C.N.R.S.
 
Famille de nasci 
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 33 articles
 
 Article 1/33 
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     AVANT-NAISSANCE     
*FEW VII nasci
AVANT-NAISSANCE, subst. fém.
[*FEW VII, 19b : nasci]

"Primogéniture, aînesse" : Et si devez sçavoir que la avant naissance se appelle dignité. (BOUVET, Arbre bat. N., c.1386-1389, 250). Aucuns dient que pour celle dignité de l'avant naissance le premier né devoit avoir tous les premiers nez des brebis du pere et en pouvoit faire à sa volonté. (BOUVET, Arbre bat. N., c.1386-1389, 250).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 2/33 
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     AVANT-NÉ     
*FEW VII 20b nasci
AVANT-NÉ, subst. masc.
[*FEW VII, 20b : nasci]

"Aîné" : ...celle benedicion que le pere donnoit a l'avant né son filz (...). Et aprés lui disoit : "Soies sires de tes freres" (BOUVET, Arbre bat. R.-B., c.1386-1389, 572).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

 Article 3/33 
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     DEMINASSANT     
*FEW VII nasci
DEMINASSANT, subst. masc.
[*FEW VII, 19a : nasci]

DR. "Moitié de bien que l'on a en propriété par droit de naissance" : ...l'assignation de la moitiet du deminassant, que ladite Ponce avoit et tenoit en la ville et terroir de Sorbon, pour ordonnance de derreniere volenté audit Beffront, si comme plus plainement est contenu ou testament de ladite Ponce (Trés. Reth. S.L., t.2, 1408, 572).

Rem. Trad. du lat. seminascens qui se trouve dans le texte lat. du testament de ladite Ponce : ...eidem Egidio dedit, cessit et contulit pure, plane et libere mediam partem sui seminascentis [trad. deminassant], videlicet omnium hereditagiorum suorum sitorum et existentium in villa, banno et territorio de Sorbonno (Trés. Reth. S.L., t.2, 1407, 528).
 

DMF 2020 - Synthèse Edmonde Papin

 Article 4/33 
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     INNASCIBILITÉ     
FEW VII nasci
INNASCIBILITÉ, subst. fém.
[FEW VII, 22a : nasci]

"Une des cinq notions divines ; propriété attribuée à Dieu le Père et signifiant qu'il ne peut pas être né (comme le Fils)" : Cincq noms sont qu'on apelle notions, par lesquelz la trinité nous est congneute, c'est a scavoir paternité, filiation, procession, innascibilité et commune spiration. (Somme abr., c.1477-1481, 150). Mais innascibilité, non estre né, est ou Pere par dedens, et le prend on par maniere de privation, pour ce qu'il n'est de nul aultre. (Somme abr., c.1477-1481, 150). Item notion ne emporte ou signifie toudis dignité de persone comme innascibilité, c'est a dire non naissible ne estre né. (Somme abr., c.1477-1481, 152).

Rem. FEW : 1re attest. de 1531 (Vignay).
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

 Article 5/33 
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     MOINSNÉ     
FEW VII nasci
MOINSNÉ, adj.
[T-L : moinsné ; GD : mainsné ; DÉCT : moinsné ; FEW VII, 20b : nasci]

A. -

[D'une pers.] "Puîné, cadet, benjamin" : Charles de Bloys, le maisné filz au conte de Bloys (LE BEL, Chron. V.D., t.1, 1358, 247). ...et en la dicte bataille furent pris le dit roy de France (...) monseigneur Phelippe son mainsné filz (Chron. Jean II Ch. V, D., t.1, c.1375, 73). ...messires Phelippes ses mainsnés frères. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 134). ...le duc d'Irlande (...) avoit à moillier la maisnée fille du seigneur de Couchy (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 23). ...se mainnée suer Ysabiel espouseroit le conte de Cantbruge. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 30). ...la coustume de Bourgoingne est telle que le frere mainsnéz puet prendre son partage, combien qu'il soit du fief d'autruy, de son ainsné frere. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 206). Et [je, Mélusine] vueil que Thierry, nostre mainsné filz, soit sire de Partenay, de Wavent, de Meurvent et de toutes les appendences de la terre jusques au port de la Rochelle. (ARRAS, c.1392-1393, 258). ...messires Jehans d'Eltem, freres mainnés dou roi, et que li rois amoit otant que soi meismes, ala morir assés soudainnement. (FROISS., Chron. D., p.1400, 182). Alors Alixandre son frere fait roy, qui maisné estoit. (LA SALE, Sale D., 1451, 109). ...dist nouvelles choses de guerre estre en bref apperceues, ce qui fut, car le duc Charles, frere du roy, mainsné, assez tost après de Normandie se retira en Bretaigne et plusieurs pour lui furent decapitez et noïez, autres prins et rançonnez. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 158 v°).

 

Rem. Renart contref. R.L., 1328-1342, gloss. (maisné) ; DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 14 (maisné) ; Percef. I, R., c.1450 [c.1340], gloss. (maisné) ; MAMEROT, Romuleon D., 1466, gloss. (maisné).

 

-

(Estre) moinsné de qqn : ...le roi d'Allemaigne (...) avoit un frère que on appelloit Henri, mainsné de lui, liquels estoit marquis de Blancquebourc. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 248).

 

-

Empl. subst. : Quant li sires de Couci (...) eut viseté le prince de Galles son frère (...) et ossi viseté ses aultres frères (...) le conte de Campbruge et monsigneur Thumas le mainsnet (...) il prist congiet à tous (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 224). ...pour brisier ses armes, car il estoit des Despensiers li mainés, il portoit une bordure de geulles. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 102). Amis, dist elle, vous me saluerez les deux damoisiaux, et donrez a l'ainsné de par moy cest fermail, et lui dittez que il le porte pour l'amour de moy. Et ceste verge a ce diamant vous donrez au moinsné, et les me saluez beaucop de foiz. (ARRAS, c.1392-1393, 97). ...ly ainsnez est grant, et droit, et long, et fort a desmesure ; mais il a le visaige court et large au travers, et l'un oeil rouge, et l'autre pers, et les oreilles grans a merveilles. (...) Et sachiez que ly moinsnez n'est pas si grans, mais il est moult beaulx de tous membres, et beau viaire a devise, excepté qu'il a ung oeil plus haut que l'autre un pou, et ne lui messiet pas trop. (ARRAS, c.1392-1393, 97). La diseneufvisme cause, c'estassavoir que entre lez nobles de toutes nations des catholiques les mainsnes, c'estassavoir lez secons et lez tiers nes et autres qui selonc lez coustumes dez pays ont petite ou nulle partion en l'iritage de leurs peres, lezquelz souventefois sont contrains par povrete de poursivir lez guerres injustes (...), tels gens nostre sainte Chevalerie benignement en certain nombre recevra et leur amenistera honestement leur vivre (MÉZIÈRES, Sustance H., 1396, 70). ...Minetor l'ainsné Ot nom, Amulus le mainsné. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 176). ...ledit duc d'Orléans leur délivra le conte d'Angoulesme son mainsné frère, en plege pour le résidu (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.2, c.1425-1440, 303). Par ma foy, Balthazar, je [l. ce] ne m'emeuvra, Offrez, et puis se offrira Melcior, et puis je offrirai, Je suis de nous trois le maisné [l. mai[n]sné], Et vous l'aisné, allez premier, Car j'offrirai le derrenier [Lecture proposée par E. Stengel, Z. frz. Spr. Lit. 17, 1895, 223 ; cf. aisné]. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 45). ...ils marierent les deux filles du senateur de Romme et les donnerent a leur .II. seneschaulx, c'est assavoir a celli de Hongrie l'aisnee et a celli d'Escoche le maisnee (WAUQUELIN, Manequine C.T., a.1448, 219). ...il [Ptolémée VII] morut en Alixandre et laissa deux filz, dont l'aisné ot nom Ptholomee Lacyros et le maisné ot nom Alixandre. (LA SALE, Sale D., 1451, 109).

B. -

[D'une chose] Moinsné que. "Plus récent que" : ...dist il qui parle que la lettre du (...) seigneur de Dossemer estoit moinsnée et darraine que la leur (Conf. Jug. Parlem. Paris L.L., 1337, 122).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 6/33 
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     MOINSNEESSE     
FEW VII nasci
MOINSNEESSE, subst. fém.
[T-L : moinsnëece ; GD : mainsneesse ; FEW VII, 20b : nasci]

"Situation des enfants d'une famille nés après l'aîné"

 

-

[Dans un cont. théol.] : Et pource est elle appelle[e] Doulce Amour, c'est Jesucrist et le doulx Saint Esperit, sans mectre ou entendre division ou temps de ainsnesse ou de mainsnesse es deux personnes de la Trinite, c'est assavoir du Filz de Dieu, Jesucrist, et du Saint Esperit, ausquelx ces deux vertuz, Verite et Charite, sont attribuees. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 212).
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

 Article 7/33 
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     MOINSNESSE     
FEW VII nasci
MOINSNESSE, subst. fém.
[T-L : moinsnesse ; GD : mainnesse ; FEW VII, 20b : nasci]

"Celle qui est née après l'aîné, cadette" : Le fort au foible se dresse, Le pere contre l'enfant, Le mainsné a la mainnesse (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 14).

V. aussi moinsné
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 8/33 
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     MOINSNETÉ     
FEW VII nasci
MOINSNETÉ, subst. fém.
[T-L : moinsneté ; GD : mainsneté ; FEW VII, 20b : nasci]

"État de cadet ; droit du cadet dans l'héritage de ses parents" : Jakemart de le Haye, de Frasne, liquels estoit vaives, avoit aucun hiretaiges liquels par mainettet appartenoit a une siene fille. (Arch. Nord, 1376, B 10636, f° 31, IGLF).

