C.N.R.S.
 
Famille de domina 
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     DAMALLE     
*FEW III domina
DAMALLE, subst. fém.
[GD : damalle ; *FEW III, 124a : domina (?)]

"Fête des onze mille vierges"

REM. Doc. 1494 (Vienne, Abbaye de la Trinité, payé 8 liv. 10 s. un boeuf pour la damalle) ds GD II, 414b.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 2/14 
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     DAME1          DAME2     
FEW III domina
DAME, subst. fém.
[T-L : dame ; GD : dame1 ; GDC : dame ; AND : dame1 ; DÉCT : dame ; FEW III, 123b : domina ; TLF : VI, 683a : dame1]

I. -

"Femme pourvue d'un certain statut social ou matrimonial, lié à la noblesse, à une domination exercée ou au moins à un certain respect inspiré"

A. -

[Noblesse]

 

1.

"Femme noble mariée ou non" : Sire duc, Diex de mal deffendre Vous vueille et tenir en leesce ; Et vous, ma dame la duchesce, Tiengne en santé ! (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 34). ...messire Edouart de Guerles se maria en Haynnau et prist la fille aisnée au duc Aubert, mais la dame estoit pour ces jours si très jonne que onques carnelement messire Edouart n'accointa à luy (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 153). Le tiers remede est que on ne croie personne a part de quelque chose contre aultruy ou contre bonne doctrine se la personne n'est preste de le dire en appert. Aultrement on fait un seigneur ou une dame trebucher en toutes males haynez et superstitions et en erreurs sans remede, quer on ne s'en peut excuser. (GERS., Annonc., a.1400, 236). Et aidiez et conseilliez les vefves et les orphelins, et honnourez toutes dames, et confortez toutes pucelles que on vouldroit desheriter desraisonnablement. (ARRAS, c.1392-1393, 85). ...a vostre retour vous m'avez fait dame [Le mari de la "dame" a été fait chevalier lors d'un séjour à Jérusalem] (C.N.N., c.1456-1467, 466). Il n'y eut celle qui ne le paya [l'impôt] a son tour, de la plus haulte jusques a la maindre ; mesmes la dame du seigneur n'en fust pas excusée. (C.N.N., c.1456-1467, 217). Pourquoy ledict Salomon fist assembler en ung convy mille de ses chevaliers d'une part et mille dames, leurs femmes d'autre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 34 r°). Puis par le semblable alla devers les dames faire comme avoit fait aux chevaliers, et en mille n'en trouva une, qui feust constante en son mariage, pourquoy il dist : "In omnibus nullam repery", puis à la fin, à chacun d'eulz appart les admonesta, tant dames que chevaliers, de mieulx tenir loyaulté. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 34 r°).

 

-

Dame + nom propre : ...nagueires, par le seigneur et dame de la Trosse, en la rue Saint-Jaques, lui fut presté un seau de bois ferré (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 91). Le duc de Bedford, regent et gouvernant le royaume de France, a fait signifier à la Court que, environ deux heures après myenuit, feu très noble dame Anne de Bourgongne, sa femme, estoit alée de vie à trespas (FAUQ., III, 1431-1435, 74). Le duc de Bedford, regent et gouvernant le royaume de France, a fait signifier à la Court que, environ deux heures après myenuit, feu très noble dame Anne de Bourgongne, sa femme, estoit alée de vie à trespas (FAUQ., III, 1431-1435, 74). Cestui fist la revolucion d'aucun an de noble dame Jehane de Bourbon et puis l'espousa, de laquelle yssirent deux enfans, c'est assavoir Charles VIe qui fut roy après lui et Loys, duc d'Orleans. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 142 r°).

 

.

Dame + en appos. madame + nom propre : ...il, ledit jour d'yer, avant heure de disner, se transporta en l'ostel dudit feu messire Gerart de Montagu, ouquel il trouva noble dame madame Jehanne, femme dudit sire de Haguenonville (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 361).

 

-

Haute dame : Le comte d'Estampes (...) bien se savoit acquittier de haulx princes et de haultes dames,car il y avoit esté nourry entre eulx et elles très de sa jonnesse (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 234).

 

-

Souveraine dame : Par foy, dirent iceulx [les nobles du pays], c'est verité, et se vous y savez nul bon chief, pour l'amour et honneur de nostre pucelle et pour nostre prouffit, si le dictes. Si ferez bien et ce que vous devez, car vous y estes tenus ; elle est vostre souveraine dame comme a nous. (ARRAS, c.1392-1393, 148).

 

-

Dame de ceremonie. "Femme de haute naissance exerçant certaines fonctions auprès d'une reine, d'une duchesse (ici la duchesse de Bourgogne)" : ...Jehanne de la Tremoille, dame de cérémonie (Comptes Lille L., t.1, 1447-1448, 392).

 

-

Dame de haut estat : Et avec l'ancien chevalier alerent pluseurs dames et damoiselles de hault estat qui firent bien venant et moult honnourerent la contesse et sa fille, et l'enmenerent logier en un paveillon batu a or et a pierres precieuses (ARRAS, c.1392-1393, 39).

 

-

Haute dame : Le conte d'Estampes qui bien se savoit acquittier de haulx princes et de haultes dames, car il y avoit esté nourry entre eulx et elles très de sa jonnesse, si s'acquointa très saigement et très doulchement du duch (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 234). .VIII. enfans il ot de sa femme Hecuba, qui moult haulte dame Fu, et moult noble de lignage, Preux et vaillant, courtoise et sage (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 53).

 

-

Dame de haut parage : Affin que me peusse chevir Elle me volt mettre servir Une dame de hault parage (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 23).

 

.

Estre en la hautesse de dame : [Janicola à Griseldis] [Toi] Qui estoies en la haultesce De dame et marquise esleue Par ta grant bonté (Gris., 1395, 86).

 

-

Dame d'honneur. "Première dame de la maison et de la suite de la reine" : Dando montera a cheual Chambellant maistre et gouuerneur Sera de la dame d'honneur (Myst. st Martin K., a.1500, 265).

 

.

"Femme respectable" : ...chascun d'eulx traictera ladicte dame, leur mere, comme dame d'onneur et ne ly meffera, ne ne fera meffaire en quelque maniere que ce soit (BAYE, I, 1400-1410, 254).

 

-

Grande dame : Et lors la contesse de Poictiers et les autres grans dames vindrent, qui l'enmenerent [l'espousee] la dedens, et lui administrerent ce qu'elles devoient, combien qu'elle feust assez pourveue de sens. (ARRAS, c.1392-1393, 41). Lors le duc, moult grandement accompagné, monta dessus le hourt (...) et auprès, tenant à son hourt, estoit la duchesse de Clèves, la comtesse d'Estampes et autres plusieurs grandes dames et damoiselles (Faits Lalaing K., c.1470, 182).

 

-

Les dames de qqn. "Les dames de la suite de qqn" : Et quant la dame fu reposee et abillee, et ses dames et damoiselles, elles s'en vindrent en la tente de l'espousee, qui estoit sur toutes les autres la plus noble sans comparoison. (ARRAS, c.1392-1393, 39).

 

2.

[P. oppos. à demoiselle (de noblesse inférieure)] : Il fist (...) un commandement (...) que as gentils dames et damoiselles, qui dedens le Dam estoient, nul n'atouchast ne fesist mal. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 235). Tous ces Noels furent les festes et les esbatemens moult grans ens ou palais de Wesmoustiers, des signeurs et des dames dou pais, et se esforçoient tout signeur, toutes dames et damoiselles, de honnourer messire Jehan de Hainnau et les Hainnuiers. (FROISS., Chron. D., p.1400, 104). ...encores venoient toutdis chevaliers et esquiers fievés, dames et damoiselles fievees, qui relevoient lors hiretages a messire Carle de Blois et le tenoient a signeur et le nommoient duch. (FROISS., Chron. D., p.1400, 500). Nonpourtant c'est bien droit que chascune porte tel abit et estat qu'apertient a son mary et a elle ; mais se elle est bourgoise que elle le porte tel que une damoiselle, et la damoiselle come une dame, et ainsi de degré en degré en montant, sans faille c'est chose hors ordre de bonne policie (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 178).

 

-

Dames et demoiselles. "Femmes de la suite de qqn" : Et au pervenir jusqu'a la dame yssy grant compaignie de dames et damoiselles qui furent moult richement abituees. (ARRAS, c.1392-1393, 30). Melusigne, la bonne dame, bien acompaignie de dames et de damoiselles et de barons du pays, entra en la chambre ou Remond estoit. (ARRAS, c.1392-1393, 254). Et le trouverent pourveu et aourné de chevaliers et d'esquiers, et madame sa fenme, contesse de Soissons et dame de Dargies, aussi pourveue de dames et de damoiselles. (FROISS., Chron. D., p.1400, 156). Et li fist avoir son estat, chevaliers, dames et damoiselles et tous officiers, et rentes et revenues, et bien paiiés de terme en terme. (FROISS., Chron. D., p.1400, 186).

