C.N.R.S.
 
Famille de fames 
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 Article 1/16 
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     AFFAMEMENT     
FEW III fames
AFFAMEMENT, subst. masc.
[GD : afamement ; FEW III, 407a : fames ; TLF : I, 831a : affamement]

"Action d'affamer qqn, de réduire qqn à la famine ; état qui en résulte" : ...le bon roy Alfons ala au chastel de Grezille, lequel lui fut rendu, qui estoit inprenable, se n'estoit par affamement (Chron. Valois L., c.1377-1397, 12). ...pour crainte du duc guerlois, ne de tout son effort, bien envis eust laissé à passer outre en l'isle, si plus n'eust doubté l'affamement que son espée (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 176).
 

DMF 2020 - Synthèse Monique Haas

 Article 2/16 
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     AFFAMER     
FEW III fames
AFFAMER, verbe
[T-L : afamer ; GD : afamer ; GDC : afamer ; AND : afamer1 ; DÉCT : afamer ; FEW III, 406b : fames ; TLF : I, 831a : affamer]

I. -

Empl. trans.

A. -

"Faire volontairement souffrir, voire faire mourir qqn de faim, réduire qqn à la disette" : ...nous les eussons combatu enmi le roiaulme d'Escoce ou afamé de leurs pourveances, car il fu telle fois que il en avoient grant faulte (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 281). Li intension des signeurs d'Engleterre estoit que de tenir ces Escos la endroit pour assegiés (...) Et les quidoient bien affamer, car nulles pourveances ne lor pooient venir (FROISS., Chron. D., p.1400, 145). Ou temps que Romme fut prinse, les Gaulz orent asségié le Capitolle qui estoit forteresse comme imprenable fors par faim, pour ce les cuidoient la affamer. (CHR. PIZ., Fais armes cheval., 1410, 49 r°). Mieulx povez le monde afamer, Ou bien tost espuiser la mer Que me tirer hors de ces las ! (Poés. lyr. court. XVe I., c.1454-1456, 180). ...ung vaillant chevalier nommé Barbasan, natif de France, (...) fut d'oppinion contraire, disans que mieulx les vauldroit affamer que combattre, veu le lieu où ilz estoient ; car de nul costé du monde ne povoient avoir vivres. (LEFÈVRE ST-RÉMY, Chron. M., t.2, c.1462-1468, 260). ...et predist aussi comme tout l'ost seroit affamé et comme le roy ne parviendroit point son entreprinse et que icelui voyage seroit inutille et cause quasi de la perte de plusieurs grans personnages et de son royaume (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 144 v°). Le siège n'estoit pas encores si contrainct que gens ne peüssent aller et saillir dehors, pour ce qu'ilz ne tachoient sinon de l'afamer. (COMM., III, 1495-1498, 212).

 

-

Empl. abs. : ...quant la cité de Romme fut prinse des Galx et ilz orent assiegié le Cappitolle, ceulz dedens, considerans que les Galx ne avoient nulle esperance de les prendre, sy non par affamer (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 38).

 

-

Empl. pronom. réfl. "Se laisser mourir de faim" : Monseigneur, pour Dieu mercy, prendez garde dessus vostre filz, car il s'afame là en prison où il gist, et croy que il ne manga oncques puis qu'il y entra. (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 87). Pouvre homme fait de passepasse Maint beau tour davant qu'il s'afame. Qui son temps en pouvreté passe Ja pour tant ne pert il sa fame. (CHAST., Temps perdu D., a.1450, 23).

B. -

Au fig.

 

1.

Affamer qqn de qqc. "Priver qqn de qqc." : Et de si long ne li porroie dire Qu'elle m'affame Des tres dous biens amoureus, si qu'eslire De mes meschiés ne saroie le pire (MACH., F. am., c.1361, 162). Mais nuls homs ne m'en doit blamer Ne diffamer, Puis qu'afamer Me vuet d'amoureuse pasture. (MACH., Lays, 1377, 282).

 

2.

Affamer qqc. "Faire attendre qqc." : Or ne veul les journees dire ne deviser, Le canchon alongier ne l'istoire affamer (Belle Hélène Const. R., c.1350, 305). Ja soit ce qu'elle m'enflame Le cuer d'amoureuse flame Et qu'en sa prison l'affame Nuit et jour... (MACH., Lays, 1377, 296).

II. -

Empl. intrans.

A. -

"Souffrir la faim" : ...si metit ens XII clers, si furent maldoieis et vivoient povrement, si venoient sovent à Liege suppliant al evesque Walcuans que ilh le vueilhe otrieir alconnes reliques ou de corps saint dont ilh pousissent avoir alcons emolumens, car ilh affamoient tous et demoroient si lonche en Ardenne que ons ne les visentoit. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors B.B., t.3, a.1400, 379).

B. -

Au fig. "Ressentir un besoin impérieux, éprouver un manque grave" : Ne me souffrez tant affamer Se ja bien faire me devez. (CHART., R. Bal., c.1410-1425, 381). SAINCT NICOLAS. Mauldit serpent, remply d'envie, Va t'en d'icy, laisse ceste ame ! (...) SATHAN. Elle est mienne. RAPHAEL. On te le nye, Dyable d'Enfer plain de diffame. SATHAN. Dyables, venez tost, je vous prie, Car de fine rage j'affame. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 145). ...ou peult estre allee ma femme ? Je meurs de male faim, j'afemme, Elle me fait ronger mon frain [jeu de mots avec femme "attendre impatiemment sa femme"]. (P. Jouh. D.R., a.1488, 32).

III. -

Part. passé en empl. adj.

A. -

[Domaine phys., concr.]

 

1.

"Qui a faim, qui souffre de la faim" : Par mon chief, dist Regnaut, or esse grans pités Quant nous avons en France des bons amis charnés Et nous avons les corps ensement afammés (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 236). ...je la trouvay, sire, Dedens le bois toute engelée, Toute lasse et toute affamée (Mir. Berthe, c.1373, 241). ...renars, loups et lyons et ours affamez (GERS., Noël, p.1404, 309). ...car lesdiz de l'ost estoient tant affamez, les joes velues et si pendans de maleureté qu'ilz avoient longuement enduré que plus n'en povoient, et la pluspart estoient sans chausses et soulers, pleins de poux et d'ordure. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 123). Et pour monstrer noz grans rebellions, Comme affamez et enraigez lyons, Sans plus de plait nous nous mectons en voye. (LA VIGNE, S.M., 1496, 139).

 

-

En partic. "Qui trahit le manque de nourriture, la faim, maigre" : ...il vey que en sa court a une truie (...) elle estoit tant maigre que par samblant on n'y veoit que les os et la pel (...) et avoit ung musel long et agu et tout affamé. (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 180).

