C.N.R.S.
 
Famille de gabb 
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 Article 1/13 
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     AGAS     
FEW XVI gabb
AGAS, subst. masc.
[GD : agab ; DEAF, G14 gab ; FEW XVI, 3a : gabb]

"Plaisanterie" : ...cela seroit tourné à jeu et agas (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 255). [Sans doute à lire plutôt a gas]
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Takeshi Matsumura

 Article 2/13 
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     DÉGABER     
FEW XVI gabb
DEGABER, verbe
[T-L : degaber ; GD : degaber ; DEAF, G18 gab ; AND : degaber ; FEW XVI, 4a : gabb]

Empl. trans. "Se moquer de qqn, tourner qqn en ridicule" : Le senechault le vient bien souvant degaber, Et li ait dit : "Lion, Dieu vous puist crevanter !" (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 386). Puis [la cerve] le lessoit cheïr [le paien], puis le va requeullant. Ainsy va les paiens la cerve degabant, Tant que demie lieue se vont bien eslongant. (Tristan Nant. S., c.1350, 213). A midi fu il mis en crois entre deus larrons, si com il feust larron li meismes. (...) Fu degabez et blasfemez des Yuis. (Livre d'heures de Blanche de France, éd. L. Delisle, 1350-1360. In : Bibl. Éc. Chartes 66, 1905, 538). On le prent a huer, chascun le degaba. (Ren. Gennes D.B., c.1350-1400, 97). Bayart, se dist Regnault, bien aliés entendant Que ce musart issy nous aloit degabant (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 239). Que diray je de David, qui par sa grant humilite en abaissant sa mageste dancoyt devant l'arche tout escourte, dont s'espouse Mitol par la fenestre le degaba, dont elle fu ferue de sterilite et braigne demoura ? (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 325). Alludo (...) : degaber ou consoner, concorder. (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 15). Les Franchois, oyans ce cri ["Vecy Vallenciennes !"] (...) se retirèrent en leurs guernisons, horriblement huéz et degabéz comme gens confus. (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 192). S'on vous fiert en une macele, Offrés l'autre et prenés le buffe, S'on vous degabe ou s'on vous truffe Par martire ou aultre desrois, Souffrés tout, car le roy des rois Souffrit mort, quant en croix fu mis (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 53).

Rem. Jourd. Blaye alex. M., a.1455, gloss.
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

 Article 3/13 
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     GAB     
FEW XVI gabb
GAB, subst. masc.
[T-L : gap ; GD : gab ; DEAF, G12 gab ; AND : gab ; DÉCT : gap ; FEW XVI, 3a : gabb ; TLF : IX, 4a : gaber (gab)]

A. -

"Plaisanterie" : La verité De chief en chief li ay dit et conté, Comment la vins et ou j'avoie esté, En tant qu'il ont leur meschief raconté. Lors dist en bas Li chevaliers par maniere de gas : "Je croy qu'il ait oy tous nos debas." Et je li dis : "Sire, n'en doubtez pas, Que voirement Les ay j'oïs moult ententivement..." (MACH., J. R. Beh., c.1340, 105). Telz langaiges ne sont que gas (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.6, c.1444-1453, 189).

 

-

[Dans une forme nég. pour signifier une chose sérieuse] : ...car bien sachiez que cilz respons n'est mie a gas, mais convient que nous soions bien advisé de respondre pour ce que, se nous disions verité, chascun fera sa moquerie de nous et ses gabois, et, se nous leur faisons mensonge a entendre, il le nous convient faire si bien et si adviseement que nous n'en puissions estre reprins (Bérinus, I, c.1350-1370, 137). "Oncle," ce dist Roulant, "sembler ne vous doy pas, Que soye combatus contre Olivier a gas..." (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 203). Et ly dus le féry, mais pas ne fu à gas, Car jusques en la sielle ly entra ly harnas (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 221). Exemple, seigneurs, entendez : Ces trois ploiz que cy regardez Ilz sont trois, ce n'est mie gas, Et toutes voies n'est q'un draps (Mir. st Sev., 1362, 227). Mais quant ilz virent que Gieffroy avoit le bacinet embarré par force de coups, et son harnoiz desrompu, si ne ont talent de rire, car ilz voient bien que ce n'estoit mie a gas. Et lors se desarma Gieffroy, et soupperent. (ARRAS, c.1392-1393, 299).

