C.N.R.S.
 
Famille de *ban 
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     ABANDON     
FEW XV-1 *ban
ABANDON, subst. masc.
[T-L : abandon ; GD : abandon ; AND : abandon ; FEW XV-1, 49b : *ban ; TLF : I, 38a : abandon]

A. -

[Le point de vue est celui de l'agent qui abandonne qqc. à un destinataire]

 

1.

Qqn1 met / donne / baille... qqc. en abandon à qqn2 / à l'abandon de qqn2. "Qqn met qqc.à la discrétion, au pouvoir de qqn2" : En aubandon vous est ma grant richeise mise. (Vie st Eust. 1 P., c.1350-1400, 157). Mor coer, m'amour te donne en abandon. Or en uses sans nulle desraison (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 132). Vous suppliant [la Vierge] que a vostre filz, par don, Vous me faciez pardonner ma simplesse Et tous mes maulx, pour avoir le guerdon Qui est aulx bons baillé en habandon, En evitant infernale tristesse. (ALECIS, Sub tuum presid. P.P., p.1439, 65).

 

-

En partic. Mettre qqc. en abandon à qqn2. "Confier qqc. à qqn" : [Le Prince de Galles, obligé de retourner en Angleterre, s'adresse aux seigneurs gascons] si leur mettoit en abandon cités, villes et chastiaus, et leur recommendoit à garder comme lor hyretage (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 80).

 

-

Empl. abs. Mettre qqc. en abandon. "Mettre qqc. à disposition, à discrétion" : Trop le metez en abandon, Se pour si po en faites don. (MACH., D. Aler., a.1349, 374). Si mirent tout en abandon, Le scens, l'avoir, le corps, les ames, Pour avoir l'amour de leurs dames. (MACH., F. am., c.1361, 208).

 

2.

Qqn1 donne à qqn2 abandon de faire qqc. "Donner à qqn la possibilité, la liberté, la licence, la permission de faire qqc." : ...tenir soy de mal faire leur est un grand fait combien que encore il ne facent pas moult grans biens, mais toutes voies qu'il ne perdent pas leur sougiéz par leur donner trop grant abandon de mal faire et leur soient trop courtois en leur deffaus trop prestement pardonner. (FOUL., Policrat., IV, 1372, 76).

 

-

Mettre qqn2 à l'abandon de faire qqc. "Donner à qqn toute liberté de..." : Et lors, quant [ma fille] l'esbat ara fait, Ainsi comme ingnorant du fait, Vous la metrez a l'abendon De vous demander quelque don Que mieulx a son vueil pourra duire. Et, lors, je la vouldray instruire Quelle chose elle demandera (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 162).

B. -

[Le point de vue est celui du destinataire (qqn2) qui dispose de ce qui lui a été abandonné]

 

1.

Qqn2 a qqc. en abandon. "Qqn dispose de qqc. à discrétion" : J'aime mieux a morir a grant destruisïon Que le cor de me fille euwist en abandon (Hugues Capet Lab., c.1358, 250). En la cité de Dieu serez cité, Felicité arez en habandon : Il n'est sy belle acqueste que de don. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 145).

 

-

Qqn2 a abandon de faire qqc. "Qqn a la liberté de faire qqc." : Et avront en l'autre siecle gloire par devant les autres et plus grant, de tant comme il ont eu plus grant avantage et plus grant abandon de mal faire et par grant vertu s'en seront abstenuz. (FOUL., Policrat., IV, 1372, 76).

 

2.

Qqc. est en l'abandon de qqn2. "Qqc. est à la disposition, à la discrétion de qqn" : Quant doncques elle [la reine Ysiphile] vey Jason retourner en son logis a celle fois, elle lui ala au devant et le prinst par la main et le mena en sa chambre, ou elle lui monstra toutes ses richesses et tresors et lui dist : "Jason, toutes ces choses sont vostres, meismement et la dame avec ; et n'ay chose sy precieuse qui ne soit en vostre habandon, affin que vostre grace puisse acquerir." (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 172).

 

-

Qqc. est en abandon à qqn2 : Plus donnés et de milleur main, Tant vous seront mieulz soir et main Les fortunes en abandon, Dont conforté seront vo don. (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 115).

 

3.

Qqn (au lieu de qqc.) est en l'abandon de qqn2. "Qqn est en la garde de" : Vous estes sans tache obstinee, Plain de meurs et de divin don, Se veuil que soir et matinee Mon fils soit en vostre habandon. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 39).

 

4.

DR. "Droit que l'on a de prendre un gage sous forme de biens meubles ou immeubles, ou mise à exécution de ce droit" (éd.) : Se nous alons par abandon Pour litiscontestation Faire, il couvenra poursivir Et - en doute - de dekeir. (BRIS., Plait Ev. Dr. K., a.1340, 65).

C. -

[Le point de vue est celui de l'objet abandonné, dont il est possible qu'il soit laissé sans contrôle]

 

1.

Laisser [une embarcation] aller / flotter à (l')abandon. / [Une embarcation] va / flotte à (l')abandon. "Aller, flotter sans contrôle" : Mais mar vit pour li ce jour né, Qu'entre les flos vit Leandon Qui floteloit a abandon. (MACH., J. R. Nav., 1349, 250). Et en cestuy peril demoura Pierre depuis le mattin jusques a midy. Vint que une naviere de Mores coursaires vint, qui virent ce jeune chevalier qui alloit tout seul a l'abandon en celle barque, si le allerent prendre et le bouterent en leur nef. (Belle Maguel. C., 1453, 34).

 

2.

Déboucler qqc. en abandon. "Libérer qqc. de ce qui l'attache" : Sansorins cheï teste enverse, Si roit c'a paines fu il mors. Ses varlès vint la sus le corps Et mist errant piet jus a terre, Et voit que sa targe li serre Au costé et est pertuisie, Et que li sans a une fie En sort a force et a randon. Lors le desboucle en abandon Et le jette dessus l'erbier (FROISS., Méliad. L., t.2, 1373-1388, 189).

 

3.

Mettre [son corps, sa teste, sa vie...] en abandon / à abandon. "Risquer, exposer (son corps, sa tête, sa vie...)" : [Accusé à tort] je suy tout prest de lever le gaige et de mettre mon corps en abandon et ou parti d'armes, et de prouver le contraire (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 39). Le patron et les autres mariniers mettoient leurs corps en habandon pour la deffence de leurs vies. (Hist. seign. Gavre, c.1456. In : Chrestom. R., 161). N'est ce pas grant constance de voulloir plustost mourir vaillamment que faire faulte, comme fist Barbasain le bon chevallier ? Et qui puet estre plus grant charité que mettre son corps et sa vye à abandon, pour garantir aultruy, comme font les vaillans hommes d'armes qui se mettent en dangier de jour en jour pour garder le droit de leur seigneur et preserver le menu pueple de toute tribulacion et de l'invasion des ennemys ? (BUEIL, I, 1461-1466, 52).

 

-

Sur l'abandon de [son corps, sa teste, sa vie...] : Je vous prommeth, sus l'abandon de ma tieste, que je vous menrai bien à tel pas, où vous passerés le rivière de Somme (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 159). ...et l'avoient les gardes empris a garder sus l'abandon de lors testes (FROISS., Chron. D., p.1400, 802).

 

-

Mettre ses yeux en abandon. "Exposer au danger" : Ai je bien mis mes yeux en abandon ? Ai je bien mis mon coer en grant peril ? (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 97).

 

-

Empl. abs. "S'exposer au danger" : O Jhesus, ramply de scïence, Souverain tresor de clemence Qui de mes pechiéz indulgence M'avoyes donné, Es tu de moy habandonné Et pour metre en habandon né ? Dieu, a qui filz es ordonné, Te vueille aidier ! (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 323).

 

4.

Faire qqc. en abandon / par abandon. "Faire qqc. sans retenue, sans réserve" : Et lorsqu'il sont mis en tel point, Sachiés que je n'y aten point, Einsois laisse aler le brandon, Que tu ci vois, par abandon, Que tout leur esprent doublement Cuer et corps amoureusement. (MACH., D. verg., a.1340, 32). ...li officiier dou prince (...) en Poito (...) prendent tout en abandon, et y font si grans levées que nulz n'a riens au sien. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 92).

 

-

"Impétueusement" : Par heures je me confortoie Aparmoi et me deportoie, Et alefois venoit une heure Que me venoient courir seure Li mal d'amours en abandon. (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 86). Moult tres fierement se recueillent Des lances as bons fer agus, Et se fierent sus les escus Plainnement et en abandon. (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 114).

 

-

"Sans réticence" : "Sire, dist elle au chevalier, (...) Venés vous ent en abandon ; Nous vous le commandons ensi." Dist Agamanor : "Vemeci, Tout prest a ce que volés faire." (FROISS., Méliad. L., t.3, 1373-1388, 16).

 

-

Faire qqc. à son abandon. "Faire qqc. sans retenue, à qui mieux, mieux" : Le roy s'assist prumier (...) Les prinches ensievant tout a leur habandon. (Cip. Vignevaux W., p.1400, 63).

 

Rem. La graph. abandon peut correspondre à la loc. à bandon

 

-

Estre abandon./Estre à bandon. "Être à disposition" : TIEBAULT. Alez la voie aux estourneaux, En hault, en bas, avant, arriere, Ou pres, ou loing de la carriere, La lez trouverez, s'il y sont. DAN GENESE. Tez paroles et tez dis ont Double entente ; par tel langage, Tu es ou trop fol ou trop sage. Oncques homme de bonne guise Ne se moqua de gens d'eglise. Dy nous ou il sont sanz moquier ! THIEBAULT. Courez com feroit .1. cloquier, Et puisiez, tout est abandon. (Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 132).

 

-

Faire qqc. abandon./Faire qqc. à bandon. "Faire qqc. de plein gré, volontiers" : ...l'evesque abandon Li ["le lui"] ottrie (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.5, a.1400, 641).

 

-

Jeter qqn abandon./Jeter qqn à bandon. "Laisser tomber qqn, en partic. le priver d'héritage" : Item, riens a Jacquet Cardon, Car je n'ay riens pour lui d'onneste - Non pas que le gecte habandon - Synon ceste bergeronnecte (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 135).

V. aussi bandon
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 2/58 
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     ABANDONNEMENT     
FEW XV-1 *ban
ABANDONNEMENT, subst. masc.
[GD : abandonement ; GDC : abandonement ; FEW XV-1, 50a : *ban ; TLF : I, 40a : abandonnement]

A. -

DR.

 

1.

"Mise au ban, bannissement" : ...à l'occasion d'une lettre royal passée environ la S. Deniz derrainement passée fu publié abandonnement des corps et biens de ceulx qui seroient ou estoient favorisans auxdis d'Orleans (BAYE, II, 1411-1417, 84).

 

Rem. JUV. URS. et doc. 1445 ds GD I, 16a.

 

2.

"Renoncement à qqc. (de la part d'une autorité)" : Nous voulons que toutes les personnes, ou les entremettans dudit mestier [de poissonnier], qui par fraude ou autrement malicieusement prendroient, ou acheteroient desdits vendeurs lesdites denrées, qui ne satisferoient dedans le temps et heure dessusdite, selon les points de nosdites Ordenances et grace, mais se laisseroient emprisonner ; de laquelle prison il voudroient issir par habendonnement, sans satisfaire aux vendeurs desdits Marchands, qui feroit grand dommage desdits Marchands... (Ordonn. rois Fr. L.S., t.2, 1345, 591).

 

-

"Acte écrit par lequel est signifié un renoncement, un désistement" : A Jehan Le Tanneur et Jacquot Boisot, notaires, demourans à Dijon, 12 gros tournois que mesdis seigneurs des comptes leur ont tauxé pour leurs peines et salaires d'avoir escript deux vidimus (...) et l'execucion de ladicte chancellerie de son duchié de certainnes lettres royaulx et d'un habandonnement de la court du bailliage de Mascon touchans certains debats d'entre le seigneur de Cusance et de Beauvoir et le seigneur de Listenay (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1419, 488).

 

3.

"Mise à disposition de qqc., cession" : Aujourdui Thomas Lostellier, prisonnier, affirmant par serment qu'il est tenuz envers plusieurs et diverses personnes, en pluiseurs et diverses sommes de deniers, tant par lectres etc., et qu'il n'avoit de present aucuns biens dont il leur peust faire paiement, gré ne satisfacion, si comme il disoit, a habandonné en jugement par devant nous tous ses biens quelzconques, envers ses diz creanciers, et jura par serment que, se il venoit a fortune de biens, il contenteroit sesdiz creanciers senz fraude, auquel abandonnement, nous le receusmes, au regart de ses debtes non privilegiées (Sent. Chât. Paris M., II, 1396, 626).

 

4.

Donner abandonnement de + inf. "Permettre de" : ...et a iceulx avons donné et donnons plain habandonnement de retourner seurement et franchement a leurs maisons, domiciles et heritaiges (Lettres rémission René II P.D.H., 1477, 97).

B. -

Au fig. Abandonnement à qqc. "Fait de se laisser aller à qqc." : Luxure est ung habandonnement de l'ame et du corps a la fragilité et delectation charnele. (Somme abr. M., III, c.1477-1481, 182).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 3/58 
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     ABANDONNÉMENT     
FEW XV-1 *ban
ABANDONNEEMENT, adv.
[T-L : abandoner (abandoneement) ; GD : abandoneement/abondanneement ; AND : abanduneement ; FEW XV-1, 49b : *ban ; TLF : I, 41a : abandonnément]

A. -

"Sans frein, sans retenue, impétueusement" : Lors brochent les chevaus habandonneement (Bât. Bouillon C., c.1350, 205). Chil chevalier desploient les bannières au vent, Contre Sarrasin vont habandonéëment. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 284). La veyssiez baitaille et teilz tornoiement Que dez mort sont jonchiéz lez chans espessement. L'amiralz vint devant chevalchant roidement, Entre Romain se fiert abandonneement. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 100). ...entrerent dedens [la ville de Vannes] tout abandonneement (FROISS., Chron. D., p.1400, 572). ...mervilleux fut l'estour mortel et perilleux, car chascun s'efforçoit de rompre le boix et faisoient lancez tronçonner, escus percier et tresbuchier hommez et chevaulx si habandonneement que plus de XX m., tant crestiens comme payens, y furrent mors ou abbatus. (Saladin C., c.1465-1468, 165).

B. -

"Sans compter, largement" : Ches deux sommiers chargiez de fin or on vous donra, Et se pau en avez bien say ou il en a : Abandonneement departis vous sera (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 858). Elle semble, mieulx que femme, deesse ; Si croy que Dieu l'envoya seulement En ce monde pour moustrer la largesse De ces haultz dons, qu'il a entierement En elle mis abandonneement. (...) De ces grans biens est ma Dame garnie. (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 26).

C. -

"Facilement, sans peine" : ...car vous sçavez que chose desiree vault sans comparoison mieulx que celle que l'en a habandonneement. (Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 103).

 

Rem. Ancienneté des Juifs (ms. fin XVe s.) ds GD I, 26c.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 4/58 
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     ABANDONNER     
FEW XV-1 48b *ban
ABANDONNER, verbe
[T-L : abandoner ; GD : abandoner ; GDC : abandoner ; AND : abanduner ; DÉCT : abandoner ; FEW XV-1, 48b : *ban ; TLF : I, 41a : abandonner]

I. -

Empl. trans.

A. -

Abandonner qqc. à qqn

 

1.

"Laisser qqc. au pouvoir, à la discrétion de qqn" : As dames comper proprement Qui hont maris preux et vaillans Sy que leur havoir et leur temps, Coeurs et corps, desir et penser, Ne vuelent mie abandonner As estragnes bacheleries U elles ne sont pas loÿes (Dit prunier B., c.1330-1350, 43). Tout son païs m'abandonna Et de ses joiaus me donna Liberalment et largement (MACH., F. am., c.1361, 243). Se parti, moult bien m'en remembre, Vingt huit jours dedens septembre, Pour aler faire l'ordenance Dou païs et la gouvernance Qui à son hoir li est donnez Ligement et abandonnez. (MACH., P. Alex., p.1369, 224). Que j'estoie euüreus sur tous, Quant lieus si biaus, si gens, si dous, Si gracïeus, si aaisans, Si delitables, si plaisans Et si bien duis et ordenés M'estoit ainsy habandonnés. (Echecs amour. K., c.1370-1380, 99). Beaulx seigneurs, faictes cy fonder vostre prieuré, et prennez tant de place que vous vouldrez. Je vous abandonne la forest pour prendre bois a charpenter, et, quant ly moyne y seront estably, je leur en donne pour leur ardoir, et tous leurs adherens et habitans. Et leur habandonne la pescherie en la mer qui est prez de ceste place, a ung quart de lieue (ARRAS, c.1392-1393, 75). ...ledit messire Charles de Valois, fils du roy Charles VI e, derrain trespassé (...) avoit abandonné à ses gens ladicte ville de Paris et les habitans d'icelle (FAUQ., II, 1421-1430, 324). A feu et a sang, a rigueur ! Tout ce pays vous habandonne, Sans mercys ne quelque doulceur. (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 249). Et, quant a moy, corps et avoir Vous habandonne, sans refraindre (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 54). Ad vous je veulx habandoner Tout ce que vous demanderés ; La moitié de mon reaulme aurés, Si le voulés, mon Dieu, vous jure. (Pass. Auv., 1477, 95).

 

-

"Laisser à qqn le bénéfice de qqc." : Charles toutes les dismes entier abandonat qu'il amointoit a l'empire, au Danois en nom del eglise (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 89).

 

-

DR. Abandonner ses biens. "Mettre ses biens à disposition, les céder" : Aujourdui Thomas Lostellier, prisonnier, affirmant par serment qu'il est tenuz envers plusieurs et diverses personnes, en pluiseurs et diverses sommes de deniers, tant par lectres etc., et qu'il n'avoit de present aucuns biens dont il leur peust faire paiement, gré ne satisfacion, si comme il disoit, a habandonné en jugement par devant nous tous ses biens quelzconques, envers ses diz creanciers, et jura par serment que, se il venoit a fortune de biens, il contenteroit sesdiz creanciers senz fraude, auquel abandonnement, nous le receusmes, au regart de ses debtes non privilegiées (Sent. Chât. Paris M., II, 1396, 625).

 

2.

"Donner qqc. à qqn" : ...et tant pour ce qu'elle nous en a donné et abandonné. (Mir. femme, 1368, 181). Si me pris d'elle m'approcher [une damoyselle] Mais tantost des noix me donna Et toutes les m'abandonna, Dont je mangay ou trois ou quatre Pour passer le temps et esbatre (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 163).

 

-

Abandonner qqc. à qqn par don : Et en la fin luy abandonne Les trezors celicques par don. (Vie st Eust. 2 P., c.1400-1450, 193).

 

3.

"Accorder qqc. à qqn, le lui offrir" : Or m'as voulu grace donner Et ta pitié habandonner (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 356). Il nous a fait ung grant honneur Et bien sa grace habandonnee Quant puissance nous a donnee De retenir et pardonner A qui voudrons pardons donner : C'est ungne noble liberté. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 417). JOB. Mauldict soit l'heure que fus né ! La nuit, le jour perisse aussi Que fus conceu, quant suis ainsi Logé en ce lieu tenebreux ! Or vois je que a gens malheureux Lumiére tresclére est donnée, Et ne m'est pas habandonnée ; Mais suis couvert d'obscure nue. (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 38).

 

-

[Dans le domaine de l'amour] : J'aim loiaument de cuer et sans retraire La plus trés belle et le plus dous viaire Qu'onques encor Nature peüst faire, Qui me donna Jadis son cuer tout et abandonna. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 116). Amours scet bien ses biens abandonner Aus fins amans qui sont en son hommage (MACH., L. dames, 1377, 102). ...je n'ay pas failly De choisir dame tresmignonne : Cueur et corps je luy habandonne (Myst. Viel test. R., t.4, c.1450, 180). ...vous voisés seullement Vers elle prier doulcement Que son amour vous abandonne. (P. moyne, a.1500, 50).

 

.

Prov. : Femme qui donne s'amour habandonne (Garin Mongl. K., c.1460-1465, 110).

 

-

Abandonner qqc. envers qqn : Quant Pitié vit que franchement Voulu mon cueur abandonner Envers ma Dame, tellement Traitta que lui fist me laisser Son cueur (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 38).

 

-

Abandonner qqc. pour qqn : Las ! or ne deusse je penser Qu'a le [mon coeur] garder et chier tenir, Et non pour tant, mon seul desir, Pour vous le vueil abandonner. (CH. D'ORLÉANS, Chans. C., c.1415-1440, 225).

 

4.

[D'une femme] Abandonner son corps à qqn. "Se donner à qqn (par prostitution)" : ...elle a fait de son corps sa volenté, et icellui a abandonné à tous bons compaignons qui d'elle ont volu faire leurs plaisirs et voulentez (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 328).

 

5.

Abandonner qqc. [subst. d'action ; inf. subst. ; le neutre] à qqn. "Donner à qqn la liberté de faire qqc., le lui permettre" : Et si avoit IJ escuiers A qui li roy abandonna L'aler, et congié leur donna. (MACH., P. Alex., p.1369, 178). En cel pay[s] n'espousat oncquez homme feme : toute commune chascune femme estoit, ainsy que chiens, et en tous lieux l'ung a l'aultre habitoit. Et dient que ce seroit pechié se une femme reffusoit, et Dieu l'avoit ainsy abandonneit pour le siecle multiplier. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 159). Le duc d'Athenes abandonne A ses gens le pillage et donne. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 326). Puys que vous fuyez, La fuytte m'est habendonnee. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 707).

 

6.

Empl. trans. indir. Abandonner à qqn à / de faire qqc. "Laisser qqn libre de faire qqc., le lui permettre" : Mais s'il m'estoit abandonnez De lui vëoir a mon loisir, S'i penroie moult grant plaisir (MACH., D. Aler., a.1349, 310). Comment Courtoisie le rechut et li habandonna a aler par tout. (Echecs amour. K., c.1370-1380, 97). DIEU [à Sathan]. Tu allegues d'estranges motz, Des quelz je sçay tout le contraire ; Mais a toy et a tes suppotz J'abandonne a luy malfaire, Car il est simple, debonnaire, Qui vit sans discort et sans blasme. Faictz donc de son corps voluntaire Ce que tu veulx, mais garde l'ame. (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 26). ...et conclurent d'aller le lendemain courre tout le payz et de mettre leurs estandars en ung petit villaige et, là, faire l'escalle jusques ad ce que leurs gens fussent retournez, et de chascun estandart demourroit le tiers o la compaignye et habandonnoient à tout le monde à courir, ainsi qu'ilz fussent retournez ce soir à leurs estandars, et, si n'y estoient le soir, on ne les attendroit plus. (BUEIL, II, 1461-1466, 89).

B. -

Abandonner qqn à qqn

 

1.

"Livrer qqn à qqn" : Et, comme ung meschant condempné, On vueult qu'il soit habandonné A tout le monde en general. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 354). Demourez, ribault, demourez. Par le grant Dieu, vous y mourrez : Le roy a nous vous habandonne. (Myst. Viel test. R., t.4, c.1450, 296). De leur sang auray mainte goutte Puis qu'ilz nous sont habandonnez. (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 57).

