C.N.R.S.
 
Article complet 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     SEOIR     
FEW XI 392b sedere
SEOIR, verbe
[T-L : sëoir ; GD : seir/seoir/seant ; GDC : seeir ; DÉCT : sëoir ; FEW XI, 392b : sedere ; TLF : XV, 347a : seoir]

I. -

Empl. intrans. ou pronom. [Fait d'être assis, de se tenir qq. part, de siéger, d'assiéger ; situation en parlant d'un lieu]

A. -

[D'une pers.]

 

1.

(Se) seoir (jus). "S'asseoir, être assis" : Une [maniere] est quant la contradiction est expliquee et formee, si comme toy seoir et non seoir ensemble ou telle chose. (ORESME, C.M., c.1377, 210). Item, un honme a ensemble la vertu ou puissance de soy seoir et de soy ester, quar aucune foys il a l'une et l'autre puissance, mais non pas a ce que il se sieche et se este ensemble, mais a ce qu'il se sieche en un temps et este en autre. (ORESME, C.M., c.1377, 212). Mais afin que j'en soie quittes, Pour les dire [les matines] vueil ci mon livre Attaindre, afin que m'en delivre, Et moy seoir. (Mir. st Alexis, 1382, 337). Madame, qui tant estoit joieuse du grant honneur de son ami, en seant lui dist : "Saintré, beau sire, Dieu vous acroisse voz honneurs." (LA SALE, J.S., 1456, 169). ...je suis las, Il me fault seoir (Sots mal., c.1480, 77). Je vouldroyz que fussiés assis. Raby, seés vous en bonne heure ! (Pass. Auv., 1477, 149).

 

-

[Avec indication de l'endroit où s'assoit, où est assis qqn, où l'on invite qqn à s'asseoir] : Ma chiére dame, seez vous, S'il vous plaist, cy. (Mir. abbeesse, 1340, 90). Le cheval ou il sciet, des esperons brocha (Tristan Nant. S., c.1350, 260). LA DAME. (...) Seez vous cy decoste moy ; J'ay a parler a vous. (Mir. enf. ress., 1353, 10). Seez ci tant que Musehault Soit venuz (Mir. Oton, c.1370, 329). M'ostesse, sa ! pour ceste fois Je vueil que seez devant moy (Mir. roy Thierry, c.1374, 334). Et lors lui monstra on Uriien qui seoit sur une couche, o lui son frere et le maistre de Rodes. (ARRAS, c.1392-1393, 91). Ma fille, seez vous cy emprez moy, car je croy que vous ne me tendrez gueres plus de compaignie. (ARRAS, c.1392-1393, 119). LE MARQUIS [à Janicola]. Or ça, mon sire, venez soir Lez nous et faites bonne chiere. (Gris., 1395, 97). ...messire Jehan de Hainnau (...) seoit sus un noir hault palefroi bien aourné, (FROISS., Chron. D., p.1400, 93). Les Englois, qui ordonné estoient en trois batailles, et qui seoient jus a terre tout bellement, sitos que il veirent les François aprochier, ils se leverent sus, moult ordonneement sans nul esfroi, et se rengierent en lors batailles. (FROISS., Chron. D., p.1400, 726). Es sieges plus bas, ou se sirent Jadis les Apostres, qui sirent Bien au monde, je vi assis Aultres gens plus de .XXVI. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 5). ...et fu enterré en ladicte eglise entre le grant autel et les chaieres où se sient le prestre et diacre à la grant messe. (BAYE, II, 1411-1417, 233). Et ainssy qu'il fut armé, se vault seoir en une chaiere ; et, en soy seant, la chaiere tumba a l'envers. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 56). Ma dame, seez vous cy soubz ce bel aubepin coronné, et serez nostre juge. (LA SALE, J.S., 1456, 280). ...alors il abandonna sa prinse et se siet dessus l'erbe, et tend sa jambe (C.N.N., c.1456-1467, 157). Plaisant Follie, ma pucellete, Vous vous sarrez, soubz se abresseau. (Pipée R., c.1470-1480, 186).

