C.N.R.S.
 
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     ADRESSER     
FEW III *directiare
ADRESSER, verbe
[T-L : adrecier ; GD : adrecier ; GDC : adrecier ; AND : adrescer ; DÉCT : adrecier ; FEW III, 84 : *directiare ; TLF : I, 743a : adresser1]

I. -

[Idée de rendre droit, de redresser]

A. -

Empl. trans. Adresser qqc. "Faire en sorte que qqc. soit droit"

 

1.

Au propre

 

a)

"Redresser, mettre à la verticale" : ...au dit Jean, pour avoir levé le dict molin et mis a droict (...) ; a Malhys Reynier, pour avoir aydiet le dict Jean quant le nouvel molin fut adrechet (Doc. 1442. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 457).

 

-

Inf. subst. À l'adresser qqc. "En redressant qqc." : Mais lors Flores, à l'adrecier Sa tieste, la vielle perçut, Qui assés priès d'illuec estut. Bien la conneut et bien le seut Que la mere s'amie l'eut Là envoyet pour iaus gaitier. (JEAN DE LE MOTE, Regr. Guill. S., 1339, 36).

 

b)

"Faire tenir droit, dresser, édifier" : Pour faire fort maçonnement, Rigles, mesures, pour drecier Leur oeuvres et pierre adrecier, Trouva par sa soubtilveté (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 150). ...mie ne laissierent Leur oeuvre, ainçoiz hault l'adrecierent. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 264). ...la masure ou que le dit moulin est assiz, adrecié (Doc. 1428. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 457). Les croix qui seront adressees Pour les deux larrons a fin metre, Peuent bien d'une maniere estre Selon la fourme acoustumee ; Mais celle qui sera nommee A Jhesus, ce meschant garçon, Nous la voulons d'autre façon Pour luy faire plus grand esclande. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 317).

 

c)

"Redonner une forme droite (à un objet tordu)" : ...pour avoir refait et adrechiet un fer a main appellé "andboom" (Doc. 1402. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 457).

 

-

En partic. "Redresser, remettre d'aplomb [le corps d'un boiteux, d'un bossu]" : On dit que ladres et bossus Il [Jésus] guarit et sussite mortz ; Boiteux et tors Il adresse encores plus. (Pass. Auv., 1477, 136). [Éd. : "aider, rendre service" ; G. Roques, Z. rom. Philol. 99, 1983, 520]

 

2.

P. anal. "Disposer dans un certain ordre"

 

-

"Ordonner comme il faut, arranger" : Tandis que le bourrel adresce Son feu, tenez vous ci touz deux (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 20).

 

.

[Le compl. d'obj. désigne le plumage, la chevelure] : Il [l'oisel] se puet sus ses piez drecier Et ses plumettes adrecier (MACH., D. Aler., a.1349, 285). Honteuse remest la Dame aux Cheveux Blons et couroucie, quant le chevalier s'en fust desparty ; mais toutesvoyes pour ce que nulle personne ne s'apparceust de son afaire, elle essue ses yeulx et les larmes qui ly colloient aval la face au plus tost qu'elle pot, et adreça ses cheveux au mieulx qu'elle sot (Chev. papegau H., c.1400-1500, 36).

 

-

"Dresser, établir" : ...et, pour ce, Trouverent, yssant de sa source, .III. sciences, pour adrecier Les .III. manieres de drecier Et gouverner soy ou autrui (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 123). Maistre Jehan de Sicille fut en ce temps moult aprecié. Ce fut lui qui adreça les canons et regles sur les tables de Azachel, dessus nommé, qui se commancent : "Cum inter cetera phisice documenta" (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 109 r°).

 

3.

Au fig.

 

-

"Rendre droit, corriger, rectifier" : Le cardinal de Pierregort, Pour les nostres donner confort, Pour adrecier leur conscience, Rassorre et donner penitence, Fu legas en ceste besongne (MACH., P. Alex., p.1369, 22). Pour ce que pluseurs anciens de grant auctorité tenoient que ou ciel est armonie et musique, je veul declairer et adrecier l'opinion que aucuns telz povoient avoir. (ORESME, C.M., c.1377, 476). Lors sera condempné en moy tout ce qui sera trouvé par euvre ou de parole occieuse et de silence jusques la plus petite cogitation, et encore ce que je aray vescu, doulz Dieu, se a ta volenté ne l'ay adrecié. (GAST. PHÉBUS, Livre oraisons T., c.1380-1383, 54).

 

.

[Le compl. d'obj. désigne un écrit] : ...car ce petit traitié, lequel sera le Songe du vergier appellé, povés corriger, suppleer et adrecer, ainsi, et par telle maniere que, en corrigent et en suppleant, plus grant gloire et louange vous soit deüe et donee que a moy (Songe verg. S., t.1, 1378, 11). ...pour donner aucun petit passe temps aux lisans, regardans ou escoutans icelles, en leur priant humblement excuser et supployer à mon ignorance et adresser ce qui y seroyt mal mis ou escript (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 2).

 

-

DR. "Réparer" : Et Mandons et Commandons, et estroitement Enjoignons à tous nos Seneschaux, Baillifs, Prevosts, et à tous nos autres Justiciers et Sujets, que cil en quelque destroit, Jurisdiction ou Ressort que grief, moleste, destourbier, ou aucun dommage sera fait aux dessusdits, ou à aucun d'eux, sommairement et de plein, facent tout rendre, adrecier, et amender, comme dessus est dit, tant à Partie, comme à Nous, et que à ce faire ly aucun d'eux ne attende l'autre (Ordonn. rois Fr. L.S., t.2, 1350, 341). Il ne fait pas or trop grant noise ; Talant n'a de soy remüer. Par foy, je le vois salüer. Se m'a il fait .I. faulx regart. Le roy des Juïfz, Dieu te gart ! Par ta foy, roy, or nous devise, Se tu veulz ci tenir t'assise. Veulz tu lez mefais adresser ? Se a mort me [l. te] puist on blesser, Tu seras ja trop bien frapé ! (Myst. Pass. N.S. R., c.1350-1370, 175). ...ces choses et chacune d'icelles avez congnu et confessé et promis adrecher et amender (Instruct. ensaign. B.G., c.1386-1390, 61).

B. -

Empl. pronom. S'adresser

 

1.

Au propre [D'une chose] "Se redresser (?)" : [Toute chose relaxative] Doit avoir en sa mixtion D'agaric quelque portion, Pour ce qu'il peut et si seult faire Purgacion familiaire Des humeurs grosses et nuisans, Qui sont dedens le corps jesans, Et pour cela que sa matière Triacale, plaisant et chière, Ministre au cuer joie et léesce, Notoirement quant il s'adresce ["quand l'agaric se dresse, quand il est en pleine maturité (?)"]. (LA HAYE, P. peste, 1426, 133).

