C.N.R.S.
 
Famille de ille 
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     CELUI     
FEW IV 552a ille
CELUI, dém.
[T-L : cel/celui ; GD : celui/icel/icelui ; GDC : celui/celuici/celuila ; FEW IV, 552a : ille ; TLF : V, 368a : celui ; TLF : V, 370b : celui-ci ; TLF : V, 371b : celui-là]

[Masc. celui, fém. celle, masc. plur. ceux, fém. plur. celles : paradigme de plus en plus fréquent de pron. dém., sujet ou régime, de l'animé ou de l'inanimé, qui s'oppose au paradigme adjectif ce2]

A. -

[Masc. sing. celui] : Par la vertu des queles lettres, nous vous mandons et commetons et chascun de vous par soy que vous et celui de vous qui en serez requis ledit arrest selonc la teneur metez diligaument a execucion deue (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 14). ...le derrenier censier de la dite maison estoit tenuz de faire valoir au premier censier sa rente ou crois de cens, et la dite maison mettre en tel point et estat que le dit premier censier y peust trouver a prendre et gaigier pour sa dite rente ou crois de cens pour le temps present, pour celui a venir, et pour les arreraiges qui lui en seroient deuz (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1339, 81). Je ne tien pas celui pour kaut Qui vuet faire un ouvrage haut Seur fondement qui riens ne vaut (MACH., R. Fort., c.1341, 40). ...je te vueil demander, A ton avis, le quel tu tiens Estre milleur de ces deus biens, Ou le bien que tu ne porroies Perdre, ou celui que bien perdroies. (MACH., R. Fort., c.1341, 89). Or en soit la venjance prise, Dame en qui toute grace habonde, Si que veoir puisse le monde Et congnoistre quel bien dessert Celui ou celle qui vous sert D'umble et vray cuer (Mir. ev. arced., c.1341, 131). Je ne retourneray mais huy Ne des mois, car je vois celuy Que j'aim de cuer et que je quier Qui m'atent la. (Mir. nonne, 1345, 334). ...celui qui reçoit doit retribuer tant comme le don li est proffitable. (ORESME, E.A.C., c.1370, 449). ...se une lance estoit portee tout droit en travers et une mouche montast tout droit contremont ceste lance, le mouvement de la mousche seroit mixte de .II. mouvemens drois, c'est a savoir de celui dont elle est meue aveques la lance et du sien propre, et decriroit par son mouvement une ligne dyametrale ou biese. (ORESME, C.M., c.1377, 62).

 

-

[Comme génitif] : Et quant il fu a plain sachiez, Les mains celui prist a lechier Cui il ot senti esrachier (MACH., J. R. Nav., 1349, 229).

 

-

[Renvoyant à l'état de santé de qqn] : Or me dictes comment madame ma mere le fait ["comment se porte madame ma mère"]. Ilz lui dirent : Madame, nous avions bien entencion de le vous dire aprés cellui du roy. (Cleriadus Z., c.1440-1444, 415).

 

-

Celui ci : Darius Lariopagitam fut, entour ce temps, souverain en la science des estoilles et dient les Grecz que fut celui ci qui escipvit l'ystoire de Troye,que puis translata Cornelius Nepveu de Saluste. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, p.34).

 

-

Celui là : Onques mais n'oy tant de ruses A fol dire qu'a celui la. (Mir. parr., 1356, 16). Ce jouvencel ci amenez, Soustenez li et braz et main Entre vous et frére Romain. Et vous, amis, de par dela Amenez aussi celui la (Mir. ste Bauth., c.1376, 164). Il n'est deduit qui vaille celui-là. (MACH., App., 1377, 646). ...celuy-là estoit chief de la maison de Sainct-Severin et estoit en France, chassé du roy Ferrande (COMM., III, 1495-1498, 21).

 

-

[Celui mis pour le féminin] : ...le bon hermite (...) estoit sy lié des proesses et des chevaleries qu'il veoit faire a aucuns chevaliers qu'il ne sçavoit que devenir. Et dist que du temps de sa josnesse la chevalerie fut de nulle valeur envers celluy qu'il veoit devant luy (Percef. I, R., t.2, c.1450 [c.1340], 752).

 

-

[Forme étoffée icelui] : Le quel prevost de Saint Magloire prist le dit Jehan le Forestier et d'icelui reçut le dit restablissement (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 18). Icelui aussi dist ou livre des Retractions ou premier chapitre : ... (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 29). ...apriés ce que ils eulrent tresbien ordonné de leur realme de Hermenie et y commis a la gharde de ychelui de moult notables cappitaines... (WAUQUELIN, Manequine C.T., a.1448, 221). ...par ilcelui il sera sustentés et par icelui il sera restaurés en son premier estat. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 215). Cy fine le prologue de ce present Elucidaire et commance l'exordre d'icelui (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, p.9). [nombreux autres ex. dans ce texte]

B. -

[Masc. plur. ceux] : A touz ceux qui ces lettres verront, Jehan de Milon, garde de la prevosté de Paris, salut. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1333, 53). ...car au doy La mousterront Ceuls et celles qui ceste ouevre saront (MACH., J. R. Beh., c.1340, 101). La viande ou le boire un pou plus malvaiz, quant ilz sont delictables, vallent mieulx que ceulx qui sont meillieurs, et non delectables. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 63).

 

-

[Mis pour le féminin (forme de l'Ouest)] : ...Et froys visaige et plus gens corps que cieulx Qu'a l'aventure ont habitz oultrageux... (RENÉ D'ANJOU, Regn. et Jann. R., c.1457-1461, 52).

 

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Ceux ci : Si furent ceux ci assis en destre corn de la bataille et li autre en senestre. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 40.3, 73). Les uns aouré ont pourciaux, Les uns viaux, les autres aigniaux Si que je di touz ceulx ci sont En erreur et contre Dieu font, Contre raison et droit escript. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 284). ...ceux-cy sont nommés coureurs. (BUEIL, I, 1461-1466, 149).

 

-

Ceux là : Mais ceulx qui ont de loyaulté entiere Leur bonne part, comme telz que bien sçay, Ceulx là scevent combien en vault l'essay. (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 153). Ceux-là ont besoing d'avoir gens devant, derrière et de tous costez pour eulx garder (BUEIL, I, 1461-1466, 148).

 

-

[Forme étoffée iceux] : ...elle a et aura a touz jours mes ferme et agreable tout ce qui par ses diz procureurs ou par l'un d'eulx ou par le substitut ou substituts de euls ou de l'un d'iceux sera fait (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1348, 158). Et lors, uns pastours du paÿs, appelés Cacus, fors et poissans et de fiere meniere, ot envie de ses biaus bues et les couvoita mout. Et pour ce, afin que leur maistre qui dormoit ne les peust trouver, il les tira et traisit tous les plus biaus d'iceux en arrerez a reculons par les queuez jusquez en la caverne ou il habitoit. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 7.5, 11). ...mes lors, quant il aperçut, il fist aporter la celle curule et se sist ilecquez auctorizablement, en regardant les autres en son siege d'onneur a grant envie et trestece d'iceux. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 46.9, 87). Tu as des filz, enseigne iceux. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 353). La .VIe. joye de mariage si est quant celui qui est marié a enduré toutes les paines et travailx dessus desclerez ou aucun d'iceux (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 49). Si ne me veuil arrester à l'advenement et comme ilz concquirent et augmenterent France, ne à Francio, premier Roy des Franchois, et comment ils furent payens jusques au Roy Clovis. Et d'iceux j'ay aucunement touchié en ce present volume (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 64).

C. -

[Fém. celle, celles] : Si disoit que laditte granche avoit orendroit grant mestier de refection et reparacion comme celle qui estoit en tel point et estat par la deffaute, coulpe et negligence des diz curé et escuier (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 25). Mieux vault folie conmenchie Que celle qui est parsievye ! (Dit prunier B., c.1330-1350, 72). ...car au doy La mousterront Ceuls et celles qui ceste ouevre saront (MACH., J. R. Beh., c.1340, 101). Or en soit la venjance prise, Dame en qui toute grace habonde, Si que veoir puisse le monde Et congnoistre quel bien dessert Celui ou celle qui vous sert D'umble et vray cuer (Mir. ev. arced., c.1341, 131).

 

-

[Graphie cel pour celle] "Celle" : ...pour quoy m'a il fait choisir Cel qui me fait en dueil gesir, En refusant honteusement ? (Narcissus, p.1426, 300).

 

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Celle(s) ci : Rondement ayment toute gent [les filles de joie] Et rient lors quant bourse pleure. De celles cy n'est qui ne queurre ; Mais en femmes d'onneur et nom Franc homme, se Dieu me sequeure, Se doit emploier, ailleurs non (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 60).

 

-

Celle(s) là : Ceste cy ne celle la, quoy que elle soit mariee a hault prince, n'est point a comparer a toy (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 12). Ce leur seroit chose trop admirable Et qui, peult estre, verroient bien envis C'une seulle eust trop plus d'andivis En paradis qu'elles toutes ensemble, Veu qu'en substance celle la les ressemble Et n'a pouoir d' alumer ny estaindre Ne faire chose que ne fist la plus maindre Si de par Dieu ne luy est ordonné. (LA VIGNE, S.M., 1496, 339).

 

-

[Forme étoffée icelle(s)... (très fréquent, renvoie à des choses)] : ...en la fourme et maniere que commis li estoit par ladite commission et que contenu est en icelle (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1331, 36). Toutes les quelles choses dessus dites et chascune d'icelles les diz preneurs et chascun pour le tout promistrent par leurs sermens et par la foy de leurs corps a faire tenir, enteriner et acomplir bien et loyalment, sanz venir en contre jamés a nul jour (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1331, 37). ...et enseurquetout, la dite venderresse fist et establi sanz aucun rapel le devantdit Mahy, son mary, son procureur et certain messagé especial, auquel elle donna et ottroia plain pooir, auctorité et mandement especial de soy dessaisir de la dite rente vendue es mains des gens dudit nostre seigneur le roy, pour elle et en son nom, et de faire en soufisamment saisir par icelles les diz acheteurs, et de faire toutes autres choses a cestes neccessaires et convenables. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1333, 54). ...lez folz vilains, se ilz treuvent une pierre precieuse, ilz n'en ont cure car ilz n'en congnoissent la vertu ne la preciosité d'icelle (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 73). Et pour che virginité est loable virtus, mais humilité est plus necessaire : icelle, asscavoir virginité, est enortee mais humilité est commandee. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 394). Cedit jour, furent leuz en la Court certains articles par maniere de memoire, qui par la Court avoient esté faiz et baillés au Grant Conseil du Roy sur les defaus qui sont en la justice de ce royaume pour icelle reformer (BAYE, I, 1400-1410, 143). A ces trois quantités sont en la trinité Dieu createur trois aultres qui sont respondantes a icelles esquelles les personnes divines sont equales et pareilles, c'est a scavoir eternité sans commencement et fin en estre ou en essence, grandeur sans mesure et vertu en pouoir toutes choses. (Somme abr., c.1477-1481, 128).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

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     CIL     
FEW IV ille
CIL, dém.
[T-L : cel (cil) ; GD : cil1 ; AND : cel1/icel1 ; FEW IV, 552a : ille]

[Survivance du système cist / cil de l'a.fr. ; cil, cils, cilz, dém. masc., sing. ou plur. ; cel également dém. masc., sing. ou plur., mais désuet ; paradigme d'adj. dém. celui, celle, celles, iceux ; en m.fr., tous ces dém. sont devenus compatibles avec la fonction sujet et la fonction régime ; paradigme (non marqué) qui indique sans plus que l'objet à identifier est identifiable - par le contexte, plus ou moins large, mais aussi par la situation, par les connaissances mémorisées... (s'oppose au paradigme marqué cist, indiquant que l'objet à identifier est identifiable par le contexte immédiat)]

I. -

[Dém. masc., sing. ou plur., cil ; bien représenté au XIVe s., plus rare au XVe ; tombe peu à peu en désuétude dans la seconde moitié du XVe s.] Cil / cils / cilz

A. -

[Adj. dém.] "Ce, ces"

 

1.

