"Vrille"

REM. Doc. 1416 ds GD I, 16c. Cf. MotsFantomes : abarros. L. a barrois ? V. barrois, barroir.
 

"Barrière, porte" (éd.) ; "rempart (?)" : Ly bas molin, singnour, fu de no Ligois ars Devant ; mains en Griefmont avoit, desus lez bars, Une mult fort habitacle qui adont fu despars (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.4, a.1400, 673). La flour de la citeit et li nobles estendars Furent là mis affin : tous en la tour sont ars, Nuls n'y est demoreis ; et li murs et li bars Sont ars et tous destruis (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.6, a.1400, 661).

V. aussi barri
 

"Petite barre" : ...Un jour qu'il orent pris Un home de Paris (...) Au moulin l'amenèrent ; pour faire plus de despis A cheus de la citet, ataquiet l'ont et mis A une des barlettes, ensi c'un crucefis (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 520).
 

Région. (anglo-normand) "Susceptible d'être barré, annulé"

Rem. Cf.  ; AND : barrable.
 

A. -

"Fermeture d'un chemin, d'une entrée par une barrière ; digue construite en travers d'un cours d'eau" : Item une lettre pour Pierre Chandelier à qui Madame conferme l'office de pavages et barrages es pais d'Anjou et du Mainne. (LE FÈVRE, Journ. M., c.1380-1390, 353). ...auquel Jehan Bonnelune, comme plus offrant et derrenier encherisseur, a esté baillée et estroussée la ferme du barraige que le Roy a donné et octroyée aux habitans de ceste dicte ville de Bourges pour la repparacion et fortifficacion d'icelle. (Lettres Louis XI, V., Pièces justif., t.5, 1472-1475, 379).

B. -

P. méton. REDEV. "Droit dû au passage d'un barrage, d'une barrière, droit de passage d'une marchandise" : ...le dit Philippe, à son pourchas, empetra commission à li adrecie que touz ceuls qui avoient levé paages, barrages et autres choses fussent contrains à lui rendre compte de tout ce qu'il avoient receu (Doc. Poitou G., t.3, 1354, 176). Item, est quicte de coustume de vendre et d'achater entre les quatre portes de Normendie, de pavage, poudrage, barrage et de touz guest et villains services. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R.B., 1398-1402, 83). ...toutes coustumes, travers, peages, passages, barrages, entrées, yssues et aides de villes, reves, traiotes et tous autres droiz et devoirs mis ou à mectre sus sur toutes denrées et marchandises (Hist. dr. munic. E., t.1, 1481,,, 465).

-

Droit de barrage : ...octroyons ausdiz esleu et eschevins faculté et puissance de lever et faire lever, ainsi qu'ilz ont fait par cy devant, le droit de barrage ou peaige et l'appetissement du vin vendu à detail en ladicte ville et faulxbourgs. (Doc. Poitou G., t.11, 1472, 299).

-

Receveur des barrages : ...Jehan le Navarrois, receveur des barraiges à Paris (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1456-1457, 920).

REM. Cf. LA CURNE I, 411b.
 

"Celui qui lève le droit de barrage" : ...au barrageur de Saint Ladre (Reg. Poitiers F., t.3, 1468, 267). [Aussi p.269]

Rem. Cf. GD I, 590b, barrager (barragier).
 

A. -

Au propre. "Longue pièce de bois ou de métal, à section ronde ou carrée"

1.

"Pièce servant à fermer une porte" : Adont cilz qui la bare tient, De la porte, lors le refrume Et Melyador ens enfrume (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 113). Tost apres ouy barres tirer, clefs tourner, et le dit huisselet desverrouller. (CHR. PIZ., Avision T., 1405, 147). Et ce fait, approuchèrent les gens dudit de Bernezay de ladicte place, et l'un d'iceulx avecques une petite serpe fist ung pertuys en la porte du boullevart, par lequel il fist cheoir la barre qui tenoit la porte dudit boullevart et, icelle ouverte, entrèrent dedans ledit boullevart. (Doc. Poitou G., t.9, 1447, 4). ...les prisonniers entrerent en une sale, laquelle estoit fermee de clefs et de barres par huys et par fenestres, tellement qu'ilz ne savoient comment en yssir. (Mir. ste Cath. Fierbois C., 1470-1483, 74). L'orientale porte du Temple, qui estoit de cuyvre où XX hommes avoient peine de clorre, fut fermée et les verroux et barres dont elle se clouoit furent mis selon la coustume en l'uisserie qui estoit fabriquée d'une seulle perre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 76 r°).

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En partic. "Pièce servant à fermer les portes d'un système de retenue d'eau" : ...et deux jours d'avoir dollé et mis à point, tant la desclinque de la barre du pont aux chaines [situé à l'intérieur de Harfleur], laquelle estoit rompue, et icelle avoir remise et assise en son lieu (Commerce marit. Rouen F., Pièces justif., 1475, 376). [Autres ex. p.373, 380]

-

Au fig. Barre de chasteté. "Ceinture de chasteté (?)" : Soyes certain, et n'en debas, Femme perchee ["percée"] soubs la barre De chasteté ou au plus bas Toudis coule, et mal on la barre. (MARTIN LE FRANC, Champion dames II, D., 1440-1442, 99).

2.

"Pièce servant à consolider un assemblage, en partic., à renforcer le fond d'un tonneau" : Item, une table de XVJ piez de long ou environ et de chesne, barrée de IIIJ barres de boys (Invent. N. Baye T., 1419, LII). ...ainsi comme ung moust qui boust en tonnel, et par faulte d'event ront la barre et le bondel. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 6).

3.

[Pièce servant dans différents corps de métier : charpenterie, menuiserie, charronnerie...] : ...à Jehan de Flandres, mareschal (...) pour avoir rembatues deux des charrioz de mondit seigneur, livré cent quarante neuf livres de cloux de bende pour iceulx charrioz, ralongies les bendes, grans barres, aixis, crampons, hurtoirs, croches de fer et aultres menues choses, par marchié fait avec lui, 26 frans 5 solz parisis (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 435). Item, quatre selhes à porter eaue, chacune à deux barres de fer avec deux cassotz d'arin, 10 s. tournois. (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 265). ...ledit receveur sera tenu de pourveoir audit maistre Jehan Brouart dudit martinet de Brucieu garny de meubles de molin, souffletz, tuyères de fornèses casses, cuilliers à faire le plomb, deux grosses barres de fer et trois trables espèces de fer, les formes et patrons pour faire ses affinaisons, de bois et de charbon à lui néccessaires pour faire lesdiz ouvrages au despens du Roy seulement (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 312). ...achapt de trois dousènes de riostres, à cause de fere les barres des chalis de l'ostel et palaix dudit seigneur (Comptes roi René A., t.1, 1457, 54). ...à l'environ de ladicte fontaine du Ponceau, en la rue Saint Denis, pour avoir scellé les barres de bois qui y ont esté mises, contenant 7 toises de tour sur 4 pieds de lé, valent 4 toises demye 6 pieds (Comptes Paris M., t.2, 1458-1460, 188). Ung buffet de pin ouvré, avec deux serreures, et deux layetes sive tiradors. Item, ung banc tornis avec la barre. (Comptes roi René A., t.2, 1488, 281).