REM. Doc. 1395 (Valenciennes, pour cause de sa maisneetet) et JEAN BOUTILLIER, Somme rural, 1393-1396 (éd. 1486, la maisnee a le manoir tenu de main ferme pour sa maisneté avant part) ds GD V, 83b.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 9/33 
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     MORT-NÉ     
FEW VII nasci
MORT-NÉ, adj. et subst.
[GDC : mortné ; FEW VII, 21a : nasci ; TLF : XI, 1102b : mort-né]

"(Enfant) mort à la naissance, mort-né" : N'estoient point venduz a deniers monnoiez ; Mais on puet dire au vray cilz tans est retournez, Car ung enfant devoit estre tantost mortnez, Ne s'en seroit le prestre a mynuit levez S'il ne pensoit au vray qu'il en fut amendez. (Renaut Mont. B.L. V., c.1350-1400, 20). Jehan Cachet (...) avoit une sienne fillastre qui estoit enchainte de vif einfant, si le bouta et feri en telle maniere que li creature vint morte née sour tiere. (Arch. Nord, 1360, B 10285, f° 5, IGLF). Lors vient la damoiselle a la fenestre et regarde le mortel abbateiz et horrible bataille. Lors dist : Vrais Dieux, que fera ceste doulente ? Mieulx venist que je me feusse noyee ou fait mourir d'autre mort cruelle ou que je eusse esté mort nee que tant de nobles creatures eussent esté periz et mors par mon pechié. (ARRAS, c.1392-1393, 162). Abortus (...) : mors nés ou monstre (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 3). L'autre enfer qui plus bas descend, Ou les sieges sont mal ournéz, Est lieu par tenebre indescend ; Et la sont les enffans mornéz Mout piteusement actournéz Qu'ame jamais ne les descoulpe (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 210). [Aussi Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 541] Et les pires [parmi les esprits des morts] sont ceulx des enffans mornez (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 143). Et parce qu'elle ne fut aidie et secourue, comme en tel cas appartient, son enffant fut mort né et perdu et n'eust point de baptesme. (Arch. Nord, 1475, B 1698, f° 13, IGLF).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 10/33 
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     NAISSABLE     
*FEW VII nasci
NAISSABLE, adj.
[*FEW VII, 19a-b : nasci]

"Créé, né" : Innascibilis (...) : non naissables (...). Innascibiliter : sans naistre (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 241).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 11/33 
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     NAISSAMMENT     
*FEW VII nasci
NAISSAMMENT, adv.
[*FEW VII, 19a-b : nasci]

"En naissant" : Nascenter (...) : naissamment (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 318).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 12/33 
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     NAISSANCE     
FEW VII nasci
NAISSANCE, subst. fém.
[T-L : naissance ; GD : naissance ; GDC : naissance ; DÉCT : naissance ; FEW VII, 19a : nasci ; TLF : XI, 1304 : naissance]

I. -

[À propos d'une pers.]

A. -

"Action de naître"

 

1.

[Au propre] : ...aussi homme, avant la naiscence du doulx Jhesus, qui est le pardurable soleil (Mir. prev., 1352, 231). Aussi y vi je moult de bien, Bon eur et paix, qui me plut bien, Plenté, chierté, naissance et vie (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 97). ...pour regracier Dieu des nouvelles certaines rapportez de la naissance du filz du roy d'Angleterre et de la royne, fille du roy de France (FAUQ., II, 1421-1430, 33).

 

-

Loc.

 

.

Faire sa naissance. "Naître" : Le petit Jhesus en grant paciense, Dedens une creche cy fist sa naysance (Noëls avign. A., a.1450, 306).

 

.

Prendre naissance. "Naître" : ...le roy des roy at pris nascence. (Jeu nat. C., c.1480-1500, 180). Las, quelle dolente journee Fut pour moy faicte et adjournee Quant je prins sur terre naisçance ! (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 117).

 

.

Traire qqn à naissance. "Faire naître qqn" : Helas, com dolente journee Fut pour moy faicte et adjournee Quant Dieu me voult traire a naissance (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 167).

 

.

Avoir naissance de qqn : Mais sont cincq notions, cincq noms pour congnoistre la trinité des personnes, car une chascune relation est notion, et encores innascibilité, c'est a dire non estre né et non pouoir avoir naissance de aultre, qui compete au Pere par privation de relation de se raporter a aultre principe (Somme abr., c.1477-1481, 151).

 

.

Par la naissance Dieu : Voire dya, dist sa compaigne, y voulez vous proceder d'euvre de fait ? Et par la naissance Dieu, vous n'en arez fors ce qui sera de raison [Seul ex. que Vérard corrige en puissance] (C.N.N., c.1456-1467, 524).

 

.

[Dans une formule d'imprécation] Maudire sa naissance/Maudire l'heure et le jour de la naissance de qqn : ...mauldissans le jour et l'eure de la naisance des fuyans, les tiennent comme ahontis, sans jamais honneur avoir. (Trois fils rois P., c.1454-1463, 329). ...ung temps sera que vous arés Tant de maulx que vous mauldirés Vostre naiscence et vostre vie. (Pass. Auv., 1477, 190). Las, mauldite soit ma nascence ! (Pass. Auv., 1477, 249). Que sur eulx feray telle chace Qu'i maudiront l'eure et le jour De leur naissance et leur entrace, Ne dont sur nous fisent estour. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 570).

 

Rem. Formule biblique (cf. Jér. 20, 14 : "Maudit soit le jour où je suis né !" ; Job 3, 3 : "Périsse le jour où je suis né").

 

-

En partic.

 

.

[Les circonstances de la naissance sont envisagées comme déterminantes pour le statut, la situation d'une personne dans la société] : ...il ne voult onques qu'en sa mére peust estre trouvée injure ne blasme pour cause de sa naiscence. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 93). Pour ce, à veoir seullement la figure d'une nativité, est bien convenable d'enquerir des parens et du lieu de la naissance, car si le pere et la mere sont Mores, l'enffant suivra la coulleur, qui est moult differante à celle de France. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 92 v°).

 

.

[La naissance de Jésus-Christ est envisagée comme point de départ de l'ère chrétienne] : Puiz la naissance Jhésu Crit L'an mil CCC quarante et huit, Régnant alors de bon courage Le Roy Phelipe, preux et sage, Sur les Françoiz notoirement, Comme est escript certainement (LA HAYE, P. peste, 1426, 11).

 

2.

P. méton.

 

a)

"Vie, être" : Hommes failliz, bersaudez de raison, Desnaturez et hors de congnoissance, Desmis du sens, comblez de desraison, Folz abusez, plains de descongnoissance, Qui procurez contre vostre naissance, Vous submettans a detestable mort Par lascheté, las ! que ne vous remort L'orribleté qui a honte vous maine ? (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 62).

 

Rem. R.H., Comment. Lais Poèmes, 98 ; Thiry, 256.

 

b)

"Condition, milieu social dont est issue une personne" : Tel orgueil fait le prince abestir et oublier sa condicion et sa naissance. (LEGRAND, Bonnes meurs B., 1410, 356). Mais ta plaisance, Ta liberté, ton eureuse naissance, Ta jeunesse, ta fortune et puissance Te seduysent et portent grant nuysance. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 86). Dea, qui es tu ne dont est ta naissance ? Or me respons sans nulle difference ; Savoir le veulx, voire commant qu'il voise, Car ton parler ung peu trop fort me poise (LA VIGNE, S.M., 1496, 334).

 

-

De noble naissance : ...gens de noble naissance usans de marchandise et bourse commune, avocatz, clercs, tabellions ou autres gens de pratique... (Très anc. cout. Bret. P., Textes divers, 1451, 418).

 

-

Basse naissance : ...maiz la vilté de son estat [de Mohamet] et sa basse naissance lui reprimoit le courage de soy appeller roy, pour ce mesmez que son premier office de simple chamelier sembloit entree trop desconvenable pour soy eslever a si hault tiltre. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 118).

 

-

Par naissance : ...fille de roy toutesvoyes par naissance et royne par conjonction de mariage a ung roy ... (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 91).

B. -

RELIG. Nouvelle naissance. "Régénération (de l'âme)" : QUATRIESME MAISTRE. Conment, maistre, peut donc avoir Viel homme nouvelle naiscence ? (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 239). ...pareillement avint en la nouvelle naissance de saint Pol, laquelle se feist en sa conversion, quant il fut aveuglé par dehors par la clarté soudaine du ciel, pour mieulx veoir au par dedans en l'ame (GERS., P. Paul, a.1394, 498).

II. -

[À propos d'une chose, d'un événement]

A. -

"Origine, cause première, début" : [Le cerveau] est commencement et naissance de tout sentement (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 244). Au temporel trop s'aoursa ; Avoir en vouloit congnoissance, Et la commença la naiscence Des debaz entr'eulx et les princes. (DESCH., Oeuvres R., t.8, c.1370-1407, 265). Item, unité est principe, commencement et naissance de tous nombres aussi comme Dieu est de totes creatures, lequel est souvraine et vraie et simple unité. (ORESME, C.M., c.1377, 50). La sont les merveilles du monde, Et, qui lira la mapemonde, La en trouvera grant partie, Et comme la mer est partie Par le lieu moult diversement, Et des fleuves le versement Et les naiscences et les sources (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 145). ...Origines de ce meismes dit que tout ainsi que yvrece est la naiscence de tous vices, aussi sobrece est la mere de toutes vertus. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 167). ...par telles meditacions on confere en soy mesmes par le don de conseil la naissance la cause la maniere et lutilite dune chascune chose... (CIB., p.1451, 183).

B. -

MÉD.

 

1.

"Apparition, phase initiale d'une affection, d'une maladie" : La naissance des emorrides est bonne chose aux melancoliques et aux frenetiques. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 90). Lesqueles certes au descendre Se meslent et font mixtion Au bas air en sa région, De quoy lui affiert et avient Qu'il nous soit disconvénient, En quel forme print sa naissance La dicte faulse pestillence (LA HAYE, P. peste, 1426, 27). Naissance, c'est à dire orine ou extraction. (LA HAYE, P. peste, 1426, 215).

 

2.