[Comme sujet (en conformité avec l'a.fr.)] : Cil phillosophe Tholomee Qui sur touz ot la renommee D'estre bon astronomïen Au temps l'emperiere Adrïen Fist d'astronomie maint code En une isle qui a nom Rode (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 101). ...a rescourre cest enfant, Que cilz dyables pris avoient. (Mir. enf. diable, c.1339, 46). Cils brandons les tient et destreint, Le cuer leur art, le corps leur teint (MACH., D. verg., a.1340, 32). ...et cilz seurnoms appartient bien a lui (Bérinus, I, c.1350-1370, 5). Cilz Famius estoit homs de grant noblesse et assasez de grant richece (Bérinus, I, c.1350-1370, 6). Or est il bien drois qu' on regarde Que cils enfes ait bonne garde (MACH., P. Alex., p.1369, 5). Vray contraire sont cil dui vice (DESCH., M.M., c.1385-1403, 199). ...et depuis A .C. et .LX. et .VIII. ans De l'Olimpiade, a ce temps, Print Jherusalem Pompeius, Au .CIIIIxx. ans Crassus : Cil Crassus ert prevost de Rome. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 363). Ne nulz homs ne savoit dont cilz ouvriers venoient, ne dont ilz estoient. (ARRAS, c.1392-1393, 46). Noble roy, ainsi le fist cil traistre que je voy la. (ARRAS, c.1392-1393, 59). Qant cils Reniers entendi que Englois et Breton livroient assaut a la Roceperiot... (FROISS., Chron. D., p.1400, 545). Lors, cilz roys sa gent manda toute, Et, en peu d' eure, ont esbahis Ceulx d' Egipte et moult envays. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 6). Cil Brutus fu pere Lucrece (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 192). Si n'est pas faillis cilz lignages, Ains aliance et mariages Furent fais de leurs successeurs A roys et a princes pluseurs (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 135). Cilz païs sera confourté D'un homme plain de grant bonté (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 60). Saché de voir que cil passage A esté trés bien perillieux (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 147). Car ou soit ly sains appostolles, D'aubes vestuz, d'amys coeffez, Qui ne seint fors saintes estolles Dont par le col prent ly mauffez De mal talant tous eschauffez, Aussi bien meurt que cilz servans, De ceste vie cy buffez : Autant en emporte ly vens ! (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 48).

 

-

[En empl. de "notoriété" (renvoie à un objet dont on laisse entendre qu'il appartient à un type de situation bien connu)] : Quant la douce saison repaire D'esté qui maint amant esclaire, Que prez et bois sont en verdour Et cil oisillon par baudour Chantent et par envoiseüre Chascuns le chant de sa nature... (MACH., D. verg., a.1340, 13). Et cil oisel, Pour la douceur dou joli temps nouvel, Si liement et de si grant revel Chantoient tuit que j'alay a l'appel De leur dous chant. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 58).

 

-

[Forme étoffée icil] : Et promist icil Aleaume par son serement et foy non venir contre (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1372, 433).

 

2.

P. ext. [Comme régime (par une extension abusive au regard de l'a.fr., due à la chute de la déclinaison)]

 

-

[Comme régime dir.] : Apres en tenant cilz sentiers Au quatriesme ciel nous montasmes (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 77). Cil couz ly donray en l'oraille Qu'onque ne receuz la paraille. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 82).

 

-

[Comme régime prép.] : Haubers d'acier fins et heaumes Premiers trouva en cilz royaumes (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 282). ...XLV. ans y regna Et si en paix la gouverna Qu'onques n'ot guerre en cil termines. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 187). Vraye Dieu, tu soyes gracié Quam victoyre tu m'a donnez [En]contre cil dyable dampnez. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 134). Lors me cuyday de dormir entremectre, Mais la dame ne le voulut parmectre En cil endroit (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 31).

B. -

[Pron. dém.] "Celui(-ci), ceux(-ci)"

 

1.

[Comme sujet (en conformité avec l'a.fr.)] : Et cilz dist : ... (Dit prunier B., c.1330-1350, 45). Et tant com o li s'arrestoit, Li faisoit mainte question Et cil par grant discrecion A briez motz raison li rendoit De quanque cil li demandoit. (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 114). Car en ce cas, quoy que nuls die, Homs ne diroit sa maladie Jamais si proprement de bouche, Com fait cilz a qui elle touche Au cuer (MACH., R. Fort., c.1341, 65). Mon seigneur a vis cler et plain, Et cilz l'a noir, viel et froncié (Mir. femme roy Port., c.1342, 175). Mais, quant il vient une fort mouche A la toile, cil fait le louche Qui la deust prandre et happer (DESCH., M.M., c.1385-1403, 150). Et cilz vindrent diligemment. (ARRAS, c.1392-1393, 37). Le roy le bienviengna moult, et cil lui presente les lettres. (ARRAS, c.1392-1393, 96). Par la grant forest s'en vait cilz Tristes, mornes, mas et pensifs, Doubtant que son frere en agait Le fist occire par son gaict. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 297). Adont se tint cil pour trahi (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 136). Cilz est cil qui la doit conquerre. (CHR. PIZ., J. d'Arc, 1429, 36). Et cil respondit tantost : ... (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 33). L'une est visible par l'incarnation, quant il prind nostre humaine nature, l'aultre invisible, qui se fait quant cilz enlumine par dedens nostre entendement en esclairissant les sens de nostre ame. (Somme abr., c.1477-1481, 118).

 

-

[Fréquent] Cil qui. "Celui qui, ceux qui" : Cil qui engendrent les enffans Sont cause de l'engendreüre De leur estre selonc Nature (Dit prunier B., c.1330-1350, 46). Cil qui de la Vierge pucelle Nasqui pour nostre sauvement... (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 86). Mais encor pas ne se parti Sans flaël de cest territoire, Quar si comme dit saint Gregoire, Toute faiz sunt cilz flaëlez Qui a glore sunt appelez. (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 118). Mais cils qui sëoit au deseure Seur l'arbre entreprist le parler Et encommença a parler (MACH., D. verg., a.1340, 20). Je sui cils qui a le pooir De faire le riche doloir Et de lui faire dolouser, Plaindre, plourer et souspirer (MACH., D. verg., a.1340, 21). Car li meins bel et li meins riche, Li povre d'amis et li nice, Cil qui ont volenté legiere Et cil qui ont po de maniere, Dou tout en tout honni seroient, Se de moy oublié estoient (MACH., D. verg., a.1340, 27). Je vieng cy pour toy desservir Ce que tu m'as volu servir, A la fin que cilz qui me servent Voient miex quel bien il desservent (Mir. abbeesse, 1340, 87). Folz est cil qui autrui desvoie (Mir. femme roy Port., c.1342, 202). Mais cils qui vit en tristesse dessert Qu'il ait son chief de soucie couvert Triste et amere. (MACH., F. am., c.1361, 175). ...cilz qui bon hoste recoit, bon loyer en atent. (GERS., Pent., p.1389, 85). D'oultrage meurt cil qui vit par oultrage (CHART., B. Nobles, c.1424, 401). Cil qui tombe et se ressourt a mains de vergoigne que cil qui par honte de relever demeure souillé en la fange (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 106). Desespoir si est ung peché, Comme je trouvë en escript, Car cil qui en est entaché Peche contre le sainct Esperit. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 102). ...et cilz n'est pas sire de son païs, qui de ses hommes est hays. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 7). Car cil se monstre peu sçavant Qui du hault luy fault revenir. (BAUDE, Dictz moraulx S., p.1450, 127). ...maleureux est cil quy est seul ! (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 267). ...cil qui entend a loialment une telle dame servir je dy que il puet estre sauvez en ame et en corps (LA SALE, J.S., 1456, 17). Or pense donc combien cil est grant maistre Qui peult avoir telz joyaulx en son estre, Que je promectz te donner de bon vueil. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 29). Mais quatre debz fasons apporter Et cil que ["qui"] pourra plus gecter Aura la cotez ainssy gaignie Avant toute la compaignie. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 109).

 

Rem. V. aussi cist II.

 

-

Cilz ci. "Celui-ci" : Ce ne seroit pas de raison, Car il n'a barbe, ne grenon, Ains a cler et onni le vis, Et cilz ci, conme il m'est avis, A barbe grant et si est viex. (Mir. femme roy Port., c.1342, 173).

 

2.

P. ext. [Comme régime (par une extension abusive au regard de l'a.fr., due à la chute de la déclinaison)]

 

-

[Comme régime. dans cil qui (fréquent)] : ...mielx se volt prendre Aux noces espirituelles Donc les assemblances sunt telles Qu'il commencent a grant tristece, Mais l'en en vient a grant leece Neis ci en cest monde mouvable Et en cil qui est pardurable (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 90). Amour retourne a cil qui ayme bien. (CHART., B. Nobles, c.1424, 402). ...Selon l'estat et la coustume De cil qui ce faire présume (LA HAYE, P. peste, 1426, 116). Mieulx te vault convertir ta subtillité decepvable a congnoistre toy mesmez, que travailler en vain a espuicier la mer et mesurer lez cieulx, et estriver a cil qui nombre lez estelles. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 36). Des temples Dieu venger on s'entremette, Qui sont brouys par cil qui des lyons Se dit seigneur (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 93). ...or, me croys, Mieulx te vauldroit ne garder croix Que retenir labeur ne peine De cil qui te servir se peine. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 45). Qui tient le manche du marteau en son poing Peult marteler et fraper ou qu'il veult, Et cil qui va pour guerroyer trop loing, N'est pas merveille si povreté l'acqueult (LA VIGNE, Ress. chrest. B., 1494, 131). Jehan de Marisi, frere cil qui fut decapité pour favoriser le peuple de Paris, maistre ès ars à Paris, fist une prenosticacion environ ce temps, en laquelle il mist expressement que... (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 145, v°).

 

-

[Comme régime en tournure comparative] : Pour quoy se veult il contrefaire ? Autres qu'il n'est son habit faire, Semblant a cil d'un chevalier ? (DESCH., M.M., c.1385-1403, 140).

 

-

[Comme régime ailleurs] : Mainte collee, qui pesa, En donna puis plus fel que loups, A cil de qui estoit jalous (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 95). ...du ling de cilz Fu Ulixés (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 28). Le corps firent bien embasmer De cil, que seulent tant amer. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 109). Amours est de pareille guise A cil que on loge par franchise (CHART., L. Dames, 1416, 267). Repoz eternel donne a cil [à cet homme, à Villon], Sire, et clarté perpetuelle, Qui vaillant plat ne escüelle N'eust oncques, n'ung brain de percil. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 143). ...tres puissant et tres redoubté prince monseigneur le duc de Savoye, Philibert second de ce nom - comme a cil que mon esperit a esleu adresser ce petit traictié, intitulé Le Portail du temple de Bocace... (ANTITUS, Poés. P., c.1500, 50).

II. -

[Dém. masc., sing. ou plur., cel ; désuet] Cel

A. -

[Adj. dém. ; principalement devant un subst. à initiale vocalique ; sujet ou régime] "Ce, ces"

 

-

[Devant un subst. masc. à initiale vocalique] "Ce, cet" : Quant ly peres, qui moult l'ama, En cel estat le vit par voye... (Dit prunier B., c.1330-1350, 56). Et il lui dist qu'avant n'yroyt De cel yver ung mois pas la, Et a son pourfit labour a Et en sa terre autre matiere. (Dit prunier B., c.1330-1350, 66). Erambourc, prenez cel enfant En l'onneur du biau roy puissant, Que bonne garde en puissez faire. (Mir. enf. diable, c.1339, 17). Et puis m' assis en un recoy, Pour cel esprivier espier Qui bel se savoit cointier (MACH., D. Aler., a.1349, 261). Au temps de cel empereur fu cueilliee la matiere pour quoy j'ay ce livre entrepris (Bérinus, I, c.1350-1370, 4). Sire seneschal, cel avugle qui cy est vuelt achoisonner monseigneur (Bérinus, I, c.1350-1370, 98). En cel estat ou lors estoie, Tout ensi je me tourmentoie Comme un homme desesperés (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 45). Cel enffant fut trouvé en la tour et fut apporté au roy Charlemainne (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 11). Apres je di que se Dieu creet un autre monde semblable a cestuy, la terre et les ellemens de cel autre monde seroient en luy si comme sont en cestui les ellemens de luy. (ORESME, C.M., c.1377, 172). ...et remonstrerent cel avis et lor consel a la roine (FROISS., Chron. D., p.1400, 776). Et avint que dedens cel an li Espagnol, qui estoient venu en Flandres en lor marceandisses, furent enfourmé que... (FROISS., Chron. D., p.1400, 880). Si n'oublia pas cel affaire. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 233). ...et, en tendis que cel assault se faisoit... (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 205). En cel espoir fut tant surpris Quë a chanter tantost me pris (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 154). Et quant il se vist en cel estat, il envoya ung scien famillier devers le roy, son pere (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 38). Qui a la saint Remi, loie les arbres de son jardin de loiens de garbes de fourment, il ara cel an fruits a plenté. (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 126). Maintenant appelle les diables Pour faire lever cel enfant (Pass. Auv., 1477, 163).

 

-

[Plus rarement, devant un subst. masc. à initiale consonantique] : ...pour ce presens pardevant nous en jugement, nous eussent requis a grant instance cel droit a avoir. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1331, 27). Le duc Eüsebe en cel terme Sourvint avec sa legion (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 82). Et cel Vaudeis en son vergier Trop volentiers se delitoit (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 114). Es corps ou il n'a point de fleume, qui ont fastide, mors du cueur, tenebres es yeulx, et amertume en la bouche, toutes ces choses signiffient que cel corps a mestier d'estre purgié par haut. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 73). Et cel pechié est appellé avoultire. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 38). Mil .VIcLVI. ans Dura cel aage, et, en cel temps, Passa mainte grant aventure (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 140). ...pour ce que celle partie estoit ancor gelée, si resistoit audiz glaçons que ne passassent de cel cousté (BAYE, I, 1400-1410, 217).

