C.N.R.S.
 
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 Article 1/2 
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     MI-PARTIR     
FEW VII partire
MI-PARTIR, verbe
[T-L : mipartir ; GD : mipartir ; AND : mipartir ; FEW VII, 686b : partire ; TLF : XI, 868a : mi-partir]

I. -

Empl. trans.

A. -

"Diviser, partager en deux" : L'on doit mypartir son mengier De quoy le povre hait sustance. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 204). LE FOL. (...) La moitié de mon destre flanc Est mipartie de travers : Je m'en vois vestir a l'envers, Ou que soit, de viez parchemin. (Mir. parr., 1356, 30).

 

-

En partic. "Composer qqc. de deux moitiés égales mais de couleurs différentes" : ...pour cinq quartiers de blanc pour mypartir ledit harnois à la devise dudit seigneur XVII s. (Comptes roi René A., t.2, 1451, 177).

B. -

Mi-partir qqc. de. "Pourvoir qqc. pour partie de" : Les grans seigneurs (...) Estoyent pres (...) ; Qui fut la bende si tres bien assortie De grant richesse et d'avoir my partie Pour en triumphe et bruyt les exaulcer, Qu'on n'en sçauroit la centiesme partye En quatre moys escrire ne penser. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 217).

II. -

Empl. pronom. Se mi-partir. "Se partager, se séparer, se répartir (en deux groupes)" : Et quant Chandos vint de l'autre costé, les François se miepartirent, l'une partie defendit le bout du pont devers Chandos (...) et l'autre partie defendit l'autre bout du pont avec Caraloet (Chron. norm. 14e M., c.1369-1372, 194).

V. aussi mi-parti
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 2/2 
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     PARTIR     
FEW VII 678b, 679a partire
PARTIR, verbe
[T-L : partir ; GD : partir ; GDC : partir ; DÉCT : partir ; FEW VII, 678b, 679a : partire ; TLF : XII, 1065b,1066a : partir1/partir2]

I. -

Empl. trans. [Idée de fractionnement, de partition]

A. -

"Fendre, diviser, séparer"

 

1.

"Fendre, rompre"

 

a)

"Fendre, rompre, découper qqc." : Mais, dame, en ce me reconfort Qu'il l'a si rompu et parti [le cierge] Que le plus m'en a departi (Mir. femme, 1368, 230). Il a brisé en deux son pain, Et s'en a au chien departi La plus grant part, quant l'a parti (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 53). ...quant Fabius Labeo eust vaincu le roy Anthiocus de Surie et, par le traictié qui fut entre eulz, il devoit prendre a son choiz la moictié de toutes les nefz et aultres fustes marinieres qu'il avoit. Et quant elles furent toutes assemblees, sy les fist toutes partir par le milieu, adfin de le affoiblir et desheriter de tout son povoir par mer. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 26). Aprés ceste bataille (...) viendrent une aultre maniere de bestes qui avoent lez doz si durs qu'il sembloit quant on frappoit dessuz que ce fussent enclumes, ne nullement les chevaliers ne leur pouvoient partir la peau (WAUQUELIN, Conq. faits Alexandre, c.1448. In : Chrestom. R., 107). Partiré le cuir bien a point Sans y espergner nerf ne vaine. (DU PRIER, Roy Adv. M., 1455, 191).

 

-

[De la mort] "Fendre, fracasser qqn" : Ha ! Mort, pour quoy [donc] ne me pars En mille pars (Rond. poés. XVe s. R., c.1400-1500, 57).

 

-

Empl. intrans. ou pronom. "Se fendre, se briser" : Vis m'est que mon coer pour l'ire Se parte parmi [var. par mi "au milieu"] (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 141). ...elle [la montagne] partiroit ains qu'il fust deux jours en quatre quartiers et fonderoit en abisme (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 100). Perseverance fait escheller les chieulx. En la laissant vertus sont separees, L'onneur se part, les ames sont grevees. (LA MARCHE, Triumphe dames K.-B., p.1488, 9). [Var. se pert de perdre (qui est peut-être la bonne leçon)]

 

b)

Partir le coeur. "Fendre, briser le coeur"

 

-

Au propre : Et cil o la lance asprement Le piz et le cuer li parti (Tomb. Chartr. Souvain S., c.1337-1339, 35). ...grans coups sont donneit sur les escus, maiz le Sarasin at briseit sa lance et le Danois luy vat le coeur partir (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 148). [l. 4739] Et griefz tourmens le puissent assaillir, Le vilain cuer qui vous veult tel nuysance. Tonnoirre agu, fouldres impetueuses, Glesves trenchans si le puissent partir. (Neuf unica du ms. de Stockholm, éd. F. Lecoy, c.1400-1500. In : Trav. Ling. Litt. 16-1, 1978, 294). ...vous me partirez ainchois le cuer parmy le milieu que telle villonnie ysse de ma bouche ! (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 300).

 

-

Au fig. : Vostre folie le coeur me part. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 119). Tout nostre tresor est perdu. Se briefment il ne m'est rendu, Courroux me partira le cueur. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 125). Douleur le cueur vous partiroit (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 324).

 

-

[Du coeur] "Se fendre, se briser, éclater (de douleur, de chagrin)" : E ! Diex, mon cuer pourquoy ne part Et créve afin que je morusse... ? (Mir. femme, 1368, 211). Quant de moy l'ay veu partir, Je cuiday bien qu'en deux partir Deust mon cuer pour s'amistié (Mir. fille roy, c.1379, 13). Voz douleurs font mon cueur partir (Pac. Job M., c.1448-1478, 338). Sus donc, je requiers qu'on se haste Ou mon cueur partira de raige. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 293).

 

.

Le coeur me part : Le cueur me part (Prières saints R., t.1, 1432,,, 105). Je suis en tel perplexité Qu'a peu que le cueur ne me part. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 129). Le cueur me part de toutes pars. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 197). Le cueur en deux me partiroit (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 206). Las, quant je voy mon filz panduz En la croix et son costé fanduz Et son sang a terre apenchier, Bien m'an doit le cueur partir, Las, pourter en doit grant doleur. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 114).

 

.

Avoir le coeur parti. V. coeur : Ne vous doubtez Que j'ay le cueur de dueil party De veoir mon frere en ce party (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 111).

 

c)

Empl. intrans. "Se fendre, se déchirer" : [Indication scénique] Icy encline Jhesus le chief et rend l'esperit, et doit trembler la terre, et le voille du temple doit partir en deux, et se doivent fendre les pierres en deux parties. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 346).

 

-

Partir de joie. "Éclater de joie" : Faicte ciel et terre partir De joye et de bruyt triumphant. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 28).

 

-

Partir de deuil. "Être déchiré par le dépit" : Frere, dit il, par Dieu, poy que de deul ne pars ! (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 477).

 

2.

"Diviser"

 

a)

"Diviser qqc. (en parties, en parts, en sous-ensembles)" : Et tenoit d'ivore un trechoir Dont ses cevelés demi lons Partissoit (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 126). Nous pouons bien aussy partir les six sillabes par trois et trois et la faire, sur trois, une pause legiere, comme dit est, car trois et trois font six, qui comparez a chascune moitié font proporcion double et la consonancie de dyapason. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 74). ...et fault lesditz oefs partir, et mectre les cleyres d'une part et les moyoux d'autre (CHIQUART, Cuis. S., 1420, 140). Et, pour le fait débatre mieulx Furent partiz quatre des Dieux, Deux et deux de chacun costé, Comme ailleurs est trop mieulx noté, Dont Saturnus avecques Mars, Pour leurs faulx et mauvaiz regars Furent tous deux d'une partie (LA HAYE, P. peste, 1426, 34). ...chascun de leurs chiefz de guerre avoit charge de dix mille et partoyent leurs ordonnances cent a cent (VASQUE DE LUCÈNE, Cyropédie G.-G., 1470, 224). Il veoit la mer estre par le mylieu partye (FILLASTRE, Traité Conseil H., c.1472-1473, 239).

 

-

Partir le tournoi. "Diviser, séparer les combattants du tournoi en deux camps opposés" : ...quant ils furent assamblez et tous venus et que les maistres du tournoy l'eurent party, il n'y eut plus d'arrest. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 27).

 

-

ARITHM. "Diviser" : Arismetique, ars de nombrer, En toutes choses necessaire, Plusieurs nombres bien assemble[r] Il enseigne pour en ung faire ; Multiplier, partir, substraire, Ces termes tous ensemble vont Pour generalement parfaire Tous comptes que possibles sont. (GARIN, Compl., 1460, 78). Partir est diviser ou mettre ung nombre en plusieurs parties egales (NIC. CHUQUET, Triparty M., 1484, I, 599).