"Origine, attache" : ...les lacertes ou les muscles different (...) de naissance de cordes. (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.1, chap.2).
 

DMF 2020 - Synthèse Jean-Loup Ringenbach

 Article 13/33 
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     NAISSANT     
FEW VII 19a nasci
NAISSANT, adj. et subst. masc.
[T-L : naistre (naissant) ; GD : naissant ; FEW VII, 19a : nasci]

I. -

Adj. "De naissance"

 

-

DR. Droit naissant : ...mais bien est vray que de son droit naissant elle estoit royne pour moittié du royaume d'Arges (MAMEROT, Traité Neuf Preues S., c.1461-1472, 82).

II. -

Subst. masc.

A. -

DR. "Bien acquis par droit de naissance" : ...venant ou appartenant à nous, tant pour cause de naiscent comme pour cause d'acquest, ou par eschange, avec ce toutes noblesses ou droiturez de fiefs ou d'arrierefiefs, jurisdictions, obventions, proffis, emolumens, cens et rentes reelles ou personelles (Trés. Reth. S.L., t.2, 1371, 195). ...ne eust quelque chose esdictes maison et estable, qui estoient du naissant dudit feu Gilson et demourerent ausdis autres enffans (Trés. Reth. L., t.3, 1473, 501).

B. -

"Animal nouvellement né"

 

-

Premier naissant. "Animal premier né" : ABEL. Ung aignel des premiers naissans A mon createur offreray (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 22).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Jean-Loup Ringenbach

 Article 14/33 
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     NAISSEMENT     
FEW VII 19b nasci
NAISSEMENT, subst. masc.
[T-L : naissement ; GD : naissement ; FEW VII, 19b : nasci]

I. -

[À propos d'une pers.] "Naissance" : Vierge, le fils de Dieu enfantas, Et apres vierge demoras(t). Se ne fuist son naschement, Tous attendissimmes à dampnement. Dame, ie priie, par vostre grasce, Doneis moy de confesseur l'espasse Et me racordeis à vostre fils (Sept péchés C., c.1300-1350 [p.1478], 240). ...des l'eure de mon naissement jusques a mon yssue en la croix, ne me deffailli tollerance de doleur. (Internele consol. P., 1447, 119). O exellente geniture, Pasteur divin, pere clement, Ton vray et humain naissement Annoncerons d'entente pure ! (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 217).

II. -

[À propos d'une chose, d'un événement]

A. -

"Origine, commencement" : ...je remembre en ceste oevre le nessement de chascun regne dés le commencement [Var. ms. Or : le commencement de chascun regne] (VIGNAY, Le Miroir historial C, 1333, I, 147).

 

-

Prendre naissement de qqc. : Et n'est pas, sachiez à entendre, Que les metz soient à restraindre Au vin aigre tant seulement Qui de roisin prent naissement, Ançoiz vault et proffitte ades Le vin des pommes de grenades, Et pareillement estimons Du jus de citres et limons. (LA HAYE, P. peste, 1426, 126). Maiz ceste Compilation Nous donne et monstre enseignement Touchant la boce seulement, Et les fièvres aucunement Qui de ce prennent naissement (LA HAYE, P. peste, 1426, 160).

B. -

ASTR. "Lever (d'un astre)" : Mectez le commencement du signe sus l'orizon en la partie d'orient et puis mouvez l'yraigne jusques a tant que la fin dudit signe soit en l'orizon et les degrez que [l'almuri] y passera entre les heures en limbe sont l'ascension ou le naiscement d'icellui signe. (FUSORIS, Astrolabe P., c.1407-1412, 117).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Jean-Loup Ringenbach

 Article 15/33 
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     NAISSIBLE     
*FEW VII nasci
NAISSIBLE, adj.
[*FEW VII, 19a : nasci]

"Susceptible de naître" : Item notion ne emporte ou signifie toudis dignité de persone comme innascibilité, c'est a dire non naissible ne estre né. (Somme abr., c.1477-1481, 152).
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

 Article 16/33 
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     NAISSIBLEMENT     
*FEW VII nasci
NAISSIBLEMENT, adv.
[*FEW VII, 22a : nasci]

"En naissant" : Innascibiliter (...) : non nasciblement (LE TALLEUR, Vocab. E.M., c.1490, 172).

V. aussi naissible
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 17/33 
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     NAISSIER     
*FEW VII nasci
NAISSIER, verbe
[GD : naissier ; *FEW VII, 18a : nasci]

"Naître" : Et le rechupt adont li chevaliers et sa femme moult liement et le tint tout aise selonc son esçavoir [lire estavoir] et tant que la roynne d'Engleterre et ses filz en ama depuis le chevalier et la damme à tous jours et lez enfans qui d'eux naissierent et les avancha em pluiseurs mannierres. (FROISS., Chron., [Amiens] D., t.1, c.1375-1400, 19).
 

DMF 2020 - Compléments 2017 Robert Martin

 Article 18/33 
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     NAÎTRE     
FEW VII nasci
NAISTRE, verbe
[T-L : naistre ; GD : naistre ; GDC : naistre ; DÉCT : naistre ; FEW VII, 18a : nasci ; TLF : XI, 1306b : naître]

I. -

Empl. intrans.

A. -

[D'un enfant, d'une bête]

 

1.

"Venir au monde, sortir du ventre de sa mère" : Car tu es gracieus et doulx Et plaisant sur les enfans touz C'onques en ma vie vi naistre. (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 212). Par droit nommée est la vierge plaisans, Qui belle fu et bonne ainçois que née, Qui belle aussi et bonne fu naisçans ["en naissant, dès sa naissance"]... (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 246). Dont, quant la chiere dame regne Et uns enfes naist en son regne, Se Bonneürtez l'entreprent, Nature point ne l'en reprent, Eins l'en laist moult bien couvenir, Comment qu'il en doie avenir. (MACH., J. R. Nav., 1349, 270). Li dieux qui est signeur et maistre, De quan qu'il ["qui"] puet morir et naistre, De quan qu'il ["qui"] est, fu et sera Et qui jamais ne finera, Qui est darreins et primerains, Et de tous les dieux souverains, Mist dedens et l'ame et la vie, Par sage et par noble maistrie. (MACH., P. Alex., p.1369, 3). Demandez quel enfant avez ; Car il est . (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 37). Aussi Diex naistre voloit De vous Vierge et si feroit Bien chose gringnour. (MACH., Lays, 1377, 402). Et se vostre grace n'ay, Dont je suis en grant esmay, Vierge, mar vi Le terme que je nasqui. Las ! où iray, Que feray, que devenray ? Tout en fremi, Car pas ne l'ay desservi ; Pour ce m'esmay. (MACH., Lays, 1377, 404). Quant du ventre de sa mere homme Naist, il n'apporte nulle somme De richece, et de tout prouffit Un petit de lait lui souffit, Et de povres drapiaux content Il est (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 198). Et pour tant l'homme, quant il naist, il commence aucunement a morir. (Somme abr., c.1477-1481, 141). ...et encores innascibilité, c'est a dire non estre et non pouoir avoir naissance de aultre, qui compete au Pere par privation de relation de se raporter a aultre principe (Somme abr., c.1477-1481, 151). Polistratus et Ypodides, freres jumeaux, nez en une ventrée, lesquelz furent en leur vivant grans philozophes et souverains astrologiens (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 52 r°).

 

-

[D'une bête] : Ce mois, en ung des hostelz de me J. Porcher, conseillier du Roy, nasqui ung veau ayant VIIJ piés et une teste. (FAUQ., II, 1421-1430, 311).

 

-

[D'un monstre] : Item, cel aucteur dist que les monstres des quelz saint Augustin fait question ou .XVIe. livre de La Cité de Dieu naissent en orient et met ou secont chapitre comment le aer de occident est plus benigne et plus convenable au salu de nature humainne que n'est celui d'orient. (ORESME, C.M., c.1377, 350).

 

-

[Dans une tournure factitive] : Je n'i say autre conseil mestre, Se je ne vueil l'amer demestre. Mais c'est chose qui ne puet estre, Car sans mentir, Se tous ceaus que Dieus a fait nestre Estoient tout aussi grant mestre Com Seneques d'art et de lettre, Li deguerpir Ne me feroient pour morir, Car seur toutes l'aim et desir. (MACH., R. Fort., c.1341, 47). Nous sommes les plus meschans hommes Qu'oncques Dieu fist au ciecle naistre. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 842).

 

-

Naistre de rechief. "Renaître" : ...pour estre sauf, il fault naistre Tout derrechief. (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 240).

 

-

Sembler estre né à tout (tout armé) : Quant Cleriadus fut en la court, il trouva son destrier tout prest, car le roy lui avoit fait bailler le meilleur de son estable, et monte dessus tout ligerement que à merveilles. Il se sçavoit si bien aider en son harnoys et en ses armes qu'il sembloit que il fust nez à tout. (Cleriadus Z., c.1440-1444, 35).

 

2.

À naistre : S'il advient que enffans ilz aient, Soient nez ou a nettre soient... (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 165). L'autre Redempcion fut faicte Pour ceulx qui estoient a naistre (Liber Fort. G., 1346, 189).

 

-

Ceux qui sont à naistre. "Les générations futures" : ...Dieu mercy, j'ay achevé Ceste simple translation À ma povre discrétion, Laquele peut fructifier, Qui la vouldra estudier, Encore à ceulx qui sont à naistre (LA HAYE, P. peste, 1426, 162).

 

-

Homme né ne à naistre. "Aucun homme" : Orpheüs qui sa harpe avoit Et qui seur tous chanter savoit Et de tous genres de musique Avoit le sens et la pratique Et en fu plus souverein mestre Qu'homme ne qui fust a nestre, Sa harpe acorda sans delay Et joua son dolereus lay (MACH., C. ami, 1357, 82). Orpheüs jouoit de la lire Mieus qu'homme ne le porroit dire, Qu'il en estoit souverain maistre, Trop plus qu'homme , ne a naistre. (MACH., F. am., c.1361, 203).