4.

[Cette pièce est souvent utilisée pour frapper] : Et, s'il [le bouc sauvage] tenoit un homme encontre un arbre ou encontre terre, il le tueroit ou romproit tout sanz ce qu'il ne li feroit ja playe, ne il n'a si fort homme ou monde, s'il fiert d'une grant barre de fer ou d'une coignïe sus l'eschine d'un bouc, qu'il la li face point ployer ne baissier. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 71). Si prent auctorité de vouloir gouverner et lui fait souffrir pluseurs paines et tourmens, car il n'est rien plus serf ne en plus grant servage come jeune home simple et debonnaire qui est en subjection et gouvernement de femme veufve, et mesmement quant elle est malle et diverse... Celui qui chiet en ce point n'a rien affere, sinon prier Dieu qu'il lui doint bonne pacience a endurer et souffrir tout, come ung veil ours enmusellé, qui n'a nulles dens, lié d'une grosse chaigne de fer, et est chevauché et chastié o une grosse barre de bois, et tout le retour qu'il en peut avoir est de crier : mais quant il crie, il a deux ou trois coups d'aventage. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410,). Et après ce icellui Bordier, embastonné d'une barre d'uys et ledit François d'un grant bois de quoy on braye la fouace, et ung nommé Perrin Baillargeau, autrement appellé Terrin, d'une troinsaille, tous raliez ensemble, poursuirent très fort ledit Barraut (Doc. Poitou G., t.9, 1451, 208). Et si vecy barres de fer Pour ta charongne reschauffer, Cousteaulx, poignars, dagues, espees Et doloires bien asserees, Et si vecy chaines et cordes. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 222).

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[Peut désigner une arme en général, comme baston] : Encontré a I chevalier C'on nommoit monsigneur Savare. De l'espée, non d'autre bare, Li donne si grant cop amont, Sus le hÿaume, qu'il le font Tout bas sus le col dou cheval (FROISS., Méliad. L., t.3, 1373-1388, 217).

-

"Arme de trait (utilisée surtout dans les jeux et les tournois)" : Les uns saillent, les autres luttent, les autres gectent la pierre ou la barre de fer ou la lance ou la darde. (ARRAS, c.1392-1393, 178). Ses gens dehors s'esbatoient ; Ça et la aucuns chantoient, Aultres lançoient la barre (CHR. PIZ., Duc vrais amans F., a.1405, 71). ...tous les jours les jeunes jouvenceaulx se esbatoient devant le roy de gecter la barre ou la pierre, de lutter, de saillir (Cleriadus Z., c.1440-1444, 25). ...grant de corps, fort et abille pour luictier, saillir, gecter barre, pierre (LA SALE, J.S., 1456, 244).

5.

"Clôture, barrière" : Mais je loue moult que vous, seigneurs et gouverneurs des terres, soiez fors et bien garnis avec vos gens que vous avez avec vous, et devez fornir vos portes et vos forteresces, et vos barres, et deffendre devant toutes choses que vostre gent n'isse et ne coure a l'estormie pour vouloir chacier vos anemis (VIGNAY, Théod. Paléol. K., c.1333-1350, 86). Entre lui et les annemis, Qui seur le plain s'estoient mis, N'avoit ne fossé, ne barre, Si que li sires de Lesparre S'avança et leur couri seure. (MACH., P. Alex., p.1369, 147). Le sergent de la ville de Beaune, en la manière que li Maires et li echevins l'ordonneront, garderont la fermeté des portes et des meurs, de tours et des bares (Chartes communes Bourg. G., t.1, 1370, 239). Ces gens d'armes bretons et françois se boutèrent de grant vollenté ou gait, et gaaignièrent de venues la bare dou gait et le chevalier dou gait. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 20).

-

"Droit de passage que le roi fait lever à l'entrée d'une ville sur les personnes, les animaux et les marchandises et qui est destiné essentiellement à l'entetien des chaussées et des fortifications de cette ville" (synon. barrage) : ...sur chacune queue de vin, tenant deux poinçons, qui entrera et sera mise en ladite ville (...) dix sols tournois, avec la barre qu'on a accoustumé de cueillir et lever en ladite ville (Ordonn. rois Fr. B., t.14, 1449, 70).

6.

En partic. DR. "Barrière qui sépare l'assistance des juges, dans un tribunal" : ...ledit duc a ceans esté adjorné avec ses complices à certain jour, auquel n'ont point comparu ne ne comperent, combien qu'il ayent esté appellez à la barre et à la table de marbre (BAYE, I, 1400-1410, 319). ...uns Gascons y vient, qui d'une espée large Li donna ou hatriel un tel grant desquiraige, Que par dalès le bare quéy sans arestaige. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 559). A quoy fut dit par le roy qu'il le feroit de rechief appeller à la barre à huis ouvert (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 580).

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P. méton. "Cour, siège de justice, juridiction" : ...des causes de ses subgiz de sadite baronnie, pendantes et introduictes ausdits seige et barre de Rennes (Cartul. Laval B., t.3, 1452, 147). De vous, lieutenans de grans barres Et messeigneurs les allouez, Je me taictz, car vos faictz sont garres Des [l. Dés] ce qu'aucun vous a louez Par grans dons ; mais tres mal ouez Les povres, qui n'ont d'argent source. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 63).

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Estre sous la/les barre(s) de tel lieu. "Relever de la juridiction de" : Savoir est que les mineurs de la conté de Nantes seront tenuz cheoisir homme [pour curateur] qui soit subgit à la juridiction de Nantes, et les mineurs de la court de Rennes, soubz la barre de Rennes, et ceulx de Broerech soubz les demaines et juridiction de Broerech, et ceulx qui sont soubz les barres de Cornouaille de ceulx de celle juridiction (Très anc. cout. Bret. P., Textes divers, 1403, 367).

B. -

P. anal. "Trait qui imite une barre, bande, objet qui ressemble à une barre"

1.

JEUX "Jeu de course où les joueurs divisés en deux camps, marqués l'un et l'autre par une barre tracée au sol, s'engagent à la poursuite l'un de l'autre"

-

Jeu de barres : ...de cheus de Paris sont souvent reboutés Tout jusques à Monmartre, à Le Capelle aprés ; Et aussi bien souvent de cheux de l'autre lés Furent cheus de Paris cachiés jusqu'à fossés. Che sambloit jeus de bares, quant il est ordenés. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 523). Pour ung dyamant que mondit seigneur a donné au pris d'un geu de bares (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 389). ...ilz ont mené et ramené mondit seigneur souventes fois par eaue dudit Saint Omer a Arques et aussi aux jeux de barres qui ont esté au dehors de ladicte ville. (Comptes argentier Ch. le Téméraire B.F.L., t.3/1, 1470, 456).

