C.N.R.S.
 
Exemples de l'entrée 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
NAÎTRE
  Tri :
187 exemples
 1 Car tu es gracieus et doulx Et plaisant sur les enfans touz C'onques en ma vie vi naistre. (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 212).
 2 Par droit nommée est la vierge plaisans, Qui belle fu et bonne ainçois que née, Qui belle aussi et bonne fu naisçans ["en naissant, dès sa naissance"]... (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 246).
 3 Polistratus et Ypodides, freres jumeaux, nez en une ventrée, lesquelz furent en leur vivant grans philozophes et souverains astrologiens (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 52 r°).
 4 Mais un descort s'est nez ouan Entre nous cardinaux de Romme (Mir. st Guill., c.1347, 7).
 5 ...selonc l'eure que l'enffant avoit esté neys (Flor. Octav., a.1454. In : Chrestom. R., 142).
 6 Lors parlai, si com je pooie, Et li dis, sans faire demeure : "Dame, ce fu a la bonne heure Que fustes née et conceüe Et que vous estes ci venue, Quant li bien dont estes garnie M'ont rendu santé, joie et vie..." (MACH., R. Fort., c.1341, 77).
 7 Diex, Biauté, Douceur, Nature Mirent bien toute leur cure En vo douce pourtraiture, Dame desirée, Car tant est plaisant et pure, Sage en port, belle en figure Qu'eins plus gente creature De vous ne fu née. (MACH., Ch. bal., 1377, 604).
 8 ...pour ce croy qu'onques mais ne fu née Dame qui fust si tres bien assenée. (MACH., L. dames, 1377, 176).
 9 Lequel prisonnier (...) cogneut et confessa que il avoit esté et fu en la ville du Mans, où sa mere demeure (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 184).
 10 Colete Phelipe, prisonniere ou Chastellet de Paris (...) confesse qu'elle fu née à Briteville-sur-Odon prez de Caen et furent ses pere et mere feu Pierre Phelipe et Genevote, sa femme (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 530).
 11 Dieu fut neiz et nouris en Nazareth (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 72).
 12 Dont ainsi furent les enfans engendrez, nez, nourris et rescoulx de mort, et puis par Faustulus et par Leurence, qui les nommerent : l'un Remus, et l'aultre Romulus. (LA SALE, Sale D., 1451, 171).
 13 Onque ne fut de mere nee Femme sy dolente ne tant essaree Que je suis, laisse doloreusse Qu'on soloit dire la plus eureuse. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 113).
 14 Ce mois, en ung des hostelz de me J. Porcher, conseillier du Roy, nasqui ung veau ayant VIIJ piés et une teste. (FAUQ., II, 1421-1430, 311).
 15 ...ceulx qui avecques moy furent nays m'ont des pieça laissé et abandonné (TARDIF, Apologues R., c.1493-1498, 89).
 16 Et quant sa grant renommée De tous est loée, Je ne doy estre blasmée, S'à li sui donnée, Qu'onques dame ne fu née Si bien assenée, Puis qu'il est miens et il m'a. (MACH., Lays, 1377, 364).
 17 Mauldite soit l'eure et le jour Qu'oncques je fus née de mere (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 58).
 18 Mauldit l'eure qu'onque fut nez, Quar je ne voyt souloil ne lune. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 110).
 19 Jamaiz ne fusse je esté  ! (Pass. Auv., 1477, 206).
 20 Or suis je entre tous maulditz, Le plus mauldit qu'onques fut . (Pass. Auv., 1477, 207).
 21 Maudit [l. Mauldit] soit mon premier parent Qu'oncques fus en ce monde . (Pass. Auv., 1477, 217).
 22 Que mauldite soit la journee Que je fus en ce monde , Car ay jucgé Le juste sans cause approvee ! (Pass. Auv., 1477, 277).
 23 Et toy aussi, faulce Pucelle, Qui au deable tu t'est donnee, Tu en auras froide nouvelle, Et en maudiras la journee, Voire, de quoy tu fuz onc nee Et le pere qui t'engendra. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 569).
 24 Et jà soit ce que Saturnus Fust à l'assamblée venus, Et qu'il soit rudes et contraires Aus hommes et à leurs affaires, Je croy qu'il fu là nez d'Artois, Car il li fu dous et courtois, Et pour l'enfant, car il s'efforce Pour son bien, de toute sa force. (MACH., P. Alex., p.1369, 6).
 25 Item, cel aucteur dist que les monstres des quelz saint Augustin fait question ou .XVIe. livre de La Cité de Dieu naissent en orient et met ou secont chapitre comment le aer de occident est plus benigne et plus convenable au salu de nature humainne que n'est celui d'orient. (ORESME, C.M., c.1377, 350).
 26 Et messires Robers li Rous, Uns bons chevaliers ; et si vous M'en volez plus avant enquerre, Plus n'en say ; nez fu d'Engleterre. (MACH., P. Alex., p.1369, 138).