 

-

Dame et demoiselle de cour. "Femmes nobles au service d'un seigneur ou de la femme d'un seigneur" : ...il apertient a toute dame et damoiselle de court estre plus sage, plus rassise, et mieux moriginee en toutes choses (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 73). ...la dame ou damoyselle de court, voire toute servante, est tenue d'amer tres fort et de tout son cuer sa maistresse, soit bonne ou mauvaise, ou male ou doulce (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 124).

 

-

En partic. [P. oppos. à une femme de niveau social inférieur] : Et faisoit les femmes de le ville, dames et aultres, deffaire les caucies et porter les pières as crestiaus pour getter as ennemis. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 144). Dame aler doit et damoiselle Devant les bourgois et bourgoises, Et se telz gens sont plus courtoises Et laissent leur honeur aler, On ne les doit point ravaler, Mais leur doit on plus faire honour. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 297). ...dame de si petit Estrasse et si basse lignie (Gris., 1395, 52). Flateur pourra icy dire : "Reprens tu les habiz a roynes, a damez, a damoiselles ? Veulz tu qu'ellez soient vestues comme femmes de village ou comme beguinez ?" (GERS., Annonc., a.1400, 238). Notez se une povre femme grosse, malade, honteuse, a VI petiz enfans, estoit en la froidure, et n'eust pain pour donner a ses enfans qui criroint a la rage de fain, et une noble et riche dame la veoit, elle seroit trop dure s'elle ne luy donnoit du pain, et tant plus s'elle luy ostoit. (GERS., Annonc., a.1400, 239). ...la villenie yssue de bouche de dame ou de quelconques femme retourne plus a elle meismes que a ceux a qui elle la dit (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 45). ...plus grant honneur ne puet estre dit de dame et de toute femme que dire que elle soit vraye et loyalle vers son seigneur (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 56). Le lundi au matin, a son lever, la pluspart des dames et bourgoises de la dicte ville de Pise, mesmement les principales et plus especialles du dict lieu vindrent devers luy. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 275).

 

3.

P. anal. JEUX "Une des pièces principales du jeu d'échec, dame"

 

-

[Dans un cont. métaph.] : J'ay aux eschés joué devant Amours, Pour passer temps, avecques faulx Dangier, Et seurement me suis gardé tousjours, Sans riens perdre jusques au derrenier Que Fortune lui est venu aidier. Et par meschief, que maudite soit elle ! A ma Dame prise soudainnement ; Par quoy suis mat, je le voy clerement, Se je ne fais une Dame nouvelle. En ma Dame j'avoye mon secours Plus qu'en autre. (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 83).

 

-

Jouer de sa dame. "User de ses avantages" (Éd.) : LE CRESTIEN. G'i ai bien joué de ma dame, Engagé tripes et boyaulx Par simple serment. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 96). [Allusion probable au jeu de dames où le pion conduit jusqu'à la dernière rangée de l'adversaire acquiert une valeur prédominante]

B. -

[Domination exercée]

 

1.

[Idée de pouvoir exercé sur qqn ou qqc.]

 

a)

"Suzeraine (d'une seigneurie, d'une terre) ou épouse du seigneur dont elle partage l'autorité" : Et me fault partir soubdainement, mais encore seray je vengié de ton filz, ou de ses hoirs, par ma seur et compaigne la dame de l'Ille Perdue. (ARRAS, c.1392-1393, 10). Qui lors veist la doulour qu'ilz menerent par la terre en regretant leur seigneur et leur dame, c'estoit une grant pitié a veoir et a oyr. (ARRAS, c.1392-1393, 274). Et aussy en icelle Conciergerie avoient esté amenées prisonnieres la dame de Montauban, nommée Bonne d'Armignac, cousine de la Royne et sa chancelliere, et femme du seigneur de Montauban (BAYE, II, 1411-1417, 114). Ce jour, maistre Jehan Foucault, procureur de madame Jaqueline Paynel, dame de Chantilly, a consenti et consent ladicte dame estre condempnée (...) en la somme de neuf livres XJ solz parisis (FAUQ., II, 1421-1430, 129). Et plusieurs vindrent devers la dame du Jouvencel s'offrir à elle en disant qu'elle estoit leur maistresse. (BUEIL, II, 1461-1466, 192). ...la royne de Sicille, Jehanne, nous a dit et remonstré, que en nostre chambre des comptes à Angiers y a plusieurs lettres et enseignemens qui touchent les droiz du conté et seigneurie de Beaufort, dont elle dit et maintien estre dame. (Cartul. Laval B., t.3, 1483, 308).

 

-

Dame naturelle de qqn. "Femme qui a seigneurie sur qqn" : Le chevalier (...) ne (...) voulsist faire nulle trahyson envers sa naturelle damme. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 175).

 

-

Estre clamee dame de qq. part : Ly chevaliers au Chine conquesta à l'espée La tierre de Buillon et toute la contrée, Et la noble moullier, qui dame en fu clamée (Chev. cygne R., c.1356, 113). Hee, doulce contree, j'ay eu [Mélusine] en toy tant de soulas et de recreacion, et y estoit ma beneurté, se Dieu n'eust consentu que je n'eusse esté ainsi faulsement trahie. Helas ! Je en souloye estre dame clamee, et m'y souloit on faire et acomplir tout quanque je commandoye. (ARRAS, c.1392-1393, 259).

 

-

Estre reconnue/reçue à dame : Et avoit intencion la roïne de faire guerre à Prouvence, se le Prouvencel ne le reconnissoient à dame, et venoient en se obeïssance. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 202). Il dissoient que elle n'i avoit nul droit de calengier et demander la ducée de Prouvence, jusques adont que elle seroit paisiblement recheue à dame, et ses fils receux à roi, à Puille, en Calabre, en Napples et en Sesille. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 203).

 

-

Faire qqn dame. "Épouser qqn et lui donner par le mariage le titre de dame" : Et en ta court noble et pleniere, En laquelle tu m'as fait dame, Dieu preng a tesmoing (...) Que tousjours me suis reputee Ta povre ancelle et demouree. (Gris., 1395, 57).

 

-

Tenir qqn à dame : ...ainçois monta à cheval et s'en rentourna au plus tost comme il povoit en Guerles, et espousa la dame de quoy je vous parolle, et se bouta en la possession du pays. Mais tous ne touttes ne le vouldroient pas prendre ne recueillier à seigneur, ne la dame à dame ; ainçois se tint la plus saine partie du pays, chevaliers, escuiers et les bonnes villes à la duchesse de Jullers (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 154).

 

-

"Souveraine (d'un pays)" : ...je vous espouseray ; Royne et dame vous feray De cest pais. (Mir. femme roy Port., c.1342, 163). ...par amour fine Vous doing ceste couronne, en signe Que dame d'Espaigne serez Et com royne la tenrez (Mir. Oton, c.1370, 337).

 

-

"Femme qui exerce une domination sur qqc." : ...la royne, qui estoit en son tribunal assise et a compaignie, ainssy que se elle fust dame de tout le monde (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 92).

 

-

Loc. Estre à la dame ou au sire. "Quelle que soit la personne dont on peut dépendre ; quoi qu'il arrive (?) " : ABEL. Helas, frere, pour Dieu mercy ! CAŸN. Mort vous rendray, taint et noircy, Soiez a la dame ou au sire. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 24).

 

-

[À propos de Marie]

 

.

Dame des cieux : L'ERMITE. Ha ! dame des cieulx souveraine, Quant cy avez deigné venir (...) Je vous en aour et mercy, Dame, et de ceste bonté cy Soiez loée. (Mir. abbeesse, 1340, 89).

 

.

Dame des dames : Gabriel, et vous Raphael, Mes anges et mes bonnes ames, O moy qui sui dame des dames Venez jusques la jus en terre... (Mir. parr., 1356, 55).

 

-

"Maîtresse d'un domaine" : Et aussy en icelle Conciergerie avoient esté amenées prisonnieres la dame de Montauban, nommée Bonne d'Armignac, cousine de la Royne et sa chancelliere, et femme du seigneur de Montauban (BAYE, II, 1411-1417, 114). Ce jour, maistre Jehan Foucault, procureur de madame Jaqueline Paynel, dame de Chantilly, a consenti et consent ladicte dame estre condempnée (...) en la somme de neuf livres XJ solz parisis (FAUQ., II, 1421-1430, 129).

