C.N.R.S.
 
Famille de dicere 
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 Article 1/57 
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     ADIRE     
FEW III dicere
ADIRE, verbe
[T-L : adire ; GD : adire ; FEW III, 68b : dicere]

Empl. trans.

A. -

Adire qqc. à qqn

 

1.

Savoir/pouvoir adire (de) qqc. à qqn. "Être en mesure d'affirmer, de dire qqc. à qqn" : Sire roys, faictes assembler Les Scribes qui congnoissent lectres, Pharisïens, princes des prestres, Et, quant tous seront mis a point, Interroguez les sur ce point, Car bien vous en sçaront adire. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 87). Barnabo, lieutenant du comte, qui estoit assez près, lui respondi que il ne povoit parler à lui sans transgresser le commandement du duc, mais, esperant que ce fust pour quelque grant bien pacificque ou salubre appointement, il lui promist que il yroit vers son prince et lui scaroit adire son bon plaisir. (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 47).

 

2.

[Au cond., en tournure nég.]

 

a)

Ne pas adire qqc. à qqn. "Ne pas faire accroire qqc. à qqn" : ...belle, Je ne vous adiroie pas Le grant bien et le grant solas, Que vostre cançon m'a ci fait. Li parler en sont tres parfait, Et dame, qui ensi s'avance A parler, par bonne ordenance, Reconforte moult son ami. (FROISS., Méliad. L., t.2, 1373-1388, 24). ...d'autres maladies dedentrainnes estoit li rois (...) grevés (...) et par especial dou mal des dens : de che mal avoit il si grant grief et si grant rage que on ne l'adiroit à nul homme (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 281).

 

b)

Nul ne l'adirait à qqn. "Personne ne le ferait accroire à qqn" : "Douche amie", dist il, "nuls hons ne m'adiroit Que ne soit mas consaus qui ensi vous dechoit". (Bât. Bouillon C., c.1350, 194). Elaine la roïne grant folie faisoit Quant du roy d'Engleterre de noient se doutoit, Ne de son pere oussy que lonc tamps quis l'avoit, Car de ces deux barons tant desiree estoit Que nus qui soit vivans ne le vous adiroit. (Belle Hélène Const. R., c.1350, 564). ...nulz homs ne m'adiroit Que che ne soit miracle, enssi mes cors le croit (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 840). Ensi ly rois Huon à ce tans chevauchoit, Vestus tant noblement que nulz ne l'adiroit. (Hugues Capet L., c.1358, 204).

B. -

Adire qqn de

 

1.

Ne pouvoir adire qqn de. "Ne pas pouvoir dissuader qqn de faire ou de croire qqc." : ...nus ne m'en puet desdire [var. adire] (BRIS., Restor paon D., a.1338, 125). Encor y a dont plus m'anoie, Car ossi de coer s'esbanoie, Soit en estant ou en genous, Avoec yauls qu'elle fet o nous, Et si ne l'en poet on adire. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 196).

 

2.

Se laisser adire. "Se laisser convaincre" : [Robert Knoll a pris une résolution inébranlable] Depuis, il ne se volt aultrement laissier enfourmer ne adire mès toutdis dist qu'il partiroit (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 154). Quant par son bon gré s'i laissa adire... (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 492). ...elle congneu vistement que la Pucelle au Cercle d'Or ne se lairoit a dire en nulle maniere, ainchois soustendroit tousjours sa partie, et elle pareillement en estoit aussi bien a voulenté, car, pour tant qu'il lui touchoit, ne se lairoit nullement a dire, car elle tenoit ses raisons a mieudres que n'estoient les raisons de sa compaigne. (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 529).

 

-

Se laisser adire de. "Se laisser persuader de ..." : Je me lairai de tant adire Que d'esbatre, parler et rire (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 198).

REM. Ces diverses tournures reflètent un usage région. caractéristique du domaine pic.
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Edmonde Papin

 Article 2/57 
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     ADIREMENT     
*FEW III dicere
ADIREMENT, subst. masc.
[GD : adirement ; AND : adirement ; *FEW III, 69a : dicere]

"Perte" : ...nonobstant ledit adirement d'aucunes desdites lettres (Ordonn. rois Fr. S., t.9, 1409, 465).

REM. Doc. 1472 ds GD I, 104b.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 3/57 
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     ADIRER     
FEW III dicere
ADIRER, verbe
[T-L : adirer ; GD : adirer ; AND : adirer ; FEW III, 69a : dicere ; TLF : I, 670a : adirer]

I. -

Empl. trans.

A. -

Adirer qqc. "Ne plus avoir qqc. en sa possession, égarer, perdre qqc." : Quant m'ot ce dit, sans nul delai Du cors trousse me retrouvai ; Toute la vigueur qu'avoie, (Et) le bien dont m'esjoissoye En un moment o adire [l. oi adiré], Tout fu mucié, tout absconsé Dessouz la nue obnubilant Souz qui n'est nul bien cler voyant. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 196). ...esjouissiés vous Ausi com moi toutes et touz ! Quar ma dragme j'ai trouvee Qu'avant avoie adiree. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 214). Lesqueles robes avoient esté recommendées comme perdues et adirées aus frepiers demourans ès hales dessus dites. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 132). ...icelle Lucete pria et requist elle qui parle, de laquelle voix et commune renommée est au pays d'environ que elle s'entremet de deviner, et advertir, et adviser les gens des choses qu'ilz ont perdues et adirées, et d'aucunes autres choses eulx enseigner quant elle en est requise (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 303). ...les tournelles de ceans, esquelles a procès sans nombre, qui seroient en aventure d'estre embroillez, fouillez et adirez et perdus (BAYE, I, 1400-1410, 335). ...le darrenier de septembre MCCCC et XIIII ont esté faictes autres lettres et en semblable sustance qui, par petite garde, ont esté perdues et adirees es mains dudit messire Jehan ou de ses gens sanz avoir sortir effet, lesquelles, se par avanture estoient trouvees, mondit seigneur veult estre et demorer de nulle valeur (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 126).

 

-

[Le compl. d'obj. désigne une faculté] : ...Quant vesve a son cueur adiré Et mis son mary en oubly... (MARTIN LE FRANC, Champion dames II, D., 1440-1442, 244). Je sens en moy si grant douleur Que ma force et mon sens adire. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 230).

 

-

Adirer un animal : Maistre Jehan, le fol du Roy, lequel avoit adiré un cheval qui fu retrouvé à Crespy, pour argent baillé à lui par le commandement dudit seigneur pour les despens dudit cheval et d'un vallet qui ala le quérir (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1380-1381, 31). ...deux ans a ou environ, lui estant prevost, il vint à sa congnoissance que Lorens Huart, de Marcoucis, avoit adiré deux pourceaux gras, et que l'en disoit que Berthaut Lestalon les avoit ostez de nuit en l'ostel dudit Lorens (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 505). Item, confessa que, un an a ou environ, il trouva de nuyt une vache qui estoit esgarée ou adirée, si comme il disoit (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 351). ...ledit Lorin le Marage vit, sceut et apperceut sesdiz chevaulx ainsi ostez, perduz et adirez (Chancell. Henri VI, L., t.2, 1428, 102).

B. -

Adirer qqn

 

1.

"Perdre de vue qqn, ne plus voir qqn" : En la merlee va venir Le Chevalier du Pin iré Pour che qu'il avoit adiré Le Beau Chevalier au Lyon. (Dame Lycorne G., c.1349-1350, 354). Et li roy Corbarans, qui tant fu adirés, A Olifierne en a ses prisonniers menés. (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 100). Mais ne puis mettre en obliance Berthe, que j'ay par mescheance Adirée si longuement (Mir. Berthe, c.1373, 241). Ç'a esté bien homme adiré, C'on ne scet qu'il pot devenir. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 288). Qui que mon fait empiré Eust, par desloyal langaige, Et que m'eussiez adiré, Or vous tiens je, belle et sage. (CHR. PIZ., Cent ball. amant dame C., c.1409-1410, 96). ...ce fut parce que ladite compaignie fut ainssi perdue et adirée l'un l'autre comme dit est, par le temps qui estoit aussi noir, obscur et trouble. (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.1, c.1437-1464, 115). ...Errard (...) devers messire Miles s'en ala et le trouva trés courroucié, pour sa fille qu'il cuidoit avoir perdue. Il luy enquist comment il le faisoit et pour quoy si merry estoit ; lors messire Miles luy dist que c'estoit pour sa fille, qui estoit adiree. (Nouvelles inéd. L., p.1452, 73). Las, moy dolant chevalier maleureux, fait il, que m'est il au jour d'ui advenu, qui ay celle adiree ! Que dy je adiree, non mie adiree, certes, mais perdue et vilment habandonnee au dangier des bestes sauvages et des larrons (Garin Mongl. K., c.1460-1465, 232).

 

-

Estre adiré du monde. "Être isolé du monde" : ...tu l'as ainsi converti (...) Qu'il veult du monde estre adiré Pour toy trouver. (Mir. st Guill., c.1347, 36).

 

2.

Au fig. "Perdre, ruiner" : Il n'est homme, tant fust constant, Qui ne perdist cy pacïence : En corps, en cueur, en conscïence, Il nous a adiré tout oultre, On le voit. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 222).

II. -

Empl. intrans. ou pronom. "S'égarer, se perdre"

A. -

[D'une pers.] : Eulx trois cheminerent a part La ou Dieu les voulut conduire. Estrangier de legier s'adire. (Vie st Eust. 2 P., c.1400-1450, 204). De mon fait, las ! ne sçay que dire : Par tout ou je voys, je m'adire, Et voy des yeux moins que du coute (Rond. poés. XVe s. R., c.1400-1500, 62). Et pource que, en temps que l'exécucion se devoit faire, n'estoit point de lune pour chevaucher par nuyt, prolonguèrent et misdrent ung autre jour audit Grand Pierre. Car bien leur sembloit qu'il n'estoit pas possible de mener si grosse compaignie par le pays où il falloit passer sans s'entreperdre ou adirer. (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.1, c.1437-1464, 114). De peur n'ay je point qu'il s'adire Car en sy bon lieu se prendra Qu'a tousjours mes mieulx en vaudra, Dont j'auroye tort de l'escondire. (Poés. lyr. court. XVe I., c.1454-1456, 120).

B. -

[D'une chose] : [Var.] Et ainsi ferons nous che faux sort adirer (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 480).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 4/57 
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     ADIT1          ADIT2     
*FEW III dicere
ADIT, adj.
[T-L : adire (adit) ; GD : adit2 ; *FEW III, 69a : dicere]

[D'une pers.]

A. -

"Accablé, éperdu, en plein désarroi" : Mais de (guerres morteus) [guerre mortel], qui est en sang confite, De quoi la mieudre gent est conquise et adite, Requise par ireur, par eür desconfite, Poi en voi donner pris, mais elle est bien descrite Entre les bien parlans, ou souvent est redite La proësce des preus. (BRIS., Restor paon D., a.1338, 104). J'ai esté souvent si adis Qu'a painnes me pooie aidier (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 72). Un peu en fui premiers adis Et esbahis pour l'aventure (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 113).

B. -

P. ext. "Perturbé, troublé physiquement" : Quant cilz peut .I. peu de l'air boire, Si n'en fu mies si adis ; Mais li samble qu'en Paradys Fust rentrés et issus d'Infier. (FROISS., Méliad. L., t.2, 1373-1388, 43). ...li airs estoit fors et chaus ensi qu'en plain esté et furent plus adit et constraint par cel estat que par aultre cose (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 25). Si issi hors a tresgrant painne et se fist reporter a sa tente, si tresadis que a painnes pooit il parler et, par especial, il ne se pooit soustenir ne remuer (WAUQUELIN, Faits conq. Alexandre Hé., a.1440, 283). Quant le roy Daire fu remontés et remis entre ses gens, il estoit si adis que a paines se pooit il soustenir et ne savoit que faire (WAUQUELIN, Faits conq. Alexandre Hé., a.1440, 309). Quant le duc Pepin sceust ce, luy, encoires tout si mallade qu'il estoit, se leva de son lict et se fist armer, et courrut sus à ceulx, qui son filz luy avoient occis. Si les mist tous à mort. Et depuis ce faict, il fut si adis et oppressé de maladie que en ce propre an, le XVIIe calende de janvier, qui est le XVIe jour de décembre, il trespassa de ce siècle. (WAUQUELIN, Chron. ducs Brabant, R., t.1, c.1447, 131). ...elle se trouvera en pou d'espace si adicte et de mal souprinse que la mort luy sera derrain remede. (C.N.N., c.1456-1467, 140).

REM. Surtout domaine pic.
 

DMF 2020 - Synthèse Edmonde Papin

 Article 5/57 
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     AVANT-DIT     
FEW III dicere
AVANT-DIT, adj.
[AND : avantdit ; FEW III, 69a : dicere]

"Évoqué ci-dessus" : ...son pere avantdit (Lettres agn. L., 1377, 163). ...l'acord avant dit (HÉRAUT CHANDOS, Vie Prince Noir T., c.1385, 70). ...l'avantdit J[ohan] Spenser (Lettres agn. L., p.1412, 15). Pour avoir doublé et mis à point ung pourpoint à armes pour mon avant dit S (Comptes Lille L., t.1, 1454-1455, 448).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 6/57 
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     CEDIT     
FEW IV hoc FEW III dicere
CEDIT, pron.
[FEW IV, 442a : hoc ; FEW III, 67b : dicere]

[Mot outil destinϩ au lemmatiseur]
 

DMF 2020 - Compléments pour la lemmatisation LGeRM

 Article 7/57 
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     DÉA     
FEW III dicere
DEA, interj.
[T-L : dea ; GD : dea ; AND : dea ; FEW III, 69b : dicere]

A. -

[Marque l'étonnement] : Quoy dea, dist le bon home: je la vi davant moy ! (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 111). "Ha dia", dist l'Amoureux, "Beau sire, Tel voulsist veiller qui sommeille ; Tel ploure qui voulsist bien rire ; Tel cuide dormir qui s'esveille..." (CHART., D. Rev., a.1424, 307). Ha dea ! vecy pis que raige ! Seigneurs, or escoutés les comptes De ces ribaulx, qui n'ont point d'hontes De parler a nous fierement (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 79). Dieu, veez cy chose merveilheuse, Treshaulte, tresmiraculeuse [guérison miraculeuse d'un aveugle] ! Coment, dea ? Je y voy clerement ! (Pass. Auv., 1477, 231). MATHATIEL. De ces trompeurs Crestiens a qui les cent escus Prestates. LE JUIF. Ne m'en souvenoit plus. (...) MATHATIEL. (...) Seurement, je vous certifie Et de vray qu'i [l'] ont oublié. LE JUIF. Comment dea, n'ont il rien payé Au terme ? MATHATIEL. Une seulle maille. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 105). LE CHARTIER. Hure, ho, dea, que tu vas mal ! Va avant, vache, malle rosse ! (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 134). LE .II. SERGENT. En cheminant (tost) sus, Nostre homme a tous ces cent escus A esté tué maintenant. LE PREVOST. Tué ? Dea ! (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 141). S. NICOLAS. Au cueur [le chrétien] a eu gemissement : Parquoy il n'est pas reprouvé Et n'en fais plus nul argument, Car par moy Dieu l'a preservé. SATHAN. Preservé, dea ? Ne le peult faire, Car il est juste justicier. Il a donné reigle au contraire Pour les pecheurs justifier. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 146). Et vous, faulx garçon Malquentin, Et dea ! vous demouriez derriere. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 262).

B. -

[Marque une affirm. plus ou moins forte] "Certes, diable" : Dya, compains, qui se veult soubmectre Desoubz l'amoureuse maistrise, Il se fault de son cuer desmectre Et n'estre plus en sa franchise. (CHART., D. Rev., a.1424, 311). Dya, Franc Vouloir, trop nous attines (MARTIN LE FRANC, Champion dames D., t.1, 1440-1442, 103). ...mais non feray, Voire, dea ! (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 444). Ouy dea, je le te respons. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 52). Dea, puis qu'il est si fort eschauffé, il fault trouver maniere de le refroidier. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 135). [Les ambassadeurs d'Orient] Disoient entre autres choses : "Dia, ce disent il, nous avons esté en passant par devers plusieurs princes et seigneurs faire nostre annoncement, mes ce avons fait comme pelerins. Mes droit cy est le lieu et la bute de nostre contendre pour laquelle nous emprismes l'errer..." (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 290). Dea, seur, ce dist lors le roy, ce ne vient pas de ma faulte ne que je y puisse riens : alentour de moy a plusieurs gens de bien dont chascun labeurent et contendent tous a venir a ung point. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 312). Voere, dea, voere ! (Pass. Auv., 1477, 204). Je veulx jouer ! Dea, je n'ey pas le dé gecté. (Pass. Auv., 1477, 204). LE PRESTRE. Dea, seigneur, il me souvient bien De ce juif et ce crestien ; Dessus l'autel sainct Nicolas Vindrent tous deux. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 131). Non fera, dea, je m'y oppose. (P. moyne, a.1500, 47).

 

Rem. GRÉBAN, Pass. J., c.1450, gloss.

 

-

Nenni dea. "Certainement pas" : Voulés vous doncques maintenir que toute femme a cueur si dur qu'il est du tout impitoyable ? (...) Nenny dea, j'en ay excepté aucune. (SAINT-GELAIS, Séj. honn. D., c.1490-1495, 135).

 

-

[Particule de renforcement] : "Homme sage, ce dit il, a puissance Sur planetes et sur leur influence." : - Je n'en croy riens : tel qu'il m'ont fait seray. - Que dis tu dea ? - Certes, c'est ma creance. - Plus ne t'en dis. - Et je m'en passeray. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 71). Maleur, dea, j'en grate ma teste. (LA VIGNE, S.M., 1496, 263).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 8/57 
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     DÉDIEMENT     
*FEW III dicere
DESDIEMENT, subst. masc.
[AND : dediement ; *FEW III, 68b : dicere]

"Parole de celui qui contredit qqn ou qui se dédit" : Abdictio (...) : desdiement (LE TALLEUR, Vocab. E.M., c.1490, 3).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 9/57 
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     DÉDIRE     
FEW III dicere
DESDIRE, verbe
[T-L : desdire ; GD : desdire ; GDC : desdire ; AND : desdire ; DÉCT : desdire ; FEW III, 68b : dicere ; TLF : VI, 907b : dédire]

I. -

Empl. trans.

A. -

Desdire un dieu, un objet de foi. "Renier" : LE JUIF. (...) Pour le vray, je ne sçay que dire : Mon cueur si est tout emply d'ire. Je n'y voy rime ne raison De vouloir nostre loi desdire. Jamais n'y vouldroye contredire : A moy seroit grant trahison. Toute ma maison En est soubtenue ; Parquoy mesprison Auroye encourue. Ma foy est ferue En ung tres fort las ; Mais, quant ma voulenté se mue, C'est des faictz de sainct Nicolas. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 78). A Dieu je me rens sans plus dire Et veulx la loy Mahon desdire (LA VIGNE, S.M., 1496, 462). Tenez ! tenez ! me fains je point ? Et ung ! et deux ! et trois ! et quatre ! Ainsi doit on tel paillart batre Qui desdit les dieux anciens. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 259).

 

-

Empl. abs. : Et creras en Mahon et Jupin sans desdire (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 331).

B. -

Desdire qqn. "Contredire qqn, s'opposer à qqn (en paroles ou en actes)" : Puis une dame trés parfaite De quanqu'a vray amant couvient, Qui pour Dangier desdire vient, Lors son contredit tout efface Et tel cop li donne en la face Que devant li chiet estendus, Ne plus ne puet estre entendus, Car on ne le vuet plus oïr. (MACH., D. Aler., a.1349, 323). Pour tel chose ne quier ja lire, Dame, nom pas pour vous desdire. (MACH., J. R. Nav., 1349, 168). LA DAME. (...) Certes, g'iray. LE MARI. Dame, pas ne vous desdiray. (Mir. enf. ress., 1353, 78). Sire, ne vous dediray pas ; Je les vois querre. (Mir. Amis, c.1365, 66). ...quant il nous orra parler, il ne nous desdira point (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 27). "Ne puet chaloir, dist li dus ; j'ai dit et juret que jamais de chi ne partiray si arai le castel à ma volenté." Respondi li connestables : "Et vous n'en serés ja desdis." (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 24). [Personnification] Si ne doy desdire Espoir n'escondire, Car il fait de m'ire Joie, quant je plour, Et sans contredire Doucement m'atire... (MACH., Les lays, 1377, 419). Et d'autre part, je sens et congnois que vous, qui estes mes hommes, qui veez plus cler en mes besoingnes que je ne fais, ne me conseilleriez chose qui ne feust mon prouffit et mon honneur ; si ne vous doy ne ne vueil desdire, mais suis preste d'obeir a vostre plaisir. (ARRAS, c.1392-1393, 170). A ces mos ay bien entendu Qu'il [Jésus] vouloit que je retournasse Et que ma vie en crois finasse ; Sy ne l'osay oncques desdire. (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 138). Tant fut l'amour que messire Jacques avoit a Paris, son filz, que il ne le peust plus desdire, ains luy promist que il acompliroit son desir. Et Paris l'en mercya, cy luy dist que il tenist la meilleur maniere, que il pourroit trover pour sourtir a son entente. (LA CÉPÈDE, Paris Vienne K., 1432, 168). ...et ou est la femme tant asseurée qui osast dedire ung homme ainsi eschauffé (C.N.N., c.1456-1467, 52). ...quant au dangier qui sourdre s'en pourroit, sans vous desdire, je vous diray mon opinion. (C.N.N., c.1456-1467, 166). ...maintindrent les deux compaignons assez longuement ceste vie et plaisant passetemps, sans ce que la gouge les osast oncques desdire [Les deux hommes ont décidé de se partager d'autorité les faveurs de la dame] (C.N.N., c.1456-1467, 240).

 

Rem. Ponthus Sidoine C., c.1400, gloss. ; Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], gloss. ...

