a aucuns qui estoyent a l'environ de luy (JUV. URS., T. rever., 1433, 59). Noz amez et fealx, nous avons receu voz lettres faisans mencion des grans exces et dommaiges que dictes estre faiz es pays de beau frere de Bourgoigne par ceulx de Montbeliart et les gens du bastart d'Armignac dont, se ainsi est, sommes tres desplaisans et pour riens ne le vouldrions souffrir (Ecorch. Ch. VII, T., 1438-1451, 31). ...tout le couvent en set tres desplaisant et couroucié (LA SALE, J.S., 1456, 285). Et ne fait pas à demander si le duc de Bourgoingne et le conte de Charrolois furent desplaisans de ceste male aventure, avec toute la chevallerie et communauté de l'armée (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 311). Ce qui fut faict, et en trouva assez et largement, et peut on legierement croyre que les Angloix, anciens ennemis du royaulme de France, ne furent pas desplaisans de l'inconvenient advenu (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 202). ...ce que ledit Mynault ne voult faire, disant qu'il estoit malade et ne povoit aller audit voyage, dont ledit suppliant fut fort desplaisant. (Doc. Poitou G., t.12, 1480, 378). Une chose ont-ilz assez honneste, selon leur mauvaistié : car à la personne de leur prince ne toucheroient-ilz jamais, et les bourgeois et les notables sont très bonnes gens et très desplaisans de la follie du peuple. (COMM., I, 1489-1491, 119).

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"Affligé, malheureux de qqc." : Qui se doulousoit le plus fort ? Chascun y mettoit son effort, Chascun souhaittoit estre mort, Tant furent du cas desplaisans. (Vie st Eust. 2 P., c.1400-1450, 201).

.

"Qui regrette (d'avoir fait telle chose)" : Et il soit ainsi que puis nagaires lesdiz compaignons, mieulx advertiz que paravant n'ont esté et, comme il est vraysemblable, desplaisans de leur meffait (Chancell. Henri VI, L., t.2, 1434, 273). "...que de vostre grâce il vous plaise me le pardonner et me recevoir en grâce et en mercy, car j'en suis desplaisant de tout mon coeur et jamais jour que je vive, plus ne m'aviendra." (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 293). Et, pour ce que injustement avoient tué Esope, furent moult desplaisans et en edifierent ung temple. (MACHO, Esope R., c.1480, 75).

-

Desplaisant de + inf.

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"Fâché de" : Le prieur, desplaisant d'estre empesché a ce coup par cest yvroigne, respond... (C.N.N., c.1456-1467, 60). Et ay depuis entendu que le Souldan, les Roys et princes sarrazins furent moult desplaisans de l'avoir souffert, et fait à croire que loing sejour luy causoit prejudice. (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 33).

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"Désolé de" : LA FILLE. Las, Pere et Mere, en verité Desplaisant suis amerement De vous veoir en tel povreté Encourir si treslonguement. (Myst. jeune fille L., c.1413-1445 [c.1530], 10).

-

Desplaisant à qqn. "Hostile à qqn, plein de ressentiment contre qqn" : Cils Jehans Lions fu si très bien dou conte qu'il aparut, car li contes l'ensonnia de faire ochire un homme en Gand, qui li estoit contraires et desplaissans. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 160). ...Ainsi l'envieux tousjours art Du feu d'envie de toute part. Pour ce appert que desplaisant Est a Dieu et moult enviant. (CH. D'ORLÉANS, L. péché C., 1404, 547).

-

Desplaisant que/de ce que

.

"Contrarié, fâché de ce que" : Car elle luy dist qu'elle estoit trop desplaisante qu'il estoit si petitement fourny de cela que vous savez, c'est asavoir du baston de quoy on plante les hommes, comme dit Bocace. (C.N.N., c.1456-1467, 471). Tous furent de l'oppinion du viel cappitaine de Crathor et dirent au conte que force lui estoit de ainsi le faire, dont le conte fut bien desplaisant qu'il ne povoit entreprendre aucune chose sur ses ennemis. Mais force luy estoit d'estre de la plus grant oppinion. (BUEIL, II, 1461-1466, 3).

.

"Qui regrette que" : "Beaux oncles, je vous amaine beau-frère de Charrolois, lequel est amèrement desplaisant de ce qu'il vous a courchié et s'en repent de tout son coeur..." (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 292). Et, pour ce qu'ilz n'avoyent esté jamais en subjection, leur estoit grant charge de estre en servitude, dont ilz furent doulent et desplaisans de ce qu'ilz avoient demandé roy. (MACHO, Esope R., c.1480, 94).

.

"Peiné, affligé de ce que" : Et le damoisel chevauchoit, mout desplaisant de ce qu'il ne trouvoit chevalier qui adouber le peust. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 910). Comment le conte d'Artois fu desplaisant qu'il ne pooit avoir generacion de sa char, se party de son pais (Comte Artois S., c.1453-1467, 23).

-

Empl. abs.

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"Mécontent, irrité, fâché" : ...et lors comme impatient et desplaisant rassembla gens comme devant et fist de rechief malx merveilleux. (JUV. URS., T. crest., c.1446, 63). Madame, si trescourroucée et si desplaisante que plus ne povoit, demanda au musnier s'il n'avoit pas veu son dyamant. (C.N.N., c.1456-1467, 44). Madame, qui le vit en ce point et dangier, fut tres desplaisante et mal contente. (C.N.N., c.1456-1467, 280). Seigneurs, par tout Jherusalem On dit qu'estes fort desplaisans Et tristes, contre moy disans Que j'ay mespris et fait abus Au seveliment de Jhesus. (Pass. Auv., 1477, 267).

.

"Affligé, accablé" : Or la lisez S'il vous plaist, afin que disez De bouche, ou au moins escripsez, Laquele plus triste eslisez De quatre amantes, Dames belles, bonnes, savantes, Qui sont tristes et desplaisantes Et de leur debat requerantes Vostre sentence. (CHART., L. Dames, 1416, 303). Et en son aaige de douze ans, Ses parens, matz et desplaisans En Jherusalem le perdirent (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 136). S'elle fut dolente et desplaisant[e], ja n'est n'est mestier d'en faire enqueste (C.N.N., c.1456-1467, 570). Et sans plus mot dire, combien qu'il avesprissoit fort, il s'en ala hors de la cité a l'adventure, tant desplaisant qu'il ne sçavoit que devenir. Quant les dames veyrent Jason ainsy departir tout seulet et considererent son maintien, elles dirent l'une a l'autre qu'il n'avoit pas le cuer au large. (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 152). ...sa fille la royne Ysabel, vesve dudit feu roy Richard, laquelle il scentoit estre esseulee et bien desplaisante entre les mains de ceulz quy piteusement avoient fait murdrir son mary (WAVRIN, Chron. H., t.2, p.1471, 53).

B. -

Empl. impers.

1.

Il desplait à qqn

a)

[...de qqc./de qqn]

-

"Être irrité, fâché à cause de qqc., ne pas être content de qqc." : Et ceulz qui ne dient onques aucune chose risible et avecques ce il sont molestés a ceulz qui les dient et leur en desplaist, telz sont appeléz aggrestes et durs. (ORESME, E.A., c.1370, 270). Estat deust mener de conte (...) Et il n'est que robeur de gens, Dont il m'ennuie et me deplaist. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 4). ...et celles [lettres closes] dudit evesque contenoient que ledit evesque ne oppressast en aucune maniere le pappe ou ledit mons. de Berry de vouloir avoir icelle arcevesché, et que s'il faisoit le contraire, il en desplairoit au roy. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 525). Et le chappleiz fu fiers et l'occision de une part et d'autre, car le roy d'Ausaiz ravigoure ses gens et rent grant cuer, et a son poindre fait grant dommage aux Poictevins. Anthoine appercoit le dommage que le roy lui faisoit ; si lui en despleut moult. (ARRAS, c.1392-1393, 162). ...la capitainne messire Piere de Charcasonne i fu mors ; dont il en desplaisi grandement au conte de Hainnau (FROISS., Chron. D., p.1400, 428). ...et lui dirent que aucuns de l'Université avoient mespriz en son hostel, et leur en desplaisoit, et les puniroient (BAYE, I, 1400-1410, 106). Et le duc Baudouyn manda au Jouvencel que (...) il ne luy povoit pas acomplir pour ceste heure ce qu'il lui demandoit, dont bien luy desplaisoit (BUEIL, II, 1461-1466, 90). Toutesfois y vindrent de grans personnaiges, comme le duc de Bourbon, son frère le cardinal de Bourbon, le conte de Sainct Pol, connestable, qui en riens ne s'estoit meslé de ceste venue, mais luy en desplaisoit, car pour lors le cueur luy estoit creü et ne se trouvoit pas humble envers ledict duc comme autresfois, et pour ceste cause n'y avoit nulle amour entre les deux. (COMM., I, 1489-1491, 126). ...et y aida bien le duc, car il luy desplaisoit de ceste grand auctorité que le conte de Warvic avoit en Angleterre (COMM., I, 1489-1491, 193).

-

"Regretter qqc." : ...et tu doys estre apris que pechié se oste pour dire a Dieu trois veritez. La premiere : j'ay pechié. La seconde : il m'en desplaist. La tierce : je m'en garderay et confesseray. (GERS., Déf., 1400, 230).

-

[...de qqn] "Avoir de l'antipathie pour qqn" : Au vassal despleut du herault Dont il parle si haultement, Mais au vieillart petit [en] chault. (CHART., D. Her., p.1415, 424).

b)

[...à/de + inf.]

-

"Être chagriné de" : Le bon chevalier, a qui desplaisoit d'oyr telles nouvelles, demandoit s'il y avoit nul remede pour le garir. (C.N.N., c.1456-1467, 503).

-

"Être vexé de" : "Vous dirés au roy que il ne luy deplaise de savoir mon nom. Car j'ay fait veu de ne le dire a nul. Mais dittes luy que je suis ung pouvre chevalier de France qui cerche le monde comme chevalier errant..." (Belle Maguel. C., 1453, 6).

-

"Supporter difficilement de" : ...nous sommes grevés (...) tellement que il nous ennuye et desplaist a vivre (JUV. URS., Loquar, 1440, 304).

-

"Être ennuyé de" : Il me desplaisoit fort de partir que je ne meïsse en train de reprendre ceste paix ; et veoye les maulx que vous ay dict et approucher l'yver. (COMM., III, 1495-1498, 224).

c)

[...de ce que + sub.]

-

"Être mécontent de ce que" : LE JUGE. Par m'ame, dame, il me desplaist Qu'il le me convient faire ainsi. (Mir. enf. ress., 1353, 39). ...moult me deplaist De ce que mon nepveu (...) Met si a non chaloir le sien (Mir. chan., c.1361, 141). ...li rois Phelippes (...) n'en faisoit compte, reservé ce que il li desplaisoit trop grandement de ce que li voiages d'outre mer en seroit retardés (FROISS., Chron. D., p.1400, 260). ...et la monstra bien Dieu que il luy desplaisoit de ce que il [le roi Henri] perturboit ainsi ma terre. (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 197). ...[ berger] laissa la bergiere faire son chapellet, a qui bien desplaisoit de ce qu'il la laisoit oyseuse. (C.N.N., c.1456-1467, 484). ...et puisque remede n'y avoit de les combatre (...) le mieulx estoit de s'en retourner à Crathor (...) Ainsi furent tous de ceste oppinion. Mais bien desplaisoit au conte de Parvanchières qu'il ne faisoit mieulx. Mais force lui feust de le faire ainsi. (BUEIL, I, 1461-1466, 217). Va t'an la teste a Jehan coper ! Je l'ay juré ; il m'en desplait. (Pass. Auv., 1477, 97). Et ce jour propre vint au devant d'eulx le conte de Campobache achever son entreprinse et se rendit des leurs avec environ huyt vingtz hommes d'armes ; et luy desplaisoit bien que pis n'avoit peu faire à sondict maistre. (COMM., II, 1489-1491, 149).

-

"Regretter de (devoir faire qqc.)" : Bien me desplait que te martrye Pour les grans vertus que tu as. Pardonne moy, Jehan, je t'en prye ! (Pass. Auv., 1477, 100).

-

[...quand/si + sub.] "Etre contrarié quand/si" : Et par ma foi, il ne me desplaist point se vous [en] envoiés [des rondelets] a autres que moi, car chose qui vous plaist ne me porroit desplaire, mais qu'il vous plaise que je les aie la premiere. (MACH., Voir, 1364, 434). Mais je seuffre maint doloreux tourment, Quant à mon gré je ne vous voy souvent, Et me desplait quant me fault vous escrire (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 37).

2.

Empl. abs. "Être contrarié" : LE MARQUIS. Se sceüssiez qu'il me desplait, Ja prié ne m'en eüssiez [de me marier], Car puis que je seray lïez, Petit avray de bon plaisir. (Gris., 1395, 13). Prince du lis, qui a tout bien complest, Que pansés vous comment il me deplaist, Quant je ne puis venir a mon entente [rembourser le prince] ! Bien m'entendez, aydés moy, s'il vous plaist, Vous n'y perdrés seullement que l'attente. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 51).

