C.N.R.S.
 
http://www.atilf.fr/dmf/definition/vair 
Liste des articlesStructure des articlesArticles sans exemplesArticles complet
 2 articles
 
 Article 1/2 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     MENU-VAIR     
FEW XIV varius
MENU-VAIR, subst. masc.
[GD : menu (menuvair) ; FEW XIV, 184b : varius ; TLF : XI, 661b : menu-vair]

PEAUSS. "Peau provenant du ventre de l'écureuil du Nord, à dominante blanche finement rayée, avec une légère bordure grise" (R. Delort, Le Comm. des fourr. en Occ. à la fin du Moy. Âge, t.1, 1978, 42) : Maistre Girart de Saint-Disier, phisicien du Roy, pour fourrer une robe pour son corps, 3 fourreures et demie de menuvair de 7 tires (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 163). ...ne ne savoit que c'estoit, et oncques n'avoit prins, vendu, acheté ou livré menuvair, peliçons de connins, aus dessus diz ou à autres (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 48). ...lui et ledit Jehannin Cousin estans en la place aus Chas, adviserent un pan de menu vair qui pendoit à une corde en l'ostel d'un pelletier (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 71). ...en un hostel estant en la grant rue Saint-Denis, ne scet quel, il print et embla un seurcot à femme fourré de menuver, que il vendi depuis à Jehennete La Boyteuse (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 249). Et nota que se le lit est couvert de drap il couvient penne de menuvair, maiz s'il est couvert de sarge, de broderie, ou coustepoincte de cendail, non (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 188). Gris en bote fin 12 cents, prisé chacun cent 5 escus (...). Gris d'Aunnice 3 cents, prisé le cent 6 escus (...). Autre gris entrefin 6 cents 90, prisé le cent 3 escus et demi (...). Menuver de toutes sortes, tant par pièces que morceaux 2 cents 28, prisé le tout 4 l. 2 s. 6 d. (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 91). À Guillemin Brilloys, nostre varlet de chambre et pelletier, la somme de deux cens trente six florins six gros quatre patas pour armynes et menuver (Comptes roi René A., t.3, 1480, 258).

Rem. Cf. aussi T-L XI, 87, s.v. vair.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 2/2 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     VAIR     
FEW XIV varius
VAIR, adj. et subst. masc.
[T-L : vair1/vair2 ; GD : vair1 ; DÉCT : vair1 ; FEW XIV, 184b : varius ; TLF : XVI, 890a : vair]

I. -

Adj.

A. -

"Gris-bleu, clair et vif, aux reflets changeants" : Alez me querre appertement Un garnement a penne vaire Que pour ce voyage ay fait faire (Mir. ste Bauth., c.1376, 112).

 

-

[De la couleur des yeux] : On doit aussi considerer la couleur des yeulx qui est noire, ou palle, ou vere, ou perse, et ceste diversité vient de la clarté ou de l'obscurté de l'esperit visible, ou par l'umeur cristaline de l'ueil qui est trop petite ou trop parfonde (CORBECHON, Couleurs S., 1372, 374).

 

-

Empl. subst. RELIG. : ...Le roy : quel roy ? celui qui donne le bougueran de continence, la pourpre de pacience, (...) et le vair d'onnesté, c'est l'amoureux Jhesus. (Mir. st Val., c.1367, 123).

B. -

En partic.

 