 

-

Empl. pronom. [D'une chose] "Se diviser" : Party est comme vne robe mypartie de deulx couleurs. Et senefie que cellui qui premier le porta en armes estoit homme loyal et vouloit faire partye loyalle a tous ceulx a qui il estoit tenu. Contre party et tout ce qui se appelle contre ont celle mesme senefiance et connoit on le contre party quant il va au contraire du party ou quant il se part plus d'une fois. (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 510). Item la chose qui est une est, car estre et estre ung sont ung et se convertissent comme dit est. Ce qu'on dist ung se dist et partist en deux manieres. La premiere maniere si est de dire ung comme commencement de nombre. (Somme abr., c.1477-1481, 102). Il est a scavoir que action ou operation ez choses divines comme ez choses materieles se partist en deux. L'une met dehors en la chose en laquelle elle euvre, comme la chaleur du feu, qui eschauffe ou ard. L'aultre ne met riens dehors, comme vision au regard de chose visible. (Somme abr., c.1477-1481, 166).

 

-

Empl. intrans. ou pronom. [D'un chemin, d'un ruisseau...] (Se) partir en deux. "Se diviser en deux" : Chascun ruissel en deux se part (COURCY, Chem. vaill. D., 1406, 76). Et n'eurent gaires chevauchié quant ilz trouverent ung chemin qui se partoit en deux. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 297). ...ilz trouverent un grant chemin qui partoit en deux. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 850).

 

-

Part. passé en empl. adj. [D'une chose] "Divisé, réparti" : Nostre orïent tousjours devise Le ciel en II. egaulx parties Qui fussent aultrement parties, Se la terre eüst quantité D'aucune sensibilité Vers la grandeur du firmament (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 101). ...quant il [Platon] ot dit l'ame estre composee de substance partie et non partie et la deist estre formee de une meismes nature et de diverses... (FOUL., Policrat. B., I, 1372, 114). Or metons tout en la balance, Et bien et mal, en ij. partiez ; Si verrés comment sont parties, Et laquelle part plus fort tire. (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 85). Du partaige. Elle et moy n'eussiens riens party, Car ce n'estoit que ung corps party De nous deux en ung seulement (HAUTEV., Conf. Test. am. tresp. B., c.1441-1447, 53).

 

-

Mi partir. "Diviser en deux" : ...il ne scet sa force my partir pour le coup donner a l'un des lez et pour recepvoir a l'autre (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 794).

 

.

Mi parti. "Divisé en deux" : [P. oppos. à entier] Quant on a son cuer bien assis En bonne et loyale partie, Il doit estre entier et rassis A tousjours mais sans departie. Si tost qu'amours est mypartie [l. my partie], Tout le hault plaisir en est hors ; Si ne sera par moy partie, Tant que l'ame me bate ou corps. (CHART., B. Dame, 1424, 353). ...Dedans lequel [l'écu] Y aura ung cueur my party (HAUTEV., Conf. Test. am. tresp. B., c.1441-1447, 71). Ad cella me veulx ordonner Et, sans plus me desordonner D'abitz my partis ny entiers, Je veulx le monde habandonner Pour frequenter les lieux cloistriers. (LA VIGNE, S.M., 1496, 257).

 

.

Mi parti de ... et de. "Divisé pour moitié de... et de..." : ...il a esté trouvé saisi d'un chapperon double, mi-parti de brunette d'un costé, et de l'autre rouge et brunette, que ledit Jaques dit estre sien. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 15). Pour douze cens de fin gris à 10 tires, dont on a fourré le corps de deux houppelandes à mi jambes mi parties de veluyau noir pour mondit seigneur, broichié de feulles d'or et de satin noir figuré de plusieurs coleurs broché de cabas d'or, et l'autre de veluyau velu hault et bas poil, l'un noir et l'autre de coleur de col de malart (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 85). ...deux pieces et demie de satin cramoisy figure de fueillaige mi parti de deux vers et de petites fleuretes blanches dont on a fait une houppelande longue à grans menches (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 175). Item, ung autre carreau, my parti de satin vermeil et de toille ouvrée (Doc. 1422. In : J. Guiffrey, Bibl. Éc. Chartes 48, 1887, 85). Party est comme vne robe mypartie [l. my partie] de deulx couleurs. Et senefie que cellui qui premier le porta en armes estoit homme loyal et vouloit faire partye loyalle a tous ceulx a qui il estoit tenu. (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 510). ...ung escu miparty [l. mi party] de blanc et de noir (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 321). Me semble voi le cy venir, Que je voy la ung estandart De roige et d'asur my parti, Et ou millieu a ung liepart. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 247).

 

-

Au fig. Mi parti de mensonges. "Traversé de mensonges"

 

Rem. Livre Regnart S.-H., c.1460, gloss.

 

b)

Partir qqc. en. "Diviser qqc. en parts, en parties" : Dieu qui parti en deux la rouge mer... (Mir. st Val., c.1367, 172). L'en ne doit pas partir ses pechiez en deux parties pour dire l'une partie a ung confesseur et l'autre partie a ung autre (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 19). ...je n'ay mais que soixante jours, lesquelx, si c'est vostre plaisir, je partiray en deux parties. (C.N.N., c.1456-1467, 576). ...et que chascun meist en double son esquadre et la partist en deux rens, l'un devant l'autre. (VASQUE DE LUCÈNE, Cyropédie G.-G., 1470, 225). ...il partist son host en douze pars (VASQUE DE LUCÈNE, Cyropédie G.-G., 1470, 247).

 

-

"Diviser (une chose abstraite) en plusieurs éléments" : Il partit l'an en dix mois et le fist commancer en mars pour l'onneur de son dieu Mars et pour ce qu'il disoit femme porter IX mois et se delivrer au Xe (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 40 v°).

 

-

[D'une chose] "Divisé en" : ...Philosophie est partie En plusieurs branches et sciences (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 133). Notables chenoynes de Greve, Ma collacion sera briefve, Laquelle en deux poins est partie. (Serm. Choppinerie K., c.1462, 145). ...trouvay que party et parchonné estoit cest attre en triangle (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 13).

 

c)

Partir qqc. contre / encontre. "Diviser qqc. pour partie en une couleur, pour partie en une autre" : ...cinc aunes d'un autre drap meslé de grainne, (...) pour doubler ledit manteaul. (...) Item, pour doubler un chaperon de violete de graine pour nous (...). Item, pour six aunes de vert meslé pour partir encontre (...). Item, pour six aunes pour un manteaul double pour nous à vestir sus notre arnois (Hist. industr. drapière Flandre E.P., t.3, 1338, 295). Pierre de la Courtneuve, drapier, pour 6 aunes de royé (...), pour faire la partie de 2 paire de robes pour Poupart et pour Robinet, son filz, varlet de chambre mons. le Dauphin (...) Robert Lescrivain, drapier, pour 5 aunes et demie de drap merlé sur le vert, à partir contre ledit royé (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 156). ...5 aulnes de drap fin blanc de Bruxelles, de grant moison (...). C'est assavoir, IIIJ aulnes pour faire chausses à partir contre vermeilles, pour le Roy et monseigneur le duc de Thouraine, et une aulne pour faire chaussons pour ledit seigneur (Comptes argent. rois Fr. D.-A., II, 1387, 120).

 

d)

Part. passé en empl. adj. [D'une étoffe, d'un vêtement] "Pour partie d'une couleur, pour partie d'une autre" : Une robe partie avoit (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 14). ...IJ pièces de fin veluyel, l'un quenelé et l'autre eschiqueté d'or et d'argent, pour faire corsez partiz pour les diz seigneurs, lesquiex furent fourrez de menu vair (Comptes argent. rois Fr. D.-A., II, 1342, 25). L'ERMITE. (...) La doulce vierge, ce me semble, Vous veult avoir a sa partie : Ostez celle robe partie. Il vous fault vestir autrement. J'ay de burel un garnement... [Un ermite invite un larron converti à quitter sa robe partie pour revêtir une bure, donc un habit d'une seule teinte] (Mir. march. larr., c.1349, 117). Doulce amye, Vestir vous convendra d'une robe partie (Tristan Nant. S., c.1350, 441).

 

-

Parti de ... et de : Ledit Robert, pour fourrer un seurcot ouvert, parti d'un marbré et d'une escarlatte sanguine (...) pour le corps dudit seigneur, une fourreure de menuvair, tenant 200 ventres (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 101). Parties furent ses parures De blanch et de vert, ce me samble. (FROISS., Méliad. L., t.3, 1373-1388, 87). ...Un chaperon (...) Qui estoit de rouge et de pers Parti au long (DESCH., M.M., c.1385-1403, 369). Aprés, fist faire robes de draps de soye bleu et vert partie, pour luy et ses filz (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 9). ...une damoiselle vestue d'une robe partie de pourpre et d'escarlate (Chev. papegau H., c.1400-1500, 74). ...deux pieces et demie de satin cramoisy figure de fueillaige mi parti de deux vers et de petites fleuretes blanches dont on a fait une houppelande longue à grans menches (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 175). ...drap d'argent, party de rouge et de bleu (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 309).

 

.

[D'un plat] Parti de couleurs : ...pour ung blanc mangier parti de .iiie. couleurs tout en [ung] plat, c'est assavoir d'or, d'azur, de goules et d'argent (CHIQUART, Cuis. S., 1420, 144).