 

2.

Au fig. [D'une pers.] "Se corriger, s'amender, réparer ses torts" : Te veulx tu confesser ? te veulx tu adrecier ? (Renaut Mont. B.L. V., c.1350-1400, 23). ...[avant le combat] Phelippes d'Artevelle ordonna que (...) cascuns se confessast et adrechast à son loial pooir et [mesist] en estat deu, enssi que gens qui atendoient la grace et mesericorde de Dieu. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 221). ...après ce qu'il se fut confessé et adrece [l. adrecé] de sa conscience... (Chron. Mt-St-Mich. L., t.1, Pièces div., 1426, 241). [L'homme] se doit adrecier en consideracion de bien a l'aide des vertus qui lui sont donnees par la nature (Lettre dir. spirit., c.1450-1500, fº 227 vº).

C. -

Part. passé en empl. adj. [D'un animal] "Dressé sur ses pattes" : Et le Danoiz at le chien renvoiéz a Macquart. Et il l'aherte parmy la gorge a ses dens, adreschieit, sy qu'il l'at abatu a terre : ja l'estranguelast quant Macquart at huchiet le roy Charlez. Et cil y vat et at le chien relivreit a Ogier. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 133).

II. -

[Idée de (se) diriger, de prendre une direction donnée]

A. -

Empl. trans. Adresser qqc. / qqn. "Faire aller qqc. ou qqn dans une direction définie"

 

1.

Adresser qqc.

 

a)

"Faire partir qqc., engager qqc. dans une destination déterminée" : Or prent courage De adrecer bien sa lettre et son message. (CHART., D. Fort., 1412-1413, 168). Marchandise ne treuve chemin qui la puisse sauvement adrecier. (CHART., Q. inv., 1422, 20). ...vous mesmes adressastes et mistes son furon, qui s'esbatoit a l'entour de vostre duyere (C.N.N., c.1456-1467, 161). Cestui Baxilliz donna congnoissance aux Pheniciens d'une estoille que nous appelons Mynor Ursa, par laquelle puis adrecerent leur navigage, plus adroit que n'avoient accoustumé. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 40 r°).

 

-

Adresser qqc. qq. part. "Engager qq. part" : ...li rois d'Engleterre, qui estoit en sa nef (...) fist adrechier son vassiel contre une nef espagnole (...) et dist a celi qui gouvrenoit sa nef : "Adrece nous a celi qui vient, car je voel jouster a lui" (FROISS., Chron. D., p.1400, 885). Et se disant il adressa la pointte de son espee contre son cuer et le mist en deux parties, et chaÿ mort emprés le corps de sa Dame. (Chastel. Vergier S., c.1450-1480, 108). Si vous me voulés adresser Et me conduire ma lance Droit au cuer ung peu sur la pance, Je le poulsarey si tresbien Que cognoistrés en son maintien S'il a vie ne tant ne quant. (Pass. Auv., 1477, 230).

 

-

Adresser qqc. à / vers qqn. "Faire parvenir qqc. à qqn, envoyer qqc. à qqn" : Si n'avoit pas entencion de entrer à Paris jusques à ce que ces choses li fussent adreciées. (Chron. Jean II Ch. V, D., t.1, c.1375, 174). Et quant ledit roy Phelippe sceut que icellui Henry s'en fuyoit, il adreça son ost vers lui et vers ledit Richard son filz, et les chassa vaillamment jusques au chasteau de Trum (Droiz Cour. Fr. H., 1460, 336).

 

b)

Loc. verb.

 

-

Adresser son chemin / sa voie vers. "Prendre le chemin de, se diriger vers" : Si que tantost pris parmi l'erbe drue Mon adresse ay, Et mon chemin droit vers li adressay. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 115). Lors fist ordonner sa navie, Et vers Chypre adressa sa voie. (MACH., P. Alex., p.1369, 109). Response oÿ [Edippus] de sa demande Du dieu Appolin, qui lui mande Que "vers Thebes sa voye adresce..." (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 287).

 

-

Adresser son chemin / sa voie. "Prendre telle ou telle direction" : ...au duc de Bourgongne, lequel on disoit venir et adrecier son chemin pour vouloir entrer à Paris, à compagnie de gens d'armes (FAUQ., I, 1417-1420, 40). Mon amy, adresse ta voye Et t'en va es vagirez Syloé, Et des yeux, qui son enboé, Lave par bonne diligence. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 445). [GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 188]

 

-

Adresser ses pas vers. "Se diriger vers" : Vers la mer adressez vos pas Et neagez jusqu'en vostre terre (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 314). [GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 90]

 

-

Adresser le regard / les yeux. "Tourner, porter le regard, les yeux vers" : Lors en mon estant me dressay, Se vi, ou mes yeus adressay, Un oisel de proie volant (MACH., D. Aler., a.1349, 395). A ces mos ma chiere dressay, Et puis mon regart adressay D'icelle part ou cils disoit. (MACH., J. R. Nav., 1349, 161).

 

c)

Adresser qqc. à qqn. "Exprimer à qqn (ses pensées, ses sentiments)" : ...un homme a qui adrecié As t'amour et ton cuer du tout (Mir. nonne, 1345, 343). Adresce illec tes lermes en prieres et tes cotidiens gemissemens, afin que ton esperit desserve trespasser a Nostre Seigneur eureusement aprés la mort (Internele consol. P., 1447, 344). Adresser fault vostre priere Envers Jhesus tant seulement (LA VIGNE, S.M., 1496, 490).

 

-

Adresser ses cris / ses mots / son parler / ses plaintes / ses paroles... à qqn. "Envoyer, faire parvenir (des cris, mots, plaintes, paroles) à qqn" : Et ces mos a moy adressa (MACH., D. Aler., a.1349, 370). Après ces raisons me dressay Et mes paroles adressay Au juge qui bien entendi (MACH., J. R. Nav., 1349, 195). Lors a Tulles adrechié ses paroles a Mecius leur prince et li a dit cez mos (BERS., I, 1, c.1354-1359, 28.9, 49). La deesse prist a parler Et si adressa son parler Au chevalier qui se gisoit En mon giron... (MACH., F. am., c.1361, 200). ...icelli Perrinet (...) les salua ; et, ce fait, icelli Breton adreça sa parolle audit Perrinet, en disant ces parolles : Tu ne scez ? (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 542). ...[cérémonie d'hommage] Et chils qui adrecera les paroles au roi d'Engleterre, dus de Diane, dira ensi : "Vous devenés homme lige au roi de France, mon signeur, qui chi est..." (FROISS., Chron. D., p.1400, 194). [Les Ecossais défient les Anglais de Newcastle] Li baron de Northombrelande et li conte de Hostidonne, asquels les paroles et requestes adrechierent, respondirent que il isteroient bien, qant bon lor sambleroit, non à le volenté de lors ennemis (FROISS., Chron. D., p.1400, 773). ...tant de couraiges tormentez et de voix trespiteables, que comme par desespoir adrecent leurs criz et leurs plains aux cieulx (CHART., Q. inv., 1422, 24). ...et [j'] adrece mes paroles comme en parlant au roy a sa personne (JUV. URS., Loquar, 1440, 305). Voire, dist elle, est ce a moy que vous devez adrecer telles parolles ? (C.N.N., c.1456-1467, 120). Puis adreça sa parolle au conte de Rotheland et à ung nommé Arpihen : "Vous deux comme faulx et traictres je vous appelle devant la face de Jhesu Crist, pour respondre de la grande traïson que vous avez faicte contre nostre souverain, le roy Richard". (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 150 r°).

