C.N.R.S.
 
Famille de tacere 
Liste des articlesStructure des articlesArticles sans exemplesArticles complet
 21 articles
 
 Article 1/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     ATAIRE     
FEW XIII-1 tacere
ATAIRE, verbe
[GD : ataire ; FEW XIII-1, 27a : tacere]

Empl. intrans. "Se taire"

REM. Gloss. hébreux-fr. XIVe s. ds GD I, 463b.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 2/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     ATAISEMENT     
FEW XIII-1 tacere
ATAISEMENT, subst. masc.
[GD : ataisement2 ; FEW XIII-1, 27a : tacere]

"Silence"

REM. Gloss. hébreux-fr. XIVe s. (atésement) ds GD I, 463b.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 3/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     ENTRETAIRE     
*FEW XIII-1 tacere
ENTRETAIRE, verbe
[*FEW XIII-1, 27b-28a : tacere]

Empl. intrans. [De deux pers.] "Se taire l'un et l'autre" : ...S'entr'acolent et entrebaisent, Mais en ce faisant s'entretaisent, Car lor joie tres exellente Lor parler retient et alente (Pastor. B., c.1422-1425, 232).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 4/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     INTAISIBLE     
FEW XIII-1 tacere
INTAISIBLE, adj.
[FEW XIII-1, 26b : tacere]

"Incapable de se taire" : Intacibilis (...) : intaisibles, qui ne se peut taire (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 246). [Ou est-ce "qui ne peut être tu" ?] O intaisible langue ! Malditte soit l'heure que le cuer soy confiant en la misericorde d'aultruy te fist sonner les secretz vergongneulz et la chetiveté incongneue qui t'estoit administree et a ta dame ! (Fille comte Pontieu B., c.1465-1468, 93). Intacibilis (...) : intaisible, qui ne se peult taire (LE TALLEUR, Vocab. E.M., c.1490, 176).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 5/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     INTAISIBLEMENT     
*FEW XIII-1 tacere
INTAISIBLEMENT, adv.
[*FEW XIII-1, 26b : tacere]

"De manière intaisible" : Intacibiliter (...) intaisiblement (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 246). Intacibiliter (...) intaisiblement (LE TALLEUR, Vocab. E.M., c.1490, 176).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 6/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     INTAISIBLETÉ     
*FEW XIII-1 tacere
INTAISIBLETÉ, subst. fém.
[*FEW XIII-1, 26b : tacere]

"Caractère de celui (ou de ce ?) qui est intaisible" : Intacibilitas (...) : intaisibletés (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 246).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 7/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     SOUS-TAIRE     
FEW XIII-1 tacere
SOUS-TAIRE, verbe
[GD : soustaire ; FEW XIII-1, 27a : tacere]

Empl. trans. "Passer sous silence"

REM. Gloss., Paris B. N. lat. 7679, c.1400-1500 (subticeo : solztaire), ds GD VII, 557c.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 8/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     TAIRE     
FEW XIII-1 tacere
TAIRE, verbe
[T-L : taire ; GDC : taire ; DÉCT : taire ; FEW XIII-1, 26b : tacere ; TLF : XV, 1325a : taire]

I. -

Empl. trans. Taire qqc. "Passer qqc. sous silence" : S'il ne scet taire [var. taisir] veritey, Ja n'avra des riches avantaiges (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 77). Ou ceuls qui se excuseroient en disant que ilz ne savoient pas que la chose que ilz ont dicte fust a taire et a tenir secrete, si comme il est escript ou livre d'un poëte appellé Ayskili. (ORESME, E.A., c.1370, 181). S'essoine avez qu'il faille taire Et celer, je vous jur par m'ame Je vous garderay de diffame Et vous celeray (Mir. fille roy, c.1379, 94). ...mais l'ordure du pechié, duquel la parole corrompt l'air, me contraint a les taire, affin aussy que je ne donne cause de mal aux innocens. (GERS., Pent., p.1389, 78). Et au fort, mieulx doy vouloir faire mon devoir de vous loyaument amonnester, et en deusse avoir vostre mautalent, que de vous conseillier vostre destruction ou de la taire pour avoir vostre bon gré. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 120). ...pour la continuelle noise de pluseurs qui ne se scevent taire ce qui rien ou pou ne leur touche, vint ceste matiere a la congnoissance du maistre (C.N.N., c.1456-1467, 164).

 

-

[Formule narrative ; p. méton. du suj.] : ...lez ung monastere de [blancs] moynes, est situé ung aultre de nonnains, qui tresdevotes et charitables sont, dont l'ystoire taist le nom et la marche particuliere. (C.N.N., c.1456-1467, 105).