 

-

Il est à naistre qui. "Il n'est pas encore né celui qui, il n'existe pas celui qui" : Il est a naistre qui tant aisé sera (Au grey d'amours F.-H., c.1400-1500, 193).

 

-

[Dans une formule d'imprécation, de malédiction ; souvent p. réf. à Marc 14, 21] Mieux lui vausist qu'il fust à naistre / qu'onques ne fust né : Par l'un mes corps est ja vendus, Par lui seray en crois pandus. Bon ly fust que il fust a naistre ; Se n'eüst point traÿ son maistre. (Myst. Pass. N.S., fragm. Troyes R., c.1350-1370, 277). Alons ! Dieu nous peul delivrer ; Quil ara poür cy ce couche. C'il y a nully quil l'aproche, Je ly bailleray tel baudee Que de cest an n'est amendee ; Mieulx vaudroit celluy estre a naistre. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 144). Avec moy mangue et boit Celluy quil mon corps trahir doit. Mieulx luy vausit qu'il fust a naistre Que ce qu'il traïra son maistre Ne qu'il hut pensé tel outraige. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 169). Comme vaillant compain te tiem. Es piedz ly feray tel fenestre, Mieulx ly vaulsist qu'il fust a naistre, Le faulx guars quil tant sceit de guille. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 211). JHESUS. Touteffois, douleur a celluy Par qui j'auray la traÿson ! Il luy seroit bon par raison Qu'oncques de mere ne fust . (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 655).

 

3.

Naistre de + subst. désignant le père, la mère ou la lignée : Mar furent pecheur d'Adam Se par pechié sont condampné. (Mir. femme roy Port., c.1342, 189). A .III. suers cyroperiennes, Qu'elle [Pallas] tenoit pour toutes siennes, En Athenes bailla la garde [de Erichthon] Et deffendi qu'on ne regarde Dedens le coffre nullement, Qu'elle vuelt que celeement Soit nourrie la creature Qui est nee contre nature ; Et s'est voirs qu'elle fu, sans mere, Nee de la semence au pere. (MACH., Voir, 1364, 694). ...Quant naistre voult de li [la Vierge] maternalment Cil dont tout le bien descent (Mir. femme, 1368, 234). La crois est li plus nobles signes Des crestiens et li plus dignes, Car Dieus y fu crucefiez Pour nous tous et martyriez, Qui nasqui de sa Vierge mere, Par le comandement dou pere, Et d'enfer tous nous racheta, Et ses bons amis en geta. (MACH., P. Alex., p.1369, 14). ...ce que je ne croy pas avoir esté donné a nul autre de femme. (Mir. Berthe, c.1373, 157). Il ne se porte bel ne gent ; Il samble que de bonne gent Ne soit pas nez (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 17). Dieu qui nasqui de vierge pure Vois prier, quar il est raison (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 24). Et n'est pas de merveille car elle ne ot quelconque travail, ains naquit d'icelle cest benoist enfant sans blessure du corps virginel de nostre Dame, comme la raye du soloeil passe par la verriere. (GERS., Noël, p.1404, 298). Car ma mère estoit pure Brète, Donc n'avoit point la langue preste, Ne le sens, ne l'entendement, À parler si congruement Comme un Françoiz ledit langage, Et je suiz de son lignage. (LA HAYE, P. peste, 1426, 165). Suivés Jhesus, car il est filz De Dieu le Pere vrayement, de vierge sa bas vivant Pour mourir a nous donner vie. (Pass. Auv., 1477, 87). Quant je pense a ce dur dengier Ou j'ay choisy tant de dampnéz, Et puis nous voy tous, d'Adam néz, En ce peril vivre sur terre, Qui vouldra, joye [l. Qui vouldra joye,] l'aille [q]uerre ! (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 539). Et les enfans qui d'eulx encore naistront Doresnavant comme eulx le congnoistront, En regretant la mort du noble sire, Las bailleront devant Dieu veux de cyre. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 316).

 

4.

Naistre + attribut : ...Fortune qui rit et pleure Et tume les siens en po d'eure, Qui a tel force et tel maistrie Que tu vois que pluseurs maistrie Qui furent riche et noble ["qui étaient nés nobles"], Et si ne leur a riens donné, Mais quant li plaist, elle moult tost Ce que pas n'a donné tout tost. (MACH., C. ami, 1357, 68). ...consideré que un homme naist pur lay, et qu'il doit estre tenus et reputez toute sa vie pour tel, s'il ne appert de lettre de tonsure, ou qu'il sache lire ou escripre (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 78). Je say bien que c'est cy mon filz Et que tout aveugle nasquit (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 129). Maistre, a quoy a desservi Cest homme qu'aveugle il est  ? A ce par son pechiet esté Ou par pechiet de ses parens ? (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 99). Meschant nasqui ["je naquis"] soubz constellation D'Infortune (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 13). Pietre Alphonce, Juif, puis reduit et bon catholique, souverain et experimenté ès influences celestes, fut après son baptesme appellé Moyse. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 93 v°).

 

5.

Naistre de bonne / male heure. "Naître sous une bonne / mauvaise étoile, sous de bons / mauvais auspices, pour son bonheur / pour son malheur" : Car, mon enfant, il vault miex naistre De bonne heure que de bons estre, Selonc m' entente. (Mir. enf. ress., 1353, 23).

 

-

Né de bonne / male heure : Moult sui de bonne heure née, Quant je sui si bien amée De mon doulz ami Qu'il ha toute amour guerpi Et son cuer à toutes vée Pour l'amour de mi. (MACH., Ch. bal., 1377, 630). Helas ! je sui de si male heure nez Qu'Amours me het et ma dame m'oblie, Tous biens me fuit, tous maulz m'est destinez. (MACH., L. dames, 1377, 71). ...là ses cuers tent Et si desir, Là sont mis entierement Tuit si plaisir. Si sui de bonne heure née Quant si bien sui assenée Que j'aim et si sui amée De fin cuer et vray Et d'amour pure et secrée (MACH., Lays, 1377, 346). Or parle SEINT PIERRE. Or suis je bien deseperé ! De malle heure suis je , Quar pour mon grant peché Mon segnieurs ay renyé. Mes non pas de ceur ! (Pass. Autun Roman F., c.1400-1500, 186). JUDAS. (...) De malle heure suis je neyssus, Maudicte soye celle que m'a porter ! (Pass. Autun Roman F., c.1400-1500, 188). Tu fus a tres bonne heure (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 127). Monseigneur, de bonne heure nez Fustes, et benoy en ce monde, Qui plus ordoye qu'i ne monde, Quant pris avez ce bon propos D'estre mis cy en vray repos, Et en celle felicité Qui durera en verité Tous temps sans terminacion. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 107). Noble enfant, de bonne heure ... (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 41). ...et est bien nez de male heure et de male heure concheu qui ce fait [var. bien de mal heure conceu et venu au monde qui ainsy fait]. (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 187). Sil enchanteur, de malle heure, S'a fait, affin qu'il ne honnore Les dieux et craingne les tourmens Lesquelz sont devant luy presens, Et les princes courcer vers luy. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 233).

 

.

Estre né de pauvre heure. "Être né pour son malheur" : Ha, quesse cy ! Que je suis de povre heure née ! (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 58).

 

-

[Dans une formule d'imprécation, de malédiction] Mar fust il né : ...il choisi un chahuant, Un oisel lait, vil et puant, Dont li gentil oisel n'ont cure, Et pour sa villainne nature Qui fait forment a reprochier Se ne le deingnent aprochier. Et le gerfaut (mar fust il nez !) Y fu si forment encharnez Qu'il ne s'en pooit desaërdre. (MACH., D. Aler., a.1349, 383).

B. -

[D'une plante] "Pousser" : Pour ce lor vient la mauldiçon Qui a Adam fut proposee, Quar quant lor terre est coultivee, Chardons et espines lor nessent Qui de poindre lor cuer ne cessent. (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 106). S'alay tant amont et aval Que je m'embati en un val Ou je vi une fontenelle Qui estoit moult clere et moult bele, D'arbres et d'erbe environnée ; Et si estoit environ née Une haiette d'esglentier. (MACH., R. Fort., c.1341, 30). ...Et de freses, se tu les aimes, Qui naissent au bois suz les raimes, Cueillir en porras a loisir Tant com te vendra a plaisir (MACH., Voir, 1364, 634). Il n'est riens qui si glouttement naisse comme la vigne (CORBECHON, Propr. choses H., 1372, 55). ...de laquelle [la terre] naissirent les roseaux (LA SALE, Sale D., 1451, 192).

C. -

P. anal. [D'une chose]

 

1.

"Commencer à exister"

 

-

[Des dents] "Percer" : ...elles [les canines] mettent plus longtemps a naistre (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 308).

 

-

[Du jour] "Se lever" : Einsi toute nuit [Hero] se maintint Et l'ardant sierge en sa main tint, Jusqu'a tant qu'il fu adjourné. Mais mar vit pour li ce jour , Qu'entre les flos vit Leandon Qui floteloit a abandon. (MACH., J. R. Nav., 1349, 250).

 

-

[De la nuit] "Tomber" : Alons le dire a l'evesque Affin qu'ansoix que la nuyt naisce Que la seürté y soit mise (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 233).

 

-

[D'une source] "Jaillir" : Voicy fontaine clere et pure : Grant plaisir prens a la veoir naistre. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 629).

 

-

[De varices, d'une excroissance sur le corps...] "Apparaître" : ...grans varices leur nessent et vienent (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 308).

 

-

[Du vent] "Se lever" : La seconde cause peut estre le redoubté vent, qui seult naistre Es lieux et mètes de Medi Dont apporte, pour voir le di, Grosses vapeurs, de leur nature Disposées à pourreture. (LA HAYE, P. peste, 1426, 47).

 

Rem. FEW VII, 18b : «"se lever (d'un vent)" (Fur 1690 - Trév 1752)».

