C.N.R.S.
 
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 Article 1/34 
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     ACCOL     
FEW II-2 collum
ACCOL, subst. masc.
[FEW II-2, 913b : collum]

"Accolade"

REM. Cf. : Sept choses sont [au mont] qui ne sont a prisier : Cointanche de borgeiz et acost d'usurier, Regart de belle femme, acol de chevalier, Aclin de moigne, soupeir de chinoigne, Et diner d'escolier ; Quer toutes chez VII choses ne valent un denier. (Dits prov. sages M., c.1400-1420, 83).Première attest. de ce mot qui se trouve aussi chez Marot. Seul ex. relevé en m. fr.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Jean-Loup Ringenbach

 Article 2/34 
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     ACCOLAISON     
*FEW II-2 collum
ACCOLAISON, subst. fém.
[*FEW II-2, 914a : collum]

"Embrassement, étreinte" : Des lis de breze et de carbon, Des quels je vous fai mencïon, Estoient ames tourmentees, Et couchiës droit ou moilon (...) Et a cascune ame a bandon Avoit, dont mal furent parees, Un dyäble, dont acolees Furent. C'est povre acoloison. (JEAN DE LE MOTE, Voie d'enfer P., 1340, 81). [Seul ex.]
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Jean-Loup Ringenbach

 Article 3/34 
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     ACCOLÉ     
FEW II-2 collum
ACCOLÉ, adj.
[T-L : acolé ; GD : acolé ; FEW II-2, 913b : collum]

[D'un tissu] "À raies doubles et rapprochées" : ...2 draps loncs de Bruxelles, l'un acolé et l'autre marbré violet, baillés au tailleur du Roy, par sa relacion, rendue dessus, pour faire corsès d'esté à chevaucher, fourrés de cendal, pour mondit seigneur et ceulz de sa compaignie (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 86). ...un marbré et demi acollez de Broisselles, à faire cloches à chevaucher pour les femmes de chambre de madicte dame (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 289).

REM. Cf. K. Zangger, Contrib. à la terminol. des tissus en a. fr., 1945, 16.
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Jean-Loup Ringenbach

 Article 4/34 
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     ACCOLÉE     
FEW II-2 collum
ACCOLEE, subst. fém.
[T-L : acolee ; GD : acolee ; FEW II-2, 913b : collum ; TLF : I, 380b : accolée]

A. -

"Embrassement, étreinte" : Quant le bastart perçut la contesse eschauffee Et de l'amour de lui esprise et alumee, Sur le lit la getta faisant doulce acolee, Et celle en consenti toute sa destinee (Tristan Nant. S., c.1350, 246). Amours, t'as departi la compaignie amee ; Amour, ta grant vertu m'estoit encorporee, Qu'i m'estoit bien avis et soir et matinee, S'entre mes bras eüsse la tres doulce acolee De mon amy Tristan, je feusse respassee. (Tristan Nant. S., c.1350, 428). Or fut la franche dame dedens la mer salee, Ou petit batelet forment desconfortee. De son enffant faisoit moult piteuse acolee (Tristan Nant. S., c.1350, 590). Ge n'ose a Esclarmonde qui est blance que fee, Monstrer samblant d'amour ne faire l' acollee, Ne sa bouce baisier qui tant est coulouree (Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 324). A la venue duquel furent faites grandes accolés et joieuses récepcions de l'un à l'autre. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.4, c.1444-1453, 361). Et concluoit que le dit appel n'estoit recevable et, quoy que soit, que la dite dame avoit trés mal appellé, et demandoit despens en requerant que, oultre le baisier qui avoit esté ainsi prins par emblee et sans acolee, il en eust ung autre, tout entier et de bon cueur. (MART. D'AUV., Arrêts Am. R., c.1460-1466, 79). Or ont ces folz amans le bont Et les dames prins la vollee. C'est le droit loier qu'amans ont, Toute foy y est vïollee. Quelque doulx baisier n'acollee, De chiens, d'oiseaulx, d'armes, d'amours, C'est pure verté devollee, Pour une joye cent doulours. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 63). Col et fourcelle qui est blanche et pollye, Ses mains, ses bras, qui font les acollees, Mesme la langhe, quoy que les biaulx motz dye, Se noble ceur ou chacun estudie Pour le gaignier en faiz ou en penssees, Ce tres beau corps dont dames sont louees, Tout pourira (LA MARCHE, Triumphe dames K.-B., p.1488, 93). Il y a des yeux d'autre façon : Doux yeulx qui tousjours vont et viennent ; Doux yeulx eschauffans le plisson De ceulx qui amoureux deviennent ; Doux yeux qui revont et reviennent ; Doux yeux avançant l'acolée ; Doux yeux qui donnent et retiennent Et sy baillent bont et volée (Amant cord. M., 1490, 66).

 

-

P. métaph.

 

.

[D'un oiseau qui "embrasse" l'air de ses ailes] V. accoler : N'onques ne fist [l'aigle] si grant volée, Ne de l'air si haute acolée (MACH., D. Aler., a.1349, 365).

 

.

[De la mort] : Vierge qui receus l'acollee De la mort quant fus decollee, (...) Soies moy si doulce et si piteuse, Que lorsque Dieu me vouldra prendre, A mon salut veilles entendre (Prières saints R., t.2, c.1400-1500, 330).

 

-

P. méton. "La personne que l'on tient dans ses bras (ici, le dieu Mars, surpris par Phebus dans les bras de Vénus)" : Sy en jettan mainte goulee Quant les chaiennes estendy Sur elle [sur Venus] et sur son accolee Le dieu Phebus en plain midy (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 237).

B. -

"Accolade donnée à un nouveau chevalier, lors de l'adoubement" : ...le duc (...) s'adressa à messire Jehan de Luxembourg (...) lui bailla son espée et va dire : "Beau cousin, en nom de Dieu, je vous requiers chevalerie." Ledit de Luxembourg le prit à très-haut honneur, et luy bailla l'acoullée, disant : "Monseigneur, en nom de Dieu et de monseigneur Saint-George, je vous fait chevalier ; que aussy le puissiez-vous devenir, comme il vous sera bien besoin et à nous tous !" (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 259). Descendit le duc de son hourd en la lice, et Jaques tira son espée, baisa la poignée et la bailla au duc qui le fit chevalier, et ferit si grand cop le duc, en baillant l'accolée, que le cop fut ouy de tous ceulx qui furent presens, ou de la pluspart, et puis remonta en sa place, et le nouveau chevalier se retraïct en son pavillon et furent faictz les crys accoustumez. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 98).

 

Rem. Au cours de cette cérémonie, le nouveau chevalier recevait également un coup donné avec le plat de l'épée sur l'épaule ou la nuque (cf. J. Favier, Dict. de la Fr. médiév., 1993, s.v. adoubement).

 

-

P. iron. "Coup" : Ilz auront chascun vne acollee De baston pour les froter. (Myst. st Martin K., a.1500, 219).
 

DMF 2020 - Synthèse Jean-Loup Ringenbach

 Article 5/34 
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     ACCOLEMENT     
FEW II-2 collum
ACCOLEMENT, subst. masc.
[GDC : acolement ; FEW II-2, 914a : collum ; TLF : I, 380b : accolement]

A. -

"Embrassement, étreinte" : Ainsi doit estre faicte la royne (...) ; et est assise a senestre pour les acolemens de son mari (FERRON, Jeu eschaz mor. C., 1347, 137). Il n'est riens que femme ne ruse, Et se par plaidier ne l'avoit, Par pleurs et larmes l'obtendroit, Par baisiers, par embracemens, Par regars, par acolemens (DESCH., M.M., c.1385-1403, 99). Et Adriana, soy longuement complaignant de ce que Bachus avoit surespousé la fille du roy de Inde, il la rapaisa par accolemens et flateries (PREMIERFAIT, Cas nobles hommes G., 1409, 129). ...appellant sans mot dire trop bien son marchant a ce baiser et accolement (C.N.N., c.1456-1467, 431). Le duc doncques trouva le roy à moins d'une lieue près de la ville, là où la bienveignance et l'accollement des deux faisoient bel à voir, et bel à oyr aussi les mots par lesquels ils s'entre-honorèrent. (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 359).

B. -

Au fig. : Si comme dit monseigneur saint Jheromme : "Qui desire venir a Jhesu Crist ne quiere aucune chose contre ne entre les seculiers mais lui soit sa celle pour parradiz de diverses escriptures, use de ces delices et se esjouisse de ces acollemens." (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 110).

 

-

En partic. [Dans le vocab. mystique] : Ilz les prouffitans aspirent a l'amplexement et acolement, ilz demandent le baisier Jésus-Christ, ilz desirent de le veoir (Traité S. Sacr. B., c.1450-1500, 176). En ce chaste baisement et devot accollement l'âme est toute esmerveillee de ceste amour desrivee ou elle treuve doulceur non pareille. (Disc. amour divine, 1470, 41).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 6/34 
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     ACCOLER     
FEW II-2 collum
ACCOLER, verbe
[T-L : acoler ; GD : acoler ; GDC : acoler ; AND : acoler ; DÉCT : acoler ; FEW II-2, 913 : collum ; TLF : I, 381 : accoler]

I. -

Empl. trans.

A. -

Accoler qqn

 

1.

[Dans une relation amicale, affectueuse]

 

a)

"Mettre ses bras autour du cou de qqn" : Ma suer, ma compaigne loyal, M'amie chiere, acole moy ! (Mir. enf. ress., 1353, 74). Venus qui estoit pres de la Son dous ami chier appella Qu'elle baisoit et acoloit (MACH., C. ami, 1357, 85). Illecques songoie Qu'acolé avoie, Par grant amistié, Celle que j'amoie. (MACH., App., 1377, 647). Par le menton et par la bouche La prant, estraint, acole et baise (DESCH., M.M., c.1385-1403, 123). Dit, avec ce, que sondit ami a couché et dormi sur ledit oreillier, durant le temps que les deux c...ns y furent, deux ou troys nuis ou environ, et nomplus ; et que quant elle vouloit baisier, acoler ou soy esbatre, par aucune avanture, avec sondit ami, elle li ostoit ledit oreillier de dessoubz la teste (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 338). Et quant Alain et ses enfans l'ouyrent, si le coururent acoler et baisier, et plouroyent de joye et de pitié. (ARRAS, c.1392-1393, 59). ...or sans renchiere Tirez vous ça, sur ce point, Et m'acoleres vous point ? (CHR. PIZ., Cent ball. amant dame C., c.1409-1410, 111). ...ie ne suis pas digne estre appele ton filz ne de porter en moy ton ymage. Et lors nostre pere doulz et begnin nous accolera et baisera par sa grace et reformera cest ymage, et puis nous introduira en sa maison et nous fera le grant conuis sur la table de sa bonte. (CIB., p.1451, 205). Je me dementoye, En demandant quant je verroye Jozaphat, mon bon escolier, Priant Dieu que peusse acolier Son corps o moy davant ma fin (DU PRIER, Roy Adv. M., 1455, 649). ...au passer que les dames et damoiselles firent, a toutes toucha la main, acola et baisa, puis monta a cheval (LA SALE, J.S., 1456, 273). ...elle le prend a braz et baise et accole tant doulcement qu'on ne pourroit plus (C.N.N., c.1456-1467, 188). Et, quant le Jouvencel eust prins port, le roy Amydas vint au devant de lui et le acolla et print entre ses bras et lui dist : "Mon filz, mon amy, vous soyez le très bien venu ; je vous offre ma fille, je vous offre mon royaume, qui est petite offre, car je n'y ay plus riens, sinon que Dieu et vous m'y remettez." (BUEIL, II, 1461-1466, 178). ...tous les capitaines Y deschausserent leurs mitaines De fer, de peur de m'affoler, Et si me vindrent acoler (Fr. arch. B., c.1468-1480, 33). Je suis coinde et jolie ; Pour ce amie Doulcement me viendré acouler (Pass. Auv., 1477, 135). Ceulx que j'acolle et tiens en mon escolle Si bien recole et en amour enflamme, Qu'ilz ne m'oublient jusques au rendre l'ame. (Cene dieux, c.1492, 108).