 

b)

[Titre donné par une servante, un serviteur à sa maîtresse noble ou bourgeoise] : LE BOURGOIS. Qu'est ce, Gençon [le valet] ? Ou est ta dame (...) ? (Mir. enf. ress., 1353, 22). BERTHE. (...) Delivrez vous et l'ordenez (...) LA SERVE. En l'eure, dame, sanz faintise. (Mir. Berthe, c.1373, 169). Et la chamberiere engigneuse Respond : "Ma dame est maleureuse, Quant onques tel homme espousa..." (DESCH., M.M., c.1385-1403, 121). Mais quant Agar vit et sceut qu'elle avoit conceu de Abraham, elle despita sa dame et se portoit grossement contre elle (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 60). Nostre chiere dame honnouree, Que toutes devons honnourer, Desvestir vous fault et parer De ceste escarlate vermeille, Car vostre beauté non pareille Serra mieux en ce noble habit Qu'elle ne feroit en petit (Gris., 1395, 39). Parcula, ma dame, a songé Q'un grant juge vous condempnoit A mort vilaine (Pass. Auv., 1477, 168). Ma dame, faictes l'advertir, Fin qu'il ne jucge a morir Le bon prophete Jhesus. (Pass. Auv., 1477, 168). Voulentiers, dame, en vérité. Dieu me doint faire bon messacge ! (Pass. Auv., 1477, 168).

 

c)

Au fig. "Ce qui domine, ce qui gouverne qqn/qqc., la conduite de quelqu'un" : JEHAN. (...) En mon lit dormir pas n'yray Puis qu'i a femme. L'ENNEMI. Est nature en vous si grant dame ? (Mir. st J. Paulu, c.1372, 113). ...et aussi, ce n'est mie bone consequance : la puissance espirituele a a faire de la temporelle, donques elle n'en n'est mie dame, car j'ay a faire dez choses temporeles, lezquelles je possede, mez, pour ce, il ne s'ensieut mie que je n'en soye seigneur. (Songe verg. S., t.2, 1378, 100). Sire, je te pri humblement que les desiriers de la char vueilles trayre hors de moy. Sire, m'arme soit dame de ma char (GAST. PHÉBUS, Livre oraisons T., c.1380-1383, 45). Maiz neantmoins, ce ne seroit pas discretement parlé, pour ce que ceulx qui sont ainsy enclins a aucunes teles choses, meesmement a mal, ne sont pas telz de fait pour l'inclinacion ne pour chose qui soit veue ou ciel en leurs nativitez, si comme il semble que ceulx voulsissent dire, maiz pour leur voulenté bestial et perverse qui ainsy se asservit, que ilz mettent au derriere et oublient Raison, qui deust estre dame de leur gouvernement. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 28). MADELEINE. J'ay fait ma char de moy dame, Cy doub[t] que ma chetive ame N'an soit en enfert compdempnee A toujours a feu et a flame (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 135). Et non obstant que ce fust celuy qui rendy la chose publicque de Romme dame de Cartaige... (LA SALE, Sale D., 1451, 252).

 

-

[À propos d'une ville] "Celle à laquelle on est soumis" : ...Hanibal, qui tant fust vaillant en armes et puissant chevalier et qui tant avoit et si loyaulment servy et bataillié pour le bien commun de Cartaige, sa dame cité. (LA SALE, Sale D., 1451, 77).

 

2.

Dame (de l'hostel/de biens). "Maîtresse de maison, maîtresse de céans, propriétaire de biens" : Il pert bien qu'estes sainte femme Et pour ce vueil que soiez dame De l'ostel de Mons et maistresse, Ne plus ne serez cy abbesse (Mir. abbeesse, 1340, 97). Et dit que, ycellui jour de l'andemain, ala au matin oudit hostel où estoient yceulx deux compoingnons logiez, et lui fu dit par la dame ou chamberiere dudit hostel, ne scet laquelle, à qui il demanda [où] yceulx compoingnons estoient, que ilz estoient encores couchiez (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 422). ...il, par ladite temptacion, ala ou bouge par bas dudit hostel, ouquel il trouva la dame dudit hostel qui filoit sa quenouille (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 378). ...et il donne à dame de l'ostel et à tous ses siergeans, chambreres et baisselletes biaucop de biaus douns (CHR. PIZ., Cité dames C., c.1404-1407, 744). Ilz sont venuz si doulcement en la chambre que maistre ne dame ne scevent rien (C.N.N., c.1456-1467, 122). Elle [une servante] avoit aussi tant de vertu que non pas seullement sa maistresse avoit gaignée par la servir (...) mais le mary de sa dame ne l'amoit pas mains que sa femme (C.N.N., c.1456-1467, 268). J'ay, la Dieu mercy ! des biens assez, dont vous serez dame et maistresse, et vous feray bien jolye. (C.N.N., c.1456-1467, 341). ...il eut telle affection et desir qu'elle fust dame de ses biens par juste mariage, qu'il la demanda a ses parens (C.N.N., c.1456-1467, 557). Quant le maistre ou la dame d'un hostel sont au lit malade, et le corbel vient crier sur la maison, c'est grant signe que le pacient morra (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 128).

 

-

En apostrophe : Adont entra-il en l'ostel et demanda à la dame et lui dist : "Dame, par vostre foy, qui est cilz qui boit là sus ? Est-il seul ou acompaignié ?" - "Par ma foy, sire", respondy la dame, "je le vous ne sauroie pas nommer, mais il a là esté ung grant temps." (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 53). ...il trouva la dame dudit hostel qui filoit sa quenouille, à laquelle il, comme tout esmeu, dist ces paroles : Dame, il convient que vous me bailliez de l'argent. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 378).

 

-

Ce que dame veut, Dieu le veut : Il est escript : Es bons hostiex, Ce que la dame veult et Dieux. Je veul ce que ma feme veult (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 256).

 

3.

P. anal.

 

a)

[Sert à désigner une personnif., une femme de la mythologie, une allégorie] : ...si fu tant belle Helayne que pareille a elle N'avoit dame en trestout le monde, Plus plaisant, ne plus d'orgueil monde (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 64). ...et ensement Mourut Dido, au cler visage, Qui tant ot esté preux et sage Qu'aultre dame ne la passoit ! (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 173). Je puis, par figure et ymaginacion raisonnablement fondees, dire que dame Nature, laquelle descript le grant Alain, libro suo De Complantu Nature, in principio, se presenta incontinent avec ses chamberieres qui sont les influences et causes naturelles (GERS., Concept., 1401, 391). Pouquoy m'as tu vendu, Jennesse, A grant marchié, comme pour rien, Es mains de ma Dame Viellesse Qui ne me fait gueres de bien ? (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 183). Qui puet mouvoir a ce Dame Nature, Qui a souffert qu'on lui feist tel injure De deffaire si perfaicte figure Qu'a droit patron avoit faicte assouvie, Pour esbahir et desconfire Envie Qui mesdisans a mesdire convie ? (CHART., Compl., 1424, 325). Je, Noblesce, dame de bon vouloir, Royne des preux, princesse des haulx faiz, A tous qui ont volenté de valoir Paix et salut par moy savoir vous faiz. (CHART., B. Nobles, c.1424, 395). Ce ne suis je mie, o Monferrant, a qui l'envoy des Douze Dames [de Réthorique] appartienne, qui ne vey oncquez de leur affaire que par loingtive recitation mal comprise. (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 130). Ayant doncques recours aux Muses abruvées de la claire fontaine de Helicon, et icelles appellant à mon assistance, commenceray ainsi : Dame Clio, dont j'ay tant desiré La grace avoir, plus que de dame née, Or est venu le temps de mon afaire. (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 163). Nature estoit la premiere en ce nombre, Et puis venoit Art la suivant à l'ombre, La tierce estoit Dame Ymitacion (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 167). L'arc Cupido a esté surmonté Par les armes de Dame Chasteté, Qui ce seigneur conculque et tient en presse Et ses membres trop rebellans oppresse. (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 180). ...a la verité il tenoit plus du costé de dame Folie que de raison (C.N.N., c.1456-1467, 449).

 

b)

Les bonnes dames. "Les fées" : Nous avons oy raconter a noz anciens que en pluseurs parties sont apparues a pluseurs, tres famillierement, choses lesquelles aucuns appelloient luitons, aucuns autres les faes, aucuns autres les bonnes dames, qui vont de nuit. (ARRAS, c.1392-1393, 3).

C. -

[Respect inspiré]

 

1.

Dame (de religion). "Religieuse, femme qui appartient à une communauté religieuse" : La a abbesse et mainte suer De Cisteaux, qui est ordre grise, Qui lui rendent digne servise, Chascun jour, comme fonderesse Du lieu, dame et deffenderesse. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 311). ...et d'ilec s'en vint à une abbaye de dames de religion que l'en appelle la Croix Gironde, ouquel au prieur d'icelle abbaye il print et embla un chaval bay seellé et bridé (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 3). ...en laquelle abbaye, qui est de dames de religion, il print en une des chambres des dames de leans trois cuevre-chefs de lin (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 6). L'abesse d'Oregni et les dames, qui sentoient la venue, estoient retraites en la forte ville de Ribeumont (FROISS., Chron. D., p.1400, 325). ...le dit testateur donna et laissa aux dames de Saincte Avoye, pour la substentacion d'elles, IIII escus. (Test. Parlem. Paris T., 1404, 366). Sur les metes de Normandie siet une bonne et grosse abbaye de dames (C.N.N., c.1456-1467, 139). ...ung maistre jacobin (...) hanta, visita et frequenta en une bonne maison de dames de religion de ce royaume (C.N.N., c.1456-1467, 305). ...le roy ouyt messe a une Nostre Dame grandement requise, qui est une abbaye de dames (LA VIGNE, V.N., p.1495, 301).

