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     VEINE1          VEINE2     
FEW XIV vena
VEINE, subst. fém.
[T-L : veine1 ; GDC : veine ; DÉCT : veine1 ; FEW XIV, 226-227 : vena ; TLF : XVI, 959b : veine]

A. -

MÉD. [et langue cour.]

 

1.

"Vaisseau sanguin, veine (ou artère)" : LA CHAMBERIERE. (...) Car il n'y ara sur vous vaine, Quant venra a l'enfantement, Qui ne rompe, fors seulement Du petit doit. (Mir. enf. ress., 1353, 20). Quant la matiere egueuze flue ou ventre par les voines en aucuns corps ydropiques, celle ydropisie est garie. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 91). Chis fers lui trencha tout le haterel et lui passa oultre et lui coppa toutes les vaines, douquel cop il fu porté à terre et là tantost mors (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 9). Mez nous devons savoir que le Philosofe, ou Livre dez bestes, si dist que ou cuer est le comancement dez voynes, lezquelles transportent le sanc aux aultres membres, sanz lequel le corps ne pourret vivre (Songe verg. S., t.1, 1378, 61). Adonc les doit on fere sangnier des quatre jambes, de celles devant d'unne veine qui traverse la jambe de la jointure davant par dedanz la jambe, et des jambes derriere les doit on fere saingner de la part dehors d'unne veine qui traverse par dessus le jarret (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 121). Mais quant le roy de Chippre voit que Sarrasin s'efforcent ainsi, si reprent cuer, et leur fait un poindre moult vertueusement. Et la souffry tant de peine qu'il y ot pluseurs veines de son corps rompues, de quoy aucuns dient que sa vie fu moult abregie. (ARRAS, c.1392-1393, 107). La vayne des temples saigne l'on pour les yeulx qui plourent et pour le mal des dens et aussi pour goute. (LE LIÈVRE, Traité saignée W., a.1418, 15). La vayne de la ratelle saigne l'on pour le mal du flam et de la ratelle et aussi du polmon et contre fievres quartes. (LE LIÈVRE, Traité saignée W., a.1418, 16). Quant on ne peut trouver la vayne du foye au bras, on la doit prendre en la destre main, entre le petit doy et son prouchain. (LE LIÈVRE, Traité saignée W., a.1418, 18). Laquele incision de veine fit faire ung phisicien (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 144). JHESUCRIST. (...) Elle [cette croix] me blesse et se me point, Et suis cy actachier et joing, Quar je n'ay sur moy ners ne vainne Que tout ne soy rompuz de peinne (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 145). Quelle chose est voyne ? c'est le lieu du sang de nourrissement. (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.1, chap.4). ...entre elle [la maire] et les mamelles sont continuees les voynes lactalles et menstrualles (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.2, chap.7). ...es chiefz des voynes esmorroÿdes (PANIS, Guidon, 1478, tr.IV, doct.2, chap.7). ...les voynes sont les lieux du sang et des aultres humeurs especiallement naturelles, comme a esté dit en l'anathomie. (PANIS, Guidon, 1478, tr.VII, doct.1, chap.1). Au piez sont trois vaines, c'est assavoir la vaine sciatique, la sophene, et la vaine du ploy du genoul. (Rég. santé corps C., 1480, 168). Au palais sont quatre vaines, lesquelles c'elle sont ouvertes elle confere a la rume et aux douleurs des dens, et sont icelles vaines manifestees et se doibvent saignier quant la matiere est digeree et pourie. (Rég. santé corps C., 1480, 169). Item, les vaines des temples sont saignee pour la migraine, et pour grande douleur de teste, et pour douleur du cerveau diurne, et sont icelles nommees de Ypocras et d'Avicenne vaines iuvenisis, desquelles la saignié fait l'omme devenir sterile. (Rég. santé corps C., 1480, 169). Item, au col sont deux vaines nommees guides, lesquelles se doibvent saignier au commencement de lepre et par especial quant le souffle est aulcunement suffoquee, et en squinancie, qui oste le souffle, doibvent estre saigniés. (Rég. santé corps C., 1480, 169). ...vostre fievre quartaine (...) Qui vous puisse serrer les vaines Et faire claqueter les dens. (Sots mal., c.1480, 78). Vous avez veu la griefve paine Qu'il a convenu endurer ; Il n'y a eu ne ner ne vaine Qui n'y ait falu labourer. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 543). Fist aussi le livre de la Nature des veines qui se commance : "Dicitur vena quando fit renibus una". (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 104 v°). Il est mort a bon escient Il ne fait chere ne semblant : Il ne poulce ne il n'alaine Ny ne debat membre ne veine (Myst. st Martin K., a.1500, 344).