 

-

Accoler qqn de ses deux mains/de ses bras : Treschier ami, loyaux compains, Acolez moi de voz deux mains (Mir. Amis, c.1365, 44). Mais quant de ma demouree, c'est pour neant, car il ne plaist pas au Hault Juge. Et a ce mot [Mélusine] le lieve [Remondin], et l'embrace et l'acole de ses bras, et s'entrebaisent, et orent entre eulx deux si tres grande douleur qu'ilz cheirent eulx deux pasmez sur l'aire de la chambre. (ARRAS, c.1392-1393, 257).

 

-

P. plaisant. [Le suj. désigne un ours et le compl. un chasseur imprudent] : Ceulx de cheval le doivent ferir [l'ours], en gietant, de leurs lances ou espieux et non pas assembler a li ne de l'espee, einsi comme on fet a un sangler, quar il acoleroit et bayseroit non pas trop gracieusement. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 230).

 

b)

[L'accolement concerne une autre partie du corps que le cou] : Enfes qui es sans per, o de doulceur vivier, Eureux fust qui adont accoler et baisier Te peust piés et mains et en toy soulacier, Adont estre avoec toy me fust tresgrant loyer. (Livre Rossignol. N., c.1400-1420, 61). Baiser vous veulx, las, tout atrest, En grant regré, Et en destret, - et voz playes acoler veulx ! (Pass. Auv., 1477, 257).

 

-

En partic. [En signe d'affection, de reconnaissance ou de soumission] Accoler qqn par/parmi les jambes : Atant montat Gaufroit en palais, sy trovat le conte, qui le cognut et sailhit sus et l'acoilhat parmy les jambes. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 21). ...mais non pourtant, ainsi saignant comme il faisoit, il se leva de son lit (...) de la joye que il avoit de estre defferré si se agenoulle devant Cleriadus et l'acolle parmy les jambes (Cleriadus Z., c.1440-1444, 513). Et tantost le conte fit ung peu arrester sa bataille et marcha au devant d'eulx. Ilz n'estoient pas loing, et tantost les rencontra. Lors le saluèrent et le vindrent accoller par les jambes ; et parla le viel cappitaine de Crathor et dit ces motz : "Monseigneur, vous soyez le très bien venu. Je prie à Dieu et à Nostre-Dame de Bonne-Grace qu'il vous vueille remunerer la paine que vous avez prise..." (BUEIL, I, 1461-1466, 191).

 

c)

"Avoir une relation sexuelle avec qqn" : ...pour un pouvre coup que j'ay accolée ma femme, elle m'a fait ung enfant. (C.N.N., c.1456-1467, 200). Monsieur, de Colin je me deulx, Qui a ma fille viollée, Puys dict qui ne l'a acollée, Combien qui luy ayt sur bon gage Promys sa foy en mariage. (Mère Ofic. T., c.1500, 100).

 

d)

[Dans le vocab. mystique] : Dieu a les bras ouvers pour t'acoler, Prest d'oublier ta vie pecheresse (CH. D'ORLÉANS, Compl. C., 1433-p.1451, 260). Il [Jésus] me [l'âme] accolloit si souevement et embrassoit si cerreement par fervente dilation que jamais ne cuydasse que mort ou creature quelconque (...) peust de nous faire separation. (Disc. amour divine, 1470, fº 52).

 

e)

[Dans un cont. métaph.]

 

-

[D'une chose abstr. qui "embrasse" qqn] : Amours ce vouloir me presente, (...) Qui par espoir me fait certain D'estre de bon eür prochain, Qui tant m'esjoït en tous lieux Que dedens moy, de mieux en mieux, Loial vouloir atache et cole, Qui mon cuer embrasse et acole (Cent ball. R., c.1388-1396, 102). Et n'a point esté vu en ce royaume homme pareil à luy, ne si accollé de fortune, depuis deux cens ans (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 180). RENOMMEE. Hector qui si bel renom a Ne m'appella, je l'appellay, Cathon de qui tant on parla, Qui de venin passa par la, Ne m'acolla, je l'accollay, Il reculla, je l'acullay, Si que je le prins a ma chasse (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 194).

 

-

[D'une pers. qui "embrasse" une chose abstr.] : Cy gist le picq qui roches trespercha, L'air esclarcy, les fleuves estancha, Pierres fendyt, le terre fist crouller, Puis au meilleu d'autruy champ tresbucha, Par trop voloir haultain bruit accoller. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 234). Aymez celluy Qui est reffuy Des desolez, Et en cestuy, Quant vient l'anuy, Vous consolez. Vices foulez, Puis accolez Les vertus pour l'amour de luy (ALECIS, Blas. faulses am. P.P., a.1486, 243).

 

-

[D'un oiseau qui "embrasse" l'air de ses ailes] : Einsi comme je le pensay, Je le [l'épervier] vi venir avolant Et de ses eles acolant L'air de quoy il se conduisoit, Esbanioit et deduisoit (MACH., D. Aler., a.1349, 270). De ses eles l'air acolant S'en va li corbiaus en volent (MACH., Voir, 1364, 7926).

 

2.

[Dans une relation hostile]

 

a)

"Saisir, agripper" : Et le chien court sus Macquars et l'acoulle a ses II poulte(i)z ["pattes"]. Et Macquart l'embrasse, sy sont pris a luither, car le chien luite ainsy que ce fust ung homme. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 133).

 

b)

Arg. "Prendre au cou, pendre" : A Parouart la grant mathegaudie Où accollez sont duppez et noirciz Et par les anges suivans la paillardie Sont greffiz et prins cinq ou six (VILLON, Ball. jarg. T., c.1455-1460, 323). Joncheurs jonchans en joncherie, Rebignez bien où joncherez Qu'Ostac n'embroue vostre arerie Où accollés sont voz ainsnez. Poussez de la quille et brouez Car tost serïez rouppïeux. Eschec qu'acollez ne soiés Par la poë du marïeux. (VILLON, Ball. jarg. T., c.1455-1460, 335).

 

c)

"Frapper sur la nuque" : ...ung noble chevalier espaignart (...) s'approcha du duc et lui monstra en ung papier la figure et samblance d'ung grant engin hault et eslevé, appellé une grue, lequel il voloit composer en intention de le roler jusques aux murs, de parler à ceulx de Nuysse barbe à barbe et de les accoler du trenchant de leurs espées. (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 45). Dieu a a soy son droit collé, Et j'ay par darriere acollé Son ennemy en chaude colle. (DU PRIER, Songe past. D.-M., c.1477-1508, 114).

 

3.

Accoler qqn de qqc. "Garnir de qqc. le cou de qqn [ici, le compl. désigne un cheval que l'on protège du froid au moyen d'une couverture]" : Plus frois que glace Sont mes chevaulx de tant jocquier, On ooroit bien les dens clacquier, C'est de trop tirer au coller. Il le mes [l. les me ?] convient acoller D'une flassarde ["couverture"] sus leurs dos Et les pourmener au rados, Qu'ilz ne deviengnent morfondus. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 329).

B. -

Accoler qqc.

 

1.

"Saisir, prendre, agripper" : ...Fille, or acole Celle eschiele, et devant iray Et bien et bel te conduiray. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 73). Lors acolle mon oreillier et crie : "Mercy, Amours, faictes moy si eureux Qu'avenir puist mon penser en ma vie, Pour alegier mes griefs maulx doloreux !..." (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 29). Lequel Blanchet acola l'arbre, et ledit des Houllectes, qui avoit mis la main a ladicte eschielle, la commença a hocqueter et de fait la bouta jus telement que ledit Blanchet, qui avoit paour, en tenant tousjours ledit arbre embrassé, chey (...) a terre. (Chancell. Henri VI, L., t.2, 1428, 104). Si monta jusquez au galathas de sa tour, puis print une eschielle qu'il leva vers une fenestre qui faisoit voye au plommel qui boutoit hors au dessus du comble, puis monte en haut tant qu'il se met hors par dessus la couverture. Alors il acole la flesche du pommel de l'un de ses bras et de l'autre il tire l'eschelle amont et la jecta enmy les fossez d'en bas (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 297).

 

2.

"Joindre, rapprocher, regrouper [deux ou plusieurs éléments]" : De deux autres petites maisons ensuivans, plus prochaines de la porte Saint Denis, neant de ces trois parties accolées [les trois articles d'un compte], pour ce que icelles maisons sont de nulle valeur et n'y a point de demourance (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1440-1441, 195). Il appert de ses trois parties acolées ensemble par le papier de l'Argenterie content baillé et receu par ledit de Varie. (Doc. 1457 In : Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 596). Le cinquiesme [cheval] estoit couvert de pourpre en velours, à une bordure esdentée de drap d'argent, et sur ledit pourpre avoit brodure de deux EE accollez ensemble. (LA MARCHE, Mém., III, c.1470, 172).

 

3.

"Attacher, fixer" : ...a ycelly pour avoir regarni la serrure dud. premier huys de ladicte prison et pour deux cramppons qui acollent ladicte serrure (Comptes Archev. Rouen J., 1405-1406, 59).

 

-

En partic. "Attacher [une plante] à un support, échalasser" : Donc, et comme les labourans en espines ont matières odieuses et poignantes, ceux par contraire qui accolent les rosiers et empoignent les roses odorantes, ont délectation en leur labeur, qui les console. (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 20).

 

4.