 

-

Loc. prov. Qui va si leche, qui siet si seche. "Celui qui est en mouvement jouit de la vie, celui qui s'installe dépérit" : Voirement dit bien celi voir Qui premier dit : "qui va si leche," Et aussi dit : "qui siet si seche." S'au vin encore assis fussions, A cest argent failli eussions Que nous avons. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 255). Qui va, il lesche ; qui siet il secche. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 198).

 

-

Faire seoir (jus) qqn : Anthoine fist mander le roy d'Ausaiz et le fist premierement seoir, et puis la pucelle, et puis lui et Regnault, son frere. (ARRAS, c.1392-1393, 167). Et la fist on tout honme seoir sus escamiaus pour casqun veoir le roi plus aise, (FROISS., Chron. D., p.1400, 231). Qant li prelat et li baron qui la estoient, l'orent honnouré et fait seoir jus, il fu moult sagement examinés, pour quoi il estoit la venus, (FROISS., Chron. D., p.1400, 479). L'oste l'encueillit tresbien et le fist seoir (C.N.N., c.1456-1467, 402). ...elle se seyt sur une scabelle, auprès de la couchette, puis le fist seoir sur une aultre joignant d'elle (C.N.N., c.1456-1467, 572).

 

-

En partic. Seoir à (une) table : ...nul preudom ne prent plaisir trois fois le jour a table sir, C'est vie de glout deshonneste. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 68). ...il qui parle, pour savoir des nouvelles dudit evesque, monta en la chambre où iceulx deux chevaucheurs estoient, qui encores seoient à table (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 547). La messe fu dicte, et s'assistrent au disner, et sist l'espousee a une table emprès le lit de son pere, et Uriien d'encoste elle, et Guyon servoit devant Hermine moult liement ; et furent moult richement serviz partout. (ARRAS, c.1392-1393, 121). Et li rois d'Engleterre (...) scist a table en draps vremauls d'escarlate fourés d'ermine, (FROISS., Chron. D., p.1400, 700). ...le procureur du Roy (...) avoit esté batu moult enormement en son hostel, entendent qu'il seoit à table (BAYE, I, 1400-1410, 54). ...quand tout fust prest, ilz allerent seoir a table et firent tresbonne chere (C.N.N., c.1456-1467, 370).

 

.

Se seoir à disner : En ceste partie dit l'ystoire que Remond se seoit a disner a Meurvent. (ARRAS, c.1392-1393, 252).

 

.

Faire seoir à disner : LE MARQUIS [à Griseldis]. Or estes vous, Dieu mercy, moye, E je sui vostres autressy. Faites sëoir a disner, s'y Ferons tresbonne chiere et lye. Et toute celle compaignie Face joye, car je l'en pry. (Gris., 1395, 41).

 

-

Part. prés. en empl. subst.

 

.

[P. oppos. à estant] "Personne assise" : ROBERT. Soit, Brise Godet, je le vueil. Qui dort ceens ? LE PAYSANT. Il n'y a n'estans ne seans Qui y dorme, sire, par foy. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 8).

 

.

En (mon/son) seant. "En position assise" : SECOND CHEVALIER. (...) Mon chier seigneur, vezcy Sevestre. Pensez de vous en bon hait mettre Sans vous grever. L'EMPERÉRE. En mon seant me vueil lever : Je sens bien trop me suis tenuz Gisant. Bien soiez vous venuz, Amis Sevestre. (Mir. st Sev., 1362, 207). ...ne fault fors c'on face Que ce maleureux soit dedans [ceste chaudiére], Envers, en seant ou adans, N'en chaut lequel. (Mir. st Panth., 1364, 354). Lors ot le roy grant joye, et se dreca en son seant, et print l'espee par la poingnie que Uriiens lui tendoit et lui donna la collee en disant: Ou nom de Dieu, chevalier soiez, qui vous ottroit amendement. (ARRAS, c.1392-1393, 119). O mes amis, Anges polis - a Dieu servans, Quant Guabriel vis, Et concepvis, - joyeux, risans Estions en seans. Tout ce revire ! (Pass. Auv., 1477, 246).