 

-

Cel ... là : Je vueil que tu ailles parler A cel hermitte la, Michiel. (Mir. st Guill., c.1347, 24). Or me dites, damoiselle Anne, Cel home la, se Dieu vous sault, Ressemble il bien a Musehault Le messagier ? (Mir. fille roy, c.1379, 35).

 

-

[Forme étoffée icel] : Qui le jour des Brandons behourde les arbres de son pourpris, il les nettoie pour icel an de toute vermine. (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 126).

B. -

[Pron. dém. (rarissime)] : En ce soussi, en ce frefel, Mon coer, mi penser et mi oel Sont prest de faire mon voloir, Et moult bien voelent n'i a cel Pour [mon service mort avoir]. (FROISS., Ball. B., c.1362-1377, 18). Mais ceste opinion fu reprouvee ou quint chapitre et les raisons devant mises ne concludent pas, car il ne convient pas que tout corps soit vif qui est plus noble que cel est vif, car un saphir ou une esmeraude est plus noble que une mousche ou que un ort verm et que pluseurs corps vifz d'ame materiele. (ORESME, C.M., c.1377, 502).

 

-

[Forme étoffée icel] : Car bien peust estre Achillés pere Et plus, par bel aage d'icel, Qu encor n'estoit q'un jouvencel (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 123).

 

-

[Empl. pron. neutre] "Cela" : Toute foiz par grant diligence Au regne Dieu premierement Entendi et segondement A ses besoignes seculieres. Or le font aultrement noz peres, S'il est qui ose dire voir. L'en peut du plus appercevoir Qu'ilz ont mis cel devant derriere (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 106).

III. -

[Paradigme d'adj. dém., sujet ou régime, bien représenté, même au XVe s. : masc. sing. celui ; masc. plur., rare, iceux ; fém. celle(s)] Celui / iceux / celle(s)

A. -

Celui : Et de celui temps dit elle : ... (Mir. ev. arced., c.1341, 103). Pour quoy es tu tenu de faire De baume celui luminaire Nient plus que d'uille ? (Mir. pape, 1346, 357). Et celui preudoms qui fu sages Ordena qui ses heritages Vouldroit possesser ne tenir Ces lampes devroit soustenir. (Mir. pape, 1346, 358). Se tu celui Guillaume n'es, Diex t'envoit s'indinacion. (Mir. st Guill., c.1347, 31). Celui oisel qui la se gist, D'entre ses piez le laist aler. (MACH., D. Aler., a.1349, 285). ...il feroient celui Grigois roy et seigneur de Corinthe (Bérinus, I, c.1350-1370, 194). ...car son haubert ne trouva pas apareillié a celui besoing (Bérinus, II, c.1350-1370, 98). Aygres fist edifïer en celui lieu une eglise (Bérinus, II, c.1350-1370, 184). Et creez vous derrainnement Qu'en la fin du monde venra Celui Diex, et nous jugera Touz ensemble, bons et mauvais, Selon noz euvres et noz faiz ? (Mir. emp. Julien, 1351, 209). De par Dieu sui, n' en doubtes point, Et sui, ce te fas assavoir, Celui propre Estienne, pour voir, Qui prevost sui de ce pais. (Mir. prev., 1352, 269). Par l'espasse d'un an dura ceste besoingne et fu apelé celui intervalle interregne (BERS., I, 1, c.1354-1359, 17.6, 27). [plusieurs autres ex. dans ce texte] ...et vueil que sanz detry Soiez absolz de celui prestre (Mir. parr., 1356, 60). Comme dont en celui tamps je eusse encommencié a faire, pour l'amour et honneur de tres noble nostre sire le roy, ung oevre universel de l'estat du prinche et de toute la court ou famille royale et de la administration de la chose publique et de tout le gouvernement du royaume... (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 3). ...comme il est dit en celui livre... (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 13). Savoir le m' a fait celui sire Qui le monde de nient crea (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 287). Et qui espoire en Dieu avoir santé ou victoire, ce doit estre pour appliquer celui don de grace a gloire et a salut. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 87). Et a icelluy jour se mettre trestous en bon estat, affin qu'ilz soient mieulx exaulsez en leurs plus devotes prieres et que les oeuvres qu'ils feront soient a celuy jour a Dieu plus agreables. (C.N.N., c.1456-1467, 223). ...et puis se retraïct en son pavillon qui estoit bleu, à mon souvenant, et le conduisoit Philibert de Vauldrey, qui moult l'adressa pour celuy jour en son affaire. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 165). Par celuy Dieu qu'onque mal ne fit Et de neant toute chousz fit : ... (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 83). Aprés plusieurs humbles recepcions Dedens entra luy et les siens avecque, Puis fut mené par grans processions Pour celuy soir au logis de l'evesque. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 156).

 

-

[Forme étoffée icelui] : Et les dites lettres leues, fu de par le dit frere Jehan de Rosoy, prevost moigne de Saint Magloire, monstré l'arrest donné ou Parlement du roy noseignieur et seellee du grant seel d'icelui seignieur (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 18). ...aprés le decés d'icelui Guillaume (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1331, 47). ...aprés la mort de ladite dame, allee de vie a mort pendant icelui procés (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1334, 65). Eslis icelui maistre duquel tu auras plus grant merveille pour ses dis que pour les dis d'aultrui. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 13). ...il prindrent en icelui hostel une coste hardie de drap gris (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 112). ...et, durant icelui temps jusques à present... (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 116). Le mardi ensuivant venismes digner a Lozanne, qui est une bonne cité assise sur icelui lac, et illec geusmes. (Voy. Jérus., c.1395, 101). ...icelui messire Charles, jusques à ce qu' il aura XXX ans, ne pourra vendre, obliger, engager, aliener, ne transporter en autruy main aucunes des terres, heritages, seigneuries et possessions ou autres biens immeubles appartenans audit messire Jehan et à ladite curation (BAYE, II, 1411-1417, 150). ...par plus forte raison celle dust estre vierge qui a esté cause de tout le bien d'icelui humain lignage. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 217). Et a icelluy jour se mettre trestous en bon estat, affin qu'ilz soient mieulx exaulsez en leurs plus devotes prieres et que les oeuvres qu'ils feront soient a celuy jour a Dieu plus agreables. (C.N.N., c.1456-1467, 223).

 

Rem. Nombreux ex. par ailleurs dans SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498.

B. -

Iceux : En tesmoing de ce, nous, a la relacion d'iceus clers notaires jurez, avons fait seeller ces presentes lettres dou seel de la prevosté de Paris. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 19). ...en la presence d'iceux notaires jurez (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1354, 187). ...en la censive d'iceux religieus (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1366, 327). ...et avec ce leur avoit quictié les arrerages que pour cause d'iceux onze solz par. il leur povoient devoir, dont yceux mariez se tindrent a bien paiez (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1366, 327). ...et li fu demandé par ledit mons. le prevost et enjoint que elle deist verité des autres biens par elle prins ou coffre d'iceux mariez (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 197). ...tost après se firent en iceux lieux gros et puissans bours (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 148).

C. -

Celle(s) : Et disoit que en celle maniere devoit estre dit et prononcié et par droit, et le requeroit (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 26). A un Rommain de grant lignage Fu marïee en sa jonesce, Mes pou l'en dura la lïesce, Quar en meïsmes celle annee Qu'el avoit esté espousee De son mari veuve devint (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 89). Si s'accorda isnellement Du filz a celle femme rendre (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 112). Et quant je vois et considere aprés Que celle Mort nous poursuit de si prés, Pensez l'ennuy et le mal ou je suis ! (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 5). Aprés, par une maniere d'illusion, resverie ou songe, me fut certainement advis que celle belle et tresnobles dame Raison, dont j'ay cy devant touché, se rendit a moy entre les courtines (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 33). Mais tant firent par ambaxadeurs que appointement se y trouva et furent les choses appaisiées pour celle heure. (BUEIL, II, 1461-1466, 233). Et la reviere qui passe dessoubz se nomme Flagot et a plus de quinze piez jusques aux arcs du pont, et court ainssy impetueusement comme ung carreau d'arbaleste, tellement qu'il n'est navire ne engin qui y puist riens faire ne moyen lequel on puist passer celle reviere pour son impetueuseté. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 86). La plus joysne de celles filles avoit non Clotildis (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 4).

 

-

[Avec -là] : Il m'est bien avis que je voy Celle qui neuf mois me porta Seant a celle porte la (Mir. st J. Cris., c.1344, 286). Car la doulce vierge Marie Vi descendre, a grant compagnie, Des cieulx en celle place la. (Mir. emp. Julien, 1351, 202). ...toutes gens sallirent sus sans ordenance, car on avoit mervelles quel cose ce voloit estre a celle heure la, et alerent as armes, et se traist casquns ou marchiet. (FROISS., Chron. D., p.1400, 353). Le Jouvencel estoit si joyeux de son adventure qu'il ne se sceust estre courroucié de la prise du cadet cosnart ne d'aultre chose du monde pour celle heure-là. (BUEIL, II, 1461-1466, 132). Pour denyer celle question la, Pas n'y convient trop grant subtillité. (LA VIGNE, S.M., 1496, 336).

 

-

[Graphie cel pour celle devant voyelle] : Il repreuve cel opinion. (ORESME, E.A.C., c.1370, 111). Si prissent en grant gré cel aise et che repos (FROISS., Chron. D., p.1400, 78).

 

-

[Forme étoffée icelle(s)... (fréquent)] : ...au couvent d'icelle eglise (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1331, 39). ...je me sui hasté de composer icelle partie de l'euvre susdite qui appartient a la instruction et doctrine des enfans royaulx. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 4). Lequel Perrin, de ce ayré et courroucé, print un baston qu'il trouva en l'ostel d'icelle Jehennete, duquel il la fery un coup sur la teste (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 118). ...et laquelle avoit esté doublée de sarge vermeille, si comme il apparoit aus fermeilleres d'icelle houpelande (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 120). ...comme plus à plain appert par la teneur d'icelle lettre, qui est enregistrée ou livre des Ordonnances. (BAYE, I, 1400-1410, 33). Et puis, après icelle lictiere, aloient à pié, deux et deux, tous les officiers de l'ostel dudit defunct (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 21). Et, le lendemain, fut fait commandement à icelle femme dudit maistre Odo de wider hors de la ville de Paris (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 75). Et de sa lignie fut seule heritiere Blance, mariée à Jehan, frere du Roy Edouart le quart et, de par icelle Blance, sa femme, ledit Jehan fut duc de Lanclastre (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 117). Et au regart des debtes que mondit seigneur de Bourgoingne dit et maintient à lui estre deues par feu ledit Roy Charles, tant à cause de dons et pensions, comme autrement, montans à bien grans sommes de deniers, son droit, tel qu'il a et doit avoir pour la recouvrance d'icelles debtes, lui demourra sauf et entier. (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 229).
 

DMF 2020 - Synthèse de mot grammatical Robert Martin

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     ELLE1          ELLE2     
FEW IV ille
ELLE, pron. pers.
[T-L : il (ele) ; FEW IV, 550b : ille ; TLF : IX, 1117b : il1 ; TLF : XI, 43a : lui2]

A. -

[Pron. pers. sujet de troisième pers., du fém. ; en position atone]

 

1.

Au sing. [Représente une pers. ou une chose] Elle : ...et laquele [grange], des lors que elle ot esté faite et establie au lieu dessus dit, y avoit esté faite pour herbergier les dittes dismes pour les diz religieus et non pour autre cause, et aus quelz elle appartenoit pour le tout comme leur propre (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 24). ...et enseurquetout, la dite venderresse fist et establi sanz aucun rapel le devantdit Mahy, son mary, son procureur et certain messagé especial, auquel elle donna et ottroia plain pooir, auctorité et mandement especial de soy dessaisir de la dite rente vendue (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1333, 54).