Rem. Cf. J.-M. Mehl, Les Jeux au royaume de Fr. du XIIIe au déb. du XVIe s., 1990, 65-68.

-

Jouer/courir aux barres : Jehannin Poquet, povre enfant, lequel le Roy envoia querre pour jouer aux barres devant lui avec les autres enfanz de son hostel (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1380-1381, 113). La huictiesme joye de mariage si est quant celui qui est marié a tant fait qu'il est entré en la nasse, ou il est soulacié et y a prins touz plaisirs et deliz par deux ou trois ou quatre ans ou plus ou moins, et a commencé ja a reffredir sa jeunesse et vieult entendre a une autre besongne, quar l'en ne pourroit pas tousjours jouer aux barres et ne pourroit l'en pas bien courre et corner ensemble. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 66). Et furent un venredi sus les camps tous rengiés et ordonnés en bataille, casqune partie sus son lés, mais point n'aprochierent de si priés que il peuissent veoir l'un l'autre, se ce ne furent auqun jone cevalier et esquier qui chevaucierent a la descouverte en caçant l'un l'autre ensi que on jue as barres. (FROISS., Chron. D., p.1400, 334). Si firent le commandement du roy et gecterent la pierre, saillirent, coururent aux barres et le firent bien (Cleriadus Z., c.1440-1444, 158). ...et puis les jeunes hommes (...) couroient, tous nudz, les ungs contre les aultres, ainsi comme l'en joue aux barres (LA SALE, Sale D., 1451, 172). A jeux honnestes tu te peulz deslasser : Luter, saillir, sans braz ne pieds casser, Courir aux barres pour plus force amaser. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 88). Il jouoit aux barres à la façon de Picardie, et escouoit les aultres par terre et loing de luy (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 217).

-

Prendre qqn à ses barres. "Faire tomber dans un piège (par allusion au jeu de barres)" : Riens ne dure, beaulté ne force, Quant Viellesse crie : "Tuez le !" car tout fault en homme fors ce Qui est oeuvre perpetuelle. Il fault faillir, par piet ou elle, Contre n'y vault mettre ses barres : Le plus fort est prins a ses barres. (TAILLEV., Passe temps D., c.1440, 157). [Un mari qui a réussi à enfermer l'amant de sa femme dans une huche] assembla ses gens et (...) leur compta (...) comment il avoit prins le galant a ses barres. (C.N.N., c.1456-1467, 382).

2.

HÉRALD. "Bande qui sépare l'écu en descendant obliquement de droite à gauche" : ...d'argent portoit ung escut a I baire de guelez et III lyons d'or (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 10). ...un escu d'argent à une barre de gueules, six materaz de sable, et les bastons des diz materaz de synople (Doc. Poitou G., t.7, 1408, 141). Le quint estoit Tycon de la Montaigne, qui portoit un escu noir a une blanche barre. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 49). De rechief donne a Perrenet, J'entens le bastart de la Barre, Pource qu'il est beau filz et net, En son escu, en lieu de barre, Trois dez plombez de bonne quarre Et ung beau joly jeu de cartes. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 93).

3.

P. ext. "Bande transversale tracée sur qqc." : ...si ont la trouvé une moult belle beste qui estoit bien aussi grande comme ung toriaux, et avoit le col soutil ainsi comme ung dragon, et avoit le chief petit et fait ainsi come ung serf, et avoit deux cornes en la teste plus blanches que neges a barres de fin or (Chev. papegau H., c.1400-1500, 64). Item, ung viel drap de soye fait à barres de diverses couleurs (FAUQ., II, 1421-1430, 118). Ung lict aslimé de Lunel, du moïen lé, avec une couverte à barres noires et blanches de pou de valeur (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 370).

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"Trait (marqué ou gravé sur un tonneau, avec valeur d'estampille)" (A. Henry, Langage oenol. en langue d'oïl II, 1996, 209) : Item est ordenet que nuls ne puist mettre vins françois ne autres vins en autres vaissiaux que dou païs dont li vins seroit, ne faire rembarer ne mettre autres barres pour descounoistre les vaissiauls en coy il seroient. (Bans police H., 1379-1388, 36).

4.

"Défaut apparent dans un tissu" : Que lesdis Jurez puissent arrester tous les draps que l'on exposera et mettra en vente, tant en halle que en hostel, ou l'en trouvera barres ou bridures ou gratisses (Ordonn. rois Fr. V.B., t.13, 1424, 79). ...et s'il y a barres ou autre deffault, ilz (les draps) seront refusez à seeller, et nous sera payé pour la premiere barre de chacun drap cinq solz tournois d'amende (Ordonn. rois Fr. P., t.15, 1461, 31).

5.

"Plant de vigne"

Rem. Doc.1465 (La Rochelle) ds GD I, 590b. Ou est-ce un autre mot comme semble le penser GD (qui enregistre deux entrées bare et barre) ?

6.

"Mâchoire (du sanglier)" : Ilz ont quatre danz, deux en la barre dessus et deux en la barre dessoubz (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 90).

C. -

Au fig.

1.

"Obstacle, empêchement, délai apporté à qqc." : Quei vous ferroy je longe barre Pur alonger plus la matiere ? (HÉRAUT CHANDOS, Vie Prince Noir T., c.1385, 65).

-

Estre à la fin de sa barre. "Avoir vaincu tous les obstacles" : Laissez faire, laissez les Croys. Par Dieu ne sont pas encore à la fin de leur barre ; ils courront encore un temps ; mais, s'ils estoient aussi haulx que la lune, peut-estre qu'ils ne sauroient voir encore la fin du malheur qui les attend. (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 168).

-

Mettre barres(s) à qqn/qqc. "Faire obstacle à." : ...ja est plus avancie en ce pou de temps qu'elle y a demouré que toy qui y es des ton enfance. Pour quoy puet ce estre, quelque cause y a ? Mais je y mettray barres se je puis et la desavanceray (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 136). Pareillement aussi les autres, doubtans que affaire ne leur en advenist, envoyèrent devers le roy pour mettre barre aux complaignans et rompre leur fait par les prévenir. (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 106).

-

Mettre barre et traverse que. "Empêcher par tous les moyens que" : Et délibéra d'envoier mesme en Angleterre, non pas que je die que ce il fit à intention de faire alliance contre le roy avecques les Anglois, mais au moins pour mettre barre et traverse que les Anglois ne servissent le roy pour le desfaire (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 7).

2.

