C.N.R.S.
 
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     GARDE-PORTE1          GARDE-PORTE2     
*FEW XVII *wardôn
GARDE-PORTE, subst. masc.
[FEW XVII, 519b : *wardôn]

"Celui qui garde la porte d'une ville" : Jehan Chollet, garde porte pour Pierre du Meslier... (Doc. 1397. In : P. Rézeau, R. Ling. rom. 78, 2014, 422). [Archives hist. de la Saintonge et de l'Aunis] A ! je sçay bien qui : Mardochée, Ce garde porte, ce chetif. Sçavez vous pas bien qu'il est Juif ? (Myst. Viel test. R., t.6, c.1450, 96).
 

DMF 2020 - DMF 2015 Hiltrud Gerner

 Article 2/2 
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     PORTE1          PORTE2     
FEW IX 198b porta
PORTE, subst. fém.
[T-L : porte1 ; GDC : porte ; FEW IX, 198b : porta ; TLF : XIII, 795b : porte1/porte2]

A. -

"Ouverture faite pour entrer dans un lieu fermé, porte" : Tien, ce sac plain de blef emporte, Trousse bien tost, vuide ma porte ; Va, pour Dieu soit ! (Mir. femme, 1368, 222). ...ainsi qu'il aloit au Palais pour soy esbatre, veant aussi un estal à mercier joignant près de la grant porte dudit Palais, ouquel n'avoit personne qui le gardast, ne les denrrées aussi qui y estoient, tempté de l'ennemi, comme dit est, mal print sur ledit estal un coustel tranchepain à femme (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 72). Chascuns s'esmerveilloit fort de ce que ly contes demouroit tant. Et venoient attendre a la porte devers la forest et furent la grant temps (ARRAS, c.1392-1393, 28). Alors fu le messaige mis hors par une autre porte, et passe tout par derriere l'ost, au trait d'un arc, que oncques ne fu apperceuz (ARRAS, c.1392-1393, 98). Et le roy de Craquo fait prendre le corps du roy Fedric tout mort et le fist ardoir devant la porte pour plus esbahir ceulx de la cité de Prange. (ARRAS, c.1392-1393, 180). ...et s'en va, quan qu'il puet esperonner, vers Sion. Et quant il vint, si trouva Glaude a la porte, o lui de ses gens. (ARRAS, c.1392-1393, 201). Et y ot basse court, forte et bien muree, bons fossez, fors portes et bon pont leveiz. Et furent les murs druz de bonnes tours. (ARRAS, c.1392-1393, 245). ...et y mist [dans l'abbaye] Gieffroy VJxx. moines, et les renta bien, et furent ordonnez pour a tous temps prier pour l'ame de Remond, de Melusigne, et de tous leurs hoirs, et de ceulx qui d'eulx ystront. Et se fist Gieffroy figurer a la porte, du hault et du grant de lui, et au plus prez que on le pot faire de sa semblance. (ARRAS, c.1392-1393, 294). ...ens ou mur, pres de la porte (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 63). ...un homme vestu à guise d'escuier parla audit de Cessieres au devant de la maison d'un potier d'estain emprès la porte du Palaiz (BAYE, I, 1400-1410, 4). En après, ledit cardinal Balue et commissaires devant nommez procederent à faire les monstres des bannieres desdiz mestiers pardevant iceulx commissaires en plusieurs et divers lieux de ladicte ville, tant dessus les murs d'icelle d'entre les portes du Temple et Saint-Martin, en la cousture du Temple, sur les murs d'entre la tour de Bois et la porte Saint-Honoré, devant le Louvre, au Marché aux Brebis, et sur les murs jusques à ladicte porte Saint-Honoré. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 194). L'orientalle porte du Temple, qui estoit de cuyvre où XX hommes avoient peine de clorre, fut fermée et les verroux et barres dont elle se clouoit furent mis selon la coustume en l'uisserie (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 76 r°). ...et parmi les fenestres, portes, et autres lieux des maisons avoit banerettes ou escussons, semez de fleurdeliz. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 275).

 

-

Fausse porte : ...à quatre bracées près de la maistre porte dudit chastel, et au costé senestre, avoit et a une faulce porte, laquelle de present est murée (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 195).