 

-

[Forme el (gén. pour les besoins de la métrique)] : Penson donques que l'ame vaille Et du corps polir ne nous chaille, Quar se l'ame vault, el vauldra De valour qui ja ne fauldra (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 88). Elle s'est mise en la subjection D'Amours a qui elle a fait de li don Entierement, Et vuet qu'elle ait trés souvereinnement, Com ses souvreins, seur li commandement Si qu'el ne puet contrester nullement A son plaisir, Eins li couvient en tous cas obeïr. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 85). Quant venra a celle journée, Que tu diz que tout ressourdront, A qui sera el femme adonc ? (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 237). Et l'autre heure ne pora el mouvoir, Fors chanter chans tous garnis de tristrece, Plains de soussis et tous vuis de lïece (FROISS., Orl., 1368, 99). Car, quant Nature a enchassez En vous des biens a tel effors, El ne les a pas amassez Pour en mectre Pitié dehors. (CHART., B. Dame, 1424, 355). Comme souvent el prent racine En temps brehaign et de famine, Toutesfoiz cele maladie, Dicte boce ou épidémie... (LA HAYE, P. peste, 1426, 43). Si luy demanday qu'elle avoit, Elle respond qu'el ne scavoit. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 89). Or est il ainsi, dit il, que je suis mal fourny de grosse lance telle que j'espere et voy bien qu'el desire d'estre rencontrée. (C.N.N., c.1456-1467, 107). Et entretant la chambriere monta en la chambre et esveilla madame, et luy compta comment monseigneur par cy devant d'amours l'avoit priée et qu'il l'avoit assaillie a ceste heure ou el tamisoit. (C.N.N., c.1456-1467, 119). [autres ex. dans ce texte] El le scet bien, la povre femme ! (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 42). Mais quant el t'a ainsi debilité, Souviegne toy d'avoir virilité, Qui trop mieulx vault que mil escus contens. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 20).

 

Rem. Très rare au plur. : Elle est allee faire labourer Sa mote pour mieulx reverdir, Ja mais ne s'en pourroit tenir, Quant ainsi sont atintelees, Qu'el ne soient tantost appellees De tous costez par my la villle. (P. Jouh. D.R., a.1488, 33).

 

2.

Au plur. Elles : Dames sont d'une aultre maniere Que je loe moult et ay chiere, Qui, pour chou qu'elles ont maris, N'osent, sy que firent jadis, Faire a tel gent avanchement (Dit prunier B., c.1330-1350, 43). ...de faire labourer et cultiver les dictes terres appartenans a la dicte granche (...) en quelcunque lieu ou parroisse que elles soient assises (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1341, 110).

B. -

[Pron. pers. sujet de troisième pers., du fém. ; en position tonique] : Quant ly peres se vault partir, Sa dame congiet demanda Et elle au partir lui donna Ung moult gracieux diamant (Dit prunier B., c.1330-1350, 65). ...mais elle, qui entendoit a autre chose que au deduit de son mary acomplir, si tost comme elle vit qu'il fu eschauffé et esmeü sur elle, si se commença a estordre de lui et a faire sa volenté contre lui (Bérinus, I, c.1350-1370, 25). ...en disant que elle et Joseph l'avoient quis en grand doleur. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 422). ...des quelles trente deux livr. par. par an elle et le dit feu Jehan avoient douee laditte chappelle (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1365, 312). Che nous seroit virgongne et blames, Quant elles, qui confort demandent Et qui leur droit nous recommandent Et qu'Orgoels a si essillies, N'estoient de nous consillies. (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 125). Et, ce fait, se partirent, elle qui parle et ladite Katherine, de l'ostel dudit chevalier (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 44). Elle qui ot tout jours corage de honme et de lion, ne s'esbahi noient, mais ordonna et entendi a ses besongnes mettre en bon point. (FROISS., Chron. D., p.1400, 504).

 

-

Elle mesme : Et jasoit qu'elle attendist la bataille dont elle mesme avoit l'heure et le jour assigné, si ne s'arma elle que de sa chemise (C.N.N., c.1456-1467, 194).

 

-

C'est elle : Mais je tien, sire, vraiement Que c'est elle, et vezcy conment : Quant l'en parle, couleur li mue, Ne respont mot, ains devient mue Et esbahie. (Mir. Berthe, c.1373, 249). CLOVIS. (...) Or ça ! dites moy, Je vous em pri, mais qu'il vous siesse, Est ce de Gondebaut la niéce Que ci voy estre ? DEUXIESME CHEVALIER. Sire, sanz plus debat y mettre, Oil, c'est elle. (Mir. Clov., c.1381, 227).

 

-

Plus qu'elle : Celle fu en un beguinage, Au temple Minerve sacree, Et tant fu sçavent et lettree Et remplie de grant science Qu'elle avoit souvent cognoiscence De ce que avenir devoit, Ne plus qu'elle nul ne savoit. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 55).

C. -

[Pron. pers. "prédicatif" de troisième pers., du fém. (et non plus l'ancien fém. li)] : ..et, ce fait, ycellui chevalier appella elle qui parle à part, lui requist que elle voulsist estre s'amie (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 43).

 

-

[Comme régime prép.] : La vierge benoite, espouse du souverain roy, qui est le roy de paradis, selon divers temps a elle convenables, propose et fait diverses chançons (Mir. ev. arced., c.1341, 103). ...Car humains par elle des laz A l'ennemi seront hors mis, Et seront fait a Dieu amis (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 215). Certes, je l'ains tant que mon cuer Ne puis d'elle oster a nul fuer (Mir. nonne, 1345, 313). ...onques mais de dame n' oy Parler, dont j'ay cuer esbahy, Qui tant biauté en elle eust (Mir. march. larr., c.1349, 104). ...mais elle, qui entendoit a autre chose que au deduit de son mary acomplir, si tost comme elle vit qu'il fu eschauffé et esmeü sur elle, si se commença a estordre de lui et a faire sa volenté contre lui (Bérinus, I, c.1350-1370, 25). ...et aperçut bien que la duchesse l'avoit deceü, quant pour elle il avoit mis en oubli la riens ou monde que plus aimoit. (Bérinus, II, c.1350-1370, 151). ...de la quelle eglise le droit de patronage nous appartient, sachens et de ce estans souffisamment enfourmés a la dite eglise estre deue et a elle appartenir certaine rente annuelle appartenant au prestre de l'eglise parrochal (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1352, 179). ...elle dist à icellui prisonnier qu'elle ne vouloit plus que icellui prisonnier repairast envers elle, s'il ne ly promettoit à estre son mary (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 151). ...après ce que elle ot dit lesdites paroles audit prisonnier, il lui dist qu'il n'yroit ne vendroit plus vers elle (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 270).

 

.

[Au plur.] : ...sicomme plus clerement pooit apparoir ou previlege sur ce otroié a elles (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1341, 110). Aucunes en y avoit d'elles Qui savoient tours et cautelles (MACH., D. Lyon, 1342, 215). Car aussi ne dit l'en pas que femmes soient incontinentes pour ce que ilz ne mainnent pas ou gouvernent les concupiscences, mais sont menees par elles. (ORESME, E.A., c.1370, 381).
 

DMF 2020 - Synthèse de mot grammatical Robert Martin

 Article 4/13 
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     ESDIT     
FEW IV ille FEW III dicere
ESDIT, adj.
[GD : esdit1 ; FEW III, 68b : dicere]

"Qui a perdu la parole (sous le coup d'une émotion)" : En bevant, elle congnut l'anel. Si est toute esdite [var. esdiree, esperdue, esmeue, esprise] de joye et ne sait que penser. (Ponthus Sidoine C., c.1400, 121).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 5/13 
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     ÈSDIT     
FEW IV ille
ESDIT, pron.
[FEW IV, 551a : ille ; FEW III, 67b : dicere]

[Mot outil destinϩ au lemmatiseur]
 

DMF 2020 - Compléments pour la lemmatisation LGeRM

 Article 6/13 
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     EUX     
FEW IV ille
EUX, pron. pers.
[T-L : il (eus) ; GD : le3 (els) ; FEW IV, 551a : ille ; TLF : XI, 43a : lui2 (eux)]

[Pron. pers. tonique, "prédicatif", de la troisième pers. du masc. plur., renvoyant à des pers., rarement à des choses (dans la série moi, toi, lui...)]

A. -

[En fonction de régime]

 

1.

[Renvoyant à des pers.]

 

a)

[En fonction de régime dir. (avec un mode nominal, en apposition, en phrase elliptique du verbe...)] "Les" : Car je say, sire, en verité Que sur les pecheurs pas n'envoies Ta justice, non toutesvoies, Pour les destruire oultréement, Mais pour eulx amiablement Relever, doulx Dieu (Mir. st Guill., c.1347, 41). Et estoit toute la baronnie entour pour eulx regarder. (Bérinus, I, c.1350-1370, 172).

 

-

[Comme réfléchi (très fréquent)] "Se" : Les chevaux trouva avoyez, Et bachelerz et escuierz, Garchons d'armes et armurierz Qui estoient moult curieux D'eux haster pour estre as hosteux A Sissongne et a Montagu. (Dit prunier B., c.1330-1350, 72). ...combien que les escus et les hyaumes feruz de celez pierrez les gardassent d'estre bleciez, toutezfoiz estoient il estourdis et troublez, si que il ne leur pregnoit talent d'eux traire plus pres (BERS., I, 9, c.1354-1359, 35.5, 64). Galiien dist que ceulx qui mettent toute leur art et leur vie a eux engrassier, ne peuent longement vivre ne estre sains (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 31). Car les nouveaulx chevaliers ont acoustumé de eulx excerciter avant la bataille, ainssi est il expedient aux enfans de actemprer leurs delices par disciplines et eux en che excerciter. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 202). Car il sont enclins a parsuir delectacions, si comme il est dit pluseurs fois. Par lesquelles ilz soient certains a eulz acoustumer a bien faire et a fuir mal. C'est a savoir abstenir eulz de delectacion et labourer en bonnes oeuvres. (ORESME, E.A.C., c.1370, 532). ...et puis buvoient de ces fors vins de Lucebonne et de Portingal, pour eux raffresquir (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 98). Et, sur ce, prindrent conseil et conclurent d'eux rendre. (BUEIL, II, 1461-1466, 117). ...mais force fut d'eux enfuyr et retrayre. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 198). ...les champions retournerent en leurs pavillons, pour eux raffreschir et preparer (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 172). ...neantmoins, icelluy de Nemours, meu de mauvais et dampnable couraige, eust de tout son povoir induit et seduit aucuns princes et seigneurs de nostre royaulme d'eux eslever à l'encontre de nous (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 242).

 

.

[Rare, comme réfléchi indéf.] : C'est grant glore de Dieu ensuivre, Si com il est escript ou livre Que l'en clame Ecclesïastique, Et une parole auttentique Dist illec sans y mettre glose Qu'il n'est nulle plus doulce chose Qu'es mandemens Dieu regarder Pour eulx accomplir et garder (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 119).

 

b)

[En fonction de régime indir.] "Leur, à eux" : Il sont bas et ariere mis, Et trop plus l'estoient jadis, Pour eux donner plus grant desir De tost chevalier devenir [ "pour leur donner", mais peut-être faut-il comprendre "pour se donner, pour qu'ils se donnent" ?] (Dit prunier B., c.1330-1350, 63).

 

c)

[En fonction de régime prép.] "Eux" : Se vous veés de noz amis Qui soient de guere entremis, Ja encontre eux ne vous metez, Mais contre tous les confortez. (Dit prunier B., c.1330-1350, 86). Toutevois qui orra cest conte, Des mors li pri que li souviegne Et de certain fermement tiegne Que le bien que pour eulx faison, Jeune, aumosne et oraison Et messe, a salu leur prouffite (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 86). Et que leur cheval encloé Fussent tuit d'un piet ou de deus, Et que tuit li mauvais piet d'eus Fussent defferré tuit ensamble (MACH., D. Lyon, 1342, 204). ...et d'iceluy pris et sonme d'argent quita et quite clama bonement a touz jours les diz acheuteurs, leurs hoirs et touz ceus qui cause ont et auront d'eux. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1348, 154). Beaux doulx amis, se ainsi estoit que je feïsse tant par mon engin et par mon conseil que tu eüsses la seignourie sur eulx qui t'emplaident par leur barat... (Bérinus, I, c.1350-1370, 58). Car les gens sont honorés pour le bien qui est en eulz. (ORESME, E.A.C., c.1370, 429). Car li Flamenc, qui avoient grant haine a euls... (FROISS., Chron. D., p.1400, 408).

 

-

[Comme réfléchi] "Eux-mêmes" : Contre les quiex Jehan le Cordouannier et Jehan Revetel le dit procureur des dis religieux disoit et proposoit que yceux religieux, tant par eux comme par ceux dont il avoient cause, estoient et avoient esté en bonne saisine et paisible possession et avoient droit de... (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1339, 81). Item, confessierent iceulz mariez pour eulx et leur dit premier enffant et a la vie de eulx trois et du seurvivant avoir prins et retenu a rente ou penssion annuelle des diz religieus une leur petite place wide qui aboutist au bout des estables des diz religieus (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1368, 371). Aprés il monstre comment les mauvais n' ont pas concorde a eulz meïsmes. (ORESME, E.A.C., c.1370, 467).

 

Rem. Exceptionnellement au fém. : ...femmes sont fresles d'eux meismes (JUV. URS., T. crest., c.1446, 145).

 

2.

[Rarement à propos de choses] : Or, disons donques maintenant des parties de cest corps, et faisons nostre commencement de ce que touz corps naturelz et toutes magnitudes sont mouvables selon lieu, car nature est en eulz principe et cause de cestui mouvement. (ORESME, C.M., c.1377, 58). Je hé mes yeulx, car par eux suy deceu (CH. D'ORLÉANS, Ret. am. C., 1414, 9).