 

d)

Au fig.

 

-

"Conduire, exécuter, mener à bien, mener à son but" : Car temps me couvenoit et voie Pour mes besongnes adrecier Et pour ma prise a point drecier ; Et fis tant qu'elle fu drecie, Mise a point et bien adrescie, Eins que li espreviers venist. (MACH., D. Aler., a.1349, 266). Dame, c'est bien dit, je l'accors. Pensez de la chose adressier Tantdis que je m'iray mucier (Mir. Berthe, c.1373, 238). ...la bonne dame (...) veist trop a envis (...) que nulle bataille fust adrecie entre yaus (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 80). ...li jone baceler, qui se desiroient à avanchier queroient là les armes (...) et ne fu mie la deffaute dou roi de Castille que la bataille n'adrechoit, mais demoroit au roi de Portingal pour tant que (...) il resongnoit le peril (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 195). ...ung conseillier doit gouverner et maistrier les affections, adressier ce qui est affaire (JUV. URS., Verba, 1452, 314). Sy ne doivent pas seullement les bons et vaillans chevalliers, cappitaines et souldoyers adrecier et conduire les dures entreprises de batailles par force de bras et multitude de gens, mais aussi par subtillité et bonne prudence (BUEIL, I, 1461-1466, 14).

 

.

[De Dieu] "Diriger, conduire" : Se li vraiz Diex qui tout adresce Mon parroissien ne remort... (Mir. parr., 1356, 4).

 

.

[Le suj. et le compl. d'obj. désignent des choses abstr.] "Régir, gouverner" : ...car vertu moral fait avoir droite entencion a bonne fin, et prudence adresce les choses qui sont ordenees a celle fin. (ORESME, E.A., c.1370, 356). ...Prudence (...) adrece toutes choses qu'elle pense (JUV. URS., Loquar, 1440, 334). [Foy] adrece la vie presente (Lettre dir. spirit., c.1450-1500, fº 228). L'office de prudence est adrechier les actes et fais des aultres vertus (Somme abr., c.1477-1481, fº 170 vº).

 

-

Adresser qqc. en. "Orienter, disposer en" : Pour mon fait en bien addresser, J'ay de par Dieu possedé homme, Lequel me aydera a dresser Mon labourage en toute somme, Car Dieu qui tout ouvrage assomme, Pour produire en perfection, En la fin toute oeuvre consomme Par bonne prosecucion (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 89).

 

2.

Adresser qqn

 

a)

Au propre. "Mettre dans le bon chemin, guider, conduire"

 

-

[D'une pers.] : Et touz jours m'a fait compagnie Ceste dame, et si adressie Que depuis ne m'a point laissie. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 145). Cartagïens (...) Mors et pris et mal avoyez Furent tous par la grant proece Scipïo, qui les siens adrece. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 224).

 

-

[D'une chose] : L'estoile est qui puet adrecier Les desvoiés et ravoier (MACH., Lays, 1377, 378). [L'un des pôles] est assez pres de l'estoille de nort, qui est aussy appellee souvent l'estoille des mariniers pour ce qu'elle les adresce de nuit par ce qu'elle ne se meut pas sensiblement. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 8). Des perilz de mer saichent les destours et voyes et aussi les adresses de tous les portz et passaiges, et bien soient congnoissans en la carte et ès signes et estoilles du ciel où mariniers prennent leur regart et qui les adressent. (BUEIL, II, 1461-1466, 56). Salomon (...) fut très profond en la science de astrologie, comme appert assez par plusieurs tables qu'il en composa pour adressier les navigans qui aloient querir les cedres et autres bois precieux pour le Temple (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 33 v°).

 

-

Adresser qqn qq. part. "Diriger qqn, orienter qqn qq. part" : Un garçon vi qui sanz mesprendre En une sente m'adresça (Mir. femme roy Port., c.1342, 167). Li et un sien compains s'est mis, Quant fu anuité, a la voye. Le message si le convoye ; Ou temple Appollin les adrece (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 135). ...de bonne adventure il avoit trouvé ceste guide qui leens l'avoit adressé. (C.N.N., c.1456-1467, 480). ...Jason (...) joyeusement s'en aloit avec Argos son maistre marinier, qui si bien le mena qu'a une tres bonne entree de la merveillable isle il le adreissa. Lors descendy Jason sus le gravier et prinst son glui et ses cendres et s'en entra en l'isle par grant desir. (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 206).

 

-

Adresser qqn à qqn. "Envoyer qqn vers qqn" : Le pape a vous ici m'adresce Pour ce que m'oiez en confesse. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 41).

 

.

[Dans un cont. amoureux ; avec suj. personnifié] : S'en donne les plus grans parties A ceuls qui tiennent mieus l'adresse Ou Bonneürtez les adresse. (MACH., J. R. Nav., 1349, 272).

 

-

[Formule de serment] : Or cuidai bien, se Jhesucris m'adresce, Qu'il ne deuïst jamais avoir tristesce (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 160).