[Un escu, une targe] "Le suspendre à son cou, avant un combat" : Enchois car on eüst nulle tente levee Commencha li debas a chelle matinee. Li .V. frere paien i mainent grande huee ; Il keurent par acort ; chascuns tenoit l'espee, Et une forte targe a son col acolee. (Bât. Bouillon C., c.1350, 54). Il entoise l'espee et l'escu acola Et fiert ung trahiteur qui fort l'estrivia (Renaut Mont. B.L. V., c.1350-1400, 68). Melencolie adonc se boute Devant et dit qu'asemblera A li et que ja n'en fuira, Si a acolé son escu, Qui n'estoit pas a or moulu, Et sur main gete une archegaie. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 252). Et adonc Gualien son hëaulme lacha. Et puis aprés tantost sur son cheval monta, Droit pardevant son pis son escu acola, La lance mist sur faultre, bien et fort l'empoigna. (Galien D.B., c.1400-1500, 72).

 

Rem. Cf. Ph. Contamine, Guerre, État et société à la fin du Moy. Âge, 1972, 16 : «L'écu était en effet suspendu au cou par des courroies qu'on bouclait avant le combat, ce qui, de la sorte, libérait les deux bras».

II. -

Empl. pronom. réciproque. "S'embrasser l'un l'autre, se passer mutuellement les bras autour du cou" : Voz deux filz mie ne s'afolent ; Ains s'entrebaisent et acolent (Mir. Amis, c.1365, 65). Et la dame ne dist mot, ains est allee apoier sur ly en le regardant si amoureusement que il print ardement en soy et l'estraint si que ilz cheurent tous deux sur le lit, et s'entrebaiserent et s'accollerent a leur voulenté sans contredit. (Chev. papegau H., c.1400-1500, 29). Lors qui verra fouyr de toutes pars Toutes noz gens, murtriers, larrons, pillars, Et tous les bons faire les feux de joye, Et tout partout trestous crier monjoye, Et drecer tables par my ces carrefours, Aporter vin, rostz et patez de fours, Acollant l'ung l'autre par bonne amour, Chanter, dancer, criant jusques au jour : "Nous avons paix ! Dieu en soit loué !" (NESSON, Lay guerre P.D., c.1424-1429, 64). ...les Franchois séoient par compaignies divisées, chascun auprès de sa banière, en atendans la venue des Anglois et en eulx repaisans, et aussi des haynnes que les ungs avoient aux aultres se pardonnèrent. Les aucuns s'entrebaisoient et accolloient par paix faisant, que pitié estoit à les veoir. (LEFÈVRE ST-RÉMY, Chron. M., t.1, c.1462-1468, 249). A ce pourpoz racompte monseigneur saint Ambroise, ou tiers chappittre du livre De Virginité, d'une mere et de ses filles, lesquelles, affin qu'elles ne venissent entre les mains tyrannicques de ceulx qui violer les vouloient, s'embracherent et accollerent et, comme s'elles eussent voulu aller a la dansse, se jettoient ou milieu d'un fleuve et amerent ainsi mieulx morir vierges et chastes que de vivre a deshonneur et ribauldes. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 203).

 

Rem. V. entr'accoler.

III. -

Inf. subst. "Embrassement, étreinte" : [J]e voy fame dancier en place, [K]aroler, rire, faire feste ; [F]uïr la dois comme tempeste. [A]inssi le fist saint Nicholas. Robin, Marot mal acolas ; Enlacier est son acoler ; Trop nous empeche ou ciel voler. (Propr. choses Rosarius Z.S., c.1330, 135). "Et pour ce," dist Amours, "y venra il plus voulentiers ; car il a senti la doulceur du baisier et de l'acoller, sy sera en vostre prison si fort que il n'est rien hu monde que vous luy commandiez a faire, qu'il ne face pour vous." (Chev. papegau H., c.1400-1500, 34).
 

DMF 2020 - Synthèse Jean-Loup Ringenbach

 Article 7/34 
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     ACCOLERIE     
FEW II-2 collum
ACCOLERIE, subst. fém.
[GD : acolerie ; FEW II-2, 914a : collum]

"Embrassement, étreinte"

 

-

Au fig. "Attachement, adhésion" : Et qu'est ore voler de nuit ? C'est de pechié fuïr deduit. Ceste nuit transvola Marie. Grain ne pecha toute sa vie. Tu la nuit de pechié transvoles Ne en ton cuer point ne l'acoles ! C'est une male acolerie. (Best. lap. Rosarius S., c.1330, 61). Je vous pri, pucele Marie, De toute fole acolerie Garder veulliez mon cors et m'ame Et de tout nuisable diffame. (Best. lap. Rosarius S., c.1330, 62).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Jean-Loup Ringenbach

 Article 8/34 
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     COL     
FEW II-2 collum
COL, subst. masc.
[T-L : col ; GDC : col1 ; FEW II-2, 917a : collum ; TLF : V, 1015a : col]

A. -

"Cou" v. cou

B. -

P. anal. "Partie rétrécie d'une chose"

 

1.

En partic. "Partie étroite et allongée d'une bouteille, d'une fiole" : Pour ce voit on aussi en la fiole de voirre qui a long col, ou il n'a riens fors l'air, une merveille avenir assez grande (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 222).

 

2.

MÉD. "Partie rétrécie d'un organe"

 

-

Col de la matrice. "Vagin" : ...dedans le col de la matrice ou le con (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.2, chap.7). Et en une femme en lieu de la verge se fait le col de la matrice (PREVOST, Cir. Guill. Salicet, 1492, IV, 4).

 

-

Col de la vessie. "Col de la vessie" : Or venons a la cure. Se la pierre est ou col de la vecie (GORDON, Prat., c.1450-1500, VI, 12). ...a cause de l'interposition de la matrice entre le col de la vessie et le cul (PREVOST, Cir. Guill. Salicet, 1492, I, 47).

 

3.

CONSTR. Col du pilier. "Partie supérieure et étroite du pilier" : ...avecques ce fault repenre le cou du piller par dessoubz qui est soubz le bort de la riviere et refaire le piet droit de l'arche de celuy costé du piller tout de mortier, de caulx et de sablon [d'un moulin] (Industr. Paris F., 1393,,, 346).
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

 Article 9/34 
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     COLÉE     
FEW II-2 collum
COLEE, subst. fém.
[T-L : colee ; GD : colee ; AND : colee ; DÉCT : colee ; FEW II-2, 912a : collum]

A. -

"Coup donné sur le cou, sur la nuque, sur l'épaule ; p. ext. coup" : La fu le conte de Genoive, Qui pour colée qu'il reçoive, Pour grevance ne pour labour, Pour froidure ne pour chalour, De l'estour ne se partira, Ne le bon roy ne guerpira. (MACH., P. Alex., p.1369, 69). Lors donna au roy tel colée, D'une fort lance bien ferrée, Qu'il le fist reculer IIJ. pas. Li roy li dist : "Tu ne scez pas Encor comment m'espée taille, Mais briefment le saras, sans faille." (MACH., P. Alex., p.1369, 71). Mais la nuit, qui fu noire et bleue, Les fist par force departir Et retourner. Là departir Maintes colées veïssiez, Et maint mort, se vous y fussiez. Là ot mervilleuse meslée, Là ot feru maint cop d'espée ; Là ot grant hui et grant debat. (MACH., P. Alex., p.1369, 167). ...en l'eure trestouz mourrez. Tien, tu aras ceste colée. Et toy, di, taille bien m'espée ? (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 24). ...un an a ou environ, Estienne Giraudeau se print au corps de Mery Roy, clerc, de l'aage de XVI. ans ou environ, filz du dit exposant, et le frappa en lui donnant coups et collées, pour laquelle bateure ledit Giraudeau fu mis en procès par devant l'official de Maillezois, et finalement parties oyes sur ce, ledit Giraudeau fu declairié excommunié (Doc. Poitou G., t.5, 1385, 250). Mainte collee, qui pesa, En donna puis plus fel que loups (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 95). ...en icelle eschauffeture et conflict ilz leur donnerent aucuns cops et colées, telement que lors mort s'en ensuy en leurs personnes. (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1424, 170). Si ung coustumier desment ung gentil homme, le gentil homme lui peut donner une collée du poing et non plus sans en courre en amende. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.2, 1437, 496). Or parle SAINT PERRE es Juifz. Seigneurs, que voulés a mon maistre ? Qui vous fait a luy la main mectre ? Certes, je pourte une espee De quoy donray telle colee, A ce ribaulx fandray la teste : Ne l'en gardera ne clers ne preste ! Cil couz ly donray en l'oraille Qu'onque ne receuz la paraille. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 82). ...lequel suppliant s'enfouyt et osta d'illec le plus tost qu'il peut, sans aucunement frapper ne bailler aucuns coups ne collies à icellui feu Le Bascle (Doc. Poitou G., t.12, 1481, 428). Tent le col, chevalier Rommain, Ne te fain, Affin d'avoir mieulx la collee ; Je ne te fierray pas en vain. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 242). Regardez par la maistresse veine Me frappa si tresgrand collee Que vne vache en fust affollee (Myst. st Martin K., a.1500, 327).

B. -

En partic. [Dans la cérémonie de l'adoubement] "Coup d'épée donné sur le cou, sur l'épaule du nouveau chevalier" : Lors ot le roy grant joye, et se dreca en son seant, et print l'espee par la poingnie que Uriiens lui tendoit et lui donna la collee en disant : Ou nom de Dieu, chevalier soiez, qui vous ottroit amendement. Et puis lui baille l'espee. (ARRAS, c.1392-1393, 119). Lors le prince ou aucum aultre seigneur chevalier luy [au nouveau chevalier] donne la collee et lui chainst l'espee doree (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 234). Nous te donnons la seigneurie Du hault don de chevalerie Par ceste presente coulée Que tu reçois de nostre espée. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 58). Si haulça alors l'espee, dont il fery Salhadin grand cop sur le col. Et luy dist de rechief : "Va ! Dieux te face preudomme !" "Que segniffie ceste collee, Huon, beau sire", fet lors Salhadin, "quant vous le m'avés donnee si grande ?" "C'est fet, ce respondi Huon, ad ce qu'il souviengne de l'ordre qu'on reçoipt, quant quelque temptacion sourvient" (Saladin C., c.1465-1468, 76). Ilz furent armés de toutes pieces jucques au heaume et deux des plus belles filles de l'oustel leurs chausserent a chacun leurs esperons. Et aprés cela fait, le duc les fist touz chevaliers et leur saignit leur espees et leur donna la collee et puis les baisa en la bouche, ainssi que acoustumé estoit en yceluy temps. (Charles de Hongrie C., c.1495-1498, 20). EMPEREUR. Or, mon enffant, pour la chose parfaire Ne plus ne moins qu'en ceste ordre convient, Vous promectez de jamais ne meffaire Encontre moy, durant le temps qui vient ; Si, se pendent, quelque chose m'avient, Vostre prouesse ne me sera celee Et de l'espee, tandis qu'il m'en souvient, Je vous donray devant tous la colee. (LA VIGNE, S.M., 1496, 173).