 

-

Ne tenir mie à gabs. "Ne pas prendre qqc. pour une plaisanterie" : Si traisent tantost, et escheï Selevestre Bude à le plus longhe ; lors y eut des compagnons grant risée. Li dis Selevestres ne le tint mies à gas, mais s'apparilla tantost, et monta à cheval, et se parti li XIIez de hommes d'armes. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 14).

B. -

En partic. "Moquerie" : De toy feront enfans leurs gas Conme d'un sot. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 253).

REM. Cf. Ph. Ménard, Le Rire et le sourire dans le roman courtois en France au M.Â., 1969, 424.
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Hiltrud Gerner

 Article 4/13 
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     GABE     
FEW XVI gabb
GABE, subst. fém.
[T-L : gabe ; GD : gabe ; DEAF, G15 gab (gabe) ; AND : gab ; FEW XVI, 3a : gabb]

"Plaisanterie, moquerie" : ...en les nommant sans gabe et sans truffois. (CHART., D. Fort., 1412-1413, 193). Pourquoy toute vraie amour fuit Et ne lui chault par quelle gabe Cesse l'ardeur qui son corps cuit, Mais que Bel Accueul pille et gabe. (MARTIN LE FRANC, Champion dames III, F., 1440-1442, 79). ...et par peur, tu t'en es enfuy par une gabe qu'on t'a donné à entendre. (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 503). ...disant comme par gabe qu'il avoit mal en son chief du vin qu'il avoit beu (Beufves Hant. I., c.1499-1503, 110).

 

-

Gabe de paille. "Mauvaise plaisanterie" : Et fut prins par La Hire tenant le parti du Daulphin comme faisoit ledit Mansart, et non obstant que par long temps ils eussent esté bien amis ensemble par semblant, si fut ledit Mansart desseuré de tous ses biens de sa forteresse, et avec ce fut mis à raençon à très grant somme de deniers, et si fut par long temps détenu prisonnier bien destroictement. Et comme il fut commune renommée, Jehan Raoulet, avec La Hyre, fut consentant de luy bailler ceste gabe de paille. [La paille est ce qui est mauvais p. oppos. au grain.] (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.4, c.1444-1453, 133).
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

 Article 5/13 
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     GABELET     
FEW XVI gabb
GABELET, subst. masc.
[T-L : gabelet ; GD : gabelet/gabele ; DEAF, G15 gab (gabelet) ; AND : Ø ; FEW XVI, 3a : gabb]

Dimin. de gab "Plaisanterie, moquerie" : L'autre faisoit un chapelet Et entre gieu et gabelet [var. et en gabelet], Quant il estoit fais, le donnoit A celui qui l'arraisonnoit Et requeroit d'avoir s'amour... (MACH., D. Lyon, 1342, 217).

REM. Ex. de P. FARGET Miroir vie hum. , (éd. 1482) : ...hystoires et moralitez estoyent recitees en gabelles ds GD IV, 196c s.v. gabele qu'il faut prob. lire gabelés ; cf. aussi DEAF, G 15 : gabele.
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

 Article 6/13 
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     GABEMENT     
FEW XVI gabb
GABEMENT, subst. masc.
[T-L : gabement ; GD : gabement ; DEAF, G16 gab (gabement) ; AND : gabement ; FEW XVI, 3b : gabb]

"Moquerie, dérision" : Aultre fois en avés a moy fait parlement, Mais du tout le tenoie pour voir a gabement (Tristan Nant. S., c.1350, 507). Il vient issy pour faire de lui .I. gabbement ! (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 291).
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

 Article 7/13 
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     GABER     
FEW XVI 3a gabb
GABER, verbe
[T-L : gaber ; GD : gaber ; DEAF, G14 gab (gaber) ; AND : gaber ; DÉCT : gaber ; FEW XVI, 3a : gabb ; TLF : IX, 4a : gaber]

I. -

Empl. trans.