DR. "Argument de droit invoqué pour entraver, retarder le jugement d'une affaire" : Et renuncierent en ce fait, par leurs diz seremens et foy, a toute exception de deception d'oultre la moitié du juste pris ou d'aucune chose, a touz engins, barres, fraudes, forces, erreurs, lesions, circonventions et decevances (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1337, 75). Et renonceons en ycest fait pour nostre jadis sairement à toutes exceptions, barres, deffensions et allégations, tant de droit comme de fait (Chartes communes Bourg. G., t.2, 1341, 231). Renunçans en ce fait yceulz Jaques et Adam, par leur dicte foy et par leurs diz seremens, a l'exception de la dicte somme de florins et d'argent non avoir eue et non receue, comme dit est, a tous previleges, graces, respis, lettres d'estat, dilacions, dispensacions, absolucions, fraudes, barres, malices, erreurs, cauteles, allegacions, cavillacions et decevances... (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1369, 391). [Nombreux ex. passim] ...messire Alixendre ne sera pas receu [à] prouver sa barre proposée aprés la publicacion des tesmoins traiz sur le principal, mais que par lettres ou par congnoissance de partie. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 135).

3.

"Ce qui soutient qqc., pilier de qqc." (Éd.) : Et en ces IIII especes mathesis, c'est a dire la science doctrinel, est toute comprise et, ausi comme de quatre barres et termes de philosophie, comprent la perfection de toute mondaine sapience. (FOUL., Policrat. B., II, 1372, 161).

4.

[D'un animal] Partir de barres. "Partir soudainement et très vite (?)" : Maiz il [le chasseur] est en si fort païs Qu'il couvient qu'a pié se soit mis, Et, quant le cenglier le choisi, Tellement de barres parti Qu'il n'est homs s'il voit tel depart, Que il ne vousist estre autre part. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 421).
 

A. -

"Petite barre, tige" : ...une sainture à usa[ge] de femme, assise sur un tissu asuré, et au lonc une grene de vermeil garnie et ferrée d'argent, boucle et mordant, avecques boillons et barreaux d'argent. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 35). Monstres ça, un rivet cy fault Et une piece par cy hault, En cestuy cy fault ung quarreau, Et cy endroit [fault] ung barreau [Rem. de l'éd. : "Terme de cordonnerie"]. (Sav. serg. D.L., c.1480-1490, 30). ...mais l'oppinion dudit bastard et de Harmes estoit qu'il failloit avoir des lymes sourdes pour lymer cinq ou six barreaulx du treilliz de fer d'une fenestre. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 168).

B. -

En partic. "Barre de petite dimension servant de fermeture, de support" : ...à la requeste de Loys Bernier, maçon, demourant à Pentin, pour ce qu'il disoit qu'il lui avoit emblé les ostils de carriere qui s'ensuient, c'est assavoir : un barreau, un mail, trois coings, un pic, tous de fer, qui bien valoit V fr. ou environ. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 239).

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Barreau de fer. "Barre de fer" : ...ung barrel de fer pour seller la rescouce de l'oratore. (Comptes Archev. Rouen J., 1440, 224). ...et semble que soit ung barreau de fer ainssy frist, qu'il n'est possible a quelconcques soit homme humain de le approuchier pour ces estinchelles des pierres ardans (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 142). Barreaux de fer flambans et alumans (LA VIGNE, S.M., 1496, 219).

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[Comme arme] : Et entrèrent en leurs vaissiaus. Et jà les avoient il pourveus telement et si grossement de toute artillerie que merveilles seroit à penser, et ossi de gros barriaus de fer forgiés et fais tous faitis pour lancier et pour effondrer nefs. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 90). ...li Espagnol (...) se pourveirent moult grandement de tout che qui necessaire estoit pour li desfendre de chanons, de barriaus de fier aguissiés, d'ars, d'arbalestres et d'arbalestriers (FROISS., Chron. D., p.1400, 880). [Dans une bataille navale] Et fu la nef dou prince tellement fourmenee de grans barriaus de fier aguissiés que li Espagnol lançoient contre les assielles, que elle fu petruisse en trois ou en quatre lieus et rendoit grande aige (FROISS., Chron. D., p.1400, 887).
 

"Munir d'une barre, de barres"

Rem. Ex. d'afr. et doc.1471-1472 ds GD I, 584a (barlee, barrelé).
 

"Fait de barrer (une rue) pour en bloquer le passage" : [Les gens du dauphin] lui conseillèrent que jamais n'y allast, car se doutoient de male mesure et de péril de mort en soy y trouver, et joignans le tramblement de terre et le frapper du saint avecques cestui barrement des rues de fort gros marrien, boutèrent telle peur en la teste du dauphin que tout le monde de là en avant ne l'y eust sçu mener. (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 408).
 

A. -

"Consolider (à l'aide d'un ruban), attacher" : A Tumas Le Roy, essopier, pour 14 onces de fille mis et employé à tendre et garnir ladicte chambre, chacune once 12 deniers, sont 14 solz ; à lui, pour 124 aulnes et demie de large ruban pour barrer et tendre ladicte chambre, l'aulne 4 deniers parisis, sont 41 solz 4 deniers (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 431).

-

"Orner d'une barre" : Et le velours sur grison ou moreau Bendé, barré, partout enharnaché (LA VIGNE, V.N., p.1495, 160).

-

Part. passé en empl. adj. [D'un tissu] "Rayé" : ...dix huit paulmes de satin barré, de diverses couleurs, qu'il a retenu, à faire pourpoints (Comptes roi René A., t.2, 1478, 77). ...pourpoints barré de blanc et de rouge (Comptes roi René A., t.2, 1478, 79).

B. -

"Attacher, clouer" : Ce larron tantost me prenéz, Contre la croix soit cy barréz Et cy estroictement serréz Car il congnoisse sa folie, Puis le levéz a la polie Pour le faire morir au vent. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 210).

C. -

"Pourvoir d'une barre transversale" : Item, une table de XVJ piez de long ou environ et de chesne, barrée de IIIJ barres de boys (Invent. N. Baye T., 1419, LII). Item, deux vieilz treteaux haults barrez, rappareillez (Invent. N. Baye T., 1419, LIV).

-

[D'une barrique, d'un tonneau] Barré. "Dont le fond est consolidé par une ou plusieurs barres de bois" : ...vendicion d'une douzaine de pipes de chargement, cuvertes, barrees et estanches, et d'un tonnea rapet (Doc. 1411. In : P. Rézeau, R. Ling. rom. 78, 2014, 407). [Archives hist. de la Saintonge et de l'Aunis]

D. -

[Idée de fermeture, de barrage]

1.

"Fermer (un passage) au moyen d'une barre" : Est doncques le chemin barré ? Dy, coquibus ! Es tu bien saige ? Ne voy tu pas que de passaige Va toujours tant com terre dure ? (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 60).