 

b)

Au fig. "Mettre qqn sur la bonne voie, le guider, le soutenir, l'aider" : Par ceste malvese souffrance, Que les peres font en enfance A lours enfans semblablement Quant trop les aiment tendrement, Se prennent li plusours a honte, Quar si comme la lettre compte Du Genesi clere et prouvee, Le sens humain et la pensee S'encline a mal des sa jennesce. S'il n'y a donques qui l'adresce Et dante par bonne doctrine, Il charra la ou il s'encline (Tomb. Chartr. Dix-huit contes K., c.1337-1339, 230). Ilh estoit forment ameis de cheaz de son linage, car ilh servoit stofféement, et, par especiaz, ilh amoit et adrechoit soverainement ses proismes delle evesqueit de Liege. (HEMRICOURT, Miroir Hesb. B.B., 1353-1398, 416). Nul (...) ne si ne doit mie ajouster trop grant foy aux jugemens dez astrologyens ne a leurs elections quant au departement d'aucun lieu, mez doit reveler ses voies a Nostre Seigneur, car c'est celluy qui le puet adrecer et sauver (Songe verg. S., t.1, 1378, 406). Ilh respondit que c'estoit uns marchans et qu'il pooit tres mal laissier sa chevanche por entreir en ces werre ["guerre"], mais de son conselhe sieroit ly dis messires Wilhelme conforteis loiialment. Cheste response ne suffiat nint alle dit monssaingnor Wilhelme ; anchois s'en corochat et ly reprovat que sy grans courps et teile force qu'il avoit, estoit en ly mal emploiie, quant sy amis n'en pooiient estre adrechiez ne servis (HEMRICOURT, Guerres Awans B., c.1398, 16). ...c'est assavoir les ygnorans enseignier, les deffaillans corrigier, les errans et desvoiez adressier (LA SALE, J.S., 1456, 39). Tu [Dieu] es bening et juste et a ceulx qui se forvoient tu donnes radressement. Tu adresses les bons et aux doulx et aux humbles tu enseignes tes voies. (ALECIS, Dial. crucif. pèler. P.P., 1486, 95).

 

-

Adresser qqn à / en qqc. "Mettre qqn dans le droit chemin de qqc."

 

.

[D'une chose abstr.] : L'autre espece de justice particuliere est celle qui nous adresce en commutacions. (ORESME, E.A., c.1370, 283). D'autre part, n'a mye Dieu, de sa benigne grace, planté en vostre ame et conscience la vertu de saincte religion qui vous a adressé en tous voz affaires, non obstant le grant festz et poix d'iceulx, de recourir à luy par oroisons et services divins, tant de vostre personne que de voz subgetz ? (GERMAIN, Discours outr. S., 1452, 332-333).

 

.

[D'une pers.] : Car quant a ceuls qui peuent estre adreciéz et reduiz a vertu, l'en leur doit plus aidier a recouvrer bonnes meurs que a recouvrer leur substance ou leurs biens, de tant comme vertu est plus propre a amistié que ne sont pecunes. (ORESME, E.A., c.1370, 463). Et donc, doulz Sire, puis que si grant et puissant et si misericordieus es, a toy corps et arme je doing, qu'il te plaise que par ton doulz playsir me vueilles adressier en ton doulz service. (GAST. PHÉBUS, Livre oraisons T., c.1380-1383, 59). Adreciez nous en la vie active, par especial en charité. (GERS., St Antoine G., c.1396-1403, 948).

 

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En partic. Adresser qqn en mariage. "Marier qqn" : ...une (...) femme qui aultresfoiz avoit esté mariée, et luy estoit demouré ung filz qu'elle avoit adressié en mariage. (C.N.N., c.1456-1467, 365).

 

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Adresser qqn de qqc./de qqn. "Aider, renseigner qqn à propos de qqc./de qqn, au moyen de qqc." : Li dessus dit fisent leur plainte au roy (...). Et ou cas que ilz les en vodroit adrecier, conforter et consillier, il li raportoient et mettoient en ses mains cités, villes et chastiaus que il tenoient en Normendie (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 185). ...li dus de Bretaigne (...) pooit (...) adrechier les Englès de navire pour raler en Engletière. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 41). Pour ce que pour Dieu, mon ami, Et pour sa mére m'en requiers, T'adresceray de ce que quiers. (Mir. fille roy, c.1379, 54). Nous la venu, je suppose que nous serons adrechié, conforté et consillié de tout ce qu'il nous besongne (FROISS., Chron. D., p.1400, 56). [Le comte de Hainaut encourage Edouard III à faire la guerre à la France, tout en le mettant en garde contre les difficultés de l'entreprise ; il lui conseille] que il viengne par deça la mer, acompagniés de son consel, et il avera avoecques li Jehan mon frère qui le adrecera de ce que il porra (FROISS., Chron. D., p.1400, 250). Damoyselles, puis que ainsi est que vous querez le chevalier qui porta les noires armes au tournoy du couronnement du gentil roy de Cornuaille, je vous monstre le chevalier, et sachiez qu'il se nomme Gadiffer, filz du noble roy d'Escoce. Maintenant estes vous adressee de ce que vous avez quiz longuement. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 272). Sire, dist le roy d'Escoce, vous manderés la damoiselle du Chastel Vermeil qui, comme j'entens, vous adressera du filz au tres excellent Alixandre, de qui, comme vous sçavés, tout l'honneur et ce que nous avons vient (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 53).

 

-

Adresser qqn à / de + inf. "Mettre qqn sur la bonne voie pour faire qqc. ; aider qqn, assister qqn à faire qqc." : Car quant uns coers amoureus bien apris Est d'amer par amours tres fort espris (...) A son besoing prestemnent li envoie Pourveance, qui l'adrece et avoie A cognoistre quel chose il doit emprendre, A fin que nuls de [l. ne ? ] le sace a reprendre (FROISS., Orl., 1368, 92). Jehans Chandos (...) consilloit le conte de Monfort ce qu'il pooit et le adreçoit à entendre, à reconforter ses gens et li disoit : "Faites ensi et ensi, et traiiés vous de ceste part et d'autre." Li jones contes de Monfort le creoit et ouvroit volentiers par son conseil (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 164). Et, se je m'oublie de mes pechiez et tu de venjance te recorderas, toutes ces choses, Sires, je say bien, mes rien n'en fais ; si te pri, doulz Dieu omnipotent, qu'il te plaise a moy adressier a fere ton plaisir. (GAST. PHÉBUS, Livre oraisons T., c.1380-1383, 52). Il fault que aiez homme qui se cognoisse bien en chevaulz et qui vous adresse a avoir bons serviteurs. (LA SALE, J.S., 1456, 70). ...celle qui de force se plaignit d'ung compaignon, lequel elle avoit mesmes adrecié a trouver ce qu'il queroit (C.N.N., c.1456-1467, 6).

 

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[D'une chose abstr.] : Certes, foleur vous adresça A venir cy. (Mir. st Ign., 1366, 77). C'est la conclusion de cest chapitre que vertu nous adresce a bien faire en delectacions et en tristeces. (ORESME, E.A.C., c.1370, 153).

 

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Adresser à qqn de + inf. : Et lors se coucherent emmy la forest jusques l'endemain qu'ilz se leverent bien matin, puis se mirent au chemin, moult desirant de trouver aucun homme ou femme qui leur adressast de trouver ce qu'ilz queroient. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 207).

B. -

Empl. intrans. ou pronom.

 

1.