 27 Messires Thommas de la Marche, Qui n'est pas nez de Danemarche, Eins fu François, le desconfist En Angleterre, et tant fist Par s'espée, qui très bien taille, Qu'il ot l'onneur de la bataille. (MACH., P. Alex., p.1369, 249).
 28 Et concupiscence si est aussi comme les anciens disoient de Venus, c'est a savoir que Venus la tricheresse nee de Cypre avoit une diverse courgiee ou courroie. (ORESME, E.A., c.1370, 384).
 29 ...et que lez esleüs soient proudes homes et vertueux docteurs en Theologie, en Droit canon ou civil, et que ilz soient du païs nez ou norris, teulx qui cognoissent lez meurs et lez condictions dez subjecs et ce qui appartient au salut de leurs ames. (Songe verg. S., t.1, 1378, 97).
 30 Girart Fourre, cherpentier, de la ville de Bausmes les Nonnains, oultre la Sone, et à present demourant en la ville d'Aucerre (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 126).
 31 Raoulet Fouquart, eschardeur de laines, du pays de Bretaigne, et demourant ad present en la ville de Tours (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 266).
 32 ...maistre Nycole Gomaud, du diocese de Reins (BAYE, I, 1400-1410, 191).
 33 ...messire Jehan de Coymbre (...), de Portingal. (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 386).
 34 Estoit de Douay... (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 46).
 35 Car les choses qui sont selon Dieu et nature viennent au mieux que il est possible, en tant comme il sont habiles et nees a bien. (ORESME, E.A., c.1370, 129).
 36 Je n'i say autre conseil mestre, Se je ne vueil l'amer demestre. Mais c'est chose qui ne puet estre, Car sans mentir, Se tous ceaus que Dieus a fait nestre Estoient tout aussi grant mestre Com Seneques d'art et de lettre, Li deguerpir Ne me feroient pour morir, Car seur toutes l'aim et desir. (MACH., R. Fort., c.1341, 47).
 37 Or vaille que vaille, Dit l'ay ; se la destinée Chiet seur moy, forment m'agrée Ceste devinaille, Se de telle heure suis née Que, sans villeinne pensée, à t'amour ne faille. (MACH., Lays, 1377, 421).
 38 Et pour ce li prie Qu'oie ma clamour Et qu'il ne m'oublie, Qu'en lui sont tuit mi retour. Pour quoy ne sui je ad ce née Qu'avec toi, sans dessevrée, Fusse, dous amis ! (MACH., Lays, 1377, 445).
 39 Mais d'autre partie, pluseurs sont lesquelz l'en ne puet par sermons ou par quelconques paroles provoquer, convertir ou actraire a bonté, pour ce que ilz ne sont pas néz ou enclins a obeïr a vercunde, mais a paour. (ORESME, E.A., c.1370, 531).
 40 Et la puissance motive en chascun de ces .II. mouvemens use de aer aussi comme de un instrument, ce est a savoir en mouvement violent qui est ou en haut ou en bas, car le aer est nay a estre legier et pesant. (ORESME, C.M., c.1377, 610).
 41 Se vous n'estes pour mon guerredon née, Dame, mar vi vo dous regart riant. Jamais ne m'iert joie guerredonnée, - Se vous n'estes pour mon guerredon née - Car par vous m'iert la grief guerre donnée Qui me fera morir en guerriant. (MACH., Rond., 1377, 571).
 42 ...einsois sera mes corps finez Et mes cuers li trés affinez Partis en deus pars, que je fine D'amer de loyal amour fine Li et s'onneur, de cuer si fin Qu'elle me mettra a ma fin, S'elle n'est de tele fin née Et par Pitié si affinée Que le mal face definer (MACH., D. verg., a.1340, 56).
 43 Et celui est bien qui a tele disposicion en soy bien nee et bien entee de sa nativité et de nature. (ORESME, E.A., c.1370, 201).
 44 Car une meïsme personne n'est pas habile de nature ou bien nee a toutes vertus. (ORESME, E.A., c.1370, 359).
 45 ...et que a aucune fois il se entremet de ouvrer de mestier de cordouennier, homme bien nez, de bonne vie et renommée, sanz avoir esté reprins d'aucun meffait (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 50).
 46 ...icellui de Ruilly est homme bien et renommé, et n'est pas à presumer que un homme de tel estat eust prins par mariage une tele fille si diffamée (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 321).
 47 Nous sommes les plus meschans hommes Qu'oncques Dieu fist au ciecle naistre. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 842).
 48 Et celui est bien né qui a tele disposicion en soy bien nee et bien entee de sa nativité et de nature. (ORESME, E.A., c.1370, 201).
 49 ...teste bien nee et bien trochiee (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 17).
 50 Et aussi leurs testes sont de diverses fourmes, l'une est apelee teste bien nee, bien chevillee et bien tronchee ou bien paumee et bien rengiee. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 60).
