C.N.R.S.
 
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     CIST     
FEW IV 820a-b iste
CIST, dém.
[T-L : cest (cist) ; GD : cist/cestui ; AND : cest ; FEW IV, 820a-b : iste]

[Survivance du système cist / cil de l'a.fr. ; dém. du masc. sing. cist (vieilli, tombe en désuétude dès le XIVe s.) ; dém. du masc. sing., cestui, du masc. plur.cez, du fém. ceste(s) ; en m.fr., tous ces dém. sont devenus compatibles avec la fonction sujet et la fonction régime ; ce paradigme indique que l'objet à identifier est identifiable par le contexte immédiat (c'est en ce sens qu'il marque la "proximité" ; il s'oppose au paradigme de cil, non marqué, qui dit sans plus que l'objet à identifier est identifiable - par le contexte, plus ou moins large, mais aussi par la situation, par les connaissances mémorisées... )]

I. -

[Dém. du masc. sing. cist ; vieux, rare même au XIVe s.] Cist

A. -

[Adj. dém.] "Ce, ces" : Que que jouoit ciz jouvenciaus... (Mir. N.D. Rosarius K., c.1330, 126). Donné les a chiz cornuauz A ches jones officïaus (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. D.-M.-S.-T., c.1330-1331, 2). Cist nom pres s'antr'acordent, rossignoz, Rossillons ; De teux ethymologies pas ne nous mervillons, Et li autre en redïent autre raison et cause ; Tant chiés, tantes sentences, chacuns en dit sa clause. (Gir. Ross. H., c.1334, 124). Cist dons est de nulle valour, Quant son pére ne l'ottria. (Mir. enf. diable, c.1339, 49). Cist enfes si nous demourra : Vostre paine y avez perdue. (Mir. enf. diable, c.1339, 49). Cist doy [Cayin et Hayne] dissimuleement Ainsy regnent couvert de ghimples Par le pourpris (Pastor. B., c.1422-1425, 183). [aussi p.91] Cist jugement fut dit le XVe jour du moix de decembre, quant il olt au milliaire mil IIIIc et I. Cist jugement gist en l'airche Goudeffrin de Tornaix, amant de Sainct Gengoul. (Jug. maître-échev. Metz S., t.3, a.1494, [1401], 4).

 

-

[Comme régime (par une extension abusive au regard de l'a.fr., due à la chute de la déclinaison)] : [Les autres moines] Cist delicez ne quierent de roy (Mir. N.D. Rosarius K., c.1330, 6).

B. -

[Pron. dém.]

 

-

Ciz qui. "Celui qui" : ...ciz est nices, non sage, Qui assamble en terre tresor De blé, de vin, d'argent ou d'or. (Best. lap. Rosarius S., c.1330, 69). Ciz qui estoit tous famileus, Quant vint a l'uis la bouche bee, Cuida penre sa cuilleree Si com li autre avoient eu, mez riens ne prent, rien n'a receu (Mir. N.D. Rosarius K., c.1330, 6). [aussi p.125, 129, 143] ...et controindrons nous, li diz abbés et ciz qui sera abbés de la dite église por le tamps, les diz eliz à panre la charge et à faire le giez de la dite taille, et feront, li diz quatre preudomes esliz en la main de nous, les diz religioux ou de nostre commandement, sairement de getier et de imposer la dite taille sur chascun léaument à lor avis. (Chartes communes Bourg. G., t.2, 1331, 196).

 

Rem. Aussi Propr. choses Rosarius Z.S., c.1330, 109 et 133. Mais la forme ciz est sans doute une graphie pour cilz (forme fréquente), et serait alors à rattacher à cil (dans cette hypothèse, vraisemblable, plus d'attestation de cist comme pron.). Pas d'ex. dans la doc. de la forme élargie icist.

II. -

[Dém. du masc. sing. cestui, très bien représenté, même au XVe s. ; dém. du masc. plur. cez] Cestui / cez

A. -

[Adj. dém.] Cestui. "Ce ... -ci"

 

1.

