I. -

Empl. intrans. "Mourir" : Mais einsois que je devie, Humblement mes cuers supplie Au vray Dieu qu'il nous regart De si amoureus regart Qu'en livre soiens de vie. (MACH., L. plour, 1349, 291). Quant ly dis conjoins orent esteit une partie de tempz en mariage, la dicte damme Agnès deviat, dont ses dis maris out sy grant destresse de cuer qu'il en fut pres mors de duelh. (HEMRICOURT, Miroir Hesb. B.B., 1353-1398, 6). ...qui fut femme al bon conte Wilhelme de Namur, saingnor del Elscluze, dierainement devieit (HEMRICOURT, Miroir Hesb. B.B., 1353-1398, 187). ...le duk Johan de Braybant, dierain devieit (HEMRICOURT, Miroir Hesb. B.B., 1353-1398, 231). Si fust trop bien la besongne alée pour les François, se li sires de Biaugeu n'euist esté là mors ; mes li gentilz chevaliers, qui si vaillans homs fu et si preudoms, devia là sus le place. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 121). Car mors m'envie, Dont je devie, S'an vo gentil corps cuer n'avray. (MACH., Les lays, 1377, 279). Et s'il li plaist que je devie De l'amoureuse maladie... (MACH., Les lays, 1377, 435). Et lors li Prince trespassa De cest siecle, et si devia L'an mille trois centz sesze et sessante (HÉRAUT CHANDOS, Vie Prince Noir T., c.1385, 163). Et ne seuffres que je devie Sans obtenir confession (Prières saints R., t.2, 1400-1500, 87). Après plusieurs paroles, contend y fut si grant que Michault d'Arges frappa Gaultier tellement que brief il devia. (Nouvelles inéd. L., p.1452, 43). ...la belle et bonne fut cent fois deviee et experiee de ce monde ; mais oncquez pour toutez sez complaintez et lamentacions ne s'en desmeu le voloir du conte (Comte Artois S., c.1453-1467, 25). En priant Dieu, digne pucelle[ Marie d'Orléans], Qu'i vous doint longue et bonne vie, - Qui vous ayme, ma demoiselle, Ja ne coure sur lui envie ! - Entiere dame et assouvie, J'espoir de vous servir ainçoys, Certes, se Dieu plaist, que devie Vostre povre escolier Françoys. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 45). Mort j'appelle de ta rigueur, Qui m'as ma maistresse ravie Deux estions [moi et ma maîtresse] et n'avions q'un cueur ; S'il est mort, force est que desvye, Voirë, ou que vive sans vie, Comme les ymaiges, par cueur. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 86). Se [Fortune] sy plaine est de desraison Que vueille que du tout desvie, Plaise a Dieu que l'ame ravye En soit lassus en sa maison ! Au retour de dure prison Ou j'ay laissié presque la vie, Se Fortune a sur moy envie (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 136). Amour ravie Qui ne desvie, Ains vit tousjours (LA VIGNE, S.M., 1496, 474). A luy tous quatre, or nous hastons ! Frapons ! frapons ! tant qu'il desvie. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 259).

Rem. GRÉBAN, Pass. J., c.1450, gloss. ; Jourd. Blaye alex. M., a.1455, gloss. ; SAINT-GELAIS, Séj. honn. D., c.1490-1495, gloss. ; Chasse am. W., a.1509, gloss.

II. -

Empl. trans. "Tuer" : Il n'est si durs coers, se il fust adonc à Limoges et il li souvenist de Dieu, qui ne plorast tenrement dou grant meschief qui y estoit, car plus de trois mil personnes, hommes, femmes et enfans, y furent deviiet et decolet celle journée. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 250). Bien say que je mespris quant Gerart devÿay (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 40). O faulce envie, O faulce racine asservie, Traÿson qui tousjours devye, Quiers tu la lumiere de vye Pour mectre a mort ? (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 525). Traistresse de dueil assouvie, Qui les vifz en vivant desvie, Qu'ai ge meffaict ? (LA VIGNE, S.M., 1496, 488).