 51 Et, s'il voit un cerf qui ait la teste grosse de marrien et d'antoilliers et est bien rengiee et bien chevillee et bien haute et ouverte et on li demande quelle teste il porte, il doit respondre qu'il porte belle teste par touz signes et bien nee. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 157).
 52 ...les nimphes et les fees [à la fontaine] faisoient leurs assamblees Et qu'encor souvent y venoient Et leur parlement y tenoient, Leurs gieus, leurs festes, leurs caroles Et leurs amoureuses escoles, Et aussi qu'elle est destinee Si qu'il n'est creature nee, S'elle en boit, qu'il ne li couveingne Estre amoureus, comment qu'il pregne. (MACH., F. am., c.1361, 193).
 53 En s'amour sui si fermée Et mise sans dessevrer Que pour creature née Ne le porroie oublier. (MACH., Ch. bal., 1377, 611).
 54 S'onneur et sa renommée, Qui "tout passe" est appellée, Toudis garderay, Et tant com durer porray Plus que creature née Li obeyray. (MACH., Ch. bal., 1377, 632).
 55 Car si amoureusement Sui enamourée De vo gracieus corps gent, Qui seur tous m'agrée, Que pour creature née Mes fins cuers ne vous laira ; Et s'il est autres qui bée À m'amour, il y faurra. (MACH., L. dames, 1377, 180).
 56 Pour ce te pri, ne vueilles oublier Moy qui plus t'aim que creature née ; Car s'il avient, je te puis bien jurer Que ma vie sera par toy finée, Briefment et en desespoir (MACH., L. dames, 1377, 205).
 57 Si qu'amis, n'aiés pensée Que pour longue demourée, Pour Fortune, la dervée, Ne pour creature née Te mette en oubli, Qu'à tous jours, sans decevrée, Est m'amour en toy fermée, Com suer, amie et amée (MACH., Lays, 1377, 357).
 58 ...pour estre sauf, il fault naistre Tout derrechief. (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 240).
 59 A Langny ay moult longuement Hanté et prise demouree, Mais oncques crëature nee N'y vint de quoy point miex vasisse (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 36).
 60 La Pucelle de[s]mesuree Y est triumphant que c'este rage, Que james creature nee Ne vit armee de tel coraige. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 638).
 61 Humble vierge, a qui ne ressamble Personne née... (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 225).
 62 Seur lui furent si encharnez, Qu'onques mais uns homs de char nez Ne vit homme avoir tant de plaies, De la teste jusques aus braies, Ne telles comme il li feïrent (MACH., P. Alex., p.1369, 270).
 63 Pleure la foy de Jhesu Crit, Car je ne truis pas en escrit Que de puis le tans Godefroy De Buillon, qui fist maint effroy Aus Sarrazins, fust home Par qui si mal fussent mené, Ne qui tant leur feïst contraire ; Car de Chypre jusques au Quaire Les faisoit trambler et fremir. (MACH., P. Alex., p.1369, 273).
 64 LE FRÉRE. (...) Mais ja ne le revelleray A homme . L'EMPERIÉRE. Frére, je vous voi mal sené, Qui amez miex ainsi morir Que vostre pechié regehir. (Mir. emper. Romme, 1369, 306).
 65 Quar bien say que mes fils doit estre Plus puissans que hons nez n'a nestre (Jour Jug. R., c.1380-1400, 221).
 66 Il n'est ce jourd'huy homme nay Qui sceut icy prendre [deduit]. (Cuv. T., c.1475-1500, 58).
 67 Nous vous faisons telle demande : Tout le monde nous tient a sire, Cy vous prions vuillés nous dire Ce jamés sera homme naisse Quil nostre puissance abaisse ["S'il se produira jamais qu'un homme naisse qui..."]. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 80).
 68 Il n'est homme ne femme née Que s'il estoit aux champs assis, Qui de froit ne fust touz transis. (Mir. mère pape, c.1355, 396).
 69 Quant Cleriadus fut en la court, il trouva son destrier tout prest, car le roy lui avoit fait bailler le meilleur de son estable, et monte dessus tout ligerement que à merveilles. Il se sçavoit si bien aider en son harnoys et en ses armes qu'il sembloit que il fust nez à tout. (Cleriadus Z., c.1440-1444, 35).
 70 Je vous pry, vray Dieu, que touchiez Ne soit mon corps de famme nee, Ne que nulle ne soit entree Ou lieu ou je reposeray (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 27).
 71 Je viz Apolin le cortois, Qu'est des Perthes dieu souverain, Tourner le doz au dieu romain, Sans que homme de femme L'ait ainsi viré ne tourné (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 32).
 72 Femme ne sçay de mere née, Qui soit plus aise que vous estes ! (LA VIGNE, Munyer T., 1496, 197).
 73 ...à mon moulin, Où, plus que nul de mere née, J'ay souvant la trousse donnée A Gaultier, Guillaume ou Colin. (LA VIGNE, Munyer T., 1496, 235).
