I. -

Empl. trans. dir.

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Empl. factitif. Soigner qqn de qqc. "Pousser quelqu'un à se préoccuper de quelque chose" : Par Nostre Dame de Liance, Entendre fault a la besognie. Vostre mere souvant m'ent sognie, Desyrant qu'ele fust complie. Elle veult que je vous marie Et ne cesse ne nuy ne jours. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 2).

Rem. La déf. de l'éd. ("avertir, conseiller") ne semble pas assez précise.

II. -

Empl. trans. indir.

A. -

Soigner à qqc. "S'appliquer à, se préoccuper de" : Ma loy renoy ce je m'y soing, Car de ly nuyre tout je meur. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 202).

Rem. Il convient prob. de lire n'y soing, comme dans l'éd. É. Roy.

B. -

Soigner de qqc. "S'occuper de"

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Soigner du bec. V. bec

C. -

Soigner + interr. indir. "S'occuper de" (Éd.) : Cher maistre, il est temps de songner Ou nostre Pasque se fera. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 627).
 

A. -

"Avoir souci, s'inquiéter, se préoccuper de" : C'est don roial, C'est droit respit de mort, qui bien les poise, Et s'il avient que vers ma dame voise, Je soingnerai le païs de servoise En general. (MACH., F. am., c.1361, 176).

-

Soingnier de qqn/qqc. : Sire, je dis premierement Que je vous aim si bonnement Que volentiers, se je savoie, En tous cas vous conseilleroie. Mais je voi en ceste besongne Pluiseurs choses que moult ressongne, Et que moult devés ressongnier, Et tous ceulz qui ont a songnier De vos biens et de vo personne. (MACH., Voir, 1364, 610).

B. -

"Fournir, approvisionner" : ...Et s'il avient que vers ma dame voise, Je soingnerai le païs de servoise En general. (MACH., F. am., c.1361, 176).
 

P. iron. "Se préoccuper, se faire du souci" : [Les personnages sont à la recherche de brigands qu'ils doivent faire prisonniers] QUART SERGENT. Au large ! PREMIER. Et au travers ! BOURREAU. Ilz n'auront garde de songner S'ilz sont en mes lïens divers. (LA VIGNE, S.M., 1496, 305).

REM. Peut-être à rattacher à songer "rêver, rêvasser".
 

"Faire attention, agir avec réflexion"

1. -

[A1 humain] soigne de [A2 concret, humain] "Il veille sur [A2], s'en occupe" : Si leur pria li dis rois chierement qu'il vosissent si bien penser et songnier de Tournay que nulz damages ne s'en presist ; il il li eurent en couvent (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 43). "Et vous savés, signeur, que cheens n'a point d'arteillerie..."Là disoient li compagnon :"Sire, vous en avés mal songnié ; c'est par vostre negligense" (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 246). ...cil de l'avant garde... trouvoient les chemins tous fais car li sires de Rambures et messires Josses de Haluin en avoient grandement songniet (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 8). Si sonniés de la garnison... et le faittes hastivement pourveoir de blés, d'avaines, de chars sallées et de vins (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 245).

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[A1 humain] soigne de [A2 humain blessé] : Et le prisent entre leurs bras et l'emportèrent là dedens le fort : se li recousirent, bendelèrent et rapparillièrent ses plaies, et en songnièrent depuis si bien que il gari (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 174).

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[A1 humain] soigne de [A2 inf.] : Li doi dessus nommé ... songnièrent d'aller et de parler à leurs plus feables amis, les doiiens des mestiers (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 290). Li cappitains... songnoit moult bien dou deffendre et dou garder (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 92).

2. -

[A1 humain] soigne que [A2, phrase au subj.]

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"Il s'en avise, il y songe" : Li rois d'Engleterre a songniet que il doit estre rois de France ; or le viengne calengier et il vera bien quel pourfit il i prendera. (FROISS., Chron. D., p.1400, 267).

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"Il y veille" : : Gardez-moy bien ce prisonnier et songniez qu'il soit estanchié de sa plaie, car il est bien taillié, se il demeure en vie, que il me paie XX.M frans (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 104).
 

"Se soucier, s'inquiéter" : LE SAINT PERE [au grossaire]. Faites les lui [à l'évêque] tost ordonner, Grossaire, avanciez sa besoigne. LE GROSSAIRE DU PAPE. Pere Saint, ne fault qu'il en soigne Car ja sont [les bulles] faittes et grossees Et en las de soye sellees. Vez les ci, mon seigneur, tenez (Gris., 1395, 73).