B. -

[En fonction de sujet (se substitue peu à peu à ils en position tonique)] "Eux" : A ces mos ont eux deux plouré (Dit prunier B., c.1330-1350, 86). ...li prince du païs envoierent contre eux les cohortez tumultuayrez des Etrusquez, lesquellez, mal armeez et composeez, leur vindrent au devant par telle maniere que a pou que eux qui venoient pour rescourre ne furent praie a leurs ennemis (BERS., I, 9, c.1354-1359, 36.12, 67). ...et recognurent, de leur bonne volanté, senz contrainte, eux avoir vendu, chascun pour le tout, quitié, ottroyé, transporté et delessié, des ores mes a touz jours, pour eux et pour leur hoirs et senz intancion de rappel, a Emelot la Chauvate, a ses hoirs et a ceux qui de lui auront cause, ung chas et demi de maison avecques quatre aires de courtil (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1360, 240). Et quant ad ce il en ont obligié et soubzmis ad justicier par la juridicion de la dite prevosté de Moret ou par quelque autre justice qu'il soient trouvé, senz avoer autre juige, eux, leur biens, leur hoirs et les biens de leur hoirs, meubles et non meubles, presens et a venir, ou qu'il soient trouvé. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1360, 240). Item, que huit jours après, eux trois et La Noe furent oudit celier, et rapporterent dix pintes. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 513). ...et eulz oys, la Court leur fera droit (FAUQ., II, 1421-1430, 340). Et se ainssy ilz le font, eulx qui sont lez miroirs de tous, donnans exemple a tous les aultres de faire comme eulx, et lors chascun se retraira par amours ou par crainte (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 19). ...pour labourer et faire venir les biens de la terre, de quoy eux et les autres puissent vivre (BUEIL, II, 1461-1466, 22). ...ce sont eulx qui sont moyens de tout. (BUEIL, II, 1461-1466, 142).

 

-

[Rarement à propos de choses] : Et pour miex entendre ce qui s'ensuit, l'en doit savoir que les .IIII. elemens sont dis corps simples pour ce que de eulz sont composés les autres corps corruptibles et eulz non, fors seullement de leur fourme (ORESME, C.M., c.1377, 66).
 

DMF 2020 - Synthèse de mot grammatical Robert Martin

 Article 7/13 
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     IL     
FEW IV ille
IL, pron. pers.
[T-L : il ; DEAF, I56 il ; AND : il ; FEW IV, 550a : ille ; TLF : IX, 1117b : il1 ; TLF : IX, 1120b : il2]

A. -

[Pron. pers. sujet de troisième pers., du masc. ; en position atone]

 

1.

Au sing. [Représente une pers. ou une chose] Il(s)

 

-

[Par anaphore] : Cy conmence un miracle de Nostre Dame d'un enfant qui fu donné au dyable quant il fu engendré. (Mir. enf. diable, c.1339, 3). Lonc et traitif, de taille bien sëant Avoit le nés au viaire afferant ; Car il n'estoit trop petit, ne trop grant. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 70). ...se il povoit avoir parlement ne audience à eulx, ils les tourneroit tous à sa cordelle parmy les grandes promesses que il leur prometteroit de par le roy. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 62). Celle ordenance sambla bonne, et se li hostels dou conte estoit bien pourveus, encores fu ils renforciés (FROISS., Chron. D., p.1400, 64). ...on consilloit a messire Carle de Blois que ils s'i acordast legierement (FROISS., Chron. D., p.1400, 555). Si sont bons varlés et sachens Ceulx qui tieulx prouffis sont sachans, Et si couvient que bien se sache Garder cil, se, sanz qu'i le sache, N'est escommenié de fait, Par contumasse ou autre fait, Sanz que ja riens lui en appere (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 55).

 

Rem. Formes i / y, HENRI FERR., Modus et Ratio T., c.1354-1377, gloss.

 

-

[Par cataphore] : Il est moult povres qui ["celui qui"] ne voit (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 13). Or s'en va il, le beau Guillaume. (Path. D., c.1456-1469, 138).

 

2.

Au plur. Il(s) : Durtez, Cruautez et Dangier Et Doubtance font eslongier L'ami de joie qu'il atent, Pour qui peinne et doleur a tant. Mais quant il ont tuit debatu Le don de toute leur vertu Et il ont l'amant villené Villeinnement et ramposné Et despité par leur envie Com villeins pleins de villenie, Sachiez que... (MACH., D. verg., a.1340, 43). Et si sorcil Qui estoient de taille trés gentil Dessus le blanc sambloient un noir fil, Dont il fussent prisié entre cent mil. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 69).

 

-

[Rare, peut représenter un fém.] : L' EVESQUE. Par le sacrement de l'autel, De ce suis je moult esbahiz [de ce que vient de dire soeur Ysabel, à savoir que l'abbesse est enceinte]. Belle fille, gardes que diz De ton abbesse. LE PREMIER CLERC A L' EVESQUE. Sire, se Dieu me doint leesse, Je croy qu'ilz [les religieuses] ont sur elle envie : Par foy, plus sainte femme en vie Ne say je pas. (Mir. abbeesse, 1340, 78). Car aussi ne dit l'en pas que femmes soient incontinentes pour ce que ilz ne mainnent pas ou gouvernent les concupiscences, mais sont menees par elles. (ORESME, E.A., c.1370, 381). ...De nous mesler parmy les filles De Cayn. - Ilz sont si gentilles Que de leur amour suis ravy (Myst. Viel test. R., t.1, c.1450, 5321). Et puis je luy faisoye entendre, Affin qu' il ne m' en peust reprendre, Qu'ilz [les brebis] mouroyent de la clavelee. (Path. D., c.1456-1469, 146). Et au surplus defend la court une foiz pour toutes a toutes dames, damoiselles, bourgoises et autres, de quelque estat qu'elles soient, que de choses qui peuent toucher Amours ou les dependances, ilz ne facent leurs ambassades ou messaiges par moynes (MART. D'AUV., Arrêts Am. R., c.1460-1466, 182).

B. -

[Pron. pers. sujet de troisième pers., du masc. ; en position tonique] : En absence duquel Pierre, ledit procureur monstra et esclarci son deffaut que il avoit de ladite journé que il et ledit Pierre devoient jurer et dire leur verités (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1332, 51). Et il qui l'aimme loiaument Volentiers devers li se trait (MACH., D. Aler., a.1349, 379). Quant Berinus vit la cité estourmie, et il et sa gent perçurent les citoiens venir tous armés vers eulx, si eurent hide et paour (Bérinus, I, c.1350-1370, 74). ...pour cause de trente huit souls par.. de rente ou crois de cens que il et sa ditte femme avoient droit de prendre par an (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1370, 412). ...comme ils et plusieurs autres personnes demourans et habitans en la dicte ville de Morsanc et ailleurs et ou païs environ eussent plusieurs terres assises ou terroir de Morsanc... (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1382, 517). ...et ainsy comme il et autres varlez d'iceulx gens d'armes estoient ès pays du Maine et de la Vaulxguyon... (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 14). ...en laquele chambre ilz qui parlent se tindrent toute la nuit tous vestuz, pour la doubte qu'ilz avoient d'icelli prisonnier et sesdiz compaignons (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 140). Li jones rois d' Engleterre, pour mieuls festoiier ces signeurs et toute lor compagnie, tint une grande court au jour de la Trenité, en la maison des Freres Meneurs, la ou ils et madame sa mere estoient logiet. (FROISS., Chron. D., p.1400, 115). Ils qui estoit fors chevaliers et rades et en la flour de sa jonece, broça cheval des esporons (FROISS., Chron. D., p.1400, 442). Et il qui a donné a toutes choses lieu et temps, et sçait quant son aide et son secours ou ses chastimens nous sont salutaires, les depart, non pas a nostre affection, ne a l'eure de nostre desir, maiz a sa volenté raysonnable, et au prouffit de nostre perfection (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 51). Et il, qui gracieux estoit, la mercya beaucop de ce messaige (C.N.N., c.1456-1467, 269). Fay que conformes Tes volentez en telz moyens et formes Qu'entre Il et toy ne soyent trouvees difformes Et t'en souvienne chascun jour ains que dormes. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 90). Comment monseigneur Adolf jousta et comment il et Loys du Chevallard s'entre porterent par terre. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 347).

 

-

C'est il. "C'est lui" : Je voy la, ce m'est vis, un frére Hermitte en my ce boys ramu : Se c'est il, Diex m'ara veu. (Mir. enf. diable, c.1339, 36). ...cel homme que tu voiz ça venir le visage en terre, C'est il : ne le nous faut plus querre (Mir. st Val., c.1367, 154). ...et elle lui a respondu que c'est il qui l'i fait venir et li repplique sur le tout. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 54). Ha, dist elle, par ma foy, veez cy mon mary, avancez vous bien tost, prenez vostre robe. - Vostre mary, dit il, et le cognoissez vous a hurter ? - Oy, dit elle, je sçay bien que c'est il ; abregez vous qu'il ne vous trouve icy. (C.N.N., c.1456-1467, 242). Ou est mon seigneur ? Ha ! je le voy, Le vela, c'est il vrayement. (Sots mal., c.1480, 79).

 

-

Comme il. "Comme/que lui" : ...Qu'en mon service en a encor cent mil Qui aimment tuit près aussi fort comme il, Et si n'en ont la monte d'un fusil. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 125). ...et, en soy corrigant de la confession par lui faite mercredi derrenierement passé, dit et afferme par serement qu'il se recorde que, oudit mardi derrenierement passé, ainsy comme heure de midi, qu'il estant en la ville de Roquencourt, en une taverne d'icelle ville, ne scet à quelle enseingne, ainsy comme il, en la compaignie d'une fillete dudit hostel, avoit trait une choppine de vin pour son boire et desjeuner, arriva sur lui ledit Bechopois, lequel... (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 560).

C. -

[Pron. de l'impersonnel, toujours en position atone] : Seus i feront leur destinée Avant qu'il soit nonne passée (Mir. enf. diable, c.1339, 8). Mais ainsi comment il advient de toutes autres choses qui vont en admenuisant de jour en jour, est la seignourie de Romme amenuisee et abaissee et a moult perdu de son pouoir et de sa noblesse (Bérinus, I, c.1350-1370, 4). Or faisoit il un temps si froit, Et si fort ventoit et negoit Que de froidure et de laté La bonne femme en verité Vit bien qu'elle estoit a la mort. (Mir. mère pape, c.1355, 405). ...et s'il survient flux de sang par le nez, tost et hastivement telle apostume est delivree. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 79). ...si comme il fu dit ou quint chapitre du tiers livre. (ORESME, E.A.C., c.1370, 333). ...quant il pluet ou les neges fondent ens es montaignes. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 198). Leur nature [des ours] est de demourer as grans montaignes, mais, quant il neige fort, ilz descendent pour la neige et pour ce qu'ilz ne treuvent a mangier as plaines forez. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 87). ...il n'y eut pas si grans heurs de glaces que esdiz petis pons (BAYE, I, 1400-1410, 214). ...si en ung peage il passe ung marchant qui n'aquite, on confisque toute sa marchandise. (BUEIL, II, 1461-1466, 12).

 

-

[Proche du sens de "cela"] : S'il vous plaist, nostre veu tenrons (Mir. enf. diable, c.1339, 5). Seez vous, sanz moy contredire, Car il me plaist. (Mir. femme roy Port., c.1342, 160). Par foy, dist Uriiens, damoiselle, puis que il vous est bel, il me plaist. (ARRAS, c.1392-1393, 121). ...vostre dame n'en fera que rire, si vous estes si eureux qu'il vienne a sa cognoissance (C.N.N., c.1456-1467, 178). Pour Dieu, qu'il me soit pardonné ! (Path. D., c.1456-1469, 136).

 

-

[Avec accord au fém. ou au pluriel (rare)] : ...il est venue pestilenche (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 77). Si ne furent pas sitos venus ne asamblés, car il vinrent gens de Gascongne, tels que le conte d'Ermignac, le conte de Fois, le conte de Berne, le conte de Quarmain. (FROISS., Chron. D., p.1400, 822). Et devés savoir que, le siege estant devant Calais, il vinrent en l'oost le roi d'Engleterre moult de biens et de largueces par mer et par terre dou pais de Flandres (FROISS., Chron. D., p.1400, 852). Mais il est venue une damoiselle, qu'on appelle la damoiselle de Grantfort, qui le demande sur toutes choses de ce monde et en veult payer ung grant argent, qui feroit grant bien à ses maistres. (BUEIL, II, 1461-1466, 209).
 