 74 LE FRÉRE. (...) Pour Dieu mercy, ne m'aprouchiez: De pueur sui touz entechiez Envenimée. L'EMPERIÉRE. Et pensez vous qu'il soit riens née Qui vous vaulsist ? LE FRÉRE. Il n'est nul qui m'en garisist, Ce m'ont dit les cirurgiens (Mir. emper. Romme, 1369, 297).
 75 Pour ce ne savoie Comment de moy faire devoie, Car je n'eus coustel ne espée, Hache, guisarme, ne riens née Dont je me peüsse deffendre ; Et li lions, sans plus atendre, S'en est par devers moy venus Legierement, les saus menus. (MACH., D. Lyon, 1342, 169).
 76 Dame, mon pensser vous vueil dire ; Sachiez : j[e] ay au cuer grant yre. Toutes fois que mon filz regarde, Je croy par Dieu, qui lez siens garde, Que il ne vauldra ja riens nee. (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 17).
 77 Se mon mary me fait offensse Ou veult estriver de riens nee, Puis que il a brache brisiee, Contre terre le bouteray (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 32).
 78 Elle scet bien que plus l'aim que riens née Et que je l'ay servi sans mesprison ; Si m'en donne si mauvaise saudée Que mal pour bien en est le guerredon. (MACH., L. dames, 1377, 71).
 79 Car j'ay desir qui se traveille et peinne De moy deffaire, et ma dame honnourée Ne scet mie que j'aie si grief peinne Pour li que j'aim plus que nulle riens née ; Si que pour ce ma joie est si finée Que riens ne puet mon cuer reconforter, Puis que desirs ne me laisse durer. (MACH., L. dames, 1377, 133).
 80 S'il advient que enffans ilz aient, Soient nez ou a nettre soient... (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 165).
 81 Ja ne vous puist il meschëoir Pour chose nee (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 22).
 82 Car il dit que plus agreable En toutes choses neyes Ne que de Dieu furent creyees Est la fame (Serm. femmes K., c.1450, 236).
 83 Roys Prians ses sages manda Et par leur conseil commanda Que, sans nulle essoinne querir, Toy , qu'on te feïst morir. Quant fus nez, Ecuba te vit Si bel qu'autrement s'en chevit : Porter te fist chiès une serve Et li manda qu'elle te serve Et bien te garde et qu'a tous die Que ses fils yes ; mais c'est folie. (MACH., F. am., c.1361, 213).
 84 Et se je muir ainsi, tres belle nee, Pour vostre amour, je serai vrai martir, Et ce sera mon milleur sans mentir (MACH., Voir, 1364, 280).
 85 Puis que ma dolour agrée À la de bonne heure née, Qui par droit est apelée Des dames la flour, Certes, noble destinée M'avint l'eure et la journée, Qu'en mon cuer fu engendrée Si douce dolour. (MACH., Ch. bal., 1377, 587).
 86 Sans departir est en mon cuer entrée Nouvelle amour par si noble maistrie Que la millour et la plus belle née Qui onques fust amée ne servie Vuet que mette sens, temps, cuer, corps et vie, Penser, desir en son tres dous demainne Et qu'elle soit ma dame souverainne. (MACH., L. dames, 1377, 216).
 87 C'est que j'ay paeur, sans vous mentir, Que ne m'ayez, tresbelle nee, Mis en oubly (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 78).
 88 ...Quelque misterïeuse choze Qui serat bonne et salutare A checun qui le suppose. (Jeu Etoile T., c.1400-1500, 102).
 89 Vienent selon ces IIII aages, des premiers nez, ulceracion de la bouche, vomite, toux, paour, apostumes du nombril, veilles, humiditez des oreilles. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 69).
 90 Son naistre donques orïent Est apelé ; mais occident, Di moy, freres, que segnefie ? L'umilité de Marie. (Propr. choses Rosarius Z.S., c.1330, 132).
 91 L'autre Redempcion fut faicte Pour ceulx qui estoient a naistre (Liber Fort. G., 1346, 189).
 92 ...par destinée Qui au naistre leur fut donnée. (JACQUES BRUYANT, Voie pauvreté richesse P., 1342, 18).
 93 ...puis .IIII. ans apriés ton nestre... (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 60).
 94 Pour ce m'a le parler rendu, Que j'oy dès mon naistre perdu. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 73).
 95 Certes a po j'amasse miex Qu'a mon naistre je fusse morte, Tant ay dueil et me desconforte De cest affaire. (Mir. fille roy, c.1379, 49).
 96 Les enffens male quil naissoient Les bailles aux maistres [l. naistre] estrangloient. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 41).
 97 Eu pais d'onc il a prins son naistre... (Myst. Incarn. Nat. L., t.2, c.1454-1474, 6).
 98 L'humain amour, que Dieu voult mectre Entre l'ame et corps en mon naistre... (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 341).