 

-

Parti contre : ...nous avons veu un escript qu'il vous pleut à nous envoier par le voiturier, et les cinc escantillons qui ens estoient, liquilz escript fait mention que nous envoiaissions une roebe pour Philippe Monseigneur d'un pers azuré parti contre une blanque escallate (Hist. industr. drapière Flandre E.P., t.3, 1340, 296).

 

-

[D'un vêtement] Mi-parti. "Partagé en deux moitiés de couleur dissemblable" v. mi-parti

 

e)

HÉRALD. "Diviser (l'écu) par des lignes verticales, horizontales ou diagonales"

 

-

[De l'écu, d'une pièce ou d'une figure] "Qui est divisé verticalement en deux parties égales" : Party est comme vne robe mypartie de deulx couleurs. Et senefie que cellui qui premier le porta en armes estoit homme loyal et vouloit faire partye loyalle a tous ceulx a qui il estoit tenu. Contre party et tout ce qui se appelle contre ont celle mesme senefiance et connoit on le contre party quant il va au contraire du party ou quant il se part plus d'une fois. (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 510). Le premier jour de la darraine sepmaine vint en tresbel et grant estat le conte de Norffort, qui semblablement fist mectre sa banniere, qui estoit parti en pal d'or et de sinople a un lyon de gueulles, a une faisse d'or sur le tout armé d'argent, et crioit "Saint George ! Norffort !" (LA SALE, J.S., 1456, 178).

 

Rem. FEW VII, 680a : «1644 - Trév 1771».

 

-

Contre-parti. "Qui est divisé en plusieurs parties à partir d'un même point (ou coupé horizontalement ?)" : Party est comme vne robe mypartie de deulx couleurs. Et senefie que cellui qui premier le porta en armes estoit homme loyal et vouloit faire partye loyalle a tous ceulx a qui il estoit tenu. Contre party et tout ce qui se appelle contre ont celle mesme senefiance et connoit on le contre party quant il va au contraire du party ou quant il se part plus d'une fois. (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 510).

 

Rem. Contre-parti ne semble pas att. par les dict. hérald.

 

f)

Or parti. "Or mélangé avec de l'argent" : ...la houssure des deux chevaulx qui ont porté les banière et panon de MdS chargié d'or party (Comptes Lille L., t.1, 1438-1439, 370).

 

-

[D'une chose] Parti de ... et de. "Mêlé de ... et de" : Ce fait, de moy se departi Et me laissa a cuer parti De maladie et de leesse (MACH., Voir, 1364, 64).

 

g)

Au fig. "Diviser (un pays, une ville), y faire régner la discorde" : Dont pour venir a mon propos, (...) Romme estoit par ceste guerre ainsi que tout partie ; car le filz estoit contre le pere, et le frere contre l'aultre frere (LA SALE, Sale D., 1451, 156).

 

-

"Mettre en discorde" : Ma soer, vous et moy n'avons riens party, noz fais et volentés sont ungs, ce que volés je veul. (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 126).

 

3.

"Séparer"

 

a)

Partir qqc. de qqc. "Séparer qqc. de qqc." : Puis que mon cuer du vostre a partir hai, Sans cuer, dolens, de vous departirai. (MACH., Voir, 1364, 262). Premierement misericorde est interpretee come partissant ou dividant la misere du cuer, et en tele signification est elle prinse en celle auctorité : les angeles et ceulz qui sont en paradis n'ont besoing de misericorde, car en eulz nulle misere est. (Somme abr., c.1477-1481, 178).

 

-

Partir qqc. hors de qqc. "Séparer qqc. de qqc." : ...Qu'il prengne le prevost Estienne (...) et le maine En purgatoire pour son vice (...) Et le face a peine partir Sanz l'ame hors du corps partir (Mir. prev., 1352, 245).

 

-

Partir qqc. "Enlever qqc., séparer qqc. (du lieu où est cette chose)" : Quant on a son cuer bien assis En bonne et loyale partie, Il doit estre entier et rassis A tousjours mais sans departie. Si tost qu'amours est mypartie, Tout le hault plaisir en est hors ; Si ne sera par moy partie, Tant que l'ame me bate ou corps. (CHART., B. Dame, 1424, 353).

 

-

Partir qqc. de + inf. "Empêcher qqc. de + inf." : Pour ce ne vueil mon cuer partir De lui servir tout mon vivant, Car pieça li ay convenant (Mir. prev., 1352, 234).

 

b)

[D'une chose] Partir qqn de qqc. "Séparer qqn de qqc." : A cel temps .I. homme manoit Ou moustier par devocion Qui avoit tel dillection Au corps du glorïeux martir Qu'il ne poait de li partir, Se necessité de nature Ne l'en partist (Tomb. Chartr. Souvain S., c.1337-1339, 30).

 

c)

[De la mort] Partir qqn de qqn. "Séparer qqn de qqn" : ...Mere du filz estre par mort partie, Quel dur remort ! (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 408).

B. -

Partir qqc. "Partager, répartir qqc."

 

1.

"Partager qqc. (en parts)" : Et quant la praye fut partie Entre ceulx qui pris les avoient... (Tomb. Chartr. W., c.1337-1339, 12). Nous la devons partir a droit [la robe] : Checung sa part en doit avoir. (Pass. Autun Roman F., c.1400-1500, 202). Du partaige. Elle et moy n'eussiens riens party, Car ce n'estoit que ung corps party De nous deux en ung seulement (HAUTEV., Conf. Test. am. tresp. B., c.1441-1447, 53). Mais adés m'en fault le butin Partir et de tout rendre compte. (HAUTEV., Conf. Test. am. tresp. B., c.1441-1447, 63). Allons partir nostre butin (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 406). ...ilz partirent le solleil ["lors d'un combat, l'exposition au soleil"] a moitié par acord. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 299). ...quant les deux parties furent rengies l'un contre l'autre sus le champ et qu'ilz eurent le soleil parti... (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 452). ...soiez contente que la divorce et separacion soit faicte de nous deux, et que amoureusement partissons noz biens communs par egale porcion. (C.N.N., c.1456-1467, 445). ...la dame choisit la chaudiere, puis le mary ung aultre meuble, puis elle ung aultre, et ainsi consequemment jusques ad ce que tout fut party et porcionné. (C.N.N., c.1456-1467, 445). Car de tout ce que nous gaignons, Justement nous le partissons. (Pasté T., c.1475-1500, 206). Le manteau partirons premier ; Or en faisons donc piesses quatre. (Pass. Auv., 1477, 200). Et, quant le pere fut mort, les freres convindrent ensemble devant le juge pour partir leur heritaige. (MACHO, Esope R., c.1480, 178).

 

-

Partir qqc. ensemble, entre soi : ...durant la feste de ladite royne, il ont prins et emblé, par plusieurs et diverses fois, environ XX escuelles d'estain, qu'il ont vendues, en ladite ville, aus potiers d'estain, et l'argent ont parti ensemble par moitié. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 96). ...après ce que une sienne femme fu alée de vie à trespassement, et qu'il et les heritiers d'elle orent parti leurs biens ensamble, il qui parle ot à sa part iceli lit (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 31). Tout lequel argent ilz apporterent ensamble à Paris mardi derrenierement passé, en entencion de le vendre, et l'argent d'icellui partir entre eux. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 397). Nous partiron son desjeuner Ensemble (Myst. Incarn. Nat. L., t.2, c.1454-1474, 119).

 

-

Empl. pronom. [D'une chose] "Se partager" : Par argent se part et devise Dignitez, grandes prelatures (GARIN, Compl., 1460, 116). Or [les fillettes] firent selon ce decret Leurs amys, et bien y appert : Ilz amoient en lieu secret, Car autre d'eulx n'y avoit part. Touteffoiz ceste amour se part, Car celle qui n'en avoit q'um De celluy s'eslongne et depart Et ayme mieulx aimer chascun. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 62).

 

-

[De la part qui est faite] Bien parti. "Bien partagé" : Mais pour chacun [les biens d'Amour] ne sont pas bien partis (TAILLEV., Edif. hôt. am. D., p.1440, 271).

 

-

Mal parti

 

.

[De la part qui est faite] "Mal partagé" : Mais la parchon n'estoit point egale, ains estoit mal partie. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 164).

 

.

[D'une chose] "Inégal" : La bataille estoit mal partie (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 47). Mais quant le roy vey l'estour tant fier et sy mal parti, il escrya ses ennemis et dist : ... (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 213). ...je pense a la bataille qu'il me fault furnir, combien qu'elle soit mal partie pour moy (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 257).

 

.

Jeu mal parti : Ainsy fist chilz, dont je vous conte, Son grant damaige et sa grant honte, Tant qu'encor en dure le blame, Pour faire forche a une fame, Ou il n'ot plaisanche ne bien, Car li delis ne valu rien, Quant gieu y ot si mal parti, Que la dame au gieu ne parti. (Echecs amour. K., c.1370-1380, 195). ...et combien que le jeu fust tres mal parti ["bien que les chances fussent très inégales"] (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 629).