 

-

Empl. subst. : Quant elle vit les affemmez, Par sa tres humaine bonté La dame fist les champs semez Porter fourment en quantité (...)Cercé voulant secourir Aux affemmez... (MARTIN LE FRANC, Champion dames IV, D., 1440-1442, 17). ...pour solacyer et donner esperance à ceulx de Therowane lors estant en ballance d'eulz rendre et en tant miserable necessité qu'ilz mengoyent chatz, ratz et sorris, fut conclud que une partie de la bende de messire Charles ensemble aucuns aultres de diverses compaigniez, les mieulx en point et convenables à ce faire, jusques au nombre de .IIc. chevaulx ou environ, secouroyent les affaméz. (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 552).

 

2.

P. anal. Pluie affamée. "Maigre pluie" : Car bien souvant peu de pluye affamee Abbat grant vent qu'on voit moult fort venter. (LA VIGNE, Ress. chrest. B., 1494, 132).

B. -

[Domaine abstr., moral, métaphys.] "Qui est privé de qqc., qui désire vivement qqc., qui est avide de" : Mes yeulz trop sont bien reclamés Quant ma Dame si lez apelle, Leur moustrant sa grant beauté belle, Il reviennent comme afamés. (CH. D'ORLÉANS, Chans. C., c.1415-1440, 244). ...comme ung homme affamé, pour deux nuiz qu'il a couché sans moy, il a fait rage de diligence. (C.N.N., c.1456-1467, 204). Vostre bruit [l. fruit] doulx et precieux Fut pain vif et substantieux Aux bons, paravant vicieux, Wis de grace et tout affamés ; Angles en furent confermés, Hommes en furent reformés, Elemens en furent refais ; Pecheurs en furent redimés (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 489). Tousjours [l'ame devote] en est affamee et sitibunde et jamais n'en est satiee ne soulee [de l'amour divin] (Disc. amour divine, 1470, 173).

 

-

Affamé de : Je suis tousjours navree, lassee et affamee d'amour languissant (Disc. amour divine, 1470, 283). Gens affamés d'argent auront leurs cours (Cene dieux, c.1492, 121).

IV. -

Inf. subst. (Synon. de affamement) : Ne riens ne les grevoit ne les pooit tant grever que li affamers ; mès nulles pourveances ne leur pooient venir, fors en larecin (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 30).
 

DMF 2020 - Synthèse Monique Haas

 Article 3/16 
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     AFFAMIR     
*FEW III fames
AFFAMIR, verbe
[*FEW III, 406b : fames]

Empl. pronom. S'affamir de + inf. "Éprouver le vif désir de" (Éd.) : Il y a eu aussy une grâce d'amour de peuple envers luy, et qui a esté telle par tous ses divers pays, qu'en luy exhibant honneur, service, révérence, toute accomodation et prestance, fust par pays, fust par villes, les hommes plus en faisoient, plus en monstroient, plus s'attalentoient et s'affamissoient d'en faire plus et plus ; ne ne se pouvoient saouler de luy porter honneur. (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 246). [Seul ex.]

REM. V. affamer, "ressentir un besoin impérieux".
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Monique Haas

 Article 4/16 
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     EFFAMER     
FEW III fames
EFFAMER, verbe
[GD : effamer ; FEW III, 407a : fames]

"Affamer"

 

-

Part. passé en empl. subst. : ...repaistre les effamez, abruver ceulz qui ont soif (LA SALE, J.S., 1456, 39).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Demarolle

 Article 5/16 
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     ENFAMINER     
*FEW III fames
ENFAMINER, verbe
[T-L : enfaminer ; AND : enfaminer ; *FEW III, 406a : fames]

Empl. intrans. "Avoir faim" : ...Ly bien mondain sont a despire, Qu'ils promettont de leur falsine A sauler l'omme et a suffire Au tout ce que ly cuers desire ; Et en certain par leur saisine Suffraite donnont et famine ; Car qui plus ad, plus enfamine. (GOWER, Miroir homme M., c.1376-1379, 24).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 6/16 
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     ENFAMIR     
*FEW III fames
ENFAMIR, verbe
[*FEW III, 407a : fames]

Empl. intrans. "Avoir faim" : Avoyr fain, enfammir : esurio (...) fameo (LAGADEUC, Catholicon G., 1499, 143).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 7/16 
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     FAIM     
FEW III 406a fames
FAIM, subst. masc. ou fém.
[T-L : faim ; GDC : fain ; AND : feim1 ; DÉCT : faim ; FEW III, 406a : fames ; TLF : VIII, 593a : faim]

A. -

Au propre

 

-

"Besoin de nourriture, sensation qui résulte de ce besoin" : ...pour assoulagier mon fain, Ui me fait mon coeur mat et vain, G'iray aventure querir (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 48). Nompourquant li fols [Orphée] retourna Et set jours entiers sejourna Devant la dolereuse porte, Qu'il n'est homs qui riens li aporte. Sa soif estanche de son plour Et sa faim paist de sa dolour. Mais la puet assez demourer, Assez puet braire, assez plourer Et pleindre soy tant qu'il vorra, Que jamais ne la reverra... (MACH., C. ami, 1357, 91). Toute semble estre alangouree De povreté, de froit, de fain (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 97). Mais tantost incontinant aucun ne vouldra demander se Dieu doit avoir gloire pour sa puissance ou sapience : ne scavoit ou ne pouoit il mie racheter autrement l'umain lignage que par recevoir telle vilté, impuissance jusques a fain et soif, a plourer, a braire comme ung enfant, voire jusques a recevoir mort tres angoisseuse ? (GERS., Noël, p.1404, 294). Car certainement il n'est riens que le prince doye tant doubter que le fain entre son peuple ; car le peuple affamé est de telle condicion qu'il n'a en lui conseil, amour, pitié, priere, foy, menasses ne aultre esgart de devoir, quelconcques soit. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 17). Les vers n'y trouveront grant gresse, Trop lui a fait fain dure guerre. (VILLON, Test. M., 1461-1462, 77).

 

-

Faim canine/faim de chien/male faim. "Maladie caractérisée par une faim excessive et insatiable" : Ou tu mourras de male fain, Ou tout temps mais que viveras Conme beste herbe brouteras. (Mir. emp. Julien, 1351, 179). La personne qui est gloute a toujours fain de mengier et de boire qui s'appelle fain canine, fain de chien qui ne se puet saouler, dont l'Escripture dit que le ventre des glous est insaciable. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 285). Et ce estoit pour nourrir l'autre part de ceste beste, comme j'ay dit qui estoit toute rungee jusques aux os ; et n'estoit riens qui y parust de tout ce que on luy bailloit né que a ung gouffre de mer, ainsoys mouroit de male fain comme les poetes faingnent de Eusutonnus. (GERS., Noël, p.1404, 309).