 

-

"Repousser la requête de qqn" : Prince, trois jours [de délai avant d'être banni de Paris pour dix ans] ne vueillez m'escondire Pour moy pourvoir et aux miens adieu dire ; Sans eulx argent je n'ay, icy n'aulx changes. Court triumphant, fiat, sans me desdire, Mere des bons et seur des benoistz anges ! (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 77).

 

-

Desdire qqn de qqc.

 

.

"Contredire qqn en qqc." : Li prevos des marchans avoit si attrais à lui toutes manières de gens à se cordielle, que nulz ne l'osoit desdire de cose que il desist. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 107). Se me dedites de ce point, Sachiez que je ne donrray point Un festu en vostre creance (Mir. march. juif, c.1377, 213). ...ne soit qui m'en desdie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 618).

 

.

"Dissuader qqn de qqc." : ...d'Artevelle estoit tant doubtés et cremeus ou pais de Flandres que, au fort, nuls ne l'euist osé courouchier ne desdire de ses volentés. (FROISS., Chron. D., p.1400, 635).

 

-

Desdire qqn de faire qqc. "Empêcher" : Et la, vous ne serez desdit De vous mectre en habit d'onneur. (LA VIGNE, S.M., 1496, 263).

 

-

Desdire à qqn de + inf. "Refuser à qqn de" : Le prince (...) desdit au herault de rendre le pleige... (LA SALE, Reconf. De Fresne H., 1457, 8).

C. -

Desdire qqc.

 

1.

"Dire le contraire de qqc. (en partic. le contraire de ce que l'on a dit précédemment), contester qqc." : Dont il a maintenant ouvré, S'en a grant grace recouvré, Au meins si comme vous le dites. Pas ne vueil que vous le desdites. (MACH., D. Aler., a.1349, 357). "Comment poez-vous ne osez riens deviser sur leur parole ne desdire leur advis qui est si hault et si noble que pour garder l'onneur du roy et de son royaume ?" (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 153). Elle [Fortune] se boute en maint abist ; Se l'un garist, L'autre mourdrist, Quanqu'elle dist Tantost desdist. Adès est contraire à son dist. (MACH., Les lays, 1377, 417). [La marquise] Ne ja mon cuer ne desdira Chose que sa bouche dira. (Gris., 1395, 75). ...n'es nuz qui le desdie. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 184). ...ung mareschal nommé Vuillenbourte, de la ville d'Amyens, fut condampné par la justice faire amende honnorable, c'est assavoir de comparoir pardevant Mons. le grant maistre de France, conte de Dampmartin, ou en son absence devant Mons. de Gaucourt, ledit mareschal estant en chemise, tenant ung cierge en sa main, en desdisant aucunes parolles injurieuses contre ledit grant maistre, qui estoient telles que Mons. le grant maistre n'estoit plus riens et qu'il estoit desposé de tous offices. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 277).

 

-

Sans rien desdire à qqc. "Sans en rien retirer" : [L'evesque, espousant Griseldis au marquis] Et pour ce [les oui des 2 futurs époux], sans y rien desdire, Je vous espeuse, et Nostre Sire Vous doint ensemble paix et joye ! (Gris., 1395, 41).

 

-

Empl. abs. : Aussy ne weil je pas desdire La ou parla de l'armonie (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 19).

 

2.

"Contester qqc., refuser qqc." : Que vous ne desdiies jamais Mes biaulz ourages ne mes fais (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S.C., c.1330-1331, 270). ...et par ceste partie Pourrons entrer dedens sans ce qu'on le desdie. (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 264). Et par voz guerres despites, Leurs merites Ne deffaittes ou desdittes, Qui escriptes Sont et durent jusqu'a ore. (CHART., L. Paix, a.1426, 412).

 

-

"Refuser, révoquer qqc." : Droiz excommenïent Et les lois maudïent Ceulx qui Paix desdïent. (CHART., L. Paix, a.1426, 418). Toutesfoiz ilz tuèrent encores deux hommes. Pour ceste cause fut la trefve desdicte et manda à madame de Nesle, qui estoit dedans, qu'elle saillist et ses serviteurs domesticques avec ses biens. (COMM., I, 1489-1491, 228).

 

-

Desdire à qqn de + inf. "Refuser à qqn de" : Le prince (...) desdit au herault de rendre le pleige... (LA SALE, Reconf. De Fresne H., 1457, 8).

 

-

Desdire à qqn que. "Contester à qqn que" : Certes, sire, pas ne vous vueil desdire Que vous n'aiez moult de dolour et d'ire, S'einsi perdez ce que vos cuers desire. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 90).

 

-

Empl. abs. Sans desdire. "Sans contestation" : PERROQUET. Mon seigneur, je faulx a dire Mon seigneur vous prie sans dedire Qu'a luy venez s'il n'y a ame. (Sots mal., c.1480, 80).

 

-

P. métaph. [D'une chose] "Contredire qqc., être en contradiction avec autre chose" : Et el lui donne un courtois escondit Meslé d'espoir que refus contredit Et d'un regart qui sa durté desdit A longue attente, Et il le prent pour soy a son entente, Il n'est joye que a celle heure il ne sente N'il n'est douleur qui ce jour le tourmente Ne qui l'esmeuve. (CHART., D. Fort., 1412-1413, 172). Je n'ay bouche qui puisse rire Que les yeulx ne la desmantissent, Car le cuer l'envoyeroit desdire Par les larmes qui des yeulx yssent. (CHART., B. Dame, 1424, 332). Que ont il gardé des excellences seigneuriaulx, et retenu dez dignités des princes, fors seullement le nom faint et vain, dont leurs oeuvres lez desmentent et desdient ? (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 66).

D. -

Desdire à + inf. "S'opposer à" : Mon filz, nocte ce que je dis Et a comprendre ne desdis Qu'en une vierge necte et pure Il descendit de paradis (LA VIGNE, S.M., 1496, 150).

II. -

Empl. pronom. "Se rétracter, se désavouer" : Et dou chevalier qui par ire, Pour ce qu'il ne se volt desdire, Copa son doy a tout l'anel, Il fist en s'onneur un crenel De honte pleinne de sotie Avec trés grant forcenerie, Quant a sa dame l'envoia. (MACH., J. R. Nav., 1349, 264). Et avec ce, qu'il se desdie En vostre presence, et qu'il die, Si haut qu'il ne le puist nier, Qu'il me tient pour bon chevalier En tous cas, preudomme et loial Pour estre en toute court royal (MACH., P. Alex., p.1369, 239). Ma fille Charité, n'aiéz nulle tritesse, Vo douce amour me romp le cueur et le coraige. Puis que l'antreprenés, il fault donc que g'y aille ; Desdire ne me puis quant ad ce fault puissance, Mes la malane au diable vaincre par sapience. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 47). Tant vault bon bruyt que grace acquise ; Tant promest on qu'on se desdit ; Tant pri'on que chose est acquise (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 52). LE JUIF en s'en revenant. Il [le chrétien] ne sçauroit que contredire Qu'au terme il ne face payement. Et quant il se vouldroit desdire, Il faulceroit ung grant serment. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 94).

 

Rem. Ponthus Sidoine C., c.1400, gloss. ; Percef. I, R., c.1450 [c.1340], gloss.

 

-

Se desdire de qqc. : Ilz se desdient de son paraige (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 56). Car d'Amours est tels li usages Que s'aucuns des dames mesdit, S'il ne s'en refreint et desdit, Amender le doit hautement Ou comparer moult chierement. (MACH., J. R. Nav., 1349, 268). Vous l'avez appellé de gage, Sans nulle cause, par outrage ; Si que vous vous en desdirez, Et devant chascun li direz Qu'il est preudons, justes, loiaus, Et qu'onques ne fu desloiaus, Et qu'en li nul mal ne savez... (MACH., P. Alex., p.1369, 242). Or ne reffusez pas ce noble don [une des plus belles dames de la contrée]. Quant Anthoine l'entendy, si pensa moult longuement, et a chief de piece respondy : Par ma foy, mes seigneurs, je ne cuidoie pas estre venuz en ceste contree pour ceste querelle. Mais puis que je le vous ay octroyé, je ne m'en desdiray ja. Or soit la damoiselle mandee, et se il luy plaist, il me plaist. (ARRAS, c.1392-1393, 170). ...par quoy (...) meu de impacience m'as escript tes deuziemes lettres plus injurieuses repprouchant mon femmenin sexe (lequel tu dis passionné comme par nature et meu de folie et presompcion d'oser corrigier et repprendre si hault docteur, si gradué et tant solennel comme tu clames l'acteur d'icellui). Et de ce moult m'ennortez que je m'en desdie et reppente, et mercy piteuse sera encore vers moy estendue, ou se non de moy sera fait comme du publican, etc. (CHR. PIZ., Déb. R. Rose H., 1401-1402, 25). Que de dueil ait le cuer nercy Qui ja croira, comme tu fais, Qu'oncques dame fust sans mercy ! Tu mourras de ce peché quicte ; Et se briefment ne t'en desdiz, Prescher te feray comme herite Et bruler ton livre et tes diz. (CHART., E. Dames, 1425, 364). Mais bon seroit, se vous estez D'avis, de luy faire encour dire Qu'il [Adrien] se voulcist de ce desdire Qu'il a empris et conmencer, Pour ce que vous l'amés sy chier Et qu'il est vostre mareschault ; Et aultrement, a son deffault, Contre luy pourrez proceder, Et puet estre, sans exeder Plus avant, qu'il s'avisera. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 99). Et, après que par ladicte court et par la justice du prevost de Paris ot esté vacqué par long temps à besongner oudit procès, icelles deux femmes se desdirent desdictes charges, en confessant par elles que icelles charges avoient faictes à la peticion et requeste dudit Colin Panier et d'un nommé Janvier, comme ennemis dudit Daniel et pour eulx venger de lui. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 65). S'a la mort vous habendonnez, Crainte pour ce ne me donnez, Car j'ay ma pensee ravye De mectre mon ame et ma vye Pour vous, et point ne m'en desditz. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 663). Regardez bien ad cela que direz, Car en effect vous vous en desdirez Si en raison vostre cas n'est fondé. (LA VIGNE, S.M., 1496, 335).

 

-

Se dedire de faire qqc. "Refuser de faire qqc." : ...folz est sanz doubte Cil qui d'elle amer se desdit. (Mir. march. larr., c.1349, 117).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 10/57 
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     DÉDISEMENT     
*FEW III dicere
DESDISEMENT, subst. masc.
[*FEW III, 68b : dicere]

"Parole de celui qui contredit qqn ou qui se dédit" : Abdico (...) : desdire ou contredire (...). Abdictus (...) : desdisemens (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 1).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 11/57 
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     DÉDIT     
FEW III dicere
DESDIT, subst. masc.
[T-L : desdit ; GD : desdit ; FEW III, 68b : dicere ; TLF : VI, 908a : dédit]

DR. "Fait de dire le contraire de ce qu'on a dit, rétractation, révocation" : Dont grant joie et grant tourment N'i puelent [chez la femme] estre longuement, Car sa nature li enseingne Que tost rie et de po se pleingne ; Tost ottroie, tost escondit ; Elle a son dit et son desdit, Et s'oublie certainement Ce que ne voit, legierement. (MACH., J. R. Nav., 1349, 241). Dist en oultre, ledit Robert, que il a bien oy dire audit Fournet que les choses que il avoit dites, lesquelles estoient par force, il diroit devant mons. le prevost que sa confession faisant mencion des XXX francs estoit vraye, et que le desdit que il avoit fait devant plusieurs tesmoings, ce estoit pour sauver son honneur ou pour la garder. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 540). ...ce l'acteur vient a entente par la depposicion des tesmoings par lui produis, il [l'acteur] peult requerre desdit et despens, c'est assavoir que le deffenseur soit par justice contraint a soy desdire en plain jugement a oye de parroisse par prinse de nez et en plein marchié (Instruct. ensaign. B.G., c.1386-1390, 43). ...ung povre compaignon appellé Demenge (...) ...pour certaines parolles injurieuses que par ce mouvement et sans y pencer ledit Demenge deist a ladite femme, soit esté condampné a le desdire (...) ...avons audit Demenge le desdit par lui fait aboly et par cez presentes l'avons rehabilité et rehabilitons (Lettres rémission René II P.D.H., 1475, 91). Lors fut conclud par ledit seigneur du Bouchaige et ses compaignons une trève à deux moys de desdit, sans y comprendre la ligue (COMM., III, 1495-1498, 292).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 12/57 
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     DESSUS-DIT     
FEW III dicere
DESSUSDIT, adv.
[AND : desusdit ; FEW III, 67b : dicere]

[Mot outil destinϩ au lemmatiseur]
 

DMF 2020 - Compléments pour la lemmatisation LGeRM

 Article 13/57 
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     DEVANT-DIT     
FEW XXIV abante FEW III dicere
DEVANT-DIT, adv.
[AND : devantdit ; FEW XXIV, 7a : abante ; FEW III, 67b : dicere]

[Mot outil destinϩ au lemmatiseur]
 

DMF 2020 - Compléments pour la lemmatisation LGeRM

 Article 14/57 
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     DICIBLE     
*FEW III dicere
DICIBLE, adj.
[GDC : dicible ; *FEW III, 68a : dicere ; TLF : VII, 170a : dicible]

A. -

"Qu'on peut exprimer" : ...la cause principal de tout ce que dit est, est defaut de justice (...) et autres pechiez non dicibles (BAYE, I, 1400-1410, 333).

B. -

"Qui permet de s'exprimer" : En ce lieu par destinée lui fut ordonné d'escrire et d'avoir pour ce faire le miroir du monde en son regart, où il puet veoir vraie representation des plus hautes choses du monde, où il puet estendre ses nerfz et puissances dicibles, et plus puisier de biens que en nul autre lieu, n'en a tant soit plain de diverse grace ou merite. (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 132).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 15/57 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     DIRE1          DIRE2     
FEW III dicere
DIRE, verbe
[T-L : dire ; GD : dire ; GDC : dire ; AND : dire ; FEW III, 67b : dicere ; TLF : VII, 241a : dire1 ; TLF : VII, 247a : dire2]

I. -

Empl. trans. Dire qqc. (à qqn). "Signifier qqc. (à qqn) par la parole"

A. -

[Ce qui est dit est une assertion]

 

1.

[Introduit le discours direct ou un élément performatif (comme adieu)]

 

a)

[Le discours direct] : Si diran ["dira on"] o le patrenostre Sans iniquité et envie : "Diex soustiegne en tres bonne vie No dame..." (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 123). Si s'en vont moult esmerveillant et dient entre eulx : Je ne scay qu'il advendra du surplus, mais veez la beau commencement et grant apparance de grans noblesces et de grant honneur. (ARRAS, c.1392-1393, 38). Lors se met avant son oncle Alain et ses deux filz, et bien jusqu'a quarante chevaliers, qui tous dirent d'une voix : Sire, nous le plegons. (ARRAS, c.1392-1393, 61). Et lors la dame lui dist moult attrempeement : Sire chevalier, monseigneur n'est pas ceans (ARRAS, c.1392-1393, 207). ...moult longuement musa Gieffroy sur ce fait. Lors dist en hault : Et comment cuidiez vous, se mon pere a voulu asservir l'eritaige tant comme il le tint, que je le doye tenir serf, puis qu'il est franc ? (ARRAS, c.1392-1393, 296). Or va il dire : "Mon maistre, vous veez mon infortune..." (C.N.N., c.1456-1467, 94). Lors les gens diront, comme voy, Es montaignhes : "Tumbés sur nous !" (Pass. Auv., 1477, 191). Rifflart, compains, je vous diray : Vecy jà la quaresme annee Que m'avés prinse et espousee... (C. Riffl., c.1480-1520, 58).

 

-

En incise : Madame, dist le musnier, je vous promectz par ma foy que de vostre dyamant ne sçay je nouvelles. (C.N.N., c.1456-1467, 45). ..."venez, va, ça," Dis je lors, "que chascun s'appaise ! ..." (Fr. arch. B., c.1468-1480, 30).

 

-

Dire + impér. : Or ça, je vous diray m'amye Entrez dedans ceste brunette Affin que mieulx on vous brouecte. (Feste roys, c.1475-1500, 307).

 

-

Comme qui diroit. "Comme si l'on disait (telle ou telle chose)" : ...et y aura En grosse lettre : HEC EST ARA CELI, de quoy le sens est tel Com qui diroit l'autel du ciel. (Myst. Incarn. Nat. L., t.2, c.1454-1474, 447).

 

b)

[Un élément performatif] Dire adieu / amen / fi / helas / merci / oui...

 

-

Dire adieu : Adieu vous dy, je me meurs, ce me semble (HAUTEV., Compl. H., c.1441-1447, 66). ...et aux miens adieu dire (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 77). Il m'a laissé sans dire adieu. (Sots triumph., c.1475, 49). Dictes present adieu folie, Tous esbas cessent, c'est le train. (Vig. Trib., c.1480, 227).

 

-

Dire amen. V. amen : Mes dictes vous Amen ? (Pass. Auv., 1477, 267).

 

-

Dire fi : Il n'est engendrement qu'en boing (...). Ne tel repos que vivre en soing N'oneur porter que dire fy Ne soy vanter que de faulx coing (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 56).

 

-

Dire helas : ...nul ne doit dire hélas ! s'il n'a oy tonner en mars (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 226).

 

-

Dire merci : Il n'y en a pas pour dire grans merciz. (C.N.N., c.1456-1467, 106).

 

-

Dire oui / non : Son conseil n'osa dire non, car il estoit moult crueulx. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 185). Je dy ouy, lors il m'assault (C. Riffl., c.1480-1520, 59).

 

.

Dire de / du non. "Refuser" : Papirus n'osa dou non dire (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 128). ...qui est chouse de non, de voire, a dire. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 185).

 

2.

[Introduit le discours indirect]

 

a)

Dire que. "Affirmer, déclarer que" : Je respon au premier et di que un ange ne pourroit mouvoir se meisme ou le ciel selon tout son povoir ou vertu, mes convient par neccessité que il se determine par sa volenté a certainne isnelleté, aussi comme une vertu infinie ne pourroit mouvoir un corps qui avroit resistence finie selon tout son povoir, car ce seroit par isnelleté infinie laquelle est impossible (ORESME, C.M., c.1377, 300). Et dit que quant ledit Grosse-C..lle lui ot baillées lesdites poisons, il lui dist que se aucun lui demandoit qui lui avoit baillées lesdites poisons, ne quelle part il les avoit prinses, que il deist que les jacobins de Orleans les lui eussent baillées, senz aucun nommer par nom ne surnom. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 444). L'en treuve tant de merveilles, selon commune estimacion, et si nouvelles que humain entendement est contraint de dire que les jugemens de Dieu sont abisme sans fons et sans rive (ARRAS, c.1392-1393, 3). Et lui povez aler dire que demain, a l'eure qu'il m'a mandé, moy et mon frere, et le maistre de Rodes, yrons devers lui, noz centiesme de noz plus haulx barons. (ARRAS, c.1392-1393, 115). Car certes je scay bien que je n'ay mie sens pour bien faire si haulte histoire comme ceste est, qu'il n'y ait a dire, mais on dit souvent qu'a l'euvre congnoist on l'ouvrier ; et de petit mercier, petit pennier. (ARRAS, c.1392-1393, 311). ...elle revint a sa maistresse, et luy dist que son amy n'attendoit qu'elle (C.N.N., c.1456-1467, 269). ...on luy dist que la coustume du pays estoit de point coucher la premiere nuyt avec sa femme (C.N.N., c.1456-1467, 333). Tres doulce compaigne, dictes vous, par vostre foy, que la vraye devocion dont tout ce temps d'yver avez esté esprise vous fait endosser l'abit de saint Françoys... ? (C.N.N., c.1456-1467, 374). ...ung des gens de ce chevalier dist qu'il vouloit aller veoir se ce deable estoit encores ou son maistre l'avoit laissé (C.N.N., c.1456-1467, 430). On dit qu'estes fort desplaisans Et tristes, contre moy disans Que j'ay mespris et fait abus Au seveliment de Jhesus. (Pass. Auv., 1477, 267).

 

-

Faire dire à qqn que : Et, ce jour, le roy fist dire à cinq des devant nommez, qui avoient esté à Beauté devers lesdiz princes, après la deliberacion ainsi faicte que dit est devant oudit hostel de la ville, qu'ilz s'en alassent et widassent hors de ladicte ville. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 96).

 

-

Dire plus avant que. "Ajouter que" : Mais, voir, je vous dis plus avant Que vous verrez doresnavant Le Filz de l'omme en gloire clere (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 276).

 

-

[Omission de que] : ...me dist l'on depuis, quelque courroux que le seigneur eust de prinsault a sa belle meschine, si l'ayda il (C.N.N., c.1456-1467, 119).

 

-

Dire que oui / que non : Et les aultres disoient que non et que ce seroit pité et dommaige se une telle maison et si belle estoit perdue ne abatue (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 221). ...elle qui parle fu prinse et tirée à part par icelle Macete, femme dudit de Ruilly, et priée et requise très-instanment que elle voulsist dire audit de Ruilly, son mary, s'il lui demandoit se il estoit envoulté, que elle deist que ouyl, et que c'estoit par une nommée Gilete Verriere, demourant à Paris (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 304). Ceulx qui l'avoient perdu disoient que non et qu'ilz ne le devoient point perdre. (BUEIL, II, 1461-1466, 94).

 

-

Il n'est pas dit que. "Il n'est pas certain que" : Mais il n'est pas dit que ung deffendeur ne puisse bien frapper le premier, s'il y voit son avantaige (BUEIL, II, 1461-1466, 109). Il n' est pas dit que tous en ayent usé, mais l'exemple d' ung est assez pour en faire saiges plusieurs et leur donner vouloir de se garder. (COMM., I, 1489-1491, 127).

 

-

[Avec une prop. sous-entendue] : "Va t'en, tu es bien confessé ! - Dictes vous, sire ? respond il. - Oy vrayemement..." (C.N.N., c.1456-1467, 61). ...si la bonne femme eust sceu le fait du chareton, (...) elle l'eust fort plus grevé que son mary ne disoit (C.N.N., c.1456-1467, 67).