-

[Par litote] Il ne deplaist pas à qqn. "Cela convient bien à qqn" : JANICOLA (...) Ma fille, il ne me desplaist point, Ains as bien dit et bien m'agree (Gris., 1395, 34). JANICOLA. Chiere fille, ne me desplaist ; Ains est bien raison que g'y aille [chez le marquis] (Gris., 1395, 35).

3.

[Tournures figées]

a)

[Formule de politesse] Ne vous/te desplaise ; (il/ qu'il) ne vous (en) veuille desplaire. "Que cela ne vous fâche pas" : Damoiselle, ne vous desplaise, Se je vous resgarde a mon aise, Car pas ne vous hé si forment Com je vous regart laidement ; Et se ma parole est diverse, Bons cherretons est qui ne verse. (MACH., J. R. Nav., 1349, 244). Seigneurs, ne vous vueille desplaire, Vous orrez ce que je vueil dire. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 142). A ces mots monta l'escuier amont, pour lui encoires mieulx adviser, et le salua et vey tantost que sa entente estoit voire ; mais il se faindy et tourna sa parolle aultrement, et dist : "Dieu gart le preud'omme. Ne vous desplaise, biaux maistres, je cuidoie trouver ung mien fremier d'Excesses, car trop bien vous le ressamblez." (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 54). Or ça, je vien, ne vous deplaise. (Mir. st Alexis, 1382, 309). Chiere dame, je suis contrains De ceste fille vous oster Et d'icelle o moy emporter, Pour faire et acomplir briefment Du marquis le commandement. Si ne vous en vueille desplaire. (Gris., 1395, 54). Mon seigneur, je vous prie ! Car il ne vous vueille desplaire, Pour Dieu, chouse que [je] vous die, Car je ne m'en puis ne doy taire ! (CHART., D. Her., p.1415, 422). Le petit Saintré, comme josne enfant, innocent et plain de honte, voult la boursse reffuser en disant : "Ma dame, je vous en remercie, ne vous desplaise." (LA SALE, J.S., 1456, 50). LE BERGIER. Mais qu'il ne vous vueille desplaire, Ne sçay quel vestu de roié, Mon bon seigneur, tout deroié, Qui tenoit ung fouet sans corde, M'a dit... (Path. D., c.1456-1469, 140). Ne vous desplaise, Mes je croy qu'il y vouldroit estre. (Pass. Auv., 1477, 211). MEHAULT. Rifflart, doulx amy debonnaire, Mais qu'i ne vous vueile desplaire, Je vous diray ma conscience. (C. Riffl., c.1480-1520, 58).

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Ne te desplaise/ne vous veuille desplaire si + sub. : Et ne vous vueille desplaire se je vous ay ceste adventure amenteue, car c'est pour raison de l'istoire de quoy je pense a traictier, de quoy j'ay dessus parlé. (ARRAS, c.1392-1393, 14). Toutes voies ne te desplaise si je te dy que tu en faiz sur tous le plus a blasmer. (CHART., Q. inv., 1422, 40).

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Ne/n'en desplaise à qqn. : Tieulx gens sont parvers Et ne scevent, ne leur desplaise, Que noblesce est (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 35). N'oncq je ne veiz -- ne leur desplaise, Sy en ay je cogneu beaucop -- Nul dont la fin n'en feust maulvaise, Se ne fust le bastard Bigot. (CHART., D. Her., p.1415, 427). Je tiens amans pour folx, ne leur desplaise, de travailler sans riens mener a chief (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 440). Ne leur desplaise [à certains seigneurs], vous n'estes de riens subgect aux lois rommaines (JUV. URS., Exort., 1458, 413). N'en desplaise a la compaignie, Pardonnés moy, c'est ma folye, A folie tiens celuy bien fol Qui pour aimer se rompt le col. (S. fol, c.1480-1490, 8). Consideré leur grant magnificence, De tant en dire je ne fus onc poureux, Et n'en desplaise a mes dames de France ! (LA VIGNE, V.N., p.1495, 170).

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A Dieu n'en desplaise : Saus vostre grace, en bonne foy, Non auray, a Dieu n'en desplaise. (P. Jouh. D.R., a.1488, 30).

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Plaise/agree ou desplaise (à qqn). "Que cela plaise ou non (à qqn)" : Viengne que advenir pourra ! Chascun a sa destinee, Soit que desplaise, ou agree (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 329). A quiconque plaise ou desplaise, Quant Vieillesse vient les gens prendre, Il couvient a elle se rendre (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 355).

b)

(A) qui qu'en desplaise/à qui qu'il doie desplaire. "Tant pis si cela fâche qqn" : Car je prouveray le contraire De fait, cui qu'il doie desplaire. (MACH., J. R. Nav., 1349, 244). Mais cilz qui ha merci, a ce où il tent, Si que Desirs à li plus ne s'apaire Si ardemment ne si desiramment, Eins amenrist et commence à retraire. Et pour ce di, cui qu'il doie desplaire, Que cilz fait miex qui d'amour goust saveure Triste, dolent, qui larmes de sanc pleure. (MACH., Bal., 1377, 559). Or soit elle morte doncques qui ne tirera a soy a toutes mains par telle et par telle voye, qui qu'en soit grevez, ne a qui qu'il en desplaise. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 13). Se je le tien, Je le froteray cy tresbien, Le grant Dieu, qu'il cy fauldra rien Quil qu'an desplaise. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 133). Et se aucun en enquiert pour savoir ce que nul ne peut ignorer, quans avons nous veu desobeir aux mandemens, enfraindre les deffenses, venir quant il leur plaist et s'en aller a qui qu'en desplaise, abandonner leurs gardes pour garder choses abandonnees sans cause, livrer les forteresces pour soy delivrer de force, au besoing faillir et soy rendre sans besoing, faire departir les compaignies et tenir compaignie a part ? (CHART., Q. inv., 1422, 59). Affin que Dieu vers eulx s'appaise, Que vous preschez publiquement, Incontinant, plaise ou non plaise, Ne me chault a qui qu'en desplaise, Nostre vraye loy haultement. (LA VIGNE, S.M., 1496, 328).
 

[D'une chose] "Déplaisant" : Item, toute mendicité, soit pour fortune ou de volenté, est un opprobre ou reproce et aussi comme naturelment triste et desplaisable et miserable et non honeste. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 307).

Rem. Ex. d'a.fr. ds T-L et GD.
 

"De manière pénible, fâcheuse" : Et ce peut chacun, sanz meffaire, Dire (...) Affin que le renom, qui sonne Desplaisamment, facent cesser Ceulx qui, par mal faire et penser, L'ont acquis (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 9). Desplaisaument : displicenter (Gloss. gallico-lat. M.M., c.1425-1450, 206). Vous vivez tout desplaisanment (...) Vous avez chose qui vous griefve. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 27).
 

A. -

"Sentiment, impression plus ou moins désagréable ou pénible que qqn ou qqc. suscite chez qqn"

1.

"Mécontentement, irritation, colère"

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Avoir desplaisance : Car homs n'est si parfais en mours, S'il est poins d'amoureuse lance, Qu'il n'ait courrous ou desplaisance S'on li raporte de sa dame Chose qui puist tourner a blame. (MACH., Voir, 1364, 710). Et n'est pas possible que on ne ait aucune ire ou desplaisance, et non mie sans cause (JUV. URS., Nescio, 1445, 471).

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Avoir desplaisance de/pour qqc. : Je ne doubtoie vraiement Fors qu'il ne vous fust a grevance Et que n'eussiez desplaisance De ce qu'il font. (Mir. roy Thierry, c.1374, 303). Li rois de Honguerie pour le desplaissance que il ot de la mort dou roi Andrieu, son frère, fist guerre à mon marit messire Charle de Tarente. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 152). Seigneurs, dist Ourseau, en nous n'a point de desplaisance pour chose que nous ayez dit ne fait, mais que dire nous voulés quelle besongne vous atant esbaÿs. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 857).

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Avoir desplaisance contre qqn : Sire, il m'a icy envoié pour vous prier et supplier très-humblement qu'il vous plaise (...) lui pardonner toute desplaisance que vous porez avoir eue contre lui. (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 56).

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Faire qqc. à/en la desplaisance de qqn. "(Faire qqc.) contre la volonté de qqn, en suscitant la colère de qqn" : Chil doi signeur, qui envis euissent ouvré ne exploitié à la desplaissance de leur cousin le conte, s'escusèrent moult bellement as chevaliers. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 146). Et, neantmoins, lesdictes deffenses non obstans, ilz avoient fait aucunes assemblées pour traictier de ladicte election ou obeissance, en la desplaisance du Roy et de monseigneur le Dauphin (FAUQ., I, 1417-1420, 61). Et puis après, le duc d'Alençon, pour bien le remunerer de toutes ses graces et biensfaiz, bailla ou offrit bailler toutes ses villes et pays ausdiz Bretons et à monseigneur Charles, contre la voulenté du roy et à sa grant desplaisance. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 189).

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Prendre desplaisance à/de qqc. "Être contrarié, mécontent, irrité...à cause de qqc." : Qant les nouvelles vinrent a Jaquemon d'Artevelle (...) si fu durement courouchiés ; et i prist si grant desplaisance que il en brisa son fait et contremanda tous ceuls que mandé avoit. (FROISS., Chron. D., p.1400, 372). ...li rois Phelippes et li dus de Normendie, ses fils (...) prissent grant desplaisance a la destruction de Saint Amant (FROISS., Chron. D., p.1400, 429). ...une assemblee que on dit avoir esté faicte de mon tres redoubté seigneur monseigneur le daulphin vostre seul et unique filz et autres voz parens dont vous avez prins desplaisance (JUV. URS., Loquar, 1440, 346). ...faictes, je vous requier, bonne chere, et vous monstrez joyeuse ; et ne prenez ne desplaisance ne tristece en ce que je vous veil declarer. (C.N.N., c.1456-1467, 561).

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Prendre desplaisance de + inf. : Car la premiere année, avant qu'elle fut expirée, print desplaisance de demourer a l'ostel en oysiveté et d'y tenir mesnage en la maniere qu'il convient a ceulx qui y sont lyez, se oda et tanna, ayant si grand regret a son aultre mestier de navyeur qu'il luy sembloit plus aisié et legier a maintenir que celuy qu'il avoit si voluntiers emprins a gouverner. (C.N.N., c.1456-1467, 558).

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Prendre qqc. à/en desplaisance

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"Prendre qqc. en mauvaise part, être fâché à cause de qqc." : Mon très redoubté signeur, ne voelliés mies prendre en desplaissance le mesage que il me convient faire, car, chiers sires, c'est de force que je sui venus si avant. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 103). ...[Godefrois de Harcourt] avoit pris ce que on l'avoit escachiet hors de France et bani, en grande ingratitude et desplaisance. Et proposoit que, par envie, fraude et mauvesté, on li avoit fait ce blame (FROISS., Chron. D., p.1400, 673). ...combien que sa volunté fust plainement deliberée et resolue de soy retraire et revenir a son dit premier mestier, toutesfoiz le [celoit] il a sa femme, doubtant qu'el ne le print a desplaisance (C.N.N., c.1456-1467, 559). Sire, monseigneur de Bourgongne vous fait supplier le plus humblement que faire peut que ne prenez à desplaisance, si présentement et autreffois il vous requiert et a requis de grâce pour monsieur d'Alençon (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 469). Jhesus, m'amour et ma plaisance, Ne prenés pas en desplaisance Ma seule joye, si vous touche. (Pass. Auv., 1477, 152).

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"Trouver pénible qqc." : ...il ne prendoit point la prison a agreable, mais a grant desplaisance (FROISS., Chron. D., p.1400, 800).

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[D'une chose] Estre à/en la desplaisance de qqn. "Être source de mécontentement, de colère pour qqn" : Mais je vous requier qu'il vous plaise a moy dire la cause pourquoy vous avez indignacion contre monseigneur mon mary, car je suiz toute seure qu'il ne fist oncques rien, la ou il ne moy l'ayons peu savoir, qui par raison peust estre a vostre desplaisance. (ARRAS, c.1392-1393, 209). De tels rencontres et de tels hustins i avenoient souvent (...) Et ce estoit grandement en la desplaisance le duch de Normendie et des signeurs de France. (FROISS., Chron. D., p.1400, 666). ...se aucune chose y avoit qui peut ou deust estre ou feust a vostre desplaisance (JUV. URS., Verba, 1452, 187). ..."mon seigneur, se par joieuseté j'ay fait chose qui a vostre desplaisance soit, veulliez le moy pardonner..." (LA SALE, J.S., 1456, 287).

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Tourner/venir à desplaisance à qqn : Si luy vindrent à très grand desplaisance ces nouvelles, car il luy fut vis qu'il en receupvroit blasmes (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 218). ...ce venoit et tournoit a ces barons et chevaliers de Gascongne, a trop grande desplaisance, et maudisoient l'orgoel de France (FROISS., Chron. D., p.1400, 622).