Au propre

 

a)

[D'une pers.] (S') adresser qq. part. "Aller qq. part, se diriger droit qq. part, parvenir qq. part"

 

-

Adresser vers. "Faire route vers" : Les Grieux (...) par semblant, vers Grece adrecent. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 158).

 

-

Adresser qq. part. "Parvenir, arriver qq. part" : Quant l'an fut complet et passé Que le proudomme tout lassé Jeut dessoulz la roche cavee, Un autre homme de la contree Derechief la roche perça, Si foït tant qu'il adercha Au lieu, comme Dieu le vouloit, Ou celli fu qui se douloit D'estre illeques si longuement. (Tomb. Chartr. Dix-huit contes K., c.1337-1339, 244). ...ou les as tu laissié, Ne quel part ont il [les deux enfants] adressié ? (Mir. ste Bauth., c.1376, 165). Ainsi que le jenne chevalier eut pensé grant espace a la beauté de la jenne pucelle, Amours, qui veoit qu'il estoit temps qu'il devenist son subject, lui darda une sayette au cuer, que la beauté de la damoyselle y conduisi tant avant qu'il en fut attaint et perché de part a autre. Et tantost furent transmis messages au dieu d'Amours qui y retindrent son lieu, qu'ilz seignerent par dehors a la porte du signe de leur seigneur affin que tous les subgés du dieu d'Amours y sceussent adressier. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 109). Il m'est advis que j'apparçois L'ostel ou devons adresser. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 799).

 

-

S'adresser qq. part. "Se diriger vers" : Encore estoient chil dou gait de la nuit sus les camps ; si s'adrechierent celle part ou la noise estoit (FROISS., Chron. D., p.1400, 496).

 

-

S'adresser à / en / parmi / vers. "Aller droit vers, se diriger vers" : Lors en mon estant me dressay Et vers le guichet m'adressay Par ou j'estoie la venus. (MACH., R. Fort., c.1341, 109). Lors se parti et si s'adresse Vers Chypre, la plus droite adresse. (MACH., P. Alex., p.1369, 217). Adont Florimons se dressa Et aus espices s'adressa. Le dragier prist et la touaille, Au bon roy vint et se li baille (MACH., P. Alex., p.1369, 244). ...[il] se leva de nuit de son lit, feignant qu'il voulsist aler pissier de l'eaue, s'adreça au lit où un desdiz compaignons estoit, et en la bourse d'icellui print VIJ frans en or (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 170). Lequel suppliant, pour ce meu de chaleur et pour l'oppression que lui faisoit le dit Guillaume Chabot, s'adreça à son hostel qui estoit près d'ilec, où il prinst une fourche, de laquele il donna au dit Chabot pluseurs cops (Doc. Poitou G., t.6, 1391, 58). Et cellui soir fu commandé a un chevalier du pays, qui estoit en leur compaignie, que il alast le lendemain noncier leur venue en la cité. Et cil monta tout au plus matin a cheval et s'adreca vers la ville. (ARRAS, c.1392-1393, 182). Quant le jayant l'ouy [Geoffroy], si ne s'en fait que rire et dist : Fol, se vient a la bataille, tu ne pourras endurer un de mes coups sans voler par terre. Et Gieffroy, sans plus dire, fiert le cheval des esperons, et met la lance soubz le bras, et s'adrece vers le jayant quanque cheval puet courre, et le fiert de la lance au fer trenchant emmy le pitz, de si grant vertu qu'il le fist voler par terre, le ventre dessus. (ARRAS, c.1392-1393, 246). Li rois d'Engleterre (...) s'adreceroit parmi Brousselles et iroit parler au duch [de Brabant] son cousin (FROISS., Chron. D., p.1400, 308). Quant vers une roche s'adrece Grant et pesant, si la bouta Si fort que tous acravanta Les traïcteurs (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 307). ...et s'adreça une partie desdictes gens à l'ostel du Roy à Saint Pol (FAUQ., I, 1417-1420, 126). ...et demanda ou le roy estoit ; et on luy dist : "Il est allé a la ville de Tersee". Messire Courtois se adresse vers la ; et y arriva par ung lundi soir (Charles de Hongrie C., c.1495-1498, 140).

 

b)

(S') adresser à / contre / vers qqn

 

-

Adresser à qqn. "Parvenir à qqn, atteindre qqn" : Dieu, qui touz ses amis pourvoit, Me doint que bien aie adressié A celui que j'ay tant tracié (Mir. parr., 1356, 50).

 

-

S'adresser à / contre / vers qqn

 

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"Se tourner vers qqn, aller trouver qqn pour lui faire une requête" : Je m'adresce a vous, sire Alfons (Mir. Oton, c.1370, 385). L'evesque de Paris dit que maistre Geffroy a esté trouvé mort en sa haulte justice (...) et se doivent adrecier à l'evesque pour avoir licence de l'enterrer (FAUQ., III, 1431-1435, 6). Et pour ce, premierement (...) vous yrés au temple de la dieuesse Dyane a ceste heure et vous adresserez au prestre, auquel dourrez chinquante besantz pour vostre offrande (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 203). Et une foys entre les autres ledit Jouvencel et le Mareschal adviserent qu'il seroit bon de trouver aucun expedient pour ruer juz leurs ennemys, qui tant les grevoient. Mais riens ne voulloient entreprendre sans le sceu du viel Cappitaine. Si s'adresserent à lui une après-disnée et lui commença à dire le Jouvencel en ceste manière (BUEIL, I, 1461-1466, 114). ...j'envoye le seigneur de Montagu le Blanc à Angiers pour faire le serment sur la vraye croix de monseigneur Saint Laux, de me estre doresavant bon et loyal, et luy ay chargé se adresser à vous deux. (Lettres Louis XI, V., t.6, 1476, 55). Et, pour conduyre ceste trahison, s'en addressa en deux lieux : le premier, à ung medecin demourant à Lyon, appellé maistre Symon de Pavye (COMM., II, 1489-1491, 141). ...fut à merveilles erudicq en la science de astrologie et moult l'ayma et se y delecta et fut à cestui, selon aucuns, que ung alkymien s'adreça et lui presenta une couppe de verre infrangible et ductible au mertel, dont nouvellement avoit trouvée la science. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 71 v°). Plusieurs de Savonne s'estoient addressés au cardinal de Sainct-Pierre-à -Vincula, asseürant de luy pouvoir bailler ladite ville de Savonne, esperant estre en liberté (COMM., III, 1495-1498, 278).

 

.

En partic. "S'en remettre à une puissance supérieure" : Et la cause [des victoires du peuple d'Israel] estoit la bonne discretion et prudence de ceulx qui en avoient la charge, et meismement l'aide de Dieu, qui doit estre mise devant, car à lui en tous mestiers et en tous estas se doit-on principallement adrecier. (BUEIL, I, 1461-1466, 15).