 

b)

Dire + (prop.) inf. : Et se ces choses se ont comme dit est, il convendra considerer apres comment nous disons une chose estre possible et comment impossible, quar une chose est dicte tres proprement incorruptible pour ce que elle ne puet estre corrompue ne estre aucune foys et aucune foys non. (ORESME, C.M., c.1377, 190). Et vecy mon champion pour ce que je dys prouver. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 298). ...lequel on disoit avoir intelligence avecques les Anglois (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 200).

 

3.

[Introduit un subst., un pronom ou un adv. à valeur propositionnelle]

 

a)

[Un subst. ou un pronom] : Et ceulz qui assignent teles causes deffaillent pour ce que il ne enquierent pas de la doubte ou question tant comme il est possible, mais leur soufist tant que celui qui demande ne die rien au contraire. (ORESME, C.M., c.1377, 542). ...et ne sera jà sceu ou prouvé contre lui qu'il feist ou deist aucune injure à iceulx escoliers ou à aucun d'eulx. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 141). ...et ne sera jà sceu ou prouvé contre lui qu'il feist ou deist aucune injure à iceulx escoliers ou à aucun d'eulx. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 141). Mais, se tu treuves homme qui te veuille prendre a espouse, que il te convenance que jamais le samedy ne te verra, non qu'il te descuevre, ne ne le die a personne, tu vivras cours naturel comme femme naturelle, et mourras naturelment. (ARRAS, c.1392-1393, 13). Et je vous croy bien de ce que vous dictes que ["à savoir que"] vous ne m'avez ouye ne entendue. (ARRAS, c.1392-1393, 25). Ha ! ne te souvient il a ce propos que il est escript ou livre de Ecclesiaste, au .X. chapitre, si que tu as ouÿ dire a ton beau pere, que Dieux a destruit les sieges des ducs orgueilleux (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 19). Ne le nous fault pas trois fois dire ["Il n'est pas nécessaire de"]. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 190). Quelque chose que ses compaignons luy deissent ne fissent, il ne vouloit partir (C.N.N., c.1456-1467, 64). Je veil savoir que vous avez. Avancez vous et le me dictes (C.N.N., c.1456-1467, 94). Dont je viens ? dit il ; et vous le savez bien, madamoiselle, il ne fault ja qu'on le vous die (C.N.N., c.1456-1467, 187). Ha ! madamoiselle, ce n'est pas bien dit a vous. Car ce n'est pas traïson de faire plaisir a son amy, et luy faire secours et service quand on le peut faire. (C.N.N., c.1456-1467, 210). Qui riens te dira, dy sans plus Que j'ay escript ce qu'est escript. (Pass. Auv., 1477, 214). Seigneur, cecy dions pour tant Qu'il vous y plaise obvïer. (Pass. Auv., 1477, 272).

 

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Dire du mal. "Médire" : ...vous ay chargée et dit du mal assez, dont il me desplaist ; et m'en repens (C.N.N., c.1456-1467, 466).

 

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Dire un mot : Biaux seigneurs, or ne vous mouvez Tant que j'aye un tout seul mot dit. (Mir. ev. arced., c.1341, 122). ...vous n'avez garde que j'en deisse oncques ung seul mot a ma mere. (C.N.N., c.1456-1467, 72).

 

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Ne dire mot : Lors vint a son seigneur. Si le baise tout en plourant et triste de cuer que il ne disist un mot pour tout l'or du monde ; et prent son cor et lui met sur le pitz. (ARRAS, c.1392-1393, 23). Lors retourna le roy en la sale, et fist on commandement, sur la hart, de par le roy, que nulz ne deist mot. (ARRAS, c.1392-1393, 60). Le mary (...) vit tresbien entrer celuy qui venoit tenir son lieu ; mais il ne dit mot (C.N.N., c.1456-1467, 320). Plus ne vous pourroie dire mot, Si n'est "Adieu". (Pass. Auv., 1477, 103). De doleur ne puis dire mot. (Pass. Auv., 1477, 108).

 

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Ne dire mot de qqc. : Or advint en ce temps qu'il ot un jayant en Gueurrande, en qui avoit si grant orgueil que par sa force il mist tout le pays en patiz jusques a la Rochelle. Et en estoient les gens du pays moult chargiez, mais ilz n'en osoient mot dire. (ARRAS, c.1392-1393, 239).

 

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Sans (plus) mot dire : ...et alors, quant ilz oyrent dire que il estoit prestre, dirent par le sang Dieu que c'estoit le curé de ladite ville, en ferant, sanz plus mot dire, sur lui d'espées et d'autres bastons, le despouillerent (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 223). ...[l'espousée] fut couchée, comme il est de coustume, et tint le coing du lit, sans mot dire (C.N.N., c.1456-1467, 299).

 

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Dire une parole : Dit avec ce, elle qui parle, que audit chappellain d'icellui sire de Nouvion, elle lui dist que il deist les parolles hardiment audit son maistre que dites lui avoit, aus enseignes qui s'ensuivent (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 122). De quoy leurs propos furent, il se peut assez penser. Après toutesfoiz aucunes parolles dictes et d'un costé et d'aultre, le mary... (C.N.N., c.1456-1467, 418).

 

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Dire un dit : Avez vous point une parole Oye et un dit trop bien dit Que Salomon le sage dit ? (Mir. ste Bauth., c.1376, 98).

 

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Dire (la) verité / le voir : Chiere dame, vous me dictes verité pure, mais je m'esmerveil comment vous le povez savoir, ne qui le vous a si tost annoncié. (ARRAS, c.1392-1393, 25). Dictes verité, dist l'Escossois ; vostre mary n'y est il pas ? (C.N.N., c.1456-1467, 50). Gardez que vous diez verité, car, si vous faillez, vous estes mort (C.N.N., c.1456-1467, 160). ...la verité est telle que je vous ay dicte (C.N.N., c.1456-1467, 236).

 

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Faire et dire qqc. : Sy me soubzmectz, leur serviteur [des Frères mendiants] En tout ce que puis faire et dire, A les honnorer de bon cueur Et obeïr sans contredire. L'omme bien fol est d'en mesdire, Car soit a part ou en prescher Ou ailleurs, il ne fault pas dire, Ces gens sont pour eulx revanchier. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 98).

 

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Il faut le dire. "Il faut le reconnaître" : ...l'ennemy tenoit Lors mon couraige, il le fault dire (HAUTEV., Conf. Test. am. tresp. B., c.1441-1447, 30).

 

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Il ne faut pas dire (qqc.). "Il n'est pas besoin de préciser (qqc.)" : ...soit a part ou en prescher Ou ailleurs, il ne fault pas dire (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 98).

 

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En partic.

 

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[Ce qui est dit a valeur d'explication] Je vous [le] dirai : - (...) A qui me fauldroit il parler pour bien faire ceste besoigne ? - Je vous diray m'amye, respondit monseigneur. (C.N.N., c.1456-1467, 40). Je vous diray, dist le seigneur : nous manderons icy nos femmes, et ung tel maistre Jehan, etc (C.N.N., c.1456-1467, 222).

 

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[Ce qui est dit a valeur d'objection] "Objecter" : Mais tu me diras que tous ne pueent mye estre clers. (LEGRAND, Bonnes meurs B., 1410, 348). ...Que vueil estre, quoy que nul dye, Vostre loyaument, sans faulser (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 149). Quelque chose que l'on en dye, Tousjours seray mignon et gay, Aussi gent comme ung papegay, Fringant a la mode qui court. (Gaud. sot, c.1450, 7). Pour donner de grans coups de lance Abille en suis, quoy que l'on die. (Gaud. sot, c.1450, 8). Jamaiz home ne fut mieulx moché Ne torché Que tu seras, quoy que l'on dye. (Pass. Auv., 1477, 100). Sire, ne vous en doubtez mie, Que tout sera prest au matin, Et bien en point, quel que nul die, A mectre Orleans en vostre main (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 220). PILATE. Vous dirés ce que vous vouldrés, Mais en fin il m'en mescherra Et mon estat en decherra Pour brief, il n'en fault point doubter. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 988). Quoy qu'on die, De coppie tiens table ronde, Je coppie ci Dieu et le monde. (Copp. lard., a.1488, 155).

 

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[Dans un cont. jur., ce qui est dit a valeur de décision] "Déclarer, ordonner" : Nous, par vertu de ladicte submission faicte en nous et en nostredit et ordenance par lesdiz deux seigneurs et chascun d'eulx, comme dit est, disons, ordonnons, prononcions, appoinctons et déterminons ce qui s'ensieut (Ch. VI, D., t.1, 1402, 223).

 

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Empl. pronom. [De Dieu] Se dire. "S'affirmer dans son existence" : Le Pere puet doncques ceste representacion de soy mesmes, et de sa Deité, et de toutes choses, mettre en congnoissance personele, comme en soy disant, en soy communicant et diffundant (GERS., Trin., 1402, 167).

 

-

Empl. pronom. à sens passif. "Être dit" : Item les notions prinses par abstraction absolutement comme de dire paternité, filiation se dient par predication de l'essence divine, comme de dire essence divine est paternité, mais en concret, c'est a dire par regard au subject ouquel est (Somme abr., c.1477-1481, 152).

 

b)

[Un subst. ou un pronom, avec un attr. de l'obj.]

 

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"Déclarer qqn / qqc. comme étant tel ou tel" : ...De malvés qui en l'escripture Sunt diz chiens pour lor felonnie (Tomb. Chartr. Souvain S., c.1337-1339, 24). Mais en telles ymages, quant a ce, ne a aucune difference, car se elles estoient tournees au contraire, nous dirions les parties estre destres que nous disions senestres, et devant ce que nous disions derriere, et desus ce que estoit desouz. (ORESME, C.M., c.1377, 310). ...arriverent pluseurs freres mineurs, qu'on dit de l'observance (C.N.N., c.1456-1467, 215). ...il voult et ordonna que de là en avant son plaisir estoit que tous les officiers de son royaume demourassent paisibles en leurs offices, et que nulle office ne feust dicte vacant (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 191). On le dit si devocïeulx Et si parfait que s'est mervelhe (Pass. Auv., 1477, 139). ...la Vierge glorieuse (...) qui non sans cause est dicte du redempteur de l'humain gendre et roy de gloire mere très debonnaire (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 282). ...et l'arrest contre luy autrefoys de l'an mil IIIIcLXIII donné avoit esté dict et declairé nul et mis au neant (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 341).

 

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[L'attr. du compl. d'obj. est introd. par le verbe estre] : ...deux femmes que l'en disoit estre sorcieres (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 312). Acquis avons une grant onte Que reprochee nous sera, Car tout le monde nous diré Estre murtriers de sanctes gens. (Pass. Auv., 1477, 270). Et, au regard de ce que m'escripvez que messire Julio de Pise a refusé le saufconduit du roy, disant estre suspect (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 355).

 

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Au passif. [Avec attribut du suj.] : Car nul n'est dit actrempé ne loé pour soustenir tristeces, ne nul n'est dit desactrempé ou vituperé pour les non soustenir (ORESME, E.A., c.1370, 224).

 

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"Présenter qqc. comme étant tel ou tel (au cours d'une évaluation)" : Se une chose a puissance de soy mouvoir ou de lever aucun poys, nous disons et determinons touzjours celle puissance au plus que elle puet, si comme en disant que elle puet lever .C. livres ou qu'elle puet aler .C. lieues. (ORESME, C.M., c.1377, 190).

 

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"Appeler qqn / qqc. (de tel ou tel nom)" : L'en doit savoir que chascune de ces .III. dimensions selonc verité peut estre indifferenment dicte longitude, et chascune latitude ou profundité selonc verité, fors que tant que celle qui premiere est nommee ou ymaginee est dicte longitude, et la seconde latitude, et la tierce profondité ou spissitude. (ORESME, C.M., c.1377, 48). ...en l'ostel dudit d'Estouteville, estant au lieu que l'en dit Villebonne (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 402). ...la rue qu'on disoit la rue Richeron (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 64). ...dont, entre les vaillances que chascun avoit faites, celles d'un josne et nouvel chevalier de France, que on disoit et nommoit le seigneur de Saintré, furent par tout portees et dictes (LA SALE, J.S., 1456, 221). ...Perrenet Merchant, Qu'on dit le Bastard de la Barre (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 22).

 

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Dit + nom propre "Surnommé, connu sous le nom de" : Margot de La Barre, dite du Coignet (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 327). ...Jehan Binet, dit de La Croix (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 148). ...et diray de l'avancement de Saintré et de la compaignie du premier dit Bourciquault. (LA SALE, J.S. E., 1456, 222).

 

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Dire + nom propre à qqn : L'EVESQUE. Mon bel enfant, dont este vous ? Sil vous plest, dicte vostre nom. L'ARCHIDIAQUE. On ly dist Bernard de Menton, Filz de Richar, bon chevalier. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 76).

 

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Empl. pronom. Se dire + attr.

 

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"Admettre que l'on est + attr." : Combien ay je aujourd'huy regardé et perceu de peres estans aux jeuz de leurs enfans qui se diroient treseureux (...) si après leur decés leur [povoient] laisser une petite partie des grans biens que je posside. (C.N.N., c.1456-1467, 556).

 

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"Se présenter comme ; se prétendre, se faire passer pour" : Requis à il qui parle comment il scet que les deux qui se disoient jacobins estoient d'icelle ordre, dit que il le scet parce que ilz se disoient telz et en portoient l'abit (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 463). ...à la requeste de honnorable homme et sage, maistre Jehan Jouvenel, prothonotaire de nostre Saint Pere le Pape, (...) et Gilet de Ressons, espicier, demourant à Paris, eulx disans et portans amis et affins de messire Jehan de Noyers, prestre beneficié en l'eglise de Paris (Test. Parlem. Paris T., 1415, 568-569). ...les grans fraudes, mauvaistez et decepcions que cellui qui se dit dalphin et ceulx de sa partie y avoyent commancié a fere (Trés. Reth. L., t.3, 1421, 34). Tu te faisoys suivre des gens Et te disies roy d'Israël. Or sa, Jhesus, si tu es tel, Descent maintenant de la croix ! (Pass. Auv., 1477, 212). Tu te disies Emanüel. (Pass. Auv., 1477, 212). Quant Pilate les mains lavoit, Ingnoscent du sanc ce disoit. (Pass. Auv., 1477, 268).

 

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Se dire + part. passé "Prétendre être" : ...soubz umbre et par vertu de certaines faulses lettres du roy nostre sire et commission qu'il se disoit à lui données par les maistres des eaues et forez dudit lieu d'Orliens (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 67).

 

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Se dire + inf. passé "Prétendre que" : Ne lisons nous comment celui qui se disoit avoir occis Saül au commandement de David fu aprés occis (...) ? (LEGRAND, Bonnes meurs B., 1410, 385).

 

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Soi-disant. V. soi-disant "Qui dit être ; qui se prétend" : C'est la confession de Hennequin du Bos, soy-dissant bastart de Gommegniers, et ce qu'il a dit et cogneu par devant monseigneur Robert de Bethune (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 380). ...promesses ou menaces que pour vous seduire vous pourroient estre faictes par nostre filz le dauphin, soy disant, contre nostre voulenté et plaisir... (Doc. 1419. In : L. Mirot, Le Moy. Âge 21, 1919, 6). ...au siege qui fut mis par ledit soy disant Dalphin (Paris domin. angl. L., 1421, 22). ...comment Richard, naguères roy d'Angleterre, gendre du Roy, fut occis frauduleusement par Henry de Lenclastre soy disant roy d'Angleterre, et par les siens et favorisans (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.2, c.1425-1440, 55). Vous avez veu que, par sa guerre, Il [le roi d'Angleterre] a toute France soubz mis, Et (si) en a du tout desmis Charles, soy disant roy de France, Et sa grant ville de Paris L'a mise en son obeissance. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 115).

 

c)

[Un adv.] : Pour certain, il vaut mieulx et convient, par aventure, aucune fois pour le salu de verité destruire les opinions de ses familiers et amis, et dire autrement que euls, et ce appartient mesmement aus philosophes. (ORESME, E.A., c.1370, 113). Item, encor appert ce que dit est par l'oppinion de ceulz qui dient autrement et qui mettent que le ciel fu engendré ou fait par generacion, car estre en la maniere que nous disons est chose possible, et que le ciel soit fait, si comme il dient, ne est pas possible. (ORESME, C.M., c.1377, 274).

 

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Comme je dis / comme vous dites / comme il fut dit : ...l'un nommé Thomas de Meaulx, homme de labour, sy comme il disoit (...) aagé de XXXVJ ans ou environ (...) et l'autre nommé Perrin de Meaulx, aagié de XXXIJ ans ou environ, tous d'icelle ville de Meaulx, sy comme ilz disoient (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 453). ...un homme d'armes qu'il servoit ou pays de Limosin, en la compaignie de mons. le mareschal de Sancerre, lui coppa laditte oreille devant le chastel de Penaudon, pour ce, si comme sondit maistre disoit, qu'il lui avoit emblé aucuns de ses biens oudit pays de Limosin, jà soit ce qu'il n'en feust riens. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 214). Par ma foy, dist ly conte de Forests, monseigneur, vous dictes voir, et quant de ma part, comme vous dictes, je ne l'en pense jamais a enquester [au sujet de sa femme], ja soit il mon frere, car je le tien pour tres bien assigné a mon aviz. (ARRAS, c.1392-1393, 44). Ainsi comme je vous dy, fut fait l'obseque de Remond de Lusegnen, et y ot moult grant noblesce. (ARRAS, c.1392-1393, 292). Comme il fut dit il en fut fait. (C.N.N., c.1456-1467, 231). ...il luy print volunté de soy marier ; si le fut, et a la plus devoiée femme qui fust, comme on disoit en tout le païs. (C.N.N., c.1456-1467, 489). Si le prophete de la loy Estoit cest homme, com on dit, Tantost eust cogneu, si Dieu m'ist, Quelle est la femme que le touche. (Pass. Auv., 1477, 153).

 

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Comme le coeur dit. "Du fond du coeur, sincèrement" : ...Pour prier comme le cueur dit. (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 28).

 

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Comme dessus est dit./Ainsi que dit est / comme dit est : ...la faisoient coucher avecques elles, tant la sentoient bonne et honeste, comme dessus est dit (C.N.N., c.1456-1467, 303). Ceste damoiselle, ainsi malade que dit est, revint de ceste extreme maladie (C.N.N., c.1456-1467, 459). Le mary qui, comme dit est, estoit en sa chambre, vit tresbien entrer celuy qui venoit (C.N.N., c.1456-1467, 320).

 

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Dire comme qqn d'autre : ...passa ung aultre serviteur qu'elle interroga pareillement, qui luy dist comme son compaignon (C.N.N., c.1456-1467, 274).

 

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Dire pareillement de qqn : ...je diray pareillement de vous (C.N.N., c.1456-1467, 231).

 

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C'est assez dit : NYVELET. C'est assez dit pour une fois. (Copp. lard., a.1488, 179). LE PRINCIPAL. Paix, c'est assez dit, Ilz se deffyoient ? (Sots gard., a.1488, 110).

 

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Ne pas dire plus. "Ne rien ajouter" : Plus ne t'en dis. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 71).

 

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Sans plus dire. "Sans rien ajouter" : Et lors, sens plus dire, distrent d'un commun assentement li uns à l'autre : Alons le batre (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 181). Et atant se part sans plus dire (ARRAS, c.1392-1393, 158).

 

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Prov. : Ceulx qui le plus en dient, en la fin leur mesprent. (Bat. Angl. Bret. B., a.1355, 40).

 

Rem. Ami plus fait et moins dit, v. ami.

 

d)

[Pour mentionner un élément précédemment évoqué]

 

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Le dit / mon dit + subst. "Le ... précédemment évoqué" : Si fut force a nostre gentilhomme d'(...)aller au service de mon dit seigneur (C.N.N., c.1456-1467, 145). ...vous viendrez tout secretement, et entrerez en la dicte chambre et fermerez l'huys (C.N.N., c.1456-1467, 193). ...comme la femme de celuy qui festioit la compaignie menast a l'esbat la femme et la seur de nostre dit gentil homme... (C.N.N., c.1456-1467, 357). ...quand les aultres gentilzhommes et marchans virent la dicte noise, chacun s'employa a l'accordement d'icelle (C.N.N., c.1456-1467, 392). ...combien que sa volunté fust plainement deliberée et resolue de soy retraire et revenir a son dit premier mestier, toutesfoiz le [celoit] il a sa femme (C.N.N., c.1456-1467, 559). Adieu, adieu ! Rendez vous tantost au dit lieu Et nous bevrons bien, je m'en vant. (Path. D., c.1456-1469, 78). ...lesquelz soubz umbre desdictes promesses, yssirent hors de la dicte tour (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 8). ...et remirent sus leur dicte question. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 163). ...les poissons nourritz et abitans esdittes eaues (LE FORESTIER, Rég. épid. pest., 1495. In : Crestom. R., 278).

 

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Le + subst. + que je dis / que vous dites... "Le ... dont je parle, dont vous parlez..." : Et avoit le roy que je dy un moult bel jouvencel a nepveu. (ARRAS, c.1392-1393, 56). Et sachiez que mon compaignon et moy vouldrions bien avoir trouvé qui y voulzist aler en telle compaignie que vous dictes, et nous y deussions prendre l'aventure avecques lui. (ARRAS, c.1392-1393, 82). ...ainchois vey le chastel que son nepveu lui avoit dit. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 212). Par les herbes medicinables que vous diz, devez entendre medecine de penitence (Nouvelles inéd. L., p.1452, 119). En ce temps que j'ay dit devant, Sur le Noël, morte saison, Que les loups se vivent du vent... (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 11). Item, a celle [mon ancienne maîtresse] que j'ay dit Qui si durement m'a chassé Que je suis de joye interdit Et de tout plaisir dechassé, Je lesse mon cueur enchassé, Palle, piteux, mort et transy. (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 15). Defendez vous de cest habillement de guerre que vous dictes, si vous savez ! [Avec constr. proleptique] (C.N.N., c.1456-1467, 57). ...dedans le lit pour dormir se boute, ou quel desja estoient l'orfevre et sa femme en la fasson que j'ay ja dicte (C.N.N., c.1456-1467, 66). ...elle maine sa fille a l'ermite pour la cause que dicte est. (C.N.N., c.1456-1467, 102).