 

-

Dame d'enclostre. "Religieuse cloîtrée" : Avoecques le dit monsigneur Thumas de Hollandes avoit pluiseurs gentilz chevaliers d'Engleterre qui gardèrent et esconsèrent tamaint meschief à faire, et mainte belle bourgoise et tamainte dame d'enclostre à violer. (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 145).

 

-

[À Rome] "Vestale" : Le .XXVIe. [exemple] (...) traicte, premier, de quelle condicion a Romme estoient et devoient estre les dames de religion qui servoient a la deesse Vesta (LA SALE, Sale D., 1451, 13).

 

2.

"Femme digne de considération (pour des qualités physiques, morales, intellectuelles qu'on prête aux femmes nobles)" : Et je sçay une dame a qui beaulté resplent, Estraitte est la pucelle de la paienne gent (Hern. Beaul. D.B., c.1350-1400, 15). Dieux, que les saintes ames voient, Fist de la povreté richesse, Le povre leva en hautesse Et aussi de la fole femme Fist continent et saige dame Et du sot par son doulz courage Et par pité fist homme saige, Et fait encor de jour en jour. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 248). Par ce son peuple delivra Judith et en paix le livra Comme puissant dame et apperte. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 295). La Mort a voulu et vouldroit, Bien le congnois, mettre sa paine De destruire, s'elle povoit, Liesse et Plaisance Mondaine, Quant tant de belles dames maine Hors du monde (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 83). ...le dit chevalier s'[enamoura] tresfort, comme il est assez de coustume aux jeunes gens, d'une tresbelle, gente et jeune dame (C.N.N., c.1456-1467, 473). Dame Jehanne, vous estes lasse Et avez tres fort travaillé : Prenez loisir, temps et espace Que vostre corps ait sommeillé (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 456).

 

3.

[Dans la phraséologie courtoise]

 

a)

"Femme aimée, femme courtisée, amante" : Ne ja li homs qui se mainteingne Loyaument, comment qu'il aveingne, Ne puet faillir qu'il n'ait secours De dame, d'amie et d'Amours ; (MACH., D. verg., a.1340, 50). Loer m'en doy en tant que desirer Tres loiaument, sans penser deshonnour, Me fait dame qui est des flours la flour. (MACH., L. dames, 1377, 19). Remondin monta a cheval, et sa dame le mist ou droit chemin de Poictiers et se party de lui. Adont Remondin, qui moult ama sa compaignie, fu moult doulent (ARRAS, c.1392-1393, 27). Ainsi disoie A la dame que moult prisoie, A qui de son bien devisoie (CHART., L. Dames, 1416, 230). L'amant se trompe, Qui voit sa dame en feste ou pompe, Car ou il faut que le cuer rompe Ou que le semblant se corrompe. (CHART., L. Dames, 1416, 270). Las, qui pourroit jamais Amer dame plus loyaument Que j'ay fait elle et que je fais, Dont j'ay souffert tant longuement Dure peine, ennuy et tourment Qu'il pert que je suis né atout Et qu'onques ne fu autrement (CHART., D. Rev., a.1424, 311). Merci de dame est un tresor Pour enrichir amans sur terre, Si ne l'a pas chascun tresor Qui a voulenté de l'aquerre (CHART., D. Rev., a.1424, 315).

 

-

[P. oppos. à épouse] : Comment, connestable, doit on faire autant pour sa femme que pour sa dame ? (Cleriadus Z., c.1440-1444, 599).

 

-

Dame de qqn : La ne fait il fors que penser A sa dame au viaire cler, Et la ramembrance a toudis Dou regart et dou trés dous ris Par quoy il a l'amoureus fais Empris, sans ja estre retrais. (MACH., D. verg., a.1340, 35). Et tu l'as prins contre raison, Ou prejudice De moy, dont tu as fait que nice Et mal usé de ton office, Car il estoit en mon service Et si m'amoit -- De quoy nully ne le blasmoit -- Et pour sa dame me clamoit N'aultre nul droit n'y reclamoit. (CHART., L. Dames, 1416, 216). Et debouté En doit estre, quant redoubté N'a sa dame, ains s'est arrouté A Faintise qui l'a bouté En tel haultesce Qu'il est, par faulse subtilesce Et decepvance qui l'adresce, Larron d'amoureuse richesce Qu'il a emblee Et de plusieurs lieux assemblee, Dont la joie n'est point doublee, Et mainte dame en est troublee. (CHART., L. Dames, 1416, 220). L'amoureux sa dame menoit Dancer quant venoit a son tour, Et puis sëoir s'en revenoit Sur un prëau vert au retour. (CHART., B. Dame, 1424, 337). Ce bon chevalier amoureux (...) ne povoit estre si souvent emprès sa dame que son loyal cueur et trop amoureux desiroit (C.N.N., c.1456-1467, 474). Ce bon chevalier (...) sceut a la porte que le mary de sa dame estoit arrivé (C.N.N., c.1456-1467, 480).

 

-

Dame d'amours/par amours : ...elle fist diligence d'endotriner son petit chien en telle manniere que Tristan le bon chevalier le vist venir par mainteffois faire le tour, comme dit estoit. Et par celuy signe alla souvent vers la gracieuse dame d'amours. (Chastel. Vergier S., c.1450-1480, 88). Et en ces pensemens Madame en sousriant a ses femmes lui dist : "Or ça, maistre, ça, par la foy que j'ay de vous, dictes moy, tout premiers, combien a il que vous ne veistes vostre dame par amours ?" (LA SALE, J.S., 1456, 7). ...s'enhardit de demander a sa dite hostesse sa courtoisie, c'est asavoir qu'il peust estre son amy et elle sa dame par amours. (C.N.N., c.1456-1467, 386).

 

-

Dame d'honneur. "Amante digne et réservée" : Car amour et dames d'honneur n'aiment nuls amoureux prodigues (Faits Lalaing K., c.1470, 19).

 

-

[En discours, en apostrophe] (Ma) dame : Car par pensée remiroie La grant biauté qui me maistroie, Le scens, la valeur et le pris Par qui je sui d'amer espris, Et le plaisant viaire dous De ma dame a qui je sui tous. (MACH., D. verg., a.1340, 17). Pour c'en doubtance et en cremour Vueil ma douce dame obeïr, Servir, celer, et sans partir Vivre en son amoureus dangier. (MACH., D. verg., a.1340, 56). Plus le desir assés que ma santé, Car ma dame, qui tant a de savoir, Ne voelt avoir ne merci ne pité De moi, qui suis ses cremeteus servans, Ains me refuse et grieve et nuist tous tamps. (FROISS., Ball. B., c.1362-1377, 7). Dame, ne resgardez pas à vostre valour Ne à moy, se je sui bas, Mais loial Amour Resgardez, qui par douçour M'adonne d'un amoureus dart, Par vostre dous plaisant regart. (MACH., L. dames, 1377, 25). Dame, com povres que je soie, J'ay bien vaillant un cuer d'ami. (MACH., L. dames, 1377, 27). Car ma dame nullement Ne daingne amoureusement A moy parler, Mais me fait par tout blamer Si durement Qu'en moy n'a fors que tourment Dur et amer. (DESCH., Art dictier R., 1392, 283). ...puis que par Mort perdu ay La fleur, de tous biens enrichie, Qui estoit ma Dame, m'amie (...) Mon cueur d'autre flour n'a plus cure (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 86). Et par mon ame, S'Amours consentoit que ma dame, Celle qui si mon cuer enflame, Si fust comme une basse fame, Aux champs bergiere, Bien sçay qu'il ne demourroit guiere, Toutes choses mises arriere, Que de ma volenté plenniere Je ne gardasse Brebiz es champs (CHART., L. Dames, 1416, 205). Bien voy que voz plainctes, Ma dame, si ne sont pas fainctes Maiz d'angoisse toutes contraintes (CHART., L. Dames, 1416, 230). Ma dame en juge je vous nomme, Qui n'a pareille jusqu'a Romme (CHART., L. Dames, 1416, 300).

 

-

[Sentence chevaleresque] Par les dames font les chevaliers les beaux faits : ...car par les dammes font les chevaliers les beaulx faiz ; toutesvoies, Dieu est tousjours davant. (Charles de Hongrie C., c.1495-1498, 79).

 

2.