 

-

Taire que : ...il luy convint dire que l'on n'avoit encores rien besoigné en son ouvrouer ; mais elle taisoit qu'elle fust cause de la dilacion, et que tousjours eust refusé la jouste. (C.N.N., c.1456-1467, 498). De lui [Herodotus] tractent Pline et Quintillian, mais ilz taisent, que ne font autres, que il fut souverain en la science des estoilles et en escripvit assez curieusement et ont esté plusieurs de ce nom, car l'un fut hystoriagraphe à Romme et l'autre à Messine. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 47 v°).

 

-

Taire + interr. indir. : ...on ne doit pas taire comment nagueres ung gentil chevalier de Bourgoigne (...) devint amoureux d'une damoiselle de son hostel (C.N.N., c.1456-1467, 73).

 

-

Empl. pronom. à sens passif : O souverainne justice deshonorée ! Qui se tenra de exterminer telle injustice qui donne auctorité à tous de tuer maufaicteurs, les drois se taisient, soient cloz les livres, voisent soy respondre les loiz (BAYE, II, 1411-1417, 261).

 

-

Taire sa langue. "Tenir sa langue, se taire" : Je vous requier a tous et pry Que ne faciez noyse ne cry, Mais bonne paix nous veuillez faire ; Chascun n'a que sa langue a taire. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 125).

 

-

Taire ses cris : MARIA. (...) Jhesus mon pain et moy sa cher, Jhesus mes cas. Il me fault taire [l. Jhesus, mes cris il me fault taire] ; Jhesus amis, a vous soit cher ! [Le ms. présente la lecture cris, et non cas] (Pass. Auv., 1477, 166).

 

-

Part. passé en empl. adj. [D'une chose]

 

.

"Que l'on passe sous silence" : Et donques quant Aristote dit que nul ne seuffre injuste voulant, il entent de volenté expresse, non teüe et entiere, non pas partial, et pure, non pas mixte, et franche, non pas liee. (ORESME, E.A.C., c.1370, 313). BERTHE. Voir, je li pense estre si bonne Amie que me sara gré De ce fait, mais qu'il soit secré Et bien teu. THIBERT. Je ne voy pas qu'il soit sceu Ne qu'il en puist estre nouvelle (Mir. Berthe, c.1373, 172).

 

.

"Tacite" : Communicacion commutative est quant par contract voluntaire exprés ou teü un homme baille sa chose ou fait servise a autre pour aucune autre chose (ORESME, E.A.C., c.1370, 292).

II. -

Empl. intrans. ou pronom. "Rester sans parler, cesser de parler, garder le silence"

A. -

Empl. intrans. : ...Dont il convint la vierge debonnaire D'ire, d'annuy, de dueil et de grevance Taindre, fremir, rogir, palir et taire. (Mir. prev., 1352, 277). Ysabel, lequel vault miex faire : Parler jusqu'au conmander taire, Ou taire soy et escouter Tant que l'en conmande parler ? (Mir. emper. Romme, 1369, 271). Li chevaliers qui là estoit en genoulx, fu tous honteus, car tels parolles à oïr li estoient moult dures, et bien veoit que taire li estoit plus pourfitables que parler (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 130). Vrayment ycy ne scé je que dire ; je ne scé lequel faire : ou taire, ou parler. (GERS., Pent., p.1389, 78). Dist Saint Augustin : Plus louable chose est eschever mal en taisant que vaincre en respondant. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 173).

B. -

Empl. pronom.

 

1.