 

-

Avoir (grande) faim : Et si vivoient a tous aises ; Ne savoient qu'estoit mesaises ; Onques n'avoient eü fain, N'esté couchié sus pou d'estrain, Qu'onques n'avoient mal geü, Ne point de vin trop chaut beü... (MACH., D. Lyon, 1342, 203). LE BOURGOYS. (...) Car il est, (...) Pres de disner. LE VALLET. Voir est, combien qu'a desjuner Soie encore, mon chier seigneur ; Je vous dy bien, j'ay fain greigneur Que n'oy pieça. (Mir. enf. ress., 1353, 9). De tous hommes fu deboutez Pour l'orgueil ou il fu boutez, Et parmi champs, parmi boscages Fu mis o les bestes sauvages. La fu son habitation Maint jour, et pour refection, Toutes les fois qu'il avoit fain, Aussi comme un buef mengoit fain. (MACH., C. ami, 1357, 30). Adont li angles, sans attendre, L'ala [le prophète Habacuc] parmi les cheveus prendre Et le porta, c'est verité, En Babiloinne, la cité, Et le mist droit dessus le lieu Ou Daniel fu en milieu Des set lions qui desiroient A mengier, car grant fain avoient. (MACH., C. ami, 1357, 42). Mon chier ami, je vous pri que vous me veuilliez renvoier par ce message le commencement de vostre livre, cellui que je vous renvoiai piece ha, car je n'en retins point de copie, et je l'ai trop grant fain de veoir. (MACH., Voir, 1364, 742). L'AMANT. Nous yrons souper moy et toy, Et si aras je say bien quoy Que te donrray. LA MAQUERELLE. J'ay grant fain ; voulentiers yray. (Mir. Theod., 1357, 75). LE CHANOINE. Esbatre m'en vois un petit, Disne a par toy. L'ESCUIER. Voulentiers, sire, par ma foy : J'ay faim (Mir. chan., c.1361, 146). Ceulz qui me menguent et boivent aront encore soif et fain. (Mir. st Panth., 1364, 307). Si comme en esté par grant chaut, l'en ne dit pas a un homme ou deffent que il ne sue, ne a un malade que il ne se deule ou a .I. autre que il ne ait fain et ainsi de teles choses. (ORESME, E.A., c.1370, 197). Et est impossible par nature tant pour le mouvement du ciel et l'alteracion des choses tirantes et tirees tant pour autres mutacions que celle equalité peust, se elle estoit, longuement durer. Et aussi de celui qui a fain et soif. (ORESME, C.M., c.1377, 550). Car de la terre il disoient que ausi comme une pel qui est fort tiree equalment de toutes pars ne pourroit estre rompue, et comme celui qui avroit tres grant fain et tres grant soif equalment et avroit pres de soy equalment a amengier [l. mengier d'apr. ms. B] et a boire, semblablement il disoient que par tele indifference repose la terre ou milieu. (ORESME, C.M., c.1377, 550). Il n'est soing que quant on a fain Ne service que d'ennemy (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 56). SOCTE MYNE. Le pain a esté si petit. TESTE LIGIERE. J'avoye si bon appetit, Qui a fain fault il qu'on [le] verse ? TESTE LIGIERE. Ung pain tant noir, gras et recuict. SOCTE MYNE. Ung pain pesant et si mal cuict. (Sots, c.1480-1500, 271).

 

-

[D'un animal] : ...car quant ilz [les asnes] ont grant fain, ilz ne se partent ne laissent la pasture pour estre menaciéz ne pour estre batus. (ORESME, E.A., c.1370, 214). Item, chiere suer, en cest endroit d'espreveterie, aux jours que vous ne vouldrez vouler vous couvient acoustumer a paistre vostre esprevier des le bien matin, afin que a celle heure quant vous voulerez il ait tousjours fain, si volera mieulx. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 156).

 

.

[À propos du faucon] Tout d'une faim. "Dans la même chasse, en même temps" : Et retieng que tout faucon qui volle pour heron doit avoir greigneur fain et plus aspre que ne doit faucon qui volle pour ane. Si avient il aucune fois que faucon prent heron et ane tout d'une fain, seron [var. selonc] ce que il sont de bon courage et fameilleus. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 196).

 

-

Rage de faim : Notez se une povre femme grosse, malade, honteuse, a VI petiz enfans, estoit en la froidure, et n'eust pain pour donner a ses enfans qui criroint a la rage de fain, et une noble et riche dame la veoit, elle seroit trop dure s'elle ne luy donnoit du pain (GERS., Annonc., a.1400, 239). ...il valloit mieuls euls mettre en la volenté dou roi d'Engleterre, se plus grant merchi n'i pooient trouver, que euls laissier morir l'un apriés l'autre par destrece de famine, car li pluiseur en poroient perdre corps et ame par rage de fain. (FROISS., Chron. D., p.1400, 835). ...fu si tres grant famine que les gens estoient contrains par rage de fain de eulx avaler par nuit a cordes jus des murs de la ville et eulx aler rendre aux Turcs (Bouciquaut L., 1406-1409, 152).

 

.

Avoir (rage de) faim aux dents. "Être affamé" : Et entre autres vindrent et arriverent ausdiz vivres plusieurs liffreloffres Calabriens et Suisses, qui avoient telle rage de fain aux dens qu'ilz prenoient frommages sans peler et mordoient à mesmes, et puis buvoient de grans et merveilleux traiz en beaux pos de terre ; et Dieu scet en quelz nopces ilz estoient, mais ilz ne leur estoient pas franches, pour ce qu'ilz paioient bien leur escot. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 124). Mes le moy dedans loger la, Et garde qu'il ait fain aux de[ns]. (Mart. st Pierre st Paul, fragm. Anholt R., c.1480-1500, 202).

 

-

Estre enragé de faim : Les yvrongnes et ceulx qui avoient tout leur temps despendu en gloutonnie et en servir a leur ventre estoient tous enragiez de fain et ulloient comme loupz affamez et languissoient de soif en telle maniere que ilz gettoient la langue traicte en demandant une seule goutte d'eaue pour attremper leur chaleur et ne trouvoient qui leur donnast. (Horloge de sapience S., c.1389, 103).

 

-

Estre en faim. "Être affamé" : Adonc gardé[s] ne soit trop plain, Ne qu'i ne soit pas trop en fain [l'oiseau] (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 353). Je ne suis n'en faint n'en soussy (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 69).