 

.

Sentir trop mal parti son jeu. "Se rendre compte qu'on se trouve en mauvaise posture"

 

Rem. LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, I, 1495 (G. Hasenohr, M. fr. 14-15, 1984, 272).

 

-

Empl. abs. : Au roy donne sa part asseiz honestement : oncques ne vis sy cortoisement partir. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 235).

 

2.

"Partager qqc. (qui est en parts ; avec qqn, avec d'autres), avoir en partage" : Ha ! frére, qui estes partans Les biens Dieu, vous orrez par temps Des nouvelles d'un vostre amy. (Mir. enf. diable, c.1339, 42). Pour bien Prudence et Justice partir, Aussi Force, doibt homme comparer Ceste vertu qui sçaura reparer Tout fait extreme Et t'aprendra aymer Dieu et ton presme (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 79).

 

-

Empl. abs. "Prendre sa part (des biens du monde ?)" : [Les mauvais] ou ciel mains partiront Quant du secle departiront (Tomb. Chartr. W., c.1337-1339, 70). Car qui a de l'avoir, il a moult bien parti. (Bât. Bouillon C., c.1350, 68). [T-L VII, 384, l.28-32 : "bei der Teilung gut wegkommen" ; éd., 239 : "il a prodigué des largesses [Scheler], il a fait des pourboires généreux" ; peu vraisemblable]

 

-

Partir qqc. contre qqn. "Partager qqc. avec qqn, avoir qqc. en partage avec qqn" : ...la moitié de la ville de la Grant Ayvelle et lez appartenances en ban, en justice et en toutes autres seignouries haultes, moyennes et basses, partant par indivis contre Jehan de Luzy, a cause de Jehanne d'Avennes, sa femme. (Trés. Reth. L., t.3, 1438, 165).

 

-

[D'une chose] "Être réparti, être en partage" : ...semblablement est il de la volenté ou affeccion qui est partie en pluseurs. (ORESME, E.A.C., c.1370, 490). Et ainsi est l'avoir du mond, Mais il n'est pas tout en un mont, Ains est parti diversement (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 142).

 

-

[Le compl. désigne une pers.] : Tel cuide avoir femme touz seulx Qu'a li ["qu'avec lui"] partissent plus de deux (Mir. Oton, c.1370, 341).

 

3.

Partir qqc. à qqn. "Partager qqc. avec qqn, lui en donner une part, une partie" : GABRIEL. Honoré, soies bauz et liez De par la royne honnorée, Qui veult que ta manne doublée Soit, si la t'envoie par my, Pour partir a un sien ami, Qui par cy assez tost venra. (Mir. enf. diable, c.1339, 42).

 

4.

Empl. abs. Partir avec qqn.

 

a)

"Partager le sort, l'état de qqn" : Saint Estiene primier martyr, Fay nous tous avec toy partyr. (Prières saints R., t.1, 1400-1500, 116).

 

b)

"Partager l'opinion de qqn, être de son parti" : SAPÏENCE. Justice a cause Et me tiens assez de sa part Se Verité avec nous part. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 46).

 

5.

Sans partir. "Sans partager, sans partage" : ...onques Lancelos ne ama Genevre ne Paris Helaine ne Tristan Yseult plus leaulment que vous serés de moi amee et servie, et sans partir (MACH., Voir, 1364, 154). ...n'onques mais dame ne fu tant amee ne si loialment desiree come je vous aim et desir sans partir ne muer. (MACH., Voir, 1364, 314). Toute ma vie sans partir Vous amerai, Ne pour aultre ne vous lairai (FROISS., Méliad. L., t.2, 1373-1388, 23). ...celle qui le cuer sien Vous ara doné sans partir (Cent ball. R., c.1388-1396, 177).

 

Rem. Inf. subst. ? Peut-être faut-il comprendre "sans cesser". V. infra IIIC2b.

 

6.

Inf. subst. "Partage" : Se j'eusse esté bien advisee, J'eusse choisi autre partir, Mais c'est trop tart de repentir. (Compl. Dinant T., 1466, 30).

 

-

Au mieux partir. "Au meilleur partage" : Tu n'emporteras sanz mentir De ce monde a ton departir Que bien fait, bonne renommée ; Encor sera ce au mieulx partir. Le bien fait yert pour repartir L'ame en la gloire bonneurée. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 284).

C. -

"Trancher"

 

1.

Partir (un débat, une querelle, une chose en débat) "Trancher, résoudre par une décision" : Seigneurs, voulez vous establir Deux juges (...) : Si orront chascune partie ; Puis sera la chose partie Par eulz, et en rendront sentence. (Mir. st Sev., 1362, 224). ...Que [Dieu] Entre les enfans et moy pére Juge tellement qu'il appére La querelle estre si partie Que de l'une et l'autre partie Soit le prouffit. (Mir. ste Bauth., c.1376, 135). Puis qu'il fault parler a la l[ett]re, La chose soit ainsy partye : Rendez Joseph d'Arimathie Que vous avez, sans mesprisons, Enfermé dedans voz prisons, Se sur ce nous voulez comprendre : Nous nous faisons fort de vous rendre Jhesus que nous avons gardé Ou sepulcre. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 887). [Même contexte ds GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 401, v. 30104]

 

-

Le partir : Vien hors de ton hostel, traictre villain, je ne demourray pas ainsi batu, et le partiron toy et moy. (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1424, 67).

 

-

Jeu parti. "Alternative"

 

Rem. Ex. d'a. fr. et LA TOUR LANDRY ds GD VI, 11c.

 

.

Faire à qqn un jeu parti. "Donner un choix à qqn, lui présenter une alternative" : Je vous fas ce jeu parti tel : (...) Se pour miex garder de diffame Mon honneur et mon pucellage Vous me voulez par mariage Prendre et le plevir par la foy, Mon corps et m'amour vous ottroy ; Autrement non. (Mir. nonne, 1345, 320).

 

.

"Chanson dialoguée dans laquelle on pose un problème amoureux, une alternative galante" : Les autres, qui avoient souppé ensemble, disoient des chançons, des fables, des contes, des jeux partis. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 53).

 

-

Partir de deux jeux (à qqn). "Présenter une alternative à qqn" : Puis te fist devant lui venir, De deux jeus t'ala on partir, Que tu feisses sa volenté Ou d'avoir vive le chief trenché. (Prières saints R., t.2, 1400-1500, 149).

 

2.

Partir un procès. "Trancher provisoirement, en laissant en suspens un procès sur lequel les avis sont partagés" : Et survint me Erart Gherbode pour rapporter l'advis et deliberacion des presidens et conseilliers de la Chambre des Enquestes sur le procès d'entre Jehan et Pierre les Joules et l'evesque de Theroenne, d'une part, et Jehan d'Aubigny, escuier, capitaine de Bray-sur-Somme, defendeur, d'autre part, pour y prendre conclusion final, lequel procès avoit esté party en ladicte Chambre des Enquestes et ceans. (FAUQ., II, 1421-1430, 259).

 

-

Procès parti : ...et survindrent me J. Filleul et J. de Longueil le jeune pour conseillier et jugier ung procès parti en la Chambre des Enquestes d'entre Tassart Fervagu, d'une part, et Martin Le Pipre, d'autre part. (FAUQ., II, 1421-1430, 214).

 

-

Partir (des pers.) en procès. "Dans un procès, trancher provisoirement, en laissant (les parties) en division, en désaccord" : Au jour d'ui, a ancores esté miz suz l'arrest d'entre monsr de Berry, d'une part, et le sr de Chauvigny, d'autre part, sur lequel avoient esté parti en la Chambre des Enquestes et puiz iterum en la Grant Chambre, et demum ce present jour, ont esté XXX d'une oppinion ou XXXJ d'une autre, à compter les oppinions de messieurs qui les autres jours cy devent en dirent, et par ce demeurent ancores parti. (BAYE, I, 1400-1410, 25). Ce jour, a esté visité le procès d'entre Pierre Amiot, d'une part, et J. Prevost, dit Merveillier, d'autre part, sur quoy ont esté parti en la Chambre des Enquestes, et ancores ont esté parti en la Grant Chambre. (BAYE, I, 1400-1410, 312). Cedit jour, a esté conseillié un procès de la Chambre des Enquestes, où estoient parti les seigneurs d'icelle Chambre. (BAYE, II, 1411-1417, 183).

II. -

[Idée d'attribution d'une part, de participation à qqc.]

A. -

Empl. trans.

 

1.