DMF 2020 - Synthèse de mot grammatical Robert Martin

 Article 8/13 
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FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     LE     
FEW IV ille
LE, art. et pron. pers.
[T-L : le ; GD : le1/le2/le3 ; AND : le1 ; FEW IV, 550a, 551b : ille ; TLF : X, 1047b : le1 ; TLF : X, 1051b : le2]

I. -

[Article]

A. -

[Art. défini singulier] Le / la

 

1.

[Le locuteur présume que l'interlocuteur est en mesure d'identifier l'objet en cause] : Se ne fust le doulx souvenir De la royne glorieuse, Morte fusse de mort honteuse (Mir. enf. diable, c.1339, 20). Après ce Durtez durement Respont et moult crueusement Le honteus amant despita (MACH., D. verg., a.1340, 41). Dites moy, mes suers, n'est ce pas Le clerc que je venir la voy ? (Mir. abbeesse, 1340, 67). C'est un escut dont la matiere Est de souffrir a humble chiere, Et le champ est de fin asur. (MACH., R. Fort., c.1341, 67).

 

-

[Devant des noms propres, noms de fleuves, noms de pays...] : ...à l' endemain ilz passerent la Tamise au pont à Staves (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 64). ...né de la ville de Bausmes les Nonnains, oultre la Sone (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 126). La cité de Babiloine siet sur ung fleuve qu'on appelle le Nil, qui est moult grosse riviere et large. (Voy. Jérus., c.1395, 64). ...du temps que les Allemaignes, que nous disons en la generalité de langaige Germanie, et la France, que nous nommons Gaule, furent payens et non enluminez de la loy de grace, il estoit moult de royaulmes particuliers (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 21). Et s'en alla par la Bourgogne, avec peu de gens (COMM., II, 1489-1491, 329).

 

.

La saint Jean / la saint Remy... "Le jour où l'on fête saint Jean, saint Rémy..." : ...jusques au mercredi aprés la Saint Andruy (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1331, 27). L'an de grace mil CCC et trente, le vendredi avant la Saint Vincent... (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1331, 35).

 

-

Le mien / le tien / sien / le nostre / le vostre / le leur. V. mien, tien, sien, notre, votre, leur

 

-

[Ancien cas sujet] Li : ...en la forme et maniere que li roys nosire le nous mande par les dites lettres (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 14). ...et li escuierz Ly dist : ... (Dit prunier B., c.1330-1350, 69). Alors te volt on baptisier : Ly dyable sanz delaier Dit que se l'en te baptisoit Toy et ta mére estrangleroit. (Mir. enf. diable, c.1339, 27). Qant li rois d'Engleterre qui avoit ses espies en Flandres sceut que... (FROISS., Chron. D., p.1400, 880). Tous li mondes est empechiez De guerres (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 15). Li Roiz nostre Sire entra après sa messe finée en sa Chambre de Conseil (BAYE, II, 1411-1417, 129). Or porront ly fol et li saige Passer par ycy ardiement (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 134). ...ou est ly tiers Calixte, Derrenier decedé de ce nom... (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 46). Autant en emporte ly vens ! (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 48). ...ly cueur Ne pourroit durer a sentir Tel odeur (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 38).

 

-

[Sujet fém.] : Ly grans biens et ly courtoisie Qui en vous est m'a sy ataint Que... (Dit prunier B., c.1330-1350, 67).

 

Rem. Doc.1352 (Valenciennes) ds GD IV, 743c.

 

-

[Formes contractes (prép. + le)] Au (à + le) / del/du (de + le) / el (en + le) / ou (à/en + le) : Nous avons ottroié et ottroions de grace especial a l'abbé de Saint Germain des Prez et au convent que l'arrest donné sollempnement en nostre court contre les diz religieus et pour ceus de Saint Magloire de Paris soit reveuz (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 9). Nous avons receu les lettres du roy noseigneur contenanz la forme qui s'ensuit : ... (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 13). ...ou lieu ou il tenoient et ont acoustumé de tenir leurs plaiz (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 15). ...et cils clers Qui me samble gais, jolis et apers, Fu atapis ou jardin et couvers En plus espès dou brueil qui est tous vers. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 117). ...ou temps present ne ou temps a venir (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1348, 161). ...selon le dit de Salomon es Proverbes el .XIe. chapitre (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 17). ...ou plus fort del estour, L'espee ou poing (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 40). ...tout ce que par lui ou nom dudit de Bourgoigne leur seroit promis (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 351).

 

Rem. Forme dau "du" (doc.1349, Maine-et-Loire) ds GD IV, 742a ; on "au" (doc.1495, Maine-et-Loire) ds GD IV, 743b.

 

2.

[Avec une valeur "intensionnelle" (le subst est pris pour les propriétés qu'il représente et non comme un objet du monde identifié parmi tous les autres de même nom)] : Car cil qui la joie ont en garde De ce se prennent si près garde Que nuls ne te saroit despondre Le debat qui est au respondre (MACH., D. verg., a.1340, 40). ...Ains vous en alastes le pas Ne say ou (Mir. abbeesse, 1340, 64). La rousée par dessus la verdure Resplendissoit Si clerement que tout m'esbloïssoit (MACH., J. R. Beh., c.1340, 58).

 

-

Le mieux. / Le plus... V. mieux, plus

 

-

[Avec une valeur distributive] : En peril cent foiz la sepmaine Sont de cheoir et trebuchier (DESCH., M.M., c.1385-1403, 69).

 

3.

[Art. générique singulier (l'objet en cause est une entité ; l'homme est mortel : non pas un homme particulier, mais l'homme en tant qu'homme, l'entté homme, définie par les propriétés qui font qu'un homme est un homme)] : Saches de vray qu'en tout endroit Ou on descript armes a droit La couleur de pers est clamée Asur, s'elle est a droit nommée, Le rouge gueules, le noir sable, Et le blanc argent (MACH., R. Fort., c.1341, 68). Et le fer chaut, on le doit batre. (MACH., R. Fort., c.1341, 75). Le sage craint folie A faire, et le fol trop s'i fie. (Mir. ev. arced., c.1341, 106).

B. -

[Art. pluriel] Les

 

1.

[Art. défini pluriel (le locuteur présume que l'interlocuteur est en mesure d'identifier la classe en cause, liée à une certaine situation ; ce qui est dit vaut pour tous les éléments de la classe - ou du moins pour la majorité d'entre eux (p. oppos. à tous les) ; les Anglais sont des traistres : aux yeux du locuteur, c'est vrai majoritairement)] : Si vous requier, ma doulce suer, Pour Dieu que vous me pardonnez Les meschiez que pour moy avez (Mir. enf. diable, c.1339, 24). ...et d'Amours Congnoist il tous les assaus, les estours, Les biens, les maus, les plaintes et les plours Mieus qu'Ovides qui en sot tous les tours. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 107). Diex, con longues me sont les nuiz, Quant je suis en ceste pensée ! (Mir. abbeesse, 1340, 66).

 

-

[Ancien cas sujet] Li : Comme (...) aprés le decés du dit Thommas se fussent trais li dis excecuteurs par devers nous et eussent donné pleinnement et liberalment a nous et a nostre eglise cent soulz par. de rente tous amortis selonc l'ordenance du dit feu Thommas... (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1365, 295). Les pastours ainsi le firent, et puis les loups vindrent seurement et sanz paour, quant li pastour dormoient, et devourerent les berbis. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., II, 1404, 74).

 

-

[Formes contractes (prép. + les)] Aux/as (à + les) / des (de + les) / es (en + les) : ...que, lundi prochain, a heure de prime, il restablissent ou restituent ou facent restituer et restablir aus religieus de Saint Magloire de Paris... (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 15). ...dont mencion est faite es dites lettres (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 15). Cestes donnent de leurs joyaux Et de leurs dons riches et beaux As chevaliers (Dit prunier B., c.1330-1350, 42). Amis, nous dinerons avant Des biens que Dieu nous a prestez: Veez les cy touz aprestez. (Mir. enf. diable, c.1339, 40).

 

Rem. Pour en + les, formes ens (doc.1336), eis (doc.1378) et eus (doc.1342) ds GD IV, 744b-c.

 

2.

[Art. générique pluriel (la classe en cause est composée de tous les éléments possibles, indépendamment de toute situation particulière) ; ce qui est dit vaut pour tous les éléments de la classe - ou du moins pour la majorité d'entre eux (p. oppos. à tous les) ; les oiseaux volent : ils sont capables de voler (même si la poule ne vole pas très loin)] : Car maint aimment - et j'aussi l'aim - Trop plus le printemps que l'iver, Car neis les bestes et li ver Qui contre lui de la terre issent De sa venue s'esjoïssent, Et li oisillon s'en esgaient (MACH., D. Lyon, 1342, 159). Les personnes du monde entre lesquelles bonne et sainte amour est plus necessaire sont les personnes conjointes par mariage, car ilz ont a vivre et habiter continuelment ensemble. (Mir. femme roy Port., c.1342, 149). Et spirituelment a parler, les meilleurs nouvelles c'on puist dire a personne devote, si sont quant on li dit que Dieu veult habiter avecques li et que il a paix entre Dieu et lui (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 206). Et de tous les biens qu'Amours donne, Plaisance les lieus en ordonne (MACH., D. Aler., a.1349, 324).

II. -

Pron. pers. Le / la / les

A. -

[Pron. pers. clitique ("non-prédicatif", atone, antéposé), en fonction d'objet direct] : Tantost de si près les suivrons Qu'il ne nous pourront eschapper. (Mir. enf. diable, c.1339, 11). Einsi Espoir le reconforte, Qui moult doucement li enorte Qu'il soit pleins de bon reconfort (MACH., D. verg., a.1340, 39). Lors prist un anel en son doy, Bel, bon, chier, precieus et riche, Et doucement en mien le fiche. (MACH., R. Fort., c.1341, 76). Encor vous pri, vierge gentieulx, Pour le peuple qu'a gouverner Ay, que si le puisse atourner A sainte penitence emprendre Que les ames en puisse rendre A Jhesu Crist mon creatour (Mir. ev. arced., c.1341, 110).

 

-

[En fonction d'attribut] : Dont qui est amans, si se tiengne ; Et qui ne l'est, si le devegne (MACH., D. Aler., a.1349, 402). Qui n'est feable a Dieu, comment le sera il a homme ? (GERS., Annonc., a.1400, 235).

 

-

[Formes contractes, nel "ne + le", nes "ne + les"] : Sy tost qu'i le peult adviser, Bien le congnut et advisa Et contre lui s'agenoulla, Mais la dame nel congnu mie. (Dit prunier B., c.1330-1350, 82). Tous engiens sont melancolieux ; pour che nes prens je mal en gré se je suis tardif (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 62).

B. -

[Pron. pers. clitique neutre] : S'ainsi le fais a touzjours mais, Ne te faudray ja a nul fuer. (Mir. enf. diable, c.1339, 4). Mais se j'ay fait Riens ou il ait villenie ou meffait, Vueilliez le moy pardonner, s'il vous plait. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 60). Amis, et je le te diray Volentiers, sans faire lonc plait (MACH., R. Fort., c.1341, 78).

C. -

[Empl. "prédicatifs" ou toniques]

 

1.

[Empl. "prédicatif" et tonique après l'inf. (rare)] : Semblablement, quant le lyon voit ou treuve .I. cerf ou une chievre sauvage, il ne se delicte pas en veoir les, fors pour ce que il espere mengier les. (ORESME, E.A., c.1370, 221). Et donques esjoïr soy et deliter en teles choses et mesmement amer les, c'est un vice bestial et vituperable. (ORESME, E.A., c.1370, 222). ...car le juste ne peut pas moins, mais plus, faire quelzconques teles choses comme seroit cognoistre charnelemt la femme de son voisin et ferir le. (ORESME, E.A., c.1370, 322). ...c'estoit grant avarice de vendre le. (ORESME, E.A.C., c.1370, 240). Item, l'en doit plus eslire une bonne chose et retenir esperance ou puissance de la recouvrer ou semblable que perdre la et perdre avecques ce tele esperance et puissance (ORESME, E.A.C., c.1370, 480). Item, il fu dit ou secont chapitre du tiers que aucunes operacions sont desquelles l'en doit plus eslire mourir que faire les. (ORESME, E.A.C., c.1370, 481). Messeigneurs, je feray voulentiers, et faire le me convient [mais sans doute cas différent : le me est proclitique par rapport à convient] (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 35). Jusques aux murs de leur cité, Par force et par neccessité, Les font fuyr, et bien y pert Que Hector n'y est ! Et, pour ce, pert L'ost des Troyens, que Achillés S'efforce a desconfire les. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 100).

 

2.