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[Dans une tournure impers.] : ...biau cousin, parlez hardiement vostre parolle ; il ne me tourne à nul desplaisance, mais à plaisir (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 234). Il me vient à grant desplaissance (...) quant mon signeur le roi me herie (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 133). Qant il vei et entendi que les François cevauçoient et ardoient le pais, se li tourna a grant desplaisance, et monta a cheval et fist monter ses honmes et issi de Maubuege et vint a Pons sus Sambre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 380).

2.

"Dégoût, répugnance, aversion" : ...il [celui qui pratique un vice] ne peut guerir fors par avoir en desplaisance ; et il ne peut tant comme il ait tele volenté et tel opinion corrumpu. Et par aventure, entent Aristote que c'est impossible selon nature que il en guerisse. Et selon verité, il n'en peut guerir senz l'aide especial de Dieu. (ORESME, E.A.C., c.1370, 388).

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Desplaisance de + inf. : Par avanture pourras tu estre meu en abhomination de ta vie, a l'exemple d'autres qui sont mors de leur propre main par desplaisance de vivre. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 98).

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Prendre desplaisance à qqn. "Prendre qqn en aversion" : A ce prophete [Jean-Baptiste], qui penitance Preschoit en vie virtüeuse, Elle [Hérodiade] prist si grant desplaisance, Pour ce qu'est putain luxurieuse, Aultaine et malicïeuse, Que luy a fait coupper la teste. (Pass. Auv., 1477, 110).

3.

"Chagrin, peine, douleur, affliction" : Et des trois choses fugibles et contraires une est mal, lait et deshonneste ; l'autre est mal nuysible ou domageable et l'autre est mal triste ou tristece et desplaisance. (ORESME, E.A., c.1370, 153). ...lors fu l'arbre coupé Dont (...) le soleil noircy de desplaisance (Mir. Berthe, c.1373, 253). N'il n'est desplaisence Que j'aie ou grevance En ceste souffrance, Ains me plaist tant, sanz doubtance, Que de joie me repart. (MACH., Les lays, 1377, 391). Assez perçoy que consirer Il [le marquis] ne s'en puet [d'épouser Griseldis] (...) Maiz ja maiz un seul mouvement Ne un seul semblant de tristece Il n'y trouvast, maiz que lÿece Et vraye amour continüelle ; Et s'il l'a huy trouvee tele, Encor l'a meilleur l'andemain, Qu'adez amende en souverain Maintieng, et en obeïssance, Comme s'onques n'eust desplaisance Eü puis que fu espousee. (Gris., 1395, 70). ...mesires Gautiers de Manni (...) avoit celle painne et desplaisance que il estoit pris et mis en prison en Chastellet (FROISS., Chron. D., p.1400, 756). Haa, mere, jadiz habondant et plantureuse de prosperité et ores angoisseuse et triste du declin de ta lignee, je reçoy bien en gré ta correction et cognois que tes plaintes ne sont point desraisonnables ne sans cause, maiz trop m'est amere desplaisance que j'aye de ce meschief la perte et le reproche ensemble et que m'en doiez en riens tenir suspect quant d'autruy coulpe je porte la tresaspre penitance. (CHART., Q. inv., 1422, 20). Et se le fait estoit injurieux et detestable de soy, la condition des faiseurs aggravoit l'amertume de la desplaisance (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 144).

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[Dans le langage amoureux] : ...Ou chemin de desplaisance Me voi souvent nuit et jour, Douls amis, et pour t'amour, Ne je n'ai a riens plaisance. (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 142). S'il avient que parler a elle Ne puissiez, trop arez doulour, Ou, s'il ne plaisoit a la belle Vostre accointance par nul tour, Vous mourriëz de desplaisance. (Cent ball. R., c.1388-1396, 147). ...mieulx me vault loingtain de vous languir, S'il ne vous plaist me donner allegence, Que tous les jours veoir ma desplaisance Devant mes yeulx, et ma dure destresse (GARENC., Poésies N., 1400-1415, 21). Hellas ! nul n'est de riens tant seur, Que je suis de vivre en langueur Et en toute desplaisance, Dedans l'abisme de malheur. (Rond. poés. XVe s. R., c.1400-1500, 132). Car le conseil de Loyauté feray, Que garderay pres de moy en tous lieux : Vostre toujours soye, jennes ou vieulx, Priant a Dieu, ma seule desirance, Qu'il vous envoit, s'avoir ne povez mieulx, Autant de bien que j'ay de desplaisance. (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 29). De riens ne sert a cueur en desplaisance, Chanter, danser, n'aucun esbatement (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 312).

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Loc. adj. [Sur le modèle de la loc. de plaisance] De desplaisance : "...Escript dedans ung batel de desplaisance sur la riviere de merencolie." (Cleriadus Z., c.1440-1444, 183).

Rem. Bateau de desplaisance, sens fig., v. bateau de plaisance, GAY I, 126a.

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Avoir desplaisance de qqc. : Et dist l'ystoire et la vraye cronique, que je tien estre veritable, qu'elle scavoit bien la doulour qui lui approuchoit, et quant de moy [Mélusine] je le croy fermement. Mais ses gens ne pensoient pas a cela, mais pensoient que ce feust pour la desplaisance qu'elle eust de ce que Gieffroy avoit ars son frere et les moynes et pour le courroux qu'elle savoit que Remond en avoit pris. (ARRAS, c.1392-1393, 254). Nouvelles ont couru en France Par mains lieux que j'estoye mort ; Dont avoient peu desplaisance Aucuns qui me hayent a tort (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 132). Les aucuns avoient desplaisance De mon courroux quant le veoient, Et les autres prenoient plaisance, En le lisant ilz s'en ryoient, Les autres au prince disoient De moy du bien plus qu'i n'avoit (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 209). Et sont telz melancolieux souuent degectez de vne meschante tristesse et ont paour sans cause et sont souuent si tristes que se tu leur demandes pour quoy ilz sont tristes et de quoy ilz se deulent, ou de quoy ilz ont paour, ou de quoy ilz ont desplaisance, ilz ne sceuent que respondre et ne sceuent quilz ont. (CIB., p.1451, 219). [Le coeur de Villon] : Force n'ay plus, substance ne liqueur, Quant je te voy retrait ainsi seulet, Com povre chien tapi en reculet. - Pour quoy est ce ? - Par ta folle plaisance. - Que t'en chault il ? - J'en ay la desplaisance. - Laisse m'en paix ! - Pour quoy ? - G'y penseray. - Quant sera ce ? - Quant seray hors d'enfance. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 70). Pareillement recite Stace, en son livre de Thebes, de deux freres qui, par avarice d'avoir le royaume de Thebes, eurent guerre l'un contre l'autre, dont le pere eut telle desplaisance que lui-mesmes se creva les yeulx (BUEIL, I, 1461-1466, 129).

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Mettre qqn en desplaisance. "Causer du chagrin, de l'affliction à qqn" : "...tu avras par ton pervers oultraige et mauvais murdre mis en trouble et en desplaisance maint vaillant preudhomme, dont c'est grant pitié !" (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 175).

B. -

P. méton.

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"Action hostile, malveillante" : ...lesdictes parties remettent, quittent et delaissent de bon cuer toutes injures, rancunes et desplaisances, tant pour euls comme pour leurs ministres, gens et adherens (Trés. Reth. S.L., t.2, 1337, 41). Tout chil signeur desfiierent le duch de Braibant sus un jour et a une fois, et entrerent en son pais au costé deviers le Hasbain et l'ardirent, et vinrent jusques a Hanut, et demorerent deus jours. Celle desplaisance et ce contraire fist faire li rois de France au duch de Braibant (FROISS., Chron. D., p.1400, 200). ...et cessent et soient sopies du tout tous mouvemens, desplésances, divisions, descords et dissencions qu'ilz ont et ont peu et povoient avoir l'un contre l'autre (Ch. VI, D., t.1, 1402, 222).

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Acte de desplaisance : ...li dus d'Ango (...) desiroit moult que la guerre fust renouvelée, ensi que cilz qui ne pooit amer les Englès ne ne fist onques, pour aucuns actes de desplaisances que dou temps passet li avoient fais. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 92).

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"Situation pénible et douloureuse" : Mais plus y suis et moins ay de puissance, Et suis de touz escharnis et rusez ; Dont puet venir sur moy tel desplaisance ? Plus me voit on, tant suis je moins prisiez. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 124). Et dea, veés cy grant desplaisance ! Et que ne guarissés vous ce pouvre ? (Pass. Auv., 1477, 160).

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"Impression désagréable" : ...et les sons, au contraire, qui sont d'autre mesure ne peuent estre d'accord ne convenir ensamble, ains perturbent l'oÿe et lui font desplaisance (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 66).

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Au plur. "Épreuves" : ...pour me donner aucune consolacion es peines, miseres, tribulacions et desplaisances ou je suis (JUV. URS., Aud. illos, 1432, 27). J'ay bien oÿ que aucunes desplaisances amours leur ont donné pour les essaier, mais ce n'estoient pas yres se ilz n'estoient ferus d'autre mal que d'amours. (LA SALE, J.S., 1456, 18). La ne sont aulcunes tristesses, La ne sont desplaisances vaynes (LA VIGNE, S.M., 1496, 421).
 

A. -

[D'une pers.] "Qui subit un désagrément, fâché, mécontent, affligé" : Or la lisez S'il vous plaist, afin que disez De bouche, ou au moins escripsez, Laquele plus triste eslisez De quatre amantes, Dames belles, bonnes, savantes, Qui sont tristes et desplaisantes Et de leur debat requerantes Vostre sentence. (CHART., L. Dames, 1416, 303). ...et lors comme impatient et desplaisant [Rollon] rassembla gens comme devant et fist de rechief malx merveilleux. (JUV. URS., T. crest., c.1446, 63). ...de dire telz choses le roy pourroit estre tres mal content, courroucé et desplaisant (JUV. URS., Loquar, 1440, 365). ...tout le couvent en est tres desplaisant et couroucié (LA SALE, J.S., 1456, 285). Madame, si trescourroucée et si desplaisante que plus ne povoit, demanda au musnier... (C.N.N., c.1456-1467, 44). ...a pou que le cueur ne luy faillit, tant fut marrye et desplaisante (C.N.N., c.1456-1467, 133). ...son mary estoit bien esbahy et desplaisant ; si ne savoit que faire ne que dire. (C.N.N., c.1456-1467, 134). Gerard, desja ung peu adverty de ceste maudicte adventure, plus desplaisant que [si] tout le monde fut mort (...) respondit... (C.N.N., c.1456-1467, 166). ...j'ay bien cause d'estre mal content et desplaisant (C.N.N., c.1456-1467, 231). La pouvre fille ne savoit que dire, tant estoit honteuse et desplaisante (C.N.N., c.1456-1467, 500). S'elle fut dolente et desplaisant[e], ja n'est mestier d'en faire enqueste (C.N.N., c.1456-1467, 570). Les dames sceurent assez tost le departement de Jason. Si en furent moult desplaisantes et fort desolees, et leur anuyoit de voir aux Gregois faire leurs apprestes, dont se plaindirent l'une a l'autre (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 175). Seigneurs, par tout Jherusalem On dit qu'estes fort desplaisans Et tristes, contre moy disans Que j'ay mespris et fait abus Au seveliment de Jhesus. (Pass. Auv., 1477, 267).

Rem. Myst. process. Lille K., t.1, a.1485, 7/164 ; TARDIF, Facéties Pogge D.H.-P., c.1490, gloss.