 

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Enrager de faim : ...ains nous convendra morir et arragier de fain, se le noble roy n'a pitié de nous (LE BEL, Chron. V.D., t.2, 1358-1360, 161). Boutez la nappe, bon gré ma vie ; Par le sang bieu, j'enrage de fain. (Sav. Calb. T., c.1475-1500, 143). Fay lay esrager com ung chien De fain, de soif ; ainsi est dit. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 197).

 

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(Se) mourir de faim : Ou tu mourras de male fain, Ou tout temps mais que viveras Conme beste herbe brouteras. (Mir. emp. Julien, 1351, 179). Vous n'avez de vitaille point, Et chascuns là hors la tendra, Si que saiens point n'en vendra, Ne vous n'en porrez point avoir, Pour promesse ne pour avoir. Nos chevaus n'ont paille ne fein, Si que eaus et nous morrons de fein. (MACH., P. Alex., p.1369, 101). ...il respondirent brief et court : "Nous en yrons ; la vie y court. Nous ne volons mie morir Seans de fain, sans cop ferir, Ne ce n'est riens de no pooir Contre le leur, à dire voir." (MACH., P. Alex., p.1369, 107). Qui lairoit labourer aux champs, Pour les oiseaulx que ne mangassent La semence et que ce doubtassent Les ahanniers, tout periroit, Et li mondes de faim mourroit (DESCH., M.M., c.1385-1403, 292). ...durant le temps qu'il fu et a esté avec lesdiz Angloiz, il, avec sesdiz compaignons, a esté complice de faire mourir LX François par fort prison, ou par faire mourir de fain et de trop batre. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 95). Ont aussi esté trop de gens mors es prisons de Chastellet en cest yver (...) desquelx pluseurs l'en laissoit morir de fain (BAYE, II, 1411-1417, 85). ...il mouroit de fain, de froit et de paour. (C.N.N., c.1456-1467, 436). LE COQUIN. Quelque denier, ou quelque maille. Ou quelque bon lopin de pain Au povre qui se meurt de fain, Pour Dieu, qui en a si m'en baille. (Sots gard., a.1488, 102). ...et n'est possible de croire en quelle detresse estoit ceste compaignée de Novarre, car chascun jour en mouroient de fain et les deux pars estoient malades (COMM., III, 1495-1498, 220). Tout est nyflé, tout est frit, tout perdu, Car en enfer tretous de fain mourrons Se par ton art n'y est brief entendu. (LA VIGNE, S.M., 1496, 367).

 

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Prov. La faim chasse/fait saillir le loup du bois : ...car l'esguillon de fain et contrainte necessité de vivre fait saillir le lou du boys, pour ce que necessité surmonte nature et la pourforce de yssir de ses rigles et de ses loyz. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 13). ...car on dit communement que la faim chasse le loup hors du bois. (BUEIL, I, 1461-1466, 27). Neccessité fait gens mesprendre Et fain saillir le loup du boys. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 33).

 

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La faim fait esveiller le loir : Ainsy l'endormy sault debout S'il oyt bruyt ou cry de bataille (...). La fain fait eveiller le loir. (GAGUIN, Passe temps oisiv. T., 1489, 186).

 

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Faim fait sembler bon le pain. "Quand on a faim, les choses les plus simples paraissent bonnes" : ...la fain fait sembler bon le pain ; n'est sauce ou sel qui vaille fain. (GERS., Gourm. II, G., 1402, 810).

 

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Il n'est si dure ne si tranchante espee que de faim : ...comme on dit communément, il n'est si dure ne si tranchant espée que de fain (WAUQUELIN, Gir. Ross. M., 1447, 48). ...et j'ay bien auï dire, est parolle averee, Que de faim endurer n'est si trenchant espee. (Enfances Doon de Mayence P., c.1450-1500, 367).

 

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Il doit bien mourir de faim celui qui n'ose demander du pain à celui qui peut en donner : Aussi n'est ce pas de mervoille : Celuy doit bien mourir de fain Qui n'ose demander du pain A celluy qui le peut donner. (Narcissus, p.1426, 289).

B. -

Au fig. "Désir" : Prince d'Amours, prince de fain, Prince de la sanglante estraine, Qui repait amoureux de fain ["foin"] Et tient en la fievre quartaine... (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 128).

 

-

Faim (spirituelle). "Besoin de nourritures spirituelles" : De la fain espirituelle qui de tant est plus perilleuse, de combien l'ame vault mieulx que le [que le] corps, et la vie pardurable que la temporelle. (GERS., Purif., 1396-1397, 59). De la fain espirituelle qui de tant est plus perilleuse, de combien l'ame vault mieulx que le [que le] corps, et la vie pardurable que la temporelle. (GERS., Purif., 1396-1397, 59). Ceulz doncquez laissent morir leur ame de fain tres perilleuse, tres crueuse et sans pitié, qui ce pain et ceste viande espirituelle li denient, qui ne veulent oÿr bonnes amonicions (GERS., Purif., 1396-1397, 59).

 

-

Faim de qqc. "Aspiration à qqc. (d'abstr.)" : Chault, froit, soif et fain d'esperance Seuffrent en mainte nacion (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 159).

 

-

Avoir faim à qqc. "Désirer qqc." : ...si onques avoit eu faim à la deffension de la foy, maintenant encore elle luy croistroit au double (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 118).

 