 

-

"Livrer [un animal] à un autre" : Se en aucune cense ou metoirie a foucq de brebis, et aprés la disme payee des aigneaulz, l'en ne presente chascun an et habandonne ung aignel au loup, si le prent il depuis non obstant toute garde. (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 130).

 

-

"Livrer [le corps de qqn] à [un animal]" : LE IIe CRESTIEN. C'est tresgrant inhumanité De veoir noz freres crestiens Habandonnez aux loups et chiens ; Je vous pry que nous les ailons De la hoster, et empourtons Aultre part, pour les sevelir (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 162).

 

2.

"Confier qqn à qqn" : NOSTRE DAME. (...) Luy [Jésus-Christ] estant es cieulx Ains qu'il fust mortieulx, J'ay ferme credence Qu'il estoit tout vostre en presence Sans estre a moy habandonné. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 284). Or sa, mon filz Jacob, pensez D'aller ung petit reposer Et de fait ma fille espouser ; Allés, je la vous habandonne, Et plaine puissance vous donne De communicquer avec elle. (Myst. Viel test. R., t.2, c.1450, 210). A Dieu, pére ; priez pour nous. Puis que vous nous avez données A Jacob et habandonnées Par coppulacion humaine, C'est bien raison qu'il nous amaine La ou Dieu luy enseignera. (Myst. Viel test. R., t.2, c.1450, 247).

C. -

Abandonner qqc.

 

1.

"Cesser de tenir, lâcher qqc." : Lors le seigneur de Loissellench abandonna sa lance pour soy joindre a Saintré (LA SALE, J.S., 1456, 165). ...il getta sa lance, abandonna la bride de son cheval et perdit son espée (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 375).

 

2.

Au fig. "Donner libre cours à qqc." : Et ceulz qui en peuent avoir plus ou qui en ont plus, ilz les [querelles et rivalités] abandonnent, eslargissent et emploient en leurs concupiscences pour acomplir du tout leurs passions et leurs desirriers, en condescendant et obeïssant a la partie de l'ame qui est irracionele. (ORESME, E.A., c.1370, 478). LE MARESCHAL. (...) Veez les saillir : soient rebutés ! LE MARQUIS. Mareschal, ne vous en doubtez, Car par noz dieulx ne pour mourir L'on en verra de bien marrys, Car mon vouloir si habandonne. (Pac. Job M., c.1448-1478, 269).

 

-

Abandonner la bride à qqc. "Laisser toute liberté d'action à qqc." : [Mahomet] Tu devoies eslargir les loys estroictes, et tu as ouvert la voye et abandonné la bride a tout appetit sensuel. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 122).

 

3.

"Renoncer à la possession de qqc." : [Les Gantois révoltés, pendant leur guerre contre le comte de Flandres] il estoient si en unité que point de diferent n'i avoit, mès metoient avant or et argent, jeuiaulx et chavance, et qui le plus en avoit, il l'abandonnoit (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 219). Qui n'a qu'un pain et l'abandonne, Il ne puet nourrir sa personne (DESCH., M.M., c.1385-1403, 199). ...mais luy [Jean d'Alençon] qui estoit josne enffant n'en voult riens faire, et ayma mieulx a abandonner tout le sien et garder sa loyaulté envers vous, que soy mettre en subgection de vos ennemis. (JUV. URS., Exort., 1458, 420). Pour toy servir et honnorer, Abandonner Tout ce que j'ay, Jhesus, vouldroye. (Pass. Auv., 1477, 131).

 

-

"Perdre (son honneur)" : Car quant sires, qui vuet honneur Et qui het toute deshonneur, Vuet faire ordener une chose, Se son serviteur s'i oppose, Qui plaint et pleure ce qu'il donne, S'onneur esteint et abandonne (MACH., P. Alex., p.1369, 53). ...quant dames veulent avoir pitié De leurs servans, leur moustrant amitié, Et de bon cueur aucun reconfort donnent, En ce faisant leurs honneurs abandonnent Soubz fiance de trouver leurs amans Secrez (CH. D'ORLÉANS, Ret. am. C., 1414, 12).

 

-

Abandonner [une fonction, un poste, une mission...]. "Laisser, quitter" : ...quans avons nous veu desobeir aux mandemens, (...) s'en aller a qui qu'en desplaise, abandonner leurs gardes (...), livrer les forteresces (CHART., Q. inv., 1422, 59).

 

-

Abandonner [une action habituelle]. "Laisser (une action habituelle pour une autre)" : Il fault que je cesse De dicter et de rimoyer, Et que j'abandonne et delaisse Le rire pour le lermoyer. (CHART., B. Dame, 1424, 332).

 

4.

"Renoncer à qqc. (de répréhensible ou qui peut conduire au mal)" : Qui de mal faire Se veult retraire, Griefves souffrances Luy convient traire (...) Toutes folles acoustumances, Jeuz, bancquetz, tabourins et dances Habandonner, pour a Dieu plaire. (ALECIS, Blas. faulses am. P.P., a.1486, 237). Saichez que suis entalenté D'abandonner les grans exces Que j'ay soubstenu et porté (LA VIGNE, S.M., 1496, 162).

 

-

Abandonner (le corps). "Renoncer (pour mortifier le corps)" : Certes, dist Estonné, je endure bien (...) pour le corps habandonner affin qu'il fust plus legier et allegié (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 13).

 

5.

Abandonner [son corps, sa vie...]. "Risquer, exposer" : Qui veist la gens abandonner vies et corps, et aprocier le pont (...) il se peuist grandement esmervillier. (FROISS., Chron. D., p.1400, 667). Aussi ceulx à qui Dieu fait la grace d'avoir bon corps, le doivent bien abandonner pour la foy de Nostre-Seigneur Jhesus-Christ et pour soustenir bonne querelle, non pas à boire d'autant et faire choses dissollues et desraisonnables ne excès sans cause, dont ilz ne sont requiz et ne prouffitent à eulx ne à aultrui, sans avoir consideracion de quelque bonne fin (BUEIL, II, 1461-1466, 21).

 

6.

Abandonner que. "Prendre le risque que" : Quelque povre homme que je soye Se ma dame tenir povoye Entre mes bras, dedens ung lit, J'abandonne qu'on me pendist Si bien tost sa grace n'avoye. (Parn. sat. S., a.1500, 94).

D. -

Abandonner (un lieu)

 

1.

"Quitter un lieu en renonçant au pouvoir qu'on y exerçait" : ...combien que de present les choses soient aucunement amendees par la venue des Angloys, car ceulx qui estoyent es places par crainte et paour les habandonnerent (JUV. URS., T. rever., 1433, 57). Après Gervaise tira à part le Jouvencel et luy dist : "Monseigneur, le duc Baudouyn et le conte d'Orte sont en si grant orgueil qu'ilz ne prisent ne Dieu ne homme et ont abandonné tout le payz de darrière et tous leurs gens ont tiré ès places qu'ilz ont prises, pour faire la guerre et pour gaigner..." (BUEIL, II, 1461-1466, 122). ...tous les autres cappitaines, lors estans en laditte ville de Beauvais, estoient d'oppinion de lesser et abandonner la ville, car il leur avoit esté remonstré que icelle ville n'estoit point tenable (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 288).

 

2.

"Quitter un lieu" : ...monter es nefs et abandonner Romme et aller habiter en autres regions (CHART., Q. inv., 1422, 49). Quant araigne se treuve sur quelque personne, c'est signe de bon eur. Et se arondes habandonnent la place de l'an passé pour autre, c'est le contraire. (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 125).

E. -

Abandonner qqn

 

1.

"Mettre au ban, bannir qqn" : ...et abandonne le Roy leurs corps et leurs biens, et de tous leurs adherens en ce et complices (FAUQ., I, 1417-1420, 195).

 

2.

"Délaisser qqn, se désintéresser de lui, cesser de le soutenir" : ...lesquielx [les fils] se la guerre commence vous seront fors adversaires ou les peres vous ont esté loyaulx, et espoir une partie des peres, voyans que les avez habandonnés, vous habandonneront. (JUV. URS., Loquar, 1440, 395). Or n'ay je homme qui me sequeure : Tout chacun m'a habandonné (Myst. Viel test. R., t.4, c.1450, 268). Adoncques le Mareschal s'agenouilla et dist : "Sire, je ne vous sauroye plus recommander la besongne ; car je voi bien que vous l'avez assez à cuer. Et à vostre congié, Sire ; s'il me vient aucune fortune, je me recommande à vostre bonne grace." - "Ne vous soulciez, Mareschal, dist le Roy ; je ne vous abandonneray point en tant que touche mes biens ; de la vie je ne vous pourroye restituer." (BUEIL, I, 1461-1466, 176). Quant on voit sa querelle bonne et son sang bien combatre, la larme en vient à l'ueil. Il vient une doulceur au cueur de loyaulté et de pitié de veoir son amy, qui si vaillamment expose son corps pour faire et acomplir le commandement de nostre Createur. Et puis on se dispose d'aller mourir ou vivre avec luy, et pour amour ne l'abandonner point. En cela vient une delectacion telle que, qui ne l'a essaiée, il n'est homme qui sceust dire quel bien c'est. (BUEIL, II, 1461-1466, 21). Et si a le roy abandonné vostre maistre le connestable. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 349).

 

-

"Ne pas venir en aide à qqn" : Dieu mon pere, par ton [l. ta] bonté, A tous ceulx veulhes pardonner Qu'en ceste croix m'ont mis onté, Affin qu'on te puist mieulx louer. Pas ne les veulhes habandonner Pour ce qu'ilz ne sçavent qu'ilz font. (Pass. Auv., 1477, 216). Jamais le hault Dieu de lassus En rien ne t'abandonnera, Ains decoste toy, soubz et sus, De tresbon cueur s'ordonnera. (LA VIGNE, S.M., 1496, 535).

 

-

"Ne plus s'occuper de qqn" : Item, et a Noel Jolis, Autre chose je ne lui donne Fors plain poing d'oziers frez cueilliz En mon jardin - je l'abandonne : Chastoy est une belle aulmosne, Ame n'en doit estre marry - : Unze vings coups lui en ordonne, Livrez par les mains de Henry. ["je ne m'occupe pas davantage de lui, le chastoy que je lui destine étant un legs suffisant" (éd.)] (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 127).

 

3.

En partic. "Mettre fin à des relations d'amour, d'amitié, de solidarité avec qqn" : ...se leur roy est d'eulx abandonnez Par lascheté (CHART., B. Nobles, c.1424, 397). ...et maintenant pour un ribaut moynne dont vous estes acointie si faulsement et deloialment vous estes deshonoree et m'avez abandonné (LA SALE, J.S., 1456, 296).

 

-

Abandonner une femme : ...ung jacopin qui abandonna sa dame par amour, une bouchiere, pour une autre plus belle et plus jeune (C.N.N., c.1456-1467, 10). Quant une femme desire que son mary ne se double, prende son chat et le muce par deux jours soubz ung cuvier sans mengier ne boire, puis lui loie les .IIIJ. pattes ensemble bien ointes de bure, et lui donne pain tempré en son orine, et rien autre chose qu'il mengera par famine ; et incontinent que ainsi advenu sera, le mari tant amera sa femme que pour nulle autre ne l'abandonneroit. (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 135).

 

Rem. Cf. aussi LEFÈVRE, Hist. Jason P., c.1460, 229, 235.

 

4.

"Quitter, délaisser" : ...non obstant abandonnerent son corps pour courir à ses biens (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 398).

 

-

Abandonner l'un l'autre. "Se quitter" : Atant habandonnerent les .II. freres l'un l'autre, car Gadiffer s'en alla vers la Grant Bretaigne et Nestor se mist au chemin de randon vers l'Estrange Marche (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 340).

 

5.

Abandonner [un animal]. "Ne plus tenir (un animal), le quitter" : Ainsi partit le Cappitaine avec ses soixante compaignons, et vint au plus couvert qu'il peust jusques à la barrière. Et puis remonta contre le pré, là où estoit la multitude des chevaulx et des gens, et se fourre parmy et prend à dextre et à senestre. Chascun qui le vit des ennemys, sault à pié et habandonne son cheval. Qui veist varlets et pages fuyr, femmes crier, à qui il n'eust rien cousté, en eust voullentiers ri. Tantost l'eschauguete sonna atout ; chacun saillit à la barrière pour rescourre son cheval. (BUEIL, I, 1461-1466, 134).

F. -

Abandonner qqn à qqc. "Livrer qqn au pouvoir de qqc."

 

-

[De la mort] : Las, je ne scey Si j'ay a la mere recours ; Tous les jours D'elle me sera raproché Qu'a la mort t'ay habandonné Et laissé. (Pass. Auv., 1477, 181).

 

-

Empl. abs. : Ce n'est que peine que leur vie : Orgueil enfle leur cueur, Envye Ronge, Couvoictise aguillonne, Ire esmeut, Luxure habandonne, Si a tout mal lasche la bride, Gloutonnie estainct, Homicide, Diffame et, bref, tous pechez Dont les mauvais sont entaichez, En lieu de delectacion, Leur tournent en pugnicion. (ALECIS, Passe temps P.P., 1480, 141).

G. -

Abandonner qqc. à qqc. [à un comportement, une action néfaste ou répréhensible]. "Livrer qqc. à qqc." : ...ceulx qui mieulx faire deüssent (...), Sont les plus avant en la fengue Et ont leurs cuers abandonnez A courte foy et longue langue. (CHART., B. Dame, 1424, 357). ...les biens dez eglises abandonnez a proie et a rappine. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 54). ...il semble que ce royaume soit abandonné a tous vices. (JUV. URS., Nescio, 1445, 547).

 

-

Abandonner qqc. à l'aventure : Et donc, mon filz, pour Dieu, gardez vous bien, Par tel poincture, D'abandonner ainsi a l'adventure Mon droit, ma part, mon sang et ma nature. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 340).

II. -

Empl. pronom.

A. -

S'abandonner à qqc.

 

1.

"Se livrer à qqc." : Et se tu m'aimmes de cuer loing, Pour ce que de toy ne m'esloing, Eins t'aour, ser et m'abandoing A toute peinne Pour amer, ne riens n'i ressoing, Mort m'aras, quant de ton tesmoing Ma chiere dame, à qui me doing, Sera certeinne. (MACH., Compl., 1340-1377, 247).

 

-

[À la mort] : ...a mort s'abandonna (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 191). ...mieulx vauldroit a une personne s'abandonner a la mort que commettre ung seul peché mortel (C.N.N., c.1456-1467, 143).

 

-

S'abandonner en qqc. : Il [Jésus-Christ] en a sa vie donné, Tout rebroué, Pour le plaisir que pris en pomme. En poine mon filz s'abandonne, Tout ainsi comme Tu l'as veu ; c'est pour tes delitz. (Pass. Auv., 1477, 246). Et la cause de les ardoir fut affin que sans nulle esperance de retourner en leurs places ilz fussent plus prestz de eulx habandonner en tous perilz. (GAGUIN, Comment. César, 1485. In : Chrestom. R., 252).

 

2.

"Se laisser aller à qqc. (de répréhensible)" : ...oultrageux fui trop et nice Quant a pechié m'abandonnay (Mir. st J. Paulu, c.1372, 126). Aucuns pour echever le parler des gens, et afin que on ne les juge devos, se abandonnent a paroles et vie mondaine, et a boire et a mengier, et souvant trebuchent en pis. (GERS., Pent., p.1389, 82). Bien savoit Sathan que gloutonnie cause en l'ame qui s'y habandonne une fievre desordonnee. (GERS., Prem. dim. Carême G., c.1402, 743). ...et eulx [certains nobles] habondonnans oultre maniere raisonnable aux voluptez et folz desirs de la cher, ilz convertissoient le jour en la nuyt et la nuyt ou jour (JUV. URS., T. crest., c.1446, 119).

 

-

S'abandonner que. "Se laisser aller à ceci que" : ...j'ottroy Perdre d'Espaigne la couronne, Biau sire, s'elle s'abandonne Qu'avec li gisez charnelment (Mir. Oton, c.1370, 342).

B. -

Empl. abs. "Se livrer, s'exposer" : Ton pouoir fait as De le mettre au bas, Maiz tollir ne li pues pas La valeur qu'il a, Que bien demonstra, Quant s'abandonna Et seür estal donna, Sans guenchir plain pas. (MACH., Lays, 1377, 478). Sans faulte il n'y avoit chevalier qui s'abandonnast de tel courage ne qui tant hardiement emprint a faire les haultes proesses ne qui tant haultement ne tant chevallereusement en venist a chief que faisoit le Chevalier Asuré. ["qui se précipitât, s'aventurât, avec une telle hardiesse" (éd.)] (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 178). ...au fort, quant lance luy failly, il tira l'espee et tant s'abandonna sans riens douter que mal gré en eussent sez mal vueillans (Comte Artois S., c.1453-1467, 95). ...ou cas que mon très redoubté seigneur monseigneur le duc de Bourgoingne emprengne de aler ou saint voyage, je le serviray de mon corps et de ma chevance ; et s'il lui plaist, de sa grace, de moy ordonner et faire cest honneur de estre aveuc lui, je me habandonneray jusques à la mort (Doc. 1454. In : ESCOUCHY, Chron. B., t.2, a.1465, 187-188).

 

-

"Se précipiter sans retenue, s'élancer" : [Les Français, à Crécy] ensi que il venoient et entroient en la bataille, il s'abandonnoient follement et se perdoient (FROISS., Chron. D., p.1400, 736). Lors se habandonne de toute sa force et vint ferir le roy si grant coup qu'i l'abat du cheval à terre si bellement qu'il ferit le heaume à terre (Ponthus Sidoine C., c.1400, 39). L'empereur et Phillippe se vont bien adoubant, Puis se vont en l'estour forment habandonnant. (Cip. Vignevaux W., p.1400, 154).

C. -

S'abandonner à / de + inf.

 

1.

"Consentir à + inf., s'y disposer, s'y prêter" : ...ainçois abendonner Me vueil a ceste lettre lire. (Mir. parr., 1356, 53). ...conment tu t'abandonnas A morir pour nous et donnas. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 245). Eüreux est qui s'abandonne A souffrir pour avoir couronne : "Qui sueffre, il vaint", ce dit Ovide. (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 66). Mais yci elle se puet plus hardiement abandonner a estre seule et s'efforcer acquerir la perfection de la vie contemplative (GERS., Montagne contempl. G., 1400, 31).

 

-

S'abandonner de + inf. : [P]our ce me suis habandonne De la seruir de ma puissance A touziours mais car sans doptance A celle suis du tout donne (Miscellanea musicale francese, éd. A. Restori, c.1450. In : Z. rom. Philol. 18, 1894, 395). SECRETAIN. Pour faire ce que l'on m'ordonne, Pencez que pas ne seray lasche, Car de complaire m'abandonne En tous temps (LA VIGNE, S.M., 1496, 329).

 

2.

"S'aventurer à + inf., s'y risquer" : ...nul ne se ose abandonner à passer Seinne (...) pour ce que la riviere croit oultre mesure (BAYE, I, 1400-1410, 218). Et d'autres en y eust qui pour cuyder sauver leur vie se habandonnerent a passer une riviere moult dangereuse (Rambaux Frise S., c.1450-1475, 60). Sez hommez qui le sievoient, veans lez haultez proëcez de son corpz, ne furent paz attains de couardie, anchois, plus fiers que lyons affamez, se habandonnoient en la plus forte presse a sievyr celuy quy estoit leur estandart et seure raliance (Comte Artois S., c.1453-1467, 31).

 

3.

"Se laisser aller à + inf., se livrer sans retenue à" : ...a truander s'abandonnent. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 283). ...et quant Verité fault, Erreur et Fausseté s'i boute. N'est, a la foiz, si saige qui n'en soit deceu s'il s'abandonne a l'escouter. (GERS., Annonc., a.1400, 234). Plusieurs (...) pour gaaignier grosses mereles Deffendent les faulses quereles, Et s'abandonnent A servir ceulx qui plus leur donnent (CHART., L. Dames, 1416, 282). Et pour ce il s'est habandonné legierement à vivre extraordinairement en plusieurs contrées de nostre dit royaume sur les champs ou plat païs, sur nostre peuple et subgiez, en prenant et raençonnant, batant et destroussant (Doc. Poitou G., t.8, 1446, 327). Ung sien filz appellé Maxence, Le plus cruel en son absence Pour mutiler char de cristien Qui soit sur la terre, et si tien Que volentiers s'i habandonne. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 7).

D. -

S'abandonner à qqn

 

1.

S'abandonner à qqn / à un animal. "Se consacrer à qqn (à un animal), se dévouer à lui" : LE SECOND [BERGER]. Du tout a luy [à cet agneau] me suis habandonné. (Berg. agn. France L., 1485, 23).

 

-

S'abandonner vers qqn : Charité et parfaicte amour Ne se puet tenir enfermee, Mais fault qu'elle soit deffermee Et que doulcement s'abandonne Vers cil a qui elle s'adonne. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 356).

 

2.

"Se livrer en toute confiance à qqn" : Quant a moy tant s'abandonna Que foy et amour me promist, Et de son doi en mien le mist. (MACH., R. Fort., c.1341, 149). Du champ l'ouneur je vous donne Et a vous je m'abandonne Pour vostre bon conseil tenir. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 282). Nompourquant de près et de loing A vous me doing Et abandoing (MACH., Lays, 1377, 290). S'il a meffait vers vous, il s'en repent, Et se soubzmet en vostre jugement. Puis qu'il se veult a vous abandonner, Legierement lui devez pardonner (CH. D'ORLÉANS, Ret. am. C., 1414, 11).

 

-

"Se livrer [au diable]" : ...cil la [le pèlerin] s'est a li [Satan] ouvert En tous temps a li descouvert ; Tout c'est a li abandonne Sens avoir l'uis vers li ferme (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 66).

 

-

S'abandonner à la volonté de qqn : Et lors dist qu'elle le mandera ceste nuyt par elle et s'abandonnera du tout a sa voulenté. (Chev. papegau H., c.1400-1500, 33).

 

-

[D'un animal] "Se livrer à qqn" : Pour tant, se je fery le cerf qui s'abandonnoit a moy, faire le pouoie. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 244).

 

3.

[D'une femme] "Se donner à (un homme)" : ...une damoiselle de Maubeuge qui se abandonna a ung charreton (C.N.N., c.1456-1467, 12). [Medee :] J'ay requis Jason d'amours, je lui ay offert lui reveller le secret des dieux, ay je fait mal ? Je ne sçay. Mais au moins je voy clerement qu'a lui me suis habandonnee. O, quelle vergoingne (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 198).

 

-

S'abandonner aux hommes. "Se prostituer" : Mais ceste beaulté luy fu moult contraire, car oncquez ne se vault aplicquer ne mettre au bien faire, ainchois de l'aage de .XIJ. ans fu de si legiere volenté et si plainne d'ordure et de luxure, qu'a tous hommez se habandonnoit et ne refusoit homme nul pour linage ne pour affinité qu'il euissent ensemble. (Vie ste Marie Eg., V D., c.1400-1420, 142).