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Desplaisant de qqc. "Fâché, mécontent de qqc." : Ladicte dame Françoise, très déplaisante de tout son coeur de la cruelle occision et inhumaine mort ensuivie en la personne dudict feu monseigneur Gilles (Cartul. Laval B., t.5, 1350, 88). Dont les gens de justice du Conseil du Roy et de monseigneur de Bourgongne et les notables bourgois de Paris furent moult courouciez et desplaisans de ladicte commocion et de tout ce qui en estoit advenu (FAUQ., I, 1417-1420, 152). ...et estoyt [le roi] tres doulant et desplaisant des manieres que il veoit tenir a aucuns qui estoyent a l'environ de luy (JUV. URS., T. rever., 1433, 59). Et il soit ainsi que puis nagaires lesdiz compaignons, mieulx advertiz que paravant n'ont esté et, comme il est vraysemblable, desplaisans de leur meffait (Chancell. Henri VI, L., t.2, 1434, 273). ...elle ne povoit aller [rejoindre son ami] si tost qu'elle eust bien voulu, a cause de son mary qui les destournoit, dont elle estoit desplaisante (C.N.N., c.1456-1467, 268). ...Fortune le voult, qui ennemye et desplaisante estoit de leur bonne chevance (C.N.N., c.1456-1467, 418). Scipion l'Auffrican fut desplaisant de ce qu'il avoit esté aucteur de celle chose (MAMEROT, Romuleon D., 1466, 22). Environ ce temps, y ot ung nommé Charles de Meleun, homme d'armes de la compaignie de monseigneur l'admiral, lequel de Meleun estoit cappitaine de Usson en Auvergne, qui avoit la garde de par le roy du seigneur du Lau sur sa vie audit lieu de Husson, dont il eschappa. De quoy le roy fut fort desplaisant et pour ledit cas fist constituer prisonnier ledit de Meleun au chasteau de Loches, auquel lieu et pour icellui cas fut decapité. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 207). Et commença l'evesque de Constance a prendre la parolle (...), disant que "luy et les aultres qui la estoient estoient bien esbaÿs du daulphin (...). C'est sauvaige chose d'avoir telle crainte sans fondement (...). N'y a celuy qui ne le vueille servir ne qui osast ymaginer de luy fere desplaisir. Ilz ne quierent et ne querroient voulentiers que l'appaisement de ceste matere [qui] estoit bien entre eulx pour recommandee, et n'y avoit celuy qui n'en fust bien desplaisant..." (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 48). ...ce que ledit Mynault ne voult faire, disant qu'il estoit malade et ne povoit aller audit voyage, dont ledit suppliant fut fort desplaisant. (Doc. Poitou G., t.12, 1480, 378). Mais nous avons esté advertis que nostredict pere et cousin n'y a voulu et n'y veult entendre, dont nous sommes trés desplaisant. (Lettres Ch. VIII, P., t.1, 1485, 81). Une chose ont-ilz assez honneste, selon leur mauvaistié : car à la personne de leur prince ne toucheroient-ilz jamais, et les bourgeois et les notables sont très bonnes gens et très desplaisans de la follie du peuple. (COMM., I, 1489-1491, 120).

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Desplaisant de + inf. "Fâché de" : Le prieur, desplaisant d'estre empesché a ce coup par cest yvroigne, respond... (C.N.N., c.1456-1467, 60).

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Desplaisant que. "Fâché de ce que" : ...la très belle et bonne damoiselle, dont suis desplaisant que n'ose nommer... (LA SALE, Sale D., 1451, 135). ...elle luy dist qu'elle estoit trop desplaisante qu'il estoit si petitement fourny de cela que vous savez (C.N.N., c.1456-1467, 471).

B. -

[D'une pers. ou d'une chose] "Qui déplaît, qui apporte un désagrément, qui est désagréable, déplaisant" : ...l'usage de ferme vertu est enlaidy et desplaisant par inactrempance. (FOUL., Policrat. B., I, 1372, 112). Certes, vous ne pourriez penser la grant repentence et desplaisant pensee qui ou cuer lui en demeure. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 118). De tant plus que Dieu et Nature Ont fait plaisir d'amours plus hault, Tant plus aspre en est la pointure Et plus desplaisant le deffault. (CHART., B. Dame, 1424, 342). En ceste dolente et triste pensee, qui tousjours se presente a mon cueur et m'acompaigne au lever et au couchier, dont lez nuys me sont longues, et ma vie ennuieuse, ay ja par long temps travaillié et foullé mon petit entendement, qui tant est surprins et environné de desplaisans frenesies, que je ne le puis exploicter a chose dont me vienge liesse ne confort. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 3). Et quelles exactions sont aujourduy desplaisantes et desraisonnables (JUV. URS., Nescio, 1445, 510). ...ains passa la sa desplaissante vye et y finant ses darrains jours. (LA SALE, Sale D., 1451, 257). ...elle cheut en une desplaisante et dangereuse maladie que communement l'on appelle broches. (C.N.N., c.1456-1467, 32). ...la pouvre gentil femme n'eut plus cueur, puissance ne vouloir de soustenir son fardeau desplaisant (C.N.N., c.1456-1467, 125).

-

Desplaisant à qqn (en partic. à Dieu) : ..quant on envoie prier celui qui est desplaisant au Seigneur (JEAN GOLEIN, Rational B.D., c.1370-1372, 265). ...ceste parolle et superscripcion qui de nouvel a este trouvee des clercs par flacterie, c'est assavoir tresredoubte, est fort desplaisant a Dieu et a preudommes subgiez. Quel merveille ! car redoubte emporte tirannie. Bien sont contraires en sentence serenissimo et metuentissimo, c'est assavoir tresdebonnayre et tresredoubte. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 163). Et dit le dit Gervaise qu'il creoit que ce soit par aucuns meffaiz secrez au monde et desplaisans a Dieu pourquoy il les punist si secretement en ces miseres que nulz n'en a congnoissance fors lui. (ARRAS, c.1392-1393, 4). Mais l'orgueil de ces habiz dessusdiz fait un aultre oultrage, certes moult desplaisant a dieu a qui y vise, c'est le harnois que, assez en y a font, quant sont aux compaignies, aux nopces ou aultres assemblees de femmes, d'aler l'une devant l'aultre. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 160). Disoit en oultre que lesdictes lettres, en aucuns poins, estoient desplaisans au Roy (FAUQ., I, 1417-1420, 292). ...car c'est une chose moult desplaisant a Dieu (JUV. URS., T. rever., 1433, 80). Et quant le chevalier eust bien penssé a ces grans delis mondains, qui trestant estoient desplaisans a Jhesucrist nostre sauveur qui l'avoit de honneur tant bienheuré (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 97). Nicodemus, je pressuppose Que nous ne facions nulle chose Que desplaisante soit a Dieu, De vouloir que ce corps [de Jésus] reppose En terre qu'est si villain lieu ? (Pass. Auv., 1477, 259). Le roy de Castille estoit laid, et ses habillemens desplaisans aux François qui s'en mocquoyent. (COMM., I, 1489-1491, 138).

V. aussi déplaire
 

A. -

"Sentiment, impression plus ou moins désagréable ou pénible que qqn ou qqc. suscite chez qqn"

1.

"Contrariété, mécontentement, colère, ressentiment" : ...celles que vous avez cy nommées ne sont pas a comparer en beauté ne aultrement a madame, a qui vous fer[i]ez mortel desplaisir s'elle savoit vostre desordonné vouloir. (C.N.N., c.1456-1467, 81). Quant le roy eut veü ces lettres que ledict duc de Bourgongne luy avoit escript, il en fut fort joyeux pour la raison que avez oÿe dessus et aussi que les choses longues luy ennuyoient ; et luy feïst responce ; et envoya povoir à aucuns qui estoient à Amyens pour entrer en une trève, et si en feït deux ou trois de quatre ou cinq jours. Et, à la fin finalle, si en feït une d'ung an, comme il me semble, dont le connestable, conte de Sainct Pol, monstroit signe de desplaisir (COMM., I, 1489-1491, 186). Allez la, par grant desplaisir, Rompre, desmolir et saisir [une chapelle]. (LA VIGNE, S.M., 1496, 436).

-

Desplaisir de qqc. : Ce fait, fu dit par le president de la Court qu'elle n'avoit point desplaisir de ce qu'estoit proposé bien et notablement, et qu'elle verroit le mandement du Roy (BAYE, II, 1411-1417, 263). O devot peuple crestien, toutes fois que tu senz en toy desplaisir de ton estat, que tu doubtes la mort, que tu as horreur des peines d'enfer, saiches de certain que c'est le son du Saint Esperit qui hurte a ton huis pour y entrer. (GERS., Pent., p.1389, 76). La IIJe consideracion si est sur le fait de la police, ou maniere de conduire les choses, tant au regard des aides que aultrement, que Dieu scet quelles exactions font vos gens sur le peuple, et ont plus de desplaisir de telles mengeries que du principal : il y aura une povre personne qui sera a IIIJ on a VJ blans de taille, se ung sergent la vient executer il fault que il ait IIIJ s. p. . (JUV. URS., Verba, 1452, 403).

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Faire qqc. au desplaisir de qqn. "Faire qqc. de façon à susciter l'irritation, la colère de qqn" : ...pour réduire à nostre obéyssance aucuns de ceulx (...) qui (...) avoient (...) fait et commiz plusieurs entreprises à nostre grant desplaisir. (Ch. VI, D., t.1, 1412, 350). Et en ceste façon monseigneur Charles fut gaigné et print ledict partaige de Guyenne, au grand desplaisir du duc de Bourgongne et de ses embassadeurs, qui estoient sur le lieu. (COMM., I, 1489-1491, 171).

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"Faire qqc. contre le gré de qqn" : ...[Le gentilhomme] trop mieulx vouloit avoir le bergier a beau frere, au gré de sa seur, que ung aultre bien grand maistre au desplaisir d'elle. (C.N.N., c.1456-1467, 361).

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Prendre qqc. à desplaisir. "Être contrarié, irrité, fâché contre qqn" : Lesquelles en le embrachant tres familierement lui dirent : "Ne pren pas en desplaisir, jovenceau, nostre venue..." (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 85). Le duc de Braibant (...) prist (...) en courroux et en desplaisirs les plaintes du peuple, et dist qu'il y pouverroit de remede. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 161). Lequel prist ceste condempnacion en sy tresgrant desplaisir et indignacion, qu'il fut grant temps qu'il ne voulloit habiter en ville ne entre gens (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 40). ...de quoy ledit Voyaul fut joyeulx, car il ne savoit où se retirer, tant pour ce qu'il estoit desja tard que aussi qu'il ne fust congneu d'aulcuns qui luy eussent poeu faire quelque desplaisir, car, comme dit est, il avoit esté menassé par ledit admiral que, s'il le trouvoit, qu'il le feroit noyer. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 147).

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Prendre desplaisir en/de qqc. : ...et vous pri tant comme je puis que ne me faciez plus telz semblans ne disiez ces parolles, car en bonne foy je y prendroye grant desplaisir. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 180). ...nous prenons très grant desplaisir ès manières que vous (...) avez tenues et tenez en ceste matiére. (Ch. VI, D., t.1, 1411, 342). Et pour ce, mon ami, que ce peché est si tres deshonneste, le vray amoreux, comme j'ay dit, pour doubte que sa dame ne en preyne desplaisir, pour acquerir sa grace, a tout pouoir le fuit. (LA SALE, J.S., 1456, 28). Madame, qui desplaisir prenoit de sa compaignie et en toutes ses parolles, lui dist : "Sçavez vous autre chansson chanter que ceste ?" (LA SALE, J.S., 1456, 273).

-

Se tenir à desplaisir. "Être contrarié" : Et Maguelonne (...) dist : "Ma chiere seure, je vous prie que ne vous tenés a desplaisir ; car je le dis de bon cueur et de bonne voulenté ; et plaise vous que nous changons de robes." (Belle Maguel. C., 1453, 38).

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[D'un animal] Prendre desplaisir à + inf. "Avoir de la répugnance à" : De la char du lievre ne doit il point donner a ses chienz, quar elle est festueuse viande et les fet vomir, et y prenent si grant desplaisir a le vomir qu'ilz n'ayment mie tant a le chascier une autre foiz. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 226).

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[D'une chose] Tourner à/ au desplaisir de qqn. "Contrarier, mécontenter qqn" : Et de cestui fait je ne vous sauroye plus que dire, car nous ne savons entre nous tous adviser que nous eussions oncques fait chose qui peust tourner a vostre desplaisir. (ARRAS, c.1392-1393, 211). Madame, dist le chevalier, par ma foy il me peseroit moult se je disoie ou faisoie chose qui vous tournast a desplaisir (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 352).

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[Formule de politesse, dans une tournure impers.] Ne vous soit en desplaisir : Vous savez que nous femmes avons les cuers tendres et piteux aux choses qui sont par nous amees. Si ne vous soit en desplaisir, car je suis toute reconfortee esperant que Dieu vous ramenra a tresgrant joye. (LA SALE, J.S., 1456, 96). Madame, qui moult le prie de seoir, ne le puet faire seoir, disant : "Ma dame, ne vous soit a desplaisir, je tiendray compaignie au maistre d'ostel, et pour ceste foiz lui monstreray le chemin..." (LA SALE, J.S., 1456, 249).

-

Prov. Il n'est plaisir que desplaisir ne rue bas en peu de temps : Il n'est plesir Que desplesir Ne rue bas en peu de temps (Pass. Auv., 1477, 110).

2.