Partir qqn. "Pourvoir qqn d'une part"

 

a)

Partir qqn de qqc. : Congiet pris et de la parti ; Mais au depart moult me parti Grandement de son douls espart. (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 76). Mes se ma dame y regart Et de sa douchour me part, Confort arai (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 165). Partez quant vous voudrez partir Affin que nous puissions partir Aux biens dont on vous partira. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 125). ...tant est l'amour que je vous porte que vous vouldroie en tous endrois le plus vaillant et le meilleur, esperant en Dieu que il vous partira de l'onneur. (LA SALE, J.S., 1456, 146). Partez devant quant vous vouldrés, Afin que partir nous puissiés Des biens dont on vous partira. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 974).

 

-

Estre parti de qqc. "Être loti de qqc. (de positif ou de négatif)" : ...povrement parti Des biens que ilz tout desiroient. (DESCH., Oeuvres R., t.8, c.1370-1407, 49). Ma belle mestresse, Doulcement vous pry, Ostez la tristresse Dont je suis party (LANNOY, WERCHIN, Ball. P., 1404, 367). Et Narcisus en tel party En son temps d'Amours abusa Car d'orgueil fut sy bien party Que l'amour Equo refusa (TAILLEV., Congé am. D., p.1440, 254). Et n'estes vous pas bien vestue, bien logée, bien servye, et de tout ce que gens de nostre estat pevent par raison desirer bien convenablement partie ? (C.N.N., c.1456-1467, 470). ...il cuidoit aussi bien estre party de l'instrument naturel que voisin qu'il eust (C.N.N., c.1456-1467, 471). Princes hardis, appaisiez vos partis, Soyez partis de grace sans decours (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 145). Lors fu de peu de biens parti (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 773).

 

b)

Partir qqn + adv. "Attribuer à qqn sa part (de telle ou telle manière)" : "...Je vous feray tousjours ce change quand vous vouldrez. - Quel change ? dist il. - D'une vieille ja toute passée, deshonneste et desloyale, a une belle, bonne et fresche jeune fille ; ainsi m'avez vous party, la vostre mercy." [Le mari a découvert que sa femme, pour rejoindre son amant, a mis la jeune chambrière dans le lit conjugal] (C.N.N., c.1456-1467, 250). Et vrayement, dit il, je vous en mercie beaucop. Je ne me doy pas plaindre, vous m'avez tres bien party [Une femme donne tout son corps à son amant, sauf le derrière, réservé au mari] (C.N.N., c.1456-1467, 321).

 

-

Estre parti + adv. "Avoir reçu sa part, être pourvu (de telle ou telle manière), être loti" : En jeu party suy si estrangement Que je me rens et n'y voy sauvement (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 83). Entens, homme, sans sommeillier, Entens comme tu fus parti : ... (Moralité st Antoine B.B., 1427, 36). Tenez, dit il, veez la vache et le veau : suis je pas bien party ? [Une jeune mariée accouche le soir de ses noces, à la surprise du mari] (C.N.N., c.1456-1467, 200). Vous savez que vous n'avez esté que une foiz avecques le chanoine, et moy deux foiz ; et pardieu, ce n'est mie raison que vous soiez partie aussi avant que moy. (C.N.N., c.1456-1467, 523). Tant de bien viennent par ty, Que c'est chose merveilleuse. Trespiteuse De veoir oeuvre dommaigeuse, Mais joyeuse Que l'homme soit bien party. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 78).

 

.

Estre le mieux parti. "Être le mieux loti" : ...il se doit travaillier par toutes bonnes manieres que, sans enfraindre le decret et la loy de chevalerie touchant cellui cas, les vaillans hommes d'armes de tous estaz au butin et ailleurs soient le mieulx partiz, affin que les autres mains vaillans ayent occasion d'admander leur lance et leur espee. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 516). Par dieu ! vous estes la mieulx partie de nous toutes, ce croy je. [Des femmes comparent les qualités viriles de leurs époux] (C.N.N., c.1456-1467, 472).

 

.

Estre le mieux parti du jeu : ...si d'adventure mon maistre ou ma maistresse venoient icy (...) je seroie perdue et gastée, et vous ne seriez pas le mieulx party du jeu. (C.N.N., c.1456-1467, 122).

 

.

Estre mal parti. "Être lésé dans un partage, être mal loti" : CAYN. Povres laboureurs ont le pis, Par quoy je suis tres mal party, Mais j'en aray fin, se je puis, Avant que laisse ce party. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 98).

 

.

Estre le pis parti. "Être le plus mal loti" : ...il estoit le pis party, mais il n'en resta pas qu'il n'en fust le mieulx servi. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 312). Mais les Bretons estoient les pis partis (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 627).

 

c)

Partir qqn à qqc. "Faire participer qqn à qqc." : Frere, venés vous ent, sy lessés se bocage, Car je vous partiray a mon grant heritage (Tristan Nant. S., c.1350, 684).

 

d)

Partir qqn de qqn. "Doter qqn de qqn" : ...sa queste en amours doit estre bien finée quand amours l'ont party de la nonpareille des aultres (C.N.N., c.1456-1467, 80).

 

e)

Se partir. "Prendre sa part, se charger de sa part" : Car chevalier contre pion Ne se partist honnestement (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 28).

 

-

Se partir de qqc. "Prendre sa part de qqc." : Qui ne se peult dez biens partir Ja n'en avera bonne partie. J'en preïsse voulentiers Par devers moy la milleur part (Bien avisé Mal avisé B., c.1487-1490 [1396], 24).

 

-

Se partir de + inf. "Se mettre en mesure de faire qqc." : Enseigne moy par quel maniére De ton vouloir faire me parte, Afin qu'a ta grace je parte Et qu'a t'amour je puisse aerdre. (Mir. mère pape, c.1355, 380).

 

2.

Partir qqc. à qqn. "Donner, réserver qqc. (de positif ou de négatif) à qqn" : Oncques puis que je me party De celle a qui mon cueur party Avoye et donné sy grant part, Ne me trouvay en nulle part Ou j'eusse quelque bon party. (Au grey d'amours F.-H., c.1400-1500, 251). ...Pour mal que l'on lui eust party (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 356). [Éd. : "quelque mal que l'on lui eût fait"] Dieu part sa grace A tous nous aultres qui maintenons la trace De ces vertus (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 91). Aux povres part de sa substance Et avec eux se veult logier (Prisonn. desconf. C., c.1488-1489, 28).

 

3.

Partir qqc. à qqc. "Attribuer, affecter, consarer qqc. à qqc." : Et des chieulx est une partie A chascun element partie (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 38).

B. -

Empl. trans. indir. Partir à / en

 

1.

Partir à qqc. "Avoir part, prendre part à qqc."

 

a)

[À une chose concr.] : Frerez, venez moy compaignier Hardiment, je le vous commande, Sy partirés a la vÿande Que je vous ay cy aprestee. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 423). [Même contexte ds Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 966] Le ribault veult tout emporter Et je dis que g'y partiray. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 122). S'il y en a plus, que g'y parte ! Faictes, faictes luy de la tarte, S'il vient, pour servir de dessert. (Gent. Naudet T., c.1500, 269).

 

-

Se partir à qqc. "Prendre une part de qqc." : Et, quant il fut guery, il se partit a tout ce qu'il avoit en disant : " (...) aujourduy, je mengeray de viandes delicieuses..." (MACHO, Esope R., c.1480, 170).

 

b)

[À une chose abstr.] : Et si veult que nous partissions A sa gloire (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 77). Dieu vout mourir pour ta redemption. Et se tu paines ta char pour l'amour de lui, aussi comme il fist la siene pour l'amor de toi, tu partiras a chelle grant gloire. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Songe pest. T., c.1354-1377, 88). ...et seroi bien courchié se honneur y avez quant je n'i part. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Songe pest. T., c.1354-1377, 103). Enseigne moy par quel maniére De ton vouloir faire me parte, Afin qu'a ta grace je parte Et qu'a t'amour je puisse aerdre. (Mir. mère pape, c.1355, 380). ...quar qui fait autrement Il fault pardurablement A la haulte participacion Dont li saint ange ont recreacion, Et qui la sert il part a leur peuture. (Mir. femme, 1368, 235). Ainsy fist chilz, dont je vous conte, Son grant damaige et sa grant honte, Tant qu'encor en dure le blame, Pour faire forche a une fame, Ou il n'ot plaisanche ne bien, Car li delis ne valu rien, Quant gieu y ot si mal parti, Que la dame au gieu ne parti. (Echecs amour. K., c.1370-1380, 195). Mais je ne poy oncques trouver partie ["partage"] Ou mes cuers puist joieusement partir. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 263). Puis qu'ainsi est, mettez vous a enchiere : J'offeray tant que j'y devray partir. (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 87). Vous ne poueiz avoir se honneur non et partir a son fait d'armez. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 96). A cestui jour, pour maintenir l'usage Des amoureux auquel je dois partir, Je vous retien de rechief, belle et sage. (CHR. PIZ., Cent ball. amant dame C., c.1409-1410, 103). Partez quant vous voudrez partir Affin que nous puissions partir Aux biens dont on vous partira. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 125). C'est ung maleureux, ce dist Estonné. Voulez vous partir a sa perte ? (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 350). C'est comment ung seigneur doibt estre, Large, liberal, non pas mettre En tresor mais tout espartir, Que chacun y puisse partir. (Myst. Incarn. Nat. L., t.2, c.1454-1474, 36). ...force vous euist contraint a partir a leur doleur. (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 18). ...ce n'est pas mon coeur ne moy, mais est honneur qui ad ce tous nous y confforte, en laquelle vous y partez. (LA SALE, J.S. E., 1456, 355). ...crians et disans qu'avecques luy vivroient et mourroient ; et tant et si avant qu'il plairoit à Dieu luy envoyer, fust dur, fust mol, ils y partiroient et ne le derelainquiroient ne en mort, ne en vie (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 508). Et ne devois-tu point partir Aussi bien au mal comme au bien ? (Pasté T., c.1475-1500, 211).