 

.

Empl. abs. : LA FILLE. Touchant ce pas Pour secourir mes pere et mere M'abandonneray ? SATHAN. Quel repas ! LA FILLE. Commettray je tel vitupere ? User ma vie en tel misere ? Estre a jamais deshonnoree ? Rien n'en feray. (Myst. jeune fille L., c.1413-1445 [c.1530], 14).

 

.

Prov. : Car femme s'abandonne qui riens donne et présente. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 81).

 

Rem. Prov. H., 109b [F33].

 

4.

Au fig. [Dans un débat intellectuel] "S'en remettre à qqn" : Et pour ce, est ce bien raisonnable chose de soy abandonner aus anciens et [maismement] a crere les paroles de nos anciens peres estre vraies, et que des choses qui ont mouvement aucune soit divine et immortelle, c'est a savoir que elles aient telz mouvemens desquelz ne soit aucune fin, mais que tel mouvement soit plus fin des autres qui ont fin. (ORESME, C.M., c.1377, 274).

 

-

[De la volonté] "S'en remettre à qqn" : PREMIER ESCHEVIN. A luy je m'areste et me fonde (...) A luy me tiens, parolle ronde, A luy mon vouloir s'abandonne (LA VIGNE, S.M., 1496, 400).

E. -

Se laisser abandonner. "S'exposer, se mettre en danger" : Tu oz que ton honneur se blesse Et, par ta bestise ou simplesse, Tu te laissez habandonner. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 276).

III. -

Part. passé en empl. adj.

A. -

[Dans un sens positif ou plutôt positif]

 

1.

[D'une chose] [Corresp. à abandonner qqc. à qqn, supra I A ; ce qqc., mis à disposition, est profitable, favorable ou au moins abondant]

 

a)

[D'une terre, d'un lieu...] "Être disponible pour tel ou tel usage, être ouvert" : Ne li chemins abandonnez N'estoit pas a tous et a toutes. (MACH., R. Fort., c.1341, 29). Le houx, la blanche espine hors lande, et le mort bois des tailles abandonnées, hors deffens. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 188).

 

Rem. FEW XV-1, 48b : abandonner ses prés "en permettre l'usage à autrui" (NIC. 1606).

 

-

Cour abandonnee. "Cour plénière, ouverte à tous" v. cour

 

b)

"Abondant" : ...abandonnez richesses, vaisseaux et rivieres de lait et de miel (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 120). SARRUG. (...) Le vin estoit habandonné. JETHAM. Tu en as bien beu, Suffené ? (Myst. Viel test. R., t.2, c.1450, 213). En telz enseignes que toute la journee La pluye au dos nous fut habandonnee. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 241).

 

-

Abandonné à prendre. "Laissé à discrétion" : ...vin blancq et vermeil (...) habandonné a prendre (LEFÈVRE ST-RÉMY, Chron. M., t.2, c.1462-1468, 159).

 

2.

[D'une pers.]

 

a)

[Corresp. à s'abandonner, supra II B ("se livrer, s'exposer, se donner") ; celui qui s'abandonne fait preuve de générosité]

 

-

[Souvent en corrélation avec large] "Généreux, prodigue" : Soies liez et abandonnez, Et partout soit li tiens donnez De tres bon cuer et volentiers, Qu'autrement n'est li dons entiers, Qu'onques princes, pleins d'avarice, Ne fu vaillans, c'est trop grant vice. (MACH., C. ami, 1357, 102). ...tieulx haynes viennent souventes fois de peuple a seigneur, ou de chevetaine a ses gens, pour cause que le seigneur ou le gouverneur ou chef (...) ne leur est pas par aventure assez abandonné et large de ses biens (Bouciquaut L., 1409, 446). Erard de Voisines estoit bel escuier ; voulentiers aloit chassier et donnoit voulentiers de sa venoison, car il estoit large et abandonné (Nouvelles inéd. L., p.1452, 71). Oncques prince en son temps ne fut plus humble, ne plus charitable, ne plus misericors, ne plus liberal ne plus large, ne plus habandonné en bonne maniere, sans prodigalité. (GRUEL, Chron. Richemont L., c.1459-1466, 229). Le Roy fait advertir par moy que soyez songneux et diligent de servir et amer Dieu, de faire obéissance à l'Eglise, de entretenir et nourrir vostre peuple et subgectz en paix et en tranquillité, que soyez virille et courraigeux pour le peuple et l'Eglise deffendre, au peuple piteux et misericors, large et habandonné envers tous. (BUEIL, II, 1461-1466, 77). D'aultre part, le conte Francisque fut vaillant, subtil, saige, large et habandonné. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 116). ...et devez entendre que le seigneur d'Autré fut le plus large et habandonné de ses biens que homme de son temps, et ne plaindoit nulle despence. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 400). Car il estoit large et habandonné En toutes choses (LA VIGNE, V.N., p.1495, 173).

 

.

Estre abandonné de qqc. "Être généreux en qqc." : Je suis assez abandonné, A grant largesse, de mes biens ; Mais quant j'ay maintesfoiz donné A plusieurs, semble qu'ilz n'ont riens ! (CH. D'ORLÉANS, Compl. C., 1433-p.1451, 284).

 

.

Abandonné à qqc. "Qui s'adonne généreusement à qqc. (de positif)" : ...car il estoit sage, discret, hardy en armes, large et habandonné a toute courtoisie. (Percef. Compl. R., c.1450 [c.1340], 7). [Ms. C, David Aubert]

 

.

Estre abandonné à qqn. "Être généreux pour qqn" : Doulz Dieu, qui a ta crëature Es larges et abandonné, Honneur te soit sanz fin donné ! (Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 134).

 

-

"Prodigue (en sagesse, en savoir)" : LA ROYNE. C'est ung grant prince ? PHILOTÈS. En tout bien ordonné. LA ROYNE. Et en vertus ? PHILOTÈS. Il est moriginé. LA ROYNE. Est il grant clerc ? PHILOTÈS. Par cueur sçait sa leçon. Conclusion, il est habandonné, Car tout le monde est huy environné Du bruit qui court du saige Salomon. (Myst. Viel test. R., t.4, c.1450, 386).

 

-

Abandonné de. "Ardent à, entièrement disposé à" : Tels se fait de la guerre frés et abandoné Se Pepins l'emperere estoit ore(s) arotés, Ja n'i mettroit del sien .IJ. d. moneés (Garin Lorr. M., c.1330-1400, 488).

 

b)

[Corresp. à s'abandonner à qqn, supra II D 1 et 2] "Être soumis (à qqn), lui être dévoué"

 

-

[Dans un cont. amoureux] : Car la belle, à cui sui toudis Abandonnés, M'a dit de bouche, vis à vis : "Amis amés". (MACH., L. dames, 1377, 45). La trés belle et la bien amée A qui il est mis et donnez Et ligement abandonnez (MACH., Prol., c.1377, 8).

B. -

[Dans un sens nég. ou plutôt nég.]

 

1.

[D'une chose] [Corresp. à abandonner qqc., supra I C ; une chose abandonnee est une chose qui n'intéresse plus]

 

a)

"Délaissé" : [Sur l'ordre du comte de Flandres, les gens du plat pays s'enferment chez eux] et les gens d'armes (...)trouvoient les granges toutes plaines et bien pourveues (...) car tout estoit abandonné (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 286). ...t'a fortune getté en ceste tempeste, que tu vaugues comme nef qui perist (...). Tu voiz que chacun quiert a part sa privee salvation, et que tous en tirent ce qu'ilz pevent comme de chose abandonnee et perdue. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 9).

 

b)

"Enlevé, éloigné" : ...la force m'est habandonnee. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 255).

 

c)

"Banal, commun (donné à tout le monde)" : Quant à la tradionne maniere de parler abregé, neantmoins reduicte à compendiosité quant au fait de la matiere et des personnes, veuillez aussi moragerer au facteur, en excusant le langaige si aucun en y a estrange. Car certes, il est plus habandonné d'escripre latin que françois, par quoy les termes ne sont pas si à main. (J. MILET, Epître épilogative. In : Trav. Ling. Litt. Strasbourg 16-1, 1978, 254).

 

d)

Au fig. "Inconsidéré, insensé" : Ha !, dist on, estes vous alee En un voiage avoec cesti Qui vous a maint anoi basti ? Par foi, ce fu uns grans outrages Et uns abandonnés ouvrages ! (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 159).

 

2.

[D'une pers. ou de la manifestation d'une pers.]

 

a)

[Corresp. à abandonner qqn, supra I E ; celui qui est abandonné est délaissé, livré à lui-même]

 

-

"Délaissé" : ...vivre en misere comme gent abandonnee (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 109). O que j'ay peché griefvement Devant mon souverain Seigneur, Mon maistre, mon seul createur, Suis je du tout habandonné (Myst. Viel test. R., t.4, c.1450, 212).

 

.

[D'un malade] "Condamné" : ...malade jugié a mort et abandonné sans remede (CHART., Q. inv., 1422, 48).

 

.

"Sans ressources" : Mais, s'il y a eu faulte aucune, Se a esté faulte de pecune, Habandonnés sont, par ma foy, Assez, mais qu'il y eust de quoy. Se sont gens pour tenir les rens Et pour contreffaire les grans... (S. fol, c.1480-1490, 8).

 

.

"Livré à soi-même, incontrôlé ; dévoyé, hors-la-loi" : ...icellui nostre cousin commanda (...) que, s'il trouvoit nulz des gens des diz capitaines qui, sans vouloir aler avec eulx, retournassent vivans et robans sur le pays, qu'il les preneist ou fist prendre comme gens habandonnez et les amenast à justice, pour en faire telle punicion et justice que au cas appartiendroit (Doc. Poitou G., t.8, 1445, 201). JUDAS. (...) Je suis le pire et plus infame Qui soit n'en ville n'en royaulme, Et l'omme plus mal fortuné. La terre m'argüe et diffame, Le ciel encontre moy proclame Comme ung murtrier habandonné. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 149). ...fut (...) ordonné que tous les aultres, c'est assavoir ceulx qui n'estoient point gaigiez, se retirassent hastivement et sans delay ès pays dont ils estoient, sans pillier, ne desrober le povre poeuple ; ou aultrement, se ainsy ne le faisoient, on y pourvoyroit, et en feroit justice comme de gens habandonnez. (ESCOUCHY, Chron. B., t.1, c.1453-14, 57).

 

.

Empl. subst. : ...ledit Pierre de Gamaches, lors cappitaine dudit lieu de Chivray, avec lequel demouroit lors ledit suppliant, comme dit est, se mist sus et assembla certain nombre de compaignons, par aucuns desquelz fut prins ledit Bourreau, l'un desdiz gens de guerre, malfaiteurs et habandonnez, et mis en prison (Doc. Poitou G., t.8, 1446, 338).

 

-

Estre abandonné de qqn. "Être éloigné de qqn" : O Jhesus, ramply de scïence, Souverain tresor de clemence Qui de mes pechiéz indulgence M'avoyes donné, Es tu de moy habandonné Et pour metre en habandon né ? (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 323).

 

-

Au fig. "Sans défense morale" : Le tiers remede est fuyr toutes males occasions et compaignies suspitionnees et ordes collocutions : Corrumpunt bonos mores colloquia prava. Femme qui ot volentiers mal parler est comme tout abandonnee. (GERS., Annonc., a.1400, 237).

 

b)

[Corresp. à abandonner qqn à qqn, supra I B 2 ou à s'abandonner à qqn, supra II D 2 et 3 ; celui qui est abandonné à qqn lui est livré]

 

-

"Être livré à (ici aux diables)" : LUCIFER. (...) Rifflez dessus, grans et menuz ; Le ribault est habandonné. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 101).

 

-

[Avec une connot. sexuelle] : ...aiez en vous ceste honesteté que, puis qu'il fault que a vous je soie abandonnée, ce soit premierement a l'un sans la presence de l'autre. (C.N.N., c.1456-1467, 552).

 

.

Empl. abs. : Or ca, dis je, ce que voules Faites, je sui abandonnes, (Je) n'oseraie estre contraire A chose que veullies faire. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 406).

 

-

[D'une femme] Estre abandonnee à hommes. "Se prostituer" : ...femmes deviennent brehaignes et steriles quant elles sont trop habandonees a hommes. (GERS., Luxure II, G., 1402, 835). Je vous demandes, se vous avez juenes filles, seurs ou cousines non mariees, vouldrez vous qu'elles fussent abandonnees a tous les hommes... ? (GERS., Luxure II, G., 1402, 835).

 

.

Femme abandonnee. "Prostituée" : Il ne suit que oyseuses et festes, Publicans, pecheurs magnifestes, Folles femmes habandonnees (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 298). J'ay mes chevaulx, mes hacquenees De mes putains habandonnees, Croupans au bordeau pour l'argent. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 384). Ce a bien esté a vous mal dit Dire que fammes habandonnees Sont a Paris ou alouees [l. alouer] Les a ce fault, maistre enrimé, Infame Bourguignon salé... (S. fol, c.1480-1490, 7).

 

c)

[Corresp. à s'abandonner à qqc. (de répréhensible), supra II A 2 ; celui qui s'abandonne manque de retenue]

 

-

"Qui manque de retenue, trop ardent" : Trop sui abandonnee, par Dieu qui est sans fin, Mais che fait bonne Amour, qui m'en donne doctrin, Qui chi m'a fait venir - che est sans mal engin - Mais j'estoie navree d'un grief dart acherin Dont Amours me frapoit au vespre et au matin (Bât. Bouillon C., c.1350, 90).

 

-

"Dévergondé, exubérant" : Le 10e [degré d'humilité] est non estre prompt et abandonné et ryre legierement tant en parlant comme en autres choses faisant (Douze degrés d'humilité G., c.1350-1400, 100). Aussi celles [les bourgeoises] qui sont ridées, Et pales et descolorées, Fais les farder, quoy que je presche, Pour monstrer leur coleur plus fresche, Fais les habandonnées et bauldes, Si qu'elles soient toutes ribaudes. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 7). Car a la verité, dame trop habandonnee grant honneur n'embrace, il est expedient qu'elle se seuffre endormir par prieres et oroisons. (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 140).

 

-

[De la manifestation d'une pers.] : [Medee à Jason :] "...Si vous prie que vous n'ayés regard a mon offre habandonnee, ainçois a vostre salut." (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 197).

 

-

Abandonné à (un vice). "Livré à" : Car ja n'en seroit meilleur tant comme il fust abandonné a telles passions. (ORESME, E.A.C., c.1370, 107). ...quant l'homme est habandonné et subject aux passions bestiales (Somme abr., c.1477-1481, fº 85 vº). Vie perverse et desordonnee, Vie a tout mal habandonnee, Vie dampnable, vie dissolue, Vie de vices orde et polue, Par moy seras empoisonnee. (Cene dieux, c.1492, 137).

 

-

[D'un vice] "À quoi l'on s'abandonne" : ...tu enseignez aux aultres gourmandise et abandonnee luxure (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 123).

C. -

[Corresp. à s'abandonner à / de + inf., supra II C] Estre abandonné à / de + inf.

 

1.

[D'une chose] "Être voué à" : Car pourreture est passion De corps qui a commixtion, Maiz le groz air mixtionné Est promptement abandonné à prendre la corruption Qu'on nomme putréfaction, Quant aucune chose non pure S'est meslée avec sa nature, Par tel forme, non autrement. (LA HAYE, P. peste, 1426, 45).

 

2.

[D'une pers.]

 

a)

"Être contraint à" : Par faulte de m'avoir donné Chastïement en ma jeunesse, Maintenant suis habandonné De souffrir mort dure et parverse. (LA VIGNE, S.M., 1496, 313).

 

b)

"Désirer vivement" : Mon amy, Dieu vous voelle rendre Le conseil que m'avez donné ! Sachiez que suis abandonné De faire vostre bon conseil. (DU PRIER, Roy Adv. M., 1455, 366).

 

-

"Consentir à" : Ainsi comme Amours ly conseilla elle fist ; car elle le mena en sa chambre et luy monstra le greigneur semblant d'amours que nulle femme peust monstrer a homme, et fu du tout abandonnee a faire a son commandement et a son plaisir. (Chev. papegau H., c.1400-1500, 35).

 

-

"Être voué à" : A servir Dieu il est habandonné (Myst. Viel test. R., t.4, c.1450, 49).

 

c)

"Avoir l'audace de" : Je vous pry que me pardonnez, Se je suys trop habandonnez De parler a vous privéement, Car je vous ayme loalment Et le diz pour vostre grant bien ! (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 98).

 

Rem. Il se peut que de ait une valeur causale ; abandonné aurait alors le sens de "hardi, audacieux" et trouverait place sous B 2 c.

 

d)

"Se laisser aller à, être enclin à" : Avec toy [Orgueil] vient adez (...) une leesse esslevee et toute enflee ou trop legiere et abandonnee a se venter ou excuser (GERS., Mendicité G., 1400-1401, 274). Pecheresse desordonnee, A tout mal faire habandonnee (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 185).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

 Article 5/58 
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     ABANDONNEUR     
FEW XV-1 *ban
ABANDONNEUR, adj.
[T-L : abandoneor ; GD : abandoneur ; FEW XV-1, 50a : *ban]

"Prodigue, généreux" : De ce qu'aquiers soies abandonneur, Se tenir vues le droit chemin d'onneur. (MACH., L. dames, 1377, 214).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 6/58 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     ABANOI     
*FEW XV-1 *ban
ABANOI, subst. masc.
[*FEW XV-1, 48a : *ban]

"Divertissement" : Molt fu celle compaigne joiouse sor tous dius. Plenté i ot de feste, d'abanois et de gius (BRIS., Restor paon D., a.1338, 64).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 7/58 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     ABANOYER     
FEW XV-1 *ban
ABANOYER, verbe
[GD : esbanoier ; FEW XV-1, 48a : *ban]

Empl. pronom. "Se divertir" : Or venroit volentiers, ausy c'on s'abanoie, Herbergier avoeuc vous o le mainie soie (Belle Hélène Const. R., c.1350, 317). Ensy que gentil homme se vont abanoier [var. esbanoier] (Belle Hélène Const. R., c.1350, 392). Reprendés ung ceval (...). Et j'en iray oussy ung autre apparellier, Et puis nouvielles lances pour nous à banoyer [l. abanoyer ?] (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 286). [GD III, 338c, propose de lire abanoyer ; le donne sans doute à tort pour trans.]
 

DMF 2020 - Synthèse Takeshi Matsumura

 Article 8/58 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     BAN     
FEW XV-1 *ban
BAN, subst. masc.
[T-L : ban ; GD : ban ; GDC : ban ; AND : ban1 ; DÉCT : ban1 ; FEW XV-1, 47a, 52a, 48a : *ban ; TLF : IV, 109 : ban1]

A. -

"Proclamation publique (pour ordonner, interdire, règlementer...)"

 

1.

"Proclamation (émanant d'une autorité) qui ordonne, interdit qqc" : Et commanda de par le roy que nulz ne fust si hardis, dessus le hart, qui boutast feu ne occesist homme ne violast femme. Quant cil de Kem entendirent ce ban si furent plus asseur. (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 146). Si fissent un commandement en Gaind que cascuns fust pourveus bien et souffisanment (...). A che banc ne desobeï nuls (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 195). Partout faisoit son ban semer Et noncier que trestous venissent Lui aydier... (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 242).

 

-

Crier/faire crier le/un ban. "Faire connaître une proclamation par criée" : Brighedans fist .j. ban crier appertement : Qui se voelt baptizier des siens, hasteëment Si oste son hiaume, qui reluist clèrement (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 133). Or avient que sont faictes entreprinses ou sieges assis ou le ban des princes est crié et le jour souvent nommé pour les champs tenir (CHART., Q. inv., 1422, 56).

 

-

Crieur de bans. "Celui qui est chargé de faire connaître les proclamations, par criée, aux populations concernées" : ...et défendons expressément à tous les Maistres de nostre Hostel, à tous noz fourriers, Chevaucheurs, Portechappes (...) au Crieur des bans de nostre ville de Paris (Ordonn. rois Fr. S., t.8, 1398, 317).

 

-

Faire un ban. "Édicter un ordre, une interdiction" : Item, affiert à dit maieur et à ses sergans, appeleis botteilhons ou menestreis, et nient aux aultres, de faire et defaire bains et arestes, sens l'ensengnement des esquevins (HEMRICOURT, Patron Temp. B., c.1360-1399, 92). [Charles de Blois] fist faire un ban et un commandement : quiconques avoit riens pris ne levé en la ville de Jugon, tout fust restitué et mis arriere (FROISS., Chron. D., p.1400, 560).

 

-

Faire/faire crier le/un ban que + subj. "Faire proclamer publiquement que" : Quant ce fut fait, l'empereur fist faire son ban sur la hart que nul n'aprouchast a sa fille, et atant on yssi hors du palaiz, fors ceulx qui estoient couchez, et fut la lumiere destainte. (Bérinus, II, c.1350-1370, 40). Si leur tourna à contraire, quoique li contes de Bouquighem fesist faire un bant sus la teste que nuls ne fourfesist à l'abbeïe ne de feu ne d'autre cose. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 277). On fait le ban que il ne soit aucuns ne aucune personne, covreur de tieulle ne entremettans de ouvrer de tieulle, que, puis ceste heure en avant, accateche ne face accater (...) tieules, festissures, vaniaux ne quariaux (Vie urbaine Douai E., t.4, 1385, 617). Puys commandat a Zacarias, son seneschal, le roy hongrois de faire crier ung bant que touis bourgoys soient garnis de vitailhe pour recepvoir la flour du monde et qu'il ne soit enchieris pour ung denier. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 9). Le roy fist par mi Londres tantost son ban crier Que trestous soient prestz, sergant et bacheler. (Cip. Vignevaux W., p.1400, 40). Si fu, de par le roi, fais uns bans et un cris d'un sergant d'armes a cheval tout parmi la ville et chité de Evruich, que nuls, sus la teste a perdre, ne fesist debat ne rihote (FROISS., Chron. D., p.1400, 121).

 

-

Tenir un ban. "Exécuter un ordre édicté publiquement" : Chils bans [de restituer ce qu'on avait volé] ne fu pas bien tenus, et par especial de ceuls qui avoient l'argent trouvé et levé (FROISS., Chron. D., p.1400, 560).

 

2.

"Proclamation qui règlemente (un aspect de la vie sociale, économique, religieuse...)"

 

a)

Bans de vendanges. "Proclamation qui donne l'autorisation de commencer les vendanges" : Quant les fruiz des vignes aprochera de cuillir, prodommes seront esleuz qui seront envoiéz par les vignes avec les vignex et, selon ce qu'il rapporteront, le maire, les eschevins et les prodommes ordonneront les bans de vendanges (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 32).

 

b)

Prendre ban(s). "Faire proclamer solennellement, par la justice, une mutation de propriété" : Jugement (...) que dit coment ung home prenoit ban sus cens qu'il avoit acquaisteit a ung jone homme, les quelz bans on li escondisont pour debte que cil que le cens avoit vandut debvoit (Jug. maître-échev. Metz S.M.S., t.1, a.1494, 1334], 106-107).