-

"Fermer (avec des barres), barricader (un lieu)" : Fault tout barrer comment qu'il soit, Affin que se Jhesus venoit Pour emmener l'humain linage, Que lui monstriesme visage D'estre corageux et hardis. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 240). Ce soir, il ordonna ses escoutes et son guet et fit barrer son logeiz (...) Et là [au second logeiz] pareillement fut ordonné comme devant de l'asseurement de la compaignie et du logeiz, du guet et des escoutes, des barrieres et de tout ce qui appartenoit au cas. (BUEIL, II, 1461-1466, 86).

2.

"Fermer (une porte ou une fenêtre) à l'aide d'une barre intérieure" : Car encores li Englès et les Englesses, de qui li hostel estoient, clooient et baroient leurs huis et leurs fenestres au devant des Haynuiers, et ne les laissoient ens rentrer. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 46). Il vit, ce disoit il, apparoir, presentement et visiblement, devant son lit une serpente (...). Et ne scot oncques par ou elle entra, et estoient tous les huiz fermez et barrez. (ARRAS, c.1392-1393, 308). Or comsiderés la grande mauvesté des Englois chiés qui li signeur de Hainnau estoient logiet, car il lor fremoient et barroient les huis et les portes au devant, ne point ne les voloient laissier entrer dedens lors maisons. (FROISS., Chron. D., p.1400, 117). Et entrerent tout chil qui entrer vorrent adont, et chil qui ordonné estoient de aler pour prendre la sasine dou chastiel. Sitos que il furent tout entré dedens, mesires Ainmeris fist reclore et barer le guicet ; de quoi mesires Oudars de Renti li dit : "Pourqoi serés vous le guichet ? Il apertient que il soit ouvers..." (FROISS., Chron. D., p.1400, 867). Les portes ont moult bien barrees Et bien closes et bien serrees (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 152). ...pour avoir fait en la chambre de madame de Bequigny six grandes fenestres à moyen, rebottées d'une part et d'autre, bien jointes et reliées, et une petite fenestre à armoires, une autre petite fenestre en la petite Tournelle, un huys en la petite chambre, reilliées, barrées et bien ordonnées de tous points (Trés. Reth. S.L., t.2, 1409-1410, 614).

3.

Empl. pronom. Se barrer. "Se barricader, s'enfermer en sécurité" : Et (...) ilz marcherent oultre et allerent logier au Bourg-Neuf, ainsi que conseillié avoit esté. Et, quant ilz furent là, ilz visiterent le logeiz et se barrerent et fortiffierent contre ceulx du siège, neantmoings qu'il y avoit une rivière entre eulx et leurs ennemyz. (BUEIL, I, 1461-1466, 194). ...et en peu de heure il eust fortifié son logeiz tellement qu'il fut en seurté (...) Ainsi passa celle nuit le conte de Parvanchières, et le lendemain il fut tellement cloz et barré qu'il n'eust plus besoing, fors d'escoutes aux champs et grotz guet en son logeiz (BUEIL, I, 1461-1466, 195).

4.

Loc. fig. Ne pas bien barrer sa bouche. "Ne pas savoir tenir sa langue" : Mais einsois que li rois de pris Partist de court, com bien apris, à nostre Saint Pere parla D'une autre besongne, car là Estoit le signeur de Lesparre, Qui sa bouche pas bien ne barre, Car s'il l'eust très bien barrée Et de sylence seellée, Il n'eüst pas dit les paroles Qu'on tint pour nices et pour foles (MACH., P. Alex., p.1369, 224).
 

"Barrière"

Rem. Doc.1497 (barret) ds GD I, 584b.
 

"Petite barre (en partic. en matière précieuse)" : Item, à Thory en Beausse, il print et embla VIJ pieces et deux frans en autre monnoye. (...) Item, à Chastres soubz Montlehery, trois barrettes et un franc en menue monnoye à marchans qui dormoient. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 28). Item, à Conflans Sainte-Honorine, il print et embla une cueiller d'argent et une barrette qui estoit au prieur dudit lieu (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 30).

REM. Ou s'agit-il du couvrechef, le voleur dont il est question recherchant monnaie et vêtements ? Doc. 1412-1414 ds GDC VIII, 296a (barre de bois).
 

"Sorte de tarière dont se servent les tonneliers" : Et seront tenus aussy de faire un barreur à usaige de tonnelier, auquel barreur ait deux bosses en façon de molures dont la première soit à demy- pied près du manche et l'autre à un pied et demy près de la moiche (Anc. corp. dijonn. C., 1490, 351).

REM. Cf. GD I, 590c, s.v. barrois.

V. aussi barroir, barrois
 

Région. (Sud) "Rempart" : Pour ce que ladicte Ville [Villefranche-de-Rouergue] et les barriz d'icelle ont besoing de reparation et fortification (Ordonn. rois Fr. S., t.5, 1371, 396). ...achapt fait de Estienne Cariol, lombart, de cent esmines de chaux convertie aux enduis de la muraille que est dure depuis la font jusques au sause, et aussi au portal et à la muraille, près le pont neuf, devers la cousine et à l'acomplissement du barri vieulx dudit lieu de Gardane (Comptes roi René A., t.1, 1459, 79). ...les cens des hostelz appuiez sur les barris, les bans et accises, le sexterage et autres que a tenu et tient de present Tanneguy de Cabannes ; le revenu, proufit et emolument du grenier à sel dudit lieu de Tarascon (Ordonn. rois Fr. P., t.19, 1482, 14).
 

"Péager, celui qui ramasse le droit de barrage" : [Le roi exempte les religieux d'une abbaye de Rouen de l'impôt sur les denrées transportées et de l'obligation de prendre auprès des autorités un certificat contenant un état de ces denrées] ...mais tant seulement de dire aux Barriers, qui pour et ou nom de Nous, sont establis et commis aux portes et passages de la dicte Ville, pour recouvrer les mereaux de ceulx qui passent, et recevoir aucuns droits qui deuz Nous sont, en faisant foy par eulx, leurs gens, serviteurs ou familiers, en la main des diz Barriers (Ordonn. rois Fr. S., t.5, 1369, 216).

REM. Ex. de 1393 (Rouen, nous devons (...) a chascun barrier un pot de vin et deux pains), 1406 (quant icelles barrieres de la ville furent ouvertes, le suppliant ala querir ses buefs (...) auquel le barrier ou portier dist que il estoit matin levé) ds GD I, 586a et doc. 1420 (Lyon, les barriers ne leveront riens de la barre, demain foyre Saint Estienne) ds GDC VIII, 296b.
 