"Chagrin, tristesse, sentiment d'insatisfaction" : Mais il n'a pas tristece ne desplaisir ne ne se repent pas de ce que il a fait, car il a fait son devoir. (ORESME, E.A.C., c.1370, 151). O devot peuple crestien, toutes fois que tu senz en toy desplaisir de ton estat, que tu doubtes la mort, que tu as horreur des peines d'enfer, saiches de certain que c'est le son du Saint Esperit qui hurte a ton huis pour y entrer. (GERS., Pent., p.1389, 76). Et si leur donne Le hardement et la voulenté bonne Qui par honneur croist en eulx et foisonne. Mais les gaiges dont il les guerredonne A son loisir, C'est de lever un jour, l'autre gesir, Huy de joye, demain de desplaisir, Adés d'espoir, adés d'ardant desir Tout a son vueil (CHART., D. Fort., 1412-1413, 161). "...Mais, s'il vous plaist, pour la chose abregier Dittes comment, Pour quel raison ne par quel mouvement Vous maintenez a vostre entendement Qu'il y a plus plaisance que tourment." "Je vous diray," Dist il tantost, "et ja n'en mentiray. Et si sachiez que maint desplaisir ay, Et maint ennuy que ja ne rediray, Pour amours pris..." (CHART., D. Fort., 1412-1413, 165). Trop long temps vous voy sommeillier, Mon cueur, en dueil et desplaisir (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 70). En son accoustumé desplaisir, après ceste nouvelle offrande, se va coucher ce trespaillard jaloux [L'homme a fait une offrande au diable] (C.N.N., c.1456-1467, 86). ...vous estes le seul homme en ce monde (...) de qui plus près me toucheroit l'ennuy et le desplaisir (C.N.N., c.1456-1467, 231). ...quand on s'endort en aucun desplaisir ou melencolie, au reveiller c'est ce qui vient premier a la personne (C.N.N., c.1456-1467, 366). Et, pour vous desmouvoir, se aucune voullenté en avez, vous vueil dire (...) aucunes des imperfections, doubtes et corrupcions qui se font à la court, et meismement des envyes, merencollies et desplaisirs qu'on y prent, et les causes pourquoy (BUEIL, I, 1461-1466, 46). Et, quant il vit son frere mort, il eut si grant desplaisir qu'il ne sçavoit comment se vengier synon sur lui-mesmes. (BUEIL, I, 1461-1466, 126). Car ilz ensievent de legier les mouvemens de yre ou de tristresse, de douleur et desplaisir ou de joye et liesse, de amour ou de hayne et de semblables passions, sans user de discretion et de moderee attemprance quant telz mouvemens leur surviennent, en delaissant par ces moyens le droit chemin de equité, de verité, de justice et de raison. (FILLASTRE, Traité Conseil H., c.1472-1473, 195). Minos fut en ce temps souverain astrologien, lequel fut moult aprecié, mais il ne vesquit gueres et mourut de peste ou de fievre aguë, ou voyage que fist Paris en Sitharée, quant il print Helene, comme dient aucuns, et fut par desplaisir de ce que Paris ne voulut croire lui et autres et qu'il le veoit desdié à tout lubricité et violence. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 30 v°).

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Desplaisir du coeur. "Désespoir" : Quant (...) il congnut qu'il avoit tué son frere et fait mourir sa dame, qu'il aymoit autant que soy meismes, il entra en si grant frenesie et desplaisir de cueur que il se desespera et se tua lui-meismes. (BUEIL, I, 1461-1466, 127).

3.

"Remords" : Excuse tousjours l'innocent, Si tu veulx faire a Dieu plaisir. Des mauvais peulx condamner cent, Sans conscience ou desplaisir. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 63).

B. -

P. méton. [Au sing. et au plur.] "Ce qui contrarie, irrite, offense..."

1.

"Parole qui offense" : Mes, par Dieu, ma commere, il est bien dompté, Dieu mercy, car il ameroit mieulx s'estre rompu ung bratz que avoir pensé a me faire ou dire desplaisir. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 20). Lors le dit Pierre qui avoit fort la dent sur le dit suppliant, quant aucun venoit devers eulx demander apres [l. aprés] aucunes gens, ruoit apres [l. aprés] iceulx plateaulx ou autres choses, en leur disant desplaisir. (Arch. Nord, 1439, B 1682, f° 40, IGLF). Jehan de Fer respondit qui [qu'il] n'avoit dit aucun desplaisir de sa dicte fille et que s'il luy avoit dit aucunes injures qu'elle les recitast et il estoit pres de l'amender. (Arch. Nord, 1475, B 1695, f° 85, IGLF). Il a menti maulvaisement Parmy sa gorge diffamee, Car il a la noise entamee Et m'a tant dit de desplaisir Que point n'en auriez de plaisir, Car, si vous le saviez bien, Il n'en portera rien du mien, Par Dieu, que je ne le pugnisse. (Sav. serg. D.L., c.1480-1490, 33).

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"Parole pour taquiner, moquerie" : Il advint avant cellui temps, Q'ung Prouvenceau par une nuit Par trop lëesse et par deduit Lui dit ung simple desplaisir ; Et cil pour ce le vault ferir (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 81).

2.

"Action hostile" : ...aucunefois ou temps passé par l'instigacion de l'ennemi, ont esté meuz aucuns desplaisirs, descors et dissencions entre aucuns grans seigneurs du lignaige du Roy et prouchains de son sang. (Ch. VI, D., t.1, 1402, 229).

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"Désagréments, ennuis, dommages" : Car, quant l'estoille comee appert, l'en croit que il doie venir griefs et desplaisirs. (FOUL., Policrat. B., II, 1372, 178). ...et par especial pourveez bien et diligemment au fait de nostredicte ville, en faisant qu'elle soit et demeure tousjours en nostre bonne et vraye obeyssance, en telle maniere que autre n'y ait auctorité, fors nous à qui seul elle apartient, et que autre dommage ou desplaisir ne puisse venir à nous ne à nostredicte ville, ainsy comme de ces choses nous en avons en vous la confience. (BAYE, I, 1400-1410, 250). ...en cest office se adversité, desplaisir ou contrarieté vous seurvient pour bien servir ayez pacience et vous confortez (JUV. URS., Nescio, 1445, 444). Sire, dist la pucelle, la vostre bonne mercy, mais vous ne devez point avoir merveilles se je suis doulente, veu que desplaisirs et tribulacions me surviennent de touts pars. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 102).

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"Défaite" : Et certes les deux chevalliers estoient si recommandez et aymez que les amys, bienveuillans et serviteurs de chascun d'eulx desiroient la bataille achevée, sans la foulle ou desplaisir de l'ung des deux, comme il advint. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 184).

-

Faire (...) desplaisir(s) à qqn. "Causer du désagrément, des ennuis à qqn" : ...[il] dist à lui [Perrin] et à autres dessus dis qu'il avoit veu passer par davant ledit hostel un sergent du roy nommé Jehan de Verberie, lequel, ou temps passé, avoit fait plusieurs injures et desplaisirs audit Thiebaut, leur maistre (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 181). ...il n'a pas en oubli mis Les desplaisirs, que on li ot fait. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 60). ...et aussi que tous iceulx seigneurs (...), qui ont servy mondit seigneur et mesdiz seigneurs, demeurent en sa bonne grace et soient remis en leurs terres, estas et offices, et que pour chose qu'ils ayent fait, ils n'ayent pour ce mal, foule, desplaisir ne dommage en aucune manière (ESCOUCHY, Chron. B., t.3, Pièces justif., 1440-1461, 23). M'amye, ne vous desconfortez ja, vous estes arrivée en bon hostel, si Dieu plaist, et n'ayez doubte, on ne vous y fera ja desplaisir (C.N.N., c.1456-1467, 340). ...qui l'oyoit, celle qui l'a trompé ne seroit pas seurement en ce monde, tant luy cuide et bien luy veult faire desplaisir (C.N.N., c.1456-1467, 158).

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"Faire du tort à qqn" : J'ay eu despieça suspicion que nostre curé vous feist desplaisir, et le vous ay celé jusques ores que j'en ay eu la vraie experience. [Le serviteur a acquis la preuve de la liaison adultère de la femme de son maître] (C.N.N., c.1456-1467, 494).

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"Infliger des dommages (militaires)" : : Se le conte d'Armignac avoit sus les champs, en son obeissance, tous ces compaignons (...) pourroient les Armignacs (...) faire ung grant desplaisier au conte de Foix. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 140). Et fist [Bruiant] depuis maint desplaisirs aux chevaliers du Francq Palais (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 170). "Bruiant, Bruiant, tu as fait mains desplaisirs et oultrages a l'encontre du tresexcellent roy Perceforest et de ses chevaliers que tu as occis..." (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 224). Et se se n'estoit la condicion de vos ennemis, qui ne se ayment pas eulx mesmes et sont de mauvaise nature, je diroye, se ilz descendoient, que vostre clemence les restraindroit fort de leurs voulentés et n'en seroient pas si oultrecuidés a fere desplaisir a vous ne a vostre royaume. (JUV. URS., Verba, 1452, 236). ...car tout le monde yroit maintenant au pillaige, et vous ne scavés quelles gens il y a dedens la ville, qui nous pourroient faire quelque desplaisir ou quelque oultraige. (BUEIL, I, 1461-1466, 91). Si s'adresserent à lui une après-disnée et lui commença à dire le Jouvencel en ceste manière : "Vray est que nous avons cy près de nous ceulx d'Escallon qui nous font beaucoup de desplaisir et destourbier..." (BUEIL, I, 1461-1466, 114).

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"Faire un mauvais coup" : Sus les murs anuyt, sans mesprandre, Ay fait le guet toute la nuyt ; Mes nul ne pourroit pas comprandre Comment Anglois ont fait de bruit. Les ay veuz aller et venir Toute la nuyt a grandes tourbes. Sy pensent quelque desplaisir Nous faire, ou donner des coups orbes. Dame, je ne say de leurs forbes Ne aussi leurs intencions ; Mes se François ne les destorbes, Je croy que des maulx nous feront. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 492).

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"Faire du mal, nuire à qqn, faire souffrir qqn" : ...il m'a fait tant de contraires et de grans desplaisirs que je le doy bien haïr jusques à la mort. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 16). Amis, va moy tantost querir Devers ta dame mon chier filz, Pour en faire ainsi que je fiz (...) [Pour le lui enlever] LE SERGENT DU MARQUIS. Sire, je doubte grandement A lui faire tel desplaisir ; Maiz puis qu'il vous vient a plaisir, J'en feray a vostre ordennance (Gris., 1395, 65). [Les barons] luy vouloient coupeir le chief. Maiz Ogier, quant le cognut, sy dist a eulx : "Barons, ne faittez point de desplaisir a cestuy paien, car il est mon ami..." (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 155). ...Cesar deffendist que on ne pillast les temples, pareillement Pompee, que on ne feist desplaisir a ceulx qui les gardoient (JUV. URS., Verba, 1452, 250). A l'ouvrir la chambre, le clerc la vit armée [sa dame] ; si cuida que ce fust aultry qui fust embusché leens pour luy faire desplaisir (C.N.N., c.1456-1467, 279). Et puis advint que ung boiteux, qui avoit accusé ledit d'Alençon audit defunct roy, craignoit fort que ledit d'Alençon ne lui feist quelque grant desplaisir, se tira par devers le roy en lui suppliant qu'il lui feist avoir asseurance dudit d'Alençon (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 189). Et fit deffendre, sur peine de la hart, que nul ne fist aucun desplaisir ou dommaige aux Allemans (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 47). ...de quoy ledit Voyaul fut joyeulx, car il ne savoit où se retirer, tant pour ce qu'il estoit desja tard que aussi qu'il ne fust congneu d'aulcuns qui luy eussent poeu faire quelque desplaisir, car, comme dit est, il avoit esté menassé par ledit admiral que, s'il le trouvoit, qu'il le feroit noyer. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 147).

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Faire à qqn desplaisir de sa personne. "Attenter à la vie de qqn" : ...mais non obstant fut adverti par aucuns de ses amys que le duc se devoit trouver devers le roy autour d'Angiers, et que aucuns estoient deliberés de luy faire desplaisir de sa personne. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 337).
 

"Déplaisir, mécontentement" : Parle JOSEPH a Pilate. Pilate, syre, s'y vous plait, Je vous requier, sen nul displait, Que vous m'otroyés le corps Du bon prophete qui est mors, Quar, s'il estoit vostre plaisir, Bien le vouldroye enseveilly Et le mectre en ung monumen Que j'ay fait tout nouvellement. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 124).
 

"Qui déplaît"

REM. ORESME (éd. 1489) ds GD II, 631c ; leçon desplaisable ds ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 307.
 

"Déplaisance, déplaisir" : Car si par aventure pour vous fere despleisance au cuer aucuns messongiers et jongleurs vous repourtoient que se seroit ainssi pour vous mettre en miencolie et tristece... (CAUMONT, Voy. N., p.1420, 14).
 

Empl. pronom. réciproque. "Se plaire l'un à l'autre" : Selonc ausi ceste amisté parfaite, li ami s'entreplaisent et enjoïssent ensanle (ARKEL, Art d'amour P., t.1, c.1350, 81). ...Et si doucement s'entreplaisent, Dit David, qu'elles s'entrebaisent. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 122). ...ilz se devisoient de maint propos et moult joyeusement entre eulx deux, comme ceulx qui s'entreplaisoient tellement qu'il ne leur estoit d'autre compaignie. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 168).
 

"Déplaisir"

REM. Doc. 1420 (par envye et esplaisir qu'il eut) ds GD III, 535a.
 