Se taire : Escoute en toy taisant, et, pour ceste reverence, grace a toy venra (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 57). L'EMPERERIS. (...) Ysabel, lequel vault miex faire : Parler jusqu'au conmander taire, Ou taire soy et escouter Tant que l'en conmande parler ? (...) LA DAMOISELLE. (...) Taire vault miex tant c'on conmande Parler ; car tant c'on s'en abstient, En son pouoir parole on tient (Mir. emper. Romme, 1369, 271). Et peut estre tele ficcion en paroles et en faiz et en signes et aucune foiz en soy taisant. (ORESME, E.A.C., c.1370, 267). "Très redoubtez sire, salve soit vostre grace ; mais justice est en vostre royaulme trop foible, et vous ne savez pas tout ne povez savoir, car point n'en enquerez ne demandez ; ...." À ces mots regarda le roy sur ses oncles et se tut pour savoir et veoir que ses oncles diroient. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 30). ...elle oyt et entendit que une femme vint à elle en prenant son escuelle, laquele elle avoit en sa main, et la bailla à un enfant, lequel elle mist emprès elle sur les carreaux. Et lors lui dist ladite Agnès : Cuidiez vous que celi enfant ce taise pour lui bailler mon escuelle ? (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 530). Sire, je sui filz Hervy de Leon. Lors furent tuit esbahy de ce mot, mais tuit se teurent, et Remondin reprint la parole en disant :... (ARRAS, c.1392-1393, 58). ...le pouvre mary se trouva si honteux et tant esbahy qu'il ne savoit sa maniere, si non de soy taire. (C.N.N., c.1456-1467, 198). Quand madame vit ce, Dieu scet comment elle salua la compaignie, jasoit qu'elle eust bien cause de se taire. (C.N.N., c.1456-1467, 272). Suffisant reparacïon Sa passion N'est pas ; et pour ce se deust tayre. (Pass. Auv., 1477, 108). LE CHRESTIEN commence. (...) De Povreté me voy tout embrassé, Si enlassé que suis tout lassé, Si entassé, de honte et dueil cassé, Mocqué, farcé que plus ne me peux taire. Quant je pense en ce tres dur affaire, Sans plus braire, me vousisse deffaire (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 73). Tout beau a esté de me taire Et de luy demander qu'elle a. (P. Jouh. D.R., a.1488, 38). Par grans monceaulx le commun populaire Deça, dela, s'estoit voulu assire Pour hault crier en amour voluntaire Voire si hault qu'ilz ne se povoient taire : "Libertate, libertate, chier sire !" Qui en françois vault autant comme dire : "Helas, sire, donne nous liberté Et nous trestous pour tes subjectz eslire, Ou autrement ce pays est gasté". (LA VIGNE, V.N., p.1495, 201). Encorez depuis, ledit grant maistre, le seigneur du Lau et Poncet parlerent longuement audit seigneur de Charrolois en la Granche aux Merciez, près Paris : et, quant mondit seigneur de Nemours s'aproucha d'eulx, il se teurent. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 192).

 

-

[À l'impér.] : TURQUIE. (...) Ferir te vueil par tel eslais Que dire te feray : Je lais Tout et m'en fuy. LA FILLE. Tais toy : encore tout sain sui ; N'yra pas ainsi que tu cuides. (Mir. fille roy, c.1379, 77). ...en soy esveillant, oy et entendi que c'estoit ledit Thevenin Tout Seul, qui dist à elle qui parle ces moz : Tay-toy ; ce suis-je. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 57). Preng ce qu'il te fault et te tais : Pou parler et bien besoignier ! (Gris., 1395, 5). "Taisiez vous," dist Madame, "encores n'est il pas quictes : le bon du jeu ne fait que venir." (LA SALE, J.S., 1456, 60). Ne pleure plus ! Taise toy, femme ! (Pass. Auv., 1477, 130). Tay toy, dissimuleur, tay toy, Car il est tart ! Il t'en prent bien, Pour ce que le grant sabbat vien. (Pass. Auv., 1477, 267).

 

-

Se taire tout coi : Godolias se taist tout cois. (Mir. st Sev., 1362, 230). Si vous dy, se plus m'en parlez, Que mon grant ennemi serez. Taisiez tout coy. (Mir. emper. Romme, 1369, 264). ... le conte d'Armignac leur prommettoit qu'il les menroit en Lombardie, et le conte de Foix, qui n'est mie legier à decepvoir, pensoit tout le contraire. Tout quoys se taisoit pour veoir la fin de ceste besoingne, (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 188). ...messires Gautiers ... s'en vint devant le roi et li dist en langage englois : "Tres chiers sires, vechi la representation de la ville de Calais a vostre ordenance." Li rois se taisi tous quois et regarda moult fellement sus euls, car moult les haioit et tous les habitans de Calais, pour les grans damages et contraires que dou temps passet li avoient fait. (FROISS., Chron. D., p.1400, 846).

 

-

Se taire de parler : LA MARQUISE. Oncle, bien vous peussiez taire De moy parler de tel langage. Ou avez vous pris ce courage ? (Mir. marq. Gaudine, 1350, 133).

 

-

Prov. : Qui tost se taist, tost a paix. (Exc., Science A.R., c.1465-1468, 35).

 

.

Ouï, vois et te tais, si tu veux vivre à paix. V. paix

 

2.