 

-

P. iron. [Lors d'une décapitation] : Estens le col, besse la teste (...) Tien : chevalier soies en gaigne ; De moy as eu la colée. Je vueil en sauf mettre m'espée. (Mir. st Val., c.1367, 168).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 10/34 
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     COLLAINNE     
FEW II-2 collum
COLLAINNE, subst. fém.
[GD : collainne ; FEW II-2, 912a : collum]

"Pièce de harnais fixée au cou du cheval" : Guillaume de Jumeaulx, pour LII brides à abreuver les chevaulx de l'Escuirie la Royne, (...) LII chevestres, (...) LII collainnes, (...) deux douzainnes d'entraves, (...) XLVIII sangles à chevauchier, (...) LII seursangles (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1401, 170).
 

DMF 2020 - Synthèse Edmonde Papin

 Article 11/34 
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     COLLATINE     
*FEW II-2 collum
COLLATINE, subst. fém.
[*FEW II-2, 916b : collum (?)]

"Pourpoint sans manches" (?) : ...ung genissaire [...] venoit avecquez ung bissac avecques sa cimeterre et sa collatine frapper le boys du pont de la porte Sainct Athanaze (Deables Enfer V.V., 1480, 206).

REM. "Collatine ou tollatine : mot non attesté sous cette forme. Il pourrait s'agir d'une collainne (ornement du cou) ou, plus vraisemblablement, d'un colletin (pourpoint sans manches fait en peau de buffle)." Éd. note 157.
 

DMF 2020 - Compléments 2017 Hiltrud Gerner

 Article 12/34 
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     COLLÉ     
*FEW II-2 collum
COLLÉ, adj.
[GD : coler1 ; *FEW II-2, 912b : collum]

HÉRALD. Collé d'argent. "Dont le cou est coloré de la couleur de l'argent" : Et premiers le conte de Bearn, qui portoit d'or a deux vaichez de gueulles, cornes d'azur et collees et campanees d'argent (LA SALE, J.S., 1456, 193).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Demarolle

 Article 13/34 
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     COLLET     
FEW II-2 collum
COLLET, subst. masc.
[T-L : colet ; GD : colet ; GDC : colet ; AND : colet ; FEW II-2, 911b, 915b, 916a : collum ; TLF : V, 1046a : collet]

I. -

Dimin. de cou

A. -

Au propre "Cou" : ...lonc collet gresle comme une grue (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 244).

B. -

P. méton.

 

1.

"Fourrure provenant du cou de l'animal" : Que ilz ne merlent (...), vendent (...), quelque ouvrage de leur dit mestier ou il ait autre sorte que celle dont le penne et fourrure sera (...), sans entremerler ne mettre dos aveuc ventres, collés ou autres (Hist. industr. commerce F., 1428, 221). À esté vendu et délivré à Jehan Jalot, d'Angiers, comme au plus offrant et derrenier enchérisseur trois manteaulx de coletz de martres de païs (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 32).

 

2.

"Pièce d'orfèvrerie qui entoure le cou, collier" : ...ung grant colet d'or, fait à larmes, garny de trois dyamans, trois rubis et de six perles (Comptes Lille L., t.2, a.1467, 112).

 

3.

CHASSE "Piège, noeud coulant enserrant le cou de l'animal"

 

-

Corde à collet : ...deulx hommes (...) qui tendoient devant les terriers de la garranne de son père et de Françoise Rabourné, sa cousine, qui a partie en ladicte garenne, c'est assavoir dix poches à congnins qui jà estoient tendues, et vingt cordes à colet qu'ilz vouloient tendre, pour prendre et desrober de nuyt les congnins de ladite garenne. (Doc. Poitou G., t.11, 1468, 110).

 

-

P. compar. : Elle le prent par le colet. Mais c'est trop grant merencolie, Quant Colette Colet colie. Car ses .IJ. bras à son col lie Par le dous samblant de colet. (MACH., L. dames, 1377, 211).

 

4.

"Coup donné sur le cou, sur la nuque, sur l'épaule ; p. ext. coup" (synon. colee) : Et tu auras sou ton cervel. Or tien ce collet, malestreu ! (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 181).

C. -

P. anal.

 

1.

"Partie étroite d'un récipient" : ...ung pot de voire, de couleur vert, garny d'or, de vint deux perles branlans à l'entour du colet (Comptes Lille L., t.2, a.1500, 432).

 

2.

[Pièce d'un moulin] : S'ensuit l'ouvraige fait à l'oost molin et audit west molin : Audit Gille Le Muelenare, pour avoir fait faire un nouvel rijn et un nouvel colet de fer, et le grant et petit fer racheré et remis à point, 12 solz gros (Comptes Etat bourg. M.F., t.3, 1418-1420, 650).

II. -

[Pièce d'habillement ou de parement entourant le cou]

A. -

"Partie du vêtement qui entoure le cou ou qui protège le col" : ...12 aunes de fine toille de Morigny (...) pour lier colès et amigaux de ladicte taillerie (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 93). ...et lui cheut, remonta lesdiz degrez, vint à elle qui parle, print icelle par le colet de la robe, le tira aval lesdiz degrez tant que elle qui parle et lui cheurent tout au plus bas desdiz degrez (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 509). ...car ne souffrist que homme de sa courtt, tant fust noble ou poissant, portast trop cours habiz, ne trop oultrageuses pollaines, ne femmes cousues en leurs robes trop estraintes, ne trop grans coulez (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 82). ...une robe longue à grans manches ouvertes pour mondit seigneur faicte à douze girons, colet et assiz, boutonnee devant, fourree de fin gris à dix tires, et une robe à mi jambes à grans manches closes decopees, dessoulz fourree du mesme gris, et deux grans chapperons doubles (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 78). Je congnois tout fors que moy mesmes. Je congnois pourpoint au colet, Je congnois le moyne a la gonne (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 54). ...ung paulme et demy de satin noir, pour faire des colletz à deux pourpoints (Comptes roi René A., t.2, 1479, 132). Et portent sur leurs bas collez Une chaine de beau letton. (Gaut. Mart. A., c.1480-1500, 180). ...habillé d'un grant manteau de fine escarlate (...) a grant collet renversé aussi fourré d'ermines (LA VIGNE, V.N., p.1495, 266). Et, affin qu'on ne vist point ledit collet descousu, luy atacha la cornete de son chaperon de dueil à deux espingles. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 353).

 

-

Collet renversé/rebrassé collet. "Col pourvu d'un large revers, généralement garni de fourrure" : ...la sepmaine devant l'Ascencion, fut crié parmy Paris que les ribauldes ne porteroient plus de sainctures d'argent, ne coletz renversez, ne pennes de gris en leurs robbes ne de menu ver (Journal bourgeois Paris T., 1446, 382). Je congnois que pouvres et riches, Sagez et folz, prestres et laiz, Nobles, villains, larges et chiches, Petiz et grans, et beaulx et laitz, Dames a rebrassés colletz, De quelconque condicïon, Portans atours et bourreletz, Mort saisit sans excepcïon. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 42).

 

-

Prendre, saisir, tenir qqn au collet/par le collet. "Prendre qqn par le haut de son vêtement, avec violence (au propre ou au fig.), pour l'arrêter" : Quant Colette Colet colie, Elle le prent par le colet. Mais c'est trop grant merencolie, Quant Colette Colet colie. (MACH., L. dames, 1377, 211). [Le coeur de Villon :] Que penses tu ? - Estre homme de valeur. - Tu as trente ans ! - C'est l'aage d'ung mulet. - Est ce enfance ? - Nennil. - C'est donc foleur Qui te saisist. - Par ou ? Par le collet ? - Riens ne congnois. - Si faiz. - Quoy ? - Mousche en lait : L'ung est blanc, l'autre noire, c'est distance. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 70). ...je vous meneray jusques au pié de la tour, ce me semble, sans ce que on ne vous voye. Et, se nous avons une fois gaingné le pié de la tour, la place est nostre. Et vous diray comment il est vray que le guet ne voit point le triangle et regarde par une fenestre de l'autre costé. Si les pourrons tenir au collet avant qu'ilz nous apperchoyvent (BUEIL, I, 1461-1466, 79). TESTE. Par le collet de son pourpoint Je le prendray per ou non per. (Sots triumph., c.1475, 40).

 

.

Mettre la main au collet. "Saisir, arrêter qqn" : Ledit messire Loys confesse qu'il rescripvist au duc de Bourgoigne qu'il ne se doutast point de lui et qu'il trouveroit bien fachon de prendre le roy et lui mettre la main au collet et puis, qu'on le feroit morir (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 137).

B. -

En partic. "Accessoire du vêtement liturgique qui se porte sur les épaules" (synon. collerette) : Item, tunicque, dalmatique de satanin blanc pour prélat, orfroisiez d'or traict avec estolle et fanon sur champ d'or lozengé de perles blanches et yndes, et des armes de Charlemaigne, de Navarre et de Bar, avec l'aulbe parée, sur champ d'or à ymages par dessoubz et en la poictrine, et orfroisié le colet ; et est l'amict d'un parement d'ymages d'appostres, d'or traict ; et sont les cendalles et la couverture de chayère de drap d'or pareil ; et est la couverture, bordée de veluiau eschicqueté. (Invent. mobilier Ch. V, L., 1379-1391, 134-135).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin / Pierre Cromer

 Article 14/34 
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     COLLETIER     
*FEW II-2 collum
COLLETIER, subst. masc.
[GD : colletier ; *FEW II-2, 916b : collum]

"Fabricant de collets" : La buschette cheue estoit et jettée des Gantois sus les quatre mestiers de Bruges, colletiers, vieswariers, bouchiers et poissonniers, à tous occire sans nul deport quanques on en trouveroit. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 233).

REM. Nom propre ds Comptes Paris V.L.D., t.1, 1456-1457, 934.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 15/34 
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     COLLETTE1          COLLETTE2     
*FEW II-2 collum
COLLETTE, subst. fém.
[GD : collete ; *FEW II-2, 911a : collum]

"Ornement mis sur le cou du cheval ?" : ...son cheval couvert de colletes de soye tout semé de violettes (LA MARCHE, Mém., IV, Pièces annexées, p.1468, 127).

REM. Collet peut désigner le cou d'un animal.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 16/34 
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     COLLIER1          COLLIER2     
FEW II-1 collum
COLLIER, subst. masc.
[GD : colier1 ; FEW II-1, 912b : collum]

"Porte-faix" : As fenestres s'acoute, devant lui regarda. Atant est un collier qui a lui s'amonstra En guise de paumier (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 435).

REM. Ex. d'a. fr. et doc. 1423 (coliers) ds GD II, 181c-182a.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 17/34 
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     COLOYER     
FEW II-2 collum
COLOYER, verbe
[T-L : coloiier ; GD : coloier ; AND : coleier ; FEW II-2, 912b : collum]

I. -

Empl. trans. "Prendre par le cou, embrasser" : Elle le prent par le colet. Mais c'est trop grant merencolie, Quant Colette Colet colie. Car ses .IJ. bras à son col lie Par le dous samblant de colet. (MACH., L. dames, 1377, 211).