I. -

Empl. intrans. "Se soumettre" : A temps de chesti rois, Deu grant miracle esclaire Por l'evesque de Trieve Materne, car explaire Fait trestot le paiis (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.1, a.1400, 629).

II. -

Inf. subst. "Soumission" : ...Li contes de Henau qui marchit al Piquare, Ly contes de Nammure qui durement doit plaire Franchymont, Cleirmont, Muhal ù a bon aire, Chis sont li XII peires saint Lambert, sains subtraire, Qui foit et loialteit ont jureit par explaire Al evesque ligois. (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.2, a.1400, 674). "Nalme, ce dist Johan, je n'ay prevos ne maire, Faire ne doy hommage à luy sens contrefaire ; Je feray asseis plus, quant venrat al explaire, Que je ne vous ay dit sens à mon cuer meffaire, Tempre en vereis l'ensengne." (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.2, a.1400, 715).
 

"Désagréable" : S'elle [l'épouse] est laide, lasche, pesante, Folle, malade, mauplaisante, Ou orgueilleuse ou engrongnée (...) Si ne la peut l'homme laisser Sans sa conscience blesser, S'elle n'est ribaude prouvee (ALECIS, Passe temps P.P., 1480, 139).
 

Empl. trans. indir. "Déplaire" : Quar nulement de nostre scient ne voudriesmes ne ozeriesmes penser, dire ne faire, en aucun point ne maniere, aucune choze laquelle vous porroit mesplaire ou au menre de vos gens. (Arch. Nord, 1379, B 18822, n° 23103, IGLF). A Paris sont remez, dont Charlez desplaisoit [var. mesplaisoit]. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 680).
 

"Plaire tout à fait" : Et le fist sy ardoir au verité retraire Que de son cors n'i a for ques poure sur l'aire. Et encor ne li pot ceste cose parplaire, Ains dist que le poure est sy malle et deputaire Que riens c'on semast la ne poroit a bien traire. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 494).
 

A. -

"Prière pour les morts qui commence par ce mot (Prière tirée du Psaume 116,9)" : ... il servent Dieu moult devotement et dient de placebo et dirige. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Songe pest. T., c.1354-1377, 41). ...l'ennemy fait chanter vigiles de mors. Et qui les chante, ces vigiles ? Veritablement cilz sont les flateurs, qui sont les chappellains et chantres du dyable, qui les commancent par Placebo, qui en lieu des louenges de Dieu, le le(s) despitent et maugroyent et regnient, et chantent les faulces loenges de la personne qui est tellement ensevelie : Laudatur peccator. Et en lieu de pleurs, ilz mainent faulse joye, solas et esbatement. (GERS., Purif., 1396-1397, 67). ...une messe de Requiem a note, avecques vespres des trespassés, de Placebo et Dirige, ainsi qu'il appartient, semblablement à note, le soir précédent ledit XXIe jour de février, le tout bien et solempnellement. (Cartul. Hôtel-Dieu Cout. L., 1454, 288).

B. -

"Flatterie" : Et firent tant par placebo qu'ilz orent tous les greigneurs bourgoiz de la ville de Paris de leur bande (Journal bourgeois Paris T., 1413, 46).

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Mot de placebo : Il fust bon avocat en court, Car il scet trop bien langueter Et moz de placebo jetter Ou il lui plaist. (Mir. abbeesse, 1340, 63).

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Chanter (de) placebo : Ceus qui de Placebo leur chantent Leur palais et leur chambres hantent. (Best. lap. Rosarius S., c.1330, 50). Nous chantons trop bien placebo, Mais de dilexi n'avons cure, Trestout si vient de flatebo, Ainsi chascun se desnature. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 66).

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Jouer de placebo : Il fault jouer de placebo Et les payer du grant credo, Assez promettre et rien tenir. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 84).

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Servir qqn de placebo : FLATERIE. (...) Je sui la sote vielle qui A chascun di son biau belet, Qui de saluer m'entremet Les grans seigneurs en ostant eus Les plumes que n'ont pas sur eus. A tort et a droit touz les lo En eus servant de placebo. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 252).

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[Personnification] : ... maistre Nicole Placebo (HENRI FERR., Modus et Ratio, Songe pest. T., c.1354-1377, 43).

C. -

"Lettre, document qui contient une résolution (?)" : Et mandèrent par Bretagne roy d'armes, à deux placebo, au duc leur allié (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 430).
 

A. -

"Assignation à comparaître"

Rem. Doc.1389 ds GDC X, 347a.

B. -

"Demande, requête pour obtenir justice, pour solliciter une grâce" : Les conseilliers ont coste verte A qui on baille les placetz (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 266).

Rem. Ordonn. rois Fr. P., t.18, 1479, 514 (TLF).

C. -

"Ce qu'il plaît à un souverain, à un grand personnage, à un tribunal d'accorder, réponse favorable à une requête, consentement" : ...et prions à nostre dit très redoubté seigneur, qu'il lui plaise confermer les choses dessus dictes et en icelles mectre son placet. (Chartes communes Bourg. G., t.2, 1409, 487). ...combien que la Court ait bien acoustumé et ait auctorité de donner licence et congié d'accorder, selon la forme et teneur usitée notoirement et enregistrée ceans, et de ce donner et octroier ses lettres en forme de placet (FAUQ., III, 1431-1435, 62). ...je vous prie que depeschez incontinant l'evesque de Frejux de tout ce qu'il aura à faire devers vous touchant aucuns mandemens, placetz et autres provisions que luy ay octroyées (Lettres Louis XI, V.M., t.10, 1482, 32). Et, ce fait, icelluy conte descendit en l'ostel d'un nommé Bechereau, près dudit Saint-Fergeau, et mena avec luy ledit serviteur, et luy fist escripre des lettres adressans à Geuffroy Cueur, qui furent baillées à l'un desditz francs archiers, avecques le plaquet dudit archevesque. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 179).

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Edit du placet. "Édit du duc Pierre II de Bretagne, en 1450, par lequel il soumet à son agrément l'entrée des bulles pontificales dans le duché"

Rem. F. Lot, R. Fawtier, Hist. des instit. fr. au Moy. Âge, t.1, 1957, 287.

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Lettre de placet : ...au moien (...) de noz lettres de placet et autres noz lettres de naturalité et habillitacion il a prins et aprehendé la possession de ladicte abbaye (Lettres Charles VIII, P., t.2, 1488-1489, 397).

Rem. Doc.1365 ds GDC X, 347a.
 

"Qui plaît (?)" (Éd.) : Nous arons la felicité De voir sa saincte déité, Qui est la joye placitive, Et la gloire contemplative, Que Dieu donne a ses bieneurés (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 285).
 

I. -

Empl. trans. indir. Plaire à qqn. "Être agréable à qqn, être au gré de qqn, être à la satisfaction de qqn"

A. -

Qqn plaist à qqn : Car se tant de gens plaisoient forment a aucuns, il conviendroit que il feïst a chascun de euls plaisance (ORESME, E.A.C., c.1370, 424). Nous vous prions qu'a un bon filz, Nostre ami, la vueilliez donner [la fille] (...) ; Et quant on le vous nommera, Sa personne assez vous plaira (Mir. st Alexis, 1382, 295). Monseigneur, cent mille mercis, car je croy, quant vous venrez la et vous aurez veue la dame, qu'elle vous plaira moult. (ARRAS, c.1392-1393, 37). ...elle [Mélusine] n'a pas esté nourrie en mendicité ne en rudesse, mais en superfluité de bien, d'onnour et de largesse de tous biens. Et vous requier, comme a mes seigneurs et amis, que vous ne m'en enquestez plus, car plus avant vous n'en povez par moy savoir. Et toute telle qu'elle est, elle me plaist. (ARRAS, c.1392-1393, 44). Tu plairas à tous se tu dis pou et faiz assez de biens (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 168). ...les femmes de Brabant sont bien aultres, qui me plaisent bien autant et plus que voz chasses et voleries (C.N.N., c.1456-1467, 175). Pensez qu'il fut bien esbahy et dist : "Oncques ne me pleurent ces papelars..." (C.N.N., c.1456-1467, 221). Ma filhe, sus, diligenment ; Faictes vous coinde et jolie Pour plaire a la companie. Il vous fault faire une morisque. (Pass. Auv., 1477, 89). Mytrart, il nous fault advancer Pour plaire a ma damoyselle, Que tant est gracïeuse, belle ; Pour se luy fault faire plaisir. (Pass. Auv., 1477, 89). Il [Jean-Baptiste] me plaisoit Quant il preschoit un autre roy. (Pass. Auv., 1477, 97). Nous sommes tresbien aubergés Avec Jhesus, qui fort me plaist (Pass. Auv., 1477, 120). Je ne scey coment elle croit, Maiz elle plait a nostre maistre. (Pass. Auv., 1477, 155).

B. -

Qqc. plaist à qqn : Alons touz ensemble chantant Ce chant (...) Qui a la vierge moult plaira (Mir. femme roy Port., c.1342, 202). ...je puisse Telle restitucion faire Qui a saint Pierre et lui puist plaire Et agreer. (Mir. pape, 1346, 389). Si comme se l'un est tres bel et l'autre est lait, mais il a aucunes contenances qui plaisent a l'autre. (ORESME, E.A.C., c.1370, 420). Et puis [le roi] regarde d'autre part, et voit la table mise, et la nappe belle et blanche dessus, et y voit moult de nobles mez. Il se traist celle part, et en prist un petit de cellui qui mieulx lui pleut, et menga un pou, et but une foiz, et se contregarda bien, car il savoit assez que le trop mengier et boire actrait le dormir. (ARRAS, c.1392-1393, 303). Il ne te fault ne mais avisier a toutes choses qui plaire te porroyent. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 13). Lors les monstra a Gillebert, qui moult lui pleurent, et, pour abregier, en briefs jours le bracelet fut fait. (LA SALE, J.S., 1456, 82). ...nulle viande tant ne luy plaisoit que pastez d'anguilles. (C.N.N., c.1456-1467, 81). Beaucop aussi au bon marchant pleut la courtoisie de sa nouvelle dame (C.N.N., c.1456-1467, 147). ...[il] faisoit mommeries, bancquetz et generalement tout ce qu'il pensoit qui peust plaire a sa dame luy estoit possible, et le faisoit. (C.N.N., c.1456-1467, 343). ...il fut choisy et noté, et pleut tresbien sa doulce maniere et gravité a la damoiselle. (C.N.N., c.1456-1467, 569). Tel festiement pas ne me plait Que aussi desplait A mon seigneur le roy, mon frere. (Pass. Auv., 1477, 107). Vostre pascience precïeuse Me plait fort, ma doulcete amie. (Pass. Auv., 1477, 280).

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En partic. [Dans une réponse] Ce/cela me plaist. "Volontiers" : Atant es vous ses gens qui le queroient, et lui dirent qu'ilz avoient prins le cerf, et le roy leur dist : Ce me plaist. (ARRAS, c.1392-1393, 8). Par foy, dist le roy, nobles damoisiaux, ja soit ce que ne soie pas dignes de vous acomplir ceste requeste, si le vous accorde je. Mais avant sera la messe dicte. Sire, dist Uriien, ce me plaist moult. (ARRAS, c.1392-1393, 118). Et, par Dieu, cella me plait bien ! Encore ay je part en ce jeu. (Pass. Auv., 1477, 202).

II. -

Empl. impers.

A. -

"Cela est au gré de qqn, cela convient à qqn, cela est conforme aux souhaits de qqn (à savoir...)"

1.

Il plaist à qqn : Ma chiére dame, je vieng ci Esbatre moy avecques vous ; Vous plaira il bien, fin cuer doulx ? (Mir. st J. Cris., c.1344, 270). Biau pére, puis que bon vous semble, Moult bien me plait. (Mir. ev. N.D., c.1348, 87). Je ne parleray point à vous, ne vous salueray aucunement, s'il ne me plaist, ne ne vous diray aussi se je suis bien ou mal de vous. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 62). Et sachiez, sire chevaliers, que je ne seray mie longuement seule quant il me plaira. Mais j'en ay envoyees mes gens devant pour le grant plaisir que j'avoye prins en ce bel lieu ou je me deduisoye maintenant, comme vous avez ouy. (ARRAS, c.1392-1393, 7). Et sachiez que vous [Olivier] ne monstrez pas que vostre pere ait bonne querelle. Et descy je vous donne journee, a la requeste du chevalier, de la bataille, au jour qu'il lui plaira assigner. Par ma foy, sire, dist Remondin, et il me plaist tout maintenant. J'ay mon harnaz tout prest. (ARRAS, c.1392-1393, 60). ...audit office de greffier, que icellui du Bois lui resigneroit en la main du Roy ou cas qu'il plairoit à ladicte Court (FAUQ., I, 1417-1420, 12). "Madame, il y a bon remede, s'il vous plaisoit. - Creez qu'il ne me plaist pas, dit elle..." (C.N.N., c.1456-1467, 142). ...je l'ayme autant icy que ailleurs, puis qu'il vous plaist ; mais il me semble bien petit pour y mectre voz robes [D'un bahut que le mari juge mal placé] (C.N.N., c.1456-1467, 184). ...si n'eussions sceu de vray qu'il n'eust pas bien pleu a madamoiselle, encores y fussez vous. [Le mari a été enfermé dans un coffre] (C.N.N., c.1456-1467, 189). Elles s'en pevent bien aller quand leur plaira, monseigneur, dist maistre Jehan. (C.N.N., c.1456-1467, 225). Chacun s'assist et print sa place ou mieulx luy pleut (C.N.N., c.1456-1467, 238). Nostre bonne bourgoise habandonna son mary, et le laissa toute la nuyt rencouller avec les colons, a qui ne plaisoit gueres (C.N.N., c.1456-1467, 510).

