C.N.R.S.
 
Famille de pallidus 
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 Article 1/15 
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     APALIR     
FEW VII pallidus
APALIR, verbe
[T-L : apalir ; GD : apalir ; FEW VII, 506a : pallidus ; TLF : III, 198b : apâlir]

I. -

Empl. trans.

A. -

Au propre

 

1.

[D'un mal] Apalir qqn. "Rendre pâle, affaiblir" : ...et je ne fay nulle doubte que le dire ne vous fust grant descharge au cuer et descombrement dez maulx qui a cause du taire vous apalissent. (Comte Artois, c.1453-1467, 118).

 

2.

[Dans un contexte métaph.] Apalir qqc.

 

-

"Ternir" : ...mais, comme toute asseurée [la ville de Nuysse] et endurcie en son malaise, se baingnoit en appetit de nouvel hutin et monstra tousjours face rubiconde, ayreuse et furibonde ne, pour grant appareil de criminel assault ne pour perdition de membres deffensoires ne pour austerité de mortele famine, ne volt mitiguer son corage ne sa couleur appalir. (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 42).

 

-

"Rendre pâle, invisible ; faire disparaître" : Mais il est temps qu'on apalice L'obscure et tenebreuse nue De heresie, la faulce lice, Si qu'elle soit chetive et nue. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 177).

 

-

Apalir [la fleur de la virginité]. "Flétrir" : Benoite fu elle, quant elle l'enfanta sanz paine et sanz douleur, maiz a tres grant joie et souverain plaisir, sanz entamer ne apalir la flour de sa virginité ! (COURTECUISSE, Serm. D., 1397-1418, 185).

B. -

Au fig.

 

1.

Apalir qqn. "Faire paraître qqn pâle, médiocre dans tel domaine" : Quant la pucelle Ydorye vey le duc son pere, et Loÿs auprés de luy, elle se leva et leur vint a l'encontre, moult richement acompaignye de dames et damoiselles que bon faisoit veoir, mais riens n'estoit au regart de la belle Ydorye, car tant sourmontoit sa beaulté au deseure des aultres que touttes les obscurchissoit et apalissoit. (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 104).

 

2.

Apalir qqc. "Atténuer" : La belle Zeellandine se reconforta a merveilles [de n'être plus pucelle] pour pluiseurs raisons qui appallirent son fait. Si dist a soy mesmes qu'elles n'est de rien empiree pourquoy elle ne soit digne d'estre amee du baceler, veu aussi qu'il ne s'en puet percevoir et qu'elle lui celera bien son fait. (Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 319).

II. -

Empl. intrans. ou pronom.

A. -

[D'une pers., de son visage...] "Devenir pâle" : Quant la pucelle voit les Sarrasins venir, Adoncq se commença forment a apalir (Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 211). Et quant la damoyselle eut entendu l'escuier, tout le corps lui commença a fremir et la couleur a apallir pour ce que son sang lui alla au cuer. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 48).

 

Rem. Ex. du XVe s. (De Vita Christi) ds GD I, 315c.

B. -

[D'un végétal] "Flétrir" : Maiz mie n'aperçoy Que la fueille ait nulle vertu en soy, Ne que douçour, fruit, ne grant plaisir face. Maiz maintes foys apalit et efface Ne rien ne voy en li de grant vigour Fors de couvrir la fleur dessus sa place (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 260). Et aprés ce feist vostre boiste du tout a son vouloir sa vertu, car je suis certain que je m'y conduiroie tellement que la rose appaliroit et seche devendroit. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 344).

C. -

[Du coeur] "Devenir triste, s'affliger" : Palintus, c'est le noble conte Waleran de Saint Pol, qui conte Du bon tamps qu'il voit tout fali, Dont par doel son coer s'apali. (Pastor. B., c.1422-1425, 261).

III. -

Part. passé en empl. adj. ou subst.

A. -

Empl. adj.

 

1.