 

-

À l'entree de la porte. "Devant la porte" : Et ly sires de leans qui bien savoit sa venue, se estoit fait admener a l'entree de la porte. (ARRAS, c.1392-1393, 53).

 

-

Estre à la porte (de qqn). "Solliciter l'admission dans un endroit" : Ce mesiau qui est a la porte A un bon hanap boit... (Mir. Amis, c.1365, 55). ...a l'exemple de la piteuse mere qui sera a la porte d'un grant roy, desirera dedans entrer pour y estre a joie et a seurté, non pourquant elle n'y entreroit jamais jusques a tant que elle y peust mener son enfant. (GERS., P. Paul, a.1394, 500).

 

-

Passer la porte : Ilz passent le pont et la porte. Et moult s'esmerveille le roy de la richesce et de la noblece qu'il voit parmy la court. Et lors monte ly preudoms les degrez de la sale, et le roy aprez. (ARRAS, c.1392-1393, 303).

 

-

Entrer en la porte. "S'engouffrer sous la porte" : Et quant Clerembaut ouy ce mot, si cuida reculer pour lever le pont, mais lui XXe se ferirent si roiddement par my lui et ses gens que tout tumba par terre, et entrerent en la porte, et mirent tantost deux lances es chanaux de la porte colleisse. Et adont plus de cent mirent pié a terre, et vindrent sur le pont, et entrent en la porte, et vont hault et bas par my la forteresse (ARRAS, c.1392-1393, 203).

 

-

Estre auprès de la porte. "Ne pas être éloigné, être proche"

 

Rem. GRÉBAN, Pass. J., c.1450, gloss.

 

-

[Dans un cont. métaph.]

 

.

(Aller qq. part) par la droite porte : Car Fortune nous fait tort Par diverse voie et torte ; Mais en esperence au fort Un tres petit me conforte, Et en cest espoir ay sort Que Raison soit de ta sorte Et qu'encor venras au port D'onneur par la droite porte. (MACH., Les lays, 1377, 418).

 

.

Passer la porte de : Et quant elle les en mercie, S'en preingne chascuns tel partie Comme il li plaist pour son solas, Par quoy cause de dire : helas ! Ne passe de son cuer la porte. Car s'elle de la se transporte, De quelque part qu'elle se tourne, Son cuer vers son ami atourne, Entierement entalenté Vers li de bonne volenté. (MACH., D. Aler., a.1349, 281). Dont par eaus seras diffamez Et meins prisiez et meins amés, Povres, chetis et mendians, S'il te tiennent en leurs lians, Ne mais ne passera ta porte Honneur, eins sera pour toy morte. (MACH., C. ami, 1357, 118).

 

-

[Domaine religieux, en partic. à propos de Marie] : ...elle [la vierge Marie] est porte de misericorde (JEAN GOLEIN, Rational B.D., c.1370-1372, 604).

 

.

Porte de paradis/porte des cieux : Vierge, porte de paradis... (Mir. enf. diable, c.1339, 6). ...Mais que des cieulx la porte ouverte Me soit par grace. (Mir. pape, 1346, 373). ...la grace de la vierge Marie, qui est comme porte de paradis (JEAN GOLEIN, Rational B.D., c.1370-1372, 271). LE JUIF. [Je croy] Que tout son sainct corps glorieux [de Jésus] A ouvert la porte des cieulx, Viendra juger bons et mauvais Et qu'a chascun selon leur faitz Rendra le loyer et desserte. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 153).

 

.

"Porte de l'enfer" : Ouvrés voz portes sans remortz, Prince d'enfer ! O portes, rompés, Et le roy de gloire varrés, Qui entrera, Dieu glorïeux ! (Pass. Auv., 1477, 226). Maulditz, alés vous en trestous A la porte ! Sarrés la fort Et gardés qu'il non entre a nous, Affin que ne perdions nul mort. (Pass. Auv., 1477, 226).

B. -

En partic.

 

1.