Se taire de qqn/de qqc. "Ne pas/ne plus parler de qqn/de qqc., ne pas évoquer qqn ou qqc." : LA DAME. (...) Donc doy je bien pour ly plourer. Ore de li me tays atant. (Mir. enf. ress., 1353, 46). Aurelian, sanz plus preschier, Huymais de ceci me tairay. (Mir. Clov., c.1381, 211). Et ne m'en enquerez plus, car autre chose ne vous en sauroie dire. Ly contes, qui moult l'amoit, s'en taist atant, pour ce qu'il ne le vouloit pas courroucier. (ARRAS, c.1392-1393, 35). Neantmoins parlons de saint Pol quelque chose - tant soit non pareille a sa gloire ou dignité, n'est pas raison de s'en taire - et disons que se les amis de Dieu doyvent estre et sont grandement honnourez, saint Pol en ce doit avoir excellance (GERS., P. Paul, a.1394, 493). Je me tays de tres miserables manieres que fait la fole amour de mauvaise charnalité. (GERS., Concept., 1401, 413). ...et s'elle en aperçoit certainnement quelque chose, ne s'en taira mie, ains menacera la personne de la faire bouter hors s'elle se mesle de plus conseillier a sa maistresse (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 101). Seigneurs, vuillés vous de ce taire. N'an dictes mot a creature (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 259). Par Nostre Dame ! tu dis vray, dist le seigneur ; tays toy de moy et si feray je de toy. (C.N.N., c.1456-1467, 47). ...en ung lieu de ce pays que je ne puis nommer, et pour cause, mais au fort qui le scet si s'en taise, comme je fays, avoit ung maistre curé (C.N.N., c.1456-1467, 402). Seigneur, de cela vous fault taire, Car Pilate par moy vous dit Que ce qu'est escript est escript, Et aultre chose n'escripra. (Pass. Auv., 1477, 215).

 

-

Se taire tout coi de qqc. : Aux grans maistres Dieu doint bien fere, Vivans en paix et en requoy ; En eulx il n'y a que reffaire, Si s'en fait bon taire tout quoy. Mais aux povres qui n'ont de quoy, Comme moy, Dieu doint pascïence. Aux autres ne fault qui ne quoy, Car assez ont pain et pictence. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 38).

 

-

Se taire à parler de qqn/de qqc. : Et atant se taist l'ystoire a parler d'eulx, et parole de Remondin et de sa femme... (ARRAS, c.1392-1393, 45). Messires Lois d'Espagne, ... se traist devers la tente de mesire Carle de Blois. Et la estoient li contes de Blois, li dus de Bourbon, li contes de Pontieu, li contes d'Eu connestables de France, et li sires de Chastellon ; et ne se pooient taire a parler de ceste contesse de Montfort, de la hardie et outrageuse emprise que elle avoit fait. (FROISS., Chron. D., p.1400, 517). Et a tant me tairay cy un peu a parler des ris et des jeux que Madame et ses femmes en faisoient (LA SALE, J.S., 1456, 60).

 

-

Se taire (de) + inf. (verbe de parole, d'expression) "S'abstenir de" : Ma langue ne se porroit taire De prononcier ceste chanson Que vous m'avez oy retraire Car cest article est de raison. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 15). O Gestas, bien te deussies taire Dire teulx lenguacges et motz, Car cestuy sans cause, contraire A nul bien, maiz virtueux et doulx, La mort prent pour nous saulver tous (Pass. Auv., 1477, 218). Car je voy qu'il ne se peust tayre De ce faulx jhesus maintenir (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 91).

 

-

[Formule narrative] : L'ystoire dit que la feste dura a Nantes bien XV.. jours ou plus. Et ne vous sauroye raconter toute l'onneur que le roy breton et toute sa baronnie firent a Remondin. Et m'en tairay pour cause de briefté. (ARRAS, c.1392-1393, 68). Et cy se taist Jehan d'Arras de la noble histoire de Lusegnen. (ARRAS, c.1392-1393, 312). Je me tairai un petit de ces Bourgignons et de mesire Carle de Blois qui avoit assegiet le chastiel d'Auroi, et parlerai de mesire Lois d'Espagne et de ses gens, liquel avoient assis, ensi que vous savés, la contesse de Montfort dedens Hainbon. (FROISS., Chron. D., p.1400, 521). Et aucuns ont voulu dire que aucuns seigneurs de France prestoient des deniers au duc de Lorraine pour mener ceste guerre et que le roy le faisoit faire ; mais je m'en raporte à ceulx qui le sçavent mieulx que moy ; par quoy m'en taiz d'en parler plus avant. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 360).

 

.

[P. méton. du suj.] : Cy se taira l'ystoire d'elle et parlera du roy, son pere, qu'il fist le lendemain. (ARRAS, c.1392-1393, 105). ...du surplus de la vie au jaloux, de ses afferes et manieres et maintiens, ceste histoire se taist. (C.N.N., c.1456-1467, 86).

 

-

Prov. Qui de tout se tait, de tout a paix. V. paix

 

3.