 

.

En seant et en estant. "Assis et debout ; en toutes circonstances" : Car nuit et jour j'en porte tant Que, en seant et en estant, Je ne me truis onques lassés Pour merancoliier assés. (FROISS., Ball. B., c.1362-1377, 32).

 

-

Part. passé en empl. adj. Sis. "Assis" : D'en avoir tousjours cinq ou six [des jeunes gens], Fille, pensez quel plaisir c'est. Sont tousjours pres, debout ou six, Sans cesser l'ung ou l'autre y est. (Myst. jeune fille L., c.1413-1445 [c.1530], 25).

 

2.

"Se tenir, séjourner qq. part" : ...lequel, paravant ce, l'avoit prinse à femme au temps que elle estoit plus jeusne, et se seoit aus champs avec les autres filles de vie (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 252). ...nuls ne voloit a euls entendre, ne il ne pooient avoir point d'audiense. Mais les faisoit on la croupir et seoir au palais ou ailleurs, tant que il estoient tout lasset et tout hodet, (FROISS., Chron. D., p.1400, 622). O Lucifer, ovre tes yeulx ! Jehan baptiste a nous seans Plus ne baptizera les gens Ne ne foschera [l. preschera] a la terre. (Pass. Auv., 1477, 113). Qui avecq noble homme sciet, il, aprés le departement du noble, sera fait villain et de nulle representacion. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 108).

 

-

"Avoir sa résidence qq. part" : ...de tous les princes vivans lors mesmes et de tous les papes séans à Rome de son eage a esté sçu et cognu et divulgué par l'universe terre. (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 118).

 

-

"Être établi (dans un état, un métier)" : Molt fu Florent beaux enffes, n'a rien qui luy messaisse. Climent en ha juré, qu'il veult que la il siesse Et qu'il soit a boucher et que la char depiece (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 43). ...Et Clodoain son filz fu au change seans Pour avoir mains de paine (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 44).

 

-

[Sur un entremets] "Gésir" : ...les ungs soient archiers, arbalestriers, (...) les ungs seans mort de trait et les aultres de pierres. (CHIQUART, Cuis. S., 1420, 148).

 

-

Au fig. Seoir haut. "Occuper une position sociale élevée" : La n'est merveilles qu'on ne voye : On y voit, par estrange voye, Les uns monter, autres descendre, Et, souvent, cil qui est le mendre Du troppel au plus hault seoir (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 149). Toutefoiz, pouons nous veoir De ceulx, que Dieu souffri seoir Hault en ce siecle, qu'ilz estoient Gouvernez par ceulx qui savoient Et ou sapience manoit (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 29).

 

.

Seoir bas. "Oublier ses prérogatives, se faire humble" : Venez donques toutes a l'escole de Sapience, dames eslevees es haulx estaz, et n'aiez honte pour voz grandeurs de vous humilier et descendre a seoir bas pour ouïr noz lecçons, car selon la parolle de Dieu, qui se humiliera sera exauciéz. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 10).

 

-

Part. prés. en empl. adj. "Situé, restant à demeure" : ...il se acointa d'une fille de vie seante au bordeau, en la ville de Senlis, laquelle lors il fiança, et icelle espousa en l'eglese de Saint-Pierre de Senlis (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 208).

 

3.

"Siéger"

 

a)

[De Dieu] : Depuis qu'il fust resuscités, Tantost apres monta es cieux, Quarante jours tres bien contés, Et siet à la dextre de Dieux (MICHAULT, Procès honn. F., p.1461, 38). Autres figures du jugement extraictes La ou Dieu siet en sa grant majesté, Et soubz ses piedz sont anges et trompettes (LA VIGNE, V.N., p.1495, 206).