 99 ...Dieu mercy, j'ay achevé Ceste simple translation À ma povre discrétion, Laquele peut fructifier, Qui la vouldra estudier, Encore à ceulx qui sont à naistre (LA HAYE, P. peste, 1426, 162).
 100 Dont, quant la chiere dame regne Et uns enfes naist en son regne, Se Bonneürtez l'entreprent, Nature point ne l'en reprent, Eins l'en laist moult bien couvenir, Comment qu'il en doie avenir. (MACH., J. R. Nav., 1349, 270).
 101 Orpheüs qui sa harpe avoit Et qui seur tous chanter savoit Et de tous genres de musique Avoit le sens et la pratique Et en fu plus souverein mestre Qu'homme ne qui fust a nestre, Sa harpe acorda sans delay Et joua son dolereus lay (MACH., C. ami, 1357, 82).
 102 Orpheüs jouoit de la lire Mieus qu'homme ne le porroit dire, Qu'il en estoit souverain maistre, Trop plus qu'homme , ne a naistre. (MACH., F. am., c.1361, 203).
 103 Il est a naistre qui tant aisé sera (Au grey d'amours F.-H., c.1400-1500, 193).
 104 Par l'un mes corps est ja vendus, Par lui seray en crois pandus. Bon ly fust que il fust a naistre ; Se n'eüst point traÿ son maistre. (Myst. Pass. N.S., fragm. Troyes R., c.1350-1370, 277).
 105 Alons ! Dieu nous peul delivrer ; Quil ara poür cy ce couche. C'il y a nully quil l'aproche, Je ly bailleray tel baudee Que de cest an n'est amendee ; Mieulx vaudroit celluy estre a naistre. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 144).
 106 Avec moy mangue et boit Celluy quil mon corps trahir doit. Mieulx luy vausit qu'il fust a naistre Que ce qu'il traïra son maistre Ne qu'il hut pensé tel outraige. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 169).
 107 Comme vaillant compain te tiem. Es piedz ly feray tel fenestre, Mieulx ly vaulsist qu'il fust a naistre, Le faulx guars quil tant sceit de guille. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 211).
 108 JHESUS. Touteffois, douleur a celluy Par qui j'auray la traÿson ! Il luy seroit bon par raison Qu'oncques de mere ne fust . (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 655).
 109 Mar furent pecheur d'Adam Se par pechié sont condampné. (Mir. femme roy Port., c.1342, 189).
 110 A .III. suers cyroperiennes, Qu'elle [Pallas] tenoit pour toutes siennes, En Athenes bailla la garde [de Erichthon] Et deffendi qu'on ne regarde Dedens le coffre nullement, Qu'elle vuelt que celeement Soit nourrie la creature Qui est nee contre nature ; Et s'est voirs qu'elle fu, sans mere, Nee de la semence au pere. (MACH., Voir, 1364, 694).
 111 Li dieux qui est signeur et maistre, De quan qu'il ["qui"] puet morir et naistre, De quan qu'il ["qui"] est, fu et sera Et qui jamais ne finera, Qui est darreins et primerains, Et de tous les dieux souverains, Mist dedens et l'ame et la vie, Par sage et par noble maistrie. (MACH., P. Alex., p.1369, 3).
 112 ...Quant naistre voult de li [la Vierge] maternalment Cil dont tout le bien descent (Mir. femme, 1368, 234).
 113 La crois est li plus nobles signes Des crestiens et li plus dignes, Car Dieus y fu crucefiez Pour nous tous et martyriez, Qui nasqui de sa Vierge mere, Par le comandement dou pere, Et d'enfer tous nous racheta, Et ses bons amis en geta. (MACH., P. Alex., p.1369, 14).
 114 ...ce que je ne croy pas avoir esté donné a nul autre de femme. (Mir. Berthe, c.1373, 157).
 115 Il ne se porte bel ne gent ; Il samble que de bonne gent Ne soit pas nez (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 17).
 116 Dieu qui nasqui de vierge pure Vois prier, quar il est raison (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 24).
 117 Et n'est pas de merveille car elle ne ot quelconque travail, ains naquit d'icelle cest benoist enfant sans blessure du corps virginel de nostre Dame, comme la raye du soloeil passe par la verriere. (GERS., Noël, p.1404, 298).
 118 Car ma mère estoit pure Brète, Donc n'avoit point la langue preste, Ne le sens, ne l'entendement, À parler si congruement Comme un Françoiz ledit langage, Et je suiz de son lignage. (LA HAYE, P. peste, 1426, 165).
 119 Suivés Jhesus, car il est filz De Dieu le Pere vrayement, de vierge sa bas vivant Pour mourir a nous donner vie. (Pass. Auv., 1477, 87).