[D'une pers.] Estre tu. "Être muet (?)" : Le prophete Jheremie dit a Dieu, "Aa ! je suis enfant et ne scay parler." Et puis dit apres, "Helas, a moy ! car je suis theu." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 367).

III. -

Inf. subst. Le taire. "Fait de garder le silence" : LE SERGENT, au marquis. Sire, j'ay fait, n'y vault le taire, Tout ce que tu m'as commandé (Gris., 1395, 55). ...fut grand piece en son courage, asavoir si bon estoit qu'il parlast ou si mieulx luy valoit le taire. (C.N.N., c.1456-1467, 243).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 9/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     TAISABLEMENT     
*FEW XIII-1 tacere
TAISABLEMENT, adv.
[GD : taisablement ; *FEW XIII-1, 1, 27b : tacere]

"En silence" : Tacite (...) : taisablement (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 491).

REM. BERS. ds GD VII, 629a.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 10/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     TAISAMMENT     
FEW XIII-1 tacere
TAISAMMENT, adv.
[T-L : taire (taisanment) ; GD : taisamment ; FEW XIII-1, 1, 27a : tacere]

"En se taisant, en silence" : Tacite : tesaument (Abavus IV, R., c.1350, 491). Cest article-ici taisamment le duc le nota et le tint en gorge, cuidant l'avoir bien conçu (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 66). ...maintenant ne avoie autre recours qu'en Dieu pour lui recommander mon âme, auquel taisamment et par seule pensée j'envoyai ma prière (CHASTELL., Vérité mal prise K., c.1460, 261).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 11/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     TAISANCE     
FEW XIII-1 27a, b tacere
TAISANCE, subst. fém.
[T-L : taisance ; GD : taisance ; FEW XIII-1, 27a, b : tacere]

"Fait de se taire, silence" : Combien, dist elle, que ta taisance te monstre estre en tristesse, neantmoins il appert par ta face que tu es de grant noblesse. (Apoll. Tyr Z., c.1400-1500, 87). Et, se les homes aient mesmement aconsuivi telle puissance mondaine, aprés ce que amistié est entre eulx neglecte et desprisee, ilz cuident que la chose soit obscurcie par taisance et ignorance de fait et que telle amistié ne soit pas necglecte et relenquie sans aucune grant cause. (PREMIERFAIT, Vraye amistié D., 1416, 403). Et posé qu'il feïst taisance De son penser... (Pastor. B., c.1422-1425, 76).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

 Article 12/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     TAISANT     
FEW XIII-1 tacere
TAISANT, adj.
[T-L : taire (taisant) ; GD : taisant ; FEW XIII-1, 27a : tacere]

"Qui reste muet, silencieux, discret" : ...La liqueur qui des yeus degoute Parmi sa face goute a goute, Et qu'il li couvient recoper Ses paroles et sincoper Par souspirs puisiez en parfont Qui mut et taisant le parfont, Et qu'il l'estuet par force taire Et de honte ensus de li traire, Et qu'elle voit qu'en petit d'eure Qu'Amours son visage couleure De trois ou de quatre couleurs (MACH., R. Fort., c.1341, 63). ...pour ytant que bonne fame T'avons trouvé, coye et taisant En nostre service faisant... (Mir. roy Thierry, c.1374, 322). Ce me tient com faucon en mue, Merencolieuse, esperdue, Triste, mate, taisant et mue ; Ce ma joie en tristece mue, Ce confont mon cuer amoureus. (MACH., Les lays, 1377, 367). Et a celle heure apperceut trois de ses enfans, l'un estant droit en armes appuyé sur sa hasche, effrayé et songeux, l'autre en vestement long sur ung siege de costé, escoutant et taisant, le tiers, en vil habit, reversé sur la terre, plaintif et langoureux (CHART., Q. inv., 1422, 10). Trop m'anuye qu'elle ne laist en paix le josne chevalier. Je le voy meu et taisant. J'aperchois assés que pou a conte a son lignage. Il samble assés, a le voir, que son caqueter luy anuye. (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 70).

Rem. Myst. process. Lille K., t.4, a.1485, 44/198 ("qui reste muet, incapable de parler").

 

-

Estre taisant. "Se taire, rester muet, silencieux" : Lors fu nature esbahie et taisans, Quant deitez vint tel pel affubler Qui vierge estoit (Mir. st J. Paulu, c.1372, 147). ...maiz se elle rougist et est taisant et vergongneuse quant vous la corrigez, amez come vostre fille. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 128). Veult dire Aristote cy dessus que estre taisant, ou voulentiers taire est signe de saige, et par le contraire est de homme foison parlant (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 169). Les cerfz passoient par l'ombrage Et, ces oiseillons hors de cage, Dieu scet s'ilz estoient taisant (CHART., L. Dames, 1416, 201).