P. iron. "Maîtresse" : ...le plus longuement que il et sa dame oserent, n'espergnerent pas les membres qui en terre pourriront [Le clerc est l'amant de la femme de son maître] (C.N.N., c.1456-1467, 96). Beaucop aussi au bon marchant pleut la courtoisie de sa nouvelle dame (C.N.N., c.1456-1467, 147). ...s'en alla combattre ou lit de sa dame la chambriere [Il s'agit d'un sergent du roi] (C.N.N., c.1456-1467, 366).

 

-

Avoir à dame. "Avoir pour maîtresse" : ...commence a dire la nonnain : "Pardieu, mon amy frere Aubry, je veil bien que vous sachez que vous avez aujourd'uy a dame et en vostre commendement ung des beaulx corps de nostre religion..." (C.N.N., c.1456-1467, 308).

 

-

Servir sa dame : ...il [le curé] se sentoit si esprins et alumé du feu d'amours et (...) difficile luy estoit de servir sa dame sans estre sceu (C.N.N., c.1456-1467, 439).

 

-

En partic. "Femme galante" : Le roy et luy allèrent bras à bras par nuyt, telle fois estoit, parmy la ville de Paris visiter visiter dames et demoiselles. (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 116).

 

.

Dame d'amour : Je ne charche qu'estre gracieuse Et sans neuse. Certes, je suis d'amour la dame. Je sçay bien qu'on me diffame Et infame, Mes certes il ne m'en chault. (Pass. Auv., 1477, 135).

 

-

En apostrophe : ...il trouva la dame dudit hostel qui filoit sa quenouille, à laquelle il, comme tout esmeu, dist ces paroles : Dame, il convient que vous me bailliez de l'argent. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 378).

 

c)

P. plaisant. Gagner le nom de dame. "Perdre sa virginité" : ...dont il advint que se furent moult bien accordant [Thésée et la fille se son hôte] et tant que celle nuit elle gaingna le nom de dame et perdit son premier nom (THOM. SALUCES, Chev. errant W., 1394, 270).

 

4.

[Dans les relations de parenté ; pour désigner qqn, s'adresser à qqn]

 

a)

[à un membre de la famille]

 

-

[à une mère]

 

.

Dame de mere : ...ce duc d'Irlande avoit une dame de mere, vaillante dame, et prude femme, qui s'appelloit contesse dou doaire (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 47). Qant li jones contes de Hainnau ot ordonné toutes ses besongnes, et pris congiet a sa dame de mère il parti dou Kesnoi (FROISS., Chron. D., p.1400, 362). ...il se repentoit fort de l'avoir prinse a femme, pour ce qu'elle estoit manchotte, et qu'il en desplaisoit monlt a sa dame de mere et a tous ses amys (Nouvelles inéd. L., p.1452, 64).

 

.

[Pour parler de sa mère ou pour s'adresser à elle] (Ma) dame (ma mere) : ANTHURE. Biau filz, je n'en ay nul courage. Puis que ton pére trespassa, Leesce en mon cuer ne passa Ne jour ne heure. JEHAN. Dame, femme qui tant demeure En ire est de soy homicide (Mir. st J. Cris., c.1344, 258). LE PREMIER FILZ. Venez ça, ma dame ma mére. Ma dame ! Egar ! respondez moy. (Mir. nonne, 1345, 347). Par ma foy, beaulx seigneurs, ce ne seroit pas raison au moins que je ne payasse voz gens qui cy sont venuz a voz souldees et gaiges. Damoiselle, dist Anthoine, souffrez vous ent, car monseigneur mon pere et ma dame ma mere les ont satisfaiz d'un an avant ce que ilz partissent de nostre pays ; si n'a il pas encores ung mois acomply. (ARRAS, c.1392-1393, 166). Je vous rans graces humblement, Cher sire, d'un si tresgrant bien. Toutesfoiz, sire, ne veulx rien Sans le bon vouloir de ma dame. (Pass. Auv., 1477, 95). Volentiers, ma dame ma mere, Se Dieu nous donne temps de vivre. Mon cousin, prenez vostre livre, Et allons avec nostre maistre. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 143).

 

-

[à une belle-mère] : LA FILLE. Sire, de nullui ne me dueil ; Mais ma chiére dame m'a dit, Vostre mére, par grant despit, Qui me fait estre si osée (...) Qu'amée cuide estre de vous. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 28). LE MESSAGIER. (...) Blancheflour, ma treschiére dame, Mére ma dame, vostre femme, Vous mande qu'en ceste sepmaine La verrez (Mir. Berthe, c.1373, 201). LE ROY. (...) Alons querre a joie ma dame Blancheflour, la mére ma femme. (Mir. Berthe, c.1373, 203).

 

-

[à une soeur] : Et après lui dist : Ma dame ma seur, Dieu vous doint joye de quan que vostre cuer desire. (ARRAS, c.1392-1393, 215).

 

-

[à une grand-mère] : Ly dis Jakemiens Festeaz laissat les armes de son peire et prist les armes de Hacourt, de part sa grandamme (HEMRICOURT, Miroir Hesb. B.B., 1353-1398, 371). Deux en fonda Ogier le duc [des cités] et nommat l'un[e] Flandrine et l'aultre Florentine [var. et Flor. l'autre et les nommat ainsy a ses deux grandames la m. de son], qui furent ainsy aprés les II ayez Ogier : la mere de son pere et la mere de sa mere (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 156).

 

b)

En partic.

 

-

[Pour s'adresser à une épouse, noble ou non]

 

.

(Ma) (belle) (chere) dame : LE SEIGNEUR. Vostre voloir, dame, et le mien Sont a servir la mére Dieu : (...) Alons faire nostre devoir. LA DAME. Mon chier seigneur, sachez de voir Je ne le feray mie envis (Mir. enf. diable, c.1339, 6). LE SEIGNEUR. Or retournez, dame Sebile, Et alez garder nostre hostel. LA DAME. Au saint sacrement de l'autel Conmans en garde ma porteure. (Mir. enf. diable, c.1339, 17). Lors vint uns anciens chevaliers qui s'agenoilla devant elle, et honnoura moult Remondin. Et lors dist : Ma dame, il est tout prest quant il vous plaira. Et la dame lui respond : Faictes couvrir quant il vous plaira. Lors fut tout appareillié, et laverent et s'assistrent. (ARRAS, c.1392-1393, 30). Monseigneur, dist Melusigne, ne vous esbaïssez pas, car vous serez tantost gueriz, se Dieu plaist. Et cil, qui fu moult joyeux, lui dist : Par ma foy, m'amie et ma dame, je me sens tous assouagiez de vostre venue. (ARRAS, c.1392-1393, 244). LE MOUNIER. De l'argent ? LA MOUNYERE. Voyre ! finement. Il n'est finesse qu'on ne face. LE MOUNYER. Et ! belle dame, que je sache Comme argent pouriés atraper. (Gent. moun. T., c.1500, 339).

 

-

[Titre donné à la mariée, le jour du mariage] Dame des noces : Quant Pallidés l'ancien roy eut recogneu le preu Gadiffer, il lui commença faire la greigneur chiere du monde et convint pour lui complaire qu'il fust assiz au plus pres de Laurine, qui estoit la dame des nuepces. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 159). ...la bonne mere, les cousines, voisines et aultres privées femmes prindrent nostre dame des nopces et la menerent en la chambre (C.N.N., c.1456-1467, 496). Quant une dame des nopces va de maison a l'eglise pour espouser, la meilleure de toutes les prieres qu'on lui donne, demeurent a son prouffit, moiennant que le donneur soit de par elle incontinent remercié (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 138). ...l'approchement de l'imperial arroy ensemble le tombissement et resveil de ses armes le resjoyssoyent assez et ne s'en espoantoit non plus que fait la dame des neupces qui ot le bruit de menestrelz et sent approchier son espeux (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 92).

II. -

P. ext.

A. -

"Personne de sexe féminin, femme" : ...tant ala qu'en un lieu voit La fille d'un povre homme orant, Et en Dieu loant labourant ; Si li dist : Que faites vous, dame ? Je vous voy une povre femme Et Dieu loez aussi de fait Con se riche vous eust fait. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 270). Touz sont gariz par une femme Qui la est, c'on tient sainte dame. (Mir. emper. Romme, 1369, 298). Mais toutesvoies, en teles choses peut estre aucune superhabondance, si comme se aucun pour trop grant amour de ses enfans rebelloit contre les dieux, comme fist une dame appellee Niobé, ou comme fist Satirus, qui fu nommé Philopator, vers son pere qu'il amoit trop, et pour ce se porta il folement et sotement. (ORESME, E.A., c.1370, 378). Et, si comme l'ystoire dit, il y trouva un jour, sur une fontaine, une belle dame qui lui dist aucques toute s'aventure. (ARRAS, c.1392-1393, 15). Et tant ala qu'elle vint a Lusegnen, et l'avironna trois tours, et crioit moult piteusement, et se lamentoit de voix femmenine, dont ceulx de la forteresse et de la ville furent tous esbahiz et ne scorent que penser, car ilz voient la figure d'une serpente et oyent la voix d'une dame qui yssoit de lui. (ARRAS, c.1392-1393, 261). Hommes tiennent leurs fables De ce que femmes sont müables, Maiz monstrez se sont varïables Trop plus que dames, Et de conscïences et d'ames (CHART., L. Dames, 1416, 297). Il n'est point de dame en ce monde, S'il avient que l'on la requiere, Qu'il ne faille qu'elle responde En une ou en autre maniere (CHART., D. Rev., a.1424, 313). Monseigneur, qui trescourtois et gracieux estoit, mesmement tousjours vers les dames, luy dist... (C.N.N., c.1456-1467, 39). ...il estoit tel destiné que entre les dames jamais homme ne le passa de gracieuseté. [D'un seigneur qui était "ung des beaulx princes de son royaulme"] (C.N.N., c.1456-1467, 191). En chantz, en riz, en jeuz, en dance, Je ne quiers que dame en plaisance Où je me puisse resjouir. (B. veoir, p.1480, 15). ...nulle autre chose il n'avoit en pensée que aux dames, et trop plus que de raison, et aux chasses et à bien traicter sa personne. (COMM., I, 1489-1491, 203).