II. -

Empl. intrans.

A. -

Au propre "Effectuer un mouvement de la tête (élever la tête, tourner la tête, en partic. pour trouver qqc., pour atteindre qqc., pour scruter qqc. ...)" : Quant m'ot ce dit, a colier [l. colïer] Commencai encor et muser, A regarder ou le mains dru De la haye et le mains pointu Estoit (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 219). Avoir ne puis trop grant merencolie Des ris que font au jourd'ui mainte gent ; L'un rit des yeux et en riant colie Et l'autre rit qui ne passe le dent (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 14). Vers la dame maintes fois collia, Et tant de tours pour s'amour tournia Qu'en fin lui dist qu'il l'aimoit tendrement. (Percef. lyr. L., c.1450 [c.1340], 74).

 

-

[D'un oiseau] : Tant com l'oisel va coliant [l. colïant] Et ca et la le col tournant, Souvent avient qu'au las est pris (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 219). Et par fierte le col estent, Le sourcil lieve et le menton En faisant roe de paon, Des espaules espauliant Et de mon col vois coliant [l. colïant], Toutes mes jointes jontoier Et tous mes ners fas cointoier. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 237). Aprés, quant li paons est en se reue mis, Et il est estendus por estre plus jolis, En coloiant resgarde haut et bas par avis (BRIS., Restor paon D., a.1338, 96). Et il, li trés dous savoureus Espriviers, gens et amoureus, Prist entour li a colier, Et je a merencolier, Pensant qu'il estoit familleus ; Car il n'estoit pas sommilleus De querir se trouver peüst Oysel dont il se repeüst. (MACH., D. Aler., a.1349, 271). Mais li oiseaux qui tent a la riviere De legier i collie. (Percef. lyr. L., c.1450 [c.1340], 73).

B. -

Au fig.

 

1.

"Réfléchir, ruminer, être pensif, soucieux, se tourmenter" : Quant il ot merencolié, Pensé, musé et colié, Tant qu'il ne savoit mais que dire, Tantost fist une lettre escrire. Moult bien la seela et ploia, Et au gentil roy l'envoia. (MACH., P. Alex., p.1369, 228).

 

-

Sans plus coloyer. "Sans réfléchir davantage, sans hésiter" : Or fai dont tost, et si le monde, Et respont sans plus coliier (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 53).

 

2.

Coloyer à qqc.

 

a)

"Réfléchir à qqc., s'appliquer à qqc." : A ceste merancolie Colie mon coer toutdis. (FROISS., Ball. B., c.1362-1377, 17). Trop ne se poet jones homs joliier, Puis que Nature a ce faire l'ordonne, Car il ne voelt qu'aler et coliier. (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 86). Ensi en merencoliant Et a mon songe coliant, L'escrisi quant je fui levés En le fourme que vous le ves (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 148). Si com on nous list en l'escole, En l'omme a sanc et fleugme et cole, Et si y a melancolie. A ce ma pensee colie Que je les puisse deviser Et aus elemens aviser ; La cole avec le feu se assamble, De chaut et de secq le ressamble ; Le sanc a l'air fait union... (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 37). Advise bien, pense et colie Aux responces qui sont données Par nous des choses proposées Contre raison par Repertoire (DESCH., M.M., c.1385-1403, 338).

 

-

Coloyer comment : Si prins a merencolier, A penser et a colier Comment maintenir me porroie, Quar personne ne congnoissoie En lieu ou elle demouroit. (MACH., Voir, 1364, 86). Moult desiroie le retour Vers ma dame au plaisant atour, Si ne faisoie qu'espier, Penser, muser et colier Comment par gré me departisse, Par coi tost ma dame veÿsse. (MACH., Voir, 1364, 326).

 

-

Coloyer que. "Guetter que" : Quant elle ot pris congié du repairier s'avoie A sa dame Baudas qui atent et coloie Que elle revenist par quoi novele [s] oie. (BRIS., Restor paon D., a.1338, 81).

 

b)

"S'adonner à qqc." : A ceste merancolie Colie mon coer toutdis. (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 74). Et quant li preus Melyador, Qui n'est mies trop bien encor Resvilliés, mais il se resveille, Entent ceste grande merveille, Si se taist et .I. peu colie A trop grande merancolie ; Je le vous dirai maintenant. Droit la li revint au devant Une pensee de quoi ja Ses propres varlès l'avisa, De quoi adont il ne fist conte ; Mais maintenant scet bien que monte Ceste pensee vraiement, Jalousie, qui ardanment Li est entrée ou corage. (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 234).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin / Pierre Cromer

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     COU     
FEW II-2 collum
COL, subst. masc.
[T-L : col ; GDC : col1 ; AND : col ; DÉCT : col ; FEW II-2, 911 : collum]

A. -

Au propre

 

1.

"Partie du corps reliant la tête au tronc, cou" : ...Son menton, sa gorge polie, Son col plus blanc que noif negie... (MACH., C. ami, 1357, 77). ...vienent les maladies qui s'ensuivent : parithimie, impulsions des spondilles du col, asmate (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 70). Item, aucun pourroit demander : quant les elemens estoient ainsi meuz sans ordre, estoit ce possible que il se peussent telement estre meslés par leurs mouvemens que il feissent corps mixtes comme sont char et os et teles choses ? Si comme Empedocles disoit que par amisté qui mouvoit les elemens estoient faites et engendrees moult de testes sans couls. (ORESME, C.M., c.1377, 604). La ot et d'estoc et de taille Fait et lancié mains divers coups Sur bras, sur testes et sur coulz. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 240). Il avoit tout le col escorché et les oreilles detrenchées. (C.N.N., c.1456-1467, 437). Alors messire Anguerrant le bracelet osta, et osté qu'il fut tout ce jour par un tresbel cordon d'or et de soye a son col le porta, et puis le matin lui rendit. (LA SALE, J.S., 1456, 109). Fist ou Capitol de Romme les ymages de toutes les provinces, qui se mouvoient et frappoient sur leurs tintinabuz qu'ils avoient au col, si tost que quelque rumeur ou division venoit en la province (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 71 r°). Cestui, entre autres, fist l'election du jour que le roy alla à la chasse, où il trouva le grant cerf, qui avoit le cercle de cuyvre doré ou col, ouquel cercle estoit escript en lectres latines : "Hoc me Cesar donavit". (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 144 r°).

 

-

[À propos d'un animal] : L'espee glissa et vint descendre sur le col du destrier et lui entra si avant qu'il lui trencha les deux maistres nerfs qui soustenoient la teste du cheval. (ARRAS, c.1392-1393, 137). La chose qui plus tost avance ung esprevier, c'est ce que en la saison qu'il doit muer l'en le paisse de deux jours en deux jours des glandes du col de mouton. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 163). Et aucunefoiz les masles [du canard sauvage] ont au travers du col, endroit le hasterel, une tache blanche, et sont tous d'un plumage, et ont la plume de dessus la teste tresondoyant. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 228). .IIII. deniers d'or en 1 bourse pendue au coul d'ung levrier blanc. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 23). ...si ont la trouvé une moult belle beste qui estoit bien aussi grande comme ung toriaux, et avoit le col soutil comme ung dragon (Chev. papegau H., c.1400-1500, 64). ...et puis prennés les colz et les cuisses desdictes escrevisses grosses (...) et desdictz colz ostés les boyaulx qui y sont... (CHIQUART, Cuis. S., 1420, 191). Le coul au cerf feist escorcher (BRÉZÉ, Chasse T., c.1481-1490, 44). La bonne forme du faulcon est : teste ronde et plaine sur le hault, bec gros et court, col long, poitrine large (TARDIF, Art faulconn., 1492. In : Chrestom. R., 234).

 

-

[En compar.] Col de grue : Et pour ce, un qui estoit de la cité de Epyre, un humëeur de brouéz et lechëeur, prioit as dieux et soushaidoit que il eüst la gorge plus longue que le col d'une grue. (ORESME, E.A., c.1370, 222). Or vous baissez en malle estraine, Vous avez icy trop presché, En present serez despesché. Tendez long col comme une grue. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 283).

 

2.

En partic.

 

a)

MÉD.

 

-

La chanole du col. V. chanole "Les vertèbres cervicales"

 

-

Spondyles du col. V. spondyle "Les vertèbres cervicales"

 

b)

[Le cou comme emplacement d'un insigne de fonction, d'honneur, d'un ordre, d'un collier, etc.] Au col./En son col. "Autour du/de son cou" : Item nota que celui qui fait le serement de feaulté doit estre en son habit honnorablement et a l'en acoustumé de le faire au roy aprés sa messe, present le confesseur, et le fait on l'estole ou col, les mains mises au pictz ou poictrine, et non pas les mains jointes comme l'ommage. (ODART MORCHESNE, Formulaire G.L., a.1427, 163). ...si ledit roy eust voulu agréer l'élection à ce conte de Dernon, il eust eu l'ordre au col [de la Toison d'or] et lui fust demoré son vivant si bien comme au conte d'Ariane (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 97). L'ordre de la Toyson aussy, depuis l'eure premiere que ce duc d'Alenchon la prist au col, donna beaucop de diverses ymaginations au roy contre luy (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 123). Et après iceulx venoient les chevaliers, parez et habillez et vestuz comme les officiers, excepté que tous avoient le collier d'or faict de fusilz et garniz de leurs flames au col, auquel pendoit la noble Thoison d'or (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 86). Ma damoiselle, regardez la en bas, celuy qui porte ung petit baston blanc en sa main et ung colier d'or au col. (Jehan de Paris W., 1494-1495, 42). En son col en escherpe portoit gros coliers, grosses chesnes d'or de pris et de poix. (LA VIGNE, Ress. chrest. B., 1494, 114). Sa manteline estoit a pierrerie Et broderie qui avoit moult cousté, Le bel estoc autour de son costé Et en son col l'ordre des preux estoyt. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 216).

 

c)

[Le cou du condamné]

 

-

Couper le col : ...et, pour ce, de lui en entresuïant ledit jugement et [enterinant] icellui, fu ledit jugement executé, c'est assavoir le col coppé (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 114). ...toutesvoyes il estoit vray que ces choses il avoit dites afin d'eschever qu'il ne feust pendus, mais en entencion que l'en lui coppast le coul, afin de souffrir mort plus hastivement (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 321). [Saint Denis] A Romme vint ; Neron le quist ; Neron ly fist couper le col. (Cycle myst. prem. mart. R., c.1430-1440, 67). Et pour ce que messire Caumont, frere du dit Edouart mary de la dicte Ysabeau, et oncle du dit Edouart le jeusne, monstra aulcun semblant de non en estre content, et non sans cause, le dit Edouart son nepveu luy fit copper le col. (JUV. URS., T. crest., c.1446, 28).