 

-

[D'une action, de paroles...] "Avoir lieu, se produire" : Et quant li chevaliers ot nestre Tels parlers et jetter en place, Saciés que pas ne s'en solace (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 23). Pour aventure (...) Qui lui puist nestre... (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 85).

 

-

[D'une chose abstraite, d'un sentiment, d'un état psychique...] : Car Esperance, la seüre, Li promet et bien l'asseüre Qu'onques biauté si affinée Ne pot estre sans Pitié née ; Et puis que douceur est en li, Franchise y doit bien estre aussi ; Pour ce ne croiroit a nul fuer Que Pitié ne fust en son cuer. (MACH., D. verg., a.1340, 38). Cils souvenirs, par son engin soubtil, Me ramentoit le viaire gentil Et le gent corps pour qui mon cuer essil, Mès engendrez, Nez et fenis est et continuez Tous en doleur. Pour quoy ? Pour ce qu'amez Cuiday estre, quant amis fui clamez Trés doucement. Helas ! dolens ! or est bien autrement, Quant ma dame aimme autre nouvellement. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 96). Et quant dou quart de vostre amour puis estre Mis hors d'enfer en paradis terrestre, Se je ne l'ay, y ne me porroit nestre Doleur ne peinne Qui tant me fust oublique ne senestre, Car ce seroit pour l'onneur et le mestre Perdre dou tout, et la joie celestre Et la mondainne. (MACH., F. am., c.1361, 154). Juno maintenoit le contraire Et dit que bien se deüst taire, Qu'on puet acquerir par richesse Scens, avoir et toute noblesse, Quanqu'il vient, naist, croist et habunde En l'air, en terre, en mer, eu munde, Plus tost qu'on ne l'aroit par scens. (MACH., F. am., c.1361, 206). Quant Nostres Sires fist le monde, Où tous biens naist, croist et abonde, Il fist premiers le firmament, La terre et quanqu'il y apent ; Le biau soleil et les planettes, Les estoiles cleres et nettes, Et la lune... (MACH., P. Alex., p.1369, 190). Adont fait la plaisance nestre En la pucelle .I. grant pourpos (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 218). Si sui com servans sans maistre, Mis hors de toute priere, N'en moy nulz biens ne puet naistre, Fors toute doleur pleniere. (MACH., L. dames, 1377, 68). Pour ce soiés de moy asseürés, Car envers tous mes loyaus cuers se vée, Ne ja nulz n'iert de moy amis clamés Fors vous ; s'ay droit. Car loyautés est née En vous ne n'en puet mouvoir Et tant de bien aveuc qu', à dire voir, Pour la bonté dont vostre corps est pleins De vous me vient li souvenirs prochains. (MACH., L. dames, 1377, 126). Et se raison vuet dire le contraire, Je n'en puis mais, je ne li fais pas faire. Amours qui m'a nouvellement espris Fait que dolour est avec l'amour née, Qu'elle me fait amer dame de pris Plus fort qu'onques dame ne fu amée. (MACH., L. dames, 1377, 215). ...en toutes manieres eschevera a son pouoir que contens ne aucune rancune naisce ne discorde entre eulx. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 58).

 

2.

Naistre de

 

a)

"Sortir de (comme une partie de qqc.)" : ...trois belles plumes en façon d'ostrisse, faites de tresriche broderie nervees de petis dyamans, rubis balais et autres pierreries, naissans d'un tres riche et tres bel afficquet ou estoit un tres gros dyamant environné de trois tresgros balais et de trois tres grosses pelles (LA SALE, J.S., 1456, 123).

 

-

Empl. abs. HÉRALD. [Synon. de issant] Naissant. "Qui paraît sortir des bords de l'écu ou d'un meuble" : ...le demi heaume de messire Anguerrant, sur lequel estoit un demi cerf d'or naissant pourtant ["portant"] un colier ou estoient par tiers un tresbel rubi, un tresbel dyamant, un tresbel balay, chascun encloz entre deux moult grosses perles. (LA SALE, J.S., 1456, 113).

 

b)

[D'une chose concr. ou abstr.] "Provenir de (qqn, qqc., qq. part)" : Ainsi nuist beauté doublement, Quar tost fault et naist de nïent, Quar tout a pourreture vient. (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 87). C'est fins deduis, joie esmerée, Qui vient d'une douceur parfaite Qui tous en deduit les affaite, Jusques a tant qu'une chaleur, Qui naist d'une amoureuse ardeur, De ceste pointure s'engendre Es cuers qui aimment sans mesprendre ; Car chascun d'euls d'amer esprent Par Desir qui ce leur aprent. (MACH., D. verg., a.1340, 31). Et mes cuers moult s'y deduisoit, Quant ma dame a ce me duisoit Qu'a sa loange et a s'onnour Me faisoit chanter pour s'amour. Car chanters est nez de leëce De cuer, et plours vient de tristece. (MACH., R. Fort., c.1341, 16). Saches que le pers signefie Loiauté qui het tricherie, Et le rouge amoureuse ardure Naissant d'amour loial et pure ; Le noir te moustre en sa couleur Signefiance de douleur, Blanc joie, vert nouveleté, Et le jaune, c'est fausseté. (MACH., R. Fort., c.1341, 68). Car savoir doiz (...) Que ce qui de char naist char est, Et ce qui de l'esperit naist Est esperit (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 239). SAINT PÉRE. Sire, de qui naiscent touz biens, Vostre conmandement feray. (Mir. pape, 1346, 365). Car quant sires, qui vuet honneur Et qui het toute deshonneur, Vuet faire ordener une chose, Se son serviteur s'i oppose, Qui plaint et pleure ce qu'il donne, S'onneur esteint et abandonne, Si que ce sont larmes perdues, D'envie nées et venues. (MACH., P. Alex., p.1369, 53). Mais quant ceulz qui sont equalz reçoivent en distribucion porcions inequales ou ceulz qui ne sont equalz reçoivent porcions equales, d'ileques viennent et naissent les mellees, contencions et accusacions. (ORESME, E.A., c.1370, 285). ...Et ce qui de ce pora nestre. (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 83). Si seroie faus traïtres prouvés, Douce dame, se je ne vous amoie Tres loyaument, car tous mes biens est nez De vostre bien ; dont si fort me resjoie, Quant bele et bonne sans per Et des dames la flour vous oy nommer, Que tendrement de joie en riant pleure En lieu dou cuer, dame, qui vous demeure. (MACH., Bal., 1377, 545). Par un dous regart que vi vray, Naissant de vo gracieus vis, Douce dame, tant com vivray, Sera mes cuers à vo devis. (MACH., L. dames, 1377, 211). Dit(te) que une estoille de valleur De l'estoille Jassois nasseroit (Jeu Etoile T., c.1400-1500, 105). De memoire naist congnoissance, et de memoire et congnoissance procede voulenté et amour. (GERS., Trin., 1402, 166).

 

-

[Dans un cont. métaph.] "Prendre sa source dans" : La dignité de nostre empire De la fontaine de pitié Sourt et naist par grant amistié, Qui a ordené (...) Que qui enfant tue en bataille Il doit estre decapité. (Mir. st Sev., 1362, 198). [Dans un cont. métaph.] Fai tant que de li m'estorde : Car il n'a maison ne borde Qui vils, sale, obscure et orde Ne soit, pleinne de puour Et de laidour, Et mes cuers vuet et t'acorde Que ton dous salut recorde, Tant que de li naisse et sorde Une fonteinne de plour Et de tristour, Pour laver et nettoier En tele maniere Les vices qui de pechier Me donnent matiere. (MACH., Lays, 1377, 413).

 

3.

Naistre en. "Ressortir de (comme une partie naturelle)" : Aprés je di que il est bien possible que aucuns ont bien gouverné senz avoir veüz telx livres, par ce que ilz avoient si bon sens naturel et si bonne prudence et si tresgrant desir au bien publique que ceste science estoit en leur cuer naturelment entee, nee et plantee. (ORESME, E.A., c.1370, 99).

 

4.

Empl. pronom. "Apparaître, se produire" : Mais un descort s'est nez ouan Entre nous cardinaux de Romme (Mir. st Guill., c.1347, 7).

II. -

Empl. trans. "Mettre au monde"

 

Rem. Cf. HUG. V, 393a. La transitivité de naistre n'est pas assurée. Tous les ex. sont au passé antérieur ou à un temps surcomposé : on peut considérer aussi que la valeur de ces temps grammaticaux est celle de l'accompli (fut né = "fut dans l'état de celui qui est né" ; cf. Marc Wilmet, R. Ling. rom. 37, 1973, 283). Mais cet usage ne se retrouve pas dans d'autres verbes. Par ailleurs, la coordination avec des verbes transitifs comme concevoir ou nourrir plaide en faveur de la transitivité.

 

-

Avoit esté né : ...selonc l'eure que l'enffant avoit esté neys (Flor. Octav., a.1454. In : Chrestom. R., 142).

 

-

Fut né. "Fut mis au monde" : Lors parlai, si com je pooie, Et li dis, sans faire demeure : "Dame, ce fu a la bonne heure Que fustes née et conceüe Et que vous estes ci venue, Quant li bien dont estes garnie M'ont rendu santé, joie et vie..." (MACH., R. Fort., c.1341, 77). Diex, Biauté, Douceur, Nature Mirent bien toute leur cure En vo douce pourtraiture, Dame desirée, Car tant est plaisant et pure, Sage en port, belle en figure Qu'eins plus gente creature De vous ne fu née. (MACH., Ch. bal., 1377, 604). ...pour ce croy qu'onques mais ne fu née Dame qui fust si tres bien assenée. (MACH., L. dames, 1377, 176). Lequel prisonnier (...) cogneut et confessa que il avoit esté et fu en la ville du Mans, où sa mere demeure (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 184). Colete Phelipe, prisonniere ou Chastellet de Paris (...) confesse qu'elle fu née à Briteville-sur-Odon prez de Caen et furent ses pere et mere feu Pierre Phelipe et Genevote, sa femme (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 530). Dieu fut neiz et nouris en Nazareth (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 72). Dont ainsi furent les enfans engendrez, nez, nourris et rescoulx de mort, et puis par Faustulus et par Leurence, qui les nommerent : l'un Remus, et l'aultre Romulus. (LA SALE, Sale D., 1451, 171). Onque ne fut de mere nee Femme sy dolente ne tant essaree Que je suis, laisse doloreusse Qu'on soloit dire la plus eureuse. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 113). ...ceulx qui avecques moy furent nays m'ont des pieça laissé et abandonné (TARDIF, Apologues R., c.1493-1498, 89).