 

-

Dames parisiennes. "Femmes de Paris" : Prince, aux dames parisïennes De beau parler donnez le pris ; Quoy qu'on die d'Italïennes, Il n'est bon bec que de Paris. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 121).

 

-

Prov. Trop est fou qui dit mal des dames : Trop est fol qui dit mal des dames, Car tous sommes yssu des femmes, Et, qui villennie en diroit, Soy mesmes il diffameroit. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 302).

B. -

"Femme de rang social inférieur, exerçant parfois une activité rémunérée" : ...tant ala qu'en un lieu voit La fille d'un povre homme orant, Et en Dieu loant labourant ; Si li dist : Que faites vous, dame ? Je vous voy une povre femme Et Dieu loez aussi de fait Con se riche vous eust fait. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 270). Et n'est pas grant oultrage ce que comptoit l'autre jour un taillandier de robes de Paris, que il avoit fait pour une simple dame qui demeure en Gastinois une cote hardie ou il a mis .V. aulnes de drap a l'aune de Paris de drap de Bruisselles de la grant moison, et traine bien par terre trois quartiers, et aux manches a bombardes qui vont jusques aux piéz ? (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 159).

 

-

"Femme mariée n'appartenant pas à la noblesse" : Quand le mary eut choisy le casier, la dame choisit la chaudiere [Un "bon simple laboureur" et sa femme se partagent leurs biens] (C.N.N., c.1456-1467, 445). ...la femme qui veult que son mari point ne se desvoye avec autres femmes, si face par trois lundis chanter messe de saincte Avoie, et je vous dy pour certain, que les dames de Paris en entretiennent ainsi leurs maris. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 86).

 

.

En apostrophe : LE BOURGOIS (entre dans la maison et salue sa femme). (...) Dame, dame, li doulx Jhesu Soit avec vous. (Mir. enf. ress., 1353, 9).

 

-

[Pour désigner une servante] Dame + prénom : Si fist partir la compaignie ; et au partir que firent les femmes dirent dame Jehanne, dame Ysabeau et Katherine : "Helas ! musnier..." [Pour rester seule avec le meunier la femme du seigneur congédie ses servantes] (C.N.N., c.1456-1467, 45).

 

-

Dame de chambre. "Femme chargée de travaux domestiques" : Aussi firent vivandiers, vivandieres Et de l'armee marchandes portatives, Dames de chambre, mignonnes, lavandieres (LA VIGNE, V.N., p.1495, 219).

 

-

Sage-dame. "Sage-femme" : Quant la saige dame, qui autre part l'actendoit, vey celle merveilleuse adventure, elle fut moult esbahye, et non sans cause. Touteffois elle receut l'enffant et le despouilla de la chemise dont nature l'avoit enveloppé (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 160).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

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     DAMELETTE     
*FEW III domina
DAMELETTE, subst. fém.
[GD : damelete ; *FEW III, 131a : domina]

"Jeune dame" : ...jovenaites, Qui sevent moult bien faire tantost les damelaites (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 111). ...penser a ma vroelette, C'est a dire a ma damelette (MACH., Voir, 1364, 266).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 4/14 
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     DAMERET     
FEW III domina
DAMERET, adj.
[GDC : dameret ; FEW III, 124a : domina]

"Qui fait le galant auprès des femmes" : Mais entre vous nourris aux armes Qui amez merveilleusement Hauberjons, lances et guisarmes, Loez Minerve grandement ; Je dis a vous principaulment Qui tant faictes des damerés, Car elle fist premierement Forgier les harnas armerés. (MARTIN LE FRANC, Champion dames IV, D., 1440-1442, 108). Et d'aultre part, le duc de Bourgoingne fut de son temps un prince le plus dameres et le plus connoyseulx que l'on sceut ; et avoit de bastards et de bastardes une moult belle compaignie. Et ainsi la Royne et la duchesse se rassembloient souventeffois, pour eulx douloir et complaindre l'une à l'aultre de leur creve cueur. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 55).

 

-

[D'une attitude] "Galant" : Riz amoureux, oeillades damerettes (SAINT-GELAIS, Séj. honn. D., c.1490-1495, 380).

REM. H. Lewicka, La Dér., 1960, 240.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 5/14 
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     DAMETTE     
FEW III domina
DAMETTE, subst. fém.
[T-L : damete ; GD : damete ; FEW III, 124a : domina]

[Dimin. de dame]

REM. Ex. de 1471 (J'entray leans sans renchere Et dis : Ma douce damette, Va moy querir Robinette) ds GD II, 415b.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 6/14 
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     DONE1          DONE2     
FEW III domina
DONE, subst. fém.
[T-L : done1 ; GD : done1 ; FEW III, 123b : domina]

"Jeune dame (surtout italienne, espagnole ou portugaise)" : ...ains avoit une aultre amye, qu'il faisoit appeller la riche Donerde, de laquelle avoit pluseurs enfans, et faisoit à celle riche done tenir si grand estat de mesnie, de hostel et d'atour que chascun s'en esmerveilloit, et plus en faisoit X foys que la royne sa propre femme (LE BEL, Chron. V.D., t.1, 1358, 216). Avoech tout ce, cilz rois dans Piètres avoit trois frères bastars, enfans dou bon roy Alphons son père et d'une dame qui s'appella la Riche Done. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 185). ...Dieu scet que la pouvre donne Margarite estoit honteuse et soupprinse ! (C.N.N., c.1456-1467, 304). Si convient savoir que messire Jehan de Poitiers, chevalier, seigneur d'Arcy, et sa femme, donne Yzabel de Suse, portingaloise, ja par l'espace de deux ou III ans devant avoient esté constrains de estre par pluseurs fois et eulx tenir en Parlement (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 237). ...et faisoit porter trois bourdons, lesquels estoient gros et longs à merveille, et sur les dessusdits bourdons avoit lettres escrites, et qui disoient : "Qui a belle done, la garde bien." [Devise du "chevalier sicilien" opposé dans une joute à J. de Lalaing] (Faits Lalaing K., c.1470, 209). ...Aussi de Perseus Sur Pegasus qui Meduse la done Monocula prenant le chief gorgone (LA VIGNE, Honn. dames H., c.1500, 90).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 7/14 
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     DONOI     
FEW III domina
DONOI, subst. masc.
[T-L : donoi ; GD : donoi ; AND : donei ; FEW III, 124a : domina]

"Plaisir de la galanterie, de la conversation amoureuse, p. ext. plaisir" : PREMIER DYABLE. Avez vous fait vostre donoy Du nostre [vostre fil], dame, set années ? Pourquoy ne le nous delivrés ? (Mir. enf. diable, c.1339, 22). Prendre deduis et esbanois Et trés tous amoureus denois. (MACH., D. Aler., a.1349, 322). Arriere, pucelles, meshui n'y vallent vos doulx parlers ! Chevalier puet bien estre trop souvent au donsnoy ! (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 967).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 8/14 
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     DONOIE     
*FEW III domina
DONOIE, subst. fém.
[*FEW III, 124a : domina]

I. -

(Synon. de donoi) : Adont ot joie entreauz, pourquoi le celleroie ? Danseit ont et chanteit et minneit grant donoie. (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.2, a.1400, 741).