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Tant... qu'il plaist à qqn : Et par aventure, des ce que Dieu crea les cielz, Il ordena et deputa angels qui ainsi les moevent et mouvront tant comme il Lui plaira. (ORESME, C.M., c.1377, 288). Comment ! sire chevalier, dist le roy, estes vous cy venus pour preschier ? Petit y povez conquester, car pour vous ne pour voz maistres ne lairray je pas mon entreprise, mais tant povez preschier qu'il vous plaira, car je y pren mon esbatement. (ARRAS, c.1392-1393, 158). Et fut par eulx advisé que les dictes treves seroient alongees et continuees tant qu'il plairoit au roy pour aucunes raisons ad ce le mouvans. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 307).

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S'il plaist à. "Si cela convient à" : Lors vindrent a leur pere et a leur mere, disant moult humblement : Monseigneur, et vous, madame, s'il vous plaisoit, il seroit bien temps que nous alissions adventurer pour acquerir l'ordre de chevalerie (ARRAS, c.1392-1393, 145). Et s'il vous plaist veoir comment j'en suis eschappée et en quel point il est, venez en bas, vous le verrez. (C.N.N., c.1456-1467, 119). ...s'il vous plaist ceans laisser cest enfant, je vous promectz, par ma foy, s'il vous plaist ainsi faire, je vous donneray le premier que j'aray jamais. (C.N.N., c.1456-1467, 149). ...auquel lieu par nostre heritier, nostre très redoubté monseigneur le roy, lequel, s'il luy plaist, nous instituons nostre principal executeur, et par noz autres executeurs de cestuy nostre testament et derniere volunté ci après declairé, soit procuré nostredit corps estre honnestement ensevely, à la louenge de Dieu, non pas à la pompe et orgueil mondain (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 283).

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[Empl. conjoint avec sembler bon] : Par ma foy, monseigneur, dit l'autre, s'il vous plaist et semble bon, vous assemblerez tous vos subjectz (C.N.N., c.1456-1467, 221). ...me venez veoir jusques en ma chambre ? ou si mieulx vous plaist et bon vous semble, je viendray bien vers vous. (C.N.N., c.1456-1467, 247).

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Ce qu'il plaist à qqn / quelle chose il plaist à qqn / telle chose qu'il plaist à qqn / quelque chose qu'il plaist à qqn : LA CHAMBERIERE. (...) Vous plaist il rien ? ["souhaitez-vous qqc. ?"] (Mir. enf. ress., 1353, 33). Nous ferons ce qu'il vous plaira, Treschier sire (Mir. st Lor., 1380, 161). Et, après ce, nous dist et requist que pour Dieu merci nous le feissions mettre jus, et que il nous diroit tout, et que nous feissions de lui ce qu'il nous plairoit. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 17). Dont, pour celle cause, nous devons tant plus penner de voyagier pour acquerre honneur. Par foy, dist Guyon, vous dictes verité, mais pourquoy le dictes vous ? Je sui tout prest de faire ce que il vous plaira. (ARRAS, c.1392-1393, 81). ...vous ferez ce que vous devez. Or m'en respondez ce que il vous en plaira a faire. (ARRAS, c.1392-1393, 158). Or demandez quelque don qu'il vous plaira des choses terriennes, honnourables et raisonnables, et vous l'aurez sans arrester. (ARRAS, c.1392-1393, 304). ...et ce seroit signifié au Chancellier pour avoir audience à tel jour que plairoit au Roy (BAYE, II, 1411-1417, 48). Et vray Dieu, qu'est cecy ? Fay de moy tout ce qu'il plaist (C.N.N., c.1456-1467, 101). ...vous direz ce qu'il vous plaira ; mais, par ma foy, il fault necessairement que j'entre ung petit dedans. (C.N.N., c.1456-1467, 218). ...[il] descendit, garny de son espée, parler aux quatre ribaulx, leur demandant tresdoulcement quelle chose il leur plaisoit. (C.N.N., c.1456-1467, 549). ...s'il demandoit quelle chose il plairoit a la damoiselle, elle luy respondist que rien n'en savoit (C.N.N., c.1456-1467, 570).

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Il plaist à qqn (à) + inf. : Sire, tout est prest et a point, Quant il vous plaira a disner. (Mir. chan., c.1361, 146). Mais il le vous plaira garder [ce present], Sire, pour l'amour du preudome Qui le vous envoie (Mir. st Val., c.1367, 133). Et quant vous plaira estre faiz Ce mariage ? dites, sire. (Mir. ste Bauth., c.1376, 88). Vous plaira il, sire, a moy dire De quelx gens il est et son nom... ? (Mir. st Alexis, 1382, 295). Sire, vous plaira il moy dire Que me voulez ? (Mir. st Alexis, 1382, 324). Item, que s'il plaist au roy lui pardonner ce que dit est, il fera bon François Geraut du Seel, Denti Marchez et XXX autres gentilzhommes, et feront de moult grans prouffiz au roy. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 181). Or dit l'ystoire que tant porta le cheval Remondin, ainsi pensif et plein d'ennuy et de meschief qui lui estoit advenu, qu'il ne savoit ou il aloit, ne il ne conduisoit pas le cheval, mais le portoit partout la ou il lui plaisoit a aler, sans ce que il lui tournast le frain a dextre ne a senestre ; ne Remondin ne voit ne oit ne entent. (ARRAS, c.1392-1393, 24). Sire, dist Remondin, grans mercis. Sire, je ne vous demande autre don fors que vous me veuilliez accorder au dessus de la Fontaine de Soif, es roches haultes et es haulx boys et desrubaux, ou il le me plaira a prendre, tant que un cuir de cerf pourra enclourre, et après la clouture, le long de tous lieux en esquairre. (ARRAS, c.1392-1393, 32). Et descy je vous donne journee, a la requeste du chevalier, de la bataille, au jour qu'il lui plaira assigner. (ARRAS, c.1392-1393, 60). ...et lui supplier qu'il lui plaise à en estre content (FAUQ., II, 1421-1430, 314). ...afin que de son povoir il lui plaise soy emploier à l'entretenement dudit saint concil (FAUQ., III, 1431-1435, 52). ...puis qu'il vous plaist me secourir, je ne seray ja cause de ma mort (C.N.N., c.1456-1467, 537). Par ressussitacion estoit mien Pour ce qu'il m'a pleu le souver. (Pass. Auv., 1477, 131). Touchant le fait d'Avennes, dont aussi, Sire, il vous a pleu m'escrire par unes autres lettres, j'en ay parlé à Mons. de Lebret plusieurs foiz par avant et depuis voz lettres receues ; mez il m'a tousjours dit qu'il y a fait le mieulx qu'il a peu, et qu'il vouldroit que le feu fust en la ville et ou païs puisqu'ils ne se veullent mettre en vostre obéissance. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 363).

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Il plaist à qqn que : ...si vous pri qu'il vous plaise Que par congié je puisse aler A une moie antain parler (Mir. abbeesse, 1340, 76). ...mais il ne vouloient pas et ne leur plaisoit pas que leurs persecuteurs pechoient. (ORESME, E.A.C., c.1370, 312). ...mais est verité que plusieurs fois ledit defunct Telier dist à lui qui parle qu'il ne lui plaisoit point qu'il alast ne venist vers sadite femme (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 275). Laquelle confession ledit visconte envoye (...) pour avoir sur ce advis, et luy remander s'il leurs plaist, ce que il leur plaira qu'il en soit fait. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 381). Puis vous faictes venir delivrer vostre place laquelle vous trouverez toute tracee et ordonnonee ou il me plaira que vostre place se comporte. (ARRAS, c.1392-1393, 31). ...ledit mareschal avoit dit que de ce et de ses autres choses de ce royaume lui plaisoit que le duc de Berry en feist à sa volenté (BAYE, I, 1400-1410, 147). ...sommes contens et nous plaist que nostredit Chancellier demeure en nostredicte ville, sans ce qu'il en parte point jusques il ait autres nouvelles de nous. (BAYE, I, 1400-1410, 250). ...je vous veil aider a garir. Je suis contente et me plaist bien pour vostre garison et santé (...) que je vous preste le lieu pour bouter vostre doy malade (C.N.N., c.1456-1467, 537). ...s'ilz alloient quelque part dehors, tresbien leur plaisoit que donne Margarite aidast a garder le mesnage (C.N.N., c.1456-1467, 303). Puis qu'il vous plaist que je le dye, je vous obeiray. (C.N.N., c.1456-1467, 537). Mon amy cher [Jésus] Vouldroiz toucher, - tant est parfait, Puis qu'il luy plait Que soit deffait - le mal de m'ame (Pass. Auv., 1477, 151).

2.

En partic. Il plaist à Dieu : ...et en donra Dieu la victoire a qui qu'il lui plaira. (ARRAS, c.1392-1393, 157). Mon enfant, de vous suis deslivre, Puis qu'a Dieu plait. (Pass. Auv., 1477, 130).

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S'il plaist à Dieu : Non contrestant, puis qu'il ne peut autrement estre, je partiray de ces marches et m'en yray querir adventure en lieu ou je pourray esperir mon pechié, s'il plaist a Dieu. (ARRAS, c.1392-1393, 23). Appaisez vous, dit il ; s'il plaist a Dieu et a monseigneur saint George, je reviendray de bref. (C.N.N., c.1456-1467, 129).

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Se Dieu plaist : Bien me deffendray, se Dieu plait, Contre vous, sire. (Mir. Amis, c.1365, 28). ... vous serez tantost gueriz, se Dieu plaist. (ARRAS, c.1392-1393, 244). ...si Dieu plaist, quand il sera possible, je feray autant pour luy, si je puis. (C.N.N., c.1456-1467, 42). LE CRESTIEN. Se Dieu plaist, il nous aydera. Fortune n'est pas toujours une. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 98).

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(Il) plaist à Dieu (à/de + inf.) : LE BOURGOIS. (...) Mais s'il plaist a Dieu moy aidier (Mir. enf. ress., 1353, 13). Monseigneur, dist Remondin, puis que il me souffist, il vous doit assez souffire, car je ne pren pas femme pour vous, a mon escient, mais la pren pour moy ; si en porteray le dueil ou la joye, lequel il plaira a Dieu. (ARRAS, c.1392-1393, 36). ...nous ne devons pas ressoingnier la mort ou l'adventure qu'il [Jésus-Christ] lui plaira a nous donner, pour soustenir les sains sacremens qu'il nous a administrez pour le salut de noz ames (ARRAS, c.1392-1393, 108). Et pour ce je vous prie que, s'il a en ceste place homme qui ne sente son cuer ferme pour actendre l'adventure qu'il plaira a Jhesucrist de nous envoier, qu'il se traye a part, car par un seul couart failly est aucunesfoiz une besoingne perdue. (ARRAS, c.1392-1393, 108). Pere Saint, la ay je devocion de moy aler rendre pour hermite, se il plaist a Dieu. Et la prieray Dieu qu'il lui plaise faire allegement a ma moillier. (ARRAS, c.1392-1393, 271). ...tous sommes néz pour aler celle voye quant lui plaira [à Dieu]. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 83).

3.

[Dans une réponse]

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Il me plaist. "Voilà qui me convient" : LE JUGE. (...) Tost menez m'y. LE SERGENT. Sire, il me plaist, par Saint Remy ; Or me suiez ; devant iray. (Mir. enf. ress., 1353, 35). Sire, dist ly chevaliers, vous dictes vostre courtoisie, mais ma damoiselle est saige assez pour ce que on doit faire. Sire, elle m'a commis, moy et mes compaignons, de ce faire [vous remercier d'assister à ses noces]. Sire chevaliers, dist ly contes, il me plaist bien. (ARRAS, c.1392-1393, 38).

-

Si comme il vous plaira/ ainsi qu'il vous plaira. "Comme il vous conviendra" : Beau nepveu, nous demourrons cy tant que la lune sera levee. Remondin dist : Si comme il vous plaira, monseigneur. Il descendy, et prist son fusil, et fist du feu. (ARRAS, c.1392-1393, 19). Beaulx amis, je donray demain congié a la plus grant partie de noz gens qui sont icy venuz a nostre feste, car il nous fauldra ordonner autre chose que vous verrez assez prouchainement. Et Remondin respondi : Ainsi qu'il vous plaira. (ARRAS, c.1392-1393, 45).