 

-

Tendre le col (au bourreau) : Tens le col, filz de putain folle, Affin que je ne faille mye. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 283). [Avec un terme de comparaison] Or vous baissez en malle estraine, Vous avez icy trop presché, En present serez despesché, Tendez long col comme une grue. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 283).

 

-

La hart au col./La corde au col./Le cordeau au col. "La corde autour du cou" : Hier, a un jeu ou je jouoie, si que on m'avoit mis la hart ou col pour moy mener pendre. (Bérinus, I, c.1350-1370, 76). A ce point fu Galopin en grant destrece du cuer, ne il n'avoit point d'esperance d'eschaper, car le bourrel lui lassa la corde entour le col, et le moquoient et lui faisoient moult de laidures (Bérinus, I, c.1350-1370, 343). Pren une hart et la me lasse Entour le col de ceste fame : Mourir li convient a diffame (Mir. femme, 1368, 209). Met cy la corde de tes chiens : Parmy le col ly lasseray Et ainsi venir la feray Hors, mau gré sien. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 129). Vous retournerés la et dirés au chapitainne que il convient pour la plus grant grace que je lor voel faire, que euls siis honmes bourgois des plus notables de Calais, nus piés et nus chiefs, en lors lignes draps tant seullement, les hars ou col, viennent ichi et aportent les clefs de la ville et dou chastiel en lors mains, et de ceuls je ferai ma volenté (FROISS., Chron. D., p.1400, 841). Veullent il ressembler le larron qui ne croit, quelque example qu'il voie, que l'en destruise les malfaicteurs jusques a tant qu'il ait la corde ou col ? (CHR. PIZ., Avision R.D., 1405, 49). Ceste vieille est ditte Paresse qui de sa congnee assomme les negligens, et est ditte ceste congnee Ennuy de bien faire. Et quant sont ainsi assommez, elle les lie de ses cordiaux, c'est assavoir Fetardie, Negligence et Lacheté et puis, quant elle a eu ainsi son homme lïé de ses cordiaux, elle lui met la corde ou col de quoy Judas se pendit : c'est Desesperation. (Déclar. Hyst. S., a.1449, 160). Le bourreau, a chef de piece, fist ses preparacions pour luy bouter la hart au col pour le despescher. (C.N.N., c.1456-1467, 452). Il luy mect le cordeau au col et le lye: puis, quant il est sur l'eschelle, cependant que le bourreau mect a point son cas, il dit cecy:... (LA VIGNE, S.M., 1496, 316).

 

-

Le col saura (ce) que le cul pèse : Je suis François, dont il me poise, Né de Paris emprés Pontoise, Et de la corde d'une toise Saura mon col que mon cul poise. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 73).

 

-

Pierre au col : Sigismond, roy de Behaigne lequel, jetté par ses propres subjectz en la riviere de Dunoe, une grosse pierre au col, tout nud (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 111). Cestuy premier, Gondobondus, remply de grant iniquité, mit a mort de glaive son frere Hilpericus et puis fist prendre sa femme et metre une pesant pierre au col et la fist noyer. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 4).

 

-

Pendre par le col : ...et pour ce que vous vos en estes avanciés, je le ferai pendre par le col : se s'i exemplieront li aultre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 756). En quoy a l'en tant despendu D'argent comme l'en a levé, Que par le col soit il pendu Qui loyaulment l'a gouverné ? (CHART., D. Her., p.1415, 432). Liegois y apporterent Cinq tonneaux de licos, Car pendre ils y cuiderent Bourguinons par les cos (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 315).

 

.

[Formule d'affirmation ou de protestation] : Vostre faulcon a ja saisi Le hairon et mis dessoubz lui. Si fault aler querre la proye. Prise la voy, dont j'ay grant joye Bien eüreux sommes de vol. S'on ne me pende par le col, Au queux le baurray a plumer (Gris., 1395, 6). Parmy le col soye je pendu s'il n'est blanc comme ung sac de plastre ! (Path. D., c.1456-1469, 82). Laisez moi venir cest hermite, Car je soye par le col pendu, Veu ce que je l'ay entendu, Se ce n'est ung de mes suppostz. (Sots gard., a.1488, 100).

 

d)

[En lien avec l'idée de blessure ou de mort]

 

-

Rompre le col : A ce mot se sont deffié et s'en vindrent fierement brochant li uns vers l'autre, et Aigre assena Maligan de tel vertu, que le haubert lui a desmaillé, et lui coula l'espee parmi le corps, si que, pour le grant cop que li gloux reçut, il trebucha jus du cheval si durement que le col lui en rompi. (Bérinus, I, c.1350-1370, 273). En la fin il le rua jus au saillir ung fosset et rompy messire Thomas Trives le col et là morut (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 36). "Ilz me crachoient ou visage et me estoupoient les yeulx et me rompoient le col par force de horions..." (Horloge de sapience S., c.1389, 75). Il luy fault faire le col rompre [à Jésus]. Accop, menons le sus le roch ! [Réf. à Luc 4, 29] (Pass. Auv., 1477, 122). Car il nous fault en verité Aussi toust que aurons tempté Ung homme quant le trouvons fol Que tantoust luy rompons le col Adonc ferons sambler musart Ihesu crist car il sera tart Du repantir après la mort (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 76).

 

-

Se rompre le col : Par mon serment, il est bien fol: Il se rompra tantost le col De marmoser en la fontaine. (Narcissus, p.1426, 312). ...en courant [en] une valée après le lievre et mes chiens, mon cheval se rompit le col (C.N.N., c.1456-1467, 335). Mais le dict bouvier perdit icelle franchise et sa paine, encore en dangier de se rompre le col. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 303).

 

.

Au fig. Se rompre le col. "Être cause de sa propre perte" : Haa, mon cueur, vous estes bien fol D'amer femme de sy hault pris, Sans que par moy l'ayés emprins : Vous voullez vous rompre le col ! (Au grey d'amours F.-H., c.1400-1500, 228).

 

-

Se briser le col. "Se tuer" : ...Dieu doint (...) qu'il se puist, tant li mesviengne, Briser le col. (Mir. Theod., 1357, 100). ...et porteray la lumiere de ma science par le chemin lequel eulz vouldront prendre, et y deussent rompre le col. (GERS., Noël, p.1404, 306).

 

3.

[Dans des synt. ou loc. pour désigner une disposition de l'esprit, une attitude, ou dans des loc. fig.]

 

a)

Au fig.

 

-

[Soumission]

 

.

Longer le col. "Allonger le cou, le baisser (en signe de soumission) (?)" : Puis vous seront doulx comme ung aignau Longent coul comme la gene [l. grue] (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 126).

 

-

Pied sur le col : Quant ce fu fait, le pere chastia son filz et lui commanda qu'il se gardast songneusement de tous les barons de la terre et qu'il ne leur laisse avoir forte tour ne fort chastel, mais les plaines terres sanz plus, et leur tiegne le pié sur le col, par quoy ilz ne puissent reveler (Bérinus, I, c.1350-1370, 201).

 

.

Soumettre son col : Et a ce Pimpinnan, qui estoit tres sage doctor en droit et tres expert, et Demostenes trespuissant advocat s'acordent en disant que tout homme doit sousmettre son col a la loy par vraie obedience pour ce que toute loy est une invencion et trouvement et don de Dieu. (FOUL., Policrat., IV, 1372, 51). ...j'ayme mieulx a la mort voluntairement tendre les mains, soubmettre mon col et honorablement l'embrasser (C.N.N., c.1456-1467, 143).

 

-

[Attitude altière]

 

.

Eslever le col./Estendre le col : Sarrasins sont de si trez même [l. meure] manière que jamaiz, on ne verroit aller Sarrasin teste levée ne col estendu ne à haulte poitrine (JEAN LE LONG, Voy. Bieul B., 1351, 331). Il doit aussi estudier de lui estrangier de l'ardeur de luxure, non point seulement les manieres des pechiés qui sont trouvees en gloutonnie et ou fait charnel debouter, mais toutes occasions qui de che sont cause ou moiien il doit eschiever, comme : soy renouveller trop souvent de divers aornemens (...) soulers au bec desordonnéz porter, le col eslever, gossier enflé, le surchil retrenchié, l'oeil non caste, par maniere orgueilleuse a demi tour aler... (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 35). Sur laquelle parole dist aussi saint Jerome : «Usons de che tesmoignaige contre les fenmes de l'Eglise qui vont le col extendu et parlent en faissant signes des yeulx et joignent piéz et mains ensamble et, affin qu'elles voisent a pas composé, n'ont cure de ensievir la conduite de nature mais la maniere des jongleurs». (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 398). A celle composition du corps, a la santé, au proufit ou delit du quel auques toute nostre cure veille, et s'atent en pourreture et en vers, et au derrenier en vil poudre se retournera. Ou est le col eslevé, ou est vantance de paroles, ournement de vesteüres, varieté de delices, force, legeresce, seignourie, richesce ? (GAST. PHÉBUS, Livre oraisons T., c.1380-1383, 53). Dieu regarde en priere cuer humble et devost et n'a cure de paremens ne de haulte maniere, comme font ces foles hardies qui vont baudement le col estendu comme serf en lande et regardent de travers comme cheval desréé. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 45).

 

-

[Effort, vive allure] À col estendu : Matin lever ne tart veiller, Besoigner a coul estandu Et a tous propos travailler (CHAST., Temps perdu D., a.1450, 36). Oger de Danemarche point a col estendu, Pour rescourre les nos s'est a l'estour feru (Galien D.B., c.1400-1500, 125).

 

-

[Joie, amitié]

 

.

Saillir au col. "Sauter au cou (pour embrasser qqn)" : ...la jeune fille (...) luy saillit au col et le baisa plus de vingt foiz. (C.N.N., c.1456-1467, 348).

 

.

Bras au col : Adont exploitterent tant les deux barons que ilz vindrent en l'ostel de Cleopatras et descendirent de leurs chevaulx, et Romaine et la dame si vindrent a l'encontre des chevaliers moult lieement, et leur getterent les bras au col, et moult firent grant joie de leur venue, et parlerent ensemble de leurs affaires tant qu'il fut temps de souper. (Bérinus, II, c.1350-1370, 156). Lors s'en ala Romaine a lui sanz detrïer et se asseist devant son lit et getta son bras dessus son col puis lui dist: "Beaux doulx frere, pour Dieu, comment vous est ?" (Bérinus, II, c.1350-1370, 62). Lors que la dame entendi que Aigres estoit filz de son frere, si ot telle joie qu'elle ne pot parler, et lui getta par fine amour les bras au col et le baisa moult doulcement par plusieurs foiz. (Bérinus, I, c.1350-1370, 360). Quant Hector a ce entendu, Les bras au col lui a tendu, Lui prye qu'avec lui s'en aille A Troye, la lui ert sans faille De son grant parenté fait joye. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 80). Souvienge toy que vie curial est de la nature des folles et dissolues femmes qui plus cherissent lez derniers venuz, et gettent les bras au col plus ardaument a ceulx qui les pillent et diffament, que a ceulx qui trop les ayment et servent. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 7).