II. -

"Ardeur, fougue" : ...En l'estour sont ferus par si forte donnoie, Que de ces Braibechons li plus hardis s'enfroie. (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.3, a.1400, 458). ...Ly conte de Cleirmont y fiert à grant denoie, Ardenois abatent Hesbengnons en la voie (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.3, a.1400, 509).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 9/14 
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     DONOIEMENT     
FEW III domina
DONOIEMENT, subst. masc.
[T-L : donoiement ; GD : donaiement/donoiement ; FEW III, 124a : domina]

"Plaisir de la conversation galante, occasion de faire la cour" : "Vraiement", dist Sathan, "se vous demourés en la garde et u gouvernement du roi Modus et de Ratio, vous perdrés l'amour du Monde que vechi et les biens que il vous a autre fois amenistrés (...), les deduis des chiens, des oisiaus, la compaignie et les dornoiemens des belles dames..." (HENRI FERR., Modus et Ratio, Songe pest. T., c.1354-1377, 124). Ma dame s'estoit aseulee Dalés rosiers, priés d'une alee Qui se tournoit sus la riviere, Qui bien l'enclooit par deriere. Quant j'en vi le donoiement, Je me trais viers li coiement (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 150).

 

-

"Représentation d'une scène galante (ou d'une femme) ; ornement" : Une cote d'or a offroy Avoit, et par devant, je croy, Ot assis un donoiement De clers rubins ardans forment De perles gros plus clers d'argent. (JEAN DE LE MOTE, Voie d'enfer P., 1340, 30). ...et sur ledit bout devant a une saillie qui se porte sur quatre arches, laquelle est esmaillée par les costez à donoiemens (Doc. 1374. In : H. Moranvillé, Bibl. Éc. Chartes 62, 1901, 214). ...et autour de la nef a douze esmaulx à donayemens, et sont les roses esmaillées de vert et de bleu. (Invent. mobilier Ch. V, L., 1379-1391, 161). Deux flacons d'argent dorez, dont la panse est esmaillée de certains donoyements, et y a deux testes de singe ardans (Doc. 1395. In : L. Mirot, Bibl. Éc. Chartes 101, 1940, 224).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 10/14 
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     DONOYER     
FEW III domina
DONOYER, verbe
[T-L : donoiier ; GD : donoier ; AND : dauner ; DÉCT : donoiier ; FEW III, 124a : domina]

Empl. intrans. ou pronom.

A. -

"S'ébattre" : Sire, nous qui nouvellement Sommes li vostre sodoier, Irons aussi nous donoier, S'il vous agrée ? (Mir. Amis, c.1365, 10). L'eaue laisse et se met au plain, Et en Aise ala guerroier, Mais ne l'ot pas pour donoyer, Ains la conquist, a moult grant peine (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 239). Si s'en aloient donoyant Eulx deux (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 22).

B. -

Se donoyer à qqn. "Jouter avec qqn" : Si ques qui acquerre voulra Honneur viengne, et il trouvera A qui se pourra donoier, S'il a desir de tournoier (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 32).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 11/14 
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     GRANDAME     
FEW III domina
GRANDAME, subst. fém.
[FEW III, 124b : domina]

"Grand-mère" : Ly dis Jakemiens Festeaz laissat les armes de son peire et prist les armes de Hacourt, de part sa grandamme (HEMRICOURT, Miroir Hesb. B.B., 1353-1398, 371). Vint la filhe de sedite filhe, dont elle est allot, che resewant et debatant dedens l'année du trespas de sa grand dame ..., ladit allot tenus astoit de rendre l'argent si avant que les bins meublez de sa grandam eut aront ... jasoiche que les alloux astoient vivant (Doc. c.1450. In : E. Poncelet, Oeuvres de J. de Hemricourt, t.3, 1931, CCLIV). Vous pris char humaine En Marie, ma file soueraine Et moy, poure creature, Soloncque humaine nature, Suy vostre indigne grandame Et vechi mes II fille qui sont vous ante. (Jeu nat. suite C., c.1480-1500, 195).

Rem. Cf. aussi doc. 1456 (Lesquels orphelines demoureront ou gouvernement d'une bonne femme, leur dame grant) ds GD II, 414 s.v. dame.

REM. Cf. aussi FEW III, 127, note 10.
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Hiltrud Gerner

 Article 12/14 
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     MADAME     
FEW III domina
MADAME, subst. fém.
[T-L : dame ; GDC : madame ; AND : madame ; FEW III, 123b,124a : domina ; TLF : XI, 125b : madame]

[Titre d'une femme pourvue d'un certain statut social ou matrimonial, lié à la noblesse, à une domination exercée ou au moins à un certain respect inspiré]

A. -

[Noblesse]

 

1.

[D'une femme de sang royal, mariée ou non] : ...la fille du roy d'Angleterre, madame Ysabel (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 23). ...la royne, madame Anne de Boesme (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 78). ...il virent un chartier qui se disoit charretier de madame Katherine de France, seur du roy (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 98). Jehan Le Baudroyer, procureur au Maine de madame la royne de Jherusalem et de Secille, duchesse d'Anjou et contesse du Maine. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 471). ...madame Phelippe de Hainnau, roine d'Engleterre (FROISS., Chron. D., p.1400, 127). ...pour prendre conclusion (...) ou traictié du mariage d'entre le roy d'Angleterre et madame Katherine de France, fille du Roy, nostredit segneur (FAUQ., I, 1417-1420, 364). ...monsr Charles, en son vivant duc de Bourbonnois et d'Auvergne, dont vint et est yssue très noble et très honneste lignée, tant masles que femelles, comme très hault, excellent et puissant prince monsr Jehan, duc de Bourbonnois et d'Auvergne, qui espousa très excellente princesse madame Jehanne de France, fille ainsnée du bon roy Charles VIIe de son nom (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 33).

 

-

Madame la Dauphine. "Femme du Dauphin" : Et y furent encores faitz pluseurs beaulx personnaiges tous consonans ausdiz monseigneur le daulphin et madame la daulphine. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 132). Car lors se tint à deceü du mariage de sa fille, qu'il faisoit appeller madame la daulphine, et luy fut rompue la pension qu'il prenoit de nous, qu'il appelloit tribut (COMM., II, 1489-1491, 231).

 

2.

[D'une femme noble, mariée ou non] Madame/madame + nom propre : ...et fut messire Jehan occis, dont madame de Braibant fut grandement courrouchie (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 175). ...Madame Jehanne d'Armignach, duchesse de Berry. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 228). ...un nommé Hange, qui fu pallefrainier de madame de Saint-Pol, et va en estat de varlet pour espier et savoir l'estat, comme dit est, ès parties de la conté de Retelle et de Champaingne (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 384). ...[il] vint par devers lui noble dame madame Biete de Montagu, femme dudit defunct messire Gerart (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 363). Il (...) orent intension d'aler veoir Noielle et asallir le chastiel et logier dedens la ville. Mais qant il sceurent que elle estoit a madame d'Aumale, serour a mesire Robert d'Artois, qui trespassés estoit, il tournerent d'aultre part (FROISS., Chron. D., p.1400, 713). Et quant il [Remondin] approucha plus prez, il apperceut devant ledit lieu pluseurs dames, damoiselles, chevaliers, escuiers, qui lui firent moult grant feste, et l'onnourerent forment, de quoy il s'esmerveilla moult fort. Ly uns lui dist : Sire, descendez et venez devers madame, qui vous attent ca en son paveillon. Par foy, dist Remondin, ce me plaist. Lors descend et s'en va avecques ceulx qui le conduisoient vers leur dame moult honnourablement. (ARRAS, c.1392-1393, 29). Et quant Madame vist qu'il ne respondoit riens, lui dist : "Et ! beau sire, quel contenance est la vostre ?" (LA SALE, J.S., 1456, 8). Ung jour entre les aultres, madame eut volunté de se baigner. (C.N.N., c.1456-1467, 43). Mais en l'un desdiz baings se y baignerent madicte dame de Bourbon, madamoiselle Bonne de Savoye ; et en l'autre baing au joignant se baignerent madame de Monglat et Perrete de Chalon, bourgoise de Paris. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 180). Oudit moys de decembre IIIIcLXXVI, mourut et ala de vie à trespas madame Agnès de Bourgongne ou chasteau de Molins en Bourbonnois, laquelle en son temps ot espousé feu prince de très noble memoire monsr Charles, en son vivant duc de Bourbonnois et d'Auvergne (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 33).

 

-

En apostrophe : Sire duc, Diex de mal deffendre Vous vueille et tenir en leesce ; Et vous, ma dame la duchesce, Tiengne en santé ! (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 34). Madame, dist Remondins, il n'est chose que vous me commandiez que je ne face a mon povoir, car je voy que toutes voz euvres ne tendent qu'a honneur et a raison. (ARRAS, c.1392-1393, 48). "Madame, monsigneur mon frere et madame ma soer la contesse de Hainnau vous prient et par moi que vous les venés veoir et lors enfans." (FROISS., Chron. D., p.1400, 61). Madame, dit le clerc [À la femme d'un "gentil chevalier"] (C.N.N., c.1456-1467, 278).

B. -

[Domination exercée]

 

1.

"Suzeraine (d'une seigneurie, d'une terre) ou épouse du seigneur dont elle partage l'autorité" : "Vous vos partirés dedens tel jour. Madame le m'a dit ; mais au departir elle voelt parler a vous et paiier vostre bien alee." (FROISS., Chron. D., p.1400, 97). ...nous avons nos fois et nos sieremens enviers madame ; se li tenrons. (FROISS., Chron. D., p.1400, 524).