A. -

"Moquer"

 

1.

Gaber qqn. "Railler qqn, se moquer de qqn" : Galaffre d'Ermenie estoit en ce tref la Loyés a une atache la ou on le gaba. Aiglentine le gaba et dist : "Roy, es tu la ?..." (Tristan Nant. S., c.1350, 277). Robert, ne scé se tu me gabbes Ou se le diz par moquerie (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 33). Plusieurs souvent si le gaboient Et de parolles l'assailloient (Mir. st Alexis, 1382, 361). "Ha, maulvais nain, recreux et faillis, me gabés vous ?" - "Ja estez vous gabés de dieu et du monde" (Chev. papegau H., c.1400-1500, 79). ...Ses .II. filz, plains de males meurs, Qui par trop avoient durs cuers, Le douloureux pere gaboient, En sa viellece, et le moquoient (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 295). ...a ce s'acorderent que c'estoient deux luittons qui se retrouvoient illecq pour elles decepvoir et gaber. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 247). Or suis je le roy des meschans : mes[me]ment les bergiers des champs Me cabusent. Ores le mien, A qui j'ay tousjours fait du bien, Il ne m'a pas pour bien gabbé : Il en viendra au pié l'abbé, Par la benoiste couronnee ! (Path. D., c.1456-1469, 138). Et ne lui chault s'on le gabbe ne mocque, Mais qu'on vuelle ses bourdes escouter. (Coquards P., a.1481, 187). [[Jesus]] Il fut trahy, il fut vendu, Il fut loié, il fut batu, Il fut gabé, il fut moquié, Il fut jugié, il fut pendu, Il fut en fin crucificié. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 49).

 

-

Gaber qqn un peu. "Le taquiner" : ...luy tant seullement vint en la chambre de sa fille. Et pour le ung pou gaber luy dist : - Ma tresamee fille, se a vous ne tient, ceste nuit serés fyancee, et demain espousee... (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 174).

 

-

Prov. : Bien gabés est que gabés gabe. (Doc. 1400-1450. In : E. Langlois, Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 577).

 

2.

Gaber qqc. "Se moquer de qqc." : Laquelle question les infeaulx souvent opposent a nous en gabant et derisant nostre simplesse crestienne (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 165).

B. -

"Tromper" : ...et tuit li Rommain en estoient desconforté et se dementoient li uns a l'autre de ce que Gieffroy les avoit laissiez, car il cuidoient estre tuit gabé et moquié (Bérinus, I, c.1350-1370, 88). Par ma foy, il nous a gabez et moquez, et ce qu'il a fait a esté pour nous decevoir, car il est sagies et soubtilz et de bonne vive raison. (Bérinus, I, c.1350-1370, 91). PREMIER DYABLE. Touz jours nous jeue Dieu soubz chappe, (...) Que touz jours nous sommes gabé Et perdons tout. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 249). ...et tant vinrent près qu'ils cognoissoient clèrement qu'ils estoient gabés, et que c'estoit encores renforcement d'ennemis qui leur survenoit. (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 181). Fut toutefois le premier déçu et gabé, et ses propres gens l'abandonnèrent et tournèrent contre luy (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 487). Scez tu que c'est d'estre gabbé ? C'est a dire deux fois menty. (Est., p.1460, 22). Dy moy : Que signifie gabbé ? Il signifie deux fois menty. (Menus propos P., 1461, 67).

II. -

Empl. intrans.