 

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Dessus dit. "Précédemment évoqué" : ...la connoissance des choses dessus dites (GAST. PHÉBUS, Livre oraisons T., c.1380-1383, 53). Veue laquelle confession, les dessus dis presens conseillers delibererent et furent d'oppinion (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 131). Tous lesquelz, veu sa personne, qui est aagiée de XXVJ ans ou plus, les larrecins dessus diz par lui aidiez à faire d'aguet appensé, de nuyt, à plusieurs et diverses fois (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 272).

 

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Le dessus dit + nom propre : Et les dessus diz messire Baudes de Vauviller, sire François Chanteprime, Jehan Chanteprime, maistres Jehan Truquan, Beraut Brisson, Jehan Filleul, Guillaume Rabigois, Ernoul de Villers, Miles de Rouvroy, Hutin de Ruit et Pierre de Fresnes, delibererent que il feust tourné ou pillory (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 492).

 

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Ce dessus dit. "Ce qui a été dit précédemment" : Je confesse donc, tresbenigne Dieu, pour ce dessusdit estre abatu et pres de la mort mené et en l'arme navré (GAST. PHÉBUS, Livre oraisons T., c.1380-1383, 47).

 

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Devant dit. "Précédemment évoqué" : Au lyon et lou devant dictz... (Vie st Eust. 2 P., c.1400-1450, 159). ...Dessus ce hault roch devant dict (Vie st Eust. 2 P., c.1400-1450, 197).

B. -

[Ce qui est dit est une interr. (il est impossible d'en déterminer la valeur de vérité au seul vu de ce qui est dit)]

 

1.

[Un pronom ou un adv. interr. ; une interr. indir. totale ou partielle]

 

a)

[Un pronom ou un adv. interr.] : Comment, dist le cappitaine, que dictes vous ? Est le roy malsain ? N'en savez-vous plus ? ce lui respond un chevalier. Par foy, dist il, non. (ARRAS, c.1392-1393, 114). Et si je y vaiz, que diré l'on ! Les gens se trufferont de moy. (Pass. Auv., 1477, 136). Qu'en dictes vous ? (Pass. Auv., 1477, 185). Maistre Guamalïel, qu'en dictes ? (Pass. Auv., 1477, 274). AFFRICQUEE. Helas, mon amy, que dira Mon mary de tant demourer ? (P. Jouh. D.R., a.1488, 32).

 

-

Que vous diroie je ? "Que vous dire d'autre ?" : Et entre les autres, manda Jossellin de Pont le Leon, pour avoir son conseil sur la demande que Remondin lui feroit, car il estoit moult saiges. Que vous dyroie je ? Ly anciens chevaliers vint atout le sommage, et fist tendre trefs et paveillons et appareillier richement. (ARRAS, c.1392-1393, 55).

 

-

Que voulez-vous que je vous dise ? : Que voulez vous que je vous die ? (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 179).

 

-

[Pour se reprendre après une erreur] Que dis-je ? : Jehan, mon nepveu, las, que dy je ? (Pass. Auv., 1477, 221).

 

b)

[Une interr. indir. totale] : Je vueil que tu me dies si tu ses que... (Veng. Nostre-Seign. F., t.1, c.1300-1400, 176). ...mais or me dictes se gens qui auroient povoir de mener de IJm. a XXVc. hommes d'armes, se ilz y pourroient venir a temps pour secourir cellui roy. (ARRAS, c.1392-1393, 82). Et, pour ce, je vous pri entre vous aultres, beaulx seigneurs, dictes si vous y voyez que amender. (BUEIL, II, 1461-1466, 202).

 

c)

[Une interr. indir. partielle] : Item, fu ycellui Merigot requis par ledit mons. le prevost qu'il enseignast et deist quele chevance il avoit, et où elle estoit (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 209). Au moins, beau sire, nous dictes qui elle est ne de quelle lignie [votre future femme]. Par ma foy, dist Remondin, tout en riant, vous me demandez ce dont je ne sauroye respondre, car onques je n'en enquis tant. (ARRAS, c.1392-1393, 36). Or dictes ce que vous querez. (ARRAS, c.1392-1393, 38). Qui est la langue ne l'entendement qui peust comprendre ne dire quelles ne comment sont grandes les joyes de Paradis ? (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 21). ...si ne sceust plus que dire, ne comment soy excuser. (LA SALE, J.S., 1456, 12). Ne plorez plus, mon filz, respond le maistre, et si me dictes qu'il vous fault (C.N.N., c.1456-1467, 93). ...ses voisines, qui la cuidoient comme morte, furent tresesmerveillées jusques ad ce qu'elle leur dist par quelle voie elle estoit ravivée (C.N.N., c.1456-1467, 517). Dy moy lequel [des deux débiteurs] est mieulx amé, Et qui plus amer doit de ses deux ? (Pass. Auv., 1477, 153). Dictes pour quoy estes venus. (Pass. Auv., 1477, 177). ...dy en deux motz Pour combien tu les me donrras. (Pass. Auv., 1477, 235). O Jehan, mon filz, dy moy a qui Je prendrey plaisance ne joye ? (Pass. Auv., 1477, 265).

 

-

Ne plus savoir que dire à qqn : Enfans, je ne vous scay plus que dire, fors tant que vous tenez verité en tous voz affaires. (ARRAS, c.1392-1393, 153).

 

-

Dire que sage. "Parler sagement" : M'amie, vous dites que sage. A son pere vois congié prendre. (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 19).

 

-

Prov. Dis-moi qui je suis, je te dirai qui tu es : Le quel lui respondi tantost felonnessement : "Je n'ay cure de toy ne de ton amour. Di moy qui je sui, je te diray qui tu y es". (Doc. Poitou G., t.3, 1366, 339).

 

2.

[Un subst. interprétable par une interr. indir. (Dire la conclusion "dire quelle est la conclusion")] : ...ledit mons. le prevost demanda aus dessus diz presens conseillers qu'il lui deissent leurs advis et oppinions sur ce (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 206). ...et pour dire la conclusion que le roy d'Angleterre, par cy devant, lui estant oudit siege de Meaux, avoit prinse en ladicte matiere... (FAUQ., II, 1421-1430, 41). ...il s'en revint en Angleterre, sain et sauf, Dieu mercy. Et n'est pas a dire la joye que sa femme luy fist quand elle [le] vit (C.N.N., c.1456-1467, 129). ...or y alons, Et les nouvelles luy dirons [à Jésus] De Jehan baptiste et son trespas. (Pass. Auv., 1477, 115). Dy nous ton nom ! ["quel est ton nom"] (Pass. Auv., 1477, 145). Dictes nous vostre oppinion Sur la question de present. (Cene dieux, c.1492, 113).

 

-

Dire son cas. "Dire quelle est sa situation" : ...[Talbot] fist venir devant luy l'Anglois et le François, et dist au François qu'il deist son cas. (C.N.N., c.1456-1467, 56).

 

-

Dire sa charge. "Dire ce que l'on a été chargé de dire" : La vieille retourna de son message et dist sa charge. (C.N.N., c.1456-1467, 262).

 

-

Dire son courage / sa conscience. "Dire ce que l'on a sur le coeur" : ...porte ton mal le plus bel que tu peuz. Ce n'est pas icy que tu doiz dire ton courage (C.N.N., c.1456-1467, 253). Je vous diray ma conscience. (C. Riffl., c.1480-1520, 58).

 

-

Dire sa pensee. "Dire ce que l'on pense" : ...tant com l'espoux son cuer euvre Et que sa pensée descuevre Et dit a s'espouse loyal, Tant est il aise et hors de mal (Mir. ste Bauth., c.1376, 98). A qui direlle ["dira elle"] sa pencée (...) ? (Chans. XVe s. P., c.1430-1500, 13). A qui diré je ma pansee ? (Pass. Auv., 1477, 263).

 

-

Dire la requeste. "Dire ce que l'on requiert" : ...vers elle s'encline, faisant la requeste pieça trop dicte (C.N.N., c.1456-1467, 30).

 

-

[Précédé du verbe savoir au cond.] : Ton depart me fait endurer Tel douleur qu'on ne sçauroit dire. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 170).

 

3.

[Un adv. équivalent d'une interr. indir.] : ...a l'heure assignée, nostre clerc ne faillit pas de venir hurter ou madame luy dist qui l'attendoit de pié coy (C.N.N., c.1456-1467, 279). Et vit clerement que tout se retiroit ensemble au champ, là où le Mareschal lui avoit dit. (BUEIL, I, 1461-1466, 191).

C. -

[Ce qui est dit est une injonction] Dire (à qqn) que + subj. : ...puis ditrent que l'en leut le jugement. Et celui prent son roulle a lire et dist ainsi : ... (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 233). L'autre disoit qu'a un cheval Fust trainez et qu'om le pendist Tout vif (DESCH., M.M., c.1385-1403, 34). Je vous prie que vous leur alez dire de par moy que il leur plaise a moy venir veoir avant que je muire, car j'ay grant voulenté d'eulx satisfaire a mon povoir de l'onneur et de la courtoisie qu'ilz m'ont faicte (ARRAS, c.1392-1393, 115). ...[Talbot] dist au François qu'il deist son cas. (C.N.N., c.1456-1467, 56). ...luy dist qu'elle prinst les deux meilleurs chapons de la chaponnerie de l'ostel, et les appoinctast tresbien (C.N.N., c.1456-1467, 368). Son maistre luy dist qu'il n'y allast point ; il dist que si feroit. (C.N.N., c.1456-1467, 430). Adonc se releva debout, Commença a faire ung grant sault Disant que l'en fist l'eschauffault Et qu'il joueroit son personnage. (Vig. Trib., c.1480, 234).

 

Rem. P. Rickart, "The Syntax of dire used injunctively", Z. rom. Philol. 96, 1980, 49-67.

 

-

Dire + inf. : Aux piez des cerfs et biches que j'ay dit dessus mettre en terre, pourra il conoistre les differences mieulx que je ne le sauroie devisier. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 151).

II. -

Empl. trans. en partic.

A. -

"Reproduire par la parole (un texte existant - une prière, un poème...), réciter" : ...ne aussi quant elle appelleroit et requerroit ledit Haussibut qu'il venist parler à elle, que elle qui parle ne se seignast de signe de croix aucunement, et que, paravant ce, elle deist ces moz par trois fois : In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti, amen. Haussibut, vien parler à moy. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 291). ...que par trois fois l'en appellast en son ayde ledit Luciafer, deist aussi par trois fois l'euvangile saint Jehan, la patenostre et Ave Maria (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 325). ...regardoit tousjours, disant la chansonnette jolye, pour veoir s'il reviendroit point a l'amorse [Une bergère entreprend de séduire un berger] (C.N.N., c.1456-1467, 483). ...les petis enfans de cuer de la Saincte-Chappelle, qui ilec [en bateaulx] disoient de beaux virelais, chançons et autres bergeretes moult melodieusement. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 177). ...chascun feust flechi ung genoil en terre en disant Ave Maria (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 264). ...qu'ilz diront ung psaultier Pour l'ame du povre Villon (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 137). Or alons nostre office dire (Pass. Auv., 1477, 115). Et commença a dire la Farce De Pathelin et de Poitrasse (Vig. Trib., c.1480, 233). Je te vueil doncques commander, Sans plus le faire recorder, Au soir, quant tu te vas coucher, Que tu dies, sans plus cesser, Incessament ta patenostre (C. Riffl., c.1480-1520, 60).

 

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Dire les graces. V. grace : Levés sus, et dirons nous graces [à la fin d'un repas]. (Pass. Auv., 1477, 156).

 

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Dire la messe. V. messe : Après que ladite compaignie fut arrivée en ceste église de Nostre-Dame de Paris, y fut chanté une messe solemnelle, laquelle estant dite et achevée... (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.2, c.1437-1464, 201).

 

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Empl. pronom. à sens passif : ...la premiere messe, qui se dit entre quatre et cinq heures. (C.N.N., c.1456-1467, 338). ...et entrera chacun en sa place, et se dira la grand messe pour les trespassez (LA MARCHE, Mém., IV, Pièces annexées, c.1500, 186).

 

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Dire le service. V. service

 

-

Dire un proverbe : ...et avoit le patriarche mal retenu ung proverbe qui se dit en basque, qui s'ensuit : "Reguia contraqeue ereua," c'est-à-dire : "Qui se rebelle contre le roy est fol." (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 189).

 

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Dire (un récit) : La vingt et quatriesme nouvelle, dicte et racomptée par monseigneur de Fiennes (C.N.N., c.1456-1467, 6).

B. -

"Affirmer qqc. par écrit, énoncer qqc. (énoncer l'opinion que)" : Il [Aristote] a dit ou chapitre precedent la cause final et il touche les causes efficientes (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 234). Combien que saint Pol die en l'epistre aux Rommains que toutes choses sont sceues par humaine nature, voire sans les secretes choses de Dieu, et qu'il a retenues en sa congnoissance, sans autre, la nature aux humains si est a entendre pluseurs hommes vacquans par universes contrees. (ARRAS, c.1392-1393, 311). ...ne dit pas nostre bon pere saint Augustin qu'il ne loist a personne de soy oster la vie ? (C.N.N., c.1456-1467, 143). ...[le] baston de quoy on plante les hommes, comme dit Bocace. (C.N.N., c.1456-1467, 471). David le dit entre ses motz [parmi les psaumes]. (Pass. Auv., 1477, 120). On le voit ; Dieu est invisible, Moyse le dit en la Bible. (Pass. Auv., 1477, 161).

 

-

[D'un livre, d'un écrit, d'un proverbe...] : Or dist l'ystoire que Remondin chevaucha tant qu'il vint a Poictiers, ou il trouva pluseurs qui estoient venus de la chasse (ARRAS, c.1392-1393, 27). Ces preuves, et autres pluseurs, ont esté clerement sceues, sans ce que les vrayes croniques et les livres des histoires en dient. (ARRAS, c.1392-1393, 310). ...il les ouvrit [la lettre] et voit la soubzcription qui disoit "Katherine, surnommée Conrard." (C.N.N., c.1456-1467, 180). Grant punicion, las, vous espie, Si que l'escripture dit a (Pass. Auv., 1477, 191). Scez-tu point que dit ung proverbe ? Que à battre la maulvaise gerbe Se pert la peine du villain. (Deux hommes deux femmes T., c.1500, 423).

 

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Un tableau qui disoit. "Une tablette où l'on pouvait lire" : Et par dessus avoit la figure d'un chevalier, grant a merveilles, qui avoit une riche couronne d'or ou chief, ou il ot grant foison de bonnes pierres. Et a ses piez avoit en estant une royne d'albastre, couronnee richement, et tenoit un tablel qui disoit : Cy gist mon mary, le noble roy Elinas d'Albanie, et devisoit toute la maniere comment il avoit la esté mis, et pour quelle cause (ARRAS, c.1392-1393, 265).

C. -

[Parole intérieure]

 

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Dire en soi-mesme : Elle pensa tantost ce qui estoit et dist en soy mesmes : ... (C.N.N., c.1456-1467, 479).

D. -

[D'une chose] "Signifier par son existence" : Quintement, les creatures clament que Dieu est. Toutes choses selon leur maniere de parler dient : "Il nous a fait et n'avons pas fait nous mesmes." Car il est Dieu, la voix de nature, par quoy toutes choses sont belles, le tesmoingne disant qu'il est tres bel. Les choses doulces dient qu'il est tres doulz. Les choses haultes et eslevees dient qu'il est tres hault. (Somme abr., c.1477-1481, 101).

 

-

Vouloir dire. V. vouloir "Signifier"

III. -

Empl. abs.

A. -

"Parler" : Et se je parol par mistere, N'en soit vers moi meüe d'ire, Car c'est pour plus plaisamment dire. (ACART, Prise am. H., 1332, 3). Et pour ce dist il ["parla-t-il"] aux huit vaillans princes qui en leur foeillie s'esbatoient a ["avec"] Passelion (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 284). [Autre ex. p.347] ...dit qu'il dira, mais qu'il luy veille promettre que par luy jamais ame n'en sçaura nouvelle [Un clerc pressé par son maître de lui révéler la cause de sa tristesse] (C.N.N., c.1456-1467, 94). - Elle n'a garde, si vous luy faictes ce que je vous diray, dit le medicin ; mais, si vous tardez gueres, tout l'or du monde ne la garantira pas de la mort. - Dictes, pour Dieu, dit l'aultre, et on luy fera. [D'une femme en danger de mort] (C.N.N., c.1456-1467, 136). Or, tost, sire, je vous en prie, Dictes devant, delivrés vous. (C. Riffl., c.1480-1520, 59).

 

-

Dire ainsi. "Tenir de tels propos" : Deux ans, trois ans, sont ja passez et expirez que, tousjours ainsi m'avez dit, mais vous n'en avez rien fait (C.N.N., c.1456-1467, 458). ...tousjours dit elle ainsi, mais rien n'en fait. (C.N.N., c.1456-1467, 459).

 

-

À bref dire. "Pour s'exprimer en peu de mots, bref" : ...a bref vous dire, Il fault que je soye payé ! (Path. D., c.1456-1469, 122).

 

-

Dire bien./Bien dire. "Tenir des propos judicieux" : Il a bien dit, si com moy semble : Ralons nous ent. (Mir. ev. arced., c.1341, 122). ...mais en ce que il metoit que elles n'estoient pas senz prudence, il disoit bien. (ORESME, E.A., c.1370, 359). Monseigneur, dist Remondin, puis que il me souffist, il vous doit assez souffire, car je ne pren pas femme pour vous, a mon escient, mais la pren pour moy ; si en porteray le dueil ou la joye, lequel il plaira a Dieu. Par foy, dist ly contes, vous dictes bien. (ARRAS, c.1392-1393, 36). ...Sage, discret, bien renommé, Honneste, beau et bien disant ["sage dans ses propos"] (Vie st Eust. 2 P., c.1400-1450, 192). Vous dictes bien, beau pere. (C.N.N., c.1456-1467, 103). - (...) je feray comme ung bon pere doit faire. - Vous dictes tresbien, dit le curé (C.N.N., c.1456-1467, 295). Que vous semble, mes seigneurs, De cest homme qui si bien dit ? (Pass. Auv., 1477, 117).

 

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Pour mieux dire. "Pour employer des termes plus justes" : ...ce present livre, intitulé des Cent Nouvelles, lequel en soy contient cent chapitres ou histoires, ou pour mieulx dire nouvelles. (C.N.N., c.1456-1467, 1). ...a peu s'il s'osoit tirer de la, doubtant le retourner de son adversaire, ou, pour mieulx dire, son compaignon. [Le mari est caché sous le lit alors que l'amant vient de partir] (C.N.N., c.1456-1467, 52).

 

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Dire mieux à qqn. "Parler à qqn avec plus de bienveillance" : De riens n'ay soing, si mectz toute m'atayne D'acquerir biens et n'y suis pretendent, Qui mieulx me dit, c'est cil qui plus m'actaine, Et qui plus vray, lors plus me va bourdent, Mon ami est qui me faict entendent D'ung cigne blanc que c'est ung corbeau noir (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 46).

 

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[Précédé du verbe savoir au cond.] : Il fault tout prandre en pacience ; Je ne vous saroie dire mieulx. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 342).

 

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Mal dire : GUILLEMETTE. Ha ! Que c'est mal dit, mon maistre ! (Path. D., c.1456-1469, 96).

 

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Dire voir / dire vrai : Lors fu le roy admené a la tente Anthoine, lequel estoit logiez en la propre tente qui fu du roy, dont il ne se pot oncques tenir que il ne lui deist : Par ma foy, damoisiaux, qui ce dit deist voir : En pou de heure Dieu labeure. (ARRAS, c.1392-1393, 163). Tu dis vray, va, baille luy, baille, Ma foy, il ne vault que de raille (Gaud. sot, c.1450, 9). Et si froidement le disoit que le trenchecoille cuidoit veritablement qu'il deist voir. (C.N.N., c.1456-1467, 404).

 

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Dire au plus près de verité : ...je scay que vous dictes au plusprès de verité (C.N.N., c.1456-1467, 296).

 

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À vrai dire. V. vrai : ...a vray dire, sans clergise Et sans sens naturel, vous estes Tenu l'une des chaudes testes Qui soit en toute la parroisse ! (Path. D., c.1456-1469, 52).

 

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Dire hardiment. "Parler en toute franchise" : Tres chiere dame, autre chose quier je bien. Et quoy ? dist elle. Dittez hardiement. Ma chiere dame, puisqu'il vous plaist, je le vous diray. (ARRAS, c.1392-1393, 8). Ma fille, ne plorez plus ; mais dictes moy hardiement. Je suis vostre mere (C.N.N., c.1456-1467, 133). Or me dy, mon filz, qui avoit le plus gros con ? dy hardiment. (C.N.N., c.1456-1467, 413).

 

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Dire outre : "Vien ça, vien ça, dit elle, si feras [cela]." Mais elle disoit tout oultre. [Une bergère invite un berger à faire l'amour : les mots qu'elle emploie en réalité vont bien au-delà du très neutre cela qu'a choisi l'auteur] (C.N.N., c.1456-1467, 483).

 

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Dire contre qqn / qqc. : ...aucun pourroit dire contre les ditz de Y. (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 366). Item, aucuns qui se efforcent de rendre cause de teles vertus dont une eschaufe et l'autre refroide dient contre eulz meismes (ORESME, C.M., c.1377, 654). Je n'ose dire contre [ce qui vient d'être dit] (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 184). ...dire contre tesmoings et lettres de partie adverse, decliner contre juge et jurisdicion (Comptab. Dieppe M., 1479, 113).

 

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À dire entre vous et moi : ...par mon serment, a dire entre vous et moy, mon plus grant regret si est qu'il fault que je meure avant que savoir et sentir des biens de ce monde. (C.N.N., c.1456-1467, 347).

 

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Laisser dire : Escoutez et laissés dire (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 504).