"Ouverture spécialement aménagée dans l'enceinte d'une ville pour permettre le passage" : Aguillonnez sui de mes anemis Qui en mon cuer ont meintes peinnes mis. Asservis sui, qui m'est chose trop vil(l)e, Car il m'estuet mettre aus murs de la ville ; Et si vuet on que je veille à la porte Et qu'en mon dos la cote de fer porte ; Ou il convient qu'ailleurs demourer voise Et laissier Reins, dont petit me renvoise. (MACH., Compl., 1340-1377, 251). Et quant li Sarazin veïrent Les nostres qui les encloïrent, En l'eure tournerent en fuie ; Ne celui n'i a qui ne fuie Vers la porte de la cité. Là n'avoit merci ne pité, Car li nostre qui les chassoient Sans deffense les occioient, Si que d'ocire ne finerent Tant qu'à la porte les chasserent. (MACH., P. Alex., p.1369, 77). Quant il furent dedens la ville, Li Sarrazin, plus de XX. mille, Monterent par dessus les murs, Qui estoient haus et seürs, Et n'i avoit porte ne tour Qui n'eüst arbalestre à tour, Et qui ne fust tres bien garnie De trestoute autre artillerie ; Et se mirent à grant deffense. (MACH., P. Alex., p.1369, 77). C'est la Porte de l'Audouanne. N'en la ville n'a drap ne panne, Marchandise n'espisserie, Ne chose qu'on meinne en navie, Avoir de pois, ne saffren d'ort, Que, s'on le vuet mener au port, Qui n'isse hors par ceste porte. (MACH., P. Alex., p.1369, 85). Or est li roys en Alixandre. Si li couvient penser et tendre Comment il soit sires des portes. Il y avoit de pluseurs sortes Des Sarrasins qui les gardoient, Et contre le roy les tenoient. Li roy ala de porte en porte ; N'onques n'i ot porte si forte Que par force ne conqueïst, Et que de ses gens n'i meïst, Selonc la possibilité (MACH., P. Alex., p.1369, 95). ...comme il avoit veillé en l'egleise d'icelle ville, estant au dehors des portes Saint-Denis et Saint-Martin de Paris, jusques environ XJ heures de nuit, il, par fain de dormir qui le surprint, s'en ala coucher dormir sur un siege estant auprès de l'autel et en la chappelle Nostre-Dame, assiz en ladite paroisse et eglise de Saint-Lorens (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 364). Le landemain au soir, de nuyt, ainsi comme ilz estoient au dehors de la porte de Montmartre, trouverent un bon homme de village qui yssoit hors de la ville de Paris (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 372). ...le duc de Bourgoigne estoit à grant effort de gens d'armes ordonnez comme en bataille entre la porte Saint Honoré et la porte Saint Deniz, tenent les champs devant Paris. (BAYE, II, 1411-1417, 168). ...et pour ce qu'il trouverent les portes [de Paris] closes, pillerent et roberent le plat païs puiz la porte S. Deniz jusques à Dompmartin et Beaumont sur Oise (BAYE, II, 1411-1417, 265). ...plusieurs des portes de Paris fist faire les biaux ediffices qui y sont (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 156). Le Roy retourna de Creeilg et entra ce jour à Paris par la porte Saint Anthoine (FAUQ., I, 1417-1420, 120). Et, le derrenier jour dudit moys d'aoust, il party d'un hostel, estant aux faulxbourgs de la porte Saint-Honoré, nommé les Porcherons, appartenant à messire Jehan Bureau, qui fut fait chevalier audit sacre à Reims, pour venir faire son entrée en sa bonne ville et cité de Paris. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 23). Et proposa devant lui pour ladicte ville ledit prevost des marchans nommé maistre Henry de Livres, qui lui bailla et presenta les clefz de la porte Saint-Denis, par où il fist sadicte entrée. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 24). Et, à l'entrée que fist le roy en ladicte ville de Paris par ladicte porte Sainct-Denis, il trouva une moult belle nef en figure d'argent, portée par hault contre la maconnerie de ladicte porte dessus le pont levis, en signifiance des armes de ladicte ville ; dedens laquelle nef estoient les trois estas. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 27). ...à l'eure de six heures de matin, le roy, qui estoit au Plesis du Parc, jadis nommé les Motifz lez Tours, s'en party à privée compaignie et s'en ala à Bordeaux et Baionne, et, afin que homme vivant, autre que ceulx qu'il avoit ordonnez, ne le suivissent ne alassent après lui, fist tenir toutes les portes de Tours fermées depuis ladicte heure jusques à dix heures sonnées, et si fist rompre ung pont près dudit lieu de Tours par où il estoit passé, que homme n'y passast. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 294). Fist à Naples, près la porte Saint Nicolas, soubz le pavement de la rue, soubterre, ung sigille par lequel [ perit] tout genre de reptilles noccives (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 70 v°). Fut aussi veu de nuyt, environ ce temps, en temps serain, sur Paris, quasi à l'endroit du colege du Cardinal Moine, feu en l'air, lequel feu ala de porte en porte, circumferand la cité. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 145 v°). ...ce que jamais Hanibal empereur des Cartagiens ne sceult faire, jaçoit ce qu'il eust conquist toutes les Ytalles, et qu'il eust faict tant de grans conquestes sur les Rommains qu'il planta son siege devant les portes de Romme. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 298). Lequel conte icelluy releva et le print par dessoubz les bras, et luy dist : "N'aiez peur,"et le mena à pied jusques à la porte de la ville dudit Saint-Fergeau, laquelle ilz trouverent fermée. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 179).