[Comme régime, dir. ou prép. (en conformité avec l'a.fr.)] : Sire, nous ferons sanz faintise Cestui office. (Mir. st J. Cris., c.1344, 290). Car je voy qu'il me fault laissier Cestui servise et moy plaissier Et devenir marchant ou monde. (Mir. march. larr., c.1349, 97). ...et a cestui riche homme commence l'aventure pourquoy j'ay commencié mon compte. (Bérinus, I, c.1350-1370, 6). A cestui seigneur fist chascuns feaulté et hommage en bonne foy. (Bérinus, I, c.1350-1370, 121). Et vos frans coers le voeille, Que en bon gré cesti dittié recoeille. (FROISS., Orl., 1368, 111). Aprés laquelle informacion ou inquisicion faite, et les diz tesmoings tenus pour publiez, nous finablement aus dites parties eussions assigné jour pour leur faire droit sur icelle au jeudi XXVIe jour du mois de juing, cestui an mil trois cens quatre vins et deux. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, c.1382, 524). Car pourquoy ne pourroit en cestui royaume, qui tant est renommé de tout savoir, estre tenue la maniere en fait de paie que on fait en Angleterre (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 164). ...et par ce commence son enfer dès en cestui monde (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 31). ...et moult y a de vaillans chevaliers et d'escuiers en cestui royaume (CHART., Q. inv., 1422, 34). A paine eust mis cestui fin a ses parolles que cellui qui premier avoit parlé print a repliquer (CHART., Q. inv., 1422, 36). Pareillement, s'il plaist à Dieu M'octroier sens, bon temps et lieu, Vueil conduire, traicter et suyvre Les matières de cestui Livre... (LA HAYE, P. peste, 1426, 20). Trop ne pourroye detester cestui horrible meffait, dont l'offence est a Dieu seul, et a lui seul reserve la vengence. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 61). Si me tenoye pour abandonné, et pensoye que l'abitation de cestui nostre royaulme te fust de tous pointz interdicte de Dieu, comme terre condamnee et mauldite (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 90). Ne veez vous cestuy chevalier a l'escu d'azur faire droitez merveillez d'armez ? (Comte Artois S., c.1453-1467, 20). Et, dedens cestuy tiers chappitre de la derrenière partie de ceste oeuvre, nommé pollitique, sont enclavées et deduittes les ordonnances et cerimonies qui se appartiennent à gaige de bataille fait par querelle (BUEIL, II, 1461-1466, 212). ...a sa requeste, selon la capacité de mon petit entendement et selon la matiere que j'en ay peu trover, j'ay ordonné cestuy livre. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 2). ...pour faire cestui sainct mistere (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 78). ...et aincoires de present me prioient que le pareil voulsisse faire a cestui leur tres grant besoing (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 79). ...que a l'ayde de cestui nostre secretaire et ami, nous feissons un petit traittié des chappitres que volons tenir et mettre par ordre (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 80).

 

2.