 

-

P. iron. : LE SERGENT D'ARMES. Vuidiez de ci ysnellement ; Avant : il vous convient partir, S'aux biens faiz ne voulez partir De ceste mace. (Mir. Amis, c.1365, 17).

 

2.

Partir en qqc. "Avoir part, prendre part à qqc." : Car en ce faisant il acomplist son mauvais plaisir combien que il ne parte pas en la distribucion (ORESME, E.A.C., c.1370, 315). Et si vous avez si bonne ame Que ne partez en mon peché... (ALECIS, Passe temps P.P., 1480, 159).

 

-

[D'une chose] Estre parti en qqc. "Être attribué à, localisé en" : [Le toucher] en ung seul lieu ne est party (...), Partout est et partout habite (COURCY, Chem. vaill. D., 1406, 20).

 

-

Partir contre. "Prendre part (à un combat) contre" : Et si n'est mye droit que ceulx qui sont creant En Mahon vostre dieu soyent si partissant Contre lez crestïens, quar ne sont que meschant (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 326). [Éd. note du v. 10159 : "il n'est pas juste que des païens combattent dans ces conditions, prennent part ainsi à un combat contre les Chrétiens, car ils sont méchants (c'est-à-dire ne valent pas cela, à la fois ne le méritent pas et ne sont pas vaillants)"]

 

-

Partir entre. "Avoir sa part parmi" : Ton orgueul part entre tous les humains, Car d'humain sang tu es insatiable (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 183).

 

3.

Partir à qqn. "Favoriser qqn, être de son parti" : ...si ne puis ceste lodiére Que je quier trouver nulle part. Je croy que Diex a elle part (Mir. Oton, c.1370, 362).

 

-

Se partir de qqn. "Prendre le parti de qqn" : Mais quoi qu'elle [Fortune] se demainne, Je me pars De lui (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 67).

 

Rem. FROISS., Joli buiss. F., 1373, v. 585.

 

-

JEUX Partir à qqn. "Prendre part à une partie avec qqn" : ...icellui duppe, voyant que ledit Nobis avoit gangnié, meu de convoitise, s'accorda de partir a lui. (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1426, 369).

III. -

[Idée de séparation spatiale]

A. -

Empl. trans. Partir un lieu. "Quitter un lieu" : ...afin que ledit roole ou regard d'eulz feust aboli, et ne feussent contrains de partir ladicte ville de Paris. (FAUQ., I, 1417-1420, 40). Adont ilz s'accorderent tous que ce lieu jamais ne partiroient (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 612).

 

-

[D'une chose] Partir qqn. "Quitter qqn" : Maudit soit le serf de Fortune Qui de la terre te tira, Quant, par toy, tel dueil me fortune Qui jamais ne me partira ! (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 283).

B. -

Empl. trans. indir. Partir de

 

1.

Partir de qq. part. "S'en aller de qq. part, quitter (un lieu)" : Ou partir du chastel li fault Et cueillir air, ou sanz deffault Ne vivra pas. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 257). Chier sire, querre vous venons. Partez de ci et voz gens touz. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 258). De la partesimes ensi. (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 78). ...ledit mons. le prevost de rechief fist venir ladite Margot, prisonniere, en jugement sur lesdiz quarreaux, et li demandé se de l'eure que elle parti, et du jour, de la ville de Paris, pour aler audit lieu de Pontoise, et aussi du temps, jour et heure qu'ilz arriverent, au rettour, en la ville de Paris, elle s'en vieult raporter et croire en ce que ledit Ancel en dira et deposera. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 350). Et autre chose ne volt congnoistre, et, pour ce, fu fait mettre en la prison dont il estoit partiz. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 496). ...mondit segneur le Dauphin estoit desjà parti dudit lieu de Meleun (FAUQ., I, 1417-1420, 133). Ce jour, le Roy, qui avoit intencion de partir prochainement de Paris, ala oïr messe en l'eglise Nostre-Dame (FAUQ., I, 1417-1420, 192). ...quant le vray amoreux part de son pavillon tout armé comme il doit estre (LA SALE, J.S., 1456, 33). ...ce n'est pas mon intencion de partir d'icy qu'il ne soit demain. (C.N.N., c.1456-1467, 211). ...il fust content [de] soy habiller et partir de la dicte chambre (C.N.N., c.1456-1467, 390). Il a desja journees trois Que je partis de mon pays Pour faire ce qu'on m'a commis A faire en ceste cité. (Pass. Auv., 1477, 192). Et puis ce faict, il partit du dict lieu de Saint Exhibe, et alla coucher a La Meure, auquel lieu il arriva bien tart. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 323).

 

-

[De l'âme au moment de la mort] : ...ainçois que l'ame me parte Du corps, arez, ce vous ottroy, Un meilleur compaignon de moy (Mir. st Guill., c.1347, 50). Quant de mon chetif corps sera l'ame partie... (Prières saints R., t.2, 1400-1500, 195).

 

-

Partir du siècle. "Mourir" : ...qui sera celuy qui, toy mort et party de ce siecle, les possidera [les biens] (C.N.N., c.1456-1467, 556).

 

-

Part. prés. en empl. subst. : A celle porte, des partens Du chastel y a en tout temps (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 106).

 

-

CHASSE [D'une bête] Partir de son lit. "Quitter son lit" : ...aucunne foiz le cerf qui orra venir le limier et les chienz, quant il part de son lit, ne s'en ira mie tout droit avant, quar par aventure il fuyra ou a l'un costé ou a l'autre ou arriere. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 175).

 

2.

Partir de qqn. "Quitter qqn" : Dame, je vous amoie moult Hyer matin, quant de vous parti. (Mir. femme roy Port., c.1342, 193). Mon Dieu, (...) a ce besoing me sequeurs, Si que ja ne parte de toy, Mais qu'atraire puisse a ta foy Ces mescreans. (Mir. st Ign., 1366, 82). Le dit herault, bien informé et aprins qu'il devoit dire et faire, de son maistre partit (C.N.N., c.1456-1467, 56). ...avant que de moy partez vous amenderez a mon vouloir (C.N.N., c.1456-1467, 156). ...nous savons certainement que c'est celle que vous avez huy espousée, et que nous prismes a l'aultier, car oncques puis ne nous partit des braz. (C.N.N., c.1456-1467, 340).

 

-

Partir de qqn + attr. : ...eut plusieurs disciples de diverses et loingtaines regions (...) que l'on treuve allegués ès livres enciens, qui partirent de ses mains tous grans astrologiens et hommes vertueux, lesquieulx tous escripvirent puisque il sont allegués. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 32 r°).

 

-

Au fig. "Tirer son origine (de qqn, d'un milieu familial et social donné)" : Je vous diray dont Paix party En brief, s'il vous plaist et agree, Et ou elle fu engendree. (TAILLEV., Moral. D., 1435, 102). ...et que premierement il fit Adam et Eve et que de eulx devoient partir tous hommes (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 238). Et a la verité bien semble qu'il est de noble lieu party et qu'il a bien veu et apris en la tresnoble court ou il est norry (LA SALE, J.S., 1456, 130).

 

3.

Partir de qqc. "Se défaire de qqc." : Ensi amours me fait moult a souffrir, Car ardamment .I. tel desir m'amainne, Dont je ne puis ne partir ne joïr (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 108).

 

-

Partir de + inf. "Renoncer à + inf." : Je, Michault, pour aultre party Tenir, ay prins nouvellement Congié d'Amous et suy party D'amer tellement quellement. (TAILLEV., Bien allée D., p.1440, 258).

 

4.

[D'une chose] "S'éloigner de, s'échapper de" : ...car qui seroit en une naif meue isnelement vers orient et trairoit une seëtte tout droit en haut, elle ne charroit pas en la naif mes bien loing de la naif vers occident. Et semblablement, se la terre est meue si tres isnelement en tournant de occident en orient, posé que l'en gectast une pierre tout droit en haut, elle ne cherroit pas ou lieu dont elle parti mes bien loing vers occident (ORESME, C.M., c.1377, 520). Et sambloit de la fumee qui partoit de lui que ce fust ung chauffour (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 111). Quand les dix escuz furent en la main dont ilz partoient, celle qui les rendoit cuidoit bien enrager (C.N.N., c.1456-1467, 124).