 

-

[Abandon, délaissement]

 

.

Bras au col. "Sans résistance, en s'abandonnant" : ...si m'ont fait einsi Pour ma mort attraire, Com cil qui son anemi Meinne noier com amy, Les bras au col (MACH., Motés, 1377, 507). Quelles gens estes vous, ne quelles durtez avez vous en vos couraiges, qui ainsi vous laissez perdre a vostre escient, sans vouloir delaisser ce qui vous meyne a perdicion et vous tire a perdicion les bras au col ? (CHART., Q. inv., 1422, 16). Pour ce te vueil je donner a congnoistre quelles sont les contrefaites esperances, qui les personnes mainent a confusion lez bras au col, et en riant, par consolation faintive, et folle fiance mal fondee, lez tirent a gemissemens et a lermes. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 101).

 

.

Tourner le col. "Tourner le dos" : ...en delaissant ce nom de roine, porté en vain, me repute une povre chamberiere dont le tiltre m'est plus propre. Que diray je de mon estat ? Je suis l'avieutie du ciel et des hommes, relenquie de toute parenté et propre sang, mise en l'abay de fortune et du monde par desvoyement de nature ; je suy celle a qui l'onneur du monde tourne le col par infraction de sa loy (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 91).

 

b)

[Dans des loc. fig.]

 

-

Jusques au col. "Complètement" : De ceste parla David qui disoit a Dieu: "Tu as feru la teste en la maison du mauvaiz et desnué le fondement de sa force jusques au col..." (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 79).

 

-

Avoir qqn sur le col. "Être surpris, attaqué par qqn" : ...quant la mère entendy la voix du duc, cuidant l'avoir sur le col et tramblant de hide, dist au clerc : "Mon amy, tost, tost ouvrez-nous, il nous convient partir ou nous sommes morts" (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 234).

 

-

Estre sur le col à qqn. "Attaquer qqn à l'improviste" : Sarrasins (...) se mettoient en embuches pour cuidier courir sus aux nostres ; mais le vaillant mareschal, par son sens et par son agait, leur estoit sur le col ains que ilz s'en donnassent de garde (Bouciquaut L., 1409-1409, 99).

 

-

Charger qqc. sus le col à qqn. "Le charger d'une responsabilité" : "Il n'appartient point" dist Appollo, "que je reçoipve l'honneur que vous me presentez (...). Et pour ce je vous prie que si grant fais ne me chargiés sus le col, car il ne m'en est nul besoing..." (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 180).

 

-

[À propos d'une pers.] Prendre la bride sur le col. "Se mettre avec entrain et énergie à une tâche" : Pour ce, mon filz, desormais vous prandrez Le frain aux dens et sur le col la bride (LA VIGNE, S.M., 1496, 189).

 

-

Estre sanglé jusqu'au col. "Être entravé dans tous ses mouvements" : MATHATIEL [en parlant d'un juif qui fait prêter serment au chrétien avant de lui prêter]. Jamais ne se rendra sans perte. Le grant Dieu, mon maistre est bien fol, Il en est sanglé jusqu'au col. Parjurer les voy tous les jours. Il a mys ses yeulx a rebours, Il n'y voit goutte, le bon homme. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 91).

 

-

Pendre au col à qqn. "Prier qqn avec insistance" : ...aussi tost monseigneur et belle-fille me venront pendre au col pour faire la paix de Charles, à quoy je ne suis, ne ne seray enclin que premier je ne luy aye fait sentir mon courroux (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 282).

B. -

P. méton. "Épaule, nuque, dos"

 

-

Aller/porter à/au col : Il avoit là pluseurs esclaves, Qui, dedens fossez, dedens caves, Toute jour la terre fouoient, Et hors, à leur col, la portoient. (MACH., P. Alex., p.1369, 259). ...icellui vendi, la somme de IIJ s., à un mercier du païs de Piquardie, portant tablete à son coul parmi la ville de Paris (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 333). Toutes personnes qui portent harens et poissons hors Dieppe, à leur col, pour leurs estoremens, ne doivent riens. (Commerce marit. Rouen F., Pièces justif., 1396, 241). ...et chacun qui va à col doit deux deniers et deux oeux à Pasques, et ceux qui vont à charette quatre deniers et quatre oeux (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 11). Et pour ce, paient au roy en la prevosté de Lions, chacun desdits hommes qui a charete deux mines d'avoine (...) et si doivent au terme de Noël un pain, voisent en la forest ou non, et ceulx qui vont au col une mine. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 11). Item, chacun qui a charette doit IIII d. et un pain à Noël ou deux deniers qui ne fournie, et celi à coul un pain d'un denier et deux deniers tournois. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 19). ...et celui qui n'a point de cheval et porte au col paye par chacun an auxdiz termes XII deniers (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 97). Item, doivent avoir en ladicte forest le boiz vert en estant, (...) et le fez à coul pour douze deniers (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 123).

 

.

Porteur à col. "Celui dont le métier est de porter les fardeaux à dos" : ...deffendus soit que aucuns brouweteur, porteur à col, bereman ne porche ou remueche alun ou waranche, devant que passé aura se keure (Hist. industr. drapière Flandre E.P., t.3, 1363, 309).

 

-

Charger sur son col./Porter sur son col : ...auquel homme il osterent une paire de draps de lit qu'il portoit sur son col (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 372). ...lequel coffre, ensamble iceulx biens, il seul charga sur son col, yssi hors d'icellui hostel par l'uis qu'il ouvry par dedens, et iceulx porta en sondit hostel (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 257).

 

-

[Position de défense et d'attaque] L'escu / l'épieu / la targe au col : Et quant cil qui estoit navrez vist qu'il estoit eschapé de ses ennemiz, si s'en repaira en la place ou la bataille avoit esté, et descendi de son cheval et osta l'escu de son col et se assist pour lui reposer (Bérinus, II, c.1350-1370, 8). Et quant Aigre l'oÿ ainsi complaindre et dementer, si lui prist voulenté de aler celle part ou il avoit telle voix entendue, et monta sur Morel son cheval et se mist a voye tous armez, l'escu au col et l'espee ou poing (Bérinus, I, c.1350-1370, 270). Et quant il estoit bien armez, Bien montez et bien acesmés, La lance eu pong, l'escut au col, Il n'i avoit sage ne fol Qui ne deïst à grant murmure: "Cils roys fu nez en l'armeüre" (MACH., P. Alex., p.1369, 27). Et estoit Remondin tousjours au plus prez de lui, sur un coursier, l'espee ceinte et l'espie [l. espieu] au col. (ARRAS, c.1392-1393, 18). Et environ heure de prime, vint Remondin, a noble compaignie, armez moult richement, l'escu au col, lance sur fautre, la cote d'armes vestue (ARRAS, c.1392-1393, 61). Atant vindrent au pié de la montaigne, et descend Gieffroy, et s'arma bien et bel, et remonte a cheval, et met l'escu au col et la lance ou poing. (ARRAS, c.1392-1393, 263). Et avint que pluisseurs chevaliers et esquiers, qui se desiroient a avancier et a faire armes, brochierent cevaus des esporons, les lances ens es poins et les targes au col, et entrerent en la riviere. (FROISS., Chron. D., p.1400, 711). Une grant targe belle et bonne Ot a son col de belle taille, Ou fu Mars, le dieu de bataille, Pourtrait par moult grant excellence. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 103).

C. -

P. anal. Col du pied. "Cou-de-pied" : Fourme sur couronnelle est quant au travers sur le coup du pié [d'un cheval] a une subaudeure qui se hausse, et en huit jours est fourmee aussi derriere comme devant. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 138). À Gautier Michaut, courdouannier, le Xe jour dudit mois de juillet (...) pour une paire de souliers houssez, qui ferment à crochet sur le col du pié, 6 s. 3 d. (RAPONDE, Comptes La Trémoille L.T., 1396-1406, 45). ...une houppellande longue jusques sur le col du pié, à relever de gris bieure (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 77). Lequel seigneur de Loissellench pourtoit pour emprinse d'armes a cheval et a pié deux cercles d'or, l'un au dessus du coude du bras senestre et l'autre au dessus du col du pié, tous deux anchaynnez d'une assez longue chaynne d'or (LA SALE, J.S., 1456, 144).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Hiltrud Gerner

 Article 19/34 
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     COULET     
FEW II-2 collum
COULET, subst. masc.
[GD : coulet ; FEW II-2, 917b : collum]

"Goulot"

REM. Doc. 1385 (Comptes du Roi René) ds GD II, 332c.

V. aussi coulent
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 20/34 
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     ENCOLLECTURE     
*FEW II-2 collum
ENCOLLECTURE, subst. fém.
[GD : encollecture ; *FEW II-2, 916b : collum]

"Collet"

Rem. Doc. relatif au procès de Jeanne d'Arc ds GD III, 109b.
 

DMF 2020 - DMF 2015 Robert Martin

 Article 21/34 
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     ENCOLLER1          ENCOLLER2     
FEW II-2 collum
ENCOLLER, verbe
[T-L : encoler ; GD : encoler1 ; FEW II-2, 914b : collum]

Empl. trans. "Entourer, ceindre" : ...et ou milieu des 4 lions a deux aigles encollees de deux couronnes d'or de Chipre (Comptes écurie Ch. VI, L., t.1, 1383,,, 77). ...justice (...) fit mettre une estache enmy le marché et à ycelle fit lier le povre pécheur d'une chaine qui couroit autour de l'estache d'un gros anneau et encolloit ledit povre pécheur par le faux du corps (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 461).