 

-

Les maistres portes : L'autrier ardi les galiotes De Turquie, et d'Alixandre Mist les maistres portes en cendre, Et tua bien trois cens mil hommes. Vraiement en grant peril sommes, Et en doubte de perdre terre, Se longuement dure la guerre. (MACH., P. Alex., p.1369, 132).

 

-

Passe porte. "Sauf-conduit, laissez-passer" : ...nulle personne n'osoit yssir hors de Paris sans congé, ne rien porter sans passe porte (Journal bourgeois Paris T., 1436, 319).

 

-

Abattre les portes : ...et, pour ce faire et avoir, lui donnerent et baillerent grant somme d'or, et si orent une partie de leurs portes et murailles abatues. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 194).

 

-

Entre les quatre portes de + nom de lieu. "Sur l'ensemble du territoire de" : Et auxi est quitte de vendre et d'acheter pour son usage entre les quatre portes de Normandie, et quite de pasvage, poudrage et de monneage. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R.B., 1398-1402, 68). Item, est quicte de coustume de vendre et d'achater entre les quatre portes de Normendie, de pavage, poudrage, barrage et de touz guest et villains services. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R.B., 1398-1402, 83).

 

-

Le droit de la porte Baudet. V. droit

 

Rem. FEW IX, 199b : porta.

 

2.

[Dans le camp militaire romain]

 

-

Porte post-pretoire : Et par l'autre porte qui est appellee post-pretoire ceulz qui se meffont en l'ost sont menez pour estre pugniz [trad. lat. Decumana autem porta, quae apellatur, post praetorium est, per quam delinquentes milites educuntur ad poenam] (VEGECE, 1380, I.23).

 

-

Porte pretoire : La porte de l'ost que on appelle porte pretoire doit avoir son regart vers Oriant ou au lieu vers les ennemis ["porte pretoire" trad. lat. porta praetoria] (VEGECE, 1380, I.23).

 

-

Porte pretorienne : ...il s'en yssit de la bataille et s'en rentra atout son cheval dedens les herberges et dit hault et cler aux centurions, lesquelz il y avoit logéz a la porte pretorienne : "Deffendéz voz herberges s'il vous survient aulcune chose pire ! Je vois confermer les aultres des herberges." ["porte pretorienne" trad. lat. porta praetoria] (MAMEROT, Romuleon D., 1466, 193).

 

-

Porte questorienne. "Porte du camp proche de la tente du trésorier" : ...la quarte legion estoit dedens la porte, quant un autre tumulte sordit de l'autre partie des tentez, quar li Gaule estoyent entré par force en la porte questorienne et si avoyet ocis L. Postumius Timpane le questeur ["porte questorienne" trad. lat. porta quaestoria] (BERS., XXXIV.47, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 45d).

 

-

Porte romaine : Dementrez que cestez chouses se fesoyent, li consul Spurius se tint au premier tout en payz en ses tentez et se lessa touz de gré asseger ; mes la ou il vit que li enemi ne s'i prenoyent garde, il eyssit hors des temptez par la porte rommaynne ["porte rommayne" trad. lat. decumana porta] (BERS., II.5, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 218b).