[Comme sujet (par une extension abusive au regard de l'a.fr., due à la chute de la déclinaison)] : ...cestui roy est moult fier et orgueilleux et ne craint Dieu ne homme (Bérinus, I, c.1350-1370, 298). Se cestui Achars estoit gloux et traïstre, il lui venoit d'estracion, car tout son linage en avoit usé et usoit de maintenir traïson (Bérinus, I, c.1350-1370, 320). ...et souvent il avoit oÿ dire a son pere que cestui Gieffroy l'avoit gecté de moult de perilz (Bérinus, I, c.1350-1370, 362). Cestui Damarachus avoit acquis en Tarquine grans richeces et engendré deus enfans (BERS., I, 1, c.1354-1359, 34.1, 58). Cestuy nostre filz est mauvais et rebelle (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 232). Et encore cesti condampné fu jugé des senateurs sanz le sceu du dit empereour (FOUL., Policrat., IV, 1372, 72). ...cestui vice de mentir est tant deshonnorable en prince... (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 163). Cestui meffait dessert trop grant vengeance (CH. D'ORLÉANS, Ret. am. C., 1414, 12). Cestui Bertran laissa de son temps une tele remonstrance en memoire de discipline et de chevalerie, dont nous parlons, que... (CHART., Q. inv., 1422, 63). Déterminé aucunement Des causes et droit fondement, Dont cestui mal de pestillence Acquiert sa cause et sa naissance, Il fault déclarer et descrire, Pour le propoz affin conduire, Aucuns signes et argumens (LA HAYE, P. peste, 1426, 50). Et cestui baisier a la terre donna a nostre cité entiere liberalité (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 25). Cestui prebstre a par pluiseurs foiz dit et adcertené, sans varier, qu'il a esté dedens ceste cave jusques aux portes de mettail, qui jour et nuit sans cesser battent, cloant et ouvrant (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 82). Considerons dont se cestuy exemple se pourroit apliquer a nostre propos. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 281). A ceste parolle, se leva Maroie le Faee et dist tout hault que cestui chappitre estoit moult veritable (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 90). Et, pour la bonne renommée de luy, la Royne Mehault de Portugal le print à mariaige et fut contesse de Flandres, et elle fut receue en Flandres à grant honneur, et fut cestui Phelippe le XVIIe conte de Flandres. (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 82). Ainsy doncques cestui vostre noble pere entra en sa ville de Gand à tel puissance qu' il luy pleut de mener. (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 171). Cestuy seigneur de Crequy fut oncle dudit messire Jaques de Lalain et frere de sa mere. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 15).

 

Rem. L'adj. dém. masc.. plur. cez peut se rattacher sans reste au paradigme ce2.

B. -

[Pron. dém.]

 

1.

[Au masc. sing.] Cestui. "Celui-ci"

 

a)

[Comme régime, dir. ou prép. (en conformité avec l'a.fr.)] : Et toutes voyes la vierge benoite n'ot pas cestui seulement a espoux, mais a espoux et a filz. (Mir. ev. arced., c.1341, 104). Car il a, de fait appensé, Murtri cestui, soyez en fis (Mir. ev. arced., c.1341, 133). Lors dist li uns : "Que nous facions autre roy, qui soit de no cuer et a no talent, car cestui ne pourrions nous amer en nulle maniere". (Bérinus, I, c.1350-1370, 192). ...bien voy que vous estes preux et hardiz, mais vous estes lassez et traveilliez, si n'est mie de merveille, de ces .II. chevaliers que vous avez ocis ; si vous prie que cestuy me laissiez, et l'autre qui venra aprés je vous ottry. (Bérinus, I, c.1350-1370, 282). Vezci deux hanaps touz pareulx Que j'ay fais faire pour nous deux : Cesti pour m'amour garderez Touz les jours mais que viverez (Mir. Amis, c.1365, 45). Si comme dire que la terre de l'autre monde est meue au centre de son monde pour ce qu'elle en est plus pres, et s'elle estoit en cesti, elle yroit au centre de cesty. (ORESME, C.M., c.1377, 134). Il est un Dieu sanz finement, Qui onques n'ot conmencement ; De cesti est venuz un filz (Mir. Clov., c.1381, 272). Et pour conclurre sur ce point du temps dont tu parles et de cestui, j'appelle les vivans a tesmoing que... (CHART., Q. inv., 1422, 40). Et quant cellui l'empressa moult, il lui mist devant ung vaillant gladiateur, viel et de petite estature, et lui dist : combas toy a cestui, et sy tu le vaincs, je combateray a toi. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 62). Les aultres l'appellent le lac de la Sibille, pour ce que le mont de la Sibille est devant et joingnant a cestui, fors d'un petit ruisseau qui court entre deux. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 69).

 

-

Cestui qui. "Celui qui" : ...ensi conme il en est esceu et pris au roi Edouwart, pere de cesti qui resgne en present (FROISS., Chron. D., p.1400, 221).