[D'une pers., d'une partie du corps] "Pâle" : ...et aussi le viaire lui estoit appaly, retrait et froncié, qu'autreffois avoit veu plain de char et vermeil, dont il perdy toute la congnoissance. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 539). ...de faminne avoit le char moult apalie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 402). Nuit ne jour ne pooit dormir, par coy tant devint apalye de sa coulour qu'elle ot perdu, que sa maistresse, que moult estoit soubtille, s'en appercheu assés tost. (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 109).

 

-

"Pâle, abattu" : Que feray je ? Je suis estaint et apaly. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 126). Maint en y avoit appally De famine et de povreté. (Myst. process. Lille K., t.1, a.1485, 492).

 

2.

[D'une fleur] "Fané, flétri" : Ja n'i sera morte [ceste flours] ne apalie, Toute bonté est dedens lui escripte. (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 80).

 

3.

Au fig. "Éclipsé (par qqc. ou qqn de plus remarquable)" : Jadis en l'eaue vit la lys, Plus blanche ne fut oncques lys, Car sa blancheur paroit en l'onde. Le cedre en fut appalis. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 276).

B. -

Empl. subst. "Celui qui est pâle et faible" : Prenés confort ; joye et plaisans delictz, Mollis, jollis, pollis, gros et delis, Plus embellis que parures de lictz Aux appalis donnent sang et renfort (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 91).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 2/15 
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     COMPÂLIR     
*FEW VII pallidus
COMPALIR, verbe
[*FEW VII, 506a : pallidus]

"Pâlir" : Car elle lez voit tressalir, compalir et rougir souvent, si n'en dist riens, més elle n'en pence pas moins. (Cligès C.T., 1455, 74).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 3/15 
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     EMPALER1          EMPALER2          EMPALER3     
*FEW VII pallidus
EMPALER, verbe
[GD : empaler2 ; *FEW VII, 506a : pallidus]

Empl. intrans. "Devenir pâle"

REM. Gloss., Paris B. N. lat. 7679, c.1400-1500 (palleo : enpailler), ds GD III, 50b.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 4/15 
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     EMPALIR     
FEW VII pallidus
EMPALIR, verbe
[T-L : empalir ; GD : empalir ; AND : enpalir ; DÉCT : empalir ; FEW VII, 506a : pallidus]

Empl. intrans. "Devenir pâle" : Palleo (...) : empaillir (Aalma R., c.1380, 296).

 

-

Part. passé en empl. adj. "Pâle" : Mats fu et empalis et vains, De veillier et de juner tains Et de la paine qu'ot emprinse, Laquelle n'avoit point apprinse. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 48). Adonc se dreça sur son coute Pour veoier [var. veoir] qui parloit a li, Mais de paour tout empali, Quant il vit la lance brunie, Hastivement cria aÿe (Tomb. Chartr. Souvain S., c.1337-1339, 35).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 5/15 
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     ESPAILLER     
*FEW VII pallidus
ESPAILLER, verbe
[*FEW VII, 506a : pallidus]

Empl. intrans. "Pâlir" : Palleo (...) : craindre ou aymer ou espailler (LAGADEUC, Catholicon G., 1499, 71). [Lire espallier, doublet de espalir ?]
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 6/15 
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     ESPALIR     
FEW VII pallidus
ESPALIR, verbe
[T-L : espalir ; GD : espali ; FEW VII, 506a : pallidus]

Empl. intrans. "Devenir pâle, perdre son éclat" : "Voirement, a dit Sapience, bien seroit chose mesapartenant que ainsy se feist et que l'estoille journale a sa naissance fut eclipsee, la rose nouvelle flestrie, la fontaine tarie, la fleur du lis epalie, la mere de vie mortifiee, la royne du monde faicte subjecte, subjecte a la plus vile et abhominable subjection qui soit, c'est celle de pechié". (GERS., Concept., 1401, 401).
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

 Article 7/15 
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     PÂLE     
FEW VII pallidus
PALE, adj.
[T-L : pale ; GDC : pale3 ; DÉCT : pale ; FEW VII, 505a : pallidus ; TLF : XII, 809a : pâle]