A. -

"Assemblage de barres de bois ou de métal servant à enclore un espace ou à fermer un passage" : ...pour avoir despavé les trous à mettre les barrières et pieux de bois qui ont esté mises sur ledit pont affin que le charroy ne passast par dessus icelluy, et repavé à l'environ d'iceux, avalués à une toise (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1441-1442, 281). Et en eulx retournant, les Bretons qui estoient assemblez de soixante à quatre vins, qui estoient gens de plat pays, les rencontrerent et les assaillirent environ jour couchié, et pour les enclourre fermerent les chemins de barrieres de grans perches (Doc. Poitou G., t.8, 1446, 384). A Jehan Touchart, charpentier, ledit jour, huit solz quatre deniers tournoys, à luy ordonnéz pour l'ovraige de bois, et sa peine d'avoir fait une barrière dedans le refretouer de Sainct-Maurice (Comptes roi René A., t.1, 1451, 1). ...lesdiz Bourguignons, cuidans prendre à despourveu les habitans de ladicte ville et mesmement ceulx qui gardoient ladicte porte de Saint-Denis, vindrent à grande fureur, grosse compaignie et armée, passer jusques à Saint-Ladre et plus avant, cuidans gaigner les barrieres qui aux faulxbours de ladicte ville devant ladicte porte Saint-Denis avoient esté faictes, et venir jusques à ladicte porte et dedens ladicte ville (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 58).

-

"Barricade" : Et, ainsi qu'il arriva au logeis du cappitaine, il le vit avecques ses gens d'armes en une rue du logeiz et tous ses gens armés, à cheval, la lance sur la cuisse, et devant eulx une grant barrière bien espesse faicte de charrettes liées les unes aux aultres. (BUEIL, II, 1461-1466, 247). La desconfiture de ce cappitaine fut en partie pour la barrière qu'il avoit faicte devant luy ; car gens de cheval ne doivent mettre ne barrière, ne fossez, ne nulle fortification devant eulx, pour ce que la fureur des chevaulx romp les gens et se font faire place ; et, pour ce, ne doibvent querir que le large. (BUEIL, II, 1461-1466, 249).

B. -

En partic.

1.

"Première enceinte de défense d'une ville, d'une forteresse, d'un château... (elle protège les portes) ; p. méton. l'espace qui sépare cette enceinte des portes ou bien les portes elles-mêmes" : Si vinrent li coureur d'Engleterre courir jusques as barrières de Saint Quentin, et escarmucier à chiaus qui là se tenoient. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 169). Messires Jehans de Viane fist ouvrir le porte toute arrière, et se fist enclore dehors avoecques les six bourgois, entre le porte et les barrières. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 59). ...il y ot environ LX. compaignons très bien armez et bien montez, qui s'ordonnerent au partir et yssir de la ville, pour chevaulchier vers Montferrant et faire aux barrieres aulcune escharmuche, et puis s'en retourneroient arriere. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 221). Et aussi a esté present à assaillir et prendre le chastel de Moustiers, où il y ot deux hommes dudit chastel qui furent tuez par ceulx de Ventadour, l'un de trait et l'autre à la barriere. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 19). Et envoya commencier l'escarmouche devant la barriere, et y ot foison de mors et de navrez d'une partie et d'autre, et firent reculer les Sarrasins par force, et y ot moult d'occiz et de mehaigniez. (ARRAS, c.1392-1393, 96). L'ystoire dit que le lendemain, au point du jour, ot le roy ses gens tous prests, et yssy de la cité a bien mil hommes d'armes, et bien mille, que brigans, que arbalestriers, qui le actendoient en embusche aux deux costez de la barriere pour lui recueillir, se il estoit trop empressez de Sarrasins. (ARRAS, c.1392-1393, 105). Lors ot ly soudans conseil de faire assaillir la ville. Lors fait sonner ses trompettes quant le soleil fu levé, et fait ordonner ses batailles et ses arbalestriers, et ses pavisiers, et s'en viennent aux fossés et aux barrieres. (ARRAS, c.1392-1393, 110). ...et ceulx de la ville avalerent le pont et ouvrirent portes et barrieres (ARRAS, c.1392-1393, 180). ...il vinrent devant Oizi en Cambresis et descendirent li auqun a la barriere et la ot grande escarmuce (FROISS., Chron. D., p.1400, 315). Adont fu la barriere ouverte, et passerent oultre li .VI. bourgois (FROISS., Chron. D., p.1400, 846). Qui veïst la gens arriver De toutes pars et estriver A entrer ens par la barriere, Membrer vous peust de la maniere (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 76). ...ledit duc de Bourgoingne (...) vint, le X^e jour de ce mois, après disner, sur ledit pont, où devoit estre faicte ladicte convencion, et, environ V heures après midy, entra dedens la barriere, où ledit Dauphin et ses gens estoient retrais (FAUQ., I, 1417-1420, 317). ...le sire de Moulins y fut prins devant la barriere. (LE BOUVIER, Chron. Ch. VII, C.C.J., c.1451-1455, 390). Contre grans roys me suis bien anymee [moi, Fortune] Le temps qui est passé ça en arriere : Priame occis et toute son armee, Ne lui valut tour, donjon ne barriere. Et Hannibal demoura il derriere ? En Cartaige par Mort le feiz actaindre, Et Scypïon l'Affrequain feiz estaindre. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 64). Et, ainsi qu'il faisoit ses ordonnances, le jour s'apparust. Si ordonna ses coureurs et leur enchargea aler jusques à la barrière d'Escallon et rebourser le chemin droit à l'abreuvoir pour prendre chevaulx et gens et tout ce que possible leur seroit. (BUEIL, II, 1461-1466, 16). Et fut dit qu'ilz [chevaux, harnois et autres biens] seroient renduz à ceulx qui les avoient perduz, puisqu'ilz avoient esté rescoux avant que entrer en chastel, ne en ville, ne en lieu fort du party contraire ; et, tant qu'ilz estoient sur les champs, qu'ilz n'estoient point acquiz aux ennemiz qui ne les avoient point en possession en leurs barrières ne forteresses. Et bien y parust ; car ilz furent rescoux aux champs, comme vous avez oy. Mais, s'ilz eussent entré seullement en une barrière et feussent ressailliz aux champs, ilz leur eussent esté acquiz. (BUEIL, II, 1461-1466, 214). Faictes bien tost ouvrir la porte, ou, par la Vierge Marie, je vous feray pendre à ceste barriere. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 180).

-

Barriere de la ville/de la forteresse/des portes : ...trois varlès et autres leurs complices qui estoient de la compagnie d'iceulz ennemis, estoient venuz ès barrieres de la dicte ville, et avoient blecié et navré d'une espée le compaignon portier du dit exposant (Doc. Poitou G., t.5, 1382, 191). ...ung basteleur qui estoit venu au dedans de la barrière de la dicte forteresse, lequel faisoit agenoillier les bonnes gens devant lui et leur preschoit plusieurs gabuseries et museries (Doc. Poitou G., t.9, 1448, 99). ...reedifier les fossez, boulevers et barrieres des portes, en faire murer d'aucunes (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 274).

2.