 

-

Cestui ci. "Celui-ci (-ci confirmant la valeur de cestui)" : Sathan, au mains le laisse vivre Set années, pour mon deduit Avoir, car je n'ay plus de fruit, Dont plus courrocie en seroie, Se cestui cy si tost perdoie. (Mir. enf. diable, c.1339, 14). Et regardera, en la presse A porter le deffunct en terre, Quel mari elle pourra querre Et avoir après cesti cy. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 67).

 

b)

[Comme sujet (par une extension abusive au regard de l'a.fr., due à la chute de la déclinaison)] : SECOND DYABLE. Que nous alez vous demandant, Dame ? du vostre n'avons riens. Cestui n'est mie crestiens, Et si nous a esté donnez Avant c'onques fust engendrez, Si ques vous n'y avez nul droit. NOSTRE DAME. Or alez tendre ailleurs vo roit : A ceste prise avez failli. (Mir. enf. diable, c.1339, 45). Et cestui toudis a esté Secrez et pleins de loyauté : Si ne li devez faire anui Ne de riens estre contre lui (MACH., D. verg., a.1340, 47). Vez cy un des messagiers qui furent tramiz a Absalon, au moins s'en revient cestui tout vif (Bérinus, I, c.1350-1370, 332). Sire, cestui ne l'a pas fait, Car en sursault fu pris de fait Des ennemis (Mir. prev., 1352, 256). ...cestui ne fu onques vainqus en bataille (BERS., I, 9, c.1354-1359, 18.9, 34). ...c'est tout certain que cestuy se debati contumacement contre ceulx qui mesprisoient l'umilité de son estat (BERS., I, 9, c.1354-1359, 46.4, 86). Cesti quant mort en croix souffri Amende souffisant offri De ce qu' homme meffait avoit (Mir. mère pape, c.1355, 376). Cellui qui est dit de Grace est en l'ame de creature humaine, et cestui est l'entendement qui donne, si comme dit Aristote, ymaginer et comprendre les choses qui sont ou pevent estre (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 34). Cestui excommenia tous ceulx qui alloyent et venoient et qui avoient esté la et au lac de la Sibille (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 101). Cestui à son retour passa par le royaulme de Portugal et trouva le Roy Alphonse mort. (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 81). Faisoient diligence en Italye, et par especial à Millan, où avoit pour duc Jehan Galiace, non point le grant, qui est enterré aux Chartreux de Pavye, mais cestui estoit filz du duc Galiace et de la duchesse Bonne, fille de Savoye, qui estoit de petit sens (COMM., III, 1495-1498, 11).

 

-

Cestui qui. "Celui qui" : Ainsi Dieu prevoit les maulz que fait cestui qui les euvre, et toutevoies pas n'est cause des maulz qu' il fait, et neentmoins, il sera se il est preveu de Dieu. (Somme abr., c.1477-1481, 167).

 

-

Cestui ci. "Celui-ci (-ci confirmant la valeur de cestui)" : Et vous dy, sire, que j'ay a nom Aigres et cestui cy Orchas, et sommes nous deux compaignons. (Bérinus, II, c.1350-1370, 89). Querez moy aultre moien, si voulez avoir pardon, car cestuy cy ne vous aidera. (C.N.N., c.1456-1467, 516). Autant comme cestuy-cy dont j'ai parlé estoit mauvais et desloyal, Jacques Galyot estoit bon et loyal (COMM., II, 1489-1491, 97). Trouvons, trouvons aultre moyen de vivre, Car cestuy cy n'est pas nostre gibyer (LA VIGNE, Ress. chrest. B., 1494, 134). Toutesfoiz cestui-cy a de l'auctorité beaucop et plus que n'eut jamais prince qu'ilz eussent (COMM., III, 1495-1498, 111).