 120 Quant je pense a ce dur dengier Ou j'ay choisy tant de dampnéz, Et puis nous voy tous, d'Adam néz, En ce peril vivre sur terre, Qui vouldra, joye [l. Qui vouldra joye,] l'aille [q]uerre ! (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 539).
 121 Et les enfans qui d'eulx encore naistront Doresnavant comme eulx le congnoistront, En regretant la mort du noble sire, Las bailleront devant Dieu veux de cyre. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 316).
 122 Demandez quel enfant avez ; Car il est . (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 37).
 123 ...Fortune qui rit et pleure Et tume les siens en po d'eure, Qui a tel force et tel maistrie Que tu vois que pluseurs maistrie Qui furent riche et noble ["qui étaient nés nobles"], Et si ne leur a riens donné, Mais quant li plaist, elle moult tost Ce que pas n'a donné tout tost. (MACH., C. ami, 1357, 68).
 124 ...consideré que un homme naist pur lay, et qu'il doit estre tenus et reputez toute sa vie pour tel, s'il ne appert de lettre de tonsure, ou qu'il sache lire ou escripre (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 78).
 125 Je say bien que c'est cy mon filz Et que tout aveugle nasquit (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 129).
 126 Maistre, a quoy a desservi Cest homme qu'aveugle il est  ? A ce par son pechiet esté Ou par pechiet de ses parens ? (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 99).
 127 Meschant nasqui ["je naquis"] soubz constellation D'Infortune (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 13).
 128 Pietre Alphonce, Juif, puis reduit et bon catholique, souverain et experimenté ès influences celestes, fut après son baptesme appellé Moyse. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 93 v°).
 129 Car, mon enfant, il vault miex naistre De bonne heure que de bons estre, Selonc m' entente. (Mir. enf. ress., 1353, 23).
 130 Moult sui de bonne heure née, Quant je sui si bien amée De mon doulz ami Qu'il ha toute amour guerpi Et son cuer à toutes vée Pour l'amour de mi. (MACH., Ch. bal., 1377, 630).
 131 Helas ! je sui de si male heure nez Qu'Amours me het et ma dame m'oblie, Tous biens me fuit, tous maulz m'est destinez. (MACH., L. dames, 1377, 71).
 132 ...là ses cuers tent Et si desir, Là sont mis entierement Tuit si plaisir. Si sui de bonne heure née Quant si bien sui assenée Que j'aim et si sui amée De fin cuer et vray Et d'amour pure et secrée (MACH., Lays, 1377, 346).
 133 Aussi Diex naistre voloit De vous Vierge et si feroit Bien chose gringnour. (MACH., Lays, 1377, 402).
 134 Or parle SEINT PIERRE. Or suis je bien deseperé ! De malle heure suis je , Quar pour mon grant peché Mon segnieurs ay renyé. Mes non pas de ceur ! (Pass. Autun Roman F., c.1400-1500, 186).
 135 JUDAS. (...) De malle heure suis je neyssus, Maudicte soye celle que m'a porter ! (Pass. Autun Roman F., c.1400-1500, 188).
 136 Tu fus a tres bonne heure (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 127).
 137 Monseigneur, de bonne heure nez Fustes, et benoy en ce monde, Qui plus ordoye qu'i ne monde, Quant pris avez ce bon propos D'estre mis cy en vray repos, Et en celle felicité Qui durera en verité Tous temps sans terminacion. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 107).
 138 Noble enfant, de bonne heure ... (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 41).
 139 ...et est bien nez de male heure et de male heure concheu qui ce fait [var. bien de mal heure conceu et venu au monde qui ainsy fait]. (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 187).
 140 Sil enchanteur, de malle heure, S'a fait, affin qu'il ne honnore Les dieux et craingne les tourmens Lesquelz sont devant luy presens, Et les princes courcer vers luy. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 233).
 141 Ha, quesse cy ! Que je suis de povre heure née ! (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 58).
 142 ...il choisi un chahuant, Un oisel lait, vil et puant, Dont li gentil oisel n'ont cure, Et pour sa villainne nature Qui fait forment a reprochier Se ne le deingnent aprochier. Et le gerfaut (mar fust il nez !) Y fu si forment encharnez Qu'il ne s'en pooit desaërdre. (MACH., D. Aler., a.1349, 383).
 143 Pour ce lor vient la mauldiçon Qui a Adam fut proposee, Quar quant lor terre est coultivee, Chardons et espines lor nessent Qui de poindre lor cuer ne cessent. (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 106).
 144 Et se vostre grace n'ay, Dont je suis en grant esmay, Vierge, mar vi Le terme que je nasqui. Las ! où iray, Que feray, que devenray ? Tout en fremi, Car pas ne l'ay desservi ; Pour ce m'esmay. (MACH., Lays, 1377, 404).
 145 S'alay tant amont et aval Que je m'embati en un val Ou je vi une fontenelle Qui estoit moult clere et moult bele, D'arbres et d'erbe environnée ; Et si estoit environ née Une haiette d'esglentier. (MACH., R. Fort., c.1341, 30).