"Clôture d'un emplacement militaire" : Si leur fu ouverte la baille de la bastide, et les barrières ossi, et arrestèrent là, et ne peurent venir à la porte. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 262). La presse fu si grant, et les payens furent fors, qui rebouterent le roy et ses gens jusque dedens leur barriere. Lors commencent les Cipriens qui gardoient le pas, a traire et a lancier de grant maniere, et la ot mort et occiz grant foison de Sarrasins. Mais ilz estoient si fors que ilz rebouterent les crestiens en leurs barrieres. (ARRAS, c.1392-1393, 106). Et incontinant qu'il fut en son camp, son logis fut fossoyé, barrieres faictes bonnes et fortes, bien garnies d'artilleries grosses et menues. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 304).

-

Les barrières (mobiles) distinguées des palis (fixes ?) : Si vinrent aucun de ces Bretons des gens le connestable jusques as barrières de leurs palis pour veoir quelz gens c'estoient. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 111).

3.

"Palissade qui coupe en deux l'espace d'un tournoi, d'une joute ; d'où, p. méton, la joute elle-même" : En batailles et en barrieres Les sons des trompes si enflament Les combatans (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 117). ...quant vous serez grant et que suivrés les tres nobles faiz d'armes, comme les hommes de bien font qui sont es batailles par mer, par terre, corps a corps, ou en compaignies, en rencontres, en mynnes, en saillies, en eschielles, en barrieres, en escarmuches ou autrement, vous n'obliez pas ceste tres sainte beneiçon (LA SALE, J.S., 1456, 41).

C. -

P. anal. "Protection, défense" : ...laquelle [cité de Rhodes] est seule barriere et avant mur es parties et regions orientales de toute Chrestienté contre iceulx mauldiz Turchs (Doc. 1481. In : Deables Enfer V.V., 1480, 679).
 

"?" : ...ledit Claude estoit au lieu de Houdemont ou l'en faisoit une confrairie, et aprés le disner, en baillant lez gans au barroy en tirant lez ungs contre lez autres, vint a Robert (...) au quel furent donnéz lesdits gans, et voulut tirer contre lui ; lors lui fut dit par aucuns des assistans que ce n'estoit point afaire a lui de tirer et qu'il estoit marié, lequel respondit que non. (Lettres rémission René II P.D.H., 1492, 228).

Rem. Est-ce barri ?
 

"Réplique faite aux raisons des adversaires"

REM. JEAN BOUTILLIER Somme rural, 1393-1396 (éd. 1486, apres tous barroyemens d'exceptions perimaux on doit dire...) ds GD I, 588c.

V. aussi barroyer
 

"Petite barre" : ...une sainture d'argent doré, pour mectre sur harnois de joustes, à XXIIII barroyers pendans (Comptes Lille L., t.2, a.1467, 132).
 

"Sorte de tarière dont se servent les tonneliers" : ...1 jointeur, 4 barreours, que grans que petiz ; 1 fer de jointeur. (Invent. mobiliers ducs de Bourg. P., t.1, 1363, 14). ...1 van, 1 courboille, 1 broicheour, 1 barreour, une chemise (Invent. mobiliers ducs de Bourg. P., t.2, 1378, 12).

V. aussi barreur, barrois
 

"Sorte de tarière dont se servent les tonneliers"

REM. Doc. 1365 (quoddam foretum : gallice barrois) ds GD I, 590c.

V. aussi barreur, barroir
 

"Femme facile" (d'apr. DU CANGE, qui glose : pro lena, meretrix)

REM. Doc. 1407 (Jehannin de Lamote dist à icelle Maroie, ...quelle Barroise est ce cy, n'aurons nous jamais paix à une telle Barroise ?) ds DU CANGE I, 590b, s.v. barrium.
 

Empl. intrans. DR. "Répliquer aux raisons de la partie adverse, débattre, contester" : ...et doit l'advocat barroier et proposer excepcions peremptoires s'aucunes en a à la deffence de sa cause (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.2, 1437, 434).
 

"Ce qui sert à barrer, barrière"

Rem. Cf.  ; AND : barure.
 

"Rayer de bandes de diverses couleurs" : D'acoustremens qu'on billebarre et fend, Le plus gorrier et le plus triumphant Qu'on vit jamais (LA VIGNE, V.N., p.1495, 168). Enfans de ville par bendes singulieres A la grant gorre de drap d'or bigarrez, Chaulces guyndees a bien courtes lasnieres, A tout guydons, estendars et banieres, De fleurs de lis trestous billebarrez, Orphaverie, acoustremens barrez, Housses de soye, grans bardes d'excellence Sur gours chevaulx escartelez, carrez, Vindrent au roy faire la reverence. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 200).

Rem. H. Lewicka, Les Comp., 1968, 159-160.
 

I. -

Empl. trans. "Fermer avec des barres"

Rem. FROISS. (Kervyn) et Ancienneté des Juifs (ms. fin XV^e s.) ds GD II, 271c.

II. -

Part. passé en empl. adj. HÉRALD. "Dont les barres s'opposent"

Rem. FROISS. (ms., armes ... barrees, contrebarrees a deux chevrons de gueules) ds GDC IX, 180c.
 

A. -

"Ôter la barre d'une porte, d'un heaume..." : Huwelin at doneit sus son heame I tatin, Trestot at desbareit le couffe et le bachin (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.2, a.1400, 564). Le heame li trenchat et la coeffe ilh debart (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.2, a.1400, 609). [Scheler, Gloss., 92 : «confusion des finales are et art»]

-

Desbarrer qqn. "Faire sauter la barre de son heaume" : Pire et calheweaus gettent qui les Huens mult desbare (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.2, a.1400, 562).

Rem. Ex. d'a. fr. ds T-L II, 1479, et GD II, 544a.

B. -

Au fig. DR. Desbarrer (une somme) "Lever une opposition (pour le versement d'une somme)" : Heritaige encheus a pere de pairt sa fille. Jugement de Richairdin, d'Ernaville, d'une pairt, et de Caitherine, sa brui, d'autre pairt, pour ce que ladite Caitherine met debet en ung .XI. sols de cens que gissent sus une vigne en Andrevigne ; se dit ledit Richairdin que ladite Kaitherine li a bien a debairer cilz .XI. sols de cens, pour ce qu'il li sont escheus de pairt Lorratte, sa fille ; et ladite Kaitherine dit que ledit Richairdin n'i ait rien a avoir, pour ce qu'elle dit que iceulx .XI. sols li sont escheus de pairt ung scien filz qu'elle dit avoir heu don filz dondit Richairdin. Li maistre-eschevin dit pour droict que Richairdin ait bien a avoir lesdits .XI. sols, pour ce qu'ilz li sont escheus de pairt Lorratte, sa fille. (Jug. maître-échev. Metz S.M.S., t.1, a.1494, 1364], 415).

Rem. Cf. barre "argument de droit invoqué en justice" et barrer "contester" (J. Balon, Gd dict. de dr. du Moy. Âge, 1973, 1051a et 1052a).
 

