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Mots Fantômes
Pourquoi ? 
  Pourquoi une base des mots fantômes ? 

Trois constats motivent la création de cette base. Le premier est l'existence, dans la nomenclature de plusieurs dictionnaires, de pseudo-lexèmes. Cette situation, due à des lectures fautives, a été notée dès 1881 par Arsène Darmesteter qui, lors de la parution des 8 premiers fascicules du Dictionnaire de Frédéric Godefroy (qui couvrent la tranche alphabétique A à Besitre), s'exprimait en ces termes : " il est des mots qui n'ont d'autre autorité que des fautes de copiste, ou des erreurs d'éditeurs ou d'auteurs de dictionnaires " (Romania 10, 1881, p. 427). Depuis lors, de nombreux lexicographes se sont encore penchés sur le problème de ces mots fantômes, mais on regrette que les informations concernant ces mots soient dispersées dans divers ouvrages ; bien souvent elles sont données à l'occasion d'une étude plus générale, les articles exclusivement consacrés au sujet étant plus rares (Claude Buridant, communications présentées lors du Colloque sur le moyen français à Strasbourg en 1997 et à nouveau au Colloque Godefroy à Metz en 20021). Le but de cette base est donc de recueillir et de centraliser ces vocables qui posent problème et de remédier ainsi à la dissémination des informations qui y sont afférentes.

Le deuxième constat est en rapport avec le fait que le Dictionnaire de Frédéric Godefroy (1881-1902), pierre angulaire de la lexicographie du français médiéval, bien qu'il s'agisse d'un dictionnaire âgé de plus d'un siècle, ne fera jamais l'objet d'une refonte : il reste et restera sans doute définitivement un instrument de travail indispensable pour l'étude du français médiéval. La base a pour objectif prioritaire d'éliminer les mots fantômes du Godefroy, en proposant des rectifications raisonnées s'appuyant sur une documentation sûre. L'ensemble des rectifications constituera un complément au Godefroy, disponible sur le site de l'ATILF, qui pourrait être, en permanence, complété par des éléments proposés par un réseau de lexicologues spécialistes de la langue ancienne. L'ATILF propose ainsi aux médiévistes un outil de travail destiné à faciliter la tâche des lecteurs du Godefroy, auquel viendra s'ajouter la bibliographie informatisée de ce dictionnaire élaborée par Jean-Loup Ringenbach pour percer l'obscurité de ses références, l'auteur n'ayant malheureusement pas eu le loisir de publier une bibliographie des sources exploitées. La base des mots fantômes a pour vocation de converger dans un futur proche avec divers projets menés au sein du laboratoire, tels que le TLFi et le portail lexical du CNRTL.

Le troisième constat concerne les possibilités qui s'ouvrent aux médiévistes grâce à l'informatique et aux multiples critères d'interrogation qu'elle offre. Nous avons établi une typologie des différents cas de mots fantômes dont la base fournit un éventail d'exemples permettant de repérer les erreurs les plus fréquentes et de les corriger le cas échéant.

1 Claude Buridant : "Présentation", in Claude Buridant (éd.), Le moyen français : le traitement de texte (édition, apparat critique, glossaire, traitement électronique). Actes du IX colloque international sur le moyen français organisé les 29-31 mai 1997 par le Centre de linguistique et philologie romane et l'Institut national de la langue française, Strasbourg, 2000, pages I-IX.
Claude Buridant : "Unica et mots fantômes dans le Godefroy : réflexions et propositions", Frédéric Godefroy, Actes du Xe Colloque International sur le moyen français. Textes réunis et présentés par F. Duval, Paris, École des Chartes, 2003, Mémoires et Documents de l'École des Chartes, 71, 113-128.