 146 ...Et de freses, se tu les aimes, Qui naissent au bois suz les raimes, Cueillir en porras a loisir Tant com te vendra a plaisir (MACH., Voir, 1364, 634).
 147 Il n'est riens qui si glouttement naisse comme la vigne (CORBECHON, Propr. choses H., 1372, 55).
 148 ...de laquelle [la terre] naissirent les roseaux (LA SALE, Sale D., 1451, 192).
 149 ...elles [les canines] mettent plus longtemps a naistre (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 308).
 150 Einsi toute nuit [Hero] se maintint Et l'ardant sierge en sa main tint, Jusqu'a tant qu'il fu adjourné. Mais mar vit pour li ce jour , Qu'entre les flos vit Leandon Qui floteloit a abandon. (MACH., J. R. Nav., 1349, 250).
 151 Alons le dire a l'evesque Affin qu'ansoix que la nuyt naisce Que la seürté y soit mise (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 233).
 152 Voicy fontaine clere et pure : Grant plaisir prens a la veoir naistre. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 629).
 153 ...grans varices leur nessent et vienent (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 308).
 154 La seconde cause peut estre le redoubté vent, qui seult naistre Es lieux et mètes de Medi Dont apporte, pour voir le di, Grosses vapeurs, de leur nature Disposées à pourreture. (LA HAYE, P. peste, 1426, 47).
 155 Quant du ventre de sa mere homme Naist, il n'apporte nulle somme De richece, et de tout prouffit Un petit de lait lui souffit, Et de povres drapiaux content Il est (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 198).
 156 Et quant li chevaliers ot nestre Tels parlers et jetter en place, Saciés que pas ne s'en solace (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 23).
 157 Pour aventure (...) Qui lui puist nestre... (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 85).
 158 Car Esperance, la seüre, Li promet et bien l'asseüre Qu'onques biauté si affinée Ne pot estre sans Pitié née ; Et puis que douceur est en li, Franchise y doit bien estre aussi ; Pour ce ne croiroit a nul fuer Que Pitié ne fust en son cuer. (MACH., D. verg., a.1340, 38).
 159 Cils souvenirs, par son engin soubtil, Me ramentoit le viaire gentil Et le gent corps pour qui mon cuer essil, Mès engendrez, Nez et fenis est et continuez Tous en doleur. Pour quoy ? Pour ce qu'amez Cuiday estre, quant amis fui clamez Trés doucement. Helas ! dolens ! or est bien autrement, Quant ma dame aimme autre nouvellement. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 96).
 160 Et quant dou quart de vostre amour puis estre Mis hors d'enfer en paradis terrestre, Se je ne l'ay, y ne me porroit nestre Doleur ne peinne Qui tant me fust oublique ne senestre, Car ce seroit pour l'onneur et le mestre Perdre dou tout, et la joie celestre Et la mondainne. (MACH., F. am., c.1361, 154).
 161 Juno maintenoit le contraire Et dit que bien se deüst taire, Qu'on puet acquerir par richesse Scens, avoir et toute noblesse, Quanqu'il vient, naist, croist et habunde En l'air, en terre, en mer, eu munde, Plus tost qu'on ne l'aroit par scens. (MACH., F. am., c.1361, 206).
 162 Quant Nostres Sires fist le monde, Où tous biens naist, croist et abonde, Il fist premiers le firmament, La terre et quanqu'il y apent ; Le biau soleil et les planettes, Les estoiles cleres et nettes, Et la lune... (MACH., P. Alex., p.1369, 190).
 163 Adont fait la plaisance nestre En la pucelle .I. grant pourpos (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 218).
 164 Si sui com servans sans maistre, Mis hors de toute priere, N'en moy nulz biens ne puet naistre, Fors toute doleur pleniere. (MACH., L. dames, 1377, 68).
 165 Pour ce soiés de moy asseürés, Car envers tous mes loyaus cuers se vée, Ne ja nulz n'iert de moy amis clamés Fors vous ; s'ay droit. Car loyautés est née En vous ne n'en puet mouvoir Et tant de bien aveuc qu', à dire voir, Pour la bonté dont vostre corps est pleins De vous me vient li souvenirs prochains. (MACH., L. dames, 1377, 126).
 166 Et pour tant l'homme, quant il naist, il commence aucunement a morir. (Somme abr., c.1477-1481, 141).
 167 Et se raison vuet dire le contraire, Je n'en puis mais, je ne li fais pas faire. Amours qui m'a nouvellement espris Fait que dolour est avec l'amour née, Qu'elle me fait amer dame de pris Plus fort qu'onques dame ne fu amée. (MACH., L. dames, 1377, 215).
 168 ...en toutes manieres eschevera a son pouoir que contens ne aucune rancune naisce ne discorde entre eulx. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 58).