 

-

Faire taisant. "Rester discret, ne rien demander, s'abstenir de toute réclamation" : ...et parmi ce ladite femme et ses filles doient faire taisant envers nous et nos gens (...) et tenir paisible a tousjours mais (Trés. Reth. L., t.4, 1331, 183).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 13/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     TAISER     
FEW XIII-1 tacere
TAISER, verbe
[GD : taiser ; FEW XIII-1, 27b : tacere]

I. -

Empl. trans. "Taire, passer sous silence" : ...et m'est force de tenir propoz touchant le pas et emprise commencée par le bon chevallier messire Jaques de Lalain, comme il est dessus escript, et que je recite les mainctes et plusieurs chevaleureuses armes faictes et executées en icelluy pas par ledit chevallier et ses compaignons ; dont grant perte et dommaige seroit, si elles estoient taisées ou obliées ; et m'en tiendroye pour lasche et recreant en ma labeur, se je laissoye en ma plume si nobles faictz que j'ay veuz, sans les reciter, à mon povoir, de mon petit sens. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 162). ...il eust faillu Et ces gens iniques taiser, Et d'en parler nous appaiser (RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 629). De celluy qui taise verité. Quicunque pour crainte et faveur Taise ou celle verité... (RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 694). Et maulx faisoyent couvers et simulez, Lesquieulx ilz ont taysez et recelez, Perseverans en celle vie active Furtivement jusques a mort tardive. (SAINT-GELAIS, Enéide VI, B., c.1500, 341).

II. -

Empl. intrans. ou pronom. "Se taire" : Ha ! dame, respondoit Gérard, je vous prie que de ce vous vueillés taiser et appaiser (WAUQUELIN, Gir. Ross. M., 1447, 106). La ferveur de grans biens divers Ne veult laisser taiser mes vers, Ains me contraint et si me atire D'en composer une satire. (RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 141).

 

Rem. L'ex. d'ARRAS que cite GD VII, 629c n'a pas été retrouvé ds l'éd. S.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 14/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     TAISEUR     
FEW XIII-1 tacere
TAISEUR, subst. masc.
[T-L : taisëor ; GD : taiseor ; FEW XIII-1, 27a : tacere]

"Celui qui tait qqc." : Affin que je recouvre à mon oubliance et que je ne soye trouvé tayseur de l'un et non de l'autre (...), vray est que... (CHASTELL., Chron. K., t.2, c.1456-1471, 109). N'est l'hystoriographe (et doit estre vray délateur des choses), taiseur, s'il luy plaist, des cas honteux, non nécessaires à estre révélés, et prononcheur de toutes hautes glorieuses besongnes en chacune personne, pour lui donner renommée ? (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 95).

REM. Cf. aussi TLF XV, 1326b : taiseux.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 15/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     TAISI     
FEW XIII-1 tacere
TAISI, adj.
[T-L : taisi ; GD : taisi ; FEW XIII-1, 26a : tacere]

"Qui se tait, qui est silencieux" : Et Henris d'aultre part, pensans, tasis et cois, Regardoit le biaulté Elaine (Belle Hélène Const. R., c.1350, 177).

 

-

Empl. subst. : Tant les alaita qu'ilz taisirent ; Aprez le taisis s'endormirent. (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 204). [Mais ne faut-il pas lire taisir ?]

V. aussi taisir
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 16/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     TAISIBLE     
FEW XIII-1 tacere
TAISIBLE, adj.
[T-L : taisible ; GD : taisible ; FEW XIII-1, 26a : tacere]

A. -

"Qui se tait, qui reste silencieux ; taciturne" : ...Honteux du bien estre et taisible Pour la grief sentence et orrible Ou Dieu sanz fin jugié m'eust... (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 251). Icy veul ge estre tasible. Ange, vecy la Dieu ancelle, Or soit fait selon la novelle Que par ly m'est appourtee. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 56). Il fut aussi taisible en parole. (MAMEROT, Romuleon D., 1466, 311). ...de joyeulx taisible Suys devenu. (SAINT-GELAIS, Séj. honn. D., c.1490-1495, 378).

 

Rem. Chasse am. W., a.1509, gloss.

 

-

[D'une chose] "Silencieux, discret" : Car par une taisible maniere et par un dent que l'en ne puest sentir le temps admoindrit la chose que nature fist et attennit tant que aulcune foiz celle qui avoit esté retourne en neant (PREMIERFAIT, Cas nobles hommes G., 1409, 112). Taisible bruit et secret descelé... (CHART., D. Fort., 1412-1413, 191).

 

.