 

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"Se tourner vers qqn pour lui parler" : Si se adrecièrent d'une vois dessus messire Robert Canolle et li disent... (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 154). ...il ala d'aventure ès halles de Paris, où l'en vent le pain, soubz les pilliers, et là trouva trois compoingnons, lesquieulx il n'avoit oncque maiz veuz, et se adreça à eulx et leur dist : Dieu gart les compoingnons ! (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 433). ...je m'adrece a lui et voel devenir son honme de foi (FROISS., Chron. D., p.1400, 480). Auquel compaignon il se feust adrecé, et icellui interrogué (Ch. VI, D., t.2, 1416, 54). Ceste fillette entra ens, et saluant la compaignie s'adressa au clerc qu'elle queroit (C.N.N., c.1456-1467, 570). Je deusse morir de destresse, Veu les grans pechés ou je suis. Marthe, ma suer, ad vous m'adresse ; Conseilhés moy (Pass. Auv., 1477, 138). Lors s'en partit ledit Voyau pour aller à Rains, et là trouva le roy et plusieurs grans seigneurs et princes, et entre autres Mons. de Charlus, qui estoit nepveu dudit conte, auquel il se adresa et luy compta tout son cas (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 153).

 

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[P. méton. du suj.] : A toy, Simon, mon cuer s'adresse Pour toy parler de ton profit. (Pass. Auv., 1477, 153).

 

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[Avec une connot. hostile] "S'élancer à la rencontre de qqn" : Saint Mercure (...) s'avance, Droit a Julien s'adresça Et (...) li lansa Son glaive (Mir. emp. Julien, 1351, 203). Cleriadus, de l'autre part, broche le destrier des esperons et se adresse vers le conte par telle maniere que il abat cheval et chevalier tout en ung mont. (Cleriadus Z., c.1440-1444, 110). ...Jason fist respondre au messagier du geant qu'il le combateroit, et lors le messagier retourna devers le geant. Et Jason se fist armer incontinent, puis monta a cheval, issi de la cité et s'adressa vers le geant le plus tost qu'il poeut. (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 142).

 

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S'adresser contre qqn. "Se diriger contre qqn" : Pour laquele chose, ledit Poulain et ledit Jehan Courson, qui estoit sergent sermenté d'iceuls religieux de Saint Magloire, aians lors vergoigne et doleur des dictes injures et vituperes pour lesquelz ledit religieux s'estoit departi et alé vers son eglise, et aussi que ladicte rue de Darnestal estoit et est, comme dessus est dit, en la justice desdiz religieux et que il leur y estoit deu reverence ainsi que il sembloit aus diz Jehan et Poulain, se feussent adreciez contre ledit Guillemin et son dit complice (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1375, 456).

 

c)

Empl. abs. (S') adresser

 

-

"Faire route" : ...tant ay des talons Erré et me sui adrecié Que j'ay le roy adevancié (Mir. Oton, c.1370, 352). Si passèrent oultre et entrèrent en le conté de Mascons et s'adrecièrent pour venir en le conté de Forès (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 62).

 

-

"Aller le droit chemin, prendre la bonne direction" : L'ung est hardi, et l'autre tremble, L'ung veult courir, l'autre aler l'amble, L'ung adresse, et l'autre desvoie, L'ung espart, et l'autre rassemble (Narcissus, p.1426, 283). [Ou est-ce un empl. abs. (adresser qqn "le mettre sur la bonne voie") ?]

 

d)

[D'un moyen de transport ou d'une voie de communication] "Aller, aboutir qq. part"

 

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[D'un moyen de transport] : ...une nef voy venant ; Ne sçay se cy adressera, Ou se vent aler la fera Ailleurs plus loing. (Mir. emper. Romme, 1369, 286). Et s'adreça ceste navie viers Frise (FROISS., Chron. D., p.1400, 642).

 

-

[D'une voie de communication] : ...un viés chemin herbu, qui s'adreçoit droit sus les fosses. (FROISS., Chron. D., p.1400, 519). ...ung chastel a merveilles fort, car il estoit tellement enclos de crolieres et plates eaues et fontenieus qu'on ne le pouoit approuchier a piet ne a cheval que d'une lieue a tous coustez, synon par une chaussee qui s'adressoit vers la forest (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 221).

 

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Le plus adressant. "Le plus direct" : Prindrent leur chemin le plus addressant que porent (...), et tant firent qu'en traite de temps passerent les mons (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 215).

 

2.

Au fig.

 

a)

[D'une pers.]

 

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Adresser à / de qqc. "Venir à bout de qqc., y pourvoir" : Mestres, par l'ame vostre pere, Dittes moi quel chose il vous fault Ne a falli, et dou default Volentiers y adrecerai. (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 183). Il n'est riens de quoi on n'adreche. Tout ce que j'en sçai vous orés ; Sur ce aviser vous porés. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 100). Il sara trop mieuls avenir Et adrechier a me besongne, Puis q'il en a empris le songne, Que je ne feroie a nul fuer (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 168-169). ...il seroit tantost nuit, si ne porroit on adrecier à faire nul bon esploit d'armes (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 161). ["Clayquin" n'est pas son véritable nom, bien qu'il soit devenu usuel] et messire Bertran, luy vivant, y eust volentiers adreschiez et remediet s'il eust peut (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 8). [Cont. de négociation] Par le moiien de ceuls qui adrechierent as besongnes (...) se ouvrirent et avancierent li trettié. (FROISS., Chron. D., p.1400, 456). Car par telz gens est le monde souvent deceu et les hommes pareillement, car souvent ou tous jours adresse l'ipocrite a son malice ou le mauvais congneu fault, pour ce que du mauvais congneu l'en se garde, mais de l'ypocrite ne se puet nul garder tant qu'il voit aucunement le mal apparoir. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 337).

 

-

S'adresser à + inf. "S'appliquer à" + inf. : Procéde le prestre et s'adresce A oultre pardire sa messe (Mir. femme, 1368, 227). Cils est eüreus qui s'adresse A servir si bonne maistresse (MACH., Lays, 1377, 340).

 

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[P. méton. du suj.] : Tres doulce fleur de noblesse, Oustés mon cueur de destresse Ou il est par chascun jour. Ou jamès je n'auré liesse, Si vostre cueur ne s'adresse A m'aymer par bonne amour. (Vir. H., c.1400-1500, 92).

 

-

Adresser à / de + inf. (ou inf. subst.) "Réussir à faire qqc." : Et se par mescheance tu adresses d'aucun mettre a sa nature, sy sera il en autre maniere mal fortuné, car ja ne se pourra chevir (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1027). ...s'il souloit jouster, danser, chanter, luittier, saillir, il adresce au bien faire et juge ou loe les meilleurs (Devin. R., c.1470, 68).