[Empl. tonique après l'impératif] : Vierge, par vostre humilité, Secourez le, damme honnorée. (Mir. enf. diable, c.1339, 45). Avant, seigneurs, renmenez la Et puis l'en en ordenera Selon raison. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 146). Se je me plains, dame, j'ai bien de quoi, Car vo regart me sont un peu trop fier : Adouchiés les, quant les jettés sur moi. (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 82). Qui ensevelir le voulra Prengne le, faire le pourra Seurement. (Mir. st Ign., 1366, 113). Se le roy prent ton pucellage, Seuffre le, si feras que sage (Mir. Berthe, c.1373, 167). Se ung lievre est pris .XV. jours ou troiz sepmaines devant Pasques, ou en autre temps que l'en le veuille garder, effondrez le et luy ostez les entrailles (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 196). Ces beaux mignons a vendre et a revendre, Regardez les, sont ilz pas a louer ? (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 491). Garde le, puis que tu le tiens (Feste roys, c.1475-1500, 309).

 

-

[Rare après un verbe coordonné ou juxtaposé] : Si n'avons la plus demouré, Ains partismes, laissasmes les, Jusques aux bonnes Hercules Alasmes (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 66).
 

DMF 2020 - Synthèse de mot grammatical Robert Martin

 Article 9/13 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     LEUR1          LEUR2     
FEW IV ille
LEUR, pron. pers.
[T-L : lor2 ; FEW IV, 551a : ille ; TLF : XI, 41b : lui1]

[Pron. pers régime, atone, non "prédicatif", de la troisième pers. du pluriel] : ...et de en faire demande quant bon leur sambleroit (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 19). ...cil du païs le leur deffendirent viguereusement (Bérinus, I, c.1350-1370, 123). ...ou, s'il ne le disoyent, que l'en le leur feroit dire par force (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 162).
 

DMF 2020 - Synthèse de mot grammatical Robert Martin

 Article 10/13 
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     LEUR1          LEUR2     
FEW IV ille
LEUR, poss.
[T-L : lor3 ; GD : lor1 ; AND : lur1 ; FEW IV, 551b : ille ; TLF : X, 1122b : leur2]

A. -

[Poss. clitique ("non-prédicatif", atone, antéposé) ; défini, comme l'art. le, et relationnel comme la prép. de (leur bien = "le bien d'eux") : les relations du "possesseur" (de troisième personne et du pluriel) à l'objet "possédé" correspondent aux relations que marque de (relation d'appartenance, de propriété ou qualité, de provenance, d'inclusion, de localisation, de comparaison, d'agentivité... ; v. de, en partic. III A 1)] : Jehan le Forestier, leur sergant... (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 15). Toutes les quelles choses dessus esclarciees les diz clers notaires jurez nous rapporterent estre et avoir esté faites et dites en leur presence, en la maniere que dessus est contenu et esclarci. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 19). Pour leur anemi desconfire... (Dit prunier B., c.1330-1350, 64). Mais tote leur disputaison Doit cesser par ceste raison (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 85).

B. -

[Empl. "prédicatif"]

 

1.

Adj. poss.

 

a)

Un leur + subst. : Loys le Gastellier, marchant esmollier, demourant aus Essars le Roy, en son nom et ou nom et comme procureur de Lorence, sa femme, aiant povoir de faire ce qui s'ensuit, sicomme les notaires l'ont veu et leur est apparu par lettres procuratoires seellees du seel de la chastellerie des Essars le Roy qui seront incorporees au grossoier, et Guiot le Gastellier, filz des dis mariez, confessent avoir pris, prennent et retiennent pour leur evident prouffit etc.., a la vie d'eulz trois et du seurvivant et un [an] aprez le plus vivant d'eulz trois, de religieuses personnes et honnestes l'abbé et couvent de l'eglise Saint Magloire de Paris, un leur manoir et ses appartenances (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1376, 464). ...elle a ouvert un leur coffre, et en ycellui a prins plusieurs aneaux d'or et autres choses (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 195). ...en la compaignie d'un leur maistre, marchant de pourceaux (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 292). ...et illec prindrent accort d'aler le landemain en la ville du pont de Chalenton, veoir un leur ami que yceulx deux compoingnons disoient avoir audit lieu (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 455).

 

b)

Le leur + subst. : ...et les autres compoignons vendirent le leur blé ne scet où ne à qui. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 512).

 

Rem. Doc.1373 (vendre les leurs choses) ds GD V, 31c.

 

-

Cest leur + subst. : ...comment ceste leur joye impareille continuer se pourroit seurement (C.N.N., c.1456-1467, 92).

 

c)

[Comme attribut] : ...mais la tiennent les Anglois, lesquielx l'occuppent et l'ont conquestee, et dient qu'elle est leur (JUV. URS., Loquar, 1440, 431).

 

2.

Pron. poss. Le / la / les leur(s). "Le / la / les leur(s)" : ...noz effors ne nous vauldra rien contre le leur. (Bérinus, I, c.1350-1370, 123). ...il ordenerent leur bataille et se tindrent ilecquez et lessierent espace aus Romains pour rengier la leur (BERS., I, 1, c.1354-1359, 37.3, 67). ...et, quant ilz s'esforcent de amender les erreurs d'aultruy, ilz moustrent les leurs (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 127). ...ce n'est riens de no ["notre"] pooir Contre le leur (MACH., P. Alex., p.1369, 107). Ces gens approuchierent et se logierent ce joedy assez près l'un de l'autre et, à ce qu'il apparut, les Alemans savoient trop mieulx le convenant des Brabanchons que on ne sceust le leur (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 164). ...et lui prions qu' il nous pardonne noz meffaiz ainsi comme nous pardonnons a noz malfaicteurs les leurs. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 14). Nostres rois est jones, et aussi est le leur. (FROISS., Chron. D., p.1400, 207). Et vinrent li François as logeis et trouverent que on estoit moult ensonniiet de remetre a point tentes et trefs, et de faire nouviaus logeis de fuellies, et de envoiier as pourveances a Rennes et sus le plat pais, car les lors estoient moult adamagies. (FROISS., Chron. D., p.1400, 517). ...les ennemys du roy estoient les leurs (LA VIGNE, V.N., p.1495, 320). ...ce a esté ung fort honnourable et uny mariage que le leur (COMM., III, 1495-1498, 286).

 

3.

[Empl. de nominal]

 

-

Le leur. "Ce qui est à eux, leur bien" : Vezci tout quanque j'ay de bon, Que je met en vostre bandon, Aussi com li autres ont fait Le leur (Mir. emp. Julien, 1351, 190). Maistre, avecques ces abbaies, Trouverons nous bien, par ces villes De ces villains riches a milles Qui le leur n'osent desploier (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 7). Et pour ce, et pour telle incidence et aventure qui pooit venir et escheir ou commencement de la saison, furent condempné à desemperer et abattre tous petis fors, eglises et manoirs que voz gens fortifioient, où ilz se vouloient requeillir et mettre le leur. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 92). La fault deux ou trois mois attendre Ainçois qu'om puist avoir denier, Et quant ce vient au derrenier Qu'ilz aront le leur despandu, Adonc leur sera respondu Tout a plain : Vous n'en arez rien ! (DESCH., M.M., c.1385-1403, 154). Et les povres gens dou pais de Hainnau, liquel avoient perdu le lor a ce conmencement par la gerre et ars lors hostels et lors maisons, s'aherdirent au labourer et au gaegnier dou nouviel. (FROISS., Chron. D., p.1400, 459). Qant chil de Langho veirent que il averoient l'asaut, si se doubterent de tout perdre, et se rendirent salve le lor et lors vies. (FROISS., Chron. D., p.1400, 606). ...ilz ont le leur despendu Ou par mescheance perdu (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 84).

 

-

Les leurs. "Leurs proches" : Les blans armez d'aultre partie Choisirent en lour compaignie Quatre des leur semblablement Qu'il envoierent ensement Pour respondre a ceulx qui venoient De ce que demander vouloient. (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 79). ...eulx et les leurs avoient tousjours gouvernéz la maison d'Arragon (COMM., III, 1495-1498, 98). ...et leur laissa plus de trente places pour eulx et les leurs. (COMM., III, 1495-1498, 137).
 

DMF 2020 - Synthèse de mot grammatical Robert Martin

 Article 11/13 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     LEURDIT     
FEW IV ille FEW III dicere
LEURDIT, adj.
[FEW IV, 551b : ille ; FEW III, 67b : dicere]

[Mot outil destinϩ au lemmatiseur]
 

DMF 2020 - Compléments pour la lemmatisation LGeRM

 Article 12/13 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     LI     
FEW IV ille
LI, pron. pers.
[T-L : il (li) ; GD : le3 (li) ; FEW IV, 550b : ille]

I. -

[Pron. pers régime indir., atone, non "prédicatif", de la troisième pers. du sing., sans distinction de genre, renvoyant à une pers. (dans la série me, te, se...)] V. lui

II. -

[Pron. pers. tonique, "prédicatif", de la troisième pers. du fém. sing. (dans la série moi, toi, soi...) ; de plus en plus remplacé par elle ; v. elle C]

A. -

[En fonction de régime dir. (avec un mode nominal, en apposition, en phrase elliptique du verbe...)] : Or est a ce faire ordenée Ma volenté et atournée, Et j'aussi sui a ce tournez, Q'envers Amours sui si tournez Que nulle riens ne me destourne Que tousjours, quel part que je tourne, Mes cuers ne preingne son retour Vers ma dame au plaisant atour Qui fait mon cuer mettre et tourner A li servir, sans retourner. (MACH., D. verg., a.1340, 55). Pour ce l'ameray loyaument Et serviray celéement Com vrais amis loyaus, parfais, Qui vueil et par dis et par fais Dou tout en tout son voloir faire Et li honnourer sans meffaire Jusques a mon definement (MACH., D. verg., a.1340, 56). ...pren un batel et entre dedens entre toy et ta suer et te fay singler en mer et la occis lui et son enfant (Bérinus, I, c.1350-1370, 131). Sire, deprïez nostre dame Qu'elle vous vueille vostre femme Sauver, lui et sa porteüre, Car elle est en telle aventure Que se Dieu sa grace n'y met, Ly et l'enfant, je vous promet, Sont au morir. (Mir. enf. ress., 1353, 23).

B. -

[En fonction de régime prép.] : Medicins qui o lié estoient, Qui sa complexion savoient, Li distrent lors certainement Que s'el se tenoit longuement De repairer a marïage Que de tant fust seüre et sage Qu'el seroit laidement barbee, Quar chaulde estoit et embrasee Si forment sa complexion Que naturel commixtion A merveilles li couvenoit. (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 90). Fine douçour, grace, pité, Franchise et debonnaireté Rengnent en li ; bonté l'affine Et loyal amour la doctrine Avec raison et courtoisie. Ces trois vertus l'ont si norrie Qu'elle est de trestoute valour Entre les mieudres la millour (MACH., D. verg., a.1340, 16). ...de vraie amour L'ay amée toudis parfaitement, N'onques encor envers li ne fis tour Par quoy me deust haïr aucunement (MACH., App., 1377, 653). Adont prist la roine congiet a la dame de Buignicourt et a tous ses enfans, dont elle avoit assés, fils et filles, et li dist et pronmist que, pour la bonne chiere que elle avoit trouvé en li et en son mari, elle se sentoit grandement tenue a euls (FROISS., Chron. D., p.1400, 64). En celle detriance se consellierent li baron et li prelat d'Engleterre et regarderent pour le millour et le plus segur que la roine lor dame retourneroit au Noef Chastiel : si averoient mains de carge et de songne ; et remonstrerent cel avis et lor consel a la roine, et le peril aussi que ce pooit estre de li, car pour le millour on l'avoit consilliet. (FROISS., Chron. D., p.1400, 776).

 

-

[Comme réfléchi] (synon. soi) : Quant la dame ot dit a son seigneur ces paroles que vous avez oÿes, si fu moult atainte et lui commença la parole a faillir et appella Famius pres de lui, si lui dist : ... (Bérinus, I, c.1350-1370, 15). ...la vierge est aourée des annemis, des anges et des hommes, mais differenment : car les ennemis l'aeurent par cremeur et paour, li anges par reverence et honneur, les hommes par devocion et amour. Après je di qu'elle precéde touz les ciécles en planté de grace, tant pour ce qu'elle en ot en lui, tant pour ce qu'elle en trouva en Dieu, et tant pour ce qu'elle nous en a donné et abandonné. (Mir. femme, 1368, 181). Qant elle vei que point on ne l'amenoit, si dist as chevaliers qui estoient dalés li : ... (FROISS., Chron. D., p.1400, 782). Se une femme perchoit ung loup qui le sieuve, tantost doibt traynner sa chainture par terre aprés ly en disant : Garde que la mere Dieu ne te fiere ! (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 127).

C. -

[En fonction de sujet (substitution rarissime au sujet elle en position tonique)] : Sire, deprïez nostre dame Qu'elle vous vueille vostre femme Sauver, lui et sa porteüre, Car elle est en telle aventure Que se Dieu sa grace n'y met, Ly et l'enfant, je vous promet, Sont au morir. (Mir. enf. ress., 1353, 23).
 