 

c)

Ban(s) (de mariage). "Publication du mariage par le curé, lors de plusieurs messes dominicales successives" : Ilz font les nopces sans bans et sans selles a l'aventure, quar il lui tarde moult qu'il la tienge et auxi les amis de la fille ont paour qu'il y ait aucun empeschement. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 88). [Jeu sur l'homonymie bans/bancs ; un mariage sans bans et sans selles "sans bancs ni tabourets" désigne un mariage précipité et clandestin] ...dudit mariage fut de puis fait et proclame ung ban en l'église parrochial dudit Marzy (Doc. 1440. In : R. Vaultier, Folkl. pendant la guerre de Cent ans, 1965, 34).

 

-

Droit de ban. "Coutume régionale qui veut que les nouveaux mariés donnent de menus cadeaux (vin, pain, viande, monnaie) aux jeunes gens de la paroisse" : ...plusieurs tisserands demeurant en ladicte ville vindrent au lieu ou lesdictes noces avoient esté, et en faisant grant noise et par grant arrogance demandèrent le droit de ban (Doc. 1390. In : R. Vaultier, Folkl. pendant la guerre de Cent ans, 1965, 18).

 

-

Chanter le ban. "Chanter une chanson à de jeunes mariés pour réclamer le droit de ban" : ...ilz yroient chanter le bast [l. ban], que on a acoustumé chanter oudit pais la premiere nuyt de nopces. (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1424, 109). ...après ce que ledit Hezart et un nommé marin Gaultier eurent souppé ensemble en la ville dudit lieu de Chartres, prindrent accord ensemble de aler veoir se on chantoit le ban du varlet chartier de labbaye de saint pere de Chartres, lequel icellui jour avoit este espousé (Doc. 1425. In : R. Vaultier, Folkl. pendant la guerre de Cent ans, 1965, 20).

 

-

Espouser qqn à ban. "Épouser qqn selon les règles" : ...Jacob avant la loi donnée Se maria avec Lya Et puis a Rachel se lia Et espousa Rachel a ban (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 12).

 

3.

P. ext. "Réclamation bruyante" : Or ça, Barraquin et Judas, Qui est ceste femme adeullee [elle réclame justice pour la mort de son mari] Qui a haulte voix esplouree Fait ses piteux cris et son ban ? (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 48).

 

-

[Dans un combat] Crier son ban. "Pousser son cri de guerre (?)" : Maintenant il cria son ben Li chevaliers par hardement. Si tost con li jaians [qui est aveuglé par son propre sang qui coule] l'entent, A li s'en vint sans demorer, Aus poins le quida devourer. (Dame Lycorne G., c.1349-1350, 177).

 

-

Cloche de ban. "Cloche utilisée pour assembler les habitants" : Savoir vous faisons nous avoir reçeu la supplicacion des eschevins de nostre ville de Hennin Lietard, contenant comment de toute anchienneté icelle a esté ville de grant estorement et bien privilegiée et en icelle pour corps de Loy douze eschevins, clocque de ban, seel autenticque (Hist. dr. munic. E., t.2, 1330-1498, 579).

 

4.

P. méton.

 

a)

"Territoire soumis au pouvoir et à la juridiction du seigneur; ressort judiciaire" : Item, I autre hommage en la ville de Nouvion, que je tiens de mon dit seigneur comme desseur, dont les parties s'ensuient : Premiers, ma maison, qui siet on ban de Laitre (...) Item, toute la justice dou dit ban (Comté Porcien R., 1353, 156). ...pour cause de plusieurs heritaiges ou realitéz censives qu'il tenoit et possidoit ou ban et finaige de Charboigne (Trés. Reth. S.L., t.2, 1374, 212). Ceulx qui ont vigneries dedans les bans de la ville de Beaune presenteront leurs vignex au maieur et es eschevins (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 32). ...et les aucuns, il meismes les avoit acquestéz non toutes voies de fief ne de franc aleuf, estoit tenus à contribuer pour porcion raisonnable en la taille dehue amiablement pour cause des heritaiges ou ban et finage du lieu (Trés. Reth. S.L., t.2, 1383, 212). ...pluseurs personnes qui tiennent de moy en masnage certainnes pieces de terre, de prés, de courtilz, de bois et de hayes seans ou ban d'Ellemont (Trés. Reth. L., t.3, 1415-1490, 230). Item, tiens et dois avoir a la cause que dessus la moitié de la ville, ban, terroir et finage de Ranwez en toute justice haulte, moyenne et basse (Comté Porcien R., 1459, 271).

 

b)

"Droit dû au seigneur (pour l'usage d'un lieu ou l'exercice d'une faculté)" : ...les quelles villes [données par le seigneur de Jauche] vont et doient muerre par ban as molins des signeurs as quels li sires de Jauche les a données (Terre Jauche D., 1350, 112). Ce sont les bans de la riviere de Chastel en Porcien (...) Premierement, tous les dimanches de l'an sont deffendus que on n'y peut ne doit pescher. (...) Item, est deffendu le pescher de peschoires fouleresses. (Comté Porcien R., 1400, 230). Ce jour, maistre Guillaume Le Clerc, conseillier du Roy en la Chambre des Comptes, et m.. J.. Chastenier apporterent et presenterent à la Court certaines lettres royaulz patentes (...), faisans mencion des drois, prouffis, rentes et revenues amorties que le Roy avoit cedé et transporté aux religieux, abbé et couvent de l'eglise de Saint Denis en France, à prendre, avoir et percevoir sur seize estaulz de la boucherie de Beauvais, assise à Paris, reservez au Roy sur yceulx estaulz la jurisdiction et droit de ban, et pour le pris et somme de XXm livres tournois, en la forme et maniere plus à plain contenue et declairée esdictes lettres. (FAUQ., I, 1417-1420, 122). ...13 tonneaux de vin de rente sur la dimerie dudit seigneur de Monfant, pour le pris de 398 l. ; Item, le ban que ledit seigneur de Monfant avoit en ceste ville de Saint-Pourcein, pour le pris de cinquante l. (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 404). ...autresfois vous avons dict et faict dire que nostre plaisir estoit que nostre chier et feal cousin Thiebault, seigneur de Neufchastel, d'Espinal et de Chastel sur Mozelle (...) eust la jouissance pleniere de noz ville, ban, terre et seigneurie d'Espinal (Lettres Louis XI, V., t.3, 1465-1469, 12).

 

-

En partic.

 

.

Ban (du vin). "Privilège accordé à qqn, de vendre ses propres vins, pendant une période de l'année, sans aucune concurrence" : Le Ban du vin ; c'est assavoir, que Nous pouvons par la forme dudict Privilege, faire vendre nos propres vins estant dans nos celiers, ung moys en l'an, et ledict moys nul aultres ne pourroit ne devroit vendre vin en ladicte ville (Ordonn. rois Fr. L.S., t.2, 1338, 52). ...lesquelx vins madite dame fist vendre audit lieu d'Aubigné par ledit Maillechat durant son ban et estanche, et à cause d'icelx n'est deu aucun devoir d'impost (Cartul. Laval B., t.3, 1412-1500, 156).

 

.

Four/moulin/pressoir à/en ban. "Four, moulin, pressoir à l'usage desquels un seigneur a le droit d'assujettir ceux qui habitent sur son territoire, moyennant redevance" : ...un molin en ban et en justice haute et basse, fors que damoiselle Jehanne (...) a la moitié en la mousture doudit molin pour ses sulues dou Mont de Jues que elle y fait venir morre (Trés. Reth. S.L., t.2, 1330, 3). Si ung subgit a dix quartiers de vigne en la nuepce d'ung seigneur aiant pressouer à ban et en autres fiez au dedens de la lieue, iceluy subgit peut faire et avoir pressouer pour luy seullement, et ne sera plus contreignable à celui de son seigneur. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.3, a.1458-14, 196). ...délaissons, de grâce espécial, par ces présentes, pour luy, ses hoirs, successeurs et ayans cause, les chasteaulx, chastellenies, terres et seigneuries de Chastelnau, de Montmiral et de Villeneufve en Albigois, ainsi qu'elles se comportent et extendent avecques leurs appartenances et appendences quelxconques (...), foires, marchez, four à ban (Archives servit. Louis XI, T., 1470, 33). Et aussi les fiefz, arriere-fiefz, aubaynes (...) et le droit du four à ban dudit lieu que lesdits bailleurs ont retenuz et réservez à eulx. (Chartes Ste-Chapelle Vincennes B., t.1, 1487, 485).

 

-

Mettre qqn à ban. "Mettre qqn à l'amende" : Et aussi ont droit de faire mener et conduire [toutes leurs bêtes] en pasture par toute icelle forest, hors chien et chievre, en tous les temps de l'an, excepté le moys de may, ouquel ilz ne doivent aller que à la veue des champs ; et se ilz sont trouvéz oultre, ilz sont mis en à ban par le sergent et tauxés selon la coustume (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 292).

 

c)

Au fig. "Droit sur qqc./qqn ; usage de qqc."

 

-

Donner qqc. à ban à qqn. "Donner en libre usage à " : ...Par larrecin et par pecune Il fault que soye habandonné ! Las, je suis bien a bandon né, Mais malheur m'a a ban donné ung don que ne demandoye pas ! (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 357).

 

-

Donner qqn à ban à qqn. "Soumettre, livrer à" : ...Dont es d'entendement mal sains, Quant a tel vices t'abandonnes ; Ton ame au Dëable a ban donnes, Regnyant Dieu aulcunesfois (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 40).

B. -

"Proclamation d'une mesure de bannissement hors d'un territoire déterminé (ville, royaume...)" : Mais, s'il plaissoit au conte, leur signeur, que chil qui estoient demorant en la ville outre sa volenté fuissent pugni par ban et bani de Gand et de la conté de Flandres à tousjours (...) sus cel estat estoient il tout fondé. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 209). Lequel evesque ou son official, pour la povreté de lui, et aussi la prison par lui soufferte, le banyrent de l'evesché de Paris jusques à trois ans, à pene de XX mars d'argent. Pendant lequel temps, et nonobstant ycellui ban il ala et vint parmi la ville de Paris (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 81). ...lequel ban il a paciement souffer et enduré par les 28 ans dessuz diz en estranges pais et contrées en grant misère et povreté (Hist. industr. drapière Flandre E.P., t.4, 1390,,, 76).

 

-

Estre crié à ban. "Faire l'objet d'une mesure de bannissement" : Et envoya ledit Vigier ung saufconduit audit conte pour soy venir rendre en la Conciergerie pour estre purifié des charges à luy imposées, à cause qu'il estoit desjà cryé à ban par le royaulme, à la requeste de ses haigneux et malveillans. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 156).

 

-

P. iron. "Menace d'un mari trompé de chasser sa femme" : La pouvre gouge (...) n'osa plus demourer après ces horribles parolles, après cest horrible ban (C.N.N., c.1456-1467, 420).

C. -

"Proclamation pour convoquer ; convocation"

 

1.

DR. "Citation en justice par voie de proclamation" : ...iceluy Laurencin ait esté appellé par cri et par ban à noz droiz par les quatre quatorzaines accoustumées (...) Et pour ce que à aucun desdis appeaux ne vint, ne ne comparut par soi ne par autre (...) il ait esté banni de nostre royaume (PHIL. VI VALOIS, Doc. paris. V., t.2, 1339, 49).

 

-

Appeler à ban. "Appeler à comparaître en justice, convoquer" : Bouciquaut (...) fist exécuter (...) quatre desdiz compaignons (...) et les autres fist appeler à ban (Ch. VI, D., t.1, 1416, 381). ...nostre procureur au Chastelet de Paris (...) a de lui seul fait appeller lesdits supplians ou les aucuns d'eulx à ban, et tellement contre eulx procedé, que par deffaulx il a obtenu sentence de nostre prevost de Paris. (Lettres Louis XI, V., Pièces justif., t.2, 1465, 386).

 

-

Mettre/semondre qqn en lieu de ban. "Assigner à comparaître devant un tribunal" : ...il fut sommenus en lieu de ban pour debte et il n'i vint mie et droit corrus sur lui. (Jug. maître-échev. Metz S.M.S., t.1, a.1494, 1334], 107). ...convient sçavoir se son marit estoit en vie a jour qu'il fut mis pour cellui jour [l. fait (éd.)] en lieu de ban. (Jug. maître-échev. Metz S.M.S., t.1, a.1494, 1334], 287).

 

2.

[Domaine politique et militaire] "Mode de convocation qui permet au roi de mobiliser ses vassaux, quand il en a besoin pour la guerre"

 

-

Faire crier/(ban et) arriere ban. "Mobiliser les vassaux et les vassaux indirects" : Et pour ce que le Roy avoit fait crier son arrier ban à occasion des gens d'armes qui venoient par deça (BAYE, I, 1400-1410, 332). Pour lequel secours faire le Roy avoit long temps par avant mandé les chevaliers, escuiers et fiefvez de son royaume, et fait crier son arriere-ban par ses cités et bonnes villes (FAUQ., I, 1417-1420, 203). Et delibera lors le roy de faire guerre (...), et pour ceste cause, fist crier es villes de son royaume ban et arriere ban (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 167).

 

-

Faire son ban et arriere ban. "Mobiliser les vassaux et les vassaux indirects" : Pour lesquelles causes, et voulant par le roy de tout son povoir et puissance obvier aux dampnées et faulses entreprinses desdiz Anglois, ordonna ban et arriere ban estre fait (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 235).

 

3.

P. méton. (Ban et) arriere ban

 

a)

"Ensemble des vassaux (directs) et indirects" : Vous conduirés mes os et mon arière banc (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 124). ...donnons puissance de faire et faire faire par ses commis et depputez les monstres de nos gens d'armes et de traict, tant de ceulx de la soulde des compaignies des Srs de Pointhièvre, (...) que de ceulx du ban et arrière ban desdits païs d'Anjou, aussi des francs archiers (Roi René vie L., 1468, 328). ...nous avons entendu qu'il y a plusieurs de noz gens d'armes, tant de nostre ordonnance, de nostre ban, des gens de pié que autres, qui envoyent chascun jour au fourrage par les villages sur noz pays et subgectz (Lettres Ch. VIII, P., t.1, 1488, 340). ...et y estoyent toutes les ordonnances du royaulme, qui povoient bien estre environ vingt et deux cens hommes d'armes, et l'arrière ban de Daulphiné (COMM., I, 1489-1491, 21).

 

b)

"Taxe permettant de se racheter du service de ban et d'arrière-ban" : ...Jehan Arnaut collecteur de l'arriere ban en la viconté d'Orbec (Clos galées Rouen M.-C., t.2, 1335-1415, 24). ...lesquelz hommes et subgez n'ont pas acoustumé de contribuer aus Foüaiges, Bans, Arrierebans, Subsides, ne autres exaccions quelxconques imposées, indictes, accordées, levées et exigées à cause des guerres (Ordonn. rois Fr. S., t.6, 1375, 157).

 

Rem. Cf. Ph. Contamine, Guerre, État et société à la fin du Moy. Âge, 1972, en partic. 26-40, 219-220, 302-303 etc.

 

4.

Au fig. Arriere ban de qqc. "Ensemble des ressources ou des réserves de qqc." : Entre lesquelz Lyonnel du Glat estoit present, sy pensa qu'a ce jour monstrer lui convendroit l'arriere ban de toute sa proesse (Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 57). ...nostre procureur estant hors de l'ostel, sa femme vint a nostre clerc bailler l'arriere ban d'assault (C.N.N., c.1456-1467, 151).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 9/58 
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     BANABLE     
FEW XV-1 *ban
BANABLE, adj.
[GD : banable ; FEW XV-1, 51b : *ban]

DR. FÉOD.

A. -

[D'une pers.] "Qui est obligé de se servir du moulin ou du four banal et qui doit s'acquitter pour cela d'une redevance" : ...le molin de Sierges, auquel li bourgois desdictes deux villes sont banaules, vault par an environ chuincq muis demy de bled (Trés. Reth. L., t.3, 1422, 41).

B. -

[D'une chose] "Soumis à la banalité (comme appartenant au seigneur et dont l'usage est imposé à ses sujets, moyennant redevance)" : Item, les fours bennaules desdictes villes ainssis comme il se contiennent. (Trés. Reth. S.L., t.2, 1347, 75). Sachent tuit que je Werris, sires en partie de Harbignis, escuiers, recongnois et advoue a tenir en foy et en hommage de haut prince et puissant, mon très redoubté signeur monsigneur le conte de Porciens, a cause de son chastel de Chastel en Porciens, les choses qui s'enssuient, seans et estans en la ville, terroir, ban et finage de Harbignis : c'est assavoir les deus pars de toute la justice haute, moienne et basse de Harbignis (...). Item, chascun an pour ma part dou four bannaule de la dite ville environ IIII livres et VI sols Parisis. (Comté Porcien R., 1369, 168). ...le four bannable de ladicte ville dou Chasteller, liquelz puet valoir pour le temps present, pour chascun an, VI livres et demy parisis, à crois et à descrois. (Trés. Reth. S.L., t.2, 1372, 199). Item, tient encores en fief, foy, hommage et ressort de moy, a cause de mon chastel, chastellerye et seignorie de Chastel en Porcien, ledit messire Allart de Sainzelles en la ville, ban, terroir et finage de Joffroyville les choses qui cy après s'ensuivent : Et premiers, toute la ville, ban, terroir et finage dudit Joffroyville en toute justice haulte, moyenne et basse (...). Item, le molin de Cuevreceur, qui est bannable a ladicte ville (Comté Porcien R., 1459, 299).

V. aussi banal, banagier, bannier1
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 10/58 
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     BANAGIER     
*FEW XV-1 *ban
BANAGIER, subst. masc.
[*FEW XV-1, 51b : *ban]

DR. FÉOD. "Celui qui est obligé de se servir du moulin ou du four banal et qui doit s'acquitter pour cela d'une redevance" (synon. banier) : ...et avecques ce, lesdiz banagiers ont les houx pour eulx clorre, par livrée du verdier, chacun an III charetéez de hestre. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 152).
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

 Article 11/58 
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     BANAL     
FEW XV-1 *ban
BANAL, adj.
[T-L : banel1 ; GD : banal ; GDC : banal ; FEW XV-1, 51b : *ban ; TLF : IV, 111b : banal]

DR. FÉOD.

A. -

[D'une pers.] "Qui est obligé de se servir du moulin ou du four banal et qui doit s'acquitter pour cela d'une redevance"

 

Rem. Ex. d'a.fr. (1293) ds GD I, 566c.

B. -

[D'une chose] "Soumis à la banalité (comme appartenant au seigneur et dont l'usage est imposé à ses sujets, moyennant redevance)" : ...le four bannale qu'il a en la ville de Mont Sain Remy avec son haubergement qu'il a en la ville de Mont Sain Remy (Trés. Reth. S.L., t.2, 1330, 6).

 

Rem. Ex. d'a.fr. ds GDC VIII, 282b. Doc.1376 ds T-L I, 823.

V. aussi banable, banagier, banier1
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 12/58 
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     BANALEMENT     
FEW XV-1 *ban
BANALEMENT, adv.
[GD : banalement ; GDC : banalement ; FEW XV-1, 51b : *ban ; TLF : IV, 113a : banalement]

"En bénéficiant du privilège du ban (ici, du ban du vin)" : Je ou mi hoir, pourront vendre vin bannalment en ladicte Ville de Perrices, par six sepmaines continuelz, par chascun an. (Ordonn. rois Fr. S., t.7, 1383, 33).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 13/58 
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     BANCLOCHE     
FEW XV-1 *ban
BANCLOCHE, subst. fém.
[T-L : bancloche ; GD : bancloche ; FEW XV-1, 51a : *ban]

A. -

"Cloche du ban, la plus forte du beffroi, qu'on fait entendre dans les grandes circonstances, particulièrement quand on exécute les criminels ou que les troupes de la commune se mettent en campagne" : ...li contes de Saint-Pol vint en le ville à secours et fist sonner le banclocque et le puelle assambler pour aler combatre (Hist. chron. Flandres K., t.2, c.1342-1383, 93). Et se il est trouvé que lidis bourgois, non mie par se coulpe mais sans cauze raisonnable, ait esté injuriiés et li injurians ne viègne mie, on crie publiquement que tout soient appareliet en armes, tant à cheval comme à piet cascuns selonc son estat, pour ailer avoec le bailliu, le Rewart et les eschevins de ladite ville al son de le bancloque et escallette. (Hist. Lille T., t.2, 1344, 404). Puis doit ly sires declareir ou faire declareir sa plainte, et chis qui warde sa parolle le doit tourneir en droit. (...) Et, cely afforat mis en warde, de donc en avant, soit cely meïsmes jour ou I aultre, ly sires porait faire sonneir sa bancloucke et, à planteit d'hommes, alleir alle defoutraine porte de son palais, après basses vespres, et faire, par unck de ses bouttelhons, huckier et appelleir le faiteul (HEMRICOURT, Patron Temp. B., c.1360-1399, 77). ...le conte de Saint Pol vint en la ville et fist sonner la bancloche et la gent assembler pour aler combatre. (Chron. norm. 14e M., c.1369-1372, 138). Quant la contesse et cil chevalier entendirent que cil signeur de France venoient pour yaus assegier, et qu'il estoient assés priès de là, il fisent commander que on sonnast le ban cloche, et que çascuns s'alast armer et alast à sa deffense, ensi qu'il estoit ordonnés (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 143). Li bourgois et li saudoiier furent d'acord d'yaus armer, et de partir tantost, et d'aler là où on les vorroit mener ; et fisent sonner la bancloke, et s'armèrent toutes gens. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 166).

B. -

P. méton. "Droit de faire sonner cette cloche" : ...ja soit ce que ilz soient fondés en corps et en communité noblement et, à cause de ce et autrement, soient en saisine et possession d'avoir justice et signerie, bancloque et banlieue, avoec pluseurs drois, libertés et franchises (Hist. dr. munic. E., t.1, 1370,,, 377).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 14/58 
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     BANDIER1          BANDIER2     
FEW XV-1 *ban
BANDIER, subst. masc.
[FEW XV-1, 51b-52a : *ban]

"Garde-champêtre"

REM. Doc. 1406 (seurvint un messier ou Bandier, qui gaga le suppliant d'une brebis), (Bandiers jurez ou messieurs [l. messiers] de la ville de Narbonne) ds DU CANGE I, 547a, s.v. banderius.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 15/58 
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     BANDON     
FEW XV-1 *ban
BANDON, subst. masc.
[T-L : bandon ; GD : bandon ; AND : bandun ; DÉCT : bandon ; FEW XV-1, 49b : *ban]

A. -

"Pouvoir, discrétion, permission, liberté" : Mes biens met touz en ton bandon Et te mez a garder mon lieu. (Mir. parr., 1356, 14). Se m'aist ores Dieu que je sens Mon cuer si hors de mon bandon Que, quoy que soit, folie ou sens, Puis que je le donnay en don - Et n'eusse jamais guerredon - Il me convient en ce point vivre. (CHART., D. Rev., a.1424, 315). NATHALIE. Je vous prie, amis, que bandons Me donnez de moy mettre ou feug Avec ces corps en cestuy lieu ; Car crestienne suis et seray, Ne ja ne m'en departiray. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 161).