A. -

"Plaisanter" : Orgueul vint qui pareil gaba Et lors l'un l'autre desroba. (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 37). On cuidoit qu'[il] gabast et qu'il feist par essay, Mais oncq puis ne revint (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 211). "Nous quidons que vous gabés." Respondirent li hirault : "Mais nous enparlons tout acertes." (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 77). LA MOUNYERE. Et ! se sont nos deulx Gentilz Hommes, Qui viennent ceans pour gaber. LE MOUNYER. A ! y me veulent desrober. Je soustiens la querelle apoinct. (Gent. moun. T., c.1500, 389).

B. -

Gaber de qqc. "Se moquer de qqc." : Quant les huit vaillans princes eurent ouy Passelyon ainsy parler, ilz n'en eurent talent de gabber, ains receurent ses raisons en tres grant auctorité (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 288). Et en effet, le duc n'en fit que rire et gaber. (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 288).

 

-

Empl. pronom. "Se moquer" : Nulx ne se doit de povre homme gaber Ne d'autruy mort ne rire ne moquer Quar nulx ne scet comment il doit finer. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340 [c.1450], 233). Ne le dy pas en toy gobant ; Je croy que veulz faire bobant Et mettre coeffe par desseure. (Myst. Pass. N.S. R., c.1350-1370, 149). Cil chevalier estrange vous porte une moult estrange medicine. Advisez vous de respondre, car il vous est bien besoing. Et Jossellin lui respondy : Sire roy, je ne suis pas desoremais cellui qui doie respondre a telz choses, et aussi je croy que cilz chevaliers ne se fait que gaber. Lors respondy Remondin : Faulx traitre, le gaber tournera sur vous. (ARRAS, c.1392-1393, 59).

 

-

Se gaber de qqn/qqc. : "Par ma foy, damoiselle", dist li varlés, "je cuide que vous vous gabez de moy..." (Bérinus, I, c.1350-1370, 176). Einssi grant piece s'en janglerent Et de ces nons [des saints] ce gaberent. (Vie st Evroul S., c.1350, 122). "Comment ! messires li princes, je croi, se gabe et trufe de mi, quant il voet que je donne congiet maintenant huit cens lances, chevaliers et escuiers, lesquels à son commandement et ordenance j'ai tous retenus." (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 231). ...comme il appert en la sainte escripture par les messaiges du roy David qu'il(z) manda par grant amour au roy des Amorreains, qui, pour gaber soy de David, fist roigner la robe desdiz messaiges jusques aux nages et leur fist rere la moitie de leur barbe par derision, et ainsi les renvoya... (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 210). Je ne vouldroye jamaiz amer ung chevalier, car il vanteroit plus tost et gaberoit de moy, et me demanderoit mes gages a engager. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 94). Et le Danois dist au paien qu'il wueil prendre baptesme et laissier la batailhe, maiz le Sarasin s'en gabe. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 194). ...et les seigneurs et nobles hommes de son hostel, qui les virent et oyrent ne s'en faisoient que gaber et rire l'ung aveuc l'aultre. (ESCOUCHY, Chron. B., t.1, a.1465, 74). ...je pense que vous vous gabez de moy. (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 261). Plusieurs tels traictz furent appourtez à messire Symon de Lalain, mais incontinent luy mesme les portoit aux seigneurs et principaulx de ladicte ville, qui se rioient et gaboient des Gantois et de leur folie. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 232). Ceste beste n'estoit jamaiz malade. Pour quoy elle se gaboit et mocquoit des autres (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 231).

 

-

Empl. pronom. à sens passif : ...son engin et son souef langaige monstroient clerement que c'estoit une garche et une ribaulde toute faicte et toute frottee. Et (...) il n'estoit pas sy enffant que de soy laissier ainssy gaber et endormir par telles fictions menssongeuses (RASSE BRUNH., Flor. Elvide B.N. C., a.1456, 22).