A. -

[D'une couleur] "De faible éclat" : Entre le blanc et le rouge est palle prés du blanc et le jaune plus prés du rouge (CORBECHON, Couleurs S., 1372, 371). Palle couleur est engendree de telles causes comme la flave, mais il y a moins de blancheur et se trait plus au noir, et est en plus grosse matiere. Pale couleur commence au blanc et se decline vers le noir. (CORBECHON, Couleurs S., 1372, 376). ...Jehan, Pierre, Jaques sont homes selon la nature humaine, mais ung chascun est cest homme suppost personnel aiant ung chasun ses qualités comme blanc, noir, palle, malvais, et leur quantité, l'un grant, l'aultre petit, l'un gros, l'aultre menu, l'un pesant, l'aultre legier (Somme abr., c.1477-1481, 148).

B. -

[Du visage, du teint...]

 

1.

[Du visage] "D'une couleur de faible éclat" : Lors, comme homs qui souvent souspir, Gettay un plaint et un souspir De parfont cuer, acompaingniés De plours et en larmes baingniés, Et tournai vers li a grant peinne Ma chiere teinte, pale et pleinne De maniere desconfortée, Triste, dolente et esplourée. (MACH., R. Fort., c.1341, 57). S'en prist a plourer tenrement Et la fist porter en un lit. La prist elle povre delit ; Car au cuer estoit fort ateinte Et ou viaire pale et teinte Et si de son corps amatie Et de ses membres amortie, Qu'einc puis ne s'en pot soustenir, Ne des mains nulle riens tenir (MACH., J. R. Nav., 1349, 201). Se c'est il, ne s'est pas fardé, Car de visage est megre et sec (...), et pale avec Et empiré. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 288). ...[il] n'estoit pas hault homme, et avoit le visaige grasset, pale, et barbe noire, petiz cheveux et assez grant nez (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 464). Et le viaire avoit il d'une couleur brune et pale (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 196). SATHAN. (...) Car tous deux les emporteray [le juif et le chrétien] En Enfer sans point de respit, Et pourchasseray (...). Ma raison totalle E(s)t plus principalle, C'est de les grever, Car leur face palle Pourchasseray malle. Pour les agraver, Fainctes eslever Et me preserver, Monstres, (...) Venez approuver Icy voz tirannicques traces ! (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 123). Et c'est pour peu[r] du hasle, Veu qu'il ont les cheveulx si blons, Leur visage deviendroit palle. (Sots Magn., a.1488, 197).

 

-

[Du teint] : Mais ainsi comme la pensoie Tous seulz et merancolioie, Je vi venir tout droit a mi Un mien especial ami Qui me getta de mon penser, Quar nulz homs ne porroit penser Comment je le vi volentiers, Qu'il avoit .XII. mois entiers Que je ne l'avoie veü ; S'en eus le sang un pau meü, Et ce ne fu mie merveille, Quar trop plus pale que vermeille Estoit ma coulour et destainte, Qu'eü havoie dolour mainte Pour ce qu'avoie vraiement Esté malades longuement (MACH., Voir, 1364, 44). Si qu'en mon vis en porte tele enseingne Que tainte en est et pale ma coulour, N'il n'est confors ne joie qui me veingne De nulle part, eins langui en paour Que je n'en soie destruis (MACH., L. dames, 1377, 97).

 

.

Pale et vain : Et vostre amour, Qui tant avoit de pris et de valour, Ne pouez mais recouvrer par nul tour, Dont vous avez veinne et pale colour. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 93). Si qu'adès sans sejour Vo biauté souvereinne, Vo gracieus atour, Vo maniere certainne Et vo fresche coulour Qui n'est pale ne veinne, Voy toudis sans sejour. (MACH., Ch. bal., 1377, 585). Dessus toute fleur mondeinne Souvereinne Est d'odeur, et sa colour N'est onques pale ne veinne, Eins est pleinne De vertu et de savour. (MACH., Les lays, 1377, 314).