 

-

Adresser. "Atteindre son but, réussir" : Dist Camel : Or adrece ou faille, Je voel que deviers li alés, Et que telement l'enparlés C'a vo retour je m'en perçoive, Par quoi mes coers joie en reçoive, Qui pour s'amour vit en grant painne. (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 42). Dont messire Henry (...) getta premier sa lance, mais n'adressa point par ce que messire Jehan desmarcha de costé. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 166).

 

b)

[D'une chose]

 

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[Idée de processus, de survenance] "Se faire, s'engager" : Messires James d'Audelée tenoit en veu (...) que, se il se trouvoit jamais en besongne là où li rois d'Engleterre (...) fust, et bataille s'i adreçast, que ce seroit li premiers assallans (...) ou il morroit en le painne. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 33).

 

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Part. passé en empl. adj. [D'un processus] "Bien engagé, qui a pris tournure" : On attendi tant que Florée Et les damoiselles ossi Se furent mises ou parti, La ou d'usage elles venoient, Quant les batailles regardoient Des chevaliers aventureus. Ja orés conter des .II. preus Bataille forte et adrecie, Et plainne de chevalerie. (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 169).

 

-

[Idée de tendre vers qqc., de rencontre]

 

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"Aller droit au but" : Si s'entreferirent le plus fierement qu'ilz peurent, et furent leurs coups si grans et adreissans si bien que les changles du cheval Jason rompirent et vola Jason enmy le champ. (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 142).

 

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"Tendre vers, avoir pour but" : Donques s'ensuit il que vertu resgarde et conjecture et tent et s'adresce au moien. (ORESME, E.A., c.1370, 161). Des aultres choses et merveilles que y sont, ne sauroye plus que dire ; car je ne suis mie plus avant, et aussy le principal de mes affaires ne se adreschoit mie la. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 79).

 

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S'adresser de + inf. "Avoir pour but de" : Pren donques ton reseul, qui doit estre si lonc que il praigne tout le chemin de travers, et te lieve avant que il soit jour et va au fourc des chemins et tant ton reseul a travers le chemin qui mieux s'adreche d'aller au bois. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 163). "Plut a Dieu", dit le roy, "que vostre voyage s'adressat de venir jusques en Espaigne, car j'en seroye moult joyeulx." (Jehan de Paris W., 1494-1495, 37-38).

 

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"Se rencontrer, se trouver chez qqn" : ...Ludovic, Galyas, Le baron d'Ais en qui tout bien s'adresse (LA VIGNE, V.N., p.1495, 162).

 

c)

En partic. [De paroles, d'un écrit, d'un message, d'un ouvrage... ; idée de destination] S'adresser à qqn. "Être destiné à qqn"

 

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[De paroles] : ...a vous mesmes, sire, se pourroient adrecer lesdictes paroles (JUV. URS., Loquar, 1440, 419). Dont en devisant tous trois ensemble, le parler de Madame toudiz s'adreçoit à l'abbé. (LA SALE, J.S., 1456, 291).

 

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Part. passé Adressé à qqc. "Consacré à qqc." : Se looit souvereinnement Ce blanc cheval, et telement Que qui l'en vosist escouter, Adès en vosist il conter Par paroles bien agencies, Aus fais dou cheval adrecies. (MACH., D. Aler., a.1349, 313).

 

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[D'un message écrit] : ...lettres qui s'adreçoient au roy d'Engleterre (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 110). ...je escrirai et penderai a mes lettres mon seel et ferai pendre les seaus de tous les barons de ma tere, certefians la desfiance qui s'adrecera à Phelippe de Valois qui se dist rois de France (FROISS., Chron. D., p.1400, 318). Cedit jour, s'est levée la Court à IX heures pour adviser à qui s'adressera l'executoire de l'arrest obtenu pour le Roy et les habitans du Nuefchastel contre le duc de Lorreinne (BAYE, II, 1411-1417, 80). ...dez regions d'Asie, aux eglises desquellez s'adressent les epytres dez apostres (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 117). ...seroit bon que on fist ung article que se a la Chancelerye on donne aucune chose a entendre pour le faire saisir [le temporel], que la lettre s'adresse a aucun juge (JUV. URS., Nescio, 1445, 537). Ce n'est pas a toy, dit elle aussi, que de prinsault ce doulx message s'adresse, combien qu'il te touche beaucoup. (C.N.N., c.1456-1467, 99). Mais pour chascun nom il n'y avoit seulement que une lettre que celuy a qui elles s'adressoient entendoit bien. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 292). ...et est à vie et honnouré comme ung roy ; et s'addressent à luy toutes lettres, mais il ne peult guères de luy seul. (COMM., III, 1495-1498, 111).

 

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[D'un écrit] Adressant à qqn. "Destiné à qqn"

 

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Commission adressant à : Et, ce mesmes jour, furent prinses pour le roy, et par vertu de sa commission adreçant à ung jeune filz de Paris nommé Henry Perdriel, en ladicte ville de Paris, toutes les pyes, jays, chouetes estans en cage ou autrement et estant privées, pour toutes les porter devers le roy. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 220).

 

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Epistre adressant à : ...j'ay deliberé de faire une maniere de espictre adressant au roy. (JUV. URS., Loquar, 1440, 301).

 

.

Lettre adressant à : Item cognut et confessa qu'il avoit fait unes lettres closes ou nom du roy d'Arragon adrecenz au roy de France. Et y avoit plaquié cire en un po de papier dessus (Conf. Jug. Parlem. Paris L.L., 1337, 129). ...lettres adreçans au roi d'Engleterre (FROISS., Chron. D., p.1400, 506). Et fu ordonné que, pour obvier et remedier à ce que dit est, seroient faictes lettres adreçans à tous juges pour punir les dessusdis appellans (FAUQ., I, 1417-1420, 60). ...lesdis brigans (...) et ledit de Chaluz (...) envoyèrent certaines lettres closes adréçans au séneschal d'Auvergne (Ch. VI, D., t.2, 1418, 67). A Rougier des Preaulx, demourant à Dijon, la somme de trente frans, laquelle (...) lui a esté bailliez et delivrez pour ses peines, salaires et despens de porter lettres closes adreçans de par madicte dame à mondit seigneur ou pais de Flandres (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1419, 537). Item, avoir fait par VI fois unes lettres closes de longue escripture adreçant à mondit seigneur le Duc de par mesdis seigneurs du Conseil et des Comptes, par lesquelles ilz lui escripvoient entre autres choses que Odot de Molain, Humbert de Plaine et Jehan Murgault feront finance dedens un mois prouchainement venant de la somme de XVImVcXVIII salus, XV gros royaulx. (Ecorch. Ch. VII, T., 1444-1445, 53). Saintré et ses compaignons ordonnerent une tres belle lectre d'armes, adreçans a la court de l'empereur (LA SALE, J.S., 1456, 238). La response que maistre James de Douglas fit à Charolois, et aussy la lettre qu'il luy bailla adressant à messire Jacques de Lalaing (Faits Lalaing K., c.1470, 167). ...monseigneur de Mirembel (...) aporta par devers les maire et eschevins de ladicte ville d'Amiens unes lettres missibles du roy, nostredit seigneur, adreçans à mondit seigneur de Torcy (Lettres Louis XI, V., t.6, 1475, 29). Supplie humblement frere Jehan Ruffé (...) qu'il vous plaise luy donner lettre adressant à la court de Parlement à Paris, et mander à ladicte court parachever ce qu'elle a commencé touchant le procès de ladicte abbaye (Lettres Louis XI, V., Pièces justif., t.6, 1478, 355). ...et luy fist escripre des lettres adressans à Geuffroy Cueur, qui furent baillées à l'un desditz francs archiers, avecques le plaquet dudit archevesque. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 179).