III. -

Inf. subst. "Plaisanterie" : Par Mahon, dist ly rois, vous savés bien trouver, Oncques mes je n'oÿ telz bourdes controuver. Cuidés que je vous croye pour le vostre gaber ? (Tristan Nant. S., c.1350, 388). Et Jossellin lui respondy : Sire roy, je ne suis pas desoremais cellui qui doie respondre a telz choses, et aussi je croy que cilz chevaliers ne se fait que gaber. Lors respondy Remondin : Faulx traitre, le gaber tournera sur vous. Je vous requier, nobles roys, que vous me tenez en droit en vostre court et faictes bonnes justice. (ARRAS, c.1392-1393, 59).

REM. Assorti d'un commentaire explicatif : Galien Rethoré K.K., 1500, 186 : ...gabber, c’est a dire railler ou compter aucune chose pour rire et passer le temps ou a qui mentiroit le mieulx.
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Hiltrud Gerner

 Article 8/13 
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     GABERIE     
FEW XVI gabb
GABERIE, subst. fém.
[T-L : gaberie ; GD : gaberie ; DEAF, G16 gab (gaberie) ; AND : gaberie ; FEW XVI, 3b : gabb]

"Plaisanterie, moquerie" : A Daire compterent le dit Qu'Alixandre leur avoit dit. Tout tint a gaberie Daire (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 111). "Sire," dist Olivier, "de vostre gaberie, Donroye bien petit..." (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 182). Sire, dist le vassal, c'est toute gaberie (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 285). Quant Guy les voit venir, sy dist sans gaberie : "Douce mere..." (Tristan Nant. S., c.1350, 330). Je vueil au fol bouter mon doy En l'ueil aussi qu'en gaberie (Mir. parr., 1356, 48). Et lors le roy anglois voyant Lisle-Adam si rudement habillé, lui demanda, par manière de gaberie : "Et comment, Lisle-Adam, est-ce là une robe d'un mareschal de France ?" (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 179).

 

-

Faire (sa) gaberie de qqn/qqc. "Se moquer de qqn/qqc., tourner qqn/qqc. en dérision" : Ne veul pas que de moy face sa gaberie, Ne qu'i puist eschapper par sa pledoierye (Tristan Nant. S., c.1350, 390). ...cil de la cité n'en font que gaberie, Et froitoient les murs, dont la pière est taillie (God. Bouillon R.B., t.3, c.1356, 256). ...gaberie Fist Remus des murs de la ville (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 180). ...toutevoies parce que un coup d'espée qui passe parmi le col(,) leur samble une chose légère [[aux boutefeux]], n'en redoutent point le passage (...), et mesme en faisoient leurs gaberies pour ce temps-icy. (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 460).

 

-

(Dire / parler) par gaberie. "Par plaisanterie" : ...et au bouter il dist ainsi par gaberie : "De cest annel te espoux". (Bérinus, II, c.1350-1370, 25). ...tantost ajouste en parlant par gaberie : «Esjoys toy donc, jovenceau... » (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 304).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Hiltrud Gerner

 Article 9/13 
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     GABESSE     
FEW XVI gabb
GABESSE, subst. fém.
[GD : gabesse ; AND : Ø ; FEW XVI, 3b : gabb]

"Tromperie (?)" (ou fém. de gabeur ?) (Éd.) : Je deffens la voye ; et de fait, Que le grant diable y ait part A la gabesse et au quart De la femme qui tant m'empesche, Je n'ay, ou sainct Anthoine m'ard, Pas ung. (Colin loue dép. Dieu T., c.1485, 136).
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

 Article 10/13 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     GABEUR     
FEW XVI gabb
GABEUR, subst. masc.
[T-L : gabëor ; GD : gabeor ; DEAF, G16 gab (gab‰or) ; AND : gabeur ; FEW XVI, 3b : gabb ; TLF : IX, 4a : gaber (gabeur)]

"Railleur, moqueur" : Ne soit trouvé hardy menteur (...) Ne jureur, ne blasphemateur, Gabeur, robeur, lobeur, rapteur... (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 409).
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