 

-

Laisser partir qqc. de ses mains. "Laisser qqc. sortir de ses mains" : ...celuy qui perdu avoit le dit dyamant ne le vouloit laisser partir de ses mains (C.N.N., c.1456-1467, 393).

 

-

[D'une maladie] "Provenir de" : Aussi ont les chiens autre maladie qui leur part de rieume, c'est qu'ilz ont la morve es narines, comme ont les chevaux, et ne peuent rien sentir, et au desrenier aucuns en muerent. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 119).

 

-

Au fig. : ...et si vous ose bien faire la pareille promesse, vous suppliant (...) que mon bon et loyal vouloir me soit reputé de tel et aussi grand merite que s'il partist de plus homme de bien que moy. (C.N.N., c.1456-1467, 168). Si leur sembla que l'ouverture qu'elle faisoit luy partoit d'ung grand sens et de bon vouloir. (C.N.N., c.1456-1467, 171). ...[je vous supplie] que mon petit service, partant de bon vouloir et entier, ne soit pas reffusé. (C.N.N., c.1456-1467, 257).

C. -

Empl. abs.

 

1.

[D'une pers.] "S'en aller, quitter le lieu où l'on est" : Avant : pensons d'estre partans Ensemble touz. (Mir. pape, 1346, 384). LE SERGENT D'ARMES. Vuidiez de ci ysnellement ; Avant : il vous convient partir, S'aux biens faiz ne voulez partir De ceste mace. (Mir. Amis, c.1365, 17). ...le jour qu'ilz partirent, alerent au giste en la en la ville de Pontoise, en laquelle ilz jeurent celle nuyt (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 366). ...la nuit vint, A force partir lui couvint. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 241). ...car il faloit ledit chevalier partir sur heure et chevaucher nuit et jour pour estre à la besoigne et bataille de Brantosne. (BAYE, I, 1400-1410, 157). ...lesquelz ambassadeurs avoient intencion de partir lendemain pour aler audit lieu de Meleun (FAUQ., I, 1417-1420, 133). Partez quant vous voudrez partir (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 125). L'eure vint de partir, et donna la bonne nuyt au bourgois et a sa compaignie (C.N.N., c.1456-1467, 27). Quelque chose que ses compaignons luy deissent ne fissent, il ne vouloit partir (C.N.N., c.1456-1467, 64). L'aultre, plus esveillé qu'un rat et viste comme ung levrier, part et s'en va (C.N.N., c.1456-1467, 76). Lequel jour l'artillerie partit pour aller a Versay, et de la donner secours a monsieur d'Orleans. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 300).

 

-

Empl. impers. : Tantost aprés il parti ung chevalier de la chambre, moult noblement vestu (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 31).

 

-

[De l'âme au moment de la mort] : ...tousjours estoit tant de mal oppressée qu'on cuidast bien que l'ame en deust partir. (C.N.N., c.1456-1467, 458).

 

-

Faire partir : Pour ce que les advocas n'estoient pas prests de leurs causes, la Court a fait partir advocas et procureurs et parties et s'est mise au Conseil. (BAYE, I, 1400-1410, 298).

 

2.

[D'une chose]

 

a)

"S'éloigner" : Et donques ce qui est meu selonc lieu est fait ou transmué d'aucun lieu et en aucun lieu. Et pour ce convient il que le lieu ou terme dont tel cors est enclin a partir et le lieu auquel il est enclin a estre meu different en espesce, et aussi comme le cors qui garist n'est pas transmué a l'aventure en quelconque chose ne la ou weult ce qui le meut indifferenment. (ORESME, C.M., c.1377, 140).

 

-

[D'un chemin] "Aller, conduire à partir de là" : Et ung chemin se fourche et part En pluiseurs lieux et pluiseurs sentes. (COURCY, Chem. vaill. D., 1406, 11).

 

b)

P. anal. "Cesser" : Ains que parte ceste bataille, Ne sera si bon ton escu Que je ne te rende vaincu (Mir. marq. Gaudine, 1350, 165).

 

-

Sans partir. "Sans interruption" : Saint Estïenne, vrai martir, Prie Dieu por nouz sanz partir. (Prières saints R., t.1, c.1300-1330, 96). Et pour ce convient qu'il vous die Que .xx. et .viii. ans, sanz partir, A servi a royal lignie Vo pere et vous. (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 195).

D. -

Empl. pronom.

 

1.

[De plusieurs personnes, d'un groupe] "Se séparer" : Cedit jour, la Court s'est partie environ VIJ heures et est alée à la procession generale pour la paix du royaume (BAYE, II, 1411-1417, 70). Finablement les deux consulles se partirent, chascun a sa gent. Sy s'en alla Livius Salinator contre Hasdrubal, qui estoit vers les Alpes en Galle cisalpine (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 41). Et ainsi se partit ceste assemblée des trois estas de Hollande et de Zeelande (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 78).

 

-

Se partir l'un de l'autre. "Se séparer" : ...et, senz plus dire entre eulx de ceste matiere, se partirent l'un de l'autre et s'en alerent audit lieu de Poitiers (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 520).

 

-

Part. passé [D'un groupe] "Séparé, dispersé" : ...quant l'assamblee fut partie qui avoit esté faitte auprés des pors de Royalville... (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 130).

 

2.

Se partir de

 

a)

Se partir de qq. part. "S'en aller de qq. part" : Mais, s'il vous plaist, vous me direz, Ains que je me parte de cy, Qui est elle et qui vous aussi. (Mir. ev. N.D., c.1348, 73). ...et lors se parti Jehannin de Saint-Py, lors escuïer, de la Rochefouquaut, et demanda qui savoit le chemin à aler à Poitiers. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 55). ...il estoit nez de la ville d'Orleans, en laquelle il avoit aprins mestier de conréeur de cuirs, et que d'icelle ville il s'estoit parti deux ans a ou environ (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 76). De laquele ville de Rungy, ce fait, il et les diz compaignons se partirent et prindrent congié li uns à l'autre (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 241). D'Arges se parti Thideüs (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 303). ...et lui sera faicte defence (...) que de la ville de Paris ne se parte, jusques à ce que icelle Court en avera autrement ordonné. (BAYE, I, 1400-1410, 94). Et ce fait, incontinent se partirent de la Court lesdis du Gard et du Molin pour aler devers ledit cardinal à la fin dessusdicte. (FAUQ., I, 1417-1420, 113). D'icy me pars (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 115). ...le curé se partira de leens et prendra son congié (C.N.N., c.1456-1467, 353). ...il s'advisa et delibera qu'il ne se partiroit point de son hostel pour servir Amours (C.N.N., c.1456-1467, 365). Aprés ladite pause se partira de son eschaffault le pere sainct Martin, la mere sainct Martin avec leurs escuyers et demoiselles et s'en viendront sur le parc, faisant leur tour comme il appartient. (LA VIGNE, S.M., 1496, 139).

 

-

S'en partir de qq. part : ...son filz s'en parti De son païs (Tomb. Chartr. W., c.1337-1339, 92).

 

b)

Se partir de qqn. "Se séparer de qqn, quitter qqn" : Et cil li sçot bien refuser Et de son pére se parti (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 235). Quant ces moz li a oi dire, De li se part a cuer plain d'ire (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 269). Item, confessa que, la vaille ou seurveille de ladite feste de Saint-Jehan, il se parti d'avecques sadite mere, et se aloa a Thibaut Le Henapier, hostellier, demourant en la rue Saint-Vincent, ès fauxbours d'icelle ville du Mans, pour le servir (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 187). Et atant se parti dudit Breton, ne oncques puis ne parla à lui. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 535). Oncques puis que je me party De celle a qui mon cueur party Avoye et donné sy grant part, Ne me trouvay en nulle part Ou j'eusse quelque bon party. (Au grey d'amours F.-H., c.1400-1500, 251). Or laisseray cy a parler de ceste tres puissant noblesse des seigneurs, barons et banieres, et diray du tres piteux et regretteux partement de Saintré et de tous les seigneurs françois quant se partirent du roy et de la court. (LA SALE, J.S., 1456, 201). ...ne vouldroye pour rien qui fust qu'il se partist de moy sans aultrement avoir parlé a luy (C.N.N., c.1456-1467, 248). ...nostre chaperon fourré fist tant par belles parolles et pluseurs remonstrances, qu'elle fut contente de se partir de luy et espouser ung barbier (C.N.N., c.1456-1467, 416). Dictes que tant qu'elle croit que Arnoul soit mort et que il ne retourne pas, elle est excusee de adultere et de fornication pour l'ignorance du fait. Et se elle a aucuns enfans de Phelippe, aucuns les jugent legitimes. Mais se il retourne, elle se doibt partir du second et retourner au premier. (Sacr. mar., c.1477-1481, 70).

 

-

[De l'âme au moment de la mort] : Mais quant l'ame du corps se part... (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 68). ...il te convient faindre d'estre malade tresfort, et monstrer semblant d'estre tant oppressée qu'il semble que l'ame s'en parte. (C.N.N., c.1456-1467, 134).