 

-

À son bandon. "À son gré, en toute liberté" : Conforter ne donner chastoy Ne t'en puis pas [du péché] a mon bandon (Mir. parr., 1356, 43). Or li ay je volu donner Moi meismes tout a son bandon (Mir. Amis, c.1365, 24). Et entrèrent iceulx François dedans ladite ville avecques leurs vivres tout à leur bandon. (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.1, c.1437-1464, 145).

B. -

"Liberté désordonnée, indiscipline, absence de retenue" : ...mais l'arrogance et orgueil et grant bandon que la a pris le commun peuple, en qui communement n'a grant raison, ne laisse aux bons et sages user de leurs vertus (Bouciquaut L., 1406-1409, 181).

 

-

Mettre à bandon. "Abandonner, livrer à l'abandon" : Qu'est ce aultre chose fors mettre tout a bandon, et oultre nature provoquer le monde a superflut delit et a commune et publique luxure ? (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 123).

C. -

Loc. adv.

 

1.

À bandon. V. abandon

 

a)

"À discrétion, librement" : Faites de moy tout a bandon Vostre plaisir. (Mir. st Panth., 1364, 368).

 

b)

"À discrétion, à profusion, abondamment, copieusement" : Tres bel et bon, toudis vueilliez m'avoir En loyauté, et je tiens qu'a bandon De doulz plaisirs arons en cel espoir (CHR. PIZ., Cent ball. amant dame C., c.1409-1410, 58). Tous autres fruictz ont a bandon : Capendu, roueau, jalemain, Quierville, mainfroy et parmain (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 215). ...comme souvent chose eue en dangier est trop plus cher tenue que celle qu'on a a bandon (C.N.N., c.1456-1467, 415). Doncques reposerent les vassaulx dessusdiz et si laisserent leurs houstesses toute la nuyt peschier a leur bel bandon (RENÉ D'ANJOU, Cuer am. espris W., 1457, 108). Je te requier pardon, Syre Dieu debonnayre, J'ay pechier a bandon. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 74). CAYPHAS. (...) Et se nunlz vien, se le prenés, Et vaillant vous monstree a grand hastes, Et les tués tous a vous haches. Faictes leurs fors seignier la teste, Vous estes chevaliers de geste, Or le gardés de telles manieres Que vous frappés de grant manieres Et frapés grand coubz a bandon Et n'ayés de nunlz pardon. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 135).

 

c)

"Vivement" : LE IIIIe CHEVALIER. Faire le nous convient tantost [détacher un prisonnier], Et a bandon je le menray, Comme vous, en main de justice. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 130).

 

2.

À/par grant bandon. "À discrétion, en très grande quantité" : Je vous dis que jamais preudom Ne quiert a Dieu misericorde Devostement, qu'a grant bandon Incontinant ne luy acorde. (LA VIGNE, S.M., 1496, 423).

 

-

[A propos d'une matière liquide] "A flots" : En disant ces parrolles, le sang lui hyssoit du nez par si grant bandon que on ne la pouoit estanchier. (Cleriadus Z., c.1440-1444, 376).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 16/58 
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     BANNAGE     
FEW XV-1 *ban
BANNAGE, subst. masc.
[T-L : banage ; GD : banage ; AND : banage ; FEW XV-1, 52a : *ban]

"Droit de ban"

REM. Doc. 1350 (lesquelles rentes et revenues sont en cens, en rentes sur les hostieulx et masures de ladite ville de Chambly (...) et en la bannerie et bannage des fours et des moulins ausquels toutes les masures et ycelle ville sont subgectes) ds GD I, 571b, s.v. bannerie.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 17/58 
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     BANNÉ     
*FEW XV-1 *ban
BANNÉ, adj.
[*FEW XV-1, 51b : *ban]

[D'un territoire] "Qui a fait l'objet d'un ban (ici, une interdiction)" : Les diz homme et femmes de ladicte Ville de Perrices, subgiez et justisables de moy ou de mes hoirs, auront leur usage en tous les bois nombannez [l. non bannez], pour Marrenage, effouage et closure de terres gaaignables, de prez, de vignes et de cultis. (Ordonn. rois Fr. S., t.7, 1383, 32).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 18/58 
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     BANNÉE1          BANNÉE2     
*FEW XV-1 *ban
BANNEE, subst. fém.
[GD : banee ; *FEW XV-1, 47a : *ban]

"Droit de ban"

Rem. Doc.1321, 1339, 1507 ds GD I, 570b.
 

DMF 2020 - DMF 2015 Robert Martin

 Article 19/58 
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     BANNELIER     
*FEW XV-1 *ban
BANNELIER, subst. masc.
[GD : banelier ; *FEW XV-1, 47b : *ban]

"Officier de la seigneurie de Montbéliard" (d'apr. GD, qui propose une déf. très détaillée) : ...et sedit jour fut le communlx ensemble en la maison et monsr le baillif pour avoir advis de mectre ung bannelier et certainnes ordonnances en la ville, se despanderent sedit jour chiez Richart Philippe. (Ecorch. Ch. VII, T., 1437-1439, 495). [Le même texte figure dans un document de 1438-1439, Arch. mun. Montbéliard, ds GD I, 570c]
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 20/58 
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     BANNERECHE     
FEW XV-1 *ban
BANNERECHE, adj.
[T-L : banerez ; GD : banereche ; FEW XV-1, 47b : *ban]

"Qui a le droit de porter une bannière"

REM. Doc. 1403 (Mons, chevalier bannereche) ds GD I, 571a.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 21/58 
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     BANNERESSE     
FEW XV-1 *ban
BANNERESSE, subst. fém.
[GD : baneresse ; AND : baneresse ; FEW XV-1, 47b : *ban]

"Femme du banneret" : ...là estoit la duchece d'Orliens, fille de roy de France, la duchece de Bourbon, mere de la royne, la contesse d'Artois, la fille du duc de Berry, la fille du seigneur de Coucy, la dame de Preaulx et plusieurs aultres contesses, baneresses, dames et damoiselles à tres grant quantité. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., II, 1404, 12).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 22/58 
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     BANNERET     
FEW XV-1 *ban
BANNERET, adj. et subst. masc.
[T-L : banerez ; GDC : banerec ; AND : baneret ; FEW XV-1, 47b : *ban ; TLF : IV, 134b : banneret]

I. -

Empl. adj. [Du seigneur, du chevalier] "Qui, ayant un nombre suffisant de vassaux, a le droit de lever bannière" : Seoir voit devant lui sept roix de seignourie, Et .X. filz banerés plains de bachelerie. (Cip. Vignevaux W., p.1400, 103).

 

-

Chevalier banneret : ...et avoit en sa compaignie ung chevalier banneret (LE BEL, Chron. V.D., t.1, 1352-1356, 87). Si envoiièrent un evesque, deus chevaliers banerès et deus bons clers à monsigneur Jehan de Haynau (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 74). A messire Gerart, seigneur de La Guiche, chevalier banneret, bailli dudit Mascon, la somme de deux mille cens quatre vins six frans trois gros, en prest et paiement à lui fait sur les gaiges de lui et des gens d'armes et de trait de sa compaignie et soubz son estandart, ou nombre de deux cens quatre vins unze paies demie, receuz et passez à monstre audit lieu de Mascon le VIe jour de septembre l'an mil IIIIc et dix huit par messire Hugues de Lenthenne, gruyer du conté de Bourgoingne, à ce commis de madame la duchesse de Bourgoingne, pour estre demourer en garnison en la ville de Mascon pour la seurté et deffense d'icelle (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1419, 567). ...pour chevalier banneret, quatre solz esterlins par jour ; pour chevalier bachelier, deux solz esterlins ; pour homme d'armes à cheval, douze deniers esterlins par jour, avec regards acoustumez (GRUEL, Chron. Richemont L., Pièces justif., 1440, 267).

II. -

Empl. subst. "Seigneur disposant de vassaux assez nombreux pour les réunir sous sa bannière en compagnie armée" : De tres haus bannerés, de chastelains senz numbre Havoit en son hommaige. (Gir. Ross. H., c.1334, 115). ...et grand foison d'aultres haults chevaliers, barons, bannerès que je ne sçay nommer (LE BEL, Chron. V.D., t.1, 1352-1356, 197). Si y avoit bien vingt six, que contes, que dus, et plus de sept vingt banerés. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 13). En celle cace qui dura jusques oultre le Bourch la Royne, y furent pris neuf chevaliers, que banerès, que aultres. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 234). Li contes d'Auçoirre, par force d'armes, fu durement navrés et pris desous le pennon de monsigneur Jehan Chandos et fianciés prisons (...) et occis li sires de Trie, uns grans banerès de Normendie. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 166). Là estoient avoech le duch de Bourgongne, que je ne l'oublie, tout premiers, banerès bourghegnons (...) et puis banerès bretons. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 243). ...le duch de Bretagne (...) le vint servir plus poissanment que nuls des aultres prinches de France ; car il ot en sa compagnie et delivrance trente trois banerés dou pais de Bretagne, et bien .VIIc. chevaliers et esquiers, tous gentilshonmes. (FROISS., Chron. D., p.1400, 462). Trois dus et quatre contes y ot (...) Et maint grant banerès et cevaliers gentis, Et bien douze mille home armés et fierviestis. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 336). Quant ung chevalier ou escuier noble de toutes ses quatre lingnes a la terre de dix chevaliers ou escuiers bachelliers et se vuelt faire banerez, fault par droit de honneur que premier ait de son patrimoyne ou acquis pour estre acompaignié du moins de IIII ou V nobles hommes continuellement a XII ou XV chevaulz. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 233). Si furent lesdictes armes entreprinses, de messire Jehan de Merle, chevalier banneret très renommé, natif du royaume d'Espaigne, apellant, sans querelle diffamatoire, pour acquérir honneur, contre Pierre de Baufremont, chevalier, seigneur de Chargni, aussi banneret et natif de Bourgongne, portant l'ordre dudit duc (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.5, c.1444-1453, 139). Et avoit le Roy en sa compaignie de cent a VIxx barons et banerez de son royaume. (LE BOUVIER, Chron. Ch. VII, C.C.J., c.1451-1455, 252). Les Angloys firent ce jour deux bannerés et pluseurs chevaliers (GRUEL, Chron. Richemont L., c.1459-1466, 166).

 

Rem. Le signe distinctif du banneret consiste à porter une bannière carrée au haut de la lance, tandis que la bannière des simples chevaliers est prolongée en une pointe ; c'est le pennon. On fait un banneret sur le champ de bataille. Les hérauts d'armes, sur l'ordre du connétable ou des maréchaux, coupent la queue du pennon du gentilhomme, et ce pennon devenu bannière, donne à son possesseur le titre de "banneret".

 

-

Double banneret. "Seigneur qui a droit à deux bannières (?)" : En ces .CCCC. chevaliers estoient vint et wit banerés, tous grans signeurs, et les contes doubles banerés et menoient casquns de ces signeurs grant arroi. (FROISS., Chron. D., p.1400, 416).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 23/58 
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     BANNERETTE1          BANNERETTE2     
FEW XV-1 *ban
BANNERETTE, subst. fém.
[GD : banerete ; GDC : bannierette ; FEW XV-1, 47b : *ban]

"Petite bannière, petit drapeau monté et utilisé comme une bannière" : ...L banierettes pour les mettre à plusieurs pignons du chastel de Ruppelmonde (Comptes Lille L., t.1, 1386-1387, 10). ...et les petits enfans alloient devant, portans en leurs mains bannerètes de fleurs de lis, et crians : Noël ! vive le roi ! (CABARET D'ORV., Chron. Loys de Bourb. C., 1429, 217). Et tant plus que, pour avoir congnoissance de vrays crestiens, partans de leurs hostelz, de pas en pas, de leurs mains droictes se saigneront ou porteront le crucifix en banerettes petites, ou seront pourtrais Nostre Seigneur et Nostre Dame (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 212). Et ce maistre-logeur portoit une petite bannerette comme d'ung pié et demy en carré, en quoy estoit la livrée de son cappitaine. Et, incontinent qu'ilz partoient des battailles pour aller prendre les logeiz, il ne fut osé partir ung chevaucheur pour aller au logeiz sur peine de la mort, sinon ceulx qui avoient une bannerette au poing. Ainsi n'y alloit que les logeurs, et n'avoient point les cappitaines de peine à tenir leurs gens. Et, quant les logeurs estoient arrivez au logeiz, fut-en en ville, villaige ou aux champs, chascun mettoit sa bannerette, qui estoit en ung baston ou en une petite gaullette, à la fenestre de son logeiz ou sur ung buisson, si aux buyssons estoit. Et, quant la puissance arrivoit, chascun regardoit amont et aval, et, là où ilz véoient l'enseigne de leur logeur, ilz y alloient tout droit, et leur logeur leur monstroit où ilz se devoient bouter. (BUEIL, I, 1461-1466, 179). Les rues estoient tendues et parees aussi bien ou mieulx que auparavant (...) et parmi les fenestres, portes, et autres lieux des maisons avoit banerettes ou escussons, semez de fleurdeliz. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 275).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 24/58 
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     BANNERETTE1          BANNERETTE2     
FEW XV-1 *ban
BANNERETTE, adj. fém.
[GDC : banerete ; FEW XV-1, 47b : *ban]

Dame bannerette. "Épouse ou héritière d'un banneret" : ...se ung Conte ou une Contesse est mis en prison oudit Chastellet, sera paié pour son geolage d'entrée et d'issue, X livres parisis ; item, paiera pour semblable cause ung Chevalier banneret ou une Dame bannerette, XX solz (Ordonn. rois Fr. V.B., t.13, 1425, 101).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 25/58 
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     BANNERIE     
*FEW XV-1 52a *ban
BANNERIE, subst. fém.
[GD : banerie ; *FEW XV-1, 52a : *ban]

A. -

"Bannières" : ...ne la bennerie, non, cry et armes des seigneurs de Laval (...) ...la bennerie, cri et armes desd. sires de Laval (Actes Jean V Bret. B., t.1, 1405, 20).

B. -

"Droit de ban"

 

Rem. Doc. 1350 (lesquelles rentes et revenues sont en cens, en rentes sur les hostieulx et masures de ladite ville de Chambly (...) et en la bannerie et bannage des fours et des moulins ausquels toutes les masures et ycelle ville sont subgectes), 1371 (Vermandois, la bannerie de no four et de no molin) ds GD I, 571b.
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Pierre Cromer

 Article 26/58 
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     BANNEROT     
*FEW XV-1 *ban
BANNEROT, subst. masc.
[*FEW XV-1, 47b : *ban]

"Petite bannière" : ...la paincture de XXV targuètes, deux bannières, ung petit bannerot, les coustières de la pouppe du lutz de monseigneur (Comptes roi René A., t.1, 1479, 198).
 

DMF 2020 - Synthèse Edmonde Papin

 Article 27/58 
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     BANNEROTE     
FEW XV-1 *ban
BANNEROTE, subst. fém.
[GD : banerote ; FEW XV-1, 47b : *ban]

"Bannière"

Rem. BUEIL, ms, 1461-1466, ds GD I, 571c (banerotes). Non retrouvé ds BUEIL, I ou II.
 

DMF 2020 - DMF 2015 Robert Martin

 Article 28/58 
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     BANNIE     
FEW XV-1 *ban
BANNIE, subst. fém.
[T-L : banie ; GD : banie ; GDC : banie ; FEW XV-1, 48b, 52a : *ban]

A. -

"Proclamation par laquelle un seigneur a droit d'assujettir ceux qui sont dans l'étendue de sa seigneurie d'utiliser son four ou son moulin"

 

-

Four de bannie : De vaasseur, comment il ne puet avoir four de banie à vilage, se il n'a bourc ou partie en bourc (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.1, 1411, 320).

 

Rem. Doc. 1349 (Nord, un four de bannie assis ou baille du dit chastel) ds GD I, 572a.

B. -

"Proclamation, publication, criée (d'une adjudication, d'un prix, d'une vente, d'une vente forcée...)" : Item estoit deu audit Colin par fourment a poaier [sic] par deniers au pris de la bannie et premier les hoirs Guillaume Poulain (Comptes Lamballe C.-L., 1387-1482, 312). ...Alixandre de Berneval (...) oult tesmongnié et recordé qu'il avoit fait les criées et banies de la tache de massonnerie cy dessus devisée (Rouen temps Jeanne d'Arc L., 1419-1449, 334). Il est ainssy que sy aucun heritaige tenu d'aucun seigneur de fié demouré par le decez d'autruy n'est recuilly par ses heritiers, le seigneur de fié le peut des lors prendre en sa main et le faire bannir par troys bannies à ban d'Eglise, ou foires et marchez s'il les a, et les bailler à exploicter au plus offrant et derrain encherisseur au prouffilt de ses devoirs et de qui il appartendra. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.3, 1463, 458). L'eritaige demouré par le decès d'autre non recuilly par les heritiers, peut par le seigneur en qui fief il est assis estre saisi en sa main, et mis en bennye de huitaine, XVe et XLe, et baillé au plus offrant (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.4, 1464, 244).

 

-

Bannie des vignes. "Droit pour un seigneur de fixer la date des vendenges" : Ne ont ne auront li dit Seigneur ou Dame Bannye de vignes ; c'est assavoir ès vignes soubz Tannay, soubz Jaugy (...) ; esquelz vignobles li dit habitant et cil qui y auront vignes, pourront venengier toutes foiz qu'il leur plaira, et mettent [l. mettre] la venenge là où il leur plaira, sans dangier des diz Seigneurs ou Dames. (Ordonn. rois Fr. S., t.6, 1374, 61).

 

-

Tierce bannie. "Système consistant en une série de trois criées destinées à permettre à des opposants, après une vente, de se faire connaître" : Dom Olivier le Texier pur une tierce bannie qu'il fist fere et passe sur les héritaiges Thomas pour IIII escuz et IIII s. (Comptes Lamballe C.-L., 1411-1412, 128).

C. -

P. méton. "Ressort judiciaire du ban, juridiction du ban" (J. Balon, Gd dict. de dr. du Moy. Âge, 1974, 1004a) : ...et finablement il fut dit pour droit qu'elle avoit a demoreir en paix de l'eritaige qui avoit estei vandus pour celle suer qui estoit morte, et de l'eritaige de l'autre suer qu'elle tenoit qui estoit obligiet pour la debte, elle l'avoit a laier ou la debte a paier, par tel que le pere et ces deux filles avoient bien a desraignier lour debte a banie. (Jug. maître-échev. Metz S.M.S., t.1, a.1494, 1340], 334).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 29/58 
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     BANNIER1          BANNIER2     
FEW XV-1 *ban
BANNIER, adj. et subst. masc.
[T-L : banier ; GD : banier1/banier2 ; AND : baneur ; FEW XV-1, 50b, 51b-52a : *ban]

I. -

Adj.

A. -

[D'une pers.] "Assujetti au ban (d'un moulin, d'un four...)" : Item, en la dite ville de Boissy, un four appartenant audit manoir où touz les habitans d'icelle ville sont banniers et paient le 16e pain (Chartes Ste-Chapelle Vincennes B., t.1, 1379, 470). ...item le molin à tan assiz sur ladite riviere, auquel tous les tenneeurs de Senlis sont baniers (Doc. 1389. In : L. Mirot, Le Moy. Âge 15, 1911, 57). ...les dis bourgois et habitans de nostre dite ville sont et doivent estre banier à notre mollin de la Fretté (Hist. dr. munic. E., t.3, 1390, 250). Et si doivent une journée de sommage pour porter certaines avainez au chastel de Maulevrier ; et si sont baniers du moulin dudit seigneur. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 148). ...se il estoit en estat de mourre, les bourgois et habitans dudit Vendy seroient banier (Trés. Reth. L., t.3, 1429, 88).

B. -

[D'une chose] "Qui appartient au ban ; dont les gens sont obligés de se servir, moyennant redevance (pressoir, moulin, four...)" : ...le molin Toppet en ban tout seullement, là où il est benneis à ciaus de la ville de Vendy. (Trés. Reth. S.L., t.2, 1336, 33). Item le four de Voisinemont qui est baniers, vint et cincq soulz. (Comté Champ. Brie L., t.2, 1337, 428). ...ung aultre mollin seant en la dite ville, appellé le mollin de le braix, liquelz est banniers (Vie urbaine Douai E., t.4, 1373, 450). ...item, tieng et advoue la quarte partie du molin Folete que tient ad present Jehan Dourle ; item, la VIe partie du four bannere de ladite ville (Trés. Reth. S.L., t.2, 1384, 310). ...ilz dient et maintiennent avoir droit et estre en possession et saisine de estre seigneurs en partie de la ville et terrouer de Charronne les Paris (...) et de y avoir entre les aultres drois certains press[ouer]s benniers (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1388, 573).

 

Rem. Doc. 1369 (Loiret, lequel molin est bannier aus habitanz de la terre dudit lieu), 1383 (Amiens, .I. four bannier), 1477 (Thouars, vingt arpens de vignes banieres et serves audit pressouer) ds GD I, 572a-b.

II. -

Subst. masc. "Officier public chargé de proclamer les bans du seigneur, crieur du ban, héraut" : Item lettre à Morisse Poupart par laquelle Madame li donne l'office de bennier en la ville du Mans (LE FÈVRE, Journ. M., c.1380-1390, 515). Coment le Prince descendi de la montaigne, et monsire Johan Chaundos adonqes fuist mis a banier, dont ses compaignons fesoient grant joie, et eux taillerent de combatre. (HÉRAUT CHANDOS, Vie Prince Noir T., c.1385, 133). Et s'il vous semble lieu et temps Qe je puisse a banier ester, J'ai bien de quoi a mon mester, Qe Dieux m'ad donée, pur tenir. (HÉRAUT CHANDOS, Vie Prince Noir T., c.1385, 134). Michelete, femme de Gilet Herment, banier du Chasteau-du-Loir. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 474). Pour ce que en aucunes parties de Bretaigne l'en a accoustumé faire les bannies es marchez, et en autres lieux es paroisses au dimanche, et a l'en aucunement usé que chascun bannier du seigneur, dont les aucuns se appellent banniers féez et les autres sont sergenz, font lesd. bannies par plusieurs foiz et par plusieurs et diverses heures (Très anc. cout. Bret. P., Textes divers, 1425, 399).

 

Rem. Doc. 1389 (vint a eux un bannier et un gardien dudit terrouer) ds GD I, 572c.
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Pierre Cromer

 Article 30/58 
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     BANNIÈRE     
FEW XV-1 *ban
BANNIERE, subst. fém.
[T-L : baniere ; GD : baniere ; GDC : baniere ; AND : baner1 ; DÉCT : baniere ; FEW XV-1, 47a : *ban ; TLF : IV, 135a : bannière]

A. -

[Domaine féod. et milit.] "Drapeau, enseigne servant de signe de ralliement, d'appartenance"

 

1.