 

-

Veine capitale/veine cephalique/veine du chef/veine de la teste. "Grande veine superficielle du bras" : Et premierement la saignee de la vayne du chief vault pour ancienne maladie du chief, pour reume et le mal des yeulx et aussi pour memoire du cerveil alegier. (LE LIÈVRE, Traité saignée W., a.1418, 15). C'est doctrine médicinale D'ouvrir la vaine capitale Quant l'apostume, o sa tempeste, Occupe la gorge ou la teste (LA HAYE, P. peste, 1426, 119). Vaine capitale, c'est la vaine du chief. (LA HAYE, P. peste, 1426, 234). La premiere [veine] est appellee vaine ciphalique, et est la vaine de la teste. (Rég. santé corps C., 1480, 166).

 

-

Veine du coeur/veine cardiaque : La vayne du cueur saigne l'on pour le cueur qui se deult et pour l'estomac et pour apostumes qui viennent es costez et aussi pour trop grande replecion de sang. (LE LIÈVRE, Traité saignée W., a.1418, 16). ...et mist premier perres precieuses ès anneaulx et les porta ou quart doy, disant que d'icelui procede la veine du cueur (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 21 r°).

 

-

Veine du foie/(veine) hepatique. (Synon. de salvatelle) : La vayne du foye saigne l'on pour eschauffoizon du foye et aussi contre fievres et pour la douleur des costez et tenir le corps en santé. (LE LIÈVRE, Traité saignée W., a.1418, 16). Et est le conseil de Phisique Minuer lors de l'épatique, Ou d'une autre commune vaine Qui est dicte la médiaine (LA HAYE, P. peste, 1426, 116).

 

-

Les deux maistres veines (du cou) "Les deux artères carotides" : Le soudant estoit embrunchiez, et le heaume estoit court par derriere, l'espee trouva le col nu, excepté le gambison de la gorgerete, et trencha l'espee le ganbison tout oultre et les deux maistres vainnes et les tendans jusques au gorgeron. (ARRAS, c.1392-1393, 113).

 

-

Veine arterielle. "Artère pulmonaire" : ...par la dextre [entrée du coeur], entre le ramel de la voyne montante qui porte le sang du foye en hault et yst de lui mesmes, de laquelle une partie qui est dicte voine artereale qui va a nourrir le polmon (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.2, chap.5). ...le ramel de la voyne artereal qui naist comme est dit du dextre ventriculle du cueur (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.2, chap.5).

 

-

Veine basilique : La seconde est la vaine baselique ou la vaine du foye. (Rég. santé corps C., 1480, 166).

 

-

Veine concave. "Veine cave" : Et de la boce d'icelluy foye yst aultre voyne dicte concave ou kilis qui aussi, avec toutes ses racines encontrantes les aultres, tire hors de tout le foye le sang qui y est engendré et ycelle, en faisent rameaulx en hault et en bas (...), distribue et porte tout le sang a tout le corps nourrir, ou est parfaicte la tierce et la quarte digestion. (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.2, chap.6).

 

-

Veine maistresse. "Artère" : Regardez par la maistresse veine Me frappa si tresgrand collee Que vne vache en fust affollee (Myst. st Martin K., a.1500, 327).