-

[Des yeux] "Clair et vif, aux reflets changeants, brillant" : Et s'a les yeux plus vairs que chil de nul faucon Et les cheviaux plus ghaunes que penne de paon (Flor. Rome W., c.1330-1400, 139). Mais si dui oueil Qui de mon cuer vorrent passer le sueil Par leur rigour et par leur bel accueil, Pour moy donner le mal dont je me dueil, Furent riant, Nom pas moult vair, pour estre plus poingnant Et plus agu, dous, humble et attraiant, Tous pleins de las pour loier un amant En amour pure (MACH., J. R. Beh., c.1340, 69). Mais nompourquant grant destresse d'amour, Ardant desir, la crueuse langour, Ou j'avoie demouré par maint jour, Son bel acueil, Esperance de terminer mon dueil, Sa grant biauté, si dous riant vair oueil, Et ce qu'en li n'avoit goute d'orgueil, Le hardement De requerre merci couardement Me donnerent (MACH., J. R. Beh., c.1340, 76). Car elle avoit moult gracieus attrait Et le maintien humble, dous et parfait, Et cheveus blons, Les yeus rians, plus vairs que nuls faucons ; Et ses corps fu gens, joins, gentils, et lons, Et plus apers que nuls esmerillons. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 104). La belle qui tant a ver oeil M'a fait present de son gent corps (Mir. nonne, 1345, 322). Premiers entendemens en rist, Uns beaus yeus gais, vairs et faitis Qui n'est trop gros ne trop petis ; Et volentés par compaingnie Rit aussi ; dont c'est courtoisie De deus yeus, si comme il me samble, Quant il sont d'un acort ensamble (MACH., D. Aler., a.1349, 353). Vous me tenés, ma dame, en vo prison, Vostre vair oel m'i ont emprisonné (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 99). Vairs yeux, cler front, cevelés sors, Belle vois et langage humain ... (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 89). Yeux simples, vairs et attraians Et trop sagement retraians... (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 73). J'ay en mon temps veu moult de chevaliers... mais je n'en vey onques nul qui fust de si biaus membres, de si belle forme ne de si belle taille, viaire bel et rouvelent et riant, les yeux viers et amoureux, là où il ly plaisoit son regard asseir (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 76). Hé ! dame de vaillance, Vostre douce sanlance M'a pris sans deffiance, Mais au penre sans lance M'a navré durement. Car vostre dous riant vair oueil Et vostre simple chiere Et vostre gracieus accueil Plein de plaisant maniere Ont fait par leur puissance Que m'amour, m'esperance, Ma joie, ma plaisence Et toute ma fiance Maint en vous seulement. (MACH., Ch. bal., 1377, 581). Ne la bele que j'aim tant et desir Ne scet quant prist mon cuer par son viaire, Ne ne sara par moy ; j'aim mieus morir. Car il n'est riens qui tant me puist detraire Com le refus dou haut don de merci ; Car se me l'ay, si vair oueil ont trahi Moy et mon cuer, par le consentement Celle que j'aim de cuer entierement. (MACH., L. dames, 1377, 17). D'un dous ueil vairs, rians, fendus, Et d'un dous ris, fait par mesure, Suis je par mi le cuer ferus, Dont je sens sans plaie pointure (MACH., L. dames, 1377, 99). Helas ! einsi pleins de doleur et d'ire Jusqu'au retour user ma vie vueil, Ne ja ne quier tant faire qu'on puist dire Que j'aie en moy cuer, pensée ne vueil De li guerpir ; car si tres dous vair oueil Me feront lié encor en aucune heure, Pour ce que trop ensus de li demeure. (MACH., L. dames, 1377, 144). Si vous pri, belle sans orgueil, Que j'aim loyaument, sans fausser, Pour le regart dont vo vair oueil Vorrent mon cuer enamourer, Que il vous vueille ramembrer Dou mal que j'arai main et tart, Se mes corps de vous se depart. (MACH., L. dames, 1377, 151). Je n'en puis mais, Car pris sui et retenus Et au cuer trais Tout en un lieu de .IJ. trais D'un yex fendus, Vairs, dous, poingnans, ses, agus, Rians et gais. (MACH., Les lays, 1377, 425). ...il avoit les yeulx vairs et aussi beaux et aussi clers et aussi netz que ung homme de .XV. ans. (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 196). [autres ex., cf. gloss. de l'éd.] ...il avoit le viaire frais et coloré, et jeune de vingt-deux ans, et n'avoit encore barbe, ni grenon ; il estoit blond, avoit les yeux vairs et riants (Faits Lalaing K., c.1470, 117). La belle foussette au menton, Les yeulx verds. (Copp. lard., a.1488, 165). Vela ses sourcilz aussi noirs Et vela ses yeulx aussi vers. (Copp. lard., a.1488, 177).

 

Rem. Cf. T-L XI, 85.

 

.

[P. méton., d'une pers. qui a les yeux vairs] : ...com vous estiés blonde et vaire ! (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 92). Et celle qui le corps ot bel Et eage de pucelette De .XV. ans environ, jonette, Vaire, simplete et atraiant... (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 101). ...la douche, simple et vaire A I. droit regart pour traire Un coer (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 178). Je ne la puis trop amer ne chierir, Car seur toutes a le cuer debonnaire, Corps gracieus, yex pour cuers conquerir, Douce, simple, faitice, blonde et vaire ; Pité, Franchise, Honneur ont leur repaire Dedens son cuer, dont je di sans mentir Que, s'à son gré la pouoie servir, Riens fors merci tant ne me porroit plaire. (MACH., L. dames, 1377, 120).

 

-

[Du cheval] "Aux reflets changeants, tacheté" : ...tel ceval (...) Vairs et vermaux estoit con couleur destrempee (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 261).

 

.

Empl. subst. : Puis monte o vair cornut a l'alainne bruiant (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 190). [autres ex., cf. gloss. de l'éd.]

II. -

Subst.

A. -

PEAUSS. "Fourrure obtenue à partir de la peau de l'écureuil du Nord (dont le pelage change de couleur suivant les saisons)" : ...la vendue de hun drap de poonace de greyne pour faire une demie-robe pour nous et une cote hardie, et hune couverteur pour Phelippe, notre fil, fourré de aucunz voir (Hist. industr. drapière Flandre E.P., t.3, 1340, 297). Mon or et mon argent et le vert et le gris... (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 179). ...pour pelleterie de vair livrée par li à Pasques CCCLX, pour le Roy (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1359-1360, 251). Il sont vestu de velours et de camocas fourés de vair et de gris, et nous sommes vesti de povres draps (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 96). Ledit Mandole, pour deux genestes, et 12 dos de vair, pour faire carcailles, pour le Roy nostre sire et monseigneur de Thouraine. (Comptes argent. rois Fr. D.-A., II, 1387, 161). Les fourrures riches et fines De vair, et de gris, et d'ermines (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 139). Et à leur département de Bruges leur fu livré à chascun une robe de verd, aux despens de la dessusdicte ville. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.5, c.1444-1453, 336). Sy riche robe n'estoit, se avoir le voloye, que tantost ne le me feist delivrer, fust de soye ou d'aultres fins draps, fouree de vair ou de grys, ainsy come bon il me sambloit. (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 29). Plus ne seray vestus de soie, De pourpre, de vert et de gris. (Myst. st Clément Metz D., p.1439, 191).