 169 ...trois belles plumes en façon d'ostrisse, faites de tresriche broderie nervees de petis dyamans, rubis balais et autres pierreries, naissans d'un tres riche et tres bel afficquet ou estoit un tres gros dyamant environné de trois tresgros balais et de trois tres grosses pelles (LA SALE, J.S., 1456, 123).
 170 ...le demi heaume de messire Anguerrant, sur lequel estoit un demi cerf d'or naissant pourtant ["portant"] un colier ou estoient par tiers un tresbel rubi, un tresbel dyamant, un tresbel balay, chascun encloz entre deux moult grosses perles. (LA SALE, J.S., 1456, 113).
 171 Ainsi nuist beauté doublement, Quar tost fault et naist de nïent, Quar tout a pourreture vient. (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 87).
 172 C'est fins deduis, joie esmerée, Qui vient d'une douceur parfaite Qui tous en deduit les affaite, Jusques a tant qu'une chaleur, Qui naist d'une amoureuse ardeur, De ceste pointure s'engendre Es cuers qui aimment sans mesprendre ; Car chascun d'euls d'amer esprent Par Desir qui ce leur aprent. (MACH., D. verg., a.1340, 31).
 173 Et mes cuers moult s'y deduisoit, Quant ma dame a ce me duisoit Qu'a sa loange et a s'onnour Me faisoit chanter pour s'amour. Car chanters est nez de leëce De cuer, et plours vient de tristece. (MACH., R. Fort., c.1341, 16).
 174 Saches que le pers signefie Loiauté qui het tricherie, Et le rouge amoureuse ardure Naissant d'amour loial et pure ; Le noir te moustre en sa couleur Signefiance de douleur, Blanc joie, vert nouveleté, Et le jaune, c'est fausseté. (MACH., R. Fort., c.1341, 68).
 175 Car savoir doiz (...) Que ce qui de char naist char est, Et ce qui de l'esperit naist Est esperit (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 239).
 176 SAINT PÉRE. Sire, de qui naiscent touz biens, Vostre conmandement feray. (Mir. pape, 1346, 365).
 177 ...et encores innascibilité, c'est a dire non estre et non pouoir avoir naissance de aultre, qui compete au Pere par privation de relation de se raporter a aultre principe (Somme abr., c.1477-1481, 151).
 178 Car quant sires, qui vuet honneur Et qui het toute deshonneur, Vuet faire ordener une chose, Se son serviteur s'i oppose, Qui plaint et pleure ce qu'il donne, S'onneur esteint et abandonne, Si que ce sont larmes perdues, D'envie nées et venues. (MACH., P. Alex., p.1369, 53).
 179 Mais quant ceulz qui sont equalz reçoivent en distribucion porcions inequales ou ceulz qui ne sont equalz reçoivent porcions equales, d'ileques viennent et naissent les mellees, contencions et accusacions. (ORESME, E.A., c.1370, 285).
 180 ...Et ce qui de ce pora nestre. (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 83).
 181 Si seroie faus traïtres prouvés, Douce dame, se je ne vous amoie Tres loyaument, car tous mes biens est nez De vostre bien ; dont si fort me resjoie, Quant bele et bonne sans per Et des dames la flour vous oy nommer, Que tendrement de joie en riant pleure En lieu dou cuer, dame, qui vous demeure. (MACH., Bal., 1377, 545).
 182 Par un dous regart que vi vray, Naissant de vo gracieus vis, Douce dame, tant com vivray, Sera mes cuers à vo devis. (MACH., L. dames, 1377, 211).
 183 Dit(te) que une estoille de valleur De l'estoille Jassois nasseroit (Jeu Etoile T., c.1400-1500, 105).
 184 De memoire naist congnoissance, et de memoire et congnoissance procede voulenté et amour. (GERS., Trin., 1402, 166).
 185 La dignité de nostre empire De la fontaine de pitié Sourt et naist par grant amistié, Qui a ordené (...) Que qui enfant tue en bataille Il doit estre decapité. (Mir. st Sev., 1362, 198).
 186 [Dans un cont. métaph.] Fai tant que de li m'estorde : Car il n'a maison ne borde Qui vils, sale, obscure et orde Ne soit, pleinne de puour Et de laidour, Et mes cuers vuet et t'acorde Que ton dous salut recorde, Tant que de li naisse et sorde Une fonteinne de plour Et de tristour, Pour laver et nettoier En tele maniere Les vices qui de pechier Me donnent matiere. (MACH., Lays, 1377, 413).
 187 Aprés je di que il est bien possible que aucuns ont bien gouverné senz avoir veüz telx livres, par ce que ilz avoient si bon sens naturel et si bonne prudence et si tresgrant desir au bien publique que ceste science estoit en leur cuer naturelment entee, nee et plantee. (ORESME, E.A., c.1370, 99).
DMF 2020Robert Martin
Fermer la fenêtre