"Drapeau de forme carrée ou rectangulaire servant d'enseigne à une unité de combat ; drapeau du seigneur banneret" : Les vivres, l'artillerie, les harnoiz et les chevaulx furent chargiez es vaisseaux, et monterent les gens ens ou navire. La veissiez bannieres, pennons et estendars sur les vaisseaux au vent, et sonner trompetes et instrumens, et ces chevaux hennir et braidier, que c'estoit grant beauté a veoir. (ARRAS, c.1392-1393, 84). La matinee fut belle et clere, et le soleil resplendissoit sur les bacinez et faisoit resplendir l'or, l'argent et l'azur et les couleurs des bannieres et des pennons. (ARRAS, c.1392-1393, 161). [Ex. passim] ...il se voloit adrecier deviers le conte d'Alençon, son frere, dont il veoit les banieres sus un petit terne (FROISS., Chron. D., p.1400, 732). Et est messires Joffrois de Carni, ce nous est avis, chiés de ceste assamblée, car nous avons veu sa baniere de geulles a trois esquçons d'argent. (FROISS., Chron. D., p.1400, 893). La grosse bataille vient aprez [l'avant-garde] avecques les bannières et enseignes ; et là est voulentiers le chief. (BUEIL, II, 1461-1466, 35).

 

-

Dans l'armée romaine : ...et si en y ot pou qui eussent loisir d'eux armer et encorez ceux, pour ce qui il n'avoient empereur ne baniere [lat. propria signa] que il peussent suyr, furent par les Romains occis et desconfiz. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 37.10, 68).

 

-

[Dans des jeux d'enfants] : Quant on voit ces petis enfans courir parmi les rues a chevaulx de bois, a tout lances et desguisez par maniere de gens de guerre, c'est tout vray signe de prochainement avoir guerre et discention ou pays. Glose. Perrine Hulotte dist sur ce pas que quant les petis enffans portent bannieres et confanons en chantant par les rues, c'est tout signe de mortalité. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 87).

 

-

Banniere de guerre/banniere de tournoi : Item s'ensieuwent chil qui offrirent les banières de guerre (...). Item s'ensieuwent chil qui offrirent les banières dou tournoi [lors des funérailles du comte de Flandres]. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 162). ...II grandes bannières de guerre et ung grant panon (Comptes Lille L., t.1, 1431-1432, 261).

 

-

Banniere de France. "Drapeau qui symbolise l'unité de l'armée lorsque le roi est présent" : ...Crians : "Monjoie saint Denis !" Portant en ses poins la baniere de France (DESCH., M.M., c.1385-1403, 371).

 

.

Banniere du roi : Or s'avisa le duc que, pour savoir une partie de la voulenté de ceulx de Londres, il envoieroit messire Nicolas Braube et messire Pierre Boulouffre et messire Michiel de la Poule ou chastel de Londres, et s'i bouteroient par la Tamise, et metteroient les bannieres du roy sus la tour pour veoir quel samblant les Londriens en feroient. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 63). ...ne vous savons à dire se le roy y est, mais ses banieres y sont, ne aultres banieres n'y avons veu que les banieres du roy armoiez de France et d'Angleterre. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 69). Tout l'ost fut armee en pou de temps. Et vindrent a la baniere du roy (ARRAS, c.1392-1393, 160).

 

2.

Loc.

 

a)

[Pour désigner les positions de la bannière]

 

-

À banniere close. "Avec la bannière enroulée" : Ces quatre capitaines passés ainsi par ordre et tousjours paire à paire, armés à banière close et lance en poing, vint le seigneur de Croy tout seul devant sans compagnon (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 147).

 

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Mettre la bannière au vent. "Déployer la bannière" : Or sus ! tous les gens de cest estre, De ce lieu vous convient desmettre Et vous en aller sur les champs. La banniere fault au vent mettre. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 155).

 

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Bannieres au vent. "Bannière déployée" : Vers Ytalie va chelle gent baptisie, Les bannieres au vent où li ors reflambie. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 6). Le roy de Craquo estoit armez et montez sur un fort destrier, sa banniere au vent, acompaignié bien de XV mille Sarrasins (ARRAS, c.1392-1393, 180). Et s'en vont cheminant, les bannieres au vent et la bataille rengie. (ARRAS, c.1392-1393, 234). Et lendemain, au poinct du jour, sonnerent les trompettes à mectre selles et puis à cheval, et se partit le duc, son filz et toute la seigneurie, atout leurs bannieres au vent, et tirerent contre Gand en moult bel ordre. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 326).

 

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Desvelopper/desployer banniere(s). "Dérouler un drapeau, le sortir de sa housse , c'est-à-dire, donner le signal pour que l'armée se mette en ordre de bataille" : Tantost il mist son bachinet et monta à cheval, et fist prendre sa banière qui estoit devant son pavillon, et desvoleper. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 184). ...et se mistrent sus les champs touttes manieres de gens et en ordonnance de bataille et desvoleperent les banieres du roy (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 68). Là furent bannieres desployées en grant nombre, et portoit le seigneur de Haulbourdin la banniere du duc, et le seigneur de Crevecueur celle du conte de Charrolois. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 318). Lors vint le duc de Calabre là où estoit l'estendart du conte de Charroloys et la pluspart des gens de bien de sa maison pour l'accompaigner et sa bannière preste à desployer et le guydon de ses armes, qui estoit l'usance de ceste maison. (COMM., I, 1489-1491, 73).

 

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(À) banniere(s) desployee(s). "La/les bannière(s) déroulée(s), c'est-à-dire, l'armée disposée en lignes de batailles" : ...s'il vient par decha baniere desploiie, G'isteray contre lui (Flor. Rome W., c.1330-1400, 150). Girart est yssus hors a baniere desployee. (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 133). ...Et se vous ne le faittes je vous acerteffie Que nous vendrons sur vous baniere desployee (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 183). Issus sont de Bordiaux benniere desploïe Contes, dus et barons et chevalerie. (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 270). Quant Solimans l'oy n'a talent qu'il en rie. Lors manda Sarrasyn (...) Et se mist sur les camps banière desploïe, Par deviers Andioche, en la foriest antie. (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 103-104). De la s'en ala [Jean l'Aveugle] en Baiviere Et a desploïe baniere Et compaingnie noble et riche Desconfit le duc d'Osteriche. (MACH., C. ami, 1357, 106). Et il mesmes s'arma, et son frere, et monterent a cheval, et s'en vont, banniere desploiee, burlee d'argent et d'asur, a l'ombre d'un lyon de gueules, en moult belle ordonnance. (ARRAS, c.1392-1393, 92). Lequel roy d'Ausay en a eu tel despit qu'il a deffiee la damoiselle et son pays, et y est entrez a force, et banniere desploiee, faisant guerre de sang et de feu, par son oultraige, sans cause et sans raison, et l'a assegiee, lui et ses gens, en la ville et chastel de Lucembourc, et a juré que jamais ne s'en partira jusques a ce qu'il l'aura prise. (ARRAS, c.1392-1393, 150). ...s'oultre mer avés mestier de mon aï(d)e Tost vous i secourray baniere desploÿe. (Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 131). Quant Marcillez le roy a la nouvelle ouÿe, Que [Charles] venoit la baniere desploye, Ains ne fut si dolent (Galien D.B., c.1400-1500, 28). Et l'apprés disner [nostre Saint Pere] vint a Florence, la ou il entra a trois bannieres desployees devant ly (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 220).

 

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Se combattre à bannieres desployees. "Dans l'armée romaine, combattre en bataille ouverte et rangée" : ...et fu une grant piece la victoyre doubteuse, car la cité estoit seurement fremee de forterecez et tres bien establie, et les tentes des Romains estoient en lieus plains et appers. Si avenoit souvent car li os des Latins descendoit prés de l'ost des Romains et se combatoient a benieres desploiés [sic]. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 33.4, 57). Fabius, le proconsul, se combati a la cité Alifas contre l'ost des Samniciens a banierez desploieez (BERS., I, 9, c.1354-1359, 42.6, 78).

 

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À banniere levee. "La bannière hissée, pour la bataille" : "...Il fault c'au roy soudant soit la cose contée, Parquoy il face tos une grande assamblée : S'irons sur crestyens à banière levée." (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 111).

 

b)

[Pour désigner le rôle des bannières dans la bataille]

 

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Combattre sous la banniere de. "Combattre sous les ordres de, en se rangeant sous sa bannière" : On vouloit prendre le cry de messire Bertran, mais il ne voult, et encoires plus, il dist que il ne bouteroit ja hors ce jour ne baniere ne pennon, mais se vouloit combatre dessoubz la baniere de messire Jehan de Buel. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 6).

 

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(Se ranger, se placer) sous/(par)dessous la banniere. "(Prendre sa place pour la bataille), sous la bannière assignée" : Et quant vint a primsomme les deux freres firent crier a l'arme moult effreement tout parmy l'ost. Lors veissiez grant toilliez, et se arma chascun de toutes pars, et se mist en bataille par dessoubz sa banniere. Les deux freres estoient dessoubz leur banniere, devant leur tente, en bon arroy et tres bien acompaigniez de noble gent, a grant foison de torches et de faloz espris, et y avoit aussi grant clarté comme se ce feust par jour. (ARRAS, c.1392-1393, 156). Casquns fu armés et apparilliés, et se traissent les banieres sus les camps, casquns en sa bataille et desous la baniere ou ordonné en estoit. (FROISS., Chron. D., p.1400, 130). Et se tinrent ensi celle nuit tout armet, casquns desous sa baniere ou son pennon, et proprement li rois i estoit, et le convint villier aussi bien conme les aultres. (FROISS., Chron. D., p.1400, 149). Dont fissent li signeur sonner les tronpetes, et armer toutes gens et traire sus les camps, et casquns desous la baniere de son signeur. (FROISS., Chron. D., p.1400, 528).

 

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Conduire la bannière. "Être à la tête d'une troupe" : Et au millieu estoit en la bataille le Bastard de Buillon conduissant la baniere de Mesquez ["La Mecque"] haultement (Saladin C., c.1465-1468, 44).

 

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Suivre la/les banniere(s) de. "Se mettre sous les ordres de" : "Entre vous, boines gens de la conté de Kemt, vous arés une de mes banières, et vous, cil d'Exsexes, une (...) et vous pardonne tout ce que vous avés fait jusques à ores, mais que vous sieuwés mes banières et en rallés en vos lieux sour l'estat que j'ai dit." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 113). ...lors chapitainnes avoient entre euls acordé le matin que casquns fust armés, au vespre, et que casquns sievist la baniere messire Guillaume Douglas, quel part que il vodroit aler (FROISS., Chron. D., p.1400, 149).

 

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Suivre la banniere. "Marcher au combat derrière les enseignes" : Je cuidoie que tuit venissent, Et que la baniere sievissent ; Po somes pour le pont abatre, Car se li Sarrazin debatre Le nous vuelent, n'est pas possible, Eins est à nous chose impossible. (MACH., P. Alex., p.1369, 91).

 

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S'assembler aux bannieres. "Se regrouper autour des enseignes (pour mettre l'armée en ordre de bataille)" : ...et lors, li Rommain (...) pristrent leurs armes et se commencerent a meitre en leur ordres et assembler a leurs banieres, si que par l'ancienne discipline de chevalerie ou il estoient duit il, sanz commandement d'aucun duc, se metoient en conroy. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 31.9, 56).

 

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Compain à banniere. "Celui qui est placé sous la même bannière" : Et estoit li sires de Fagnuelles compains a baniere a messire Jehan de Hainnau (FROISS., Chron. D., p.1400, 72).

 

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Mettre les bannieres avant/porter les bannieres hors. "Lancer les enseignes en avant pour l'attaque" : Lors Papirius commanda porter les banieres hors et si mist hors ses copies (BERS., I, 9, c.1354-1359, 14.5, 64). ...li Etrurien commencierent le cri et si firent tromper et meitre les banieres avant (BERS., I, 9, c.1354-1359, 32.6, 58). ...si que, comme au bien matin li ennemi feussent espandu parmi les champs et li Romain, misez avant soy leurs banierez, feussent issu a la bataille et il veissent que nuls ne leur venoit encontre, il s'en alerent le grant pas droit es tentez des ennemis. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 45.14, 85).

 

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Se retraire/se rallier à la banniere. "Se regrouper, se rallier à la bannière (en cas de dispersion)" : Quant cil signeur de France eurent ordonné à leur avis leurs batailles (...) il regardèrent entre yaus et pourparlèrent longement quel cri pour la journée il crieroient, et à laquèle banière ou pennon il se retrairoient. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 118). ...sus l'enort et esmouvement messire Wauflart de la Crois qui congnissoit le pais, se mist une cevauchie sus, ou il pooit avoir environ siis vins compagnons chevaliers et esquiers, et fissent de messire Guillaume de Bailluel lor chief et se devoient tout raloiier a sa baniere (FROISS., Chron. D., p.1400, 433).

 

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Embattre/mener/porter les bannieres contre/dedans (un ennemi). "Lancer les enseignes en avant pour charger l'ennemi" : Portez donques, dist il, les bannieres contre les ennemis ! (BERS., I, 9, c.1354-1359, 23.13, 42). ...li ennemi embatoient leurs banieres dedenz les Rommainz esbahis et troublez. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 27.12, 51). ...et d'ileques [un tertre] mena il ces banieres contre les ennemis. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 35.2, 64). ...car Junius, quant il les avoit veu en tel estat, avoit ordené que il les sacrifieroit a Orcus - c'est a Enfer - ; et pour ce avoit il contre eux embatu ces banierez et si avoit troublé leur ordrez et fait reculer leur bataille. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 40.9, 74).

 

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Tourner sa banniere sur qqn. "Attaquer qqn" : Quant Uriien ouy ce, si commanda au cappitaine qu'il tournast sa banniere sur le gait, et qu'il les combatist, et il si fist. (ARRAS, c.1392-1393, 111).

 

-

Venir à banniere et à ost. "Venir avec des intentions belliqueuses marquées" : Le roy Charles estoit en son palaiz, et ses barons. Et ung chevalier vint la tout irascus, qui dist que le Danois est a Paris venus a banire et a oust (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 205).

 

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Abattre/conquerir/rompre banniere(s). "Briser, casser les bannières de l'ennemi, s'en emparer (actions qui sont symboles de victoire)" : Et [fu] abatue la baniere a messire Lois, et chils mors qui le portoit, et messire Aufour d'Espagne mort. (FROISS., Chron. D., p.1400, 542). Adont les envairent ils de grant corage, et furent par force d'armes lors banieres conquises et abatues (FROISS., Chron. D., p.1400, 584). ...elle fu convaincue de desespoir par la seule chevalereuse conduite de Perseus qui sa baniere rompy, qui ses hommes mist partie a l'espee, partie en fuite (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 244).

 

-

Troubler les bannieres (de l'ennemi). "Jeter la confusion dans les rangs de l'ennemi" : Si s'embatirent li chevalier dedenz les ennemis et troublerent leurs banieres de premiere venue (BERS., I, 9, c.1354-1359, 23.15, 43). [La bataille] de ceux qui estoient froys troubla les banierez des Etrusquez (BERS., I, 9, c.1354-1359, 39.8, 50).

 

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Mettre jus armes et bannieres. "Cesser les combats, arrêter la guerre" : Mars, mettez jus voz armes et bannieres, Et entendez un pou à lamenter. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 395).

 

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Trestourner les bannieres. "Faire faire demi-tour aux enseignes en signe de fuite" : Si ne porent li Etrurien soustenir assaut, ainçois trestournerent leurs banierez et commencierent a fouir espanduement vers leurs tentez (BERS., I, 9, c.1354-1359, 35.7, 65).

 

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Lever les bannieres de qqn. "Présenter le drapeau de celui à qui on fait allégeance" : En Calabre tint trois places ; l'Amentie et la Turpie, anciennes Angevynes, levèrent les banières du roy ; mais, pour ce qu'il les donna à Monsr de Persi et ne les voulut recepvoir au domayne, levèrent les banyères d'Arragon. (COMM., III, 1495-1498, 95).

 

c)

[Pour désigner des évènements dans la vie du chevalier banneret]

 

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Entrer en banniere. "Devenir chevalier banneret" : Si luy fut accordé ; et fut faict banneret celluy jour le seigneur de Harchies. Et de ces deux bannieres je faiz difference d'aultant que l'ung releve sa banniere, et l'aultre entre en banniere et tous deux sont nouveaulx bannerets celluy jour (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 268).

 

-

Faire la banniere. "Accomplir le rite traditionnel pour la levée de la bannière : couper la queue du pennon pour en faire un drapeau carré, la bannière" : Si bailla le roy d'armes ung cousteau au duc, et prit le pennon de ses mains ; et le bon duc, sans oster le gantelet de la main senextre, fit un tour autour de sa main, de la quehue du pennon, et de l'aultre main couppa ledit pennon, et demoura quarré ; et, la banniere faicte, le roy d'armes bailla la banniere audit messire Loys (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 267).

 

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Lever banniere. "Recevoir un drapeau à ses armes en tant que banneret nouveau" : Et là fist messires Phelippes de Navare le jone conte de Harcourt chevalier, et leva banière. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 148). Et devint là chevaliers et leva banière esquartelée d'Auvergne et de Mercueil. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 187). La fist li contes de Douglas sen fil messire Jame chevalier et lui fist lever banière ; et là fist il chevaliers deux des filz le roi d'Escoche (...) et tout doi levèrent banière. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 43). Ce jour leva banière Mess. Guy de la Tremoille seigneur de Sully. (Chron. St-Den. P., c.1383-1385, 43).

 

-

[D'un chevalier qui est adoubé sur le champ de bataille] Bouter banniere hors. "Sortir la bannière de sa housse après être devenu chevalier banneret, titre qui donne droit à avoir une bannière à ses armes" : Et là fu fais chevaliers à cel assault li ainsnés fils au conte de Harcourt, Jehans, et bouta baniere hors. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 210). A un assaut qui fu fais devant le Dam (...) fu fais chevaliers nouviaux Guillaumes de Hainnau de la main et de la bouce dou roi de France ; et bouta hors ce jour ses banieres, et fu très bons chevaliers en sa nouvelle chevalerie. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 239).

 

-

Relever banniere. "Succéder à une maison éteinte de bannerets et obtenir la permission de recouvrer l'état de banneret" : Là veiz je messire Loys de Vieville, seigneur de Sains, relever banniere ; et le presenta le roy d'armes de la Thoison d'or (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 267). Et de ces deux bannieres je faiz difference d'aultant que l'ung releve sa banniere, et l'aultre entre en banniere (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 268).

 

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Relever qqn en banniere. "Permettre à qqn de recouvrer l'état de banneret" : Parquoy il vous supplie, considerée la noblesse de sa nativité et les services faictz par ses predecesseurs, qu'il vous plaise de le faire banneret et le relever en banniere (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 267).

 

3.

P. anal.

 

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"Objet ressemblant à une bannière, utilisé pour chasser les mouches ou pour éventer le roi" : ...deux bannières de France pour esmoucher le Roy quant il est à table, semez de fleurs de lys bordées de perles. (Invent. mobilier Ch. V, L., 1379-1391, 210).

 

-

Par dérision "Pan de chemise (?)" : Vostre banniere est au vent mise, Tournés le cul devers la bise, Ne faictes pas chiere piteuse (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 7).

 

4.

P. méton.

 

a)

"Troupe groupée derrière une bannière (subdivision de la bataille), rang d'une armée" : ...mais certes tantost que les premieres banieres [Calque sém. du lat. signa] furent sus montees en la plainne et elles sentirent elles estre en lieu egal, toute la paour s'est tournee sur les ennemis (BERS., I, 9, c.1354-1359, 31.15, 57). Si eurent li dus de Guerles, li contes de Julers (...) la première bataille. Et avoit en ce première route vint et deux banières et soissante pennons, et estoient bien huit mille hommes de bonne estoffe. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 177). Car adont à cel assaut, il y eut par droit compte quarante et nuef banières et grant fusion de pennons. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 58). ...li signeur d'Engleterre se consillierent ensamble et ne pooient penser ou ceste baniere se vodroit traire (FROISS., Chron. D., p.1400, 149). ...messire Waufflars de le Crois ordonna messire Guillaume de Bailluel et sa baniere a demorer au pont et la atendre au pasage (FROISS., Chron. D., p.1400, 434). "A aler avant, nous porons plus perdre que gaegnier". Dont retournerent li auqun et par especial la baniere le signeur de Saint Sauflieu (FROISS., Chron. D., p.1400, 442).

 

b)

"Fief, domaine assez important pour que son propriétaire ait droit à une bannière" : Mon très redoubté et souverain seigneur, vecy vostre humble subject messire Loys de la Viesville, yssu de ancienne banniere à vous sugecte (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 267).

 

-

Terre de banniere : ...il a par partaige la seigneurie de Sains, anciennement terre de banniere. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 267).

 

c)

"Origine, milieu" : Je ne fuz oncques jardiniere Ma seur, par Dieu, ne ne vueil estre ! Saillies sommes d'une banniere Vous et moy et toutes d'ung estre (VAILLANT, Oeuvres D., c.1445-1470, 126). ...ladicte damoiselle estoit saillie de si noble lieu comme des fleurs de lys, car sa mère fut fille du comte de Marle, et ledit de Croy n'estoit sailly que de simple banière (ESCOUCHY, Chron. B., t.2, a.1465, 307).

 

d)

[Pour marquer les étapes d'une filiation] : Celluy cerf portoit seize cort, et à chascun cort avoit une banniere dont estoit yssu ledit Lalain et dont les deux premieres furent du pere, qui estoit chief et seigneur de Lalain, et l'autre de Crequi, du cousté de la mere. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 123). Ainsi monstra ledit messire Jaques trente deux bannieres, dont il estoit yssu directement du pere et de la mere, sans entremesler entre les deux mariaiges aucune alliance d'aultre nature ou condiction, fors tousjours de banniere en banniere, comme dit est. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 124).

B. -

[Autres domaines]

 

1.

"Drapeau, enseigne d'une corporation (qui peut devenir bannière de guerre si les gens du métier sont enrôlés)" : Et trop bien s'i portèrent là li Gantois, car il i recullèrent leurs ennemis et conquisent par force et par armes le banière des orfèvres de Bruges. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 62). [Il s'agit des compagnies levées par Philippe d'Arteveld parmi les gens de métier de Gand] Et avoient cascune banières de leurs mestiers (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 44).

 

-

P. méton. "Corps de métier organisé en confrérie" : ...que il soit commandé et publié aux bretesques que les colleges des mestiers, aux despens des bannieres, fachent les dites ystoires, telles que bailliés leur seront, est assavoir les deux bannieres ensamble une ystoire (Entrées roy. G.L., 1463,,, 187).