DMF 2020 - Synthèse de mot grammatical Robert Martin

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     LUI     
FEW IV 550b ille
LUI, pron. pers.
[T-L : il/lui ; GD : le3/lui ; FEW IV, 550b : ille ; TLF : XI, 41b : lui1 ; TLF : XI, 43a : lui2]

I. -

[Pron. pers régime indir., atone, non "prédicatif", de la troisième pers. du sing., sans distinction de genre, renvoyant à une pers. (dans la série me, te, se...)] Lui / li : ...encores li commandoient il [au dit frere Jehan de Courgenay, prevost moigne de l'eglise de Saint Germain des Prez], d'abondant, par la vertu du povoir a eulz donné et commis de par nous sur ce, que aus diz religieus de Saint Magloire il restablist le dit Jehan le Forestier selon la teneur dou di arrest (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 18). Et elle lui dit : ... (Dit prunier B., c.1330-1350, 45). Adont sur le piet ly passa Sy fort conme elle pot, sans faindre, Et ung doit lui ala estraindre Sy fort qu'elle lui [le lui] fist croquier (Dit prunier B., c.1330-1350, 53). Par les signes qu'elle lui fist Et les mos qu'en secré lui dist... (Dit prunier B., c.1330-1350, 55). Et proposa plusieurs autre resons afin que ses gages que le dit procureur avoit pris pour la cause dessus dite lui fussent rendus et delivrés (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1332, 50). Et pour ce qu'au cuer li tenoit, En touz les lieux ou il venoit Il donnoit aumosnes assez Pour le salu des trespassez (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 75). Medicins qui o lié estoient, Qui sa complexion savoient, Li distrent lors certainement Que s'el se tenoit longuement De repairer a marïage Que de tant fust seüre et sage Qu'el seroit laidement barbee, Quar chaulde estoit et embrasee Si forment sa complexion Que naturel commixtion A merveilles li couvenoit. (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 90). Vous luy remonstrerez les besoingnes et ordonnances de son royaume (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 76). Aprez, les contes et les barons luy [le lui] jurerent (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 81). Ceulz doncquez laissent morir leur ame de fain tres perilleuse, tres crueuse et sans pitié, qui ce pain et ceste viande espirituelle li denient [à l'âme], qui ne veulent oÿr bonnes amonicions (GERS., Purif., 1396-1397, 59). ...avint que, a l'un des filz D'elle, luy fu tollue a force Sa femme, par maniere extorse, Par un prince, qui la vint prendre. (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 55). ...les parolles que l'amant li dist [à Madame] (LA SALE, J.S., 1456, 304).

II. -

[Pron. pers. tonique, "prédicatif", de la troisième pers. du masc. sing., renvoyant à une pers., rarement à une chose (dans la série moi, toi, soi...)]

A. -

[En fonction de régime]

 

1.

[Renvoyant à une pers.]

 

a)

[En fonction de régime dir. (avec un mode nominal, en apposition, en phrase elliptique du verbe...)] : ...Adont dist, pour lui escondire, Que il n'alast en ce voyage. (Dit prunier B., c.1330-1350, 48). La dame avoit Ami loial qui l'amoit et servoit, Et elle lui (MACH., J. R. Beh., c.1340, 118). ...Que mort ou vif le ramenez, Lui, sa gent et toutes ses nez (MACH., P. Alex., p.1369, 17). Ainsi riens ne soufferay N'à chose ne penseray Qui me desagrée Et le temps oublieray, Tant que revenir verray D'estrange contrée Li qui trop plus m'a amée, Servi, gardée, honnourée Que nulz [je le verrai lui revenir, lui qui...] (MACH., Bal., 1377, 632). O ame bonne (...) Ayme dont icelui ton espoux pour amour de lui, et aime toy en lui ; et dois amer ly pour amour de lui, et dois amer ce qu'i donne es dons de luy. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 265).

 

-

[Comme réfléchi] (synon. soi) : Et quant il fu revenuz a lui, si se commença moult fort a debatre et ses cheveux a tirer et arrachier, et gettoit grans soupirs en lui blasmant et despitant (Bérinus, I, c.1350-1370, 30). Li chevaliers fu tous resjois et se reconforta en soi meismes, qant il entendi que il n'averoit garde de mort. Si respondi en li humeliant : "Tres chiers sires..." (FROISS., Chron. D., p.1400, 599). Et oirent messe et se confesserent li rois et ses fils, et la grignour partie de ceuls del hoost, et se aqumeniierent et missent tout en bon estat ; car bien sçavoient que point ne partiroient dou jour sans bataille. Qant tout ce fu fait, il fu heure de mengier et boire un cop, et puis entendre a li ordonner et a mettre en ordenance de bataille (FROISS., Chron. D., p.1400, 718). ...a celle heure, il estoit encores en son lit dalés sen amie qui si belle estoit que a mervelles ; et dist en li levant : "Margerite, je croi bien que nostre conpagnie se desfera..." (FROISS., Chron. D., p.1400, 893).

 

b)

[En fonction de régime indir.] : ...mais le mauvais qui trop appete delectacion, il le convient pugnir et donner luy tristece en la maniere que l'en duit et chastie .I. asne ou une autre beste de labeur. (ORESME, E.A., c.1370, 533).

 

-

"De lui, à son sujet" : Et tant sçay je luy que nichement doit morir selon sa haulteur (Percef. Compl. R., c.1450 [c.1340], 422).

 

c)

[En fonction de régime prép.] : ...freres Jehans de Rosoy, prevost moigne de l'eglise de Saint Magloire de Paris, avecques lui Jehan de Mante, Adenot Blondel et Ansoult d'Angicourt, sergans a verge du Chastelet de Paris, d'une part, et freres Jehans de Courgenay, prevost moigne de l'eglise de Saint Germain des Prez delez Paris, avecques lui Jehan le Forestier, sergant de la dite eglise, d'autre part. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 17). ...notre devancier prevost de Paris, a la requeste du procureur des diz abbé et couvent de Saint Magloire, ou nom de eulz et de leur eglise, eust fait adjourner pardevant lui ou Chastellet de Paris, par certain sergent a cheval du roy noseigneur oudit Chastellet, et par commission a lui donnee, a certain jour, Jehan de Mareul, escuier, et monseigneur Adam de Berroiville, curé de laditte ville de Mareul... (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 23). Quant il ot les biens avoiez Que Dieu il [li ?] avoit envoiez En la forme que j'ay comptee, Une femme de la contree Qui n'avoit mie robe neufve, Quar exillee estoit et veuve, Vint a li triste et emploree Et a bien pres desesperee. (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 110). Sa, belle fille, il m'est avis Que li roys n'a pas oblié Ce qu'il vous a convenancié. Vostre mére et ma niepce iront Devers li et vous y menront Avec sa gent. (Mir. femme roy Port., c.1342, 179). Cilz s'acointa de moy et je de lui, tant que je le prins a mary (Bérinus, I, c.1350-1370, 262). Et atant se parti de li qui parle icelli compaignon (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 345). O ame bonne (...) Ayme dont icelui ton espoux pour amour de lui, et aime toy en lui ; et dois amer ly pour amour de lui, et dois amer ce qu'i donne es dons de luy. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 265).

 

-

[Comme réfléchi] (synon. soi) : Bien sceut [saint Paulin] de li par bonne humblesce Toute vaine glore expeller (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 105). ...pour le remede et salut des ames de ly et de feu Marguerite, jadis sa fame (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1346, 149). Et quant il fu revenuz a lui, si se commença moult fort a debatre et ses cheveux a tirer et arrachier, et gettoit grans soupirs en lui blasmant et despitant (Bérinus, I, c.1350-1370, 30). ...et parloit et respondoit a par lui (Bérinus, I, c.1350-1370, 139). Si se pensa Aigres en luy mesmes comment il pourroit sauver sa vie (Bérinus, II, c.1350-1370, 47). ...ycelle derreniere confession par ly faite par devant ledit mons. le prevost, il fist par force et contrainte de gehine (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 530). Aucun n'est digne d'avoir seignourie ou maistrise sur aultruy qui ne peut estre maistre de luy mesmes. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 105).

 

.

[Rare, comme réfléchi indét.] : La peüst on veoir semblance de tous les faiz des anciens et concevoir en lui, aussi bien comme se l'en y eüst esté present. (Bérinus, I, c.1350-1370, 111).

 

2.

[Rare, renvoyant à une chose] : Cil phillosophe Tholomee Qui sur touz ot la renommee D'estre bon astronomïen Au temps l'emperiere Adrïen Fist d'astronomie maint code En une isle qui a nom Rode Et trouva par prouvable enqueste, Si come il dit en la Mageste, Que toute la terre et la mer Que solon le monde clamer Vers le firmament si poi monte Qu'il n'a vers li raison ne conte Fors com .I. petit point massis Emmy un tresgrant cercle assis. (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 101). Car ou vertueus l'appetit sensitif est obeïssant a l'appetit intellectif et par luy est regulé et demené. (ORESME, E.A.C., c.1370, 464). Semblablement le mouvement de cest air en montant en l'yaue est naturel jusques a tant que il est monté du centre de la terre jusques a la region de l'air, la ou est son lieu naturel. Et apres ce, il monte par violence pour ce que l'yaue eslieve cest air et se boute sous luy par sa pesanteur. (ORESME, C.M., c.1377, 70).

 

-

[Comme réfléchi renvoyant à une chose] : Car tout ensi que le contrepois tire La corde a lui... (FROISS., Orl., 1368, 85). ...le ciel, pour le salut et soustenement de lui, a mestier d'un geant appellé Athlas. (ORESME, C.M., c.1377, 300).

B. -

[En fonction de sujet (se substitue peu à peu à il en position tonique)] : Je n'y en say nul si valable Conme lui, ne si prouffitable, Ne si bon clerc parfaittement (Mir. ev. arced., c.1341, 125). Car, quant il seront a aucuns failliz, li qui vouloit estre honnoré et apparoir come le prince si trebuschera en povreté et demourra povrement et vilement vestu, tout honteux par grant confusion. (FOUL., Policrat., IV, 1372, 59). Et en croix, lui qui estoit franc, Voult il espandre son saint sanc Pour nous de la mort d'enfer traire (DESCH., M.M., c.1385-1403, 242). ...lequel, de son bon gré, sanz force ou contrainte aucune, luy sur ce bien conseillié, pourveu et advisé, sicomme il disoit, recognut et confessa pardevant yceulx notaires avoir prins et retenu... (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1404, 792).

 

-

[Comme réfléchi] : Moult ot Aigres grant merveilles de ce que la damoiselle avoit si bien devisé la descripcion du chevalier, car luy mesmes avoit eü tout ce qu'elle luy ot ramenteü. (Bérinus, II, c.1350-1370, 45). ...se le peril n'en est hosté et abatu, le mairien qui y puet estre est estre (et) est en peril de cheoir seur la maison du dit Jehan et li confondroit tout, et en seroit en grant peril se le peril n'en est hosté et abatu, le mairien (...) est en peril de cheoir seur la maison du dit Jehan et li confondroit tout, et en seroit en grant peril lui et toute sa famille (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1363, 262). De ceste avenue, luy et tout son lignaige furent durement courrouchiez et penserent bien que... (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 44). ...luy et ses gens esploittierent tant par eauve et par terre qu'ilz vindrent à Utrech (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 74). Et lors, quant il se santi blescié a mort, il se retrait en une tour, luy et sa femme. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 108). En esté le puet il chascier [le lièvre] au matin jusques a prime, et puis puet boyre et desjeuner ses chienz et demourer ou dedanz ostel ou en l'ombre et se reposer, luy et ses chienz, jusques tant que la chaleur du jour soit baissiee. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 221). ...et en l'ostel de l'Escu de Bretaigne, en ladite ville de Chartres, ouquel lui et ledit Cousin estoient logez... (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 96). ...toute la ducee de Normendie, qui jadis avoit esté as rois d'Engleterre, li seroit rendue, et la conté de Pontieu et celle de Monstruel, et tous coustages et frés que fais avoit, li et ses gens, depuis que il passa la mer en la cause dou calenge. (FROISS., Chron. D., p.1400, 457). Luy mesmez se veult deffaire Par mort et desconfiture (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 20). Et ly, il t'a bien veu, car se il ne te eust veu, il ne te aimeroit point ne ne eust point toy amé. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 263). Et de ce ne fut pas content, car luy mesmes en personne y ala et parla au conte de Suffort et aultres (JUV. URS., Verba, 1452, 231). ...lequel en ce faisant se prive luy mesmes de la puissance (JUV. URS., Verba, 1452, 275). ...comme ung homme qui engendre pluseurs filz, qui sont hommes comme lui (Somme abr., c.1477-1481, 104).

 

.

[Rare, comme réfléchi indét.] : C'est ung grant sens a ung roy de retenir le mouvement de son courage, recongnoistre raisonnablement son erreur et sagement, et est la chose que on tient plus a grant sapience que de soy gouverner luy mesmes (JUV. URS., Verba, 1452, 208).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

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