B. -

[Avec une valeur interjective] Dis moi / dites moi./Or me dites./Dis / dites : TRIBOULET. Te viens tu, dis, farcer de moy ? (Roy sotz, c.1450-1500, 215). ...dictes moy qui est la dedans ? (C.N.N., c.1456-1467, 212). Or me dictes, dist l'oste, quel disme est ce que vous prenez sur ma femme et sur les aultres ? (C.N.N., c.1456-1467, 220). Dictes moy, dist l'oste, la chose comment elle va [Avec constr. proleptique] (C.N.N., c.1456-1467, 220). Or me dy, mon filz, qui avoit le plus gros con ? (C.N.N., c.1456-1467, 413). Doit estre mon oeil gary par ce moien ? Dictes, m'avez vous baillé de ce jeu ? (C.N.N., c.1456-1467, 505). LE DRAPPIER. Dittes, affin que je m'en voise, Baillez moy... GUILLEMETTE. Parlez bas ! (Path. D., c.1456-1469, 102). Or me dictes, ceulx de Calays Sont ilz en acord maintenant ? (Est., p.1460, 22). Et qui vous a bouté, Dictes ? (Fr. arch. B., c.1468-1480, 44). Et me dicte, sans tromperie, De quel lieux vous venez tous ? (Sots mal., c.1480, 82). Mais, dites moy, que fait ce tiltre, Il faut bien que nous le sachon. (Dorib., p.1480, 248). Dy, ne congnois tu point Colin, Garsse, ce paillart cahu ? (Sav. serg. D.L., c.1480-1490, 32). Or dy, comme gaigneras-tu Ta vie ? (Obstin. femmes T., c.1480-1500, 37). Te tairas-tu, dy ? (Bad. loue T., c.1500, 48).

 

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Dis-tu ? "Vraiment ?" : BRUYT. Il nous fault de l'aglux avoir, Et nous serons pres maintenant. PLAISANT FOLLIE. Mais gardés qu'i soit bien tenant. CUIDER. Si bien tenant que s'il y frappe Verdier ni aultre oyseau de trappe, Hardiement que partir n'en peut. BRUYT. Dis tu ? CUIDER. Demandés vous s'il pleust ? Si vient Verdier ni Roge Gorge Dictes hardiement que ne se bouge. (Pipée R., c.1470-1480, 181-182).

 

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[Interj. utilisée pour interpeller qqn, pour solliciter une réponse] Di va ! "Allons !" : Qui es tu, dy, va, chevalier, qui as tant de hardement que de venir vers moy ? (ARRAS, c.1392-1393, 263).

 

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Dis toujours ! : C'est bien fait. Dy tousjours ! Feras ? (Path. D., c.1456-1469, 172).

C. -

Dire de qqn / de qqc. "Parler de qqn ou de qqc." : D'un autre encore te diray Avec qui l'autre jour alay Pour veoir ses oiseaux voler (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 106). ...car, se ilz jugent et dient une chose estre indeterminee et non bonne pour ce que selon elle l'en est denommé et dit tel plus ou moins, il convendroit que ilz deïssent semblablement de justice et des autres vertus comme de delectacion. (ORESME, E.A., c.1370, 500). Or vous lerray un petit de Uriien et de sa compaignie, et vous diray du cappitaine de la ville, qui moult bien advisa l'ost et le maintieng des gens (ARRAS, c.1392-1393, 92). Or vueil laissier de ceulx qui s'en vont par la mer a parler et diray de la feste qui fu grant et moult noble. (ARRAS, c.1392-1393, 140). Et ores diray d'un Rommain (...) nommé Pructo (LA SALE, Sale D., 1451, 119). Pour retourner a la matere de nostre propos encommancé, nous lairrons nostre homme ou bahu, et dirons de madamoiselle (C.N.N., c.1456-1467, 185). ...il vous fault quelque chose, que je ne saroie penser ne inferer que ce peut estre, si vous n'en dictes plus avant (C.N.N., c.1456-1467, 234). Comment le conte du Dunois dist audit de Clugny du couroux que le roy avoit eu a sa premiere proposition (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 25).

 

-

Dire mal de qqn. "Médire de qqn" : Car un bon ami ne creroit pas de legier nul qui deïst mal de son amy lequel il a par lonc temps esprouvé et ne croira ja telz diseurs (ORESME, E.A., c.1370, 421). ...Qui d'amans vont tant mal disans Qu[e]... (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 276).

D. -

À dire

 

1.

Estre à dire. "Signifier" : Je vueil que tu me dies si tu ses que c'est a dire [var. que veust ce dire et que signiffie cecy que / que veult dire cecy / que veult ce dire] pour quoy cest juifs giete sans a guise d'or et d'argent. (Veng. Nostre-Seign. F., t.1, c.1300-1400, 176). ...et desira sçavoir que c'estoit a dire (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 216). ...ilz eurent grant merveilles que ce pouoit estre a dire (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 320). - (...) qu'est ce a dire cela ? - C'est a dire, dit le medicin, qu'il fault que vous montez sur elle (C.N.N., c.1456-1467, 136). DESGOUTTÉ. Scez tu que c'est d'estre gabbé ? C'est a dire deux fois menty. (Est., p.1460, 22).

 

-

C'est à dire : ...auzquelz on commanda que il eussent armes, c'est a dires heaumes, escus, jambierez et hauberions (BERS., I, 1, c.1354-1359, 43.2, 72). Et ainsi et par ce sont les gens faiz bons simplement, c'est a dire, en une maniere. (ORESME, E.A., c.1370, 162). MAISTRE PIERRE. Recipe pour gens qui sont coux : Quelque bon bruvaige doulcet, C'est a dire ung bruvaige doux Et l'avaler doux comme lait. (Dorib., p.1480, 248).

 

-

C'est à dire que. "C'est-à-dire que" : Cest dit est selon parler commun et est propre, mais c'est a dire que il est moins mauvais a parler proprement (ORESME, E.A.C., c.1370, 237). Les oveilles qui sont de mon parc m'aiment et je les garde, c'est a dire que les creatures qui l'aiment suivent ses traces, qui sont de vertu, et il les garde de tous perilz. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 11).

 

-

Qu'est à dire... ? "Que signifie, que doit-on entendre par... ?" : Et qu'est a dire la vie contemplative et la vie active ? (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 22). - [Il faut,] dit le medicin, qu'elle [une femme malade] ayt compaignie d'homme, ou elle est morte. - Compaignie d'homme ! dit l'aultre, et qu'est ce a dire cela ? (C.N.N., c.1456-1467, 136). LE PRESTRE. Je n'ay jamais [vu] tel merveille. Qu'est ce a dire ? esse mocquerie ? (C. Riffl., c.1480-1520, 61).

 

2.

Valoir autant à dire que / comme. "Équivaloir à" : Et les menoit, tous les matins, sur une haulte montaigne laquelle estoit appellée, si comme l'ystoire dit, Eleneos, qui vault autant dire en françois comme montaigne florie, et de la elle povoit assez veoir la terre d'Albanie. (ARRAS, c.1392-1393, 11). ...vous estes nommee Melusigne d'Albanie, et Albanie en gregois vault autant a dire comme chose qui ne fault, et Melusigne vault autant a dire comme merveilles ou merveilleuse. (ARRAS, c.1392-1393, 47).

 

3.

Y avoir à dire. "Y avoir à redire" : Et mesisse painne au savoir (...) Par quoi riens n'i euïst a dire. (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 92). Toudis se vante ou at plus a dire. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 47). [Autre ex. p.170] Si fault dire qu'il y ait a dire en son fait. [Un jeune marié ne remplit pas son devoir conjugal] (C.N.N., c.1456-1467, 299). Or, est il vostre de present, Nul ne le vous peut contredire ; Que vous estes comme dedans, Il n'y a comme riens a dire. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 179).

 

-

Il y a à dire qqc. "Il manque qqc." : Vous n'avez pas trouvé ce que vous cuidiez ; il y a bien a dire une once, largement. (C.N.N., c.1456-1467, 411).

 

-

Il n'y a que dire. "Rien ne manque" : ...regardez quelz tetins, quel ventre, quelles cuisses, et du surplus il n'y a que dire [Valeur expressive de la litote] (C.N.N., c.1456-1467, 308).

IV. -

Inf. subst.

 

-

Ce dire / son dire. "Le fait de dire, ce qui est dit" : ...et ce dire est inconvenient (ORESME, E.A., c.1370, 313). Elle, jasoit qu'encores marrye et enragée de ceste suspicion, voyant la parfecte contrition du bon homme, cessa son dire. (C.N.N., c.1456-1467, 30). ...et ne valoit son compaignon, qui oyoit son dire, gueres mieulx que mort (C.N.N., c.1456-1467, 236). ...et tenoit la victoire seüre à son dire (COMM., III, 1495-1498, 224).

 

-

Prov. : Le dire et le faire sont deux. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 200).

 

Rem. Prov. H., 97 [D103, 104].

 

-

Ouïr dire. V. ouïr

 

.

Savoir qqc. par ouïr dire. "Savoir qqc. pour l'avoir entendu dire" : Et pensez vous que je ne sache bien par oyr dire quelz outilz vous portez ? (C.N.N., c.1456-1467, 106). ...il n'est ja mestier que vous en sachez plus avant que par oyr dire (C.N.N., c.1456-1467, 411).

V. -

Part. passé en empl. subst.

A. -

"Ce qui est dit" : ...aucun pourroit dire contre les ditz de Y. (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 366). ...lesquieulx, par les depposicions d'iceulx Phelipot et Maceot, après ce qu'ilz les ont voulu croirre, et du tout se sont rapportez en eulx, et par leurs diz et depposicions voulu prendre droit (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 245). ...veu l'ordonnance et dit jà pieçà fait par le roy Phelippe, sur ceulx et celles qui diroient mal de Dieu, nostre createur (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 356). Appaise toy et mect fin en tes diz (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 64). ...selon le dit de plusieurs princes et seigneurs (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 210). L'on oyt tes dicts, tes gestes on regarde (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 85).

 

-

Au dit de : ...la confession et denegacion dudit prisonnier par lui sur ce faites, comme escript est cy-dessus, et la submission par lui faite en soy rapportant de toutes icelles accusacions ou dit et depposicion d'icelle dame (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 361). ...le compaignon encusé de ce crime fut en l'heure prins et saisi ; et, au dict du commun peuple, ne valoit gueres mieulx que pendu au gibet (C.N.N., c.1456-1467, 159).

 

-

Les faits et les dits : O tous les sainctz de paradis, Et les sainctes assemblement, Tant com je puis, en faictz en ditz, Je vous supplië humblement, Priez Dieu pour moy doulcement (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 26). ...Sy plaisans en faiz et en diz (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 37). ...En fais et en dictz. (Sots, c.1480-1500, 270). ...Ains jusques cy, tant en dit comme en fait, Ay heu cueur noble Pour despencer escu, lyon et noble (LA VIGNE, S.M., 1496, 163). Mon filz, Dieu vous veille donner Desormais, en faitz et en ditz, Grace de vous y gouverner (LA VIGNE, S.M., 1496, 363). Il est, tant en dit comme en fait, Doulx, courtois, plain d'umilité (LA VIGNE, S.M., 1496, 553).

 

Rem. MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506.

 

-

En partic.

 

.

"Demande énoncée par qqn" : ...vous estes ung fort marchant ; et au mains, puis qu'il fault que vous aiez tout a vostre dict, j'aray terme de paier. (C.N.N., c.1456-1467, 291). ...m'en repens [des calomnies proférées], et vous en crye mercy, vous promectant de l'amender a vostre dit (C.N.N., c.1456-1467, 466).

 

.

"Parole, maxime" : Avez vous point une parole Oye et un dit trop bien dit Que Salomon le sage dit ? (Mir. ste Bauth., c.1376, 98). Le dit du Saige trop lui feiz (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 36).

 

.

"Dicton" : Ad ce propoz ung dit ramaine : De saige mere saige enfant. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 44).

 

-

Prov. : Bon dit est toudis en saison. (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 53).

 

-

Le dit / la dite. "La personne ou la chose dont on a précédemment parlé" : ...force est a la bonne fille d'en advertir bien au long sa maistresse. La dicte advertie des nouvelles amours de monseigneur (...) en est tres malcontente [Une servante fuit les assauts amoureux de son maître] (C.N.N., c.1456-1467, 74). ...se tint ung jour ou deux, tousjours se monstrant aval son eglise devant la dessus dicte, et Dieu scet qu'il faisoit bien l'adolé. [Un frère prêcheur a réussi à apitoyer une dame en feignant d'être souffrant] (C.N.N., c.1456-1467, 535).

 

-

Le dessus dit. "La personne dont il a été question ci-dessus" : Et commanda le Jouvencel que on fist asçavoir aux dessus dictz qu'ilz se trouvassent en la dicte chambre (BUEIL, I, 1461-1466, 117).

B. -

[Composition littéraire] "Long poème (gén. strophique) avec insertions lyriques" : Et vecy le commancement [du Testament que Villon identifie comme un dit]. Ou nom de Dieu, comme j'ay dit, Et de sa glorïeuse Mere, Sans pechié soit parfait ce dit Par moy, plus maigre que chimere. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 76).

 

Rem. Dit prunier B., c.1330-1350 ; MACH., D. verg., a.1340 ; MACH., D. Lyon, 1342 ; MACH., D. Aler., a.1349 ; GUILL. TIGNONV., Ditz moraulx philos. E., a.1402 ; CHR. PIZ., Dit rose F.E., 1402 ; CHR. PIZ., Dit Poissy R., 1400 ; CHR. PIZ., Dit Pastoure R., 1403 ; CHASTELL., Dit vérité K., c.1456-1460...

V. aussi adire
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 16/57 
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     DISABLE     
FEW III 68a dicere
DISABLE, adj.
[T-L (renvoi) : disable ; GD : disable2 ; AND : disable ; FEW III, 68a : dicere]

A. -

"Qui peut être dit, qui peut être énoncé" : Et est science aprenable... [var. De ceste science disable...] (VIGNAY, Le Miroir historial C, 1333, II, 276). Dicibilis (...) : disables, che que on peut dire (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 120). ...et n'est disable le contraire en parlant soubz correction (Reg. Poitiers F., t.2, 1455, 370).

B. -

"Que l'on dit" : ...S'en alat aveque luy [l'empereur Frédéric] li princhez sovenable De trestout Allemangne ; si le fut-ons disable Al evesque Radulf, qui en fist unc notable ["une chose mémorable"] Teils com je vous diray, qui fut asseis sentable Et plains de grant terrour. (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.4, a.1400, 711).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

 Article 17/57 
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     DISANT     
*FEW III dicere
DISANT, subst. masc.
[*FEW III, 68a : dicere]

"Celui qui dit qqc., celui qui parle (en partic. celui qui prie)" : Je li respont tout maintenant, Sauve la grace du disant : ... (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 345). Se les suffrages se dient en propre nom, ilz valent plus ou moins selon la devocion et l'estat du disant, plus pour ung que pour ung autre (GERS., Déf., 1400, 233). ...et bien nottera lesquelx diront mieulx, et par la meilleur consideration et avis et qui lui apparront les plus sages et de la plus vive opinion, et aussi nottera la diversité des opinions, quelz causes et quelz raisons pourroit mouvoir les disans, et ainsi en toutes choses sera avisee (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 49).

 

-

Vrai disant. "Celui qui dit vrai" : ...et fut en jeunesse, puis estudia la theorique, et consequamment les jugemens et pratique d'iceulx, esquieulx il fut dilligent carculateur et vray disant. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 138 r°).

 

.

Voir disant : Mais souvent a oreilles sourdes Est escouté le voir disant, Qui de vertu va devisant (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 150).

 

-

Faux disant. "Celui qui dit faux, menteur" : Est le triacle, pour certain, Moult précieux et souverain, Maiz qu'il soit fait depuiz dix ans, Ou les Acteurs sont faulx disans (LA HAYE, P. peste, 1426, 134).

V. aussi dire
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 18/57 
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     DISEMENT     
*FEW III dicere
DISEMENT, subst. masc.
[*FEW III, 68a : dicere]

"Dire, décision" : Mais je m'en tien au disement De ces seingneurs en present De eslire sur nous empereur Qui soit nostre gouverneur (THOM. SALUCES, Chev. errant W., 1394, 242).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 19/57 
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     DISERIE     
FEW III dicere
DISERIE, subst. fém.
[GD : diserie ; FEW III, 68a : dicere]

"Assertion, sentence"

Rem. Doc. 1405 (Valenciennes, la diserie des arbitres) ds GD II, 720b.
 

DMF 2020 - DMF 2015 Robert Martin

 Article 20/57 
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     DISETTE     
FEW III dicere
DISETTE, subst. fém.
[T-L : disete ; GDC : disete ; FEW III, 69b : dicere ; TLF : VII, 275a : disette]

A. -

Au propre

 

1.

"Manque de ce qui est nécessaire à la vie, dénuement" : Avec che pacienche est celle qui nous garde et commande a Dieu, qui actempre ire, donne ou met frain a la langue, gouverne la pensee, garde paix, conduist discipline, la puissanche des riches restraint, elle nourrist la disette des povres, elle fait les humbles en prosperité, les hommes fors en adversité. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 199). Que apprandra ton engin desormais, fors a plaindre et gemir, et changer nourreture en disete, et honneur en reprouche ? (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 18). ...la louenge du monde qu'ilz [les gens de guerre] acquièrent avecques le grant plaisir qu'ilz prennent à veoir et à aprendre de jour en jour choses nouvelles, les font joyeusement passer leurs souffraittes, dangiers, povretez et disettes qu'ilz ont à cause de la guerre (BUEIL, I, 1461-1466, 21).

 

-

Disette de qqc. "Manque de qqc. (nécessaire à la vie)" : ...et les gens d'armes furent cinq ou six jours en grant disette de pain et de fourraige, de vin et de tous aultres vivres (LA MARCHE, Mém., III, c.1470, 311).

 

-

Disette de boire/de manger : Atant se teut, car par mesaise de corps et disete de mengier avoit la parolle et les esperiz afoibliz et come aggravanté de douleur povoit a paine parler. (CHART., Q. inv., 1422, 25). Quantes malles nuiz et disete de boire et de menger endurent souvent ceulx qui le mestier de la guerre frequentent, chargez de fer au vent et a la pluye, sans autre couverture que du ciel et y perdent souvent leurs chevaulx et leur chatel, mettent leur vie en aventure de mort et de fait y meurent. (CHART., Q. inv., 1422, 29). ...en grant disette de boire et de mengier (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 198).

 

-

Avoir disette. "Manquer de nourriture, être dans le dénuement" : Et quant il prent aucun oisel, Dedens un molin a choisel Ou en la riviere le jette, Par quoi li faucons ait disette, Ne de l'oisel cuer ne couraille N'autre pasture ne li baille (MACH., Voir, 1364, 726). Tien sa, si reçoi cest avoir, Or tost pran le et si l'enporte, Et en mon nom te reconforte, Jamais nul jour n'avras disettes. (Jour Jug. R., c.1380-1400, 231). Grant bien leur feissent [aux filles honnêtes] mains loppins, (...) qui se perdent aux Jacoppins, Aux Celestins et aux Chartreux ; Quoy que vie mainent estroicte, Sy ont ilz largement entre eulx Dont povres filles ont souffrecte, Tesmoing Jacqueline et Perrecte, Et Ysabeau qui dit : "Enné !". Puis qu'ilz en ont telle disecte, A peine en seroit on dampné. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 123).

 

-

[Biblique, cf. les pauvres en esprit] : C'est aucune fois disette d'esperit dont tant legierement nostre chetif corps se plaint. Prie doncques humblement a Nostre Seigneur qu'il te doint esperit de componction (Internele consol. P., 1447, 332).

 

2.

"Privation" : Ainçoys doit la punition tourner sur les abusans, non pas sur lui qui les donna pour en bien user, et affin que necessité de vivre ne induisit a pechié, ou que la simple povreté de l'Eglise ne fust foullee trop de legier par temporelle puissance, ou de sa desdaigneuse disete. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 57). ...abatu par moult de labeurs, agrevé de temptacions, enervé de delices et tourmenté de disettes (Internele consol. P., 1447, 209).

B. -

P. ext. Disette de. "Manque, défaut de qqc. (d'une chose concr. ou abstr., de telle sorte de pers.)" : ...nous vous disons en verité que, quant messire mut de Romme, il ne s'en parti fors que pour trouver papillons a acheter, car il a bien .VII. ans que, en la cité de Romme, n'ot temps d'esté par disette de papillons (Bérinus, I, c.1350-1370, 95). Seigneur, li roys Berinus vous mande par moy que, se vous avez besoing doresenavant de lui ne de son conseil, qu'il vous sera appareilliez , ne ja n'aiez disete de riens qu'il ait (Bérinus, I, c.1350-1370, 188). ...la cité et pays de Jennes, qui adonc estoit moult malade (...) et grant disette avoit de sage repareur (Bouciquaut L., 1406-1409, 189). ...dist bien à ce propos Senecque ou Livre des Benefices qu'il n'est au monde chose dont grans seigneurs aient si grant disecte comme de qui leur die verité. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 86). Ha, Dieu ! ce n'est pas merveille se ilz en sentent la debilitation et le dommage, puis que lez roys procurent tellez promotions, dont leurs royaulmez ont faulte de conseil, disete de droicture, exemple d'iniquité, spectacle de ignorance. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 59). ...dame Fleurie estoit jeune de XX ans pour ce temps, gente, gaye et jolie. Tout avoit ce qu'elle vouloit, excepté le jeu d'amourettes, dont elle avoit souvent disete, car Guido gueres n'en pouoit et pour son aage voulentiers s'en deportoit (Nouvelles inéd. L., p.1452, 18).

REM. Discussion étymol. ds TLF.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 21/57 
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     DISETTEUR     
*FEW III dicere
DISETTEUR, adj.
[GD : diseteur ; *FEW III, 69b : dicere]

"Qui est dans la disette" : De la suys je premierement venue, Qui avec moy amenay les batailles. De la sauldront impostz et grosses tailles. Dont n'y avra bourgoys qu'il ne conviengne Que desiteur [l. diseteur ? Var. desiteux] et povre ne deviengne. Ne n'y avra ne marchant ne marchande Qu'a desbarat son chastel ne revende. (NESSON, Lay guerre P.D., c.1424-1429, 55).