-

(Avoir) (grande) faim de + inf. "(Avoir) envie, désir, besoin de" : Et s'ay si grant fain de dormir Que je ne me say ou tourner. (Mir. abbeesse, 1340, 71). Marie ! je me vois pourveoir D'un verre de vin froit et sain, Car j'ay de boire moult grant fain : Je ne bu huy. (Mir. ev. arced., c.1341, 119). Voz deux escharboucles prene Et au pape avec moy venez (...) Il a d'achater les desir Et fain moult grant. (Mir. pape, 1346, 390). Et quant Charles l'entent le cuer lui atendrie, A Romme soubzhaicta son corpz plus d'une fie, D'aler veoir le pape lui prent fain et envie. (Renaut Mont. B.L. V., c.1350-1400, 26). Et s'il a fain de la veoir [sa femme] Voit en l'abbaie, et pour voir La la verra. (Mir. Theod., 1357, 123). Et si scez bien je n'ay qu'un lit Sanz couste, purement de fain, Ou gys quant de dormir ay fain. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 109). Et disrent que ilz les yroient veir et combatre, car ilz avoient grant fain de faire armes. (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 304). ...ou jour d'yer, de nuit, à la ville de Saint-Lorens, ainsi comme il avoit veillé en l'egleise d'icelle ville (...) jusques environ XJ heures de nuit, il, par fain de dormir qui le surprint, s'en ala coucher dormir sur un siege estant auprès de l'autel et en la chappelle Nostre-Dame, assiz en ladite paroisse et eglise de Saint-Lorens (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 364). Par le grant Dieu, le temps s'apaise, Je n'oix nul aler ne venir Et je ne me puis soustenir, Cy ay de dormir tresgrant fain (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 237). Messaigier, bien puissiez venir ! Hurfin, toichés en nostre main. De vous veoir avions grant fain. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 23). Hé ! par Dieu, c'est juré pour croire : Je n'eus oncques sy fain de boire Que de luy baillier ung soufflet. (Pouvre peuple H., c.1450-1492, 174). Ces gentilz hommes buvoient d'autant et d'autel, et a l'espousé et a l'espousée. Mais au dyable des deux s'[ils] avoi[en]t fain de boire (C.N.N., c.1456-1467, 199). ...monseigneur, qui estoit plus esveillé [qu']un rat, avoit grand faim de deviser (C.N.N., c.1456-1467, 271). Comme il estoit ung soir avec ses gens, après souper, devisant et esbatant avec eulx, fain luy print d'aller au retrait. (C.N.N., c.1456-1467, 428). ...tant grand faim avoit de rire que a peine il savoit parler. (C.N.N., c.1456-1467, 457). Oncq enfant ne resemblast mieulx a pere ! Quel menton forché ! Vrayement c'estes vous tout poché. Et qui diroit a vostre mere Que ne feussiez filz vostre pere, Il auroit grant fain de tancer. (Path. D., c.1456-1469, 62). Je scey bien qu'elle [Marie-Madeleine] a le cuer autain Et qu'elle est bien de mal affaire ; Bien sçay oussi qu'elle a grant fain De veoir quelque miracle faire A ce prophete de bon aire [Jésus], Que le cuer des gens admollist ; Et pour ce ne fault que l'atraire A aler ouyr ce qu'il dit. (Pass. Auv., 1477, 134).

 

-

"Être avide de + inf." : "Recommandés moy à la Cohue, et luy dittes comment j'ay faim de sçavoir des nouvelles des enfans de mon frere, et qu'il y a grant piece que je n'en oÿ parler ; et parlez à elle hardiment, car elle aime plus le parti de deçà que celluy de là." (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 312).

 

-

[D'un animal] : ...faucons pelerins qui ont longtemps sejourné à perche (...) ont grant fain et desir de voler (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 302).

 

-

Prendre faim à qqn de + inf. : ...il print faim de dormir au preu chevallier [Passage correspondant de Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 345 : ...il eut faim de dormir] (Percef. Compl. R., c.1450 [c.1340], 161).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Pierre Cromer

 Article 8/16 
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     FAIM-VALLE     
FEW III fames
FAIM-VALLE, subst. fém.
[T-L : fainvale ; GDC : fainvalle ; FEW III, 407a : fames ; TLF : VIII, 594a : faim-valle]

"Fringale" (A. Henry) : Et puis [Oreas] la trouva [Famine] en une champaigne pierreuse, où il ne croissoit riens que l'on peüst boyre ne mengier, icelle Faim estant si pouvre et maigre qu'elle se hersoit par dessus la terre et y cueilloit de l'erbe pour soi repaistre et gueres n'y en trouvoit. Si est celle Faim autrement appellée "Faingalle" (Ovide mor. B., 1466-1467, 236).

REM. Déjà "Fain Gale" en c.1320 ds Ovide mor. en vers VIII, 3394, cf. Éd. et A. Henry. In : Romania 77, 1956, 343.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Béatrice Stumpf

 Article 9/16 
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     FAMÉ1          FAMÉ2     
FEW III fames
FAMÉ, adj.
[T-L : famé ; GD : famé ; FEW III, 406b : fames]

"Qui a faim, affamé" : Voz aherans ont fort grevé le lis, Qui conme vous se monstrerent famés [var. afames]: Or prenez donc jusqu'au ferre des lis ! (Epître Romains M., c.1475, 180).

Rem. Cf. notes éd., p. 114. Ex. du XVe s. (ms.) ds GD III, 715a (Ilz y vont apres par menasses comme chiens famez en la chasse). Cf. aussi J. Brüch, Z. frz. Spr. Lit. 52, 1929, 416.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Béatrice Stumpf

 Article 10/16 
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     FAMEILLER     
FEW III fames
FAMEILLER, verbe
[T-L : fameillier ; GD : fameillant/fameiller ; AND : fameiller ; FEW III, 406b : fames]

I. -

Empl. intrans. "Avoir faim; être affamé" : Famesco (...) : famillier, avoir souvant fain (Aalma R., c.1380, 133).

II. -

Empl. trans. Fameiller qqc. "Avoir faim de qqc."

 

-

Au fig. "Désirer vivement "

 

Rem. Ex. de GOULAIN (1374) ds GD III, 715b (Afin que nous (...) ne perissions de faim (...) en fameillant justice, par laquelle nous jetons hors accide et ennuy de bien faire).

III. -

Part. prés. en empl. adj. "Qui a faim, affamé"

 

Rem. Doc. 1398 ds GD III, 715b (les povres membres de Dieu fameillans).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Béatrice Stumpf

 Article 11/16 
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     FAMEILLEUX     
FEW III fames
FAMEILLEUX, adj.
[T-L : fameillos ; GD : fameillos ; AND : fameillus ; DÉCT : fameillos ; FEW III, 406b : fames]

A. -

"Affamé" : Mon nom se savoir vous voulez, Charite vous m'apeleres, Quar Charite tient en chierte Ceuz que li autre ont en vilte. Je repais les gens familieus Et visite les langoureus (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 76). ...si estoient moult familleux et desirans de mengier (Bérinus, I, c.1350-1370, 304). ...c'est trop cruel vice De tant vouloir mangier a deux, Qu'ilz en font mille fameilleux (DESCH., M.M., c.1385-1403, 165). Ilz jugent nices ceulz qui mettent toute leur cure a oÿr parler de Dieu par Escripture ou sermon, a parler a luy par saincte oroison et meditacion, et sont nus, familleux, povres, souffreteurs, angoisseux, haÿz, moquez pour son amour (GERS., P. Paul, a.1394, 515). ...la terre est semee comme de langoustes qui par leurs tourbes gastent les regions et les laissent en desert et en freche : dont je conclus par necessaire consequence que lez champs inhabitez feront les cités familleuses (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 13).