 

-

Veine noire. "Veine hépatique" : ...une vene qui est en la curvature du bras on milieu qui se appelle purpurea ou la vene noyre eu la vene commune (PREVOST, Cir. Guill. Salicet, 1492, IV, 2).

 

-

Veine porta. "Veine porte" : De la concavité du foye yst une voyne dicte porta qui est divisee en voynes miseraïques non nombrables qui sont plantés en l'estomac et es intestins et attraient et portent au foye toute la succosité de chillus (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.2, chap.6).

 

-

Veine pulsatile. "Artère" : ...a senestre [du coeur], yst la voyne dicte pulsatille de laquelle une partie va ou polmon qui est dicte venallis portante les vapeurs carpinoses au polmon et introduit l'air a reffroidir le cueur. (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.2, chap.5).

 

-

Veine rameuse. "Vaisseau chylifère" : Et quant es autres pors ["conduits"], saichez que la vayne raineuse [l. rameuse] qui vient du foye si viennent toutes les autres vaynes qui sont sur le corps de la personne comme sur le corps est plus à plain declairé. (LE LIÈVRE, Traité saignée W., a.1418, 19).

 

Rem. Cf. FEW X, 46b, s.v. ramus.

 

-

[Cont. métaph.] : La balade qu'eut fet la dame, En lisant le coer moult m'entame Et le point en la droite vainne Qui me fet a ma souverainne Penser. (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 165). Si s'esvertua tellement et esmeut toutes ses vaines, ses nerfz et ses arteriques, spondilles et musculles, que par son esbranler et debatre elle esveilla Entendement (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 22). O, dur et tramblant espoir ! Cy me fault entrer en frenesie, car cest oyseau est messagier de mort ou de male adventure. Vecy trop mal venu ! J'ay mes veines toutes vuides de sang. (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 147). Retien donc bien tout ce que je t'enseigne, Pour nulle rien jamais ne m'abandonne, De tes desfaulx purge ta veine et seigne (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 28).

 

2.

P. méton. "Pulsation (de la veine, de l'artère)" : Lors se treï courtoisement Vers moy pour savoir de mon estre, Et si me prist par la main destre De la sienne, blanche et polie, Pour mieus savoir ma maladie ; Si senti mon pous et ma veinne Qui estoit foible, mate et veinne. Mais sa main n'ostoit a nul fuer De la veinne qui vient dou cuer, Car bien savoit, la bonne et sage, Que dou cuer me venoit la rage Qui si griefment me demenoit, Et que d'ailleurs ne me venoit. (MACH., R. Fort., c.1341, 57).

 

-

Les veines battent : Luy voy tu point les vaines batre ? Advise y ! Touche le ung peu. (Pass. Auv., 1477, 250).

B. -

P. anal.

 

1.

"Cavité" : Et s'aucune fois la fontaine, Qui est de compunction plaine, Pour la terre n'a pas son cours, Pour ce qu'empliz sont ses decours Et les vaines de ses conduis De limon qui illec s'est duis, Penser doys et tost secourir Tant que dehors ne puet courir (DESCH., M.M., c.1385-1403, 203).

 

-

"Cavité souterraine" : Lors trouverent une vaynne de terre traversant la cave, dont yssoit ung vent sy treshideux et merveilleux que ne fust oncques cellui qui osast aller pas ne demi plus avant de celle vaynne ; car aussy tost qu'ilz approchoient de celle vaynne, il leur sembloit que le vent les emportast. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 81). ...ung chevalier trouva lors en ung lieu loings ung pou d'eaue en une petite vaine [éd. "filet d'eau souterrain"] (MAMEROT, Romuleon D., 1466, 219). Cestui predist les grandes innundacions qui furent non à l'occasion des pluyes, mais par le vomissement de aucunes veines de terre, qui firent des domages infiniz par le monde (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 135 v°).

 

2.