 

-

Seoir haut et voir loin : Et Dieu, qui hault siet et loing voit, Si lui plaist, le garantira Et la vierge ou il s'aombra, Cui serf et serviray tout temps, Tant qu'au siecle seray vivans, De loyal cuer sanz repentir. (Mir. enf. diable, c.1339, 29). Ce contrait vint a Berinus et le salua moult hautement et lui dist : "Cilz sires qui hault siet et loing voit, et qui congnoist les cuers de tous, il vous ottroit joye et santé, car mestier en avez, si comme je voy." (Bérinus, I, c.1350-1370, 52). "...Je prye a celui Dieu qui hault siet et loing voit Que de nous ait pitié..." (Tristan Nant. S., c.1350, 173). Dieu, qui hault siet et qui loing voit, Me doint que de pis ne m'en soit ça en arriére. (Mir. Berthe, c.1373, 196).

 

b)

DR.

 

-

[D'un juge] "Siéger, tenir séance" : LE BAILLIF. (...) Vous n'avez pas (...) Esté oblïeux de venir Cy pour voz assises tenir. Irez sëoir ? LE CONTE. Oïl, baillif. Je vueil vëoir L'entencïon et le propos D'entre vous sur les faiz plus gros De ceste court. (Mir. enf. ress., 1353, 43). Pour justice tenir, lui en personne, maintes fois en son temps, selon les nobles ancienes coustumes, tint en son palais à Paris, seant en trone imperial, entre ses princes et sages, le lit de justice, es cas, qui sont reservez à terminer à lui, à telz solemnitez deputez d'anciene coustume. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 62). ...et s'est siz ledit Connestable au dessus de tous (FAUQ., I, 1417-1420, 18). ...l'evesque doit seoir en justiche en son palais (STAVELOT, Chron. B., a.1447, 582). Par Nostre Dame de Boulongne, Je tien que le juge est assis, Car il se siet tousjours a six Heures, ou illec environ. (Path. D., c.1456-1469, 154).

 

-

"Siéger, prendre place pour siéger (dans une assemblée délibérante)" : Ce jour, la Court a ordonné (...) que aus jours de Troies ne seront point admiz ne receuz à seoir avec messeigneurs du Conseil du Roy aucuns religieus, abbez ou autres (BAYE, I, 1400-1410, 33). Vint visiter et tint le Parlement monseigneur le Dauphin, filz du Roy, Dauphin de Vienne et duc de Guienne, aagié de XV ans ou environ, et sist comme lieutenant du Roy nostre Sire son pere (BAYE, II, 1411-1417, 41). Cedit jour, la Court s'est levée po après X heures pour aler aux exeques de feu maistre J. Chanteprime, doien de Paris et paravant conseiller du Roy ceans, à cause de quoy venoit quant ly plaisoit ceans et seoit avecques les autres seigneurs en habit de conseiller (BAYE, II, 1411-1417, 171). Ce jour, la Court, oye la requeste et supplicacion de maistre Jaques Phelippe, consenti que ycellui maistre Jaques peust venir seoir et signer en la Chambre de Parlement, ainsi qu'il avoit acoustumé de faire (FAUQ., I, 1417-1420, 256). ...et pour ce disoit qu'il devoit en ycelle Chambre seoir devant et au dessus d'icellui Branlart (FAUQ., II, 1421-1430, 100).