C. -

P. méton. "Panneau ou assemblage permettant de fermer cette ouverture"

 

-

Clore / fermer la porte : Et il qui parle vint en sondit hostel, ferma sa porte et son huis, et vint parler au dessus dit Phelipot Danet en son hostel (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 418). Entrementiers que la murmure estoit, ly roy des Bretons, qui fu saiges et soubtilz, pour doubte que les parties estoient de grant lignaige et que par ce aucun inconvenient n'en peust encourir, envoya soubdainement fermer les portes, que nulz n'en peust yssir, et garder par gens bien armez (ARRAS, c.1392-1393, 60). Lors furent Bahaignons moult doulens et rentrent en la cité et lievent le pont et ferment la porte. (ARRAS, c.1392-1393, 180). Et alors la porte fut close. (LA SALE, J.S., 1456, 7).

 

.

À portes closes. "Les portes étant fermées" : Il [Jésus] n'a gaires fait demouree Depuis qu'il nous est survenu : A portes closes est venu Et a portes closes party. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 950). [Réf. à Jean 20, 19]

 

.

Clore la porte à qqn. "Interdire l'accès à qqn" : DEMONYACLE. (...) A, barbier, vous m'avez coppé ! Que le deable en enfer t'emporte ! Mes paillars, puisqu'il m'a trompé, Gardez qu'on luy cloe la porte. (LA VIGNE, S.M., 1496, 459).

 

Rem. Cf. DI STEF., 718b. : clore la porte.

 

-

Ouvrir la porte : Sire, conmandez que la porte Me soit ouverte au retourner (Mir. pape, 1346, 358). Et lors vint a la porte un des chevaliers qui avoit esté au pont (...). Si s'escrie a haulte voix : Ouvrez la porte, car je vous apporte bonnes nouvelles. Et ceulx lui demandent : Qui estes vous ? Et cil respont : Je sui un des chevaliers du fort de la Montaigne Noire. Lors lui euvrent la porte, et il entre ens. (ARRAS, c.1392-1393, 103). Or advint une journee que Sarrasins vindrent escarmouchier par un matin, et ceulx de la ville avalerent le pont et ouvrirent portes et barrieres, et yssi le roy tous armez a belle compaignie, et firent grant occision de payens et les rebouterent jusques aux logés. (ARRAS, c.1392-1393, 180). Et Clarembaut, qui cuida que ce feussent amis, fist abaissier le pont, et ouvry la porte, et vint, lui XIJe, tous armez, sur le pont. Et l'escuier et sa route, quant ilz voient le pont abatu et la porte ouverte, si se traient le chemin le plus prez qu'ils porent. Et quant vint au passer devant la porte, Clerembaut leur escrie : Quel gent estes vous ? (ARRAS, c.1392-1393, 203).

 

.

À portes ouvrant./Aux portes ouvrantes. "À l'heure où, dans une place forte, les portes s'ouvrent" : Demain nous fault, au point du jour, Y estre a leurs portes ouvrant (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 595). ...prenostica les prodiges qui assez tost après se monstrerent en Ytallie, comme les loups qui au portes ouvrans entrerent en la cité de Senne (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 58 r°).

 

-

Heurter à la porte : Si en alames Tout le chemin et le pont trespassames, Ne ça ne la nulle part n'arrestames Jusques a tant qu'a la porte hurtames. Mais li portiers La porte ouvri de cuer et volentiers. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 111). Mais j'oÿ hurter a la porte Tout ainsi com elle voloit Finer ce dont elle parloit, Et vi que c'iert mes secretaires (MACH., Voir, 1364, 228). Mais ains que je fuisse levés, Uns vallés vint tous abrievés Qui fort hurté a ma porte ha Et une lettre m'aporta De ma tresdouce dame chiere. (MACH., Voir, 1364, 504).

 

-

Porte coulisse. "Porte coulissante, herse" : Et quant Clerembaut ouy ce mot, si cuida reculer pour lever le pont, mais lui XXe se ferirent si roiddement par my lui et ses gens que tout tumba par terre, et entrerent en la porte, et mirent tantost deux lances es chanaux de la porte colleisse. Et adont plus de cent mirent pié a terre, et vindrent sur le pont, et entrent en la porte, et vont hault et bas par my la forteresse (ARRAS, c.1392-1393, 203).