 

-

[D'un animal, du lion, du loup...] : Et il, li trés dous savoureus Espriviers, gens et amoureus, Prist entour li a colier, Et je a merencolier, Pensant qu'il estoit familleus ; Car il n'estoit pas sommilleus De querir se trouver peüst Oysel dont il se repeüst. (MACH., D. Aler., a.1349, 271). Adont fu une pierre ostee Qui moult estoit pesant et lee, Si le mirent [Daniel] sans demourer, Pour li mangier et devourer, Comme l'aignel entre les leus, Avec les lions familleus. Daires commanda qu'on preïst La pierre et qu'on la remeïst Dessus l'entree de la fosse. (MACH., C. ami, 1357, 40). ...et ferirent entre les Sarrasins comme les loups familleux entre ung tropeau de brebis (LE BEL, Chron. V.D., t.1, 1358, 217). Lors fu Gieffroy assailliz de tous costez, et il se deffent hardi comme lyon, que mal soit du Sarrasin qui a coup l'oze attendre, mais lui gettent de loing lances et dars, et lui traient sang en pluseurs lieux. Mais il ne semble pas qu'il lui en soit a riens, ains leur court sus comme le loup familleux fait a la brebis. (ARRAS, c.1392-1393, 232). ...comme loups fameilleux ou enragiez (Bouciquaut L., 1406-1409, 265). ...ainsi que les loups familleux se frappent sur le soir es brebis (JUV. URS., T. crest., c.1446, 64).

 

-

[De la bouche] : Comme peult estre ta langue sans clameur et sans plaintez, quant la bouche ou elle siet est fameilleuse par souffrete, et les aultres sont aouilliés sans desertes dez biens que tu cuides avoir desservis ? (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 10).

 

-

[Dans un cont. métaph.] : [Dieu] Fist la mort issir de sa cage, Pleinne de forsen et de rage, Sans frein, sans bride, sans loien, Sans foy, sans amour, sans moien, Si trés fiere et si orguilleuse, Si gloute et si familleuse, Que ne se pooit saouler Pour riens que peüst engouler. Et par tout le munde couroit, Tout tuoit et tout acouroit, Quanqu'il li venoit a l'encontre, N'on ne pooit resister contre. (MACH., J. R. Nav., 1349, 149). ...car par ma deffaulte je suis demourés longuement familleux du biau blanc Gastelet alis [et] de l'escherpe aus pecheurs perilleux, par la vertu duquel Hely le prophete ala .XL. jours sans boire et sans mengier et sans avoir fain jusques a la montaigne d'Oreb (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 382).

 

-

Empl. subst. : Et de Fortune amis et à mon gré, Com diseteus richement secourus Et familleus largement repeüs De tous les biens que dame et bonne Amours Pueent donner à amant par honnour Suis, et Amours m'est en tous cas aidans (MACH., Motés, 1377, 510). Si gardes doncques que le pain du familleux ne moisisse en ta huche, que la cote du nu ne laisses mengier aux vers, que tu ne tiengnes enclos les soulers des deschaulx, et que tu ne possedes l'argent du souffraiteux ; car saches de vray que les biens que tu as trop grant largece sont aux povres et non pas tiens. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 37). Car lui qui assouvist les familleux n'a pas fain de mengier la chair de tes aigneaux, et tes chandelles ne donnent pas clarté a la lumiere de luy qui est souverain soleil. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 173). ...repaistre les fameilleux, abeuvrer ceulx qui ont soif, vestir les nudz, herbergier les povres... (MIÉLOT, Spec. hum. salv. L.P., 1448, 130). ...il donnoit refection aux famileux, recreance aux coeurs desolés, protection aux envaÿs et asseurance aux espantés (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 233).

B. -

P. anal. "Avide" : Je say bien que Salemon fu de si grant sapience plain que onques il ne doubta que or ne argent faillist a ses enfans ne a ses successeurs ne leur deust avilir, car il savoit leur nature estre fameilleuse et, pour la plus grant partie, seelant et desirant monnoie sur toutes choses. (FOUL., Policrat., IV, 1372, 34). [Jason à Medee :] Vous avez ochis mon filz, oultre ce celle assamblee de sang noble. Hellas, quelle cruaulté ! Vous n'avez pas cuer de femme, mais de familleux tirant. O, terrible cuer et envenimé courage... (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 228).

 

-

Fameilleux de. "Avide, désireux de" : ...C'est vostre amour dont je suis famillieux. (GRANDSON, Poés. P., c.1360-1397, 357). Souvent me fais, bien l'ay aperceü, Pleindre mes jours et enhaïr mes nuis, N'encor ne m'as nulle fois repeü Des biens dont tant sui familleus et vuis, Que tant desirer me fais Qu'il me vaurroit mieus morir à .J. fais Qu'einsi languir en desirant mercy. (MACH., L. dames, 1377, 162). Pour ce mesprendroie, S'en mon lay disoie Que j'oie De joie, Ou se de samblant joieus Faire le voloie, Qu'Amours qui me loie Desvoie La voie Des biens dont sui familleus. (MACH., Les lays, 1377, 322).

 

.

"Désireux de (privé de)" : Agea, ma tres chiere mere, que feray je, que diray et ou iray je, qui sui povre, nuz, tristes et mendiz, familleux et souffraiteux d'amis et de conseil, si comme droiz est, car bien l'ay desservy (Bérinus, I, c.1350-1370, 30).

 

-

Fameilleux de + inf. : Des oysiaus qui la s'assambloient, Qui de toutes pars avoloient, Adonques tous les enchassay ; A mon pooir nuls n'en laissay, Pensant que, se li espriviers Venist, familleus et louviers De prendre seur eaus sa pasture, Qu'il n'aroit d'autre chose cure, Dont il metteroit en oubli L'oisel que j'avoie establi A li prendre, a grant amité, Par courtoise subtilité, Et que si s'en säouleroit Que sans plus faire s'en iroit. (MACH., D. Aler., a.1349, 266). Riches d'amour et mendians d'amie, Povres d'espoir et garnis de desir, Pleins de dolour et disiteus d'aye, Loing de merci, familleus de merir, Nus de tout ce qui me puet resjoïr Sui pour amer et de mort en paour, Quant ma dame me het et je l'aour. (MACH., Bal., 1377, 540). Gais et jolis, liés, chantans et joieus Sui, ce m'est vis, en gracieus retour, Pleins de desirs et en cuer familleus De reveoir ma dame de valour, Si qu'il n'est maulz, tristesse ne dolour Qui de mon cuer peüst joie mouvoir : Tout pour l'espoir que j'ay de li veoir. (MACH., L. dames, 1377, 52).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 12/16 
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     FAMIN     
*FEW III fames
FAMIN, subst. masc.
[T-L : famin ; *FEW III, 406a : fames]