V. esbahir

Empl. trans. Région. (Centre) "Troubler qqn" : Aprés quarante jors avint Que une pelerine vint A la juive et a son mari, Qui grandement les esbari Et dit : "Vostre norrice vous salue Par plusieurs fois, quar je l'ai veue En tel lieu et en tel païs." Molt est li juis esbahis Quant oist dire que cele vivet Qu'avoit ocis d'un canivet. (Mir. N.D. Rosarius K., c.1330, 21). ...Molt s'efforça [Satan] d'eus poindre et mordre ; Especiaument a Paris Et a Bonvoigne. Esbaris Li frere souvent estoient : Dyable trouble grief leur faisoient (Mir. N.D. Rosarius K., c.1330, 35).

REM. Cf. T-L III, 794, s.v. esbarer "troubler qqn". Cf. O. Collet, Gloss. et index critiques des oeuvres de Gautier de Coinci, 213, pour l'aspect régional.
 

Empl. trans.

A. -

"Enfoncer (comme avec une barre), planter (une arme, un objet pointu...)" : ...Ou corps lui embarra sa grant lance frarine (Tristan Nant. S., c.1350, 557). ...Sur son chief luy assit ses ongles bien tranchant, Jusques a la servelle luy alla embarrant (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 38). Et ly cos descendy, le ceval asséna ; Sur l'arçon par derière tellement l'enbara, La cielle et le ceval à moitiet ly coppa (God. Bouillon R.B., t.3, c.1356, 272). ...la pointe aceree et froide En l'espaule li embara (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 115). ...Hulin trait l'espee, tel coup lui va payer, Que jusques en es dens lui embara l'achier. (Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 88). ...Gallaphur s'en vint donner tel coup au crocq dont les chaines estoient attachiez qu'il embarra son espee demy piet dedens le perron (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1129).

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"Défoncer" : ...Li ung des quaitre feirt per iteilt covenant Qu'il li ait enbairiéz le hialme lisant (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 93). Le hiaulme d'achier sy fort ly enbara Que petit s'en fally c'adont ne le tua. (Hugues Capet L., c.1358, 192). Mais quant ilz virent que Gieffroy avoit le bacinet embarré par force de coups, et son harnoiz desrompu, si ne ont talent de rire, car ilz voient bien que ce n'estoit mie a gas. (ARRAS, c.1392-1393, 299). ...et fiert le roy sur son heaulme devant par tel haÿr, qu'il le fendi et embarra si que il le navra moult fort au vis. (Chev. papegau H., c.1400-1500, 8).

B. -

"Enfermer entre des barres" : Et combien qu'il a aises et plaisances largement, il ne les peut endurer, mais regarde les autres mariés qui sont en la nasse bien embarrez, qui s'esbanoient, ce lui semble, pour ce qu'ilz ont l'apast emprés eux dedens la nasse, c'est assavoir la femme, qui est belle (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 6). La vit le pouvre home en paine et en tourment, qu'il prent pour joye. Or est il en la nasse bien embarré et, s'il n'y estoit, il se y metroit a grant haste. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 17).

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"Mettre, tenir en réserve" : ...et pareillement [le roi] print sa conclusion audit lieu de faire venir ses gens d'armes, qui estoient embarrez en Lorraine et en Alemaigne, en l'Isle de France, pour mettre le siège à Meaulx ou à Creel (ESCOUCHY, Chron. B., t.3, Pièces justif., 1440, 5).
 

[Sur forbarrer]

Rem. Cf.  ; AND : forbarrement.
 

"Empêcher" : Phelip de Valoys fist faire tote la navie qe homme savoit ordeiner, des galeyes, spynagtz, grosses barges, et touz les grauntz niefs d'Espaygne de Normondie, et par tot où eles pussent estre trovez, de forbarrer la venue de nostre joevene roy ariere en sa tere (Chron. London A., c.1350, 74).

Rem. Aussi Lettres agn. L., 16. : (...les autres executours de dit G. ore supplianz ne soient forbarrez de lour accioun )
 

I. -

"Mettre des barres à" : Item est ordenet que nuls ne puist mettre vins françois ne autres vins en autres vaissiaux que dou païs dont li vins seroit, ne faire rembarer ne mettre autres barres pour descounoistre les vaissiauls en coy il seroient (Bans police H., 1379-1388, 36).

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P. ext. "Renforcer, consolider"

Rem. Mabrien V., 1462, 18/5.

II. -

"Faire obstacle à, repousser (en partic. une troupe)" : ...le conte d'Urgel fu rembaré jusquez aux gens de pié et de cheval qui lez devoient a leur besoing receullier (Comte Artois S., c.1453-1467, 41). N'est ce donc icy le tres fort et juste lyon qui rembarra la male beste ? (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 23). Si marcherent roidement contre ledit messire Symon et rembarrerent luy et ses gens de cheval, et les soubstindrent les archiers, qui estoient à pied (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 229). ...et, par ainsy, furent les rembareurs rembaréz, aucuns bateurs abatus et rebouteurs reboutéz (MOLINET, Chron. D.J., t.2, 1474-1506, 316). ...si tost les rembarrons, Sans fourbir glave n'alemelle (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 17). Ilz seront retondus, Rogniés, rongiés, comme vieux chiens rabis, Droit rés à rés, et plus que Rasibus, Ravis, railliés, rentrongnés et rostis, Plus roux que ras, barbus rebarbatifz, Requipolés, rembarrés, recoeuilliés, Ratrumelés, ratisiés, regrilliés, Ramonselés, repinchés, resalés, En rouge raige assis et retoulliés (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 71). Et alors ledit Guerin le Groing, qui estoit allé chevaulchier lesditz ennemys, fut rembarré avec lesditz quinze hommes d'armes et trente archiers qu'il avoit menez par deffaulte de puissance (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 302).

Rem. Doc. 1476 (Nord) ds TLF.

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Rembarrer qqn (ou une troupe) qq. part : Puis reprist son chemin contre la cyté d'Amyens et rembara la garnison lourdement dedens la cyté. (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 133). Lors il afferma que ce estoit malseant de laisser piller son pays par gens lasches et meschans, disant qu'il failloit chargier sur eulx hardiement, les desplacer de la et rambarrer en leur pays. (VASQUE DE LUCÈNE, Cyropédie G.-G., 1470, 202).

III. -

Empl. pronom. "Se barricader, s'enfermer" : ...bien m'estoye rembarré en ma chambrette, et l'huys fermé pour me celer (SAINT-GELAIS, Séj. honn. D., c.1490-1495, 124).
 

"Celui qui rembarre, qui repousse" : ...et, par ainsy, furent les rembareurs rembaréz, aucuns bateurs abatus et rebouteurs reboutéz (MOLINET, Chron. D.J., t.2, 1474-1506, 316).