 

-

[Mais aussi cestui là, où annule la valeur de "proximité" de cestui] Cestui là. "Celui-là" : Cestuy la ne s'en fait que rire (Tr. Men., c.1480-1500, 288). Cestui-là s'y conduisit très mal (COMM., III, 1495-1498, 136). Et à l'heure que la bataille fut ainsi meslée, le matin, fouyt d'avecques nous le conte de Petillanne et le seigneur Virgille Ursin, mais cestui-là n'alla que en une maison d'un gentilhomme (COMM., III, 1495-1498, 192). ...et cestui-là a esté le dernier de ceste ligne, qui a duré cent soixante neuf ans (COMM., III, 1495-1498, 316).

 

-

[Forme cest] Cest ci. "Celui-ci" : Et li seus qui d' eulx .XII. yssi Ne fut pas telz comme est cest ci, Ainçois fut plus doulz et meilleur Ou resgart de Nostre Seigneur. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 166).

 

-

[Forme élargie] Icestui : Icestui prenostica sur l'an mil cent IIIIxxIX, moult veritablement. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 120, v°). [très nombreux ex. de cestui dans ce texte]

 

2.

[Au masc. plur. cez ; rare au XIVe s. ; tombé en désuétude au XVe] Cez. "Ceux-ci"

 

a)

[Comme régime] : Les pluseurs toutefoys dient que li Orace furent Romain et a cez je m'acorde. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 24.1, 38). La seconde classe fu establie de ceulz qui avoient en pecune de septente et sinc jusquez a cent mile deniers, et de cez tant des vielz comme de jeunes on a trouvé quarante centuriez, c'est vint des uns et vint des autrez, auzquelz on a commandé armez, c'est a dire targez en lieu d'escu et toutez autrez dessus nommeez sauvez lez hauberions (BERS., I, 1, c.1354-1359, 43.4, 72). Et chascun de cez ici s'esjoïst et se delicte en la chose que il aimme. (ORESME, E.A., c.1370, 220).

 

b)

[Comme sujet] : ...et quant auz armez nule chose n'estoit muee sauve car cez ci ne devoient avoir nulez jambieres (BERS., I, 1, c.1354-1359, 43.5, 72). Et cez ci ne queroient pas raisons ne causes pour appliquier aus choses qui nous apperent par experience. (ORESME, C.M., c.1377, 514). Et pour ce, cez ci lui deussent baillier figure habile a assembler et a diviser, et plus a assembler. (ORESME, C.M., c.1377, 654). Et pour ce, cez ici assignent autre cause et dient que... (ORESME, C.M., c.1377, 664).

III. -

[Dém. du fém. ceste(s)]

A. -

[Adj. dém., comme sujet ou comme régime ; rare] Cestes : Mi ange, mettez vous a voie Et cestes boistes isnelment, Qui sont de tresdoulx oingnement, Prenez (Mir. st Guill., c.1347, 45). Cestez chosez furent oïes par les chevaliers si tres alegrement que... (BERS., I, 9, c.1354-1359, 41.17, 77). En tesmoing des quelles coses, a cestes nos lettres ouvertes avons fait mettre nostre grant seel. (FROISS., Chron. D., p.1400, 195). En la mer du milieu de la terre sont cestes ysles qui s'enssievent (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 163).

 

Rem. L'adj. dém. fém. sing. ceste peut se rattacher sans reste au paradigme ce2.