 

-

[De la peau] : Quant l'oz est malade, la char qui est environ palle est malvaiz signe. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 96). LUCIFFER. Puant, pugnais, porc prejudicïable, Poilleux, pensu, putier, pasteur paillart, Parvers, poiltron, paludin penetrable, Paralletique, puissant prince pillart, Persecuteur, parjure papellart, Patron perdu, perilleux preparé, Palle pelle, pousif, pourry pendart, Par tous les deables soit ton corps desvoré ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 368).

 

2.

[D'une pers.] "Dont le visage, dont le teint est pâle" : Dedens la chambre Alchioine est venus, Descoulourez, pales et esperdus, Et le peril ou il est encheüs Tout li revelle. Dieus de dormir par sa puissance fit Qu'Alchioinne dormoit dedens son lit. (MACH., F. am., c.1361, 167). Quant ma dame mes lettres vid, Amours, qui mains cuers assevit De grant joie et de grant dolour, Mua telement sa coulour, Qui estoit vermeille et rosine, Qu'elle devint pale et terrine. (MACH., Voir, 1364, 524). La royne, qui la voit mal disposee, pale et pensive, pluseurs fois ly demande qu'elle a. (LA SALE, J.S., 1456, 240).

 

-

Pale et vain : C'est convoitise que courir Voy en leurs cuers pour les biens vains Avoir que Richece depart ; Dont souvent sont et pale et vains Pour le desir d'en traire apart. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 116).

C. -

Au fig. "Sans éclat, terne" : A brief parler, toutes sont brunes Autres biautez et trop communes Envers la sienne especiale, Toute autre vers la sienne est pale. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 109).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 8/15 
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     PALENT     
FEW VII pallidus
PALENT, adj.
[GD : palent ; FEW VII, 505b : pallidus]

"Pâle, pâlissant ; défavorable" : [Var.] Sire, ce dist li més, le roïne essellente Gard vostre cors d'anuy et vo feme le gente. De peril vo destour et vo mal ne consente Et vos anemis mache en journee palente (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 33).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 9/15 
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     PÂLER     
*FEW VII pallidus
PASLER, verbe
[*FEW VII, 506a : pallidus]

"Pâlir"

Rem. Mabrien V., 1462, 27/8 (paller).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 10/15 
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     PÂLET     
FEW VII pallidus
PALET, adj.
[T-L : palet ; GD : palet2 ; FEW VII, 505a : pallidus]

[Dimin. de pale] "Qui a le teint pâle" : La face avoit trop gracieuse, Plaisant, gaie, simple et doucette, Mais elle estoit un po palette, Pour ce que il avoit veillié Toute la nuit et travillié ; Et s'avoit il couleur assez, S'il ne fust de veillier lassez. (MACH., F. am., c.1361, 183). Eür est de petit corsage, Bien façonné, non pas moult sage, Pallet et blanc (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 69).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 11/15 
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     PALETEUR     
*FEW VII pallidus
PALETEUR, subst. masc.
[GD : paleteur ; *FEW VII, 505b : pallidus]

"Pâleur"

REM. Gloss., Paris B.N. lat. 7679, c.1400-1500, ds GD V, 707c. V. paleur.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 12/15 
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     PÂLEUR     
FEW VII pallidus
PALEUR, subst. fém.
[T-L : palor ; GDC : paleur ; FEW VII, 505b : pallidus ; TLF : XII, 818b : pâleur]

"Pâleur" : Paleur : (...) palor (...) vel palliditas (Gloss. gallico-lat. M.M., c.1425-1450, 247). Pallor (...) : palleur (LE TALLEUR, Vocab. E.M., c.1490, 273).