"Filon"

 

a)

"Mince filon (d'un minéral, d'une matière se trouvant dans le sol, pris dans des couches de nature différente)" : Et doit on tousdiz refuser Toutes eaues et non user Des rivières et des fontaines Qui décourent parmi les vaines De souffre, métaulx et allume, Et couvertes de forte brume (LA HAYE, P. peste, 1426, 101). Bole arménique et bol arménic, le mot se diversifie ainsi en ce livre, c'est une manière ou vaine de terre comme de couleur rouge, et est de froide et sèche nature, et est une chose moult bonne à user sur vin en temps de boce et sèche fort les humeurs et conforte le cuer. (LA HAYE, P. peste, 1426, 181). Déronique, deronicum en latin, est vaine [de] terre selon aucuns, et selon autres c'est une racine et est de chaude et sèche nature, et de sa propriété conforte moult le cuer et fait resjouir et est moult proffitable contre venim. (LA HAYE, P. peste, 1426, 194). Vaines de souffre et de métaulx sont les lieux où ilz croissent en terre, et les eaues qui courent par ces vaines sont mauvaises. (LA HAYE, P. peste, 1426, 234). ...vaines et minieres (MARTIN LE FRANC, Champion dames D., t.4, 1440-1442, 30). ...en la forme et manière que ledit voiage a esté encommencié en ensuivant le chemin et nyvel qui a esté prins il ne se peut continuer ne parfaire, actendu que la roche est si très dure que à peine se pourra persier, mais qu'il le vouldroit parfaire au long dudit voiage se fauldroit destourner et prandre autre chemin à la main senestre pour parvenir à la veine de la mine de la dicte montaigne (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 344). ...faire faire par bons et expers ouvriers, soixante toises de long dudit grant voiage à commencier du bout où ledit grant voiage est arresté ou demoure à parfaire, tirant le plus droit que faire se pourra, contre la veine ou fillon de la dicte mine, ainsi que autresfoiz a esté advisé, bien et souffisant du hault et large que ledit voiage a esté encommencié, et icellui conduire par bon et loial nivel pour le pris et somme de quinze cens livres tournois (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 359).

 

-

[Cont. métaph.] : Ce tresbel chastel de Plaisance estoit fondé sur une roche d'esmeraulde, en laquelle y avoit vaines de dyamans naÿfz foison (RENÉ D'ANJOU, Cuer am. espris W., 1457, 158).

 

b)

"Filon de terre" : Il y a bonnes vaines de terre pour labourages. (BÉTHENCOURT, Canarien G., c.1490, 132).

 

3.

"Cours d'eau"

 

Rem. MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 39.

 

4.

[Anal. de forme]

 

a)

"Dessin mince et sinueux (dans une pierre, dans le bois...)" : Mais l'en doit savoir que aussi comme d'une pierre d'albastre les vaines ou parties qui sont plus cleres et parmi lesquelles l'en verroit ausi comme parmi cristal, icelles samblent plus obscures et moins blanches que les autres, samblablement est des parties de la lune. (ORESME, C.M., c.1377, 458).

 

b)

"Nervure du chou" : Car les choulx romains se veullent le vert des feulles dessirer par pesches, et le jaune, c'est assavoir les arrestes ou veines, eschachees ou mortier (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 203).

 

c)

"Rayon (de miel)"

 

-

RELIG. [À propos de Marie] : Tu es rousée, vaine de miel (Mir. st Panth., 1364, 310).

 

d)

"Chemin, route (?)" : Faictes qu'i n'y ait que une vaine Et une voye seullement Pour saillir sur eulx (a) [en] la plaine, S'il est besoing aucunement. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 337).

C. -

Au fig.

 

1.

