C.N.R.S.
 
http://www.atilf.fr/dmf/definition/dévier1 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     DÉVIER1          DÉVIER2     
FEW XIV via
DESVIER, verbe
[T-L : desvoiier1 ; GD : desvier ; AND : devier1 ; FEW XIV, 374a : via]

I. -

Empl. trans. Desvier qqc. "Faire quitter sa direction à qqc., dévier qqc." : ...quant le nourrissement, c'est a dire le sang et les autres humeurs, ne viennent au fruit, et sont desviez, ou declinez, ou envoiez aillieurs (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 125). Lieu plus seur est en terre que es grans tours Que fouldre et vent souventeffois desvoye (Paraboles Maistre Alain H., 1493, 69).

II. -

Empl. intrans.

A. -

Desvier de. "S'écarter de, dévier de" : VENUS. Il n'est chose si villaine Ne [de] deshonneur si plaine En la face souveraine Des dieux qu'est humaine vie. Car on trouveroit a paine Prestre [ne] lay qui ne maine Que du droit chacun desvie. (Cene dieux, c.1492, 133). De belles loys de nature divie Commë inicque et faulx violateur (Cene dieux, c.1492, 118).

B. -

"S'écarter de la bonne voie, sortir du droit chemin" : Mais deffaillir, devier, pechier est en manieres inferes, si comme il fu dit en le .VIIIe. chapitre du secont livre. (ORESME, E.A.C., c.1370, 361). LA NOURRICE [à Griseldis]. Dame, li Dieux qui ne devie, Qui tous nous a creez et faiz, Vous ottroit s'amour et sa paix, Et vous doint bonne vie et longue, Et celle de l'enfant prolongue Tant que nous l'aions a seigneur. (Gris., 1395, 61). Et tousjours a glouton quelque douleur Et est pesant, replet et gras et ort ; Sa vie abrege et approuche sa mort. Nul n'en a dueil ; homme ne le regraitte Se vers Sobresse il ne fait sa retraitte, Car c'est celle par qui nul ne devie : Ayde de sens et de santé la gaitte, Garde de corps et concierge de vie. (CHART., B. Nobles, c.1424, 407). Dévier, c'est forvoier et aler hors le droit chemin. (LA HAYE, P. peste, 1426, 193).

 

-

"S'écarter de son sujet, perdre le fil, s'égarer" : Aprez il fault notifier, Qui ne veult en l'art dévier, Que de ces choses défensives, Ou autrement préservatives, Qui nature ont de médicine Seulement selon la doctrine, Aucunes sont simples en soy (...) et aucunes par art confites (LA HAYE, P. peste, 1426, 130).

C. -

"S'égarer, devenir fou, perdre la raison" : Tant belle estez qu'ainsi m'aist Dieux Mon cry sera tant que desvie (VAILLANT, Oeuvres D., c.1445-1470, 197). Haro ! j'enrage, je devye, Le cueur de dueil me va partant ! (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 591).

 

-

Empl. pronom. : Raige m'occit, ou s'en fault peu ; Peu s'en fault que je ne me desvye : Desvier deusse sans delay. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 230).

 

-

Parole desviee. "Parole égarée, sotte, folle" : Vierge, de ce parler fustes bien esbaÿe, Maiz ains ne fut en vous parole desvÿe (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 419).

V. aussi desvoyer
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

Fermer la fenêtre