 

-

[D'une assemblée délibérante] "Tenir séance, tenir ses assises, siéger" : . Ce parlement seant, li rois d'Engleterre, en la presence des signeurs, fist venir mesire Hervi de Lion devant lui (FROISS., Chron. D., p.1400, 598). ...Jaques de Ruilly, chevalier, presidens (...) ou mois de septembre derrien passé trespassa à Troyes, seans les Grans Jours (BAYE, I, 1400-1410, 296). ...maistre Hugues Grimaut, doien de Noyon et conseiller du Roy ceans, estoit dès janvier derrain passé alé en court de Romme qui seoit à Boloigne la grace (BAYE, I, 1400-1410, 323). ...avoit aujourduy esté ordené que ce qui se fera ceans, lundi et mardi prochain, vauldra et sera signé ainsi que se la Court seoit. (FAUQ., II, 1421-1430, 249). Ce jour, ont esté apportées lettres de l'evesque de Theroenne, chancelier, escriptes à Rouen, faisans entre autres choses mencion du paiement d'un mois des arrerages deubz à la Court, pourveu que au mois d'avril prochain ycelle Court serroit, et seroit tenu le Parlement en attendant paiement des autres arrerages (FAUQ., III, 1431-1435, 10).

 

4.

"Faire le siège de"

 

-

Seoir (a siege) devant (une ville). : En l'an aprés deffia le duc d'Auteriche le roy Ardouffle d'Alemaigne et ala seoir devant Aiz et tout ses aliez avec lui. (Chron. norm. 14e M., c.1369-1372, 13). Aprés, siet Charlez devant Piragore II mois, qu'il n'y forfist I denier, tant estoit forte la cité (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 98). Et li dus de Normendie et li grant baron de France, qui seent devant Agillon, ne seront pas oubliié ne mis derriere que il ne soient remandé (FROISS., Chron. D., p.1400, 675). Vous avés bien oi recorder conment li contes Derbi, les François seant devant Agillon, s'estoit tenus a Bourdiaus sus Geronde ou a Liebourne. (FROISS., Chron. D., p.1400, 763). ... li dus de Lancastre (...) seoit a siege devant la chité de Rennes. (FROISS., Chron. D., p.1400, 860). ...Thiri de Meurs, archevesques de Collongne, avoit assegiet et seioit devant sa bonne ville de Sonstre (STAVELOT, Chron. B., a.1447, 556).

 

5.

Empl. factitif "Asseoir qqn, installer qqn en position assise" : Tuit estoient illec delivre ["libres"] Et assis sanz faire dangier, Sanz eulx demander au mangier : "Dont estes vous ? Qui vous a sis ?" (DESCH., Oeuvres R., t.8, c.1370-1407, 252). ...vous ne pourriés croire le grant appareil de hourdis qui la furent preparez pour seoir les dames et pucelles (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 445). Tu la doiz premier salüer Et nous nous approcherons d'elle, Pour la soir sur une escabelle, Fin que ne tumbe de son hault. (Pass. Auv., 1477, 185). Monsieur fut sis et appoincté, Et dict on benedicite. (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 292).

 

-

"Poser qqc. qq. part" : ...puis trayés tout soubtillement ladicte ammolle de l'olle en laquelle elle est et si la siee sur ladicte mappe (CHIQUART, Cuis. S., 1420, 189).

B. -

[D'un lieu, d'un bâtiment, d'une chose...]

 

1.

[D'un lieu] "Être situé qq. part" : ...Le filz Guy de Nanteul (...) vous prie et requiert que lui allés rendant La cité d'Avignon, en Prouvence seant (Tristan Nant. S., c.1350, 691). Courc siet en païs d'Ermenie, Et s'est assis par tel maistrie Que la mer li bat au gyron, Et non mie tout environ. (MACH., P. Alex., p.1369, 136). Et en firent [des blancs] en une maison appartenant à Emont de Bulles, seant en ladite ville de Harfleur, là où ilz demourerent, bien jusques à la valeur de IIIJxx frans ou environ. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 481). ... au pié de grant mont Qui depart France et Ytalie, Ou siet la douce marquisie Dont marquis et seigneur sanz per Estoit, et se faisoit nommer, Le dit Gautier (Gris., 1395, 3). Et encores est li chastiaus plus fors, qui sciet sus la mer, car il est environnés de la Saverne et de la mer. (FROISS., Chron. D., p.1400, 81). Et fu li rois logiés en l'abeie dou Gart, qui sciet au dehors d'Amiens. (FROISS., Chron. D., p.1400, 742). S'en vait esbatre en un vergier, Qui devant la sale seoit (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 267). Siche, ou depuis regna Sinope, Seoit vers la fin d'Eüroppe (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 6). Sur les metes de Normandie siet une bonne et grosse abbaye de dames (C.N.N., c.1456-1467, 139). ...et sy siet icelle ville sur la rivière de l'Escaut. (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 237).