"Qui ne s'exprime pas" : Lors, la ou li filz se avisa par taisibles doubtances quelz pooit estre la volunté son pere, ou quele chose il li mandoit a faire, il a occis les principaus de la cité (BERS., I, 1, c.1354-1359, 54.8, 90).

B. -

"Tacite, implicite, non exprimé (en partic. dans le dom. du dr.)" : ...et parmi ce, la dite venderresse transporta, mist, cessa et du tout en tout delessa audit acheteur, pour lui, pour ses hoirs et pour ceuls qui de lui auront cause, tout le droit, toute la seigneurie, proprieté, possession, raison et action quelconques, reelle, personnelle, mixte, directe, taisible et expresse (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1355, 207). ...tout le droit, toute la proprieté, fons, possession, saisine, seignorie, raison et action quelconques, reele, personnele, mixte, directe, taisible, expresse et autre qu'il avoit, povoit et devoit avoir (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1365, 307). ...nous avons lettres du roi d'Angleterre faisens principalment mention des renonciations expresses et taisibles (Mém. messages D., 1372, 162). Lez ungz ont commis les pechiez, lez aultres, en dissimulant, ont donné consentement et adhesion taisible au mal. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 53). Qui peut empescher les maulx a faire et on ne le fait, ce n'est que donner faveur aux tirannies, et n'est pas sans consentement taisible, qui a publiques delitz ne obvie (JUV. URS., Loquar, 1440, 367).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 17/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     TAISIBLEMENT     
FEW XIII-1 tacere
TAISIBLEMENT, adv.
[T-L : taisible (taisiblement) ; GD : taisiblement ; FEW XIII-1, 26b : tacere]

A. -

"Silencieusement" : Mais la caleur de celle flambe Taisiblement le corps enflambe Et rampe dedens les entraillez, Ou pis ou ceur et es coraillez ; S'est plus parfont enrachinee La maise herbe que la plantee. (Ovide remede amours H., p. 1300 [1400-1430], 50). Et pour ce veons nous aucunefois que aucun est sy seurprins de la doulceur de aucun musical son que ce qu'il ne peut dire de la bouche, il le declaire et monstre de ses mains taisiblement, si comme ceulx et celles qui balent le nous monstrent. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 88).

B. -

"De manière implicite, tacitement" : ...il est à déterminer par la communaulté ou par la pluspart d'icelle, expressément ou taisiblement, quant, quelle et comme grande nécessité appert de ce faire. (ORESME, Monnoies W., c.1365, LXXI). Mes l'en pourroit dire que teles choses ont esté faites en nostre lay selon la forme du legislateur humain, et le divin legislateur les souffroit ou octroioit estre ainsi faictes de grace ou approvoit expressement ou taisiblement, et pour le miex, combien que ces dignités ou honeurs doient estre distribués et gouvernés par autre forme, si comme il est dit devant laquele forme est baillié es sains canons. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 312). Or est vray que Jhesuchrist n'osta pas aux princes terrians la seignorie de la temporalité, laquelle chose il povet faire, selon nostre foy et selon verité. Il s'ensieut, donques, que taisiblement lez Roys aient eu ceste seignorie et governement de la volanté de Dieu. (Songe verg. S., t.1, 1378, 66). ...lezquelx princes prengnent l'aministracion de la temporalité, en une maniere ou en aultre, taisiblement ou expressement, par le moyen dez prelas de Saincte Eglyse. (Songe verg. S., t.2, 1378, 82). ...pour quelconque chose qui fut faicte ou dicte expressement ou taisiblement lesdictes renunciacions ne sortiroient aucun effect (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 209). Si aucun tient et posside taisiblement aucun heritaige, rente, meuble, ou autre chose à tiltre ou sans tiltre par l'espace de XXX ans, il [a] acquis droit de la chose (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.2, 1437, 309). Et estoit en la faculté et puissance de Ysabel, se aulcun droit elle y eust eu, de y renoncer, ce qu'elle et son mary firent taisiblement voire expressement, en approuvant lesditz Phelippe le long et Charles le bel a roys de France (JUV. URS., T. crest., c.1446, 27). Et attendu la requeste dessusdicte faicte par ledit monseigneur de Sommercet au Roy qu'il ne donnast nul secours ou aide audit monseigneur de Bretaigne, est bien grant presumpcion et demonstrance que, quelque desadvouement de parolle que ledit monseigneur de Sommercet face dudit cas, que taisiblement il advoue la chose et qu'elle lui agrée. (ESCOUCHY, Chron. B., t.3, Pièces justif., 1449, 230).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 18/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     TAISIBLETÉ     
FEW XIII-1 tacere
TAISIBLETÉ, subst. fém.
[GD : taisibleté ; FEW XIII-1, 26b : tacere]