"Faim" : «Sire, » dist li Bastars, «foi que doi saint Martin, Trop vous voi desconfit pour .j. poi de famin : Encor ne sont mengiet né palefroi, ronchin, Li cat né le soris, le chien né li mastin...» (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 235). [Seul ex. ; T-L III, 1622]
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Béatrice Stumpf

 Article 13/16 
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     FAMINE1          FAMINE2     
FEW III fames
FAMINE, subst. fém.
[T-L : famine2 ; GDC : famine ; AND : famine ; FEW III, 406a : fames ; TLF : VIII, 637a : famine]

A. -

"État de celui qui est affamé, sensation de faim" : Et quant le famine senty, Nature, qui est moult soutieue De querre en tous estas ayeue, Ly fist assaier les prounelles, Melles, glans, ponmes et cenelles, Castagnes, nois, poires sauvages Et semenche de moult d'erbages. (Dit prunier B., c.1330-1350, 80). Et savez pourquoy ne commant Il est [le lion] einssi en mon commant ? Je l'eus si juene et si petit Que pour fain, ne pour appetit, Ne pour destresse qu'il eüst De famine, il ne se sceüst Rapaistre ne mangier par li ; Si vos qu'il n'i eüst celi Ne celle par tout ce vergier Qui riens li donnast a mengier N'a boire, se ne li donnoie... (MACH., D. Lyon, 1342, 226). Si lui porta assez a mengier ou pan de son mantel, et li chevaux si le conjoÿ pour la famine qu'il avoit (Bérinus, I, c.1350-1370, 235). Et avec ce il estoit si atains de grant famine, que a paines se pouoit il soustenir (Bérinus, I, c.1350-1370, 251). J'ay telle famine que je ne puys dureir. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 127). ...Ourseau oublia lors la famine qui l'avoit oppressee et moult joyeulx se mist au chemin. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 985).

 

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[Dans un cont. métaph.] : Fortune est amour haïneuse, Bonneürté maleüreuse (...) ; C'est l'envieuse charité ; C'est perilleuse seürté ; Trop est douteuse ; C'est puissance en mendicité ; C'est repos en adversité ; C'est famine en cuer saoulé ; C'est joie ireuse. (MACH., R. Fort., c.1341, 42). Et se des amoureus biens fais T'a de sa grace aucuns bien fais, Present li, les dois tire a tire Doucement recorder et dire, Et elle te confortera A tes besoins et t'aidera. Elle adoucira ta dolour Et refroidera ta chalour ; Ta famine saoulera Et ta grant soif estanchera. (MACH., C. ami, 1357, 78).

B. -

"Disette, manque absolu de vivres dans un pays et souffrance ainsi engendrée, famine" : Oÿ avés chanter en l'istoire bien prisie Comment les bons enfans eurent de chasserie (...) Et comment il souffrirent famine et dure vie (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 391). Et se voit on tout en appert Qu'une ville souvent se pert Par mal song ou par traïson, Par famine ou discention. Qui de ces quatre poins se garde En fort ville assise, il n'a garde, S'elle est de bonne gent garnie, D'engiens et d'autre artillerie. (MACH., C. ami, 1357, 120). Qui dont veïst gens esmouvoir, C'estoit merveille, à dire voir. Chascuns disoit : "Se Dieus me faut, Jamais ne l'ariens par assaut, Ne par siege, ne par famine, Par angien, par trait, ne par mine ; Ne nous ne li poons grever, N'on ne se doit pas esprouver A ce qui ne puet avenir..." (MACH., P. Alex., p.1369, 79). Fortune m'assault Si fort (...) Que je doubt que mes mains mengier Ne me conviengne par famine. (Mir. roy Thierry, c.1374, 289). ...quant ilz n'avoient de quoy païer leurs raençons, ilz lioient les aucuns en leurs maisons, ne leur donnoient que boire ne que mengier, et les autres ilz batoient moult durement et apprement ; et ne se puet recorder de plus grant nombre de prisonniers ou de plus petit des LX par lui cogneuz oudit article, et aussi ne puet savoir se, par famine ou desdites batures, les François se morurent ou non (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 98). ...parce que ou pays d'Engleterre a très-grant famine, et que, durant icelles treves, les Engleiz se sont fort avitailliés des biens creus et estans ou royaume de France, et que aussi plusieurs marchans de France en y ont fait mener très-grant quantité (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 196). Et lors vint une espie qui lui dist : Sire, soiez sus vostre garde, car ceulx de la ville attendent a avoir brief secours. Par mon chief, dist le roy, je ne scay ne ne puis adviser lieu dont secours leur puisse venir. Je ne m'en doubte pas que je ne les aye ou par force ou par famine. Et ainsi s'asseura le roy d'Ausay, de quoy il se trouva bien deceu. (ARRAS, c.1392-1393, 152). Pour ce voit on avenir ou monde les grans mortalitez et les expidimies de gens et de bestes aussy, aucunesfoiz les grans deluges d'yaue et de feu aussi, si comme signiffie la fable Pheton, les guerres, les batailles, les sterilitez et les famines (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 67). ...li signeur d'Engleterre (...) faisoient doubte que ils ne les venissent escarmuchier (...) pour euls mieuls metre en aventure de vivre ou de morir, car il avoient entre euls grant famine. (FROISS., Chron. D., p.1400, 149). ...chil qui dedens estoient, furent si constraint de famine que il se rendirent (FROISS., Chron. D., p.1400, 549). ...lor ceval moroient tout de froit et de famine (FROISS., Chron. D., p.1400, 591). ...chil de Calais (...) estoient a si tres grande destrece de famine que li plus poissans et li plus fors se pooient a grant malaise soustenir. (FROISS., Chron. D., p.1400, 835). Si les a conquis par famine (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 10). ...aucuns (...) transportoient le blef de la ville hors pour vendre ou peril et famine du pueple. (BAYE, I, 1400-1410, 326). ...le roy d'Angleterre (...) empeschoit touz vivres entrer en ladicte ville, par quoy les habitans d'icelle avoient famine et très grant deffaulte de vivres (FAUQ., I, 1417-1420, 213). Comme souvent el [la peste] prent racine En temps brehaign et de famine (LA HAYE, P. peste, 1426, 43). Famine, grant défault de vivres. (LA HAYE, P. peste, 1426, 200). Que nous vault cecy ? Pas enpaigne ! Nous mourons de fine famine ; Noz robbes sont plus qu'estamine Reses, et ne pouons savoir Comment nous en peussons avoir. (Path. D., c.1456-1469, 50). Et y vint aussi plusieurs saumons, esturgons et du herenc frès, en despit et maulgré de tous lesdiz Bourguignons, Bretons et autres ainsi estans devant Paris, qui avoient menacié ceulx de ladicte ville de leur faire menger leurs chas et leurs ras par famine. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 105). Or en verité Mains veves en Israel vivoient ; Grant femine partout estoit. A nullez d'elles n'alla Helye, Maiz a la veve de Cydonie, Pour la norrir le tramist Dieu. [Réf. à Luc 4, 25-26] (Pass. Auv., 1477, 121). Affin que mieulx on les greve et moleste, Envoyés [leur] guerre, famine et peste Que de mil ung n'en demeure vivant. (Cene dieux, c.1492, 118). Danger de mort, de famine, de guerre Sont bien prochains... (Cene dieux, c.1492, 141). Cestui predist les signes horribles que se monstrerent ou ciel et aussi le grant yver et la famine subsequente (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 98 r°). Nous mourrons tous d'infernalle famyne Par les nouvelles que sçay puis a matin (LA VIGNE, S.M., 1496, 224).