"Flux, source" : Ichelui saint Augustin ou tiers livre dist : "La vaine d'amistié je embroulloie par les puantises de concupiscence, et la beaulté d'icelle je obscurcissoie par la laideur de charnalité." (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 271). Beneurees sont les oreilles qui reçoipvent les vaines du divin susurre, et des rumeurs de ce monde ne tiengnent compte ! (Internele consol. P., 1447, 63). O vertu preservative, Nutritive, Des doulens confortative, Tresactive, En qui n'a riens a reprendre, De tous biens demonstrative, Veine vive, De sens vivificative, Fons et ryve Pour haults couraige emprendre, Aux humbles sociative, Actrative, De bonté declarative, Qui arrive Vers toy, peult honneur aprendre (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 70). ...et vanité est nourrice de tous maux, la fontaine de tous vices, et la veine d'iniquité, qui met l'homme hors de la gloire et grâce de Dieu (Faits Lalaing K., c.1470, 23).

 

-

[Comme pour sang, idée d'origine, d'hérédité]

 

Rem. CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 313 (tirer qqc. de la veine de son pere).

 

2.

[À partir du sens de "pulsation", idée de tendance ou de disposition]

 

Rem. DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 9.

 

-

Verte veine. "Fraîcheur de jeunesse, en partic. disposition à faire l'amour" : A ceste parolle mist dame Mehault ses mains a ses costez et en grant courroux lui respondy que voirement avoit elle aincoires une verde vaine et que pour couchier dessoubz, il ne failloit point regarder a l'eage, mais seulement au bon voloir qui aincoires lui estoit demouré (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 107).

 

Rem. Parn. sat. S., a.1500, 249, DI STEF., 867c.

 

-

Avoir veine qui tend à. "Aspirer à" : Et comment, dist une jone fille qui l'escoutoit, dame Mehault, vous qui estes si vielle et si ancienne, vouldriez vous aincoires gymberter et y a il en vous aincoires vaine qui y tende ? (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 106).

 

.

N'avoir veine qui (ne) tende à : ...il n'a vayne Qui tende a grever son voisin (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 185). Mais pour nient y pensoit Jourdain syfait langage, Car Saudoinez li rois, qui tant a vasselage, N'a vainne qui y tende. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 354).

 

Rem. Brun de la Mont. M., c.1350-1400, 3126.

 

.

N'avoir veine que : Vraye chastellaine, Pour aller de tire Sur moy je n'ay veine Que vers vous me tire, Mais Dangier le pire Trop fort me pourmaine, Car il est plain d'ire : Amez qui vous ayme (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 82).

 

.

Avoir belle veine pour qqc. : Et par le sang bieu, pour tous dons Encore ay ge une belle vaine (B. veoir, p.1480, 14).

 

-

Remplir ses veines. "Satisfaire ses envies ?" : Mainteffoiz ainsi dodinant Mon hoste pour remplir ses vaines, Souvent m'atendoit en disnant (CHAST., Temps rec. D., 1451, 72).

 

Rem. Est-ce bien ce mot ? Ou rattacher à vain ("moments creux") ? Ou encore à veine2, p. iron. ? Éd. : "moments de langueur".
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 2/2 
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     VEINE1          VEINE2     
FEW XIV 239b venia
VEINE, subst. fém.
[T-L : veine2 ; GD : vaine1/veine1 ; FEW XIV, 239b : venia]

"Pénitence" : "Monstré luy comment il doibt faire son veniam". Lors les freres a terre se getterent et firent leur vainne en le requerant que il fesist comme eulx (Lég. st Dominique T., c.1500, 343).

 

-

Au plur. : MALCUIDANT sergent a Caÿphe. Happe, Dragon, c'est pour tes vaines ! Entens tu ? DRAGON. Mais tout au prieur. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 636). [GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 17732] FERGALUS. Cerberus, apprestez vos brayes : A ce que j'entens de devis, Noz trois gens aront du remis Pour adoulcir ung peu leur vaines. CERBERUS. Veez en cy quelque deux douzaines, Singlans droictement a l'eslite. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 1037).

 

Rem. Mél. J. Chaurand, Parlure 7-10, 1995, 3.
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

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