 

.

[Accordé en nombre et genre] : ...[le daulphin] leur en bailla [à deux chevaliers] ses lettres signees de sa main, addressantes principalement a Guillame de Moullon (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 30). ...nous avons aujourd'huy commandées noz lettres patentes à vous addressantes (Lettres Louis XI, V., t.6, 1477, 240).

 

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[D'un ouvrage] Adressant à qqn. "Dédié à qqn" : ...en un traictié adreçant a un de nos seigneurs (JEAN DE MONTREUIL, Traité cheval. G.O.O., 1413, 126). Maistre Jehan Gerson, chancelier de l'eglise de Paris, docteur en theologie, disciple dudit cardinal de Cambray, fut en ce temps et fist ung traictié intitullé Astrologia theologizata, adressant au Daulphin de France, ouquel dit en substance telles parolles (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 152 v°). Maistre Jehan Anthoine de Belbelis, cytoïen de Sene, fist ung judice adressant au duc de Savoye sur la revolucion de l'an mil IIIIcLXXII bien ample, et fut à merveilles bien veriffié en plusieurs passages en ce septieme climat. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 160 v°). Eustachii Candidi, de Boulongne la Grace, chanoine regulier dudit lieu, fist ung jugement sur la revolucion de l'an mil IIIIcIIIIxxVI, adressant au noble et chrestien roy Mathieu de Hongrie. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 161 v°).

C. -

Part. passé en empl. adj.

 

1.

[D'une pers.]

 

a)

"Qui réunit toutes les qualités ; parfait" : Li homs n'est mie sage (...) Quant il a unne fille, bielle et bien adrechie, Quant oultre son voloir l'assenne ne marie (Flor. Rome W., c.1330-1400, 147). ...ilz n'y avoit en toute Gascongne si jolis, si biaux, ne si adreciez (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 85). Laiens estoit Marsilles a la chiere hardie Et la roïne qui mout est adreschie. (Galien D.B., c.1400-1500, 107). ...son cousin le conte de Douglas, le prince de son sang le mieulx adressié et le plus puissant de son royaulme (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 254). ...la personne dudit duc de Cleves, qui fut de soy ung des beaulx, des saiges et des bien adressez princes de son temps. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 204).

 

-

[D'une personnif.] : A ces mos s'est Raisons drecie, Comme sage et bien adrecie (MACH., J. R. Nav., 1349, 265).

 

-

"Bien fait, parfait, beau (de ses membres)" : Et cant .I. hons est bons et loyaulz et hardis, Adrechiez de tous membrez, courtois et agensis... (Hugues Capet Lab., c.1358, 205). Or estoit la chose ainsi avenue que la damoiselle, qui estoit aisnee de son frere, avoit esté mariee a un noble homme du paÿs de sy long temps qu'elle avoit desja ung tresbeau filz en l'eage de douse ans, bien adressié de tous membres et en toutes vertus. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 295). ...et tant joieusement se maintindrent ensemble qu'ilz gaignerent ung beau filz, nommé fu Salhadin, qui tant bien fu adrescié de tous membrez qu'en sez bellez faicturez Nature y emploia sa science. (Fille comte Pontieu B., c.1465-1468, 130).

 

b)

"Éduqué, formé" : Or est il ainsi, que en toutes ces choses celui qui est bon adrescé et fait toutes ses operacions selon raison et celui qui est mauvais peche en toutes ces choses et mesmement en delectacion, pour ce que delectacion est plus commune [Mais cet ex. est douteux ; peut-être faut-il une virgule après bon et lire adresce ; R. Ling. rom. 78, 2014, 594, n.34] (ORESME, E.A., c.1370, 154). Ung gentil chevalier des marches de Bourgoigne, sage, vaillant, et tres bien adrecié, digne d'avoir bruit et los... (C.N.N., c.1456-1467, 227).

 

-

Adressé à / de / en + subst. : Adont s'est Foy en piez drecie Comme sage et bien adrecie De droit, de coustume et d'usage (MACH., J. R. Nav., 1349, 216). C'est ly mieulx adréciés d'assaus et de tournois C'on saroit deviser ne dire en tous endrois. (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 272). Amours, je te fis ja hommage Pour la plus belle et la plus sage, La mieuls adrechie en corage, A mon samblant, Qu'onques veïsse en mon eage (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 41). Car il est si bien entechié Et a tout honneur adrechié (CHART., L. Dames, 1416, 232). Et, avec le bon enseignement que sa maistresse lui bailloit, la fille estoit tant bien condicionnee et bien adrecee de toutes belles taches d'amer Dieu et l'Eglise, estre aulmoniere aux pouvres que c'estoit ung grant bien que de ouyr parler d'elle. (Cleriadus Z., c.1440-1444, 2). ...sy ne fu mie de merveille se le conte d'Artois la regarda volentiers, car sur mieulx adrechiee de toutez noblez et bonnez parfections ne pooit soleil luire. (Comte Artois S., c.1453-1467, 5-6). Le bon seigneur (...) fut en son temps ung des beaulx princes de son royaulme, garny et adressié de tout ce qu'on saroit loer et priser [en] ung noble homme. (C.N.N., c.1456-1467, 191).

 

2.

[D'une chose] "Bien fait, parfait, beau" : ...tant estoit plaisans de mengniere adrecie Qu'en Gascongnie n'avoit damme si bien taillie. (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 252). Huez se deffendoit par proesche adrechie (Hugues Capet L., c.1358, 74). ...vous orrés chanson bien faicte et adrechie (Cip. Vignevaux W., p.1400, 24).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Edmonde Papin

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