 

-

Disetteur de qqc. "Qui a besoin de qqc." : Il se deffendoit viguereusement comme un lyon (...), et n'entendoit seulement a la deffense de son corps, ainçois a garantir tous ceulz qu'il veioit diseteur de son garant. (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 157).

V. aussi disetteux
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 22/57 
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     DISETTEUX     
FEW III dicere
DISETTEUX, adj.
[T-L : disetos ; GDC : diseteus ; FEW III, 69b : dicere ; TLF : VII, 275b : disette]

A. -

"Qui souffre de la disette, qui est dans le dénuement" : Item, je vueil que le jour de mon obseque fait en l'eglise et college dessus nommé ait six torches, chascune de quatre livres, et quatre cierges, chascun de trois livres, et vueil que six povres tiegnent les torches, et soient esleuz les plus diseteux charitables que l'en pourra trouver, qui auront chascun ung solers et chausses, ou pris de dix solz chausses et solers à chascun des six povres. (Test. Parlem. Paris T., 1415, 570). ...et se tu veulx congnoistre les amys de maintenant, met paine premier a congnoistre ta fortune ; car elle et tes amys sont mesurés d'une mesme mesure et de pareille duree. Assés te trouveras loué de tes oeuvres, se aucuns en y a dignes de memoire. Mais o tout telle louenge on te laissera diseteux ; et combien que soit grant ton los et ta gloire, ce ne vault rien seul, car avecquez ce te fault il du pain ; tu languiras en celle louenge, et ung aultre s'engressera en oeuvrez reprochables. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 9). Je voy les meschans et les reprouchables personnes comblés et abondans, lez preudes et honnestes hommes mendians et diseteux ; et casteté longuement gardee en honneur contrainte a vilain meschief par necessité et par oultrage. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 49). ...car il le savoit diseteux et fort souffreteux [Surpris en flagrant délit d'adultère par le mari, l'amant propose de lui donner du blé] (C.N.N., c.1456-1467, 290).

 

-

Empl. subst. "Nécessiteux, celui qui souffre de la disette" : Godefroi, je sçai assés que vous me consilliés loiaument, mais il faut premierement entendre au plus dissetous (FROISS., Chron. D., p.1400, 674). ...il fault et si apertient que nous alons a plus digeteus [l. diseteus ?] devant, et reconfortons ceuls qui gissent en dangier et en peril. (FROISS., Chron. D., p.1400, 675). L'aumosne au povre diseteux Qui jamais nul jour ne vit goucte ! (LA VIGNE, Aveugle boiteux D., 1496, 57).

 

-

[Cont. métaph.] : Et de Fortune amis et à mon gré, Com diseteus richement secourus Et familleus largement repeüs De tous les biens que dame et bonne Amours Pueent donner à amant par honnour Suis, et Amours m'est en tous cas aidans (MACH., Motés, 1377, 510).

B. -

P. ext. Disetteux de. "Privé de" : Ce dont il est si diseteux, C'est la vostre amour qu'il requiert... (Mir. Theod., 1357, 74). Riches d'amour et mendians d'amie, Povres d'espoir et garnis de desir, Pleins de dolour et disiteus d'aye... (MACH., Bal., 1377, 540). Sans cuer m'en vois, dolens et esplourez, Pleins de soupirs et diseteus de joie... (MACH., Bal., 1377, 543). Douce dame, de joie diseteus Sui et seray, tant que je vous revoie... (MACH., L. dames, 1377, 134). A qui tu t'en prendras ? je ne scay, fors que a faulte de cognoissance, et a ce que les haulx et puissans hommes, entre les grans abondances qu'ilz ont de toutes choses, ont le plus de souffrete et de despit de ouir dire verité et que par leur puissance ilz finent de toutes autres besoignes, de langues veritables sont ilz tousjours diseteux. (CHART., Q. inv., 1422, 43). [Hellaz mez yeulx ! Hellas mon cuer !] avant vostre pourchaz j'estoye francq et quitte pour faire selon ma volenté et orez va aultrement, car vous estez diseteux de joye et sy rabaissiez que l'un ne fait que plourer et gemir sa folie, l'autre est tant pressé de deul que je m'esbahis qu'il attent tant a fendre et jou, a qui tous deux estez subgez, compere vostre anoy sy douloureusement que tous voz maulx a ung faix redondent sur moy (Comte Artois S., c.1453-1467, 115).

 

Rem. CHASTELL., ROBERTET, MONTFERRANT, Douze dames rhétor. C., 1462-1463, gloss.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 23/57 
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     DISEUR     
FEW III dicere
DISEUR, subst. masc.
[T-L : disëor ; GD : disor ; GDC : diseor ; AND : disor ; FEW III, 68a : dicere ; TLF : VII, 275b : diseur]

A. -

"Celui qui dit qqc." : Car un bon ami ne creroit pas de legier nul qui deïst mal de son amy lequel il a par lonc temps esprouvé et ne croira ja telz diseurs (ORESME, E.A., c.1370, 421). ...saiches que tout mal dit si generaument des femmes empire les diseurs et non pas elles meismes (CHR. PIZ., Cité dames C., c.1404-1407, 625). Si dis que, sauve la grace des diseurs, n'est pas chose à croire que lui, tres sage et à tous liberal (...) les eust pis satisfaiz, veu leur haultesse et l'amour que à eulx avoit (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 158-159). Tel est leur stile Qu'ilz nomment la rue et la ville Ou qu'ilz disent des signes mille, Par quoy qui que soit y a qui le Fait tout entent, Dont le diseur est bien content ; Car combien qu'il faint ou actent, Si est ce la fin ou il tent. (CHART., L. Dames, 1416, 280). "Et ! ma dame," dist il, "sauve l'onneur des diseurs, ce ne sont, ma dame, paremens que a simples compaignons..." (LA SALE, J.S., 1456, 91).

B. -

En partic.

 

-

"Porte-parole" : Et se mist (...) li dus de Braibant ou plaisir dou roi de France. Et en devoient estre diseur et ordeneur li contes de Hainnau et messires Jehans ses freres. (FROISS., Chron. D., p.1400, 200).

 

-

"Celui qui dit des poèmes, des chansons..., rhéteur" : Et a gouliardois et disëeurs de comedies, c'est a dire, de villains ditéz ou vilainnes chançons, il [le superhabondant] donne grans disners comme noces ou il fait mectre pourpre ou telz precieus paramenz par la ou il marche, si comme faisoient ceuls d'une cité appelee Megare. (ORESME, E.A., c.1370, 246).

 

-

"Juge, arbitre"

 

Rem. FROISS., Méliad. L., 1373-1388, gloss. ; LA SALE, Anc. tournois L., 1459, gloss. Ex. d'a.fr. et Roi René (éd. Quatrebarbes) ds GD II, 722b-c.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 24/57 
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     DIT     
FEW III dicere
DIT, subst. masc.
[T-L : dit ; GDC : dit ; AND : dit ; DÉCT : dit ; FEW III, 67b : dicere ; TLF : VII, 246b : dit]

A. -

"Ce qui est dit"

 

1.

"Parole, propos" : Te vien veoir (...) Et de par mon filz enorter (...) Que ne croies de rien aus dis Sanceline, n'a ses paroles (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 294). A ! dame, par signe ou par dis Ou par autre inspiracion M'envoiez consolacion (Mir. Oton, c.1370, 355). Et se ilz ne ont en eulz tele dignité ou valeur, leur dit est une derision. (ORESME, E.A., c.1370, 431). Et autant de beaux faiz feray Com vous, partout ou je seray, N'a voz diz goute ne m'aioque. (Gris., 1395, 45). Ainsi contre toy tous [les sujets] s'enclinent Et vont murmurant, et machinent Ceulz du peuple de jour en jour ; Pour lesquels diz et pour paour De moy mesmes, dont je me crains (...) contrains Suis a faire de mon chier filz (Gris., 1395, 63). Les gens le fuyent [l'homme jaloux], Ses dis mordent, ses parolles ennuyent ; Tous s'en farsent et le moquent et huyent. (CHART., D. Fort., 1412-1413, 186). A tes diz cognois je bien le vouloir de ton courage (CHART., Q. inv., 1422, 40). Ha ! mes frere, le noble dis Que j'ay sentu ["entendu"], a mon semblant. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 112). Recapitulacion de tout le liure ... Pour faire fin a nos dis ie conclurray ce present liure par une briefue recapitulacion de la matiere diceluy. (CIB., p.1451, 184). ...nouvelles lui furent ilec apportées [au roy] que mons. Charles, son frere, et le duc de Bretaigne s'estoient reunys et devenus bons amis et bienvueillans au roy, et prest ledit monseigneur Charles de prendre la pension de LXm l. t. par an, jusques à ce que son appanage lui eust esté assigné selon le dit de plusieurs princes et seigneurs que ledit monseigneur Charles esliroit pour ce faire, et ausquelz il se vouloit rapporter : c'est assavoir messeigneurs les duc de Calabre et connestable de France. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 210). Quant l'empereur [Alexandre le Grand] ot remiré De Dïomedés tout le dit, "Ta fortune je te mueray Mauvaise en bonne", ce lui dist. Si fist il (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 33). LE CAPPITAINE. (Et) quelles nouvelles proprement, As tu parlay au dessusdit ? PERROQUET. Ouy, et adjousté ton dit A mes dictz. (Sots mal., c.1480, 79).

 

-

[Par redondance] Paroles et dits : Croyés mes parolles et dicts Pour faire aux diables desfarde. (Pass. Auv., 1477, 125).

 

-

[P. oppos. à fait] : [Le marquis à Griseldis] ...de toy Et de ta personne, par moy (...) Soit fait tout ce qui me plaira, Sanz repugnance ou contredit, En fait, en pensee ou en dit, N'en signe en aucune maniere (Gris., 1395, 37). Ah ! gardez comme est esplouree Griseldis de ce marïage ! Pou d'ire en moustre en son corage, Que conte, ce semble, n'en fait, Ains est liee en dit et en fait (Gris., 1395, 91). Servez le bien, tant de dit que de fait (LA VIGNE, S.M., 1496, 373).

 

.

Faits et dits. V. fait "Actes et paroles" : Marie, en faiz et en dis Se doit de joie esmouvoir Qui vous peut oir et veoir, Amer et servir touzdis, Marie, en faiz et en dis Con dame de paradis, Car vous li faites avoir Grace et paiz a vo doulx hoir. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 158). LA DAME. (...) savoir Ordener mes faiz et mes diz (Mir. enf. ress., 1353, 6). Quant la pastoure Griseldiz, Qui tant fu en faiz et en diz Plaine de simple humilité (Gris., 1395, 42). Et se ainsi est que Fortune l'avance Tant qu'il tieigne par la main a la dance Sa maistresse par droitte bienwueillance, Et qu'elle vueille Monstrer semblant que bien en gré recueille Ses fais et dis et doulcement l'accueille, Il ne croit pas que jamais il se dueille (CHART., D. Fort., 1412-1413, 171). ...gracieux est en fais et dis (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 87). Teste trop fumeuse, Rigour despiteuse, Bouche rïoteuse Font les contredis En faiz et en dis. (CHART., B. Nobles, c.1424, 403). Ou sont les gracïeux galans Que je suivoye ou temps jadiz, Si bien chantans, si bien parlans, Sy plaisans en faiz et en diz ? Les aucuns sont mors et roidiz, D'eulx n'est il plus riens maintenant - Respit aient en paradis, Et Dieu saulve le remenant ! (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 37). Quant l'enfant est né, aprés qu'il a mengié la tette, se l'en lui poeult donner a mengier de une pomme cuite, jamais aprés n'en sera si louviz a mengier ne a boire, et si en sera plus courtois en fais et en dits. (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 120). TESTE LIGIERE. En fais et en dictz. In ne quiert point l'ordre bigotte Pour serrer le De profundis. (Sots, c.1480-1500, 270).

 

Rem. Fait et dit se complètent ou s'opposent dans de nombreuses loc. et maximes (cf. Prov.H, D 108, D 107, et DI STEF., 262 et 327a). Titre d'oeuvre : MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506.

 

2.

En partic.

 

a)

"Parole à valeur générale ou remarquable, maxime, dicton..." : Car vindrent lors au devant de ma memoire pluseurs dis de la saincte Escripture et des hystoires et de experience (GERS., Noël, p.1404, 309). Considere lez discors de l'infortune presente et tu y trouveras correspondence, combien que ce n'est pas m'atente de ramentevoir ceulx que leurs coulpes, selon le dit divin, ont semblablement tiré et tirent chacun jour notoirement a despourveue mort ou a publique male meschance. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 77). Dont resume ce que j'ay dit : Noua progenies celo, Car c'est du poete le dit, Jamjam demittitur alto. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 44). Ad ce propoz ung dit ramaine : De saige mere saige enfant. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 44). Le dit du Saige trop lui feiz [au mauvais enfant que j'étais, ou à ma jeunesse folle] Favourable (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 36). ...selon le dit du philosophe, cellui qui a bon commencement d'aucune chose, a desja plus de la moittié d'icelle (BUEIL, II, 1461-1466, 187).

 

-

Davitiques dits. "Paroles de David" : Mieulx vault vivre soubz groz bureau Pouvre (...) Qu'avoir esté seigneur... Que dis [tu, toi, mon coeur] ? Seigneur, lasse ! ne l'est il mais ? Selon les davitiques diz Son lieu ne congnoistra jamaiz. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 41).

 

-

P. ext. "Inscription, devise" : Auprés de la peult on voir sans descendre L'ostel de ville, ou a beaux ditz maincts, Et jadis fut, ainsi qu'on peult entendre, Le Capitolle des ancïens Rommains. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 233).

 

b)

"Formule prononcée" : Et la [le jouteur] est assis sur l'escabel, ou sur ses piez, jusques a l'appel ou dit du juge ou mareschal du champ. (LA SALE, J.S., 1456, 33).

 

-

[Dans une formule de serment] Par mes dits : Amen dico, je le t'otroy. A ce jour vers moy, par mes dix, T'ame sera en Paradix. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 213).

 

c)

"Avis formulé" : ...je croy (...) Que se chascun veult son dit dire, Que tost pourrons evesque eslire (Mir. ev. arced., c.1341, 122). Contre vostre dit pas n'estrive, Ma dame, ne je ne voulroie (Mir. mère pape, c.1355, 351).

 

-

Au dit de. "Au dire de, selon, à l'avis de" : Celui quui est plus corrompu en meurs et qui miex scet corrompre par dons si est le plus beneuré au dit de elz gens. (FOUL., Policrat. B., V, 1372, 356). Item, il s'ensuit a leur diz choses qui ne sont pas moins desraysonnables, car une meisme chose n'est pas faite plus pesante pour ce se elle est plus comprimee ou compresse. (ORESME, C.M., c.1377, 634). L'ystoire dit que la feste fu grande soubz Lusegnen et y jousta on moult bien ; mais sur tous les jeunes damoisiaux Regnault et Anthoine le firent le mieulx, au dit des dames et des heraulx. (ARRAS, c.1392-1393, 149). Quant lez [bonnes viandes] voyez, vous dittes que bien serez disné. Quant tout est bien cuyt a vostre dit, on apporte ung plat d'argent tout plain de... [matières dégoûtantes] (Nouvelles inéd. L., p.1452, 114).

 

d)

"Volonté formulée" : [La marquise] Car, des qu'o lui [le marquis] vins, rapportee Me suis du tout sanz contredit A son vouloir et a son dit ; Ne ja mon cuer ne desdira Chose que sa bouche dira. (Gris., 1395, 75). Et leur donna si notable credit Que disposer ilz povoyent a leur dit, Le roy absent, de toutes les affaires (LA VIGNE, V.N., p.1495, 141).

 

-

[Dans un cont. jur.] "Ce qui a été prononcé, ordonné" : De Renaut, maire de Poncey, d'une part, et Thiebaut Vorneaul d'autre, en tel estat a l'uitave et hont fait compromis les dites parties : li diz Renaux en maistre Hug. de Gevrey et en Perreaul de Gevrey pour lui, et en Villemot Maulechar et Joffroit dou Porc pour le dit Thiebaut ; et ce hont promis tenir le dit des arbitres, sur poinne de XX s. (Echevin. Dijon L., 1341, 18).

 

.

Dit du juge. "Décision du juge ; p. ext; décision irrévocable" : ...quant il [le juge] avra bien ainsi prouvé son dit (FOUL., Policrat. B., V, 1372, 416). Jehan, mon nepveu, las, que dy je ? J'ay müé le dit du juge De mon bon filz que pent en croix, Lequel a dit a haulte voix Que tu soyes mon filz, moy ta mere [Allusion au passage de Jean 19, 26-27, où le Christ en croix confie sa mère à l'apôtre Jean (Jésus (...) dit à sa mère : "Femme, voilà ton fils". Puis il dit au disciple : "Voilà ta mère"). Aux yeux de Marie, décision irrévocable, même si elle suscite un certain désarroi]. (Pass. Auv., 1477, 221).

 

e)

Nommer le dit de. "Prononcer le nom de" : ...les dames dont vous nommés les diz (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 445).

B. -

"Pièce en vers, poème (gén. strophique et lyrique)" : SAINTE CRISTINE. Que nous dirons, mon ami doulx ? Nous dirons en chant un dit fait, Qui pour cecy tout propre est fait. (Mir. st Guill., c.1347, 45). Aucunes gens m'ont huy araisonné, En tournoiant, ainsi que je songoye, Pour quel cause j'ay si habandonné Joyeuseté, plaisir, lëece et joye, Et dont ce vient que je ne me resjoye Et plus ne fais dit ne chançon nouvelle, Et que j'ay mis soubz le banc ma vïelle Et renoncé au service amoureux. (CHART., R. Bal., c.1410-1425, 387). Je laysse aux amoreux malades Qui ont espoir d'alegement Faire chançons, diz et balades, Chascun a son entendement, Car ma dame en son testament Print a la mort, Dieu en ait l'ame, Et emporta mon sentement Qui gist o elle soubs la lame. (CHART., B. Dame, 1424, 332). Adieu, chançons que voulentiers chantoye Et joyeux diz ou je me delitoye ; Tel rit joyeux qui aprés dolent pleure. (CHART., Compl., 1424, 327). ...en disant plusieurs beaulx et sumptueux ditz a la louenge et exaltacion de sa magnificence. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 169).

 

-

Dit rimé

 

Rem. Consol. Boèce C., c.1350, gloss.

 

-

P. ext.

 

.

"Oeuvre littéraire" : Ce que vous m'avez dit Esmeut mon esperit A demener leesse : Se veul dicter ung dit, Cy petit a petit, Ainçois que je vous lesse. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 14). Combien que j'ay leu en ung dit : Inimicum putes, y a, Qui te presentem laudabit, Toutesfois, non obstant cela, Oncques vray homme ne cela En son courage aucun grant bien (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 42). Et vecy le commancement [de mon Testament]. Ou nom de Dieu, comme j'ay dit, Et de sa glorïeuse Mere, Sans pechié soit parfait ce dit Par moy, plus maigre que chimere. Se je n'ay eu fievre eufumere, Ce m'a fait divine clemence ; Mais d'autre dueil et perte amere Je me tais, et ainsi commence. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 76).

 

.

"Chant, chanson" : SAINT MICHIEL. (...) Chanterons nous aucuns biaux dis En alant la ? (Mir. ev. arced., c.1341, 132).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 25/57 
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     DITE     
FEW III dicere
DITE, subst. fém.
[FEW III, 68a : dicere]

"Ce qui a été dit, avis, jugement" : Je vuel que vous soyés amys Et que tout soit a nostre dicte Du fievreux, du paraletique. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 183).

Rem. Myst. Conception L., c.1481-1494 (Xavier Leroux, R. Ling. rom. 72, 2008, 393 ; Sud-Est).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Jean-Loup Ringenbach

 Article 26/57 
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     DITEL     
*FEW III dicere
DITEL, subst. masc.
[*FEW III, 68a : dicere]

"Propos" : LUDIN. Je n'enten rien en telz ditiaulx ; Ne toy, Anathot ? ANATHOT. Non vraiment. Nachor, exposez nous comment S'entent que soit probation De luy sa povre nation, A demonstrer qu'il est Saulveur. (Myst. Incarn. Nat. L., t.2, c.1454-1474, 342).

REM. Cf. aussi GD II, 728c : ditelet "petite pièce en vers".
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 27/57 
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     DITEMENT     
*FEW III dicere
DITEMENT, subst. masc.
[T-L : ditement ; GD : ditement ; *FEW III, 68a : dicere]

"Ordre, instigation" : La reverence des meurs si commende silence, et cueur honteus par le dittement de nature si decline leur regart et leur compaignie. (FOUL., Policrat. B., III, 1372, 238). Pain et vitaille, vestemens et nourretures et teles choses qui sont aus corps neccessaires par le dittement et ordenance de nature sont en pris par toutes terres. (FOUL., Policrat., IV, 1372, 61).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 28/57 
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     DIVA     
FEW III dicere
DIVA, interj.
[T-L (renvoi) : diva ; GD : diva ; AND : diva ; FEW III, 69b : dicere]

"Allons donc !" : Et quant Herchambault l'ouÿt, il commença à fremir et lui dist : "Dyva ! Que t'ay je fait ? Dy m'en toute la verité maintenant." (Doolin de Mayence V, P2., a.1500, 137).
 

DMF 2020 - Compléments 2017 Hiltrud Gerner

 Article 29/57 
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     ÉDIRE     
FEW III dicere
EDIRE, verbe
[GD : esdire ; FEW III, 68b : dicere]

Empl. trans. "Publier" : Comme pour obvier à plusieurs grans fraudes qui se sont ou temps passé commises, et se pevent commectre de jour en jour (...) certaines Ordonnances aient esté et soient piéçà faictes et edites par noz Prédécesseurs et Nous (...) lesquelles Ordonnances (sont) ou doivent estre chascun an publiées en nostre dicte ville par les lieux acoustumez à faire criz (Ordonn. rois Fr. S., t.8, 1400, 397).