 

-

Part. passé en empl. adj. Sis. "Situé" : Ce jour, la Court a consenti et consent à la vente faicte à maistre Giles Veau, clerc des Comptes du Roy (...) de certain hostel et vignes sis à Lay, appartenant jadiz audit defunct (FAUQ., II, 1421-1430, 108).

 

2.

[D'un objet] "Se trouver qq. part, être placé qq. part" : ...Tant que me peussiez baillier Le jouel que plus ayme et garde La royne, et vous prendre garde Ou siet son sing et quel il est (Mir. Oton, c.1370, 346). Et tout dessus [une colonne] seoit une ymaige qui une cleif tenoit (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 97).

 

-

DR. [Du lit de justice] "Être installé qq. part (lorsque le lit de justice désigne le trône sur lequel s'asseoit le roi) ou avoir lieu, se tenir (lorsque lit de justice désigne p. méton. la séance)" : ...le duc d'Alençon, qui, comme crimineux de crime de leze majesté, du temps du roy Charles derrenier trespassé avoit esté constitué prisonnier, pour aucuns crimes qu'il avoit machinez contre lui et à la faveur des Anglois, anciens ennemis du royaume, en la ville de Vendosme, le lit de justice ilec seant ; auquel lieu, après ses confessions prinses et procès fait, fut condempné à mourir, sauf sur ce le bon plaisir du roy. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 188).

 

-

[D'une chose abstr.] : Cellui appelle on : Grant Malice, Ou trahison souvent se siet. (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 116).

 

3.

[D'un événement] "Avoir lieu" : Item, ledit priour prent en dit Boiz, par livrée dudit verdier, gaulle pour fere les estaux aux marcens de la foire aux Mors séant à Pacy lendemain de la Toussains (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 219). ...ycelle Court a octroyé, concedé et octroye que ladicte foire siée et tiegne, et l'ayent les religieuses, comme d'ancienneté l'avoient et selon leur requeste. (BAYE, I, 1400-1410, 290).

 

4.

[D'une figure géom.] "Présenter telle ou telle configuration" : Si comme la premiere des figures corporelles rectilignes, qui est appellee pyramide, est contenue de .IIII. triangles qui sont figures rectilignes comme devant est dit, et siet pyramide aussi comme fait ce que l'en appelle cauquetrepe. (ORESME, C.M., c.1377, 380).

II. -

[Idée de convenance]

A. -

Empl. trans. indir. Seoir à qqn. "Convenir, plaire à qqn" : Vas au marchant qui les a [les escharboucles] dire Que je les demande a veoir, Et que s'ilz me peuent seoir Voulentiers les achateray (Mir. pape, 1346, 389). De faire chose qui vous siesse, Sire, avons chascun grant desir. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 242). Et se tenoit li rois d'Engleterre ou chief de sa nef, vestis d'un noir jaque de velviel, et portoit sus son chief un noir chapelet de bevenes qui bien li seoit (FROISS., Chron. D., p.1400, 883). Es sieges plus bas, ou se sirent Jadis les Apostres, qui sirent Bien au monde, je vi assis Aultres gens plus de .XXVI. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 5). Et estoit le roy ce jour le plus honnestement habillé qu'on l'avoit point veu devant, car il estoit vestu d'une robe de pourpre desceinte et toute fourrée d'ermines, qui lui seoit beaucop mieulx que ne faisoient les cours habis qu'il avoit portez par avant. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 133).