 

-

Forte porte. "Appareil architectural, fortifé, d'une porte" : Si s'en alèrent tout ensamble jusques au fort de l'abbaye de Saint-Vincent d'alès Laon, où alors se tenoient aulcuns François, et entrèrent dedens par subtilité avant qu'ilz fussent appercus. Et là commencèrent à faire ung grand cry, auquel cry s'esveillèrent ceulx qui layens estoient en une forte porte, et viguereusement se mirent à deffence. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.4, c.1444-1453, 431).

D. -

P. anal.

 

1.

"Vanne d'un moulin" : ...la moitié de la pescherie des portes et dou bescheit dou moulin dou dit estangc de Ingolier, et payeron la moitié des engins des dictes paischeries, tant des portes comme du bescheit (Cartul. Laval B., t.2, 1339, 208).

 

2.

"Écluse" : ...les VI portes du navigaige (Reg. Poitiers F., t.2, 1461, 154).

 

3.

MÉD. La veine qui est appelée la porte. V. veine "La veine porte" : ...et devons savoir que telle incision est faicte en la partie ou sont les grandes voines, ou la voine qui est apellee la porte (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 169).

 

4.

"Ouverture, blessure" : Las, mon filz, ma doulce fontaine, De tout bien plaine, Que je tant aime, - qui vous a fait ceste grant porte Si treslonguaine Et inhumaine ? - Las, elle me rent toute morte ! (Pass. Auv., 1477, 257).

 

5.

"Sorte de pâtisserie plate" : A l'aubloyer convient ordonner: primo, pour le service de la pucelle, .XIIe. et demie de gauffres fourrees, .III. sols ; douzeine et demye de groz bastons, .VI. sols ; douzeine et demye de portes (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 185).

E. -

Au fig.

 

1.

"Ce qui donne accès à une sensation, à une prise de conscience"

 

a)

Les (cinq) portes du corps. "Chacun des cinq sens" : La povre ame, qui est lors en grande neccessité et angoisseuse douleur, veult querir selond sa coustume aucune consolacion mondaine par les V portes de son corps (GERS., Pent., p.1389, 85). Car se tousjours tu vas hors de toy et de ton ame par les V portes du corps pour cognoistre seulement les choses sensibles par dehors, ne cuide pas que jamais tu congnoisses bien Dieu et les choses divines (GERS., Trin., 1402, 154). "...Vient elle dedans par la porte des yeulz ou des oreilles ou de aucuns des V sens de mon corps ?" "Nennil voir, mon Ame, nostre Dieu n'est riens de celles choses lesquelles tu congnoys par dehors..." (GERS., Trin., 1402, 157).

 

b)

Porte du coeur : ...Hardiesse le conduit et enorte, Et Largesse si li ouevre la porte De tous les cuers. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 107). Or pleust a Dieu que le Saint Esperit huchast et hurtast a la porte des cuers de toutes les personnes qui sont enthechees de telz vices, afin que s'en abstenissent et confessassent ! (GERS., Pent., p.1389, 77).

 

2.

"Ce qui donne accès à telle ou telle chose, à tel ou tel état" : Et se Desirs, qui point ne m'entreporte, Et Fortune, qui maint cuer desconforte, Devant mes yeus me fermoient la porte D'envoiseüre, Comment qu'amours soit en moy ferme et forte, Plus ne seroit Dous Pensers de ma sorte, Et si seroit tost l'Esperence morte, Qui m'asseüre. (MACH., Compl., 1340-1377, 259). A scavoir s'il puet contraire mariage avec Geneviefve cristienne. Response : il ne puet, car baptesme est la porte de tous les sacremens, et sans icellui nullement ne puet. (Sacr. mar., c.1477-1481, 68).

 

-

Porte de Paradis : ...il lui est ottroié par l'Escarboucle souveraine pour le salut des vrais filz de l'Eglise qu'il puist ouvrir la porte de Paradis, voire par absolucions et remissions des pechiés. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 102).

 

-

Estre auprès de la porte de la mort. "Être près de mourir" : Son filz [de Dieu] qui n'a autre reffuge, Par une crainte douloureuse, Redoubte la mort angoisseuse Dont il est auprés de la porte. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 688).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

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