B. -

[Pron. dém., comme sujet ou comme régime] Ceste(s) : Cestes donnent de leurs joyaux Et de leurs dons riches et beaux As chevaliers (Dit prunier B., c.1330-1350, 42). ...et enseurquetout, la dite venderresse fist et establi sanz aucun rapel le devantdit Mahy, son mary, son procureur et certain messagé especial, auquel elle donna et ottroia plain pooir, auctorité et mandement especial de soy dessaisir de la dite rente vendue es mains des gens dudit nostre seigneur le roy, pour elle et en son nom, et de faire en soufisamment saisir par icelles les diz acheteurs, et de faire toutes autres choses a cestes neccessaires et convenables. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1333, 54). Dont mes cuers ot de joie tant Qu'eins n'ot joie qui ceste vaille. (MACH., D. Lyon, 1342, 185). Mais ceste me plaist, si l'aray, Se Dieu plaist ; si l'espouseray Assez briément. (Mir. femme roy Port., c.1342, 168). Or parlez tout bas, que les gens N'en facent nulle mencion. Alons en autre mansion ; Ceste n'est preux. (Mir. femme roy Port., c.1342, 186). Lasse ! lasse ! lasse ! mes mains Ay perdu. E ! lasse ! s'au mains L'une des deux demourast vive, Bien me fust ; mais lasse ! chetive ! Ceste forment me desconforte, Que je voi qu'elle est toute morte ; Et ceste ci redevient seiche (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 214). De ceste le tesmoingneray, Qu'après l'enfanter trouvé l'ay Vierge pucelle. (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 214). Dont s'il est aucun qui ait a faire de tres riches armes, si preigne cestes, se il les puet avoir, car jamais meilleur ne seront trouvees. (Bérinus, I, c.1350-1370, 247). ...sur plusieurs autres maisons esclarcies es dites lettres de vente parmy les quelles cestes sont annexees (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1365, 291). Ceste nef espagnole passa oultre ; une aultre vint, qui estoit grose et belle et bien garnie. Si acroqierent li chevalier lor nef a ceste a cros et a chainnes de fier. (FROISS., Chron. D., p.1400, 885). Et ainsi comme il a difference en leurs propos, doit semblablement avoir en leurs abiz, conversacion et maniere de vivre meismement au monde, car a celles qui du tout se sont disposees de jamais ne l'enfraindre apertient vie tres devote et solitaire, et quoy que elle soit a toutes bienseant, neantmoins a cestes affiert plus que a autres. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 194). Et, après ce que le procureur du Roy a esté sur ce oy, lequel a recité et tenu pour repeté ce que autrefois avoit dit en ceste matiere, ainsi que cy dessus est contenu ou registre du venredi IIIJe jour de decembre MCCCCXXXIII, ledit Chancelier a demandé aux dessus nommez leur advis en ceste. (FAUQ., III, 1431-1435, 149). Le roy, qui es autres batailles l'avoit sommé de le faire chevalier, encores a cestes le requist (LA SALE, J.S., 1456, 184). Mons. de Moy m'a à ceste heure escript unes lettres, lesquelles je vous envoye encloses en cestes, par lesquelles il m'escript comment les Bourguignons sont à trois lieues de Guise (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 325).

 

-

Ceste(s) ci. "Celle(s)-ci (-ci confirmant la valeur de ceste)" : Et vraiement, Tant fu belle, que je croy fermement, Se Nature qui tout fait soutilment En voloit faire une aussi proprement, Qu'elle y faurroit Et que jamais assener n' i saroit, Se l'exemple de ceste ci n'avoit Qui de biauté toutes autres passoit. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 72). Lasse ! lasse ! lasse ! mes mains Ay perdu. E ! lasse ! s'au mains L'une des deux demourast vive, Bien me fust ; mais lasse ! chetive ! Ceste forment me desconforte, Que je voi qu'elle est toute morte ; Et ceste ci redevient seiche (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 214). Ceste cy ne celle la, quoy que elle soit mariee a hault prince, n'est point a comparer a toy (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 12). ...il ne mectoit riens en hazard et ne vouloit pour riens les batailles : aussy ceste-cy n'estoit point de son commandement. (COMM., II, 1489-1491, 276). Et croy que jamais homme ne vit passer artillerie de telle grosseur ne à telle diligence par les lieux où passa ceste-cy. (COMM., III, 1495-1498, 210). MICHAEL. La vielle ydolle appartenant Au dieu Mars, vella la en piece. GABRIEL. Quoy que Mahon fut consonant A ceste cy, je le despiece. (LA VIGNE, S.M., 1496, 437).

V. aussi cil
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

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