REM. BERS. ds GDC X, 261c.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 13/15 
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     PÂLIF     
FEW VII pallidus
PALIF, adj.
[GD : palif ; FEW VII, 505b : pallidus]

"Pâle"

REM. CHR. PIZ., Oeuvres poét., éd. Roy, t.2, 106 (Je di encor que cellui aime plus Qui pour amours devient mat et reclus, Pensif, pali, morne, taisant et mus) ; GD V, 708a.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 14/15 
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     PÂLIR     
FEW VII pallidus
PALIR, verbe
[T-L : palir ; GDC : palir ; DÉCT : palir ; FEW VII, 505b : pallidus ; TLF : XII, 822b : pâlir]

I. -

Empl. intrans. "Devenir pâle" : Helas ! pére, le vis vous taint Et palist. Bien voy que morez. (Mir. st Guill., c.1347, 49). Pour vostre amour palis et tain Souvent et ay cuer esperdu (Mir. Oton, c.1370, 344). Car ceulz qui ont vercunde rougissent, et ceulz qui ont paour de mort palissent. (ORESME, E.A., c.1370, 273). ...lors commencerent ses yeulz a plourer, son vis a palir et a tressuer (LA SALE, J.S., 1456, 12).

 

-

Faire palir : Et sans chaleur [Desir] le fait suer ; Souspirer li fait maint souspir ; Dementer le fait et gemir ; Il l'art, il l'alume, il l'esprent, Et puis d'autre part le reprent, Car il le fait palir et teindre ; En ardeur le tient, sans esteindre, Qui de plus en plus monteplie (MACH., D. verg., a.1340, 37). Et la dame l'en prist a merciër, Et dist : "Sire, nuls ne m'en puet aidier, Ne nuls fors Dieus ne porroit alegier La grief dolour Qui fait palir et teindre ma colour, Qui tient mon cuer en tristesse et en plour, Et qui me met en si dure langour Qu'a dire voir Nuls cuers qui soit n'en porroit plus avoir". (MACH., J. R. Beh., c.1340, 61). Si le [l'ardent désir] port Sans desconfort Et vueil porter ; Car s'il fait mon cuer trambler, Taindre et palir Et fremir, A bien souffrir Dou tout m'acort. (MACH., R. Fort., c.1341, 25). ...Car mes cuers est de li et de s'amour Par sa bonté si durement espris, Qu'elle me fait souvent, com vrais amis, Teindre, palir, fremir et tressuer Et en plaingnant sa douceur regreter. (MACH., L. dames, 1377, 96). La grant ardeur de mon plaisant desir Ne m'entrelaist force, pouoir ne joie ; Par grans soupirs me fait teindre et palir La grant ardeur de mon plaisant desir. (MACH., L. dames, 1377, 103). Helas ! einsi de toutes dolours pleins Me fait Amours pour ma dame languir, Et si n'ose penser n'estre certeins Qu'il li deignast nès de moy souvenir. Las ! ce me fait souvent taindre et palir En souspirant et tel mal endurer Que j'ay espoir de morir pour amer. (MACH., L. dames, 1377, 139). Einsi loyal Amour m'ateint Et si me teint De divers teint Ne point n'esteint Ce qui me fait palir et teindre. Et mes las dolens cuers se pleint À moult haut plaint Et se complaint. (MACH., Les lays, 1377, 282). Si ne me sçay des gries maus où compleindre, Qui font mon vis souvent palir et teindre, Ne riens qui soit ne les porroit esteindre Fors que ma dame Que j'aim et serf loyaument, sans refreindre, De cuer et d'ame. (MACH., Les lays, 1377, 320).

II. -

Empl. trans. "Rendre pâle" : Si que je di, Se bien m'avez entendu et oy, Que la doleur dont en morant langui, Qui mon viaire a desteint et pali Par sa rigour, Est de vos maus cent mille fois gringnour ; Car fine joie et parfaite douçour Sont vostre mal encontre la dolour Qui me martire. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 90). Mais, dame, einsois que je m'en voise Long de vous, dont po me renvoise, Ferai de la dure dolour Qui art mon cuer et ma coulour Palist, dont ma face est desteinte, Une dolereuse complainte. (MACH., F. am., c.1361, 150).