 

2.

"Titre donné par une servante, un serviteur à sa maîtresse, noble ou bourgeoise" : Et la chamberiere engigneuse Respond : "Ma dame est maleureuse, Quant onques tel homme espousa..." (DESCH., M.M., c.1385-1403, 121). ...[la servante] dit a monseigneur le gouvernement de madame, et dont elle venoit a ceste heure (C.N.N., c.1456-1467, 272). Parcula, ma dame, a songé Q'un grant juge vous condempnoit A mort vilaine (Pass. Auv., 1477, 168).

 

-

[En apostrophe] : La chamberiere s'en va et dit a sa dame : "Par ma foy, madame, j'ay trouvé gens qui sont en bon point..." (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 41). Ma dame, faictes l'advertir, Fin qu'il ne jucge a morir Le bon prophete Jhesus. (Pass. Auv., 1477, 168).

 

3.

[Titre précédant la dénom. fém. de la charge d'un homme, pour désigner la femme de celui-ci] : ...se firent prestz les serviteurs de madame la presidente (C.N.N., c.1456-1467, 312). Ou mois de juing ensuivant, le lundi second jour dudit mois, environ cinq heures du soir, fist son entrée en la ville de Paris madame la daulphine, acompaignée de madame de Beaujeu, madame l'admiralle et autres dames et gentilzfemmes ; et entrerent à ladicte heure oudit lieu de Paris par la porte Sainct-Denis (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 132). Et d'abondant avec cestes parolles [le duc de Bourgogne] dist en oultre : "J'ai entendu que madame la prevoste est une tresmalvaise bourgongnongne, samblablement la Cosinette, et leur put le nom de Bourguignon au nez..." (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 239). Et tellement fut conduycte ceste marchandise que madame la grant seneschalle de Normandie et aucuns à son adveu, comme serviteurs et parentz, misdrent le duc Jehan de Bourbon au chasteau de Rouen et par là entra en la ville. (COMM., I, 1489-1491, 80).

 

-

P. anal. Titre d'une personnif. : Je doy bien donner et rendre graces infinies a madame Fortune (C.N.N., c.1456-1467, 574).

 

-

P. ext. "Femme de rang social inférieur, exerçant parfois une activité rémunérée" : Dya, dya, madame, j'ay bien sceu la cause de vostre pelerinage. [Empl. iron. Un "gentil compagnon" n'est pas dupe du prétexte qu'invoque son épouse] (C.N.N., c.1456-1467, 411).

C. -

[Respect inspiré]

 

1.

[Titre d'une religieuse] : Ce jour, la Court a ordonné que maistres G. de Villiers, P. de Oger, P. et R. Mauger, conseillers du Roy nostre Sire, aviseront et esliront un gouverneur ou administrateur pour mesdames les religieuses de Nostre Dame de Troyes, à gouverner leur temporel par la main du Roy (BAYE, I, 1400-1410, 46). ...après qu'il [le médecin] eut visité l'urine de madame l'abbaesse, elle compta tout au long la fasson et maniere de sa maladie (C.N.N., c.1456-1467, 139). ...madame l'abbesse fut trestoute esbahie de si tost la reveoir (C.N.N., c.1456-1467, 140). ...madame la prieure (...) print la parole pour tout le couvent (C.N.N., c.1456-1467, 141).

 

-

P. iron. Madame la nonnain : ...en la main de madame la nonnain mist son bel et trespuissant bourdon (C.N.N., c.1456-1467, 108).

 

2.

[Titre donné à une sainte] : Et, le dimenche XIe jour dudit moys de juing, fut faicte à Paris une moult belle et notable procession generale, où furent portées moult de sainctes reliques ; et, entre autres sainctes choses, furent portées les chasses de madame Saincte Geneviefve et Saint Marcel. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 46). Le digne corps madame Saincte Rose En son vivant bonne religïeuse, Gist a Viterbe, qui est une grant chose Et une vierge grandement sumptüeuse (LA VIGNE, V.N., p.1495, 227).

 

3.

[Dans la phraséologie courtoise]

 

-

"Femme aimée, femme courtisée, amante" : Bien voy que voz plainctes, Madame, si ne sont pas fainctes Maiz d'angoisse toutes contraintes (CHART., L. Dames, 1416, 230). Ma Madame en juge je vous nomme, Qui n'a pareille jusqu'a Romme (CHART., L. Dames, 1416, 300).

 

4.

[Dans les relations de parenté ; pour désigner qqn, s'adresser à qqn]

 

a)

[Sa mère] Madame + adj. poss. mere : LE PREMIER FILZ. Venez ça, madame ma mére. Ma dame ! Egar ! respondez moy. (Mir. nonne, 1345, 347). Par ma foy, beaulx seigneurs, ce ne seroit pas raison au moins que je ne payasse voz gens qui cy sont venuz a voz souldees et gaiges. Damoiselle, dist Anthoine, souffrez vous ent, car monseigneur mon pere et madame ma mere les ont satisfaiz d'un an avant ce que ilz partissent de nostre pays ; si n'a il pas encores ung mois acomply. (ARRAS, c.1392-1393, 166). Et prissent congiet au roi et a madame sa mere (FROISS., Chron. D., p.1400, 104). Ce jour, a esté enjoint à maistre Deniz de Paillart (...) qu'il alast veoir madame Jehanne de Dormans, sa mere, aggravée de maladie et près de sa fin (BAYE, I, 1400-1410, 198). "De celle que plus j'ayme," dist il, "c'est madame ma mere, et aprés est ma seur Jaqueline." (LA SALE, J.S., 1456, 8). ...l'embusche de leurs amours estoit descouverte et venue desja a la cognoissance de monseigneur son pere et de madame sa mere (C.N.N., c.1456-1467, 166). Je vous rans graces humblement, Cher sire, d'un si tresgrant bien. Toutesfoiz, sire, ne veulx rien Sans le bon vouloir de ma dame. (Pass. Auv., 1477, 95). ...au moins madame sa mère me feït l'hommaige pour luy ou nom du roy. (COMM., II, 1489-1491, 273). Volentiers, madame ma mere, Se Dieu nous donne temps de vivre. Mon cousin, prenez vostre livre, Et allons avec nostre maistre. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 143).

 

-

[Sa belle-mère] : LE ROY. (...) Alons querre a joie madame Blancheflour, la mére ma femme. (Mir. Berthe, c.1373, 203).

 

-

[Sa soeur] : Et après lui dist : Madame ma seur, Dieu vous doint joye de quan que vostre cuer desire. (ARRAS, c.1392-1393, 215). ...madame ma soer la contesse de Hainnau (FROISS., Chron. D., p.1400, 61).

 

b)

[Pour désigner une épouse noble ou non] Madame + adj. poss. femme : ...et que s'il eust esté en icelle ville de Caudebec puis sept ans a, ne aussi, depuis ledit temps qu'il espousa madame sa femme, eu compaignie charnele à femme nulle que à ladite madame sa femme (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 124). Et dist que, à la feste que fist le roy nostre sire, nagueires, au mariage de messire Loys de Namur, chevalier, et de madamoiselle de Harecourt, il servy iceulx de Haguenonville et madame sa femme (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 359). Et li dus s'en vint en le cité de Miaus en Brie, où madame sa femme estoit, fille au duch de Bourbon, et donna congiet à toutes manières de gens d'armes. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 109). ...madame sa fenme, contesse de Soissons et dame de Dargies (FROISS., Chron. D., p.1400, 156). ...après les congez a madame sa femme prins (...) il se mect a voye (C.N.N., c.1456-1467, 109). Je me suis prins et donné garde du gouvernement de madame vostre femme (C.N.N., c.1456-1467, 311). Et au tiers estaige au dessoubz estoient deux personnaiges de mondit seigneur de Beaujeu et de madame sa femme. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 132). Qui attend madame sa femme. (P. Jouh. D.R., a.1488, 33).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 13/14 
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     MAME     
FEW III domina
MAME, subst. fém.
[FEW III, 124a : domina]

[Forme contractée de ma dame] : Mame angelique [Marie de Clèves], mer d'honneur meliflue, Arbre de vie apportant le doulx bame (Anonyme. In : CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 601).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 14/14 
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     NOTRE-DAME     
FEW III domina
NOTRE-DAME, subst. fém.
[FEW III, 126a : domina ; TLF : XII, 258a : notre-dame]

ICONOGR. Notre-Dame de Pitié. "Image de la Sainte Vierge tenant sur ses genoux le corps du Christ détaché de la croix" : ...unes heures (...) couvertes de veloux noir, aveques ung fremouer d'or, ouquel est empraint une Nostre Dame de Pityé. (Invent. biens Ch. Savoie T., 1484, 365).
 

DMF 2020 - Chartes et Coutumes Edmonde Papin

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