 

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"Compagnie de gens de métier armés pour la défense de Paris" : Et, le lundi ensuivant, XIIIIe jour dudit moys de septembre, le roy, qui avoit ordonné mettre sus les bannieres de Paris, comme dit est devant, fist publier que audit jour ilz feussent toutes prestes pour estre aux champs dehors Paris, en faisant savoir à tous, de quelque estat ou condicion qu'ilz feussent, depuis l'aage de seize ans jusques à LX ans, yssissent dehors ladicte ville en armes et habillemens de guerre, et, s'il y en avoit aucuns qui n'eussent harnoys, que neantmoins ilz eussent en leurs mains ung baston defensable, et sur peine de la hart: ce qui fu fait. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 180). Et se trouverent LXVII bannieres des mestiers, sans les estendars et guidons de la court de Parlement, de la Chambre des comptes, du Tresor, des generaulx des Aides, des Monnoyes, du Chastellet et Hostel de la ville, soubz lesquelz il se trouva autant et plus de gens de guerre que soubz toutes lesdictes bannieres. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 180). Et, peu de temps après, vint et arriva à Paris monseigneur de Chastillon, grant maistre enquesteur et general reformateur des eaues et forestz, pour prendre, recevoir et veoir les monstres de bannieres des officiers, gens d'estat et populaire de la ville de Paris. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 232). Après ce que lesdicts commissaires ont parlé et remonstré l'intencion et bon plaisir du Roy ausdictz habitans de tous estatz (...) a esté advisé par lesdictz commissaires, que, pour donner ordre et conduicte en ceste besongne, les gens de mestier et marchans de ladicte ville seront partiz et divisés en soixante-une bannieres et compagnies (Ordonn. rois Fr. P., t.16, 1467, 679).

 

2.

"Étendard (d'une église, d'un saint) que l'on porte aux processions" : ...et faisoit li evesques de Norduich porter devant lui les armes de l'Eglise, la banière de saint Pierre, de geules à deus clefs d'argent en sautoir (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 102). Venredi, XIe jour de juing, feste de saint Barnabé, vindrent en procession à l'eglise de Paris les povres laboureurs et habitans (...) portans reliquaires, crois et bannieres d'eglise moult devotement en la maniere accoustumée (FAUQ., II, 1421-1430, 279).

 

-

Loc. Avec la croix et la banniere/ à banniere et à croix. "Avec cérémonie" : ...toutesfoiz a bannieres et a croix les dames furent assez bien recuillyes en grande apparance (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 283). Avecques ce, pour mieulx faire le cas, mena ledict Gardien ses autres Religieux, avecques la croix et la bannière, pour ravoir ses brayes publicquement comme ung très sainct joyau. (TARDIF, Facéties Pogge M., c.1490, 281).

 

3.

"Enseigne placée sur un site, une construction, pour marquer l'appartenance" : A Nicolas Berthin, sergent à verge, pour les criées faites par le privilege aux bourgeois, à la requeste de Mesdits Seigneurs, de 4 eschoppes estans sur Petit Pont à Paris, qui furent Jehan Fleury, et pour une baniere mise sur le lieu (Comptes Paris M., t.2, 1457-1458, 116). A Nicolas Gienot (...) la somme de quize florins, pour une bannière, qu'il a fait faire aux armes du roy, de voirre et de fer, assise dessus la tour de la maison du roy (Comptes roi René A., t.1, 1478, 26).

 

4.

"Enseigne métallique servant de girouette" : ...item a Colart du Moulin, pour une baniere de blanc fer bordee de leton, mise au dessus du dit moulin, 12 s ; a Pietrequin le Pointre, pour ycelle baniere poindre des armes de mon Seigneur, 12 s (Doc. 1393. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 491).

 

5.

"Petit drapeau décoratif qui fait partie du harnais du cheval" : ...6 pièces de camoquas blanc, à faire 2 hernois de cheval : c'est assavoir, collière, crupière, bannière, pannoncel, et tunicle (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 144).

 

6.

"Bande d'étoffe qui reste après la confection d'un vêtement par le tailleur"

 

-

Faire banniere. "Garder pour soi une partie de l'étoffe fournie par le client" : C'est bien advisé. Mais que vous ayez devisé Des habitz, le drap porterons Et devant nous tailler ferons ; Car cousturiers et cousturieres Ont tousjours à faire banieres, Comme j'ay ouy autresfoys Racompter. (Coust. Esop. T., c.1500, 159).

 

7.

P. anal. [À propos d'un oiseau] "Partie de la crête qui se trouve en dessous du bec de l'oiseau" : Le becq avoit bien long d'un doy, Tresbelle chose estoit de soy ; La crette avoit longue et vermeille Tout ainsi qu'a ung cocq pareille, Et par dessoubz ot la baniere (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 165).

C. -

Au fig.

 

-

Abattre/mettre jus sa banniere. "Renoncer à la lutte, au combat, baisser les armes, s'avouer vaincu" : ...Lors couvient sa baniere abatre et Douce Esperance estre en fuite Pour ce que scet trop po de luite. (MACH., Voir, 1364, 330). Mais toutesfoiz pour le sermon de ceste jeune chambriere ne pour sa maistresse l'Universite [l. l'Université], de la pratique de ma science [l'astrologie] je ne mectray pas jus ma banniere. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 620).

 

-

Avoir la banniere de qqc. "Être adepte, partisan de" : ...De convoitise ont banniere et panon Maint gouverneur de peuple terrien. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 184).

 

-

Être de la banniere de qqn. "Être partisan de" : Lyons, lieppars ne loups, c'est chose aperte, Levriers, mastins, n'ont levée leur chiere, Mais au sanglier ont laissié voie ouverte Et au renart qui est de sa banniere (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 57).

 

-

Estre sous la banniere de qqn. "Se soumettre à l'autorité de qqn" : Tousjours serés soubz ma baniere Pour le bien que je voy en vous. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 189).

 

-

Porter la banniere

 

.

"Se mettre au premier rang, prendre des risques" : On verra qui vaillant sera Et qui portera la baniere ! Guectez devant et moy derriere : Lune luyst et la nuyt est preste. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 366).

 

.

"Ouvrir la marche" ; d'où "donner l'exemple" : Moult fait a louer sa maniere, Car premier porta la baniere, Et pour la vraye foy deffendre Ne redoubta pas la mort prendre. (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 235). Mais comment fait l'ung l'autre aller Au cul du singe, a bref parler, Je vous en diray la maniere : Le roy si porte la baniere, Puis vait de degré en degré, Lez autres qui, bon gré, maugré, L'un l'autre mordent et estraignent Tant que jusquez au singe viennent. (Moralité 1427 B.B., 1428, 146).

 

-

Porter la banniere (de qqn)

 

.

"Défendre les intérêts de qqn, représenter qqn" : Je leur sui chastiaus et fortresse ; Je leur sui servante et maistresse ; Je leur sui dame et chamberiere ; Je porte partout leur baniere [des amants] (MACH., R. Fort., c.1341, 78). Onques ne fu douleur si grant Sanz celles qu'il ot ensuiant. Des autres fu messagiere Ceste, portant leur baniere. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 262). Et d'autres dames plus de mille Renommées de grant prouesce, Sont de la partie Leesce Et luy porteront sa banniere, Pour aidier en toute maniere. (LE FÈVRE, Leesce V.H., c.1380-1387, 92). Qui compareroit la vertus et la proesse de ceulz que on appelle les preuz on trouveroit que en ceste vertus saint Pol les seurmonta voire plus hault que ciel de terre. Pour neant ne l'appella pas Dieu vaissel d'election pour porter son nom et sa baniere devant les roys et princes et filz d'Israel. (GERS., P. Paul, a.1394, 511).

 

.

"Être le premier (dans une catégorie de personnes)" : Ceste la souvent lamentoit En ramentevant la grant chiére Ou aultres foys trouvée s'estoit, Son maintien, sa doulce maniére, Et comme des bons la baniére Par ses biens fais devoit porter (Amant cord. M., 1490, 49).

 

-

Être/porter la banniere de qqc. "Être le modèle, le parangon de qqc." : C'est ma dame singulière, C'est l'estoc et la bannière De toute douçour, C'est ma dame de valour (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 217). ..Se ne m'amés, trop m'ara deceü Vo nobles cuers qui porte la baniere De toute honnour, puis que sans parsonniere Vous ay donné cuer, pensée et desir (MACH., L. dames, 1377, 237). ...m'est aviz que je suis le nomper De trestous ceulx qui ont merencolie, Et qui mieulx doit la banniere porter De tristesse qui me tient compaignie. (LANNOY, WERCHIN, Ball. P., 1404, 335).

 

-

Quitter la banniere. "S'apprêter à mourir" : Entre noz mains il perira, Je le voy bien a sa maniere ; Jamais armes ne portera, Il peult bien quiter la baniere (Myst. st Laur. S.W., 1499, 189).

 

-

Soutenir la banniere de qqn. "Être du parti de qqn" : Avoec moi menrai Atemprance, Advis, Maniere et Congnissance, Francise et Debonnaireté, Sens, Pité et Humilité, Qui tout soustenront ma baniere. (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 58).

 

-

Suivre la banniere de qqn. "Partager les idées de qqn, adhérer aux règles qu'il édicte" : Proesce fait aux nobles assavoir, Qui ont le cuer de suyvre sa banniere, Que nul ne peut par elle pris avoir N'estre receu a sa grant cour plenniere S'il n'a en soy trop plus fait que maniere, Sens pour choisir bon parti justement Et, a l'exploit, conduite et hardement, Ferme propos et arresté courage, Diligence, secret et peu langage (CHART., B. Nobles, c.1424, 399).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 31/58 
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     BANNIR1          BANNIR2     
FEW XV-1 48b, 52a *ban
BANNIR, verbe
[T-L : banir ; GD : banir ; AND : banir ; FEW XV-1, 48b, 52a : *ban ; TLF : IV, 137b : bannir2]

A. -

[Corresp. à ban A] Bannir qqc.

 

1.

"Crier, clamer hautement qqc." : Mais quant ces parolles furent de rechief reddittes et bannies, la joye y fut si grant, le cry et la noyse (...) qu'ilz emplirent le chiel (LA SALE, Sale D., 1451, 213).

 

-

Faire bannir que. "Faire annoncer publiquement que" : Quant l'en vit les gallées venir En Guerrande l'en fist bannir Que chaicun bien s'apparaillast (SAINT-ANDRÉ, Livre Jean de Bret. C., c.1400, 533). ...faire banir et publier... (Actes Jean V Bret. B., t.5, 1441, 24). J'estoie venu icy penser De tempter de importunité, Mais nostre Enfer d'iniquité Presentement a fait bannir Qu'il nous fault a luy revenir (Myst. Résurr. Angers S., 1456, 110).

 

2.

"Mettre qqc. en vente par voie de ban ; mettre qqc. aux enchères" : ...une taache de XLV perques de diqueries sur la riviere d'Ouve, alloée aus dessus dis par Martin l'Ours en la presence de Thomas Ventlove, procureur de Monseigneur, et de Thomas Ybert, sergent du lieu, à ce commis de Monseigneur le Captal ; et fut le dit alloage bany et crié à rabat, comme tout ce appart par le mandement de Monseigneur le Captal, lettre de tesmoignance des dis procureur et sergent (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 220). ...le seigneur de fief après l'an et le jour du trespassement du subgit peut mectre l'éritaige en sa main pour ses devoirs non païez le faire bannir par troys bannières à ban d'Eglise (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.1, 1411, 573). ...après la chose bannie à qui pour mains la vouldroit faire, led. suppliant (...) desbouta teillement que lad. prinse lui demoura (...) ...il a esté perdant oud. marché (Actes Jean V Bret. B., t.5, 1442, 40).

 

3.

"Soumettre qqc. à une interdiction proclamée par ban, prohiber qqc." : ...que de là en avant, à toujours mais, les draps et fillez faiz et fillez au royalme d'Angleterre feussent et soient banis de tous leurs pays et seignouries de par decha, que nulz n'en y feussent ammenez et venduz ; et, s'aucuns y estoient trouvez, qu'ils feussent brulez comme bannis. (Comptes Lille L., t.2, 1494, 231).

B. -

[Corresp. à ban C] Ost bannie. "Armée convoquée par ban" : Or disons aprés (...) de guerre commune et de ost banie et de leurs autres semblables (VIGNAY, Théod. Paléol. K., c.1333-1350, 88). ...Et mandait Ollivier et per lettre ploye Qu'il venist oultremer a tout son ost banie. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 837). ...il s'en va en ost banie Sus les Persans. (Mir. emp. Julien, 1351, 176). Droit à Jhérusalem viènent à ost banie (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 350). Sanz plus faire sejournement, Frére, nous fault de cy partir Et d'aler nous ent appartir, Nous et toute nostre ost banie, Tant que soions en Rommenie Or sus, trestouz ! (Mir. Oton, c.1370, 367). Le duc de Julliers guerroya le duc de Braban, en son aide le duc de Guerles (...) et vindrent à host bannie (Chron. Valois L., c.1377-1397, 216). ...vechi Ciperis o sa grant ost banie. (Cip. Vignevaux W., p.1400, 24). ...et s'en party, Atout sa tres grant ost banie. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 215). " Herculés, par grant felonnie, Lors respondi " qu'a ost banie Y tourneroient (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 31). Si y ot si tres grant baronnie, En celle tres grant ost banie De chevaliers et de sergens Que je croy qu'onques plus de gens N'assemblerent a un rivage, Pour en guerre mouvoir a nage. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 69).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Pierre Cromer

 Article 32/58 
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     BANNOIS1          BANNOIS2     
FEW XV-1 *ban
BANNOIS, subst. masc.
[]

"Proclamation" : Pour enfondrer lermes deteriores Et fulminer plaintes interiores, Soubz agravées façons exteriores, Chose plus propre crier en mon bannoys, Et vous aprèz, desolez Albanoys, Voz virevoustes et plaisans esbanoys N'ont plus de cours (LA VIGNE, Compl. roy Bazoche M.R., 1501, 397).

REM. Déf. reprise de HUG. I, 474a pour cette occurrence.
 

DMF 2020 - La Vigne Annie Bertin

 Article 33/58 
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     BANNOIS1          BANNOIS2     
*FEW XV-1 *ban
BANNOIS, subst.
[*FEW XV-1, 47a : *ban]

"Étendard, drapeau" (Éd.) : Item a pluseurs paintres d'Abbeville pour la fachon, estoffe et couleurs a faire lesdiz estandars et bannieres et aussi pluseurs banaiz, en tout par marchié a eulx fait, la somme de 75 ú 12 s. (Comptes argentier Ch. le Téméraire B.F.L., t.3/2, 1470, 642).
 

DMF 2020 - DMF 2015 Hiltrud Gerner

 Article 34/58 
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     BANNOYER     
FEW XV-1 *ban
BANOYER, verbe
[T-L : banoiier ; GD : banoier ; AND : banoier ; FEW XV-1, 48a : *ban]

V. esbanoyer

Empl. intrans. ou pronom. "Se divertir, prendre du plaisir (en particulier à des exercices physiques, des tournois...)" : "...Ne peut nulz homs entrer si ne chante ou banie." Et Frigonde respont : "Je chante et esbanie." (Hern. Beaul. D.B., c.1350-1400, 73). ...reprendés ung ceval, (...) Et j'en iray oussy ung autre apparellier, Et puis nouvielles lances pour nous à banoyer. (God. Bouillon R.B., t.3, c.1356, 286). Je la voy [Penthésilée] la en la frontiere Banoyer en ceste prairie C'est une femme si hardye Que certes elle ne craint mye Six hommes les plus fors du monde (MILET, Destruct. Troye S., c.1450-1453, 346).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 35/58 
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     BANON     
FEW XV-1 *ban
BANON, subst. masc.
[GD : banon1 ; FEW XV-1, 50b : *ban]

Région. (Normandie) DR. COUTUM. "Droit donné aux habitants d'une commune de faire paître leurs bêtes sur les champs dont la récolte est enlevée"

Rem. Doc. 1483 (Normandie, le temps en quoy les terres sont communes est appelle temps de banon, en quoy les bestes peuvent aller communement par les champs sans pastour) ds GD I, 574a.

 

-

"Droit pour une seigneurie d'envoyer ses bêtes sur les champs d'un vassal"

 

Rem. Doc. 1399 (Orne, et a ma dicte dame son banon et sa perche es prez d'icelle prairie) ds GD I, 574a.

 

-

Beste à/de banon. "Bête qu'un seigneur peut envoyer sur les terres d'un vassal"

 

Rem. Doc. 1337 (le proffit que le seigneur du fié a en ce que il a un tor a banon), 1399 (Orne, et puet avoir ma dicte dame par touz les prez une vache a banon) ds GD I, 574a.

 

-

P. méton. "Aises, liberté" : Ce fu le premier hermitage De l'ordre qui Chartrose a non. La n'a pas le corps son banon Ne ses delitz ne son desir, Quar en durs litz seulent jesir Et tant veillent que poi y giesent (Tomb. Chartr. Dix-huit contes K., c.1337-1339, 154).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 36/58 
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     BANONIER     
FEW XV-1 *ban
BANONIER, adj.
[GD : banonier ; FEW XV-1, 50b : *ban]

"Banal (en droit féodal)"

REM. Doc. 1433 (Cotentin, et ay droit d'avoir voier et thorel bannonier), (id., ung tor et ung ver ["verrat"] banonniers), (Orne, Jean Besnard de Bouessay subjet a la vache bannonniere) ds GD I, 574b.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 37/58 
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     BANVIN     
FEW XV-1 *ban
BANVIN, subst. masc.
[GD : banvin ; FEW XV-1, 51a : *ban ; TLF : IV, 147b : banvin]

DR. COUTUM. "Droit du seigneur de mettre en vente sa propre récolte de vin, de façon exclusive, pendant une période déterminée par la coutume" : ...c'est assavoir, lesdiz Jehan Gadaichet et Petre Doch tenoient les banvins dudit Montbeliart et que en vendant iceulx ledit deffendeur c'estoit entremis de vendre du vin et en avoit vendu, requerant que de ce qu'il en avoit vendu il paiaist le droit desdiz banvins, c'est assavoir sur chacune channe ung denier (Ecorch. Ch. VII, T., 1446, 500). Audit prieuré appartient une redevance appellée le Banvin, que ledit prieur a droit et a coustume de lever par chacun an audit Sainct-Belin, qui se commence dès le jour des brandons jusques la veille de la feste de Saint-Laurent inclus ; et ne peut nul desdits habitans, ledit temps durant, vendre vin à detail sans la licence dudit prieur present et advenir ou de leurs commis, et ce à peine de soixante solz tournois (Ordonn. rois Fr. P., t.15, 1461, 80).

REM. Doc. 1340 (bones viles on li signors hont bamvin) ds GD I, 574c.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 38/58 
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     BANVOLLE     
FEW XV-1 51a *ban
BANVOLLE, subst. fém.
[GD : banvolle ; FEW XV-1, 51a : *ban]

"Banderolle"

Rem. Doc. 1467 (Béthune, bougueran vermeil et blanq pour faire une banvolle) ds GD I, 574c.
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Pierre Cromer

 Article 39/58 
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     BAST     
*FEW XV-1 *ban
BAST, subst. masc.
[]

Chanter le bast. "Chanter pour obtenir de menus cadeaux au cours d'un mariage" : ...ilz yroient chanter le bast, que on a acoustumé chanter oudit pais la premiere nuyt des nopces. (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1424, 109).

REM. Le sens de "union charnelle" donné en note 2 par l'éd., à notre avis, ne convient pas. Nous pensons qu'il vaut mieux suivre DU CANGE I, 561b, s.v. bannum5 qui donne cette attest. sous le même chef que chanter le banban signifie "menus cadeaux en vin, pain, monnaie donnés par les mariés le soir de leur mariage aux jeunes gens venus chanter (pour obtenir ces dons)". À rattacher à FEW XV-1, 48 : *ban (dans cette hypothèse).
 

DMF 2020 - Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 40/58 
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     BEN     
FEW XIX ban
BEN, subst. masc.
[FEW XIX, 21b : ban ; TLF : IV, 377a-b : ben]

"Graine de moringa, qui fournit une huile utilisée notamment en médecine" : ...oindés l'espine du dos et les reins et les coillons et le vit entour le cul et la plante des piés de huille de been ou de huille de poivre (GORDON, Prat., c.1450-1500, VII, 1). Soit la matiere purgee et resolue (...) en la chaulde auec oly rosat et camomilee et mirtin. Et en la froide auec oly de been et nardino (PANIS, Guidon, 1478, tr.VI, doct.2, chap.2).

REM. Cf. R. Arveiller, Z. rom. Philol. 86, 1970, 347-350 (ex. XIVe s. et c.1500). LITTRÉ : ben. Distinct de behen.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 41/58 
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     BENNE     
*FEW XV-1 *ban
BENNE, subst. fém.
[*FEW XV-1, 47b : *ban (?)]

"Bannière (portant le signe d'un acquit ?)" : Acquis de draps de soye et aultres draps. (...) Et est assavoir que pluseurs de Deppe se ilz s'en vont aux foires, hors de Deppe, portans drapz et toilles, dont ilz paient asquit, (qui) souvent les rapportent sanz vendre ; et depuis ne sont tenus de en païer coustume où que ilz les portent. Et semblablement d'aultres derreez que une fois aront aquittez ; mais doivent porter le signe de la viconté, en faisant foy que aultre fois ont acquittié et païé coustume à la viconté des dictes derreez. De chascune benne ou bennechon, cousus ou non [,] .I. d. (Commerce marit. Rouen F., Pièces justif., 1396, 253).

REM. Cf. FEW : «Rückbildung. - Afr. bane "bannière" (ca.1310)».
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 42/58 
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     BENNECHON     
*FEW XV-1 *ban
BENNECHON, subst. masc.
[*FEW XV-1, 47b : *ban (?)]

[Diminutif de benne] : De chascune benne ou bennechon, cousus ou non [,] .I. d. (Commerce marit. Rouen F., Pièces justif., 1396, 253).

V. aussi benne
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 43/58 
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     DESBANOI     
FEW XV-1 *ban
DESBANOI, subst. masc.
[T-L (renvoi) : desbanoi ; GD : desbanoy ; FEW XV-1, 48a : *ban]

"Désappointement, spectacle peu agréable" : Foy que je doy, fet-il, Mahom, ce poisse moy Que sy oultre passay pour vir tel desbanoy (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 39).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 44/58 
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     EMBANNIE     
FEW XV-1 *ban
EMBANNIE, subst. fém.
[T-L (renvoi) : embanie ; GD : embanie ; FEW XV-1, 51a : *ban]

A. -

DR. "Terre sujette à la vaine pâture mise en defens périodiquement" (Éd.) : ...qui gardoient certains chevaulx pasturans en ung prey mis en embannye par ceulx de ladite Tour (Lettres rémission René II P.D.H., 1494, 261).

B. -

DR. "Droits dus pour la mise en ban" (Éd.) : Jugement (...) que dit que, s'on eslit la doyen(en)né par deffault de ceu que moi ne mon vestit ne la vuellent mie pourteir, je ne puelt mie entreir en heritaige enjusquez a tant que je averat paiet l'embanie. (Jug. maître-échev. Metz S.M.S., t.1, a.1494, [1378], 506).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Pierre Cromer

 Article 45/58 
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     EMBANNIR     
FEW XV-1 *ban
EMBANNIR, verbe
[T-L (renvoi) : embanir ; GD : embanir ; FEW XV-1, 51a : *ban]

Empl. trans. DR. "Mettre en ban, saisir, mettre en saisie (une terre dont les redevances restent impayées)" : ...et pour le deffault de paiement la justice d'Allanmont ont ledit heritaige demeneis, tant qu'ilz l'ont cruxiet et embanit (Jug. maître-échev. Metz S.M.S., t.1, a.1494, 1333], 104).