 

.

Fut né + attribut : Et quant sa grant renommée De tous est loée, Je ne doy estre blasmée, S'à li sui donnée, Qu'onques dame ne fu née Si bien assenée, Puis qu'il est miens et il m'a. (MACH., Lays, 1377, 364).

 

.

[Dans une formule d'imprécation, de malédiction] : Mauldite soit l'eure et le jour Qu'oncques je fus née de mere (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 58). Mauldit l'eure qu'onque fut nez, Quar je ne voyt souloil ne lune. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 110). Jamaiz ne fusse je esté  ! (Pass. Auv., 1477, 206). Or suis je entre tous maulditz, Le plus mauldit qu'onques fut . (Pass. Auv., 1477, 207). Maudit [l. Mauldit] soit mon premier parent Qu'oncques fus en ce monde . (Pass. Auv., 1477, 217). Que mauldite soit la journee Que je fus en ce monde , Car ay jucgé Le juste sans cause approvee ! (Pass. Auv., 1477, 277). Et toy aussi, faulce Pucelle, Qui au deable tu t'est donnee, Tu en auras froide nouvelle, Et en maudiras la journee, Voire, de quoy tu fuz onc nee Et le pere qui t'engendra. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 569).

III. -

Part. passé en empl. adj. ou subst.

A. -

Empl. adj.

 

1.

Né de. "Natif de, originaire de" : Et jà soit ce que Saturnus Fust à l'assamblée venus, Et qu'il soit rudes et contraires Aus hommes et à leurs affaires, Je croy qu'il fu là nez d'Artois, Car il li fu dous et courtois, Et pour l'enfant, car il s'efforce Pour son bien, de toute sa force. (MACH., P. Alex., p.1369, 6). Et messires Robers li Rous, Uns bons chevaliers ; et si vous M'en volez plus avant enquerre, Plus n'en say ; nez fu d'Engleterre. (MACH., P. Alex., p.1369, 138). Messires Thommas de la Marche, Qui n'est pas nez de Danemarche, Eins fu François, le desconfist En Angleterre, et tant fist Par s'espée, qui très bien taille, Qu'il ot l'onneur de la bataille. (MACH., P. Alex., p.1369, 249). Et concupiscence si est aussi comme les anciens disoient de Venus, c'est a savoir que Venus la tricheresse nee de Cypre avoit une diverse courgiee ou courroie. (ORESME, E.A., c.1370, 384). ...et que lez esleüs soient proudes homes et vertueux docteurs en Theologie, en Droit canon ou civil, et que ilz soient du païs nez ou norris, teulx qui cognoissent lez meurs et lez condictions dez subjecs et ce qui appartient au salut de leurs ames. (Songe verg. S., t.1, 1378, 97). Girart Fourre, cherpentier, de la ville de Bausmes les Nonnains, oultre la Sone, et à present demourant en la ville d'Aucerre (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 126). Raoulet Fouquart, eschardeur de laines, du pays de Bretaigne, et demourant ad present en la ville de Tours (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 266). ...maistre Nycole Gomaud, du diocese de Reins (BAYE, I, 1400-1410, 191). ...messire Jehan de Coymbre (...), de Portingal. (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 386). Estoit de Douay... (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 46).

 

2.

Né à / pour

 

-

Né à. "Né pour, destiné à" : Car les choses qui sont selon Dieu et nature viennent au mieux que il est possible, en tant comme il sont habiles et nees a bien. (ORESME, E.A., c.1370, 129). Or vaille que vaille, Dit l'ay ; se la destinée Chiet seur moy, forment m'agrée Ceste devinaille, Se de telle heure suis née Que, sans villeinne pensée, à t'amour ne faille. (MACH., Lays, 1377, 421). Et pour ce li prie Qu'oie ma clamour Et qu'il ne m'oublie, Qu'en lui sont tuit mi retour. Pour quoy ne sui je ad ce née Qu'avec toi, sans dessevrée, Fusse, dous amis ! (MACH., Lays, 1377, 445).

 

.

Né à + inf. : Mais d'autre partie, pluseurs sont lesquelz l'en ne puet par sermons ou par quelconques paroles provoquer, convertir ou actraire a bonté, pour ce que ilz ne sont pas néz ou enclins a obeïr a vercunde, mais a paour. (ORESME, E.A., c.1370, 531).

 

.

[D'une chose] "Fait pour" : Et la puissance motive en chascun de ces .II. mouvemens use de aer aussi comme de un instrument, ce est a savoir en mouvement violent qui est ou en haut ou en bas, car le aer est nay a estre legier et pesant. (ORESME, C.M., c.1377, 610).

 

-

Né pour : Se vous n'estes pour mon guerredon née, Dame, mar vi vo dous regart riant. Jamais ne m'iert joie guerredonnée, - Se vous n'estes pour mon guerredon née - Car par vous m'iert la grief guerre donnée Qui me fera morir en guerriant. (MACH., Rond., 1377, 571).

 

-

Né de telle fin que : ...einsois sera mes corps finez Et mes cuers li trés affinez Partis en deus pars, que je fine D'amer de loyal amour fine Li et s'onneur, de cuer si fin Qu'elle me mettra a ma fin, S'elle n'est de tele fin née Et par Pitié si affinée Que le mal face definer (MACH., D. verg., a.1340, 56).

 

3.

Bien né

 

-

[D'une pers.] "De bonne naissance, favorisé par la naissance" : Et celui est bien qui a tele disposicion en soy bien nee et bien entee de sa nativité et de nature. (ORESME, E.A., c.1370, 201). Car une meïsme personne n'est pas habile de nature ou bien nee a toutes vertus. (ORESME, E.A., c.1370, 359).

 

.

"Noble de naissance, de bonne famille" : ...et que a aucune fois il se entremet de ouvrer de mestier de cordouennier, homme bien nez, de bonne vie et renommée, sanz avoir esté reprins d'aucun meffait (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 50). ...icellui de Ruilly est homme bien et renommé, et n'est pas à presumer que un homme de tel estat eust prins par mariage une tele fille si diffamée (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 321).

 

-

[D'une chose] "De belle allure" : Et celui est bien né qui a tele disposicion en soy bien nee et bien entee de sa nativité et de nature. (ORESME, E.A., c.1370, 201).

 

.

En partic. [De la tête du cerf] "Dont le bois est haut, bien fourni" : ...teste bien nee et bien trochiee (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 17). Et aussi leurs testes sont de diverses fourmes, l'une est apelee teste bien nee, bien chevillee et bien tronchee ou bien paumee et bien rengiee. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 60). Et, s'il voit un cerf qui ait la teste grosse de marrien et d'antoilliers et est bien rengiee et bien chevillee et bien haute et ouverte et on li demande quelle teste il porte, il doit respondre qu'il porte belle teste par touz signes et bien nee. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 157).

 

4.

Subst. +

 

a)

Creature nee. "Être humain, personne (quelle qu'elle soit, qui soit au monde)" : ...les nimphes et les fees [à la fontaine] faisoient leurs assamblees Et qu'encor souvent y venoient Et leur parlement y tenoient, Leurs gieus, leurs festes, leurs caroles Et leurs amoureuses escoles, Et aussi qu'elle est destinee Si qu'il n'est creature nee, S'elle en boit, qu'il ne li couveingne Estre amoureus, comment qu'il pregne. (MACH., F. am., c.1361, 193). En s'amour sui si fermée Et mise sans dessevrer Que pour creature née Ne le porroie oublier. (MACH., Ch. bal., 1377, 611). S'onneur et sa renommée, Qui "tout passe" est appellée, Toudis garderay, Et tant com durer porray Plus que creature née Li obeyray. (MACH., Ch. bal., 1377, 632). Car si amoureusement Sui enamourée De vo gracieus corps gent, Qui seur tous m'agrée, Que pour creature née Mes fins cuers ne vous laira ; Et s'il est autres qui bée À m'amour, il y faurra. (MACH., L. dames, 1377, 180). Pour ce te pri, ne vueilles oublier Moy qui plus t'aim que creature née ; Car s'il avient, je te puis bien jurer Que ma vie sera par toy finée, Briefment et en desespoir (MACH., L. dames, 1377, 205). Si qu'amis, n'aiés pensée Que pour longue demourée, Pour Fortune, la dervée, Ne pour creature née Te mette en oubli, Qu'à tous jours, sans decevrée, Est m'amour en toy fermée, Com suer, amie et amée (MACH., Lays, 1377, 357). A Langny ay moult longuement Hanté et prise demouree, Mais oncques crëature nee N'y vint de quoy point miex vasisse (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 36). La Pucelle de[s]mesuree Y est triumphant que c'este rage, Que james creature nee Ne vit armee de tel coraige. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 638).

 

-

Personne née. "Personne (quelle qu'elle soit, qui soit au monde)" : Humble vierge, a qui ne ressamble Personne née... (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 225).