 

-

Seoir à + inf. passif : ...et là leur remonstrant toutes choses qui bien séoient à estre dites, leur interrogea comment ils estoient disposés envers lui (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 363).

 

-

Empl. impers.

 

.

Seoir à qqn. "Être conforme aux voeux de qqn" : A qui qu'il siée ou qu'il ennuit... (Mir. chan., c.1361, 165). S'il vous agrée et il vous siet, Saint pére, ne vous celeray La cause (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 71). Se Gondebaut vous veult sa niéce Donner a femme, et qu'il li siesse, Prenez la, je le vous ennorte, Pour le bon renom c'on li porte Et pour le grant bien c'on en dit (Mir. Clov., c.1381, 197). Ceste paix fu couvenencié, Mais ne cuidiez qu'il plaise ou siee A Hanibal (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 235). Il fut affublé de ce buleteau, et si commence a thamiser, que c'estoit belle chose tant bien luy siet. (C.N.N., c.1456-1467, 119). ...a la verité dire, il estoit auparavant ung tresgracieux farseur, et tant bien luy seoit que merveilles (C.N.N., c.1456-1467, 199).

 

.

Seoir au cas. "Convenir à la situation" : Sy prist congé au duc, lequel (...) l'assoufy de response et de recommandation humble, ainsi qu'il séoit au cas (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 28). A toutes cestes charges donques partirent de Mons ces deux chevaliers, ensemble tous les aultres, baggues et estoffe, honnorablement comme au cas seoit. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 215).

 

.

Seoir. "Être conforme à une nécessité, convenir" : Et a l'autre enseigne et commande Que cordes tire et voile monte (...) Selon que son grant sens veoit Que le mieulx a faire seoit A l'orage (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 48).

 

.

Seoir à + inf. : ...il siet à faire un conte de ce duc (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 82).

 

.

Seoir que : Mais a touz deux vous plaise et siesse Que veigniez veoir vostre niepce Et vostre fille. (Mir. Oton, c.1370, 384).

B. -

Part. prés. en empl. adj.

 

-

Seant/bien seant. "Convenable, approprié, acceptable" : Ung linge blanc Trop plus seyant - vous seroit pour vous donner umbre. Ce chapeau [la couronne d'épines] vous fait grant encombre, Car il s'esfondre Pour soy rescoudre - dans vostre chief tant precïeux. (Pass. Auv., 1477, 254). Et ne convient pas seulement resgarder as oeuvres se elles sont bien seans et honorables, mais aveques ce a celui qui les fait et considerer se il est bien seant et convenable que il les face. (ORESME, E.A., c.1370, 244). ...li Englès (...) pooient avoir une belle entrée en Normendie, qui leur estoit trop bien seant (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 62). Si ne lui sont bien seans tant de compagnies faire par ville ne trotter a ces pellerinages trovéz sans besoing, qui ne sont fors toutes despenses sans besoing et neccesité. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 206). "Mons. le grant maistre, le duc de Bretaigne a icy envoyé Montfort, son poursuyvant, pour aller signifier les treves au duc de Bourgoigne, finissans au dernier jour de ce moys. J'escriptz à Mons. le connestable que se vous et luy voyés que ladite treve ne vous soit seante par delà la faire crier, au moins qu'il en face semblant, et dire qu'ilz l'ont rompue de leur costé..." (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 328).

 

.

Loc. Estre seant comme un crucifix en un moustier. "Convenir parfaitement" : Il est en luy trop mieulx sëant Que ung crucifix en ung monstier. (Path. D., c.1456-1469, 118).

 

.

"Utile" : ...diligence en guerre est bien seant et quy puet prendre despourveus sez ennemis, quelque traveil ou meschief que l'en y ait, toutesvoyez est la paine bien emploiee et en est honnourablement fait le loyer (Comte Artois, c.1453-1467, 83). Et eurent noz gens grand peine à eulx en venir vers Ast et ne furent point à une bataille que le roy eut, où ilz eussent esté bien seans. (COMM., III, 1495-1498, 153).