"Fait de se taire, silence, mutisme, caractère d'une personne taciturne" : Taciturnitas (...) : taisibletés (Aalma R., c.1380, 407). Certes la masse du corps saint enclose dedens ung sepulchre, non mie sans la plourable taisibleté des siens, dura moult longuement en ung glorieux estat de incorruption, qui est chose merveilleuse a dire. (MIÉLOT, Vie st Josse J., c.1449, 31). ...voix des apostres, taisibleté des prophetes (BATALLIER, Lég. dorée D.-L., 1476, 823). ...offusqué par le dormitoire qui lors coaguloit le sens naturel de ma personne avec boursouffleuse oysiveté, qui permectoit a mon organe taisibleté, a mon serveau ruralité, a mon sens bestialité, a mes membres labilité (LA VIGNE, Ress. chrest. B., 1494, 107).

Rem. Doc.1391 ds GD VII, 630b.
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 19/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     TAISIR     
FEW XIII-1 tacere
TAISIR, verbe
[T-L : taire (taisir) ; GD : taisir ; FEW XIII-1, 26a : tacere]

I. -

Empl. intrans. ou pronom. "Se taire" : Tant les alaita qu'ilz taisirent ; Aprez le taisis s'endormirent. (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 204). Le mortel traÿson plus ne m'en voeul taisir, Que je voloië faire pour le tien corps honnir (Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 20). Et aprés ce, elle se taisit (BATALLIER, Lég. dorée D.-L., 1476, 269). [Absent de VIGNAY, ms. BNF fr. 241, a.1348]

 

Rem. Doc. 1437 (Châlons) ds GD VII, 630b-c.

 

-

Empl. trans. Taisir qqc. "Taire qqc." : S'il ne scet taire [var. taisir] veritey, Ja n'avra des riches avantaiges (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 77).

 

-

Empl. pronom. Se taisir de qqc. "Ne pas/ne plus parler de qqc., ne pas évoquer qqc." : LA PREMIERE DAME. Ha ! dame, ne me puis taisir D'une merveille qu'ay oÿe ! Mon seigneur le marquis (...) Femme plus noble [veut avoir] et plus d'avoir [que vous] (Gris., 1395, 75). Maulvais louyr il porrons prandre De ceulx qui en croix le fire pandre, Quar c'estoit malfait et trayson De le ainsy pandre par mesprison. Saichés que je ne m'an taisera ! Tout maintenent je m'an fuyra. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 140).

II. -

Inf. subst. "Fait de se taire, silence" : Tant les alaita qu'ilz taisirent ; Aprez le taisis [l. taisir ?] s'endormirent. (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 204).

 

Rem. Ex. XIVe et XVe s. ds GD VII, 630b-c.

 

-

Mettre qqc. en taisir. "Passer qqc. sous silence" : Mettre ne pourroye en taisir Les merveilles que dire doy, Car nostre dame [Griseldis] que je voy De son povre habit desnüee Est, ce me semble, aussi müee Que je la recougnoiz a paines. (Gris., 1395, 40).

V. aussi taisi
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 20/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     TAISIVEMENT     
*FEW XIII-1 tacere
TAISIVEMENT, adv.
[GD : taisivement ; *FEW XIII-1, 26b : tacere]

"En se taisant, silencieusement" : ...pourquoy n'en pourroit l'acteur faire la figure pour venir tousjours à sa fin préentendue, encore quand par l'induction de ceste figure, il contend taisivement réprouver les François du faire le contraire (CHASTELL., Vérité mal prise K., c.1460, 308).

REM. Chron. et hist. saintes et profanes (ms. du XVe s.) ds GD VII, 630c (tacivement et en silence s'en vint).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 21/21 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     TEUEMENT     
FEW XIII-1 tacere
TEUEMENT, adv.
[GD : teuement ; FEW XIII-1, 27a : tacere]

"Tacitement" : ...lesquelz Loy, Ordenances et Testament j'ay oy lire de mot à mot (...) et ne ferai, irai ou vendrai, ne soufferray faire, aler ou venir à l'encontre par moy ou par autres, teuement ou expressement, directement ou indirectement, publiquement ou occultement, pour quelconque cause, couleur ou occasion, ou par quelconques voïe ou maniere que ce soit (Ordonn. rois Fr. S., t.6, 1374, 48).

REM. L'autre ex. que cite GD VII, 704c vient d'un faux (Mél. P. Imbs 1973, 146, K. Baldinger).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

Liste des articlesStructure des articlesArticles sans exemplesArticles complet
Fermer la fenêtre