 Article 11/13 
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     GABLER     
FEW XVI gabb
GABLER, verbe
[T-L : gabler2 ; GD : gabler1 ; DEAF, G19 gable1 (gabler) ; AND : gabler ; FEW XVI, 3a,747b : gabb]

"Pratiquer l'usure" : Sy sont en vin sy affermez, Et en ont sy grant museliere, Quë Yvresse, ma chamberiere, les demaine [les buveurs] lors et les couche, Hors ou ens, chascun en sa couche, Et avecques eulz se demeure, Jusques a l'endemain, que l'heure Est venue de rentabler, et plus fort que devant gabler, Adfin du poil du leu querir Pour eulz du jour devant guerir. (COURCY, Chem. vaill. P., 1424-1426, 589).

REM. FEW XVI, 747b supprime le rattachement du mot à gabb, cf. aussi Mél. Lecoy (F.), 1988, 488 (6. Anc. fr. gable "usure").
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Hiltrud Gerner

 Article 12/13 
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     GABLIER     
FEW XVI gabb *FEW XVI gavel
GABLIER, subst. masc.
[T-L : gablier ; GD : gablier ; DEAF, G20 gable1 (gablier) ; AND : gablier ; FEW XVI, 3a, 747b : gabb]

"Usurier"

REM. Doc. 1373 (L'exposant mist main a la face de Drouet le gaablier, et em emporta son poing de monnoie) ds GD IV, 198c ; FEW XVI, 747b supprime le rattachement du mot à gabb, cf. aussi Mél. Lecoy (F.), 1988, 488 (6. Anc. fr. gable "usure").
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

 Article 13/13 
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     GABOIS     
FEW XVI gabb
GABOIS, subst. masc.
[T-L : gabois ; GD : gabois ; DEAF, G17 gab (gabois) ; AND : gabeis ; DÉCT : gabois ; FEW XVI, 3a : gabb]

"Plaisanterie, moquerie" : Li Povre-Pourvéus, qui de Baudas fu rois, Mist le hiaume au chief ; si en fist le gabois. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 377). ...car bien sachiez que cilz respons n'est mie a gas, mais convient que nous soions bien advisé de respondre pour ce que, se nous disions verité, chascun fera sa moquerie de nous et ses gabois, et, se nous leur faisons mensonge a entendre, il le nous convient faire si bien et si adviseement que nous n'en puissions estre reprins (Bérinus, I, c.1350-1370, 137). ...par mocquerye et gabbois, Luy a envoyé celluy rois Une pelote, pour jouer (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 41). Lors maint se prirent a sourrire De cest gabois, mais n'en vault rire Bellagus, car trop malement Est anoiés quant quittement Sont les Lupalois eschapés (Pastor. B., c.1422-1425, 158). ...et ainsy qu'il est de coustume en court de roy et de hault prince que l'en fait ses ris et gabois de ceulx qui rudement s'y maintiennent, tout au contraire fait on compte dez bien apris et qui scevent leur estre par apoint tenir en tous lieux (Comte Artois, c.1453-1467, 120).

 

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Dire à/en gabois. "Dire en plaisantant" : Je vous conmans que vous vuidiez Ma terre tost, et ne cuidiez Mie que je die a gaboys (Mir. st Guill., c.1347, 10). Ja poroie tout en gabois Dire tel cose (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 223). Si escriièrent à chiaus dedens, et leur disent en gabois : "Signeur, signeur englès, demandés à vostre messagier où il trouva le conte Derbi si apparilliet, quant à nuit se parti de vostre forterèce, et jà est retournés de son voiage." (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 65).

 

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Tenir qqc. à gabois. "Ne pas prendre qqc. au sérieux" : Taisiés vous, né tenés a gabois ! (Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 48).

 

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Tourner à gabois. "Tourner en plaisanterie" : Li bourgois qui entendirent Gieffroy eurent grant deduit et grant joye de ce qu'il disoit, et tout tournoient a gabois (Bérinus, I, c.1350-1370, 87).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Hiltrud Gerner

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