 

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Famine canine. V. canin
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 14/16 
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     FAMINEUX     
FEW III fames
FAMINEUX, adj.
[T-L : faminos ; GD : famineux ; FEW III, 406b : fames]

A. -

[Corresp. à famine1 A] "Affamé" : Le levrier, qui moult famineux fu [,]se prist a mengier, mais ja si tost ny attoucha quil ne crevast parmy le ventre et morut devant la table. (Gil. Tras. W., c.1450, 147).

 

-

[D'une partie du corps] : C'est ung Dragon qui ha trois goules Famineuses et iamais saoules. (LA FONTAINE, Font. amour. sc. G., 1414, 45).

B. -

[Corresp. à famine1 B] "Marqué par la famine" : ...par forme que ilz puissent suppler et secourir a l'extremité et neccessité du malvais et famineulx temps, que maintes foiz est advenu et puelt advenir (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 17).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Béatrice Stumpf

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     FAMIS     
FEW III fames
FAMIS, adj.
[T-L : famëiz ; GD : fameis ; FEW III, 406a : fames]

A. -

Au propre "Qui a faim, qui est affamé" : Et en telles et autres devises chevaucha le roy plusieurs journees, tant qu'il entra en la Forest aux Merveilles et se arresta ung jour sus une moult belle fontaine pour ce qu'il estoit famis et n'avoit mengé en tout ce jour. (Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 168). [La pucelle sur le point d'être engloutie dans le gouffre de l'enfer] Seulle, esgaree en gueulle d'ennemis Gloutz et famis, je peris en la mer. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 80).

 

-

Famis apres (dans le désir de manger) : Et fut lors [Néronés] tant ardante et tant famice aprés le chevalier qu'elle oublya tout son malice qu'elle avoit de nature, car acoustumee avoit de fuir tant qu'elle eut lassé homme ou femme ou autre chose en la poursieuvant, et puis se retournoit et la mengoit. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 217).

 

-

Famis de/pour + inf. (manger, disner...) : Quant ly roys vit tel gent de maingier sy famis : "Alés-vous-ent, dist-il, de Dieus soyés maudis..." (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 173). Apriès le Dieu mercier sont au diner asis, Mais Loïs pour diner n'estoit mie famis. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 278).

 

-

Empl. subst. masc. : Or essaucent souvent des povres des famis (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 247). ...Car on voit en maint lieu et de coustume on l'a Que li hons qui d'avoir plenté et foisonn a Ne concroit les famis tant ne se plaindera, Anchois moult les deboute. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 144).

 

Rem. Ex de De vita Christi, (ms. XVe s.) ds GD III, 716a (les famis et les povres).

 

-

[D'un animal, en partic. du loup ; souvent dans des compar. ou des cont. métaph.] : Lors m'endormoie geulle bee Plus famiche que quiens qui bee Les chanrongnes venir as camps. (Ysaÿe Triste G., p.1400, 240). Car lors reseroit le pourpris Aux tropeaux famis, mes de pris, Et ly foucq sans laine desroute Riroient pasturant a route, Et briefment le pourpris raroit Sa verdour... (Pastor. B., c.1422-1425, 235). Lucifer, roy des ennemis, Vous hullez comme ung lou famis Quant vous cuidez chanter ou rire. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 54). Une femme si est venue a chef De loups famys et jusque a mort les poindre (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 352). ...le serpent, qui s'estoit tapy dedens sa caverne (...), yssit hors et tantost eut le flair de la nef et des gens qui estoient dedens [la forteresse], comme famis qu'il estoit. (Percef. I, T., c.1450 [c.1340], 340). J'ay grant douleur quant je regarde Qu'on baille les brebis en garde Aux loups ravissans et famis Qui sont leurs mortelz ennemis. (ALECIS, Passetemps Alecis frères P.P., a.1451, 10). ...comme gent barbare, tygres animéz ou loups famis querans leurs proyes (...) chargèrent sur leurs adversaires (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 47). Se semble ung viel matin famis, Hullant huit jours en ung tenant. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 618). ...Mais me vueil comparer aux chiens Qui sont dessoubz la table mis, Tant indigens et tant famins [l. famis] Qui ne quierent sinon repaistre Des myes du pain qui de leur maistre Desoubz la table leur descend. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 112).

 

.

Famis de + subst. : Et tant en ce lieu ot de navrés et d'occis Que davant luy fuyoyent comme fet la berbis Quant elle v(e)oit le loup qui est de luy famys. (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 470).

B. -

Au fig. [D'une pers.] "Qui manifeste un désir ardent" : Car les champs veons empirier (...), N' y venta herbe ne flourettes, Et faurront deduis d'amourettes, Ne pastours plus n'y [au champ] chanteront, Mais tristement lamenteront, Famis et plus nuds c'uns foullons [ou sens propre ?] (Pastor. B., c.1422-1425, 247).

 

-

Famis de + inf. "Désireux de"

 

Rem. Ex. d'a.fr. ds T-L III, 1621. Cite aussi l'ex. suiv. : Car de tempter les boins, n'est [le Diable] ne lens ne famis. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 258).Mais la nég. et la coord. avec lent peut faire préférer l'interprétation de l'éd. ("faible").
 

DMF 2020 - Synthèse Béatrice Stumpf

 Article 16/16 
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     FAMISON     
FEW III fames
FAMISON, subst. fém.
[T-L (renvoi) : famison ; GD : famison ; FEW III, 406b : fames]

"Famine" : ...Car adont ert chier temps et teiles famisons C'on mangoit les rachines, et herbes, et cardons (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 456). [Seul ex.]

Rem. Création d'aut., nécessitée par la rime (cf.Scheler, Gloss. Geste Liège, 149), plutôt que région. a. wall. (cf. FEW) ?
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Béatrice Stumpf

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