III. -

Part. passé. "Devenu pâle, rendu pâle" : Dont je n'ay bon jour ne demy. Et certes, il pert bien à my Que plus souvent pleure et gemy Que je ne sueil. S'en ay cuer teint et vis pali. N'onques par toy tant ne vali Que je sceüsse dire à li Ce dont me dueil. (MACH., Compl., 1340-1377, 244). Et tantost me mis a genous Et humblement la saluay. Mais coulour pluseurs fois muay, Einsi com je parloie a li, Dont j'eus le vis teint et pali. Et vraiement, il me fu vis Qu'elle congnut bien a mon vis L'amour, le desir et l'ardure De moy, et toute l'encloüre, Comment siens a tous jours estoie (MACH., R. Fort., c.1341, 125). Dont mi oueil Que souvent mueil, Et cuer estreint, Viaire pali et taint, Garni d'effroy Et d'anoy, Sans esbanoy ; Moustrent mon dueil. (MACH., L. plour, 1349, 288). Li rois le fist tirer [Daniel] amont Sans delay, qui desira mont Li vëoir et parler a li. Mais n'avoit pas le vis pali Pour ordure ne pour puour, Pour jeüne ne pour paour. (MACH., C. ami, 1357, 44). "...Vo dame de par moi vous mande Et m'a dit que je vous attande Et que tout droit a li vous maine, Quar il ha bien une semaine, Voire .I. mois qu'elle ne vous vid, Ce li semble, et se le m'a dit. Levés vous et venés a li !" Mais en l'eure os le vis palli, Car il me vint une freour, Qui estoit fille de Paour, Et de penser[s] plus de .X. paires, A mon fait amoureus contraires. (MACH., Voir, 1364, 230). Ma leesce est amortie, Et ma vertu afflebie Est si dolereusement Que, sans faire cessement, Tourmenteë et pallie, Maudi mes jours et ma vie Sans avoir confortement. (MACH., Voir, 1364, 734). Il me semble que tout pali As le visage : qu'i a il ? (Mir. emper. Romme, 1369, 246). Si doy moult desirer l'eure Que voie son corps joli, Car puis qu'il se departi, Je n'os .J. bon jour ; S'en port viaire pali, Et tout pour s'amour. (MACH., L. dames, 1377, 165). Tant ay perdu confort et esperence, Joie et solas, sans nul bien recevoir, Que je n'ay mais fors qu'en la mort fiance, Car Fortune, qui trop me fait doloir, De moy grever fait tous jours son pooir, Dont j'ay cuer teint et viaire pali. (MACH., L. dames, 1377, 182). Plourez, dames, plourez vostre servant, Qui toudis ay mis mon cuer et m'entente, Corps et penser et desir en servant L'onneur de vous que Diex gart et augmente. Vestez vous de noir pour my, Car j'ay cuer teint et viaire pali, Et si me voy de mort en aventure, Se Dieus et vous ne me prenez en cure. (MACH., L. dames, 1377, 206). ...moult fu morne Plusieurs jours, et pallye et tainte, Pour l'amour Jason (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 36). Mais les dames si Grieux batirent Que le plus d'eulx mors et palis Se gisoient (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 147). Il semble bien par ta face palie Que tu seuffres tresdure maladie (CH. D'ORLÉANS, Ret. am. C., 1414, 9). Ung parsonnaige de grace bienheuré, Ung doulx visaige si tres bien mesuré Que mieulx n'eust sceu, vermeil et non paly ; Somme, dedens l'on se fust bien miré Tant estoit cler, fres, luysant et poly. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 167).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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     SOUS-PÂLE     
FEW VII pallidus
SOUS-PALE, adj.
[FEW VII, 505b : pallidus]

"Un peu pâle" : Mais sans cestes yci [les couleurs les plus répandues de vin], il y en a des aultres : l'une entre blanc et vert : glauque ; et l'autre rose, entre rouge et blanc. Et si a pale et soubz-pale, qui sont de couleur doree et citrine. (Rustican H., 1373-1374, 116). [Cf. A. Henry, Langage oenol. en langue d'oïl II, 1996, 270 : «L'adj. est donné, par erreur, comme synonyme de citrine...».]
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

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