REM. Doc. 1420 (et a aus deux bouts de la dite nef, a chacun, un paon assiz sur une terrasse de vert, encolez autour d'une couronne d'argent doré) ds GD III, 109a.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 22/34 
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     ENTRACCOLER     
FEW II-2 collum
ENTRACCOLER, verbe
[T-L : entre- (entr'acoler) ; GDC : entr'acoler ; AND : entreacoler ; DÉCT : entracoler ; FEW II-2, 914a : collum]

Empl. pronom. "S'enlacer, s'embrasser, se prendre et se serrer l'un l'autre dans les bras" : Et s'entreacolerent et baiserent les deux roys (Chron. Valois L., c.1377-1397, 119). Moult doulcement s'entracollerent Et envoisant congié donerent. (HÉRAUT CHANDOS, Vie Prince Noir T., c.1385, 105). Amis, dist la dame, n'aiez ja soing que pour grant gent que vous sachiez admener, que ilz ne soient bien receuz et bien logiez, et qu'ilz n'aient biens et vivres a foison pour eulx et pour leurs chevaulx. Et alez, amis, et ne vous doubtez de rien. Atant s'entracollent et baisent. Et se part Remondin d'elle, et monte a cheval. (ARRAS, c.1392-1393, 36). ...et le roy lui donna un gros dyamant, qu'il avoit, et là, devant tous, s'entreacolerent et baisierent à grans remerciemens (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., II, 1404, 128). Entracolez vous et baisiez Et maintenant vous appaisiez, Et ne vous discordez jamais, Entre vous soit mise la paix (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 284). ...a tant s'entreacolerent et baiserent moult de foiz, et feirent grand feste. (C.N.N., c.1456-1467, 114). ...il se leva, et en partant s'entreacolerent ensemble d'un baiser amoureux. (C.N.N., c.1456-1467, 391). ...et la, present tout le monde, leur ordonna et commanda que touchassent a l'un l'autre. Lesquelz le firent et toucharent amiablement et par grant reverence l'un a l'aultre, et s'entraccolerent bras a bras (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 170). Puis, après ce qu'ils furent désarmés, s'entre trouvèrent ensemble dedans les lices, eux entre-accolans et mercians de l'honneur qu'ils avoient fait l'un à l'autre. (Faits Lalaing K., c.1470, 226). Monsgr de Bethencourt et messe Gadiffer se tirerent ... part et parlerent ensemble et s'entracolerent et beserent, pleurant l'un l'autre de grant ioye qu'ils auoyent d'estre cause de mestre en voie de saluacion tant d'amez et de personnes. (BÉTHENCOURT, Canarien G., c.1490, 73).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 23/34 
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     ENTRECOLER     
FEW II-2 collum
ENTRECOLER, verbe
[T-L : entre- (entr'acoler) ; GD : entrecoler ; FEW II-2, 914a : collum]

Empl. pronom. réciproque. "S'embrasser"

REM. COMM. (et la il a fait la reverence au roy, tousjours a teste nue et jusques a terre, en s'entrecolans) ds GD III, 282b.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 24/34 
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     ESCOLLER     
FEW II-2 collum
ESCOLLER, verbe
[T-L : escoler1 ; GD : escoler1 ; FEW II-2, 912b : collum]

Empl. trans. "Accoler, embrasser" : Ciperis et le roy en bliaus bien ouvrés Estoient d'encoste eulz, bien lez ont escolés. (Cip. Vignevaux W., p.1400, 13).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 25/34 
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     ESCOLLETÉ     
FEW II-2 collum
ESCOLLETÉ, adj.
[T-L : escoleter ; GD : escoleter (escoleté) ; AND : escoletté ; FEW II-2, 917a : collum]

A. -

[D'un vêtement] "Échancré de manière à dégager le cou, décolleté" : Je fais chaperons pourfilez De soie et or entour listez, Chapiaus hupes et haut crestus A marmouses cocus locus, Estroites cotes par les flans, Manches a penonchaus pendans, A blanc surcot rouge manche, A col et poitrine blanche Cote bien escoletee [var. escoltee, escotelee] Pour bien estre regardee ; Vestemens trop cours ou trop lons, Trop grans ou petis chaperons, Estiviaus petis et estrois Ou grans dont on feroit bien.III. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 234).

 

-

[D'une femme] "Décolletée"

 

Rem. Doc.1468 (escoletee) ds GD III, 413b.

B. -

[D'une chaussure] "Découpé sur le devant" : Item, il covient parler à mon cordewaner de me faire avoir une douszaine pair de soliers escoletez et partuseez, et trois pair soliers escorchez, et pour mes charioters cinnque pair [des] soliers ou deux noeaus. (Man. lang. G., 1396, 49).

 

Rem. Doc.1387 ds GD III, 413c.

V. aussi escolleter
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 26/34 
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     ESCOLLETER     
FEW II-2 collum
ESCOLLETER, verbe
[T-L : escoleter ; GD : escoleter ; FEW II-2, 917a : collum]

"Couper le cou à qqn" : Ains serez tuez et escorchiez, Penduz, neiez, escoletez (SAINT-ANDRÉ, Livre Jean de Bret. C., c.1400, 525). ...touz lesqueulx, le XXIXe jour du moys de mars derrain passé, furent pour leurs demerites executez et penduz, exexpté le dit Macé le Bas qui fut escolletté (Chron. Mt-St-Mich. L., t.1, Pièces div., 1420, 101).

V. aussi escolleté
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 27/34 
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     ESCOLLETURE     
*FEW II-2 collum
ESCOLLETURE, subst. fém.
[*FEW II-2, 917a : collum]

[À propos d'une chaussure, v. escolleté B] "Découpure" : ...[il] estoit chaucé d'unes chauces pareilles au chapperon, et d'uns solers à bouclettes senz escoleteure, et assez grant poulaynne. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 426).
 

DMF 2020 - Synthèse Monique Haas / Bernadette Suty

 Article 28/34 
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     RACOLER1          RACOLER2     
FEW II-2 collum
RACOLER, verbe
[T-L : racoler ; GD : racoler ; FEW II-2, 914a : collum ; TLF : XIV, 232a : racoler]

Empl. trans. Racoler une femme. "Prendre de nouveau une femme dans ses bras, faire l'amour à une femme" : ...le bon Champenoys demoura avec sa femme, laquelle, affin qu'elle demourast en santé, fut souvent de luy racolée. (C.N.N., c.1456-1467, 138).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 29/34 
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     RENCOLLER     
*FEW II-2 collum
RENCOLLER, verbe
[GD : rencoller ; *FEW II-2, 314b : collum]

"Pourvoir (en partic. le fer de meule d'un moulin) d'un nouveau col (partie cylindrique)"

REM. Doc. 1412, 1435, 1443 ds GD VII, 23a-b. Doc. 1377, 1390, 1461. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 858.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 30/34 
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     VARCOLE     
FEW II-2 collum
VARCOLE, subst. fém.
[GD : varcole ; FEW II-2, 915a : collum]

"Sorte d'étoffe ou vêtement servant à protéger le cou, collerette" : Or se va me dame monstrer. Chiertes mieuls li varoit brouster Ses porées et ses colles ["choux"] Que porter si fais varcolles. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 82). S'acateront fins dras pour elles cointoyer, Puis vont à warcoles, si les font desployer (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 217). [Des béguines] Mantiaus et warcoles et simples abis portent (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 237). Je vi les moulekins les anchiènes porter, Depuis blans warcolles, blans quariaus resorter. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 27).

Rem. Mot région. (principalement lorrain, plus largement de l'est des parlers belgo-romans à la Champagne, la Bourgogne et le nord-est de la Franche-Comté). Doc. 1369 (Tournai, Que il ne soit personne aucune, meslans de buer warcoles, qui, d'ore en avant, se meslece de warcoles vendre avoech, sur .x. lb. (...) Que il ne soit personne aucune qui puis le jour de huy, en avant, porte ne fache porter vendre par la ville warcole de fil, ne de soie, se ce n'est en la hale, par jour de marchiet), 1415 (.XX. aunes de warcoles pour faire amis es dites eglises) ds GD VIII, 147b. Le premier élément du mot est à rattacher à FEW XVII, 517a : *wardôn (FEW II-2, 918b, n.29). Les formes du pluriel se rattacheraient aussi bien à varcolet.

V. aussi varcolet, vercolle
 

DMF 2020 - DMF 2015 Robert Martin

 Article 31/34 
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     VARCOLET     
FEW II-2 collum
VARCOLET, subst. masc.
[T-L : garcolet ; GD : varcolet ; FEW II-2, 915a : collum]

"Sorte d'étoffe ou vêtement servant à protéger le cou, collerette" : On me dist de leur kiés comment elles les pèrent, Comment cornes, haucettes et chil cheviel appèrent, Et le plentet d'espingles leur warcollet compèrent, Comment al adouber meskines se despèrent. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 34).

Rem. Mot région. (principalement lorrain, plus largement de l'est des parlers belgo-romans à la Champagne, la Bourgogne et le nord-est de la Franche-Comté). Doc. 1334 (Tournai, Elle embla un surcot piers et un warrolet), 1352 (Pour un wans de plates et une piece de warcolais), 1363 (Pour une piece de varkolais), 1378 (un blancq warcolet), 1404 (pour une piece de warcollet, contenant .XLIIII. annes, ou environ), 1451 (Ung warcollet et une corbillette) ds GD VIII, 147b-c.

V. aussi varcole, vercolle
 

DMF 2020 - DMF 2015 Hiltrud Gerner

 Article 32/34 
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     VARCOLETIER     
FEW II-2 collum
VARCOLETIER, subst. masc.
[GD : varcoletier ; FEW II-2, 915a : collum]

"Fabricant ou marchand de varcolets"

Rem. Doc. 1342 (Tournai, warcoletiers) ds GD VIII, 147c.

V. aussi varcolet
 

DMF 2020 - DMF 2015 Hiltrud Gerner

 Article 33/34 
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     VARCOLIER     
FEW II-2 collum
VARCOLIER, subst. masc.
[GD : warcollier ; FEW II-2, 915a : collum]

"Fabricant de vercolles, de harnais; bourrelier" : Item, on dit temps, furent prins Mangin George, sargent des trèses, et Jaicomin Faulche-Avoinne, le courdiez, et Colignon, le wercolliez du Quartault, et mis en l'ostel du Doien (AUBRION, Journal L., 1490, 267).

Rem. Autres attest. : doc. 1329 wercolliet, 1362 nom propre Lambeleti le Warcoliers, 1490 warcollier, relevées par J.-P. Chambon, Approches du m. fr. 2, 1992, 12.

V. aussi vercolle
 

DMF 2020 - DMF 2015 Hiltrud Gerner

 Article 34/34 
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     VERCOLLE     
FEW II-2 collum
VERCOLLE, subst. fém.
[GD : vercolle ; FEW II-2, 915a : collum]

"Bande de cuir servant à tirer, harnais" : Que les bourreliers ne besoingneront en aucune manière du fait et ouvraige de sellerie, tant de faire chevestre, rembourrer selles, faire housses, bahus, sommiers, verroles [l. vercoles], houssières de cuir, comme autres choses appartenans audit mestier de sellerie. (Anc. corp. dijonn. C., 1469, 482).

 

-

À la vercolle. "Par la bricole" : Oultre est assavoir que pour encourager et donner hardiesse aux dessus dictz compaignons, tout le long du jour, autour et emprés eulx, jouoyent tabourins de Suysses et autres instrumens, cependant qu'ilz tiroient et halloient a la vercolle (LA VIGNE, V.N., p.1495, 279).

 

Rem. Doc.1460 (DU CANGE) ds GD VIII, 185a. Mot techn. région. (principalement lorrain, plus largement de l'est des parlers belgo-romans à la Champagne, la Bourgogne et le nord-est de la Franche-Comté), cf. J.-P. Chambon, Approches du m. fr. 2, 1992, 9-16.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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