 

b)

Homme (de chair) né. "Être humain (quel qu'il soit, qui soit au monde)" : Seur lui furent si encharnez, Qu'onques mais uns homs de char nez Ne vit homme avoir tant de plaies, De la teste jusques aus braies, Ne telles comme il li feïrent (MACH., P. Alex., p.1369, 270). Pleure la foy de Jhesu Crit, Car je ne truis pas en escrit Que de puis le tans Godefroy De Buillon, qui fist maint effroy Aus Sarrazins, fust home Par qui si mal fussent mené, Ne qui tant leur feïst contraire ; Car de Chypre jusques au Quaire Les faisoit trambler et fremir. (MACH., P. Alex., p.1369, 273). LE FRÉRE. (...) Mais ja ne le revelleray A homme . L'EMPERIÉRE. Frére, je vous voi mal sené, Qui amez miex ainsi morir Que vostre pechié regehir. (Mir. emper. Romme, 1369, 306). Quar bien say que mes fils doit estre Plus puissans que hons nez n'a nestre (Jour Jug. R., c.1380-1400, 221). Il n'est ce jourd'huy homme nay Qui sceut icy prendre [deduit]. (Cuv. T., c.1475-1500, 58).

 

Rem. Cf. aussi : Nous vous faisons telle demande : Tout le monde nous tient a sire, Cy vous prions vuillés nous dire Ce jamés sera homme naisse Quil nostre puissance abaisse ["S'il se produira jamais qu'un homme naisse qui..."]. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 80).

 

-

Femme née. "Femme (quelle qu'elle soit, qui soit au monde)" : Il n'est homme ne femme née Que s'il estoit aux champs assis, Qui de froit ne fust touz transis. (Mir. mère pape, c.1355, 396). Je vous pry, vray Dieu, que touchiez Ne soit mon corps de famme nee, Ne que nulle ne soit entree Ou lieu ou je reposeray (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 27).

 

-

Homme de femme né : Je viz Apolin le cortois, Qu'est des Perthes dieu souverain, Tourner le doz au dieu romain, Sans que homme de femme L'ait ainsi viré ne tourné (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 32).

 

-

Femme de mère née : Femme ne sçay de mere née, Qui soit plus aise que vous estes ! (LA VIGNE, Munyer T., 1496, 197).

 

-

Nul de mère né : ...à mon moulin, Où, plus que nul de mere née, J'ay souvant la trousse donnée A Gaultier, Guillaume ou Colin. (LA VIGNE, Munyer T., 1496, 235). [Accord dû à la rime]

 

c)

Riens nee

 

-

"Personne au monde" : LE FRÉRE. (...) Pour Dieu mercy, ne m'aprouchiez: De pueur sui touz entechiez Envenimée. L'EMPERIÉRE. Et pensez vous qu'il soit riens née Qui vous vaulsist ? LE FRÉRE. Il n'est nul qui m'en garisist, Ce m'ont dit les cirurgiens (Mir. emper. Romme, 1369, 297).

 

-

"Aucune chose qui soit au monde" : Pour ce ne savoie Comment de moy faire devoie, Car je n'eus coustel ne espée, Hache, guisarme, ne riens née Dont je me peüsse deffendre ; Et li lions, sans plus atendre, S'en est par devers moy venus Legierement, les saus menus. (MACH., D. Lyon, 1342, 169). Dame, mon pensser vous vueil dire ; Sachiez : j[e] ay au cuer grant yre. Toutes fois que mon filz regarde, Je croy par Dieu, qui lez siens garde, Que il ne vauldra ja riens nee. (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 17). Se mon mary me fait offensse Ou veult estriver de riens nee, Puis que il a brache brisiee, Contre terre le bouteray (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 32).

 

-

Plus que riens nee. "Plus que tout" : Elle scet bien que plus l'aim que riens née Et que je l'ay servi sans mesprison ; Si m'en donne si mauvaise saudée Que mal pour bien en est le guerredon. (MACH., L. dames, 1377, 71). Car j'ay desir qui se traveille et peinne De moy deffaire, et ma dame honnourée Ne scet mie que j'aie si grief peinne Pour li que j'aim plus que nulle riens née ; Si que pour ce ma joie est si finée Que riens ne puet mon cuer reconforter, Puis que desirs ne me laisse durer. (MACH., L. dames, 1377, 133).

 

-

Chose nee. "Chose qui soit au monde" : Ja ne vous puist il meschëoir Pour chose nee (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 22). Car il dit que plus agreable En toutes choses neyes Ne que de Dieu furent creyees Est la fame (Serm. femmes K., c.1450, 236).

B. -

Empl. subst. "Vivant" : Roys Prians ses sages manda Et par leur conseil commanda Que, sans nulle essoinne querir, Toy , qu'on te feïst morir. Quant fus nez, Ecuba te vit Si bel qu'autrement s'en chevit : Porter te fist chiès une serve Et li manda qu'elle te serve Et bien te garde et qu'a tous die Que ses fils yes ; mais c'est folie. (MACH., F. am., c.1361, 213). Et se je muir ainsi, tres belle nee, Pour vostre amour, je serai vrai martir, Et ce sera mon milleur sans mentir (MACH., Voir, 1364, 280). Puis que ma dolour agrée À la de bonne heure née, Qui par droit est apelée Des dames la flour, Certes, noble destinée M'avint l'eure et la journée, Qu'en mon cuer fu engendrée Si douce dolour. (MACH., Ch. bal., 1377, 587). Sans departir est en mon cuer entrée Nouvelle amour par si noble maistrie Que la millour et la plus belle née Qui onques fust amée ne servie Vuet que mette sens, temps, cuer, corps et vie, Penser, desir en son tres dous demainne Et qu'elle soit ma dame souverainne. (MACH., L. dames, 1377, 216). C'est que j'ay paeur, sans vous mentir, Que ne m'ayez, tresbelle nee, Mis en oubly (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 78).

 

Rem. FREDET, in CH. D'ORLÉANS, Compl. C., 1433-p.1451, 269 (...la meilleure nee Qui en France se trouvast oncques).

 

-

Chacun né. "Chaque homme né, tout homme" : ...Quelque misterïeuse choze Qui serat bonne et salutare A checun qui le suppose. (Jeu Etoile T., c.1400-1500, 102).

 

-

Premier né. "Nouveau-né" : Vienent selon ces IIII aages, des premiers nez, ulceracion de la bouche, vomite, toux, paour, apostumes du nombril, veilles, humiditez des oreilles. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 69).

IV. -

Inf. subst. "Naissance" : Son naistre donques orïent Est apelé ; mais occident, Di moy, freres, que segnefie ? L'umilité de Marie. (Propr. choses Rosarius Z.S., c.1330, 132). ...par destinée Qui au naistre leur fut donnée. (JACQUES BRUYANT, Voie pauvreté richesse P., 1342, 18). ...puis .IIII. ans apriés ton nestre... (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 60). Pour ce m'a le parler rendu, Que j'oy dès mon naistre perdu. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 73). Certes a po j'amasse miex Qu'a mon naistre je fusse morte, Tant ay dueil et me desconforte De cest affaire. (Mir. fille roy, c.1379, 49). Les enffens male quil naissoient Les bailles aux maistres [l. naistre] estrangloient. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 41). [Réf. à Exode 1, 16. Lecture naistre proposée par E. Langlois ds Bibl. Éc. Chartes 66, 1905, 316 et par A. Jeanroy ds R. Lang. rom. 49, 1906, 223] Eu pais d'onc il a prins son naistre... (Myst. Incarn. Nat. L., t.2, c.1454-1474, 6). L'humain amour, que Dieu voult mectre Entre l'ame et corps en mon naistre... (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 341).

V. aussi nasquir
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 19/33 
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     NASCATION     
FEW VII nasci
NASCATION, subst. fém.
[T-L : nascacïon ; GD : nasquation ; FEW VII, 19b : nasci]

"Naissance" : HERODE. (...) Je le feray leans ruer [Jean-Baptiste] Jusques je face mencïon Du jour de ma nasçancïon [l. nascacion ?], Lors sera tenu par grant ire. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 102).

Rem. L'éd. É. Roy lit nascacion.
 

DMF 2020 - Synthèse Jean-Loup Ringenbach

 Article 20/33 
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     NASQUIMENT     
FEW VII nasci
NASQUIMENT, subst. masc.
[GD : nasquiment ; FEW VII, 19b : nasci]

"Naissance" : ...lequel, apres son nasquiment, fut tenu sur les sains fons de baptesme par... (RAOULET, Chron. Ch. VII, V., c.1461-1467, 144). [Seul ex., GD V, 471c]
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 21/33 
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     NASQUIR     
FEW VII nasci
NASQUIR, verbe
[T-L : naistre ; GD : nasquir ; FEW VII, 18a : nasci]

"Naître" : ...Bestes, oyseaulz, qui nasquissoient (COURCY, Chem. vaill. D., 1424-1426, 62). Lymage de creacion est en tous bons et mauuais en tant quilz sont naquis en puissance dentendre et de aymer Dieu, et ont les trois puissances deuant dictes, memoire, intelligence et voulente. (CIB., p.1451, 204). ...ung petit enfançon Nous nasquira (Myst. Incarn. Nat. L., t.1, c.1454-1474, 15). Benoiste soit l'eure et le jour Qu'il pleut a nostre Creatour Nasquir de la Vierge Marie (Trespassement N.D. G., 1484, 509). ...le filz de Dieu (...) d'une vierge naquiroit (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 9).

REM. Verbe créé à partir du parfait de naistre. Les formes de parfait figurent sous naistre. Scheler, Gloss. Geste Liège, 207 (II, 215 : Sor l'an de grasce où Jesus voult nasquir).
 