B. -

[Pour formuler un voeu, un souhait]

1.

Plaise à qqn (à/de) + inf. : LE BOURGOIS. (...) Doulce mere Dieu, je vous proy De cuer, plaise vous sauver moy Ma doulce compaigne loyal (Mir. enf. ress., 1353, 23). Chiers sires et amis, toute recommandacion devant mise, plaise vous savoir que mardi derrenierement passé, je feys excecuter un malfaitteur nommé Thevenin Tout Seul, pour ses demerites, en la juridicion d'Essonne (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 55). Si vous plaise à faire diligence de la trouver et de en faire raison et justice. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 56). Chiere dame, plaise vous assavoir que je scay et congnois ce pays tout environ, et sachiez que a quatre ou a cinq lieues de cy n'a recest, ne forteresse nulle, excepté celle dont je me suy huy partiz, qui est environ a deux lieues de cy. (ARRAS, c.1392-1393, 7). Entre vous, barons de la noble conté de Poictou, plaise vous a entendre la requeste que j'entens a faire a monseigneur le conte, et, s'il vous semble qu'elle soit raisonnable, que lui priez qu'il me le veulle accorder. (ARRAS, c.1392-1393, 32). Tres chiers sires, je vous requier, en remuneracion de tous les services que je fiz oncques a monseigneur vostre pere, dont Dieux ait l'ame, qu'il vous plaise a moy donner un don, lyquelx ne vous coustera ne forteresse, ne chastel, ne chose nulle qui guerres vaille. (ARRAS, c.1392-1393, 32). ...et aussi qu'il lui plaise d'en rescripre aux princes et aux prelas, ainsi que bon lui semblera. (FAUQ., III, 1431-1435, 52). Si luy prions qu'il luy plaise nous recevoir pour ses hostes pour meshuy. (C.N.N., c.1456-1467, 476). Centurion m'a tramis de la sus, Car son enfant est fort grevé. Plaise vous luy donner sancté ! Sire, Centurion 'n est bien digne. (Pass. Auv., 1477, 128). Helas, sire ; certes, je croy. Plaise toy ayder ma creance. (Pass. Auv., 1477, 162). ...elle vous prie Qu'a Jhesus, qu'est de saincte vie, En riens ne nuises par sentence ; Ains vous plaise en grant clemence Le deslivrer de ces Juïfz. (Pass. Auv., 1477, 169). Et vous plaise savoir, Sire, que, samedi dernier passé, les Bourguignons arriverent devers Mons. vostre frere, c'est assavoir Jaques Mons. de Saint-Pol et messire Pierre de Remerimont, lesquelx luy ont apporté deux paires de lettres : c'est assavoir unes generales et unes autres petites et particulieres. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 220). Mons. de Moy m'a fait savoir qu'il est très mal pourveu à Guise de pouldres et de canons ; et pour ce qu'il se doubte que le siege ne leur viengne, ont envoyé devers moy pour m'en advertir. Pourquoy je vous prie que, comme je vous ay escript, il vous plaise delivrer à mon prevost de la pouldre pour eulx, et aussi souffrir qu'il leur face mener des canons de devant mon logis. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 323). Plaise vous aussi leur envoyer X ou XII arbalestriers. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 323).

-

Qu'il vous plust de + inf. : Qu'il vous pleust de moy eslargir Et donner le corps de Jhesus, Pour ce que j'advoye conclus L'ensevelir honnestement. (Pass. Auv., 1477, 236).

-

(Qu'il) plaise à qqn que : Mais a touz deux vous plaise et siesse Que veigniez veoir vostre niepce Et vostre fille. (Mir. Oton, c.1370, 384). ...puis qu'il fault que je meure, au moins qu'il vous plaise que ce soit bien matin (C.N.N., c.1456-1467, 450). Et pour certaine et seure reverence, On luy porta les clefz par bon stille, Signifïant qu'il soubmettoyent la ville Totalement a son obeyssance, En luy offrant de tres singulier cueur Le cueur, les biens de toute la cité Pour le servir en toute humilité, Et qu'il luy pleust estre leur protecteur. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 197).

2.

(Qu'il) plaise à Dieu (de) : LE BOURGOIS. (...) Je revenray, mais qu'a Dieu plaise, Avant que relevez, ce croy. (Mir. enf. ress., 1353, 27). Loué soit le Dieu que nous fist ! Pleise luy nous estre propice ! (Pass. Auv., 1477, 103). Plaise a Dieu de vous secourir Selon vostre neccessité ! (Pass. Auv., 1477, 265). S. NICOLAS [à Dieu]. (...) Le povre juif a eu fiance En moy et parfaicte creance, Et Sathan, pour me faire injure, A rendu le crestien parjure. Te plaise d'y remedier Et tellement le juif ayder Qu'il ait le royaulme des cieulx ! (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 135). Et sur ce poinct je conclus ma priere, Genoulx flecix, joignant a toy les mains, Te suppliant d'amour tressinguliere Qu'il te plaise de saulver les humains. (LA VIGNE, S.M., 1496, 476).

-

Plust à Dieu (que) : Pleust a Dieu que l'envieux eust si grans yeulx qu'il peust veoir toute la prosperité et la joye qui est esparce par tout le monde a plusieurs gens, a celle fin qu'il eust cause d'estre plus tourmenté. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 140). "...il me sembloit a bon escient que vous estiez revenu, que vous parliez a moy, et si voiez tout aussi cler d'un oeil comme de l'autre. - Pleust ores a Dieu ! dit monseigneur..." (C.N.N., c.1456-1467, 113). Ainsi m'aist Dieu, dit le curé, l'on ne dist jamais mieulx ; et pleust a Dieu que la chose en fust ores bien faicte (C.N.N., c.1456-1467, 296). Mon seigneur, il nous en desplait ; Et pleust a Dieu qu'il fut a faire ! (Pass. Auv., 1477, 233). Oÿ, ma mere fut peu sage De m'avoir tant amygnoté ; Pleust a Dieu que de malle rage En son corps je fusse avorté ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 320).

-

(Ja) ne plaise (à) Dieu/ Jesus-Christ que + complét. : Et en cel estat demourerent tant qu'ilz virent ung porc senglier grant et merveilleux, qui s'en venoit, escumant et morcelant les dens, vers eulx moult horriblement. Monseigneur, dist Remondin, montez sus cest arbre, que cilz sengliers ne vous face mal, et m'en laissiez convenir. Par foy, dist ly contes, ja ne plaise a Jhesucrist que je te laisse en ceste adventure. (ARRAS, c.1392-1393, 21). ...car il me semble qu'il [Geoffroy] soit cy venus comme par maniere de faire guerre. Et ne croy pas que ce soit a monseigneur ne a nulz de ceulx de ceste forteresce, car ja ne plaise a Dieu que monseigneur ne nul de ses gens ait fait chose qui puisse desplaire a Gieffroy ne a monseigneur son pere (ARRAS, c.1392-1393, 208). Et ja ne plaise au roy celestre Que le monde soit mal pourveu (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 145). Ja Dieu ne place que le vous refuse. (Gérard de Nevers M., c.1451-1464, 111). La teste vous sera seignee Et la vous coupperoys de lespee Si ne fust pour conscience Tout oultre sans defaillance Mais ia au bon Dieu ne plaise Que ia en ma vie ie offence Contre homme ne femme nullement. (Myst. st Martin K., a.1500, 169).

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[Par détournement de cette formule] : Mahon ne pleyse, sire, Que je souye murtrier De tieul segniorie. Mourir j'eyme plus chier. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 297).

3.

[Dans les formules de politesse]

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[Pour présenter une demande de façon déférente] S'il vous plaist : ...vierge esperitable, Tournez le nous a penitence Et nous destournez de grevance, S'il vous plaist, et de l'ennemy. (Mir. enf. diable, c.1339, 11). SUER MARIE. Ma chiére dame, seez vous, S'il vous plaist, cy. L'ABBEESSE. Voulentiers ; seez vous aussi Decoste moy. (Mir. abbeesse, 1340, 90). Qui estes vous ? Dites le moy, Si vous plaist, et je vous em proy (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 218). NOSTRE DAME. Chier filz, ceste honneur leur ferez, S'il vous plaist et je vous empri (Mir. enf. ress., 1353, 80). ...pour Dieu, laissiez telz choses ester. Il n'appertient point a si hault prince comme vous estes, mettre cure de enquerre de telz ars [l'astronomie], ne de telz choses. Car, comment qu'il soit, Dieu vous a pourveu de tres haulte et noble seigneurie et possession terrienne. Dont vous vous povez bien passer, s'il vous plaist, de vous donner courroux ne ennuy pour telles choses qui ne vous pevent ne aidier ne nuire. (ARRAS, c.1392-1393, 20). Monseigneur, dist ly anciens chevaliers a Remondin, faictes moy mener devers le conte de Poictiers, s'il vous plaist. (ARRAS, c.1392-1393, 38). Si vous prie estre content de moy, s'il vous plaist, car je n'en feray rien plus. (C.N.N., c.1456-1467, 81). ...donnez fin, s'il vous plaist, aux durs assaulx que me livrez, et je feray tout ce qu'il vous plaira (C.N.N., c.1456-1467, 118). Madame, dit le clerc, je vous pry, dictes moy, s'il vous plaist, qui vous meut de vestir ce jaserant. (C.N.N., c.1456-1467, 280). ...dictes moy, s'il vous plaist, qui vous estes, et a vostre advis dont vous venez cy ? (C.N.N., c.1456-1467, 340). Or escoutez, s'il vous plaist, qu'il advint en nostre chastellenie de Lisle, d'un bergier (C.N.N., c.1456-1467, 482). Puis, seigneurs, qu'advés fait l'office, Les sancts prophetes vouldroye lire. Balhés moy, si vous plait, le livre, Et vous me fairés grant plaisir. (Pass. Auv., 1477, 116). Sire, Centurion, si vous plait, A la loy farés ce service. (Pass. Auv., 1477, 273). SAINCT MARTIN. S'en mon parler vous suis audacïeux Et a respondre ung peu malgracïeux, Pardonnez moy, s'il vous plaist, treschier pere (LA VIGNE, S.M., 1496, 144).

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[Forme contracte] Souplait : Dame, souplait, Lever me vueil et, s'il vous plait, Un petit me lairez ouvrer, Pour esbatement recouvrer, Aussi conme ont ouvré voz filles. (Mir. Berthe, c.1373, 197).

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[Pour inviter qqn à qqc.] Vous plairait-il + inf. : Raby, vous plairoit il aler Vous mectre a table maintenent ? (Pass. Auv., 1477, 148).

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[Pour proposer ses services à qqn] Que vous plaist-il que + subj. : Ma mere, m'amour tresparfaicte, Que vous plait il que je demande ? (Pass. Auv., 1477, 96).

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P. ell. : Sire, que vous plait ? (Pass. Auv., 1477, 97).
 

"Agréable" : Pour le salut prioit de s'ame, Qu'ele le vousist adrecier Si comme il estoit mestier, En estat metre profitable [E]t qui li estoit plus plaisable. (Mir. N.D. Rosarius K., c.1330, 10).
 

A. -

"De manière plaisante, agréable" : Et d'aubre a recouvré le nom, Sous qui on se puet ombroier Plaisanment et esbanoier. (MACH., J. R. Nav., 1349, 222). ...vostre fil en graci, Car nulz fors lui grace ne desparti Plus plaisanment. (Mir. prev., 1352, 280). ...et plus aisieement et plaisanment l'en se repose quant par avant l'en a esté grandement travaillié (FOUL., Policrat. B., I, 1372, 104). Plaisant dame, je recueil plaisenment Tout ce qui est à vostre cuer plaisence (MACH., L. dames, 1377, 108). ...a l'exemple de Boëce et de Alain et d'autres poetes catholiques, je prendray une telle figure et ymaginacion poetique pour plaisamment expliquer la verité de ceste concepcion (GERS., Concept., 1401, 389). ...[ils] se desarmerent de leurs chemises et passerent temps deux ou trois heures bien plaisamment. (C.N.N., c.1456-1467, 281). ...[il] print de sa dame tout ce que ung serviteur en ose ou peut demander, si plaisantement et a si bon loisir qu'on ne pourroit mieulx souhaitter. (C.N.N., c.1456-1467, 435). ...je vous prie que soiez joyeuse, tantdiz que feray mon voyage, et vivez plaisamment (C.N.N., c.1456-1467, 561). Gens le suivent [Jésus] en toute place Pour ce qu'il presche plaisanment. (Pass. Auv., 1477, 87). Je suis tout le jour a la chace Et aultre chose ne pourchace Que deduit et esbatement. Je trasse, je vois, je passe, Je tourne, je vire, je rapasse, Tousjours veil vivre plaisamment. (Sots mal., c.1480, 77). Et la le roy, pour le plus abregé, Acompaigné de princes cinq ou six, Dix jours entiers fut plaisamment logé. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 220).