REM. Cf. M. Devèze, La Vie de la forêt fr. au XVIe s., 1961, 207.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 46/58 
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     EMBANNURE     
*FEW XV-1 *ban
EMBANNURE, subst. fém.
[*FEW XV-1, 51a : *ban]

"Droits dus pour l'exécution d'un immeuble ou d'un cens" (Éd.) : Jugement de Jaicomatte Wiel d'une pairt, et de l'abel de Sainct-Vincent d'autre pairt, pour le fait de ceu que Jaicomatte dit qu'elle est vouveresse de la ville de Glaitegnei et qu'elle vuelt avoir le thiers de l'ambanure d'un .XXV. sous de cens ; dont droit ["avec raison"] dit qu'elle l'ait bien a avoir. (Jug. maître-échev. Metz S.M.S., t.1, a.1494, 1339], 178).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 47/58 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     EMBAUDIR1          EMBAUDIR2     
*FEW XV-1 *ban
EMBAUDIR, verbe
[GD : embaudir2 ; *FEW XV-1, 51a : *ban]

Empl. trans. "Publier, proclamer qqc." : Mains ches traitiés ne furent mie adonc parfais ne accomplis, enssi que les traitieurs l'avoient enbaudit (STAVELOT, Chron. B., a.1447, 105). ...statuons et ordinons que nulz quelconques vendans vins de la citeit de Liege ne porat faire nonchire [l. nonchier ?] vin tenans coleur, ne enssi embadier tenant coleur, se celi vin enssi nonchiés et embaudis ne tient coleur XII heures entiers. (STAVELOT, Chron. B., a.1447, 218). [autre ex. p.112]
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 48/58 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     ESBAL     
*FEW XV-1 *ban
ESBAL, subst. masc.
[*FEW XV-1, 48a : *ban]

"Divertissement" : "Qui ch'a fait ? dist li rois, pour Dieu l'esperital, N'arai jamais au cuer joie ne ju n'esbal, S'iert pendus ou detrez a queue de ceval". (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 153).

REM. Déverbal de esbaloier.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 49/58 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     ESBALOYER     
FEW XV-1 48a *ban
ESBALOYER, verbe
[T-L : esbanoiier ; GD : esbanoier ; FEW XV-1, 48a : *ban]

Empl. intrans. ou pronom. "Se promener, s'ébattre, se distraire" : J'ay la fievre blanche aux tatons Pour ma femme malme(r)nee ; Elle ne fut en nuyt ruee. Il ly fault de vit trop grant bribe, Et pour ce que je ne la ribe Al'est alee esbaloier. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 63). - En verité, ce dit le duc, quant le roy a disné, celluy que veult se va esbaloyer la ou il luy plaist, les aultres vont a cheval, jouer les aultres, les aultres és prés chanter et faire bonne chiere (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 98). Et aprés que Charles alloit esballoiant prés de Flagot, en une cave furent trouvés les deux enfans dessuz nommez, filz de la jayanne Amyote, desqueulx il fut bien joieulx et [et] lesquelx il fist baptizer. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 151). L'empereur, oyant celle voys, il sceut que c'estoit Roland et voulloit retourner arriere, mais Ganellon le traitre, qui sçavoit bien le fait, luy destourba en disant que Roland avoit courné pour quelque beste saulvaige en soy esbaloyant, car il pregnoit plaisir a corner par peu de fait et qu'il ne se doubtast de riens. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 208).

 

-

Empl. trans. Esbanoyer son corps : Es festes et es parlemens Vont [les chanoines] pour lour corps esbaloier. [var. esbanoier] (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 53).

V. aussi esbanoyer
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Pierre Cromer

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     ESBANOI     
FEW XV-1 *ban
ESBANOI, subst. masc.
[T-L : esbanoi ; GD : esbanoi ; FEW XV-1, 48a : *ban]

A. -

"Divertissement, amusement, réjouissance"

 

1.

[Consistant en activités physiques valorisantes (chasse, joutes...)] : Quant il fu montés, et si compaignon, il commenchèrent l'esbanoy (Hist. chron. Flandres K., t.1, c.1342-1383, 191). Elle [Bonneürté] appert en mains esbanois, Tant en joustes comme en tournois, Pour chevalerie essaucier Et les fais des bons avancier A la congnoissance des dames. (MACH., J. R. Nav., 1349, 271). Qu'encor le voloit honnourer Et, pour li faire demourer, Fist crier joustes et tournois, Et pluseurs autres esbanois. Si fust hontes de li partir, Sans cops de lance departir. (MACH., P. Alex., p.1369, 45).

 

-

Esbanoi d'armes. "Tournoi" : Car ilz ont ouy recorder que depuis un pou de tamps il y a un esbanoy d'armes acoustumé en vostre paÿs Qu'on nomme tournoy (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 442).

 

-

Faire ses esbanois : Fors champions qui faictes vos tournois (...) Venés vers moy faire vos esbanois, Prenés harnois, lances, escus de poids, Rompés le bois sur le Turcq infidelle. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 15).

 

2.

[Consistant en activités de communication (conversations galantes, jeux de société, musique...)] : ...duis et norris De gieus, d'esbanois et de ris, Et affaitiez par amité De douce debonnaireté. (MACH., D. Aler., a.1349, 267). Autel puet on d'un amant dire Qui puet parler sans contredire A sa dame et prendre loisir Toutes heures a son plaisir, Sans trouver empeechement, C'est assavoir honnestement Prendre deduis et esbanois Et trés tous amoureus denois. (MACH., D. Aler., a.1349, 322). Biaus homs seroit, a grant devis, De membres, de corps et de vis Renommez, de grace parfais, Et si bien esprouvez par fais D'armes, comme nuls homs puet estre Qui a mis sa vie et son estre En sieuir joustes et tournois Et tous amoureus esbanois. (MACH., J. R. Nav., 1349, 169). Trompe, tabour, busine y font grant esbanoy. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 204). Deduis, qui n'a cure d'anoy Fors que de gieu et d'esbanoy (...) avoit fait aporter (...) Uns eschés et un eschequier (Echecs amour. K., c.1370-1380, 1). Au temps de ce vaillant Roy Joustes, festes et tournoy Et toute vie joyeuse Estoient en grant arroy, Amour, deduit, esbanoy Et toute loy amoureuse (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 312). Signeur, dames et chevalier Se prendent errant par le doy, Et commencent par esbanoy A caroler .I. seul petit (FROISS., Méliad. L., t.2, 1373-1388, 215). En yver jouent aux billes Et au parquet et aux quilles Et aux meriaulx et aux noix Et a autres esbanois (CHR. PIZ., Dit Pastoure R., 1403, 233). Et les josnes escuiers commencerent a jouer aux eschez et a aultres plusieurs esbanoys (Percef. I, T., c.1450 [c.1340], 165). Et celle grâce d'aller et venir par toutes festes et esbanois, avoit le duc Loys par sa gracieuseté, joieuse parole, et bel vivre (CABARET D'ORV., Chron. Loys de Bourb. C., 1429, 5).

 

-

Faire ses esbanois. "Prendre du plaisir, s'amuser" : Chascun face ses esbanois [Ici, en torturant qqn] (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 185).

 

-

Prendre (ses) esbanoi(s). "Se détendre, prendre du plaisir" : Mais Fortune toudis tourne et destourne Sans nul repos et sans faire loisir Et de tout prend esbanoy et plaisir A transmuer haultes choses en basses. (TAILLEV., Rég. fort. D., c.1445, 237). Nous irons sur les Dardanois Nous esprouver a grant meschief Et la prenrons nos esbanois Se de ce fait venons a chief. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 26). Vous avés cuer et corps transy De pleurs et de crueulx anoy, Prendés en vous quelque esbanoy Contre cette doleur maline. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 58).

 

3.

En partic. [Relations amoureuses]

 

-

Avoir esbanoi à qqn. "Avoir des relations amoureuses et/ou des rapports sexuels avec qqn" : Et miex voeilt morir [Synamonde] qu'elle n'ait esbanoy Au bon roy Bauduin, le frere Godefroy. (Bât. Bouillon C., c.1350, 215).

 

-

Faire l'esbanoi. "Satisfaire sexuellement une femme" : Sire Dieu, je te proy Se je pouroie avoir d'un tel amant l'otroy Qu'il peust gesir une neut avec moy Je l'ameroy muelx, per la foid que Dieu doy, Que ne feroie, voir, tout le tresor du rois ! Dous est et graicieux pour faire l'esbanoy Tel que damme desire et appartient a soy. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 773).

B. -

"Réjouissance, plaisir, joie" : Il avint a un certein jour Qu'il me plut qu'a moult grant sejour Prenisse un traitis esbanoy, Paisiblement, sans point d'anoy... (MACH., D. Aler., a.1349, 382). Dont mi oueil Que souvent mueil, Et cuer estreint, Viaire pali et taint, Garni d'effroy Et d'anoy, Sans esbanoy ; Moustrent mon dueil. (MACH., L. plour, 1349, 288). ...tant comme nous sommes ensemble vous et moy N'ara entre nous deux ne guere ne conray, S'en vivroient noz gens en plus grant esbannoy Et toute marchandise en vaudra mieulx je croy (Hern. Beaul. D.B., c.1350-1400, 20). C'est mon solas et tout mon esbanoi (FROISS., Orl., 1368, 96). Ensi fumes nous en deduit Tout le jour, jusques a le nuit Qu'elles se partirent, et je, Esleeciés en coer de ce Que j'avoie a tres bon loisir Ceste, qui est tout mon plaisir, Veü et avoec li esté Et joliement aresté En solas et en esbanoi, Onques depuis si bon tamps n'oi (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 79). ...vous estes en point dou prendre Esbanois, joies et depors, Tous deduis de coer et de corps. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 194). Mais pour nostre esbanoi parfaire Et nos souhés mettre a bon chief, Je le vous monstre de rechief (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 225). Qu'à vous tres amoureusement Entierement Doing et ottroy Le cuer de moy Qui loing de vous esbatement N'a n'esbanoy. (MACH., Ch. bal., 1377, 624).

C. -

"Ce qu'il y a de mieux, la fleur"

 

Rem. JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., a.1400, 32375 (Dont a Saint Lambiert fut la flour et l'esbanoi ; GD III, 337c ; Scheler, Gloss. Geste Liège).

REM. Rare au XVe s.
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin / Pierre Cromer

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     ESBANOIEMENT     
FEW XV-1 *ban
ESBANOIEMENT, subst. masc.
[T-L : esbanoiement ; GD : esbanoiement ; AND : esbaniement ; FEW XV-1, 48a : *ban]

"Fait de se promener, de s'ébattre" : Spaciamen (...) : esbanoiemens (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 469).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 52/58 
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     ESBANOIR     
*FEW XV-1 *ban
ESBANOIR, verbe
[T-L : esbanöir ; GD : esbanoir ; *FEW XV-1, 48a : *ban]

"Réjouir, charmer" : Conclusion, c'est ung tres beau manoir, Et vis a vis pour passans esbanoir, Ou pour povres recevoir et requerre, Le nompareil qui soit point sur la terre Est l'Ostel Dieu (LA VIGNE, V.N., p.1495, 225).

Rem. Aussi JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., a.1400, 37969, GD III, 338c.
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Annie Bertin

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     ESBANOYER     
FEW XV-1 47b *ban
ESBANOYER, verbe
[T-L : esbanoiier ; GD : esbanoier ; AND : esbanier ; DÉCT : esbanoiier ; FEW XV-1, 47b : *ban]

A. -

[Idée d'écart, d'éloignement]

 

-

Empl. intrans. ou pronom. "S'écarter de son lieu ordinaire, s'éloigner" : ...li chisne qui n'ot sa kaine pour cangier Mena en la riviere ung tel duel et plenier Que ses plumes a fait de sa char esragier. Elyas en a pris fourment a larmoiier Et ly a dit : "Mon frere, alés esbanoiier, Et je feray pour vous a Dieu tant depriier Qu'encore vous verrons en corps de chevalier." (Chev. cygne P., c.1356, 97). Il en a juré Dieu, le pere droiturier, Que tant [éd. Lab., 78 : tout] hors du roiaume s'ira esbanoiier [éd. Lab., 78 : esbanoyiier] Se laira cez detteurs ung petit refroydier (Hugues Capet L., c.1358, 2).

 

-

"Se libérer de ce qui oppresse" : Dous amis, seur ton sarcueil Sont mi plaint Et mi complaint ; La m'esbanoy, Par pensée la te voy ; Plus que ne sueil La me vueil ; La sont mi vueil ; La mes cuers maint. La mort pri que la me maint, Car la m'ottroy. (MACH., L. plour, 1349, 288).

B. -

[Idée de divertissement, de bon temps]

 

1.

Empl. intrans. ou pronom. "Se divertir, prendre du bon temps, s'ébattre, s'amuser"

 

a)

[En pratiquent une activité physique valorisante (chasse, tournois...)] : Maint faucon fist porter et maint noble esprevier, As camps ala voler pour lui esbanoiier (Flor. Rome W., c.1330-1400, 142). Pere, s'ai dit Lion cui jonnesse maistroie, Je sus venus a vous car vollantier yroie Au tornoy a Sezille, la m'abaineroie, Car je croy qu'a tousjour plus vaillant j'an serroie. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 116). ...Nous sommes chevaliers de lointain tenement Qui pour adventurer au Dieu commandement Alons esbanoier par le païs souvent. (Tristan Nant. S., c.1350, 270). ...li frere Regnaut le nobile guerrier Furent a icelle heure alé esbannïer. (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 205). ...il ont a consseil qu'il yroient mengier Et puis, apriès lever, yront esbanoiier (Flor. Rome W., c.1330-1400, 154). Voirs est qu'es flaiches de Vedainne Une foiz ou deux la sepmaine Il s'en aloit esbanoier Avec Petre le fauconnier (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 289). Cilx roys estoit montés sur son destrier gascon, Esbanoier s'aloit o deduit d'ung faucon (Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 143). Mon seul plaisir, ma douce joye Gist en lances et en escus ; Il vault mieux qu'on s'y esbanoie, Combien que a le foys on s'y noye (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 626).

 

b)

[En s'adonnant à des jeux de société, à la conversation, au badinage, aux jeux amoureux] : Les dames et leur compaignie S'en alerent, ci deus, ci trois, En elles tenant par les dois, Jusqu'en une chambre moult belle ; Et la n'ot il celui ne celle, Qui se vosist esbanier, Dancier, chanter ou festier De tables, d'eschaz, de parsons, Par gieus, par notes ou par sons, Qui la ne trouvast sans arrest A son vueil l'esbatement prest. (MACH., R. Fort., c.1341, 146). Mais souvent a li m'esbanoy Et y preng mon esbatement Sans doubte, aussi hardiement, Com se fust un petit chiennet. (MACH., D. Lyon, 1342, 227). Or le faites sanz delaier, Et nous irons esbanoier En mon jardin. (Mir. femme roy Port., c.1342, 170). Einsi m'aloie esbanoiant, Que point ne m'aloie anoiant En ce biau lieu de toutes pars Ou li clers jours estoit espars. (MACH., D. Aler., a.1349, 257). De tout ce estoit il si duis Que ce n'estoit c'uns drois deduis De li vëoir esbanier. (MACH., D. Aler., a.1349, 279). Tandis que la m'esbanioie Qui en moy oublié avoie Toutes autres merencolies, Tant les dolentes, com les lies, Une dame de grant noblesse, Bien acesmée de richesse, Venoit a belle compaingnie. (MACH., J. R. Nav., 1349, 155). Dont perdu a d'ente le nom, Et d'aubre a recouvré le nom, Sous qui on se puet ombroier Plaisanment et esbanoier. (MACH., J. R. Nav., 1349, 222). "...Ne peut nulz homs entrer si ne chante ou banie." Et Frigonde respont : "Je chante et esbanie. " (Hern. Beaul. D.B., c.1350-1400, 73). Le roy s'estoit levé a nonne de coucher, S'avoit fait aporter ung jolis eschiquier, Pour ce qui se voulloit ung pou esbanoyer. (Ren. Gennes D.B., c.1350-1400, 90). Quant li pueples partis s'estoit, Lors en son vergier s'esbatoit Susannë avec ces pucelles Qui estoient gentes et belles ; Si la vëoient ombroier Tous les jours et esbanoier Li vieillart plein d'iniquité... (MACH., C. ami, 1357, 5). Diray de le roïne qu'ou palais s'esbanoie Forment aime Huon et le prise et conjoie (Hugues Capet L., c.1358, 91). Et ce li souffist que la voie Et que delés li s'esbanoie. (MACH., Voir, 1364, 342). S'une heure m'anoie, L'autre m'esbanoie. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 175). Et atant se taist l'ystoire des autres qui s'en alerent les uns couchier, les autres dancierent et esbanoierent tant qu'il leur plot (ARRAS, c.1392-1393, 41). LE MARQUIS. (...) Jouer voiz en la galerie Avec ces autres chevaliers, Qu'a eulz devise voulentiers Et o mes amis m'esbanoye. (Gris., 1395, 58). Car il pria trop fort a ceulx qui le tenoient que ainçois que on le feist ainsy mourir, au moins qu'ilz le lessassent un petit esbanyer aussy comme pour Dieu regracier et pour lui faire aucune reverence et aucune loenge, laquelle chose ilz souffrirent. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 93). Si s'aloient esbanoyant Sus le gravier (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 31). Monseigneur, s'en est levé du menger, En la chambre sa fille se va esbanoyer, Et y sont avec lui planté de chevalier. (Galien D.B., c.1400-1500, 25). Nagaires je m'esbanoyoye par le plaisant et fructifiant jardin de la sainte Escripture, tant pour mettre en oubly les miseres, cures et soussis du temps present, et chassier hors Oyseuse, la fole, comme pour ouyr la louenge des sains et sainctes (GERS., Concept., 1401, 388). En ce lieu fu souvent pour lui solasier ; Se venoit à Paris osi esbanoier. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 286). La royne, qui entend ces parolles, pour celle foiz se teust et lui deffent que a quelconque personne n'en die riens, pour garder l'onneur de Madame, en disant que il se falloit aucunes fois puis aux ungs puis aux autres esbanoyer. (LA SALE, J.S., 1456, 262). Hellas, ma cousine, m'amye, Du mal ne se sentoit hÿer, Car je fus une heure et demye Avecques luy m'esbanoyer. (LA VIGNE, S.M., 1496, 489).

 

-

S'esbanoyer à qqc. : ...a fin que mains il m'anoie, Avoecques moi on s'esbanoie A des, as as tables (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 134).

 

c)

En partic. [À propos d'une relation amoureuse et/ou d'un rapport sexuel] S'esbanoyer l'un à l'autre : ...la bonne chrestienne couchoit par grant delit chacune nuyt son filz entre ses bras (...), car il n'estoit rien en ce monde qu'elle amast plus. Or advint ung jour qu'ilz gesirent tous deux ensamble en ung beau lit et par ung matin l'un s'esbanoya tant à l'autre que l'ennemi d'enfer si bouta et tant souffla le feu qu'il fut tout espris et que le valeton fu celluy qui engendra en sa mere son fil et son frere. (MIÉLOT, Mir. N.D. L., 1456, 113).

 

d)

[D'un animal] "S'amuser à lancer son cri" : ...Mais il a commandé a toute sa mesgnye Que droit a mÿenyt que le coq s'esbanye, Viengnent trestous armés en la chambre votie Et prengnent le danzel sans lui tollir la vie (Tristan Nant. S., c.1350, 379).

 

2.

Empl. trans.

 

a)

"Divertir, amuser qqn" : Enne m'appelle on un levrier Fait pour les gens esbanoiier ? (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 171). Si ont veü les mieus faisans, Les plus preus et li plus vaillans, Et qui ont le mieus tournoiiet Et les dames esbanoiet. (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 200).

 

-

Esbanoyer son corps : Es festes et es parlemens Vont [les chanoines] pour lour corps esbaloier. [var. esbanoier] (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 53).

 

b)

"Divertir (détourner l'attention), d'où abuser, tromper" : Vecy enchanterie ! Maudit soit li faulx gloux qui si nous esbanie ! (Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 59).

V. aussi esbaloyer
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin / Pierre Cromer

 Article 54/58 
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     HAUBAN1          HAUBAN2     
FEW XV-1 *ban
HAUBAN, subst. masc.
[GD : hauban ; FEW XV-1, 52a : *ban]

"Impôt royal sur les artisans" : Tous les foulons de draps de la ville de Paris doivent et sont tenus payer, chascun d'eulx par chascun an, au Roy nostre seugneur ou à son receveur à Parizs, six solz parisis de hauban, et par ce, sont quictes et francs de tout tonlieu et coustume ; et aussi ne doivent point le guet ordinaire que les autres mestiers doivent. (Ordonn. rois Fr. P., t.16, 1467, 590).

REM. Même texte ds Mét. corp. Paris L., t.3, 99, mais daté de 1443. F. Lot, R. Fawtier, Hist. des instit. fr. au Moy. Âge, t.2, 1958, 161
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 55/58 
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     HAUBANAGE     
FEW XV-1 *ban
HAUBANAGE, subst. masc.
[GD : haubanage ; FEW XV-1, 52a : *ban]

"État d'un fief où les artisans sont soumis au droit de hauban"

REM. Doc. 1409 (Evreux, demy fief de haubanage) ds GD IV, 436a-b. Ou est-ce aubenage ?

V. aussi aubenage
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 56/58 
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     RABANDONNER     
FEW XV-1 *ban
RABANDONNER, verbe
[T-L : rabandoner ; GD : rabandoner ; FEW XV-1, 50a : *ban]

I. -

Région. (Picardie, Wallonie) "Livrer ou abandonner à son tour (une pers., une ville)"

 

Rem. Doc. 1324 (Liège), 1353 (Tournai) ds GD VI, 527b.

II. -

Région. (Wallonie) "Proclamer à nouveau (une loi)"

 

Rem. Doc. 1376 et 1464 (Liège) ds FEW.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 57/58 
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     REMBANEMENT     
FEW XV-1 *ban
REMBANEMENT, subst. masc.
[GD : rembanement ; FEW XV-1, 52a : *ban]

"Réajournement"

REM. Doc. 1397 (Metz) ds GD VI, 775c.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 58/58 
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     RIÈREBAN     
*FEW XV-1 *ban
RIEREBAN, subst. masc.
[T-L : riereban ; GD : riereban ; DEAF, H360 riereban ; *FEW XV-1, 50b : *ban]

"Arrière-ban" : Et ont fait crier riere ban Et en Flandres et en Breban [var. arriere ban] (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 239). ...oultre le riere ban il y a beaucop de pouvres jantilzhonmes en son pays que n'ont point de party qui seroient bons a estre arbalestiers a cheval (Traité politique C., c.1492-1493, 170).
 

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