 

-

Gros vair. "Fourrure où alternent en échiquier les ventres et les dos" : ...5 aunes et demie d'escarlate vermeille, baillées à Eustace du Brulle, tailleur du Roy nostre sire, pour faire une cote et un mantel à messire Nicholas Braque le jour de sa chevalerie ; la cote sangle et le mantel fourré de gros vair. (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 154). Et, oultre ce, avoir prins oudit hostel une cotte hardie à femme, de drap marbré, fourrée de gros vair, dont il vendi la penne à Jehan des Champs (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 263). ...ilz trouverent sur un dressouer trois tasses pesans chascune demi marc ou environ, six cuillers d'argent, une houppelande à homme, fourrée de faynes et deux robes à femmes, fourrées de gros ver, et vint et deux letices, deux nappes, quatre draps de lit, quatre aulnes de drap de Bruisselles et deux escroes de autre drap, montans à trois quartiers ou environ (Doc. Poitou G., t.6, 1396, 259).

 

-

Menu vair. V. menu "Fourrure à dominante blanche, finement rayée, tirée exclusivement des ventres de l'animal" : A Jehan de Meaulx, pelletier (...) pour un millier de fin menu ver de loeuvre de Paris pour ma dicte dame (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 180). Et se vestoit de sanguines et d'escarlattes, et se fourroit de menu vair, ensi que faisoit li dus de Braibant ou li contes de Hainnau (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 243). Ilz leur fault robes d'escureux, Housses, menteaulx fourrez de gris Et de menu vair (DESCH., M.M., c.1385-1403, 71). Et si lui fault maint garnement, Court et long menteaulx, hopelendes Fourrées de gris, belles, grandes, De menu vair, de roix, d'ermines, Foynes, martres bonnes et fines (DESCH., M.M., c.1385-1403, 79). ...lui et ledit Jehannin Cousin estans en la place aus Chas, adviserent un pan de menu vair qui pendoit à une corde en l'ostel d'un pelletier, contre l'huys de sa maison, lequel pan, qui contenoit environ IJc de vair, il prindrent, et ycellui vendirent (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 71). La femme de tel a maintenant une robe fourree de gris ou de menu ver (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 40). ...fourrés d'ermines et de menu ver (Hist. Berthe Pépin T., c.1400-1500, 240). ...fachon et estoffes de deux robes de drap d'or, fourrées de menu vair que MdS avoit fait faire par lui pour vestir les ymages de Nostre Dame de Tournay et son enfant (Comptes Lille L., t.1, 1412, 64). A Chrestien Le Backere, pelletier, demourant à Bruges, pour cinq cens de fin menu vair et soixante lettices dont ledit mantel fu fouré (Comptes Etat bourg. M.F., t.3, 1418-1420, 556). Et si donna aux six pucelles de la dame six hoppellandes de satin cramoisi fourrees de menu ver (Cleriadus Z., c.1440-1444, 266). Il n'y a si meschant homme mescanique qui ne veullent porter martres, et leurs femmes gris ou menu ver, voire les fillettes vendans amourettes en gros et en detail (JUV. URS., Nescio, 1445, 547). SATHAN. (...) Celles qui pas ne sont de leurs corps nectes, Qui de guingoys portent leurs grans cornectes, Contrefaisans les simples et rusees, Soubz menu vers, letices et jannetes, Enveloppees de bureaux ou brunetes, De Luciffer ne seront reffusees (LA VIGNE, S.M., 1496, 221).

B. -

HÉRALD. "Fourrure représentée par une alternance de clochettes d'argent et d'azur, disposées sur quatre rangées horizontales" : Le vair a celle mesme signifiance [que l'hermine] si non que pour humblesce il senefie loyaulté pour ce qu'il est bleu au lieu du noir. Et cellui qui le porta premierement auoit la mesme signifiance de l'ermine si non que pour le noir qui senefie simplesce il est bleu qui senefie loyaulté. (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 471). Uairee nest pas vair car vairié se fait de pluseurs couleurs et vair ne se fait que d'argent et d'asur et si n'entre point de l'un en l'aultre en nulle maniere comment est dit ailleurs en cest liure ou il parle des couleurs. (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 508). Le seigneur de Mollar, d'or au lyon de vair. (LA SALE, J.S., 1456, 201).

 

Rem. Déf. d'apr. M. Pastoureau, Traité d'hérald., 1979, 330, s.v. vair ; TLF XVI, 890b (ex. d'a.fr.).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

Liste des articlesStructure des articlesArticles sans exemplesArticles complet
Fermer la fenêtre