Rem. GOULAIN, (1374, si fu rappelee la decretale devant dicte par une autre edicte au contraire extravacant), doc. 1389 (de pourveoir sur toutes nouvelles indictions et coustumes edictes, ordennees) GRÉBAN (ms., Luy mesmes a de sa bouche Les propres parolles edictes Qu'il avoit en la terre escriptes) ds GD III, 453b.

 

-

Empl. abs. "Dire, affirmer, proclamer" : ...Pour che dist on souvent, nul n'esdie autrement : Engien n'est que de fame. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 159).

REM. Cf. FEW 70b, n.16 «Die afr. form ist eigentlich aus lt. edicere entlehnt und an fr. dire angepasst.»
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 30/57 
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     ENDIA     
*FEW III dicere
ENDIA, interj.
[GD : enda ; *FEW III, 69b : dicere]

[Interj. renforçant une affirmation] : Endia ! Tu ne te courches mie, En non, Gombaut ? (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 19).

Rem. Pourrait se rattacher aussi à FEW XXIV, 400a, s. v. ambitare (cf. K. Baldinger, Etymol. 1, 1988, 275).
 

DMF 2020 - Synthèse Jean-Loup Ringenbach

 Article 31/57 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     ENTREDIRE1          ENTREDIRE2     
FEW III dicere
ENTREDIRE, verbe
[T-L : entre (entredire) ; GDC : entredire2 ; AND : entredire2 ; DÉCT : entredire ; FEW III, 69a : dicere]

I. -

Empl. pronom. S'entredire qqc. "Dire qqc. l'un à l'autre" : ...Et plusors foiz s'entrepoignoient, Et s'antredirent hontes et laiz, Et l'andemain est faite paiz (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 219). ...furent les courtines tirees. Et atant se taist l'ystoire des autres qui s'en alerent les uns couchier, les autres dancierent et esbanoierent tant qu'il leur plot, et vous parlera l'ystoire de Remondin et de la dame, comment ilz se gouvernerent et les paroles que ilz s'entredirent ou lit. (ARRAS, c.1392-1393, 41). Et Guyon et la damoiselle s'entredirent moult de gracieuses paroles.. (ARRAS, c.1392-1393, 127). Petit y dort la nuit le gait, Ains brayent, crient, cornent, huient Et villenies s'entredient (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 315). Cleriadus demoura ung pou derriere pour parler à Meliadice et là se entredirent de gracieuses parolles (Cleriadus Z., c.1440-1444, 586).

 

-

S'entredire que : Et dist oultre et cogneut que, depuis ce que elles deux ont esté prisonnieres en la Griesche, pour souspeçon de ce que dit est dessus, elles ont parlé ensamble de ceste matiere, et que elles s'entredirent que elles gardassent bien que elles ne deissent aucune chose de la matiere dessus dite, et n'en accusassent point li une l'autre (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 357).

II. -

Part. passé en empl. adj. "Négocié" : On ne vendoit pas a l'enquant les prevostez, ne les decimes des evesques n'estoient pas affermees comme une grange que l'en afferme. Aujourduy toutes choses sont venables et entredictes et endurcies et de la vraye arquemie toutes les besoignes sont peries. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 205).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 32/57 
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     ENTRE-EUX     
FEW III dicere
ENTREEUX, prép. + pron. pers.
[FEW XXIV, 7a : abante]

[Mot outil destinϩ au lemmatiseur]
 

DMF 2020 - Compléments pour la lemmatisation LGeRM

 Article 33/57 
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     ESDIRER     
*FEW III dicere
ESDIRER, verbe
[GD : esdirer ; *FEW III, 69a : dicere]

I. -

Empl. trans. "Égarer, perdre"

 

Rem. Doc. 1473 (considere que par le vymaire des guerres je ay perdu et ediré mes anciens fieux et enseignemens desdites choses) ds GD III, 453b.

II. -

Part. passé en empl. adj. [D'une pers.] "Éperdu, égaré (sous le coup d'une émotion)" : En bevant, elle congnut l'anel. Si est toute esdite [var. esdiree, esperdue, esmeue, esprise] de joye et ne sait que penser. (Ponthus Sidoine C., c.1400, 121). Lasse, pauvre desconfortee, Sur toutes la plus douloreuse, La plus doulente et esdiree Qui jamés fut, bien dire l'ouse, La mort est en mon cueur enclouse. (Pac. Job M., c.1448-1478, 284).

V. aussi adirer
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 34/57 
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     ESDIT     
FEW IV ille FEW III dicere
ESDIT, adj.
[GD : esdit1 ; FEW III, 68b : dicere]

"Qui a perdu la parole (sous le coup d'une émotion)" : En bevant, elle congnut l'anel. Si est toute esdite [var. esdiree, esperdue, esmeue, esprise] de joye et ne sait que penser. (Ponthus Sidoine C., c.1400, 121).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 35/57 
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     INDITABLE     
*FEW III dicere
INDITABLE, adj.
[*FEW III, 68a : dicere]

"Qui ne peut être décrit, dit" : Au sourplus le tresor est quasi inditable. (BARBATRE, Voy. T.-C. P., 1480, 100).

REM. Ex. de indicibles (BARBATRE, Voy. T.-C. P., 1480, 105).
 

DMF 2020 - DMF 2015 Capucine Herbert

 Article 36/57 
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     INTRODITEMENT     
*FEW III dicere
INTRODITEMENT, subst. masc.
[GD : entroditement ; *FEW III, 68a : dicere]

"Instigation"

Rem. Doc.1422 ds GD III, 306c (...ennorta iceulx ... a aler prendre et admener aucuns desdiz porcs, et fist tant par introditement de sa parole...).
 

DMF 2020 - DMF 2015 Robert Martin

 Article 37/57 
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     LEDIT     
FEW III dicere
LEDIT, adj.
[FEW III, 67b : dicere]

[Mot outil destinϩ au lemmatiseur]
 

DMF 2020 - Compléments pour la lemmatisation LGeRM

 Article 38/57 
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     LEURDIT     
FEW IV ille FEW III dicere
LEURDIT, adj.
[FEW IV, 551b : ille ; FEW III, 67b : dicere]

[Mot outil destinϩ au lemmatiseur]
 

DMF 2020 - Compléments pour la lemmatisation LGeRM

 Article 39/57 
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     MÉDIRE     
FEW III dicere
MESDIRE, verbe
[T-L : mesdire ; GDC : mesdire ; AND : mesdire ; DÉCT : mesdire ; FEW III, 68b : dicere ; TLF : XI, 574b : médire]

A. -

"Dire du mal"

 

1.

Mesdire de qqn. "Dire du mal de qqn, médire de qqn" : Jamais ne mesdirez d'abbesse Nulle après li. (Mir. abbeesse, 1340, 95). Largesse qui après sëoit Parla, car moult bien li sëoit, Et dist : "Guillaume, vraiement, Je sui mervilleuse, comment Vous osez des dames mesdire ; Car ce ne deüssiez pas dire. Et de ce qu'avez dit, li blames Est plus seur vous que seur les dames..." (MACH., J. R. Nav., 1349, 242). Garde toy bien, quoy que tu dies, Que de personne ne mesdies. Et s'on mesdit ou tu seras, En l'eure le rabateras, Car tels mesdit souvent d'autrui Qui a moult a mesdire en lui. (MACH., C. ami, 1357, 125). Porte honneur a tes anemis De ta parole, qui po couste, Et si les ressongne et les doubte Tant qu'encontrë eaus te pourvoies, Si que d'eaus asseürez soies. Mais garde bien qu'on n'en mesdie En ta presence, quoy qu'on die, Car c'est trop petite vengence, Ce m'est avis ; et sans doubtance, Qui en mesdit, ou fait mesdire, Plus que ses anemis s'empire. (MACH., C. ami, 1357, 138). ...ilz detraient ou mesdient de vous comme de malfaiteurs (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 424). Einsi, pour moi desconfire, Fait mon cuer defrire Et en dueil confire Qui toudis empire ; Dont li las soupire, Quant en la bele se mire Dont nuls ne porroit mesdire, Qui deüst son mire Estre. Or ne remire Son mal ; dont eslire Vuet pour le meins pire Mort qui tost le veingne occire. (MACH., Les lays, 1377, 317). C'est mes chastiau, c'est mes ressors, C'est ce qui estaint m'ire ; C'est li avoirs, c'est li tresors Dont homs ne puet mesdire ; C'est de ma vie li drois pors, C'est ma joie, à droit dire. (MACH., Les lays, 1377, 432). Mais garde bien, sur tout ne t'enhardi A faire chose ou il ait villenie, N'aucunement des dames ne mesdi ; Mais en tous cas les loe et magnefie. (MACH., Prol., c.1377, 4). ...pour haine on ne doit mie mesdire d'autrui, quelque injure que on ait receue (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 141). ...les dames ou femmes de la court mesdient trop bien l'une de l'aultre (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 147). Et s'aucun me vouloit reprendre Et dire que je le maudiz [mon seigneur, l'évêque Thibault d'Aucigny], Non faiz, se bien me scet comprendre ; En riens de luy je ne mesdiz. Vecy tout le mal que j'en dis : S'il m'a esté misericors, Jhesus, le roy de paradis, Tel luy soit a l'ame et au corps ! (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 24). Car j'ay mis le plumail au vent : Or les suive [les amants] qui a actente ! De ce me taiz doresnavant, Car poursuivre vueil mon entente. Et s'aucun m'interrogue ou tente Comment d'Amours j'ose mesdire, Ceste parolle le contente : "Qui meurt a ses loix de tout dire". (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 69). Sy me soubzmectz, leur serviteur [des Frères mendiants] En tout ce que puis faire et dire, A les honnorer de bon cueur Et obeïr sans contredire. L'omme bien fol est d'en mesdire, Car soit a part ou en prescher Ou ailleurs, il ne fault pas dire, Ces gens sont pour eulx revanchier. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 98).

 

-

Mesdire de qqn en derriere. "Médire de qqn derrière son dos" : Enfans, encore vous deffens je que vous ne creez ne aiez fiance en jangleur ne en flateur, ne en homme qui de autrui mesdit en derriere. (ARRAS, c.1392-1393, 86).

 

-

Mesdire contre/sur qqn : Et pourtant ceulx sont bien infames Qui mesdient contre les dames, S'elles deviennent amoureuses (Narcissus, p.1426, 298). Nous vous voullons icy prier Que [vous] nous disez par loisir Comment nous pourrions bien pugnir Ces cocardeaulx et ces badins Qui mesdisent sur leur voisins ? (Sots Magn., a.1488, 209).

 

-

Mesdire de qqc. "Dire du mal de qqc." : En auchuns fait a esmerveillier, qui ne veullent pas estre veüz ignorans et toutefois ilz sont negligens de aprendre, et de la discipline et de l'ignorance ilz mesdient. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 33). C'est vaillantise et grant prouesse Quant un noble cuer si s'adresse Qu'en vertus il soit bien propice Et eschever et fuïr vice, Ne qu'on ne puist trouver en lui Riens dont puist mesdire nullui (CHR. PIZ., Dit rose F.E., 1402, 110).

 

-

Empl. abs. : Garde toy bien, quoy que tu dies, Que de personne ne mesdies. Et s'on mesdit ou tu seras, En l'eure le rabateras, Car tels mesdit souvent d'autrui Qui a moult a mesdire en lui. (MACH., C. ami, 1357, 125). Et commande aussi les oeuvres de mansuetude, si comme non batre ou ferir et non tencier ou mesdire. (ORESME, E.A., c.1370, 278). ...et la cause est car il doivent estre blasmés et pugnis premierement pour ce que ilz se sont enyvréz, secondement pour le mal que ilz ont fait en leur yvresce, si comme ferir ou mesdire. (ORESME, E.A.C., c.1370, 198). ...ne vueil je pas dire Ces choses affin de mesdire, Ne diffamer le tres noble ordre Angelique (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 9). Si ne crains avoir despendu Par friander ne par lescher ; Par trop amer n'ay riens vendu Qu'amis me peussent reprouchier, Au moins qui leur couste moult cher ; Je le dy et ne croys mesdire. De ce je me puis revanchier : Qui n'a meffait ne le doit dire. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 35).

 

.

Sans mesdire : Et nompourquant tant en vueil dire Sans venterie et sans mesdire A sa loange seulement, Que de li venra proprement, S'en toute ma vie riens vail, A qui cuer, corps et ame bail. (MACH., R. Fort., c.1341, 13). Et d'autre part, chose est certeinne, Que la court en est assez pleinne De tout ce qu'on a volu dire De par ma dame, sans mesdire ; Si que de ma dame me tais. (MACH., J. R. Nav., 1349, 263). Si puis dire, Sans mesdire, Que, s'il ne li vuet souffire, Il a tort, Qu'autre confort Rouver, querir et voloir Est matire D'escondire Et de perdre, tire à tire, Le ressort Et le deport Qu'il suet d'Amours recevoir. (MACH., Les lays, 1377, 385).

 

2.

Mesdire à qqn. "Dire du mal de qqn, maltraiter qqn en paroles" : Cedit jour, la Court a defendu à maistre Dominique qu'il ne mesdie, en quelque maniere que ce soit, à maistre N. d'Orgemont. (BAYE, I, 1400-1410, 154). Ce jour, la Court a fait defense à maistre Robert Cochereau, procureur des habitans de Nemoux, qu'ilz ne meffacent ne mesdient aux religieuses de Joye-Nostre-Dame-leis-Nemoux. (FAUQ., II, 1421-1430, 221). Quant l'empereur [Alexandre le Grand] ot remiré De Dïomedés tout le dit, "Ta fortune je te mueray Mauvaise en bonne", ce lui dist. Si fist il ; onc puis ne mesdit A personne, mais fut vray homme. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 33). QUART. Monsieur, vous me pardonnerez Se vous ay meffait ne mesdit. (LA VIGNE, S.M., 1496, 285).

 

3.

Mesdire qqc. à qqn. "Dire qqc. de mal de qqn" : ...c'estoit l'omme du monde que elle hayoit le plus, sans ce que icellui Rotisseur lui eust meffait ou mesdit aucune chose (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 262). ...auquel Eustace il qui parle dist ces parolles ou en substence : Jehan Eustace, mon compere et ami, qu'avez-vous ? Que vous a l'en meffait ou mesdit ? (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 416).

 

-

Mesdire qqc. de/sur qqn. "Dire qqc. de mal de qqn" : Le destroit lien de compaignie est tenir estre plus contre nature homme mesdire auchune chose de son compaignon a cause de son prouffit que soy soubmettre a tous dommages. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 260). Neponcian a eu soing de soy tellement conduire que personne ne eust cause de sur lui quelque chose mesdire (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 298).

 

4.

Inf. subst. "Médisance" : Et sa gracieuse parole, Qui n'estoit diverse ne fole (...) mais bien affrenée, Cueillie a point et de saison, Fondée seur toute raison, Tant plaisant et douce a oïr, Que chascun faisoit resjoïr, Me metoit un frein en la bouche Pour moy taire de ce qui touche A tout ce qu'on claimme mesdire. Mais laisse avoit pour le bien dire, Car nuls ne doit dire d'autrui Ce qu'il ne vuet oïr de lui. (MACH., R. Fort., c.1341, 9). Et, se mesdire on doit blamer, Ancore fait moins a amer Meffaire (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 37).

B. -

"Dire mal, dire faussement" : Sur quoy ne sçay plus autre rien qu'en die, Si sollassable est leur chant d'escouter Et leur maintien, sans ce que j'en mesdie. (RENÉ D'ANJOU, Regn. et Jann. R., c.1457-1461, 48). Sainte Eufemie, vierge et martire, Impetre moy par ta puissance Que de mes pechez, sans mesdire, Puisse faire vraie penitence. (Prières saints R., t.1, c.1488, 45).

V. aussi mesdisant
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 40/57 
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     MÉDISANCE     
FEW III dicere
MEDISANCE, subst. fém.
[GDC : mesdisance ; AND : mesdisaunce ; FEW III, 68b : dicere ; TLF : XI, 575a : médisance]

"Médisance"

Rem. Cf.  ; AND : mesdisaunce.
 

DMF 2020 - DMF/AND 2015 Robert Martin

 Article 41/57 
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     MÉDISANT     
FEW III dicere
MESDISANT, adj. et subst. masc.
[T-L : mesdire (mesdisant) ; GDC : mesdisant ; FEW III, 68b : dicere ; TLF : XI, 575a : médisant]

"(Celui) qui médit, médisant" : J'ay, passét a plus de .X. ans, Oy dire que mesdisans Sont necessaires en amours Et que leurs jangles et leurs mours Font estre meinte bonne dame Nette de corps, de cuer et d'ame Et garder bonne renommée En fait, en dit et en pensée, Et les amans mettre à mesure, Quant desirs trop les desmesure. (MACH., Compl., 1340-1377, 267). Car qui en amours ne scet feindre, Il ne puet a grant joie ateindre, N'il n'a pooir de bien celer Ce qu'il ne vorroit reveler ; Car li mondes est si divers, Si mesdisans et si pervers Et pleins de si fausse contrueve Qu'au jour d'ui on dit et contrueve Ce qui onques ne fu pensé. (MACH., R. Fort., c.1341, 154). Helas ! mére, li medisant Diront, par leur male goulée, Que vous vous en serez alée Par mauvaistié. (Mir. st J. Cris., c.1344, 265). Et si fis je ; je le doubtay, Quant ces paroles escoutay, Nom pas pour cause de meffait Qu'endroit de moy eüsse fait, Mais je doubtay pour mesdisans Qui sont aucunes fois nuisans Par fausseté et par envie Aus bons qui mainnent bonne vie. (MACH., J. R. Nav., 1349, 165). Car vraiement Loing et pres plus aaise en serons Et meins assez en doubterons Des mesdisans faus et felons Le parlement. (MACH., F. am., c.1361, 224). ...en plourant furent maudittes Les langue[s] des faus mesdisans Si fort que passét a .X. ans Ne vi chose si fort maudire (MACH., Voir, 1364, 744). Par trois resons c'on puet prouver Legierement, Vueil aus medisans clerement Dire et prouver Qu'il sont assez pires qu'Enfer Ne son tourment. (MACH., App., 1377, 650). Las ! j'ay failli à mon tres dous desir, Pour ce que trop m'est Fortune contraire, Et tant redoubt le veoir et l'oïr Des mesdisans qui tant me font de haire Que je ne m'os devers ma dame traire ; Dont je me muir à dolour et langui, En desirant de li joie et merci. (MACH., L. dames, 1377, 81). Hé ! mesdisans, com je vous doy haïr, Quant j'ay perdu par vous le dous repaire Où celle maint qui me fera fenir, S'elle vous croit, par mort crueuse traire. (MACH., L. dames, 1377, 122). Pour Dieu, frans cuers, soies mes advocas Vers mesdisans qui de mon bien n'ont cure, Puis que tiens sui et seray en tous cas. Pour Dieu, frans cuers, soies mes advocas. (MACH., L. dames, 1377, 166). Douce dame, savoir ne puis n'oïr Ceaus qui vuelent fortraire mon honnour ; Mais se vos cuers me deingnoit resjoïr Et moy faire certeins de vostre amour, Ne me vueilliez estrangier Pour mesdisans de vostre dous dangier, Car riens fors vous ne me porroit deffendre : Si m'en estuet dou tout à vous atendre. (MACH., L. dames, 1377, 169). Et de ceulx qui, en dit et fait, Sont mesdisans, et qu'en diroie ? Est ce droit qu'ainsi se desroye Noble homme, par villain lengage ? (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 35). Car se tu refuis devotement aux plaies et aux precieux stigmates de Jhesucrist, tu sentiras moult grant confort en ta tribulacion et ne te chaura gueres des despections des hommes et legierement porteras les paroles des mesdisans (Internele consol. P., 1447, 6). Ne croiez pas les mesdisans, Mon bon seigneur, car, par ceste ame... (Path. D., c.1456-1469, 140).

Rem. Consol. Boèce C., c.1350, gloss.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 42/57 
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     MÉDISEUR     
*FEW III dicere
MEDISEUR, subst. masc.
[AND : mesdisor ; *FEW III, 68b : dicere]

"Celui qui médit"

Rem. Cf.  ; AND : mesdisor.
 

DMF 2020 - DMF/AND 2015 Robert Martin

 Article 43/57 
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     MÉDIT     
FEW III dicere
MESDIT, subst. masc.
[T-L : mesdit ; GD : mesdit ; AND : mesdit1 ; FEW III, 68b : dicere]

"Parole mensongère ou médisante" : Et s'il demourassent dis ans, Ja n'eüssent parfaite joie ; Car qui atent, trop li anoie, N'a cuer humain riens tant ne grieve Com mesdis et pensée grieve. Ne autre bienfait n'en portoient Qu'un po de joie qu'elles avoient. (MACH., J. R. Nav., 1349, 239). ...l'en pèche secondement Contre son proesme, je vueil dire Ou par envie ou bien par ire Ou par mesdit ou par meffait (Mir. mère pape, c.1355, 370). Je ne le dy pas pour mesdis (Mir. mère pape, c.1355, 385). L'EMPEREUR. Biau filz, en quoy a il ["y a-t-il"] mesdit ? Trop bien l'a fait, ce m'est avis. Je vueil savoir par ton devis Sa mesprison. LE FIL DE L'EMPEREUR. Sire, il a dit en sa raison "Noz diex" ; et c'est une falourde, Une mençonge et une bourde (Mir. st Val., c.1367, 150). Com sers, esclaves, sougis. Plus faitis Que cointise Est ; mesdis Et ventize Het toudis Et desprise, Li bons, li frans, li gentis. (MACH., Les lays, 1377, 369). Car tout homme qui ad ce pense, Il ne riote ne ne tense N'il ne porroit penser a chose Ou villenie fust enclose, Haïne, baras ou mesdis. (MACH., Prol., c.1377, 7). ...mesdit ne puet estre excusé par nulle bonne raison (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 140). Pas ne leur disoit laiz dictz Ne mesdiz, Mais tres proffitable ennort. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 812). Et la grant messe chanta monsieur d'Angiers Son confesseur, maistre Jehan d'Arly dit, Saige docteur, sans meffait ne mesdit. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 242).