DMF 2020 - Synthèse Jean-Loup Ringenbach

 Article 22/33 
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     NASQUISSEMENT     
FEW VII nasci
NASQUISSEMENT, subst. masc.
[T-L (renvoi) : nasquissement ; FEW VII, 19b : nasci]

"Naissance, origine" : Lors les appella doulcement Et leur demanda proprement Dont estoit leur nasquissement Et de quel gent. (Vie st Eust. 2 P., c.1400-1450, 214). ...de vierge prendra naquissement (Myst. Incarn. Nat. L., t.1, c.1454-1474, 21). [Autre ex. p.78 (naquissement)]

REM. Z. rom. Philol. 103, 1987, 40 (ex. de c.1520).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 23/33 
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     NATE1          NATE2     
FEW VII nasci
NATE, subst. fém.
[T-L : nate1 ; GD : nate/natequenate ; FEW VII, 21b, 23a : nasci]

[Dans un jeu de mots avec natte] "Nature de la femme, vulve, sexe féminin" : Adevinez : se c'estoit aussi grant honneur de faire l'anchien mestier ["de faire l'amour"] en appert et a voulenté comme seroit d'aler a l'eglise ou vendre grosserie ["marchandise en gros"] ou vin a detail ou aultre marchandise, lequel sur tous mestiers seroit par tout le pluz requiz ? - Ce seroient ouvriers de nattes, car les aucunes, a touz costez et en grant nombre, s'en furniroient pour porter ou faire porter aprez soy. (Devin. R., c.1470, 146). [Cf. K. Baldinger, Z. rom. Philol. 100, 1984, 250]
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 24/33 
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     NÉE     
FEW VII nasci
NEE, subst. fém.
[GD : nee2 ; FEW VII, 20a : nasci]

A. -

"Créature" : Là priai Bauduin, à le chière membrée, Qu'il alast à Courtrai, à maisnie privée, Et ammenast ma soer, qui tant est belle née (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 179).

B. -

D'une nee. "D'une même portée, d'un même accouchement" : Si les amoie tan, ja n'en seiray mentis, Que j'en nomay ma vilhe où ils furent nasquit, Cineis, en remembranche des V enfants jolis Qui furent d'onne née ; or sont tos V peris, Dedens un grant fosseit les at li dyable sopris (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.1, a.1400, 634). [Scheler, Gloss., 207]
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 25/33 
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     NOUVEAU-NÉ     
FEW VII nasci
NOUVEAU-NÉ, adj. et subst. masc.
[FEW VII, 21a : nasci ; TLF : XII, 275a : nouveau-né]

"Nouveau-né" : ...Or abregons, Je vous pry que nous y alons Et le servons a no pouoir De ce que no porrons avoir, Car j'ay tres ardant voulenté De veoir l'enfant nouvel né, Dont nous avons eu la nouvelle Qui nostre joie renouvelle. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 25). Quant un enffant est nouveau né, se c'est un filz, il le convient porter au pere et lui bouter des pieds contre la poitrine, et pour certain jamais ne fera l'enfant male fin. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 110).

Rem. Ex. d'a.fr., cf. TLF.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 26/33 
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     PLUSAÎNÉ     
*FEW VII 20b nasci
PLUSAINSNÉ, subst. masc.
[*FEW VII, 20b : nasci]

"Fils aîné" : Beaux seigneurs, vous savez que j'ay troys filz, dont le plusaisné se nomme Orgueilleux. (Livre Regnart S.-H., c.1460, 6). [Autre ex. p.12]
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

 Article 27/33 
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     PREMIER-NÉ     
FEW VII nasci
PREMIER-NÉ, subst.
[FEW VII, 20b : nasci ; TLF : XIII, 1066b : premier-né]

A. -

"Enfant qui est né le premier, aîné" : Telz sont samblables a Esaü, qui donna sa dignité qui lui appartenoit comme premier né pour ung peu de meschant viande (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 329). Si comme dit l'Escripture de Esau qui fut le premier né de tous ses freres, qui se hasta si de mengier que peu s'en failli qu'il ne se estrangla. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 36). Puis furent desliéz les diables Quil tous les premierz néz de mere Estouffirent de mort amere. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 42). [Réf. à Exode 12, 12] Au commencement, La loy a ainsi ordonné Que, puisqu'il est le premier né, Il est deu a Dieu sans doubtance, En signe de la delivrance De noz predeccesseurs anciens. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 324). [Réf. à Exode 13, 11-16]

 

-

Au fém. : Or advint qu'elle fu enceinte de trois filles et les porta son terme et delivra au jour. La premiere nee ot a nom Melusigne, la seconde Melior, la tierce Palestine. (ARRAS, c.1392-1393, 9).

B. -

P. ext. [D'une chose personnifiée] "Ce qui apparaît en premier" : Entre la mesgnie dampnee, Orgueil est la premiere nee. Et de tant comme orgueil desplaist A Dieu, humilité luy plaist (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 593).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 28/33 
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     PUÎNÉ     
FEW VII nasci
PUISNÉ, adj. et subst. masc.
[T-L : puisné ; GDC : puisné ; FEW VII, 20b : nasci ; TLF : XIV, 24a : puîné]

"(Celui) qui est né après un frère ou une soeur" : Et si les puisnez ont en leur partie fié entéring, l'ainsné de puisnez fera la foy d'icelui fié entier, et garantira aux autres puisnez en parage. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.1, 1385, 184). Par foy, damoiselle, ilz sont Poictevin, et les amainent deux jeusnes damoisiaux qui se dient les damoisiaulx de Lusignen. Et a ly ainsnez nom Uriiens, et li puiznez Guion, et n'ont barbe ne grenon. (ARRAS, c.1392-1393, 97). ...car puisnez nobles ne sont point héritiers de père ne de mère ; mais tiennent en bienfait. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.1, 1411, 416). Ledit monseigneur Philipe de Tarente, frere puisné de mondit seigneur Robert, prince de Tarente et heritier de tous ses aultres freres, qui depuis fust emperreur de Constantinople, ainssy que dit est. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 184). ...icelluy Martin (...) gaiga a tenir comme paravant desdits prieur et frères, sans enforcement de lay ledit tènement par lesdits deux solz faire a assembler et cueillir ladite rente tant sur luy que sur ses puisnés et soubztenans des héritages à ce subgets comme ainsney et assembleur d'icelle rente (Cartul. Hôtel-Dieu Cout. L., 1452, 276-277). D. Sillano, Oenoepide furent environ ce temps eslevez pour la science des estoilles, et par les seigneurs de Thebes esleuz avecques autres chevaliers, pour aller devers le roy Epamundian, querir le puisné filz Emuchas en ostage, pour certain argent que son pere avoit emprunté (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 51 v°).

 

-

DR. "Chacun des cohéritiers ou copropriétaires d'une vavassorie, à l'exclusion de l'aîné qui répond au seigneur pour le domaine tout entier" (synon. parçonnier) : Item, il puet prendre et avoir sur chacun puisné qu'il justice IIII d., et sur les aisnés rien. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R.B., 1398-1402, 28).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 29/33 
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     RENAISSANCE     
FEW VII nasci
RENAISSANCE, subst. fém.
[GDC : renaissance ; FEW VII, 21b : nasci ; TLF : XVI, 781b : renaissance]

[À propos de la vie de grâce à laquelle on accède par le baptême] "Nouvelle naissance" : Puis qu'en Jhesu Crist (...) n'avez creance, Ne que pris n'avez renaiscence Par baptesme... (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 291).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Kunstmann

 Article 30/33 
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     RENAÎTRE     
FEW VII nasci
RENAISTRE, verbe
[T-L : renaistre ; GDC : renaistre ; DÉCT : renaistre ; FEW VII, 21a : nasci ; TLF : XIV, 783a : renaître]

A. -

"Accéder à une vie nouvelle" : Je tien que de nouvel renait [Pierre le changeur], Quant aumosnier est devenu. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 239).

 

-

RELIG. "Connaître une régénération spirituelle, réalisée par la foi et le baptême" : Et pour tout certain je te dy : Qui ne renaist nouvellement Le royaume Dieu nullement Ne peut veoir. (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 239). Grant plaisir devoit avoyr d'y venir quant son advenement et son preschement fut commencement de sy grant bien, a devoir faire renaistre [le peuple] selon l'ordonnance du saint batiesme, sans lequel nous ne pouvons entrer en paradis. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 9). Je veux estre presentemant Baptïé pour dieu s'il vous plait (...) Maintenant je voulroe renaistre (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 69).

B. -

[D'une chose] "Réapparaître, prendre un nouvel essor" : Quel nom doncques lui imposerons nous [au roi Charles VII défunt], o vous les inspecteurs des choses (...) ? Qu'en direz vous, vous ses familliers qui savez de ses explois, qui avez veu sa dilligence et activité en employ de temps, et la ou sa dure fortune a esté amollie en sa labeur et sa gloire renee ? (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 318). Laissez Venus cropir a la fenestre, Et pour voz yeulx d'autre gibier repaistre, Puisqu'a tant vient tant par mons que par plains, Marchez avant, roy qui portez le ceptre. Force alphonsine estimez a rien estre, Car mieulx vauldroit qu'elle fust a renaistre Et ses soubdars dedens la mer estains, Que d'entreprendre sur voz povoirs haultains ; Et sur ce point, par ville et par champaistre, Marchez avant, roy qui portez le ceptre ! (LA VIGNE, V.N., p.1495, 155).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 31/33 
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     RENASSIER     
FEW VII nasci
RENASSIER, verbe
[T-L (renvoi) : renassier ; GD : renassier ; FEW VII, 21a : nasci]

Empl. pronom. "Renaître, reprendre des forces (ici d'un pays après une guerre)"

REM. FROISS. (éd. Kervyn) ds GD VII, 18c.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 32/33 
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     RENATIF     
*FEW VII nasci *FEW VII nativus
RENATIF, adj.
[GD : renatif ; *FEW VII, 21b : nasci ; *FEW VII, 45a : nativus]

"Qui fait renaître, qui reconstitue"

REM. Ex. du XVe s. (Trad. de Bruno de Longoburgo) ds GD VII, 18c.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 33/33 
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     SURNAÎTRE     
FEW VII nasci
SURNAISTRE, verbe
[GD : surnaistre ; FEW VII, 20a : nasci]

Empl. trans. "Naître en plus, ici, survenir, se mettre en plus" : Mais pour ce que diversement Est sur ly an commencement, Fut cil quart du jour atourné Ad ce que quatre ans est surné Ung jour oultre qui nommé est Bixeste, qui en quatre ans est Une fois dont on met par us De quatre ans en quatre ung jour plus, Car lors est a son proppre point Le Soleil revenu a point (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 130).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

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