 

-

S'en partir de qqn : Et ainsi prindrent du roy, de la royne, des seigneurs et dames congié, et s'em partirent de Saintré, de Boussicault et de mains autres, tresbien acompaigniez. (LA SALE, J.S., 1456, 185). [Animaux personnifiés] ...incontinent aprés que le loup s'en fut parti du lyon... (MACHO, Esope R., c.1480, 163).

 

-

Se partir d'avec qqn : ...la fille d'un roy qui se parti d'avec son pére pour ce qu'il la vouloit espouser (Mir. fille roy, c.1379, 3). ...[il] se parti lors d'avec icellui son maistre sanz lui avoir fait de ce aucune restitucion. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 169).

 

c)

Se partir de qqc. (d'une activité). "Interrompre (une activité) en s'en allant" : ...[il] servi ledit chevalier par l'espace de IIJ ans continuelz ou environ, et se parti du service d'icellui chevalier, sanz prendre de lui congié, environ Karesme prenant derrenierement passé ot un an. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 78).

 

-

Au fig. Se partir de qqc. (du chemin à suivre). : ...ce n'estoit que faulce foy et creance a tous ceulx qui foy y adjousteront et se partent du chemin de la verité. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 124).

 

-

"Se défaire (de qqc.)" : ...l'en a si grant plaisir au pechié qu'on ne se peut partir ne repentir (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 20).

 

3.

Empl. abs. Se partir

 

a)

[D'une pers.] "S'en aller" : ...car quant ilz ont grant fain, ilz ne se partent ne laissent la pasture pour estre menaciéz ne pour estre batus. (ORESME, E.A., c.1370, 214). Elle me respondi bonne erre D'Aussoy estoit, mais pour la guerre Qui y estoit s'estoit partie. (Mir. Berthe, c.1373, 237). ...monseigneur le Chancellier (...) s'estoit hier parti pour aler audit Tours au Roy (BAYE, I, 1400-1410, 249). Atant me pars (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 61). Partons nous sans faire sejour (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 425). Et a tant se part et s'en va (C.N.N., c.1456-1467, 193). Il fist semblant d'en estre malcontent et de se partir a regret (C.N.N., c.1456-1467, 353). Et a tant se voult partir le gentil amoureux (C.N.N., c.1456-1467, 381). ...[elle] dist a son mary que tout estoit prest, et qu'elle alloit querir de l'eaue beneiste pour soy partir après. (C.N.N., c.1456-1467, 527). Et le roy avoit veu le dict Chasteau Neuf a son aise, se partit et vint voir son siege devant le Chasteau de l'Ouve. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 255).

 

-

Se partir qq. part. "S'en aller qq. part" : Le premier remede ou consideracion est penser a sa fin et a sa mort, et puis en quel lieu l'ame se partira : ou en paradis pour bien fait, ou en enfer pour meffait. (GERS., Annonc., a.1400, 238).

 

-

S'en partir. "S'en aller" : Il lui menti, et s'en parti, Sanz congié (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 173). Je treuve en l'Ystoire Tripertite, ou premier Livre, que Constantin voulant esprouver la loyaulté de ceulz qui le servoyent faignyt ung mandement publique que tous ceulz qui vouldroyent regnier leur loy crestienne demourroyent a honneur avec luy, les autres a desonneur s'en partyroient. (GERS., Concept., 1401, 410). ...s'en party resconforté (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 117).

 

-

CHASSE [D'une bête] Se partir du change. "Quitter le change" : Et lors se doit tenir avec les bons chienz et saiges et requerir avant et non pas arriere, touz jours par ou le change va, en parlant gracieusement a ses chienz jusques a tant que li uns ou li autres de ses bons chienz le drescent de la ou il aura laissié et se sera parti du change. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 205).

 

b)

[D'une chose] "Disparaître" : Par ceste tollérance, se part et diminue l'or d'ung pays et se transporte en ung autre où il se aloue à plus hault pris. (ORESME, Monnoies W., c.1365, XXII).

 

-

S'en partir. "S'éloigner" : Item, se l'en dit que quant la partie du ciel qui est en orient s'en part, elle lesse estre destre et celle qui y vient de nouvel commence estre destre, aussi comme se Athlas ne se meust mais eust touzjours son bras destre en orient (ORESME, C.M., c.1377, 328).

E. -

Inf. subst.

 

1.

"Action de s'en aller, départ" : Ce jour, la Court a defendu le partir à Jehan d'Esparnay, receveur de Vermendois (FAUQ., II, 1421-1430, 290). Lors prindrent le jour du partir au XVe jour du prouchain mois de juillet ensuivant. (LA SALE, J.S., 1456, 90). ...le galant (...) la va prendre par la main et luy defendit le partir (C.N.N., c.1456-1467, 309).

 

2.

Au partir./À ce partir. "Au moment du départ, de ce départ" : Ersoir, au partir, le laissay Cy. (Mir. chan., c.1361, 177). Disons ce rondé liement, Gabriel, au partir de ci. (Mir. st Val., c.1367, 135). ...et lors, au partir de la taverne où il avoient beu, fist fere nouvellement et la premiere fois le signe de tonsure (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 70). ...au partir qu'elle fist de sadite chambre, elle mal print une grant nape de table, laquele elle vendi en ladite ville de Rouen VJ sols par. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 435). ...et au partir leur fist de beaulx dons (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 168). Si fist partir la compaignie ; et au partir que firent les femmes dirent dame Jehanne, dame Ysabeau et Katherine... (C.N.N., c.1456-1467, 45). ...en ce point se partit ; mais il n'oblya pas a dire a ce partir que... (C.N.N., c.1456-1467, 116). ...ledit Bouquet s'en retourna en son hostel et depuis a essayé, par troys ou quatre foys, à faire et moller de ladicte fausse monnoye, ainsi que lui avoit monstré ledit maistre Gabriel, et aussi au patron de sept targes que ledit maistre Gabriel lui avoit laissées au partir (Doc. Poitou G., t.11, 1469, 214).

 

-

Dès le partir : ...ilz conclurent entre eulx et avec leurs femmes, des le partir de leurs maisons, que tout le voyage ilz ne coucheroient pas avec elles (C.N.N., c.1456-1467, 201).

 

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Au partir de. "Au moment du départ de" : Ce jour, au partir de la Chambre des Enquestes, survindrent et furent appellez en la Chambre de Parlement au Conseil, me N. Fraillon, me Jaques Branlart (FAUQ., II, 1421-1430, 150). Mais neantmoins, quelque mal que j'avoye Ne quelque grief que j'aye supporté, Tousjours Jhesus en ayde appelloye Et sans cesser mon cueur luy envoyoye. Puis, au partir de celle dure vie, De revenir vers vous je pris la voye Comme voyez, dont Dieu je remercye. (LA VIGNE, S.M., 1496, 357).

 

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À mon partir. "À ma mort" : Ha ! sire Diex, a mon partir Ton saint et bon ange m'envoie, Qui me conduie et mette en voie De vray repos. (Mir. st Panth., 1364, 360).

 

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CHASSE Au partir des couples. "Au moment où les chiens sont découplés" : Et, quant il ou l'un des compaignons aront leissié courre le cerf, il ne doit pas trop haster ses chienz au commencement ne eschaufer ne chevauchier trop sus eulx, quar ilz sont assez chauz et ardanz au partir des couples. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 197). [Synon. : au partant des couples]

 

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Au partir de son lit. "Au moment où la bête quitte son lit" : Il [les cerfs en rut] tuent chiens et chevaus et hommes en celuy temps et se font abaier comme un sangler, espiciaument quant il sont las, encore au partir de son lit ay je veü qu'il blessoit le vallet qui fesoit la suite et occioit le limier et en oultre un coursier. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 59).

 

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Prov. : Au partir fault compter a l'hoste. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 591). [Autres ex. p.63, 75, 660, 772]

 

3.

"Point de départ (?)" : ...[Saintré] desmarcha tout le premier et vint trouver le seigneur de Loissellench assez pres de son partir (LA SALE, J.S. E., 1456, 258).

F. -

Part. prés. en empl. subst. "Départ, sortie"

 

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CHASSE Au partant des couples. "Au moment où les chiens sont découplés" : Et pour ce loe je qu'il le dresce un pou plus avant dou lit, quar si les chienz estoient descouplez sus le lit et il fuioit arriere ou de costé, les chienz, qui ont grant voulenté au partant des couples, iroyent avant, et le cerf fuyroit arriere ou de costé. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 175). [Synon. : au partir des couples]

 

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Au partant de la mue. "Au moment où les oiseaux de chasse sortent de la cage où on les garde pendant la mue" : Aussi les faucons ou austours ou autres oisiaux au partant de la mue et du soujour, ilz ne pourroient voler longuement, quar ilz ne sont pas a point de voler ne essaïnez. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 148).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

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