 

-

Riens de mesdit : Après disner il m'apella Et longuement a moy parla De son fait et de pluseurs choses Qu'en sa pensee avoit encloses, Mais il n'i ot riens de mesdit, Et finablement il me dit : "Dous amis loyaus, y me faut Demain partir sans nul deffaut Pour aler faire mon voiage. Vous devez un pelerinage En quelque lieu seur la marine..." (MACH., F. am., c.1361, 241).

 

-

Sans mesdit. "Sans mensonge, véritablement" : Sains et sainctes de paradis, Qui de cueur et de corps jadis Servistes a Dieu sainctement, Par vous me doint cy sans mesdis Le servir en fais et en dictz (Prières saints R., t.1, 1400-1500, 203).

 

-

P. personnif. : Mais mettre n'i vueil chose laide, Car quant y tonne et il eslaide, Li temps est noirs, obscurs et lais, Mais assez est plus dous que lais Contre Mesdit, par sainte Helainne ! Pour ç'a toute chose villeinne Vueil renuncier, et la delay. (MACH., F. am., c.1361, 144). C'est Mesdis qui mon sens changier Vuelt et tous biens de moy chacier Et moy si mortelment playier Que jamais n'iert qu'à moy ne pere. (MACH., Les lays, 1377, 371).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 44/57 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     MONDIT     
FEW VI-2 meus FEW III dicere
MONDIT, adj.
[FEW VI-2, 64b : meus ; FEW III, 67b : dicere]

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DMF 2020 - Compléments pour la lemmatisation LGeRM

 Article 45/57 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     NONDISIBLE     
*FEW III dicere
NONDISIBLE, adj.
[*FEW III, 68a : dicere]

"Indicible" : ...l'abbisme multipliee de biens qui y sont nondisibles a home (COL, Resp. deux traités H., 1402, 89).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 46/57 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     NOTREDIT     
FEW VII noster FEW III dicere
NOTREDIT, adj.
[FEW VII, 194a : noster ; FEW III, 67b : dicere]

[Mot outil destinϩ au lemmatiseur]
 

DMF 2020 - Compléments pour la lemmatisation LGeRM

 Article 47/57 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     PARDIRE     
FEW III dicere
PARDIRE, verbe
[T-L : pardire ; GD : pardire ; FEW III, 69a : dicere]

"Achever de dire, dire entièrement" : De cy endroit ne partiray Tant que du tout pardit aray Vostre sautier. (Mir. st Sev., 1362, 219). Procéde le prestre et s'adresce A oultre pardire sa messe, Sanz moy attendre. (Mir. femme, 1368, 227). ...j'aroie bien me part d'ire, Mes que je le puisse pardire (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 156). Par foy, sire roys, dist Jossellins, il dist verité. Et oultre plus, icellui Hervy occist le nepveu du roy vostre predecesseur, en trahison, et s'en fouy hors du pays, ne oncques puis n'en fu nouvelle ouye. Et lors ly roys me donna toute sa terre qu'il avoit forfaitte. Et le roy respondy : Nous avons assez ouy parler de ceste matere ; mais laissiez ce chevalier pardire sa raison qu'il a encommenciee. Et ad ce respondy Remondin (ARRAS, c.1392-1393, 56). Si n'eut mie pardit le mot quant il se senty saisir par les costés et ne se donna de garde, si se retrouva seant lez la pucelle. (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 717).

Rem. FROISS., Méliad. L., 1373-1388, gloss.

 

-

"Achever de réciter, de chanter" : Quant elle ot finé sa balade (...) Moult durement m'en esjoÿ. Mais se li doys chans me plaisoit, Tel joie le dit me faisoit Que ne savoie auquel entendre. Si mis moult grant peinne a l'aprendre, Et la sceus en si po d'espace Qu'eins qu'elle partist de la place, Ne que toute l'eüst pardit, Je la sceus par chant et par dit. Et pour ce que ne l'oubliasse, Failloit il que la recordasse. (MACH., R. Fort., c.1341, 107). Or fault que nostre voiz s'appére En chantant (...) Tant que nostre rondel pardis Sera du tout. (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 227). Alons, mais au partir de cy Vueil que pardisons le rondel Qu'avons conmencié bien et bel (Mir. st Guill., c.1347, 47). Pardisons nostre chant ensemble. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 263).

 

.

Empl. abs. : NOSTRE DAME. (...) Anges, alez devant le pas, Et pardites a mon convoy Vostre rondel (...). Or sus, chantez. MICHEL. (...) Avant, Gabriel : pardisons Devant la meilleur des elittes. (Mir. chan., c.1361, 182).

 

-

Inf. subst. : Lors, au pardire et fin de ses heures, fut damps Abbés acompaigniez des prieur et couvent, qui a genoulz lui dist... (LA SALE, J.S. E., 1456, 365).
 

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 Article 48/57 
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     REDIRE     
FEW III dicere
REDIRE, verbe
[T-L : redire ; GDC : redire ; DÉCT : redire ; FEW III, 68b : dicere ; TLF : XIV, 574b : redire]

A. -

"Dire à nouveau, répéter qqc., ou dire qqc. par ailleurs" : Et s'ay toudis, quel dolour que j'endure, Desir d'amer et voloir de souffrir ; Car Loiautez et Amours m'ont en cure, Et d'autre part me redist, sans mentir, Raisons qu'il vaut miex mille fois perir Com vrais amis, par pure loyauté, Que recevoir merci par fausseté. (MACH., L. dames, 1377, 60). GONTIER. (...) L'en m'a dit huy pour verité Que sire Audri par povreté S'en est alez hors du pais (...). ITIER. On le m'a dit pour voir aussi (...). GONTIER. On m'a redit qu'une grant somme De deniers a pris de Moussé Et que par mer s'en va troussé De marchandise. (Mir. march. juif, c.1377, 197). Par ma foy, vassaulx, il vous muet de grant orgueil ou de grant niceté de ainsi passer par devant damoiselles sans les saluer, combien que l'orgueil et la niceté puet bien estre en vous tout ensemble. Et atant se taist. Et cilz qui ne l'oit ne entent, ne lui respond mot. Et celle, comme courroucie, lui redist autre foiz : Comment, dist-elle, sire musars, estes vous si despiteux que vous ne me daigniez respondre ? Et cilz ne lui respond mot : Par foy, dist-elle, je croy que cilz jeunes homs dort sur son cheval, ou il est sours et muet. (ARRAS, c.1392-1393, 24). Madame, qui pas bien ne l'entendit de prime face, lui demanda qu'il disoit, lors ly redist si hault que le seigneur de Saintré l'entendit (LA SALE, J.S., 1456, 274). Il n'est ja mestier que je vous redye vostre gouvernement : vous savez mieulx quelle vous estes que nul aultre. (C.N.N., c.1456-1467, 420). ABBÉ. (...) Touteffoys, je me veulx bouter A l'aventure de luy dire ; Et puis son cas, sans arrester, Soubdain je vous viendray redire. (LA VIGNE, S.M., 1496, 404). TRESORIER. Il fault au marrelier redire Que tantost le dernyer cop sonne. (LA VIGNE, S.M., 1496, 544). Je te pry, garde mon secret Sur ung faict que je te vueil dire Et ne le vueilles pas redire A personne qui soit en vie. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 279).

B. -

"Dire (ce qu'on trouve à reprendre), critiquer"

 

-

Y avoir à/que redire : L'ESCUIER. (...) Un parement vous apport, sire : Gardez s'il y a que redire. Essaiez le premiérement S'il vous est bon (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 66). Pourroit on penser ne dire Ou eslire, Ymaginer ne descrire Vie de si grant deport Que je n'y truis courrous n'ire N'à redire Fors jouer, chanter et rire, Honneur et tres bon acort ? (MACH., Les lays, 1377, 457). Si ensuivra de ceste rigle la ..%IIe.. des deux vertus que nous avons dit que elle vouldra singulierement avoir, c'est assavoir chasteté, de laquelle elle sera par ceste maniere de vivre tant reamplie et ramenee a tel purté qu'en fait n'en dit, semblant, attour, contenance, maintien, estat, regart, n'aura riens ou il ait a redire ne reprochier. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 47). Chacun ne fait riens que espier Pour veoir ce en nous a que redire. (Sots triumph., c.1475, 38). CLAUDE. (...) Mais quoy ? Le mauvaix garnement Dit maintenant ce qu'il veult dire Pour me destruyre entierement : Dont j'ay le cueur tout remply d'ire. L'USURIER. En son cas a trop a redire, Foy que je doy monsieur sainct George ! Le contraire vous veulx produyre : D'argent doibt une playne forge. (LA VIGNE, S.M., 1496, 521).

 

-

N'y avoir (rien) que redire (à qqc.) : Mais elle est faite par tel si Que qui une autre y meteroit De folie s'entremettroit, Car en l'eure seroit perie Avec ce dont seroit chargie, S'on ne pooit de chascun dire : "C'est ce ou il n'a que redire." Mais se tele gent y venoient, Comment que molt cler semé soient, Toudis leur seroit au devent La nacelle pleinne de vent Et d'aviron pour eaus nagier, Tant qu'il fussent en ce vergier. (MACH., D. Lyon, 1342, 190). Elle y mist de biaus parlers tant Qu'elle mena l'entention Dou fait a declaration, De point en point, de tire a tire, Si bien qu'il n'i ot que redire. (MACH., J. R. Nav., 1349, 186). Vëoir n'oÿr ne puis riens qui destourne Moi ne mon cuer, quel part que face tour, Qu'a vous tousdis ma pensee ne tourne Et que vostres ne soie sans retour ; Si que de loing voi vostre cointe atour Et vo gent corps ou il n'a que redire : Pour ce tousdis ma pensee a vous tire. (MACH., Voir, 1364, 112). Panthasellee aux blondes treces, Ou il n'avoit riens a redire (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 141). Et lors Cleriadus la prent et commence une basse dance merveilleusement bien et Meliadice, de l'autre part, le suivoit si bien que il n'y avoit que redire (Cleriadus Z., c.1440-1444, 255). Il mect après la main au ventre et a son devant, ou il n'avoit que redire (C.N.N., c.1456-1467, 320). Tout est prest, n'y a que redire, Et tous noz gens abillez sont. Devisez ce que nous ferons Et de par nous sera acomply. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 498). DOYEN. (...) Premier fault que si bien propose Mon cas qu'il n'y ait que redire. (LA VIGNE, S.M., 1496, 414).

 

-

Ne (rien) trouver que redire (à qqc.) : Les .II. balades que vous m'avés envoies sont si bonnes que on n'i saroit trouver que redire. (MACH., Voir, 1364, 600). L'an de l'Incarnacion courant Mil .IIIIcIIIIxx. et huit, Des jours il estoit dix huit De ce beaul joly mois de may, Ung dimanche aprés dimay, Ceste notable Passïon Fust par grande devocïon Achevee du tout d'escripre Sans riens y trover que redire Ne d'y avoir faulte d'ung mot. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 269). Je le feray sans demeurée, Puis qu'il vous plaist, sire Adrien, Et sy le conduiray sy bien Que n'y trouverez que redire. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 50). Cestui a traicté sur la theoricq des planectes assez grandement et commenté sur autres livres de astrologie, où il monstre bien qu'il en a veu et pratiqué, car, en ce qu'il a dit, nul ne treuve à redire que peu advient souvant. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 129 v°).

 

-

Ne rien y connoistre à redire : Quant je considere ces testes Entassees en ces charniers [au cimetière des Innocents], Tous furent maistres des Requestes, Au moins de la Chambre aux deniers, Ou tous furent portepaniers ; Autant puis l'un que l'autre dire, Car d'evesques ou lanterniers, Je n'y congnois riens a reddire. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 133).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 49/57 
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     REDITE     
FEW III dicere
REDITE, subst. fém.
[T-L : redite ; GDC : redite ; FEW III, 68b : dicere ; TLF : XIV, 575a : redite]

A. -

"Répétition de ce qui a déjà été dit ou écrit, redite" : Car il sont moult de lapidayres par le monde qui ont estet fais par moult de vaillans maistres et souffisans precieus asquels je m'acorde assés ; et seroit redittes et choze nient neccessayre que je en fesisse un nouviel traytiet. (MANDEVILLE, Lap. M., c.1350-1390, 185). Mon mantel en mon col fermay Et mis mon chapel sus mon chief, Et puis je lus de chief en chief La complainte qu'avoie escripte Pour vir s'il y avoit redite, Mais nes une n'en y trouvay ; Et encor moult bien esprouvay Qu'il y avoit, dont j'eus merveilles, Cent rimes toutes despareilles. (MACH., F. am., c.1361, 180). Et se j'ai dit ou trop ou pau, Pas ne mespren, car, par saint Pau, Ma dame vueult qu'ainsi le face Soubz pene de perdre sa grace. Et bien vuelt que chascuns le sache, Puis qu'il n'i ha vice ne tache ; Et se le contraire y heüst, Elle bien taire s'en sceüst Et au celer bien li aidaisse, Car par ma foi bien le celaisse. Je vous ai ceste chose ditte, Mais ne m'en chaut se c'est reditte. (MACH., Voir, 1364, 366). La response avez assez oy, je n'ay que faire d'en plus parler, car ce seroit reditte. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 17). Et couvient que la taille de chascune couple a deux paragrafes soient d'une rime toutes differens l'une couple a l'autre, excepté tant seulement que la derreniere couple des .XII., qui font .XXIIII., et qui est et doit estre conclusion du lay, soit de pareille rime, et d'autant de vers, sanz redite, comme la premiere couple (DESCH., Art dictier R., 1392, 288). Des vins et viandes parler ne seroient que redictes ; et, pour trousser le compte court, faulte n'y avoit que du trop. (C.N.N., c.1456-1467, 25). Pour Dieu, ayez lors souvenance De moy, vostre mere Esperance. Je l'ay tant dit que c'est redicte (RENÉ D'ANJOU, Cuer am. espris W., 1457, 56). Item, en ensuivant l'ordonnance autrefois faicte en l'Eschiquier, la court commande ausdits advocas, sur paine d'amende, [qu']ils abregent leurs plaidoieries et qu'ils alleguent le plus tost qu'ilz pourront les principalles raisons et fais necessaires et qui pevent prouver leurs matieres, sans faire reiterations ou redites (Echiq. Normandie S., 1462, 62). Nous ne procedons que par ditz Et menasses de longue main : Telz fabuses sont tout en vain, Nostre fait n'a point de conduitte, Ce n'est tousjours que une redicte, Se sont noz ditz et noz façons. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 564).

B. -

"Point qui prête à la critique, qui est à reprendre" : Quant il ot finé sa parole, Qui ne fu villaine ne fole, Ainssois fu si sagement dite Qu'il n'i ot vice ne redite, Je respondi courtoisement : "Gentilz compains, certainement Vous avez fait vostre message..." [Ou sens A, sans plus ?] (MACH., Voir, 1364, 54). En ces .II. mois que dit vous ay, En ma maladie dittay Et en mon lit ces .IIII. choses Qui sont en ces lettres encloses Et sont icy aprés escriptes ; Et se faute y ha ou redites, Maladie m'escusera Envers celui qui les lira [Là aussi sens A, sans plus ?]. (MACH., Voir, 1364, 110). Parfait y est tout, partout sans redicte, Chois de nature, de grace circumscripte, Qui toutes passe, sans des autres mesdire, Je ne voy pas qu'on en puisse mais dire. (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 106). LE COQUIN. Vous voyez l'estat ou je suis, Je croy qu'il fault que je vous quicte. LE PRINCIPAL. (Et pour) Quoy ? LE COQUIN. Cela est une redicte. Jamais ne me fistes nul bien. (Sots gard., a.1488, 111). SAINCT MARTIN. (...) Clerc m'avez fait Sans nul forfait Et puis reffait Humble acollite Tant qu'en effect, En dit et fait, De cueur parfait, Je me delicte En loy escripte Qui, sans redicte, Je croy, pour estre en Dieu reffait, Sans nullement estre ypocrite, En ce poinct comme on l'a tanscripte Et que vous la m'avez produyte Affin que ne soye deffaict. (LA VIGNE, S.M., 1496, 275).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 50/57 
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     REMAUDIRE     
*FEW III dicere
REMAUDIRE, verbe
[*FEW III, 69a : dicere]

"Maudire de nouveau" : En plaine mer de larmes et en miniere de souspirs et en sourse de doeil la povre infortunee dame rendy son esperit par le trou de la saiette de Patroclus. La saiette et Patroclus furent illec maldis et remauldis. (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 238).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 51/57 
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     SOI-DISANT     
*FEW III dicere
SOI-DISANT, adj.
[*FEW III, 69a : dicere ; TLF : XV, 590b : soi-disant]

"Qui prétend être tel (qu'on ne reconnaît pas pour tel)" : ...Thomasset Brouart, soy disant nostre sergent (Doc. Poitou G., t.5, 1377, 9). Considerés les horribles enormes crimes et delitz perpetrés oudit royaulme de France par Charles soy disant daulphin... (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 195). ...et si est a advertir que feu Henry d'Engleterre, pere de Henry soy disant a present roy, se disoit heritier du roy Charles VJe, et ainsi par avant il failloit qu'il n'y eust aulcun droit, et cessa de soy porter roy, ce qu'il n'eust jamais fait, veu le grant corage dont il estoit, s'il n'eust sceu et congneu qu'il n'avoit aulcun droit en la couronne et ou royaulme (JUV. URS., T. crest., c.1446, 39). Il [le roi anglais] a toute France soubzmis, Et en a du tout desmis Charles, soy disant roy de France (Myst. siège Orléans Ha., c.1480-1500, 85).

Rem. CHASTELL., Chron. K., t.2, c.1456-1471, 9.

 

-

"Qui dit être tel (qu'on n'a pas vérifié être tel)" : ...mais cedit jour, en disnant en ladite ville de Saint-Mathurin, il ouy dire et confesser ausdiz prestre et soy disant sergent qu'ilz avoient vuidié plusieurs bourses (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 386). L' AN MIL CCCIIIIxx ET ONZE, le dimenche XXIIIJe jour de mars, pardevant honorables hommes et sages maistres Jehan Truquan, lieutenant, Andrieu Le Preux, procureur du roy, Milles de Rouvroy, Gieffroy Le Goibe et Hutin de Ruit, fu attaint des prisons dudit Chastellet et amené par devant les dessus diz Gerart de Sanseurre, soy disant né du païs de Lorraine, et interrogué et examiné par serement par ledit lieutenant sur son estat, vie et renommée (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 456). ...IIIJ des moinnes de Trouart, soy disans escoliers à Paris, emprisonnez par vertu d'un arrest donné au prouffit dudit abbé... (BAYE, I, 1400-1410, 13). Messire Pierre de Villeinnes, chevalier, soy disans gouverneur de la Rochelle, s'est opposé et oppose que nul ne soit receu à gouverneur de ladicte Rochelle sans le oïr. (BAYE, I, 1400-1410, 209). Guy Turpin, chevalier, soy disant seigneur de Laval... (Ch. VI, D., t.1, 1417, 391).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 52/57 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     SONDIT     
*FEW XII summus FEW III dicere
SONDIT, adj.
[FEW III, 67b : dicere ; *FEW XII, 427b : summus]

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DMF 2020 - Compléments pour la lemmatisation LGeRM

 Article 53/57 
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     SURDIRE     
FEW III dicere
SURDIRE, verbe
[T-L : sordire2 ; GD : sourdire1 ; DÉCT : sordire2 ; FEW III, 69a : dicere]

Part. passé en empl. adj. "Mal famé, de mauvaise réputation"

REM. Doc. 1376 (une femme appellee Marion de Saint Just, qui estoit femme surdite et amye d'un des moines de la dicte eglise de Chezi), 1424 (Liège, par dons, promesses ons faisoit d'une proidefemme, une femme sourditte et d'une femme sourditte, une proidefemme), 1460 (Dinant, femmes sordittes et diffamees) ds GD VII, 526c (les ex. de 1376, 1424 figurent ds DU CANGE VII, 642a-b, s.v. subtrahere, celui de 1424 découpé différemment).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 54/57 
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     SURDIT     
FEW III dicere
SURDIT, subst. masc.
[GD : sourdit ; FEW III, 69a : dicere]

"Calomnie, méchanceté" : Mesdit, Surdit, Maugréerie... (JACQUES BRUYANT, Voie pauvreté richesse P., 1342, 13). Cis roys ce faus oisel demande Qui avoit contre sa commande Celle aigle d'onneur mise a mort Por langue qui trop griefment mort. Lors la teste dou corps li tire Et le met a mortel martyre : Sa teste, ce sont ses paroles, Nom pas tant seulement frivoles, Mais parlers de detraction Qui met gens a destruction. Celle teste est tost esrachie, Par parole bien affichie A l'onneur dou seurdit briefment. Car bons parlers, dis loiaument, Fait tant que cils n'est plus creüs, Eins est tenus pour recreüs, Faus, mauvais, glassans et traïtes. (MACH., D. Aler., a.1349, 361).

Rem. Ex. d'a.fr. ds GD VII, 526c.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 55/57 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     SUSDIT     
*FEW III dicere
SURDIT, adj.
[*FEW III, 69a : dicere]

"Mentionné ci-dessus, susdit" : Donne moy, Sire, que de vray cuer je te puisse [servir et] loer et ma langue et touz mes os. Dilate ma pensee et hause le regart de mon cuer, par quoy de subite cogitation le mien esperit atieigne toy, perpetuel Prudence. Oste moy, Sire, les liens par les quels je suy constraint par toy, que par toutes les choses surdites je m'aprouche de toy. (GAST. PHÉBUS, Livre oraisons T., c.1380-1383, 45).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 56/57 
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     TONDIT     
FEW XIII-2 tuus FEW III dicere
TONDIT, adj.
[FEW XIII-2, 451b : tuus ; FEW III, 67b : dicere]

[Mot outil destinϩ au lemmatiseur]
 

DMF 2020 - Compléments pour la lemmatisation LGeRM

 Article 57/57 
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     VOTREDIT     
FEW XIV vester FEW III dicere
VOTREDIT, adj.
[FEW XIV, 349b : vester ; FEW III, 67b : dicere]

[Mot outil destinϩ au lemmatiseur]
 

DMF 2020 - Compléments pour la lemmatisation LGeRM

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