 

.

"Bien fait" : Le visaige avoit devisé moult esgalement pour son nez, qui estoit moult seant (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 73).

 

.

[De plusieurs choses] Estre bien seants ensemble. "Être en accord" : ...tout ainsy que les musicaulx nombres sont bien seans ensamble et font une consonancie et une melodie agreable a l'oÿe, tout ainsy l'ame humaine et le corps qui lui est baillié de telle mesure et telle proporcion qu'elle desire et veult de sa nature sont bien seans ensamble et font aussy comme un accord melodieux et plaisant a Nature. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 70).

 

-

Seant pour. "Qui tient lieu de, qui fait office de" : Et ces choses preconise et desrene En cest escript seant pour tribunal, Diffinissant en ce memorial La plus grant part de toute vie humaine Mourir de peste appellé bosse en l'aine, Fievre incongneue ou aultre mort soudaine. (Cene dieux, c.1492, 122).

 

-

Seant pour + inf. "Approprié, utile pour" : Si eurent conseil que celle ville il tenroient et le fortifieroient, car elle lor seroit trop bien seans pour courir deça et delà le Loire (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 139).

 

-

Mal seant

 

.

[D'une pers.] "Désagréable" : Puis que li vilains n'est ceans Qui tant est fal et mal seans Tant le hé ne le puis veïr (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 310).

 

.

[D'une chose] "Qui convient mal, mal approprié (à qqn)" : Aussi comme par aventure, en une maison ruineuse aucun apoyail est expedient, lequel seroit mal seant ou empeschement en une bonne maison. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 308). ...ne soyent baudes, saillans, ne effraiees en paroles, contenances, maintien, n'en ris, et ne voisent la teste levee comme cers ramages, - lesquelles contenances et maintiens seroient trop mal seans et grant moquerie a femmes de court (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 73). Car se ilz [les sons] estoient mal seans si que l'oreille ne les peust souffrir, ains en eust notable desplaisance, ce ne seroit pas lors consonancie maiz dissonancie. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 45). ...la chose plus desseant A un prince et plus mal seant C'est luxure (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 235).

 

-

Empl. impers. Estre (bien) seant à qqn. "Convenir à qqn" : LE TIERS CHEVALIER. ...je pense, s'on lui moustroit Par bonne maniere et par droit, En lui a plain signifïant Comment il lui seroit seant, Et le desir de ses subgez Qui en vouloir sont avuez A ce qu'il le soit haultement, Que l'en verroit prouchainement Sa voulenté toute muee. (Gris., 1395, 8). Et non obstant que je scay bien que amours vous destreint molt fort et asprement, que vous tient en tel soussy, si ne vous est il pas bien seant consentir a tout ce que vostre cuer veult. (LA CÉPÈDE, Paris Vienne K., 1432, 120).

 

.

Estre bien seant que + subj. : Et ne convient pas seulement resgarder as oeuvres se elles sont bien seans et honorables, mais aveques ce a celui qui les fait et considerer se il est bien seant et convenable que il les face. (ORESME, E.A., c.1370, 244).

 

.

Estre bien seant de + inf. : ...il esttoit mieulz seans et apertenans, ou cas que on sentoit et savoit les Englès par deça le mer, d'yaus venir requerre et combatre que d'aller en Engleterre (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 165).

 

.

Estre malseant (à qqn). "Être inconvenant, déplacé" : ...comment c'est chose mal seant à prince estre ayreux et parler furieusement. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 114). Et tout ainsi qu'assés est avenant A jeunes gens en l'amoureuse voye De temps passer, c'est aussi mal seant Quant en amours un vieil homme folloye (CH. D'ORLÉANS, Songe compl. C., 1437, 100).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Pierre Cromer

Fermer la fenêtre