C.N.R.S.
 
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     REMANDER     
FEW VI-1 mandare
REMANDER, verbe
[T-L : remander ; GD : remander ; DÉCT : remander ; FEW VI-1, 151a : mandare]

A. -

"Transmettre à nouveau, de son côté ou en retour, faire parvenir à qqn (un ordre, une requête, une demande ; en partic. la demande de se présenter)"

 

1.

Remander qqc. (à qqn). "Ordonner qqc. (à qqn)" : Et avoit juret li dus de Normendie que le siege d'Agillon ne leveroit par nulle condition que ce fust, se li rois son pere ne le remandoit (FROISS., Chron. D., p.1400, 666).

 

-

Remander que. "Ordonner que" : Aprés, yceulx leur remanderent Que tantost leur cité guerpissent (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 250). ...point n'i fu grantment, quant on li remanda Qu'il fust à ung jour à Amiens, c'on nomma. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 311). Mais le senat qui fut grandement indigné contre Pillate (...) fist ung edit par despit, que incontinent manderent en Jherusalem prendre et persecuter tous les disciples et croyans en icellui Jhesus de Nazareth. Et d'aultre part, sentant l'emperreur ceste chose, semblablement par despit de eulx, remanda que ilz fussent aydiez, favourisiez et soustenus a tout povoir. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 66).

 

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Remander + interr. indir. "Demander de nouveau + interr. indir." : Laquelle confession ledit visconte envoye par devers ses très-chiers et grans seigneurs mons. le chancellier d'Orgemont, et nos seigneurs de parlement, et chascun d'euls, enclosses soubz son seel, pour avoir sur ce advis, et luy remander s'il leurs plaist, ce que il leur plaira qu'il en soit fait. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 381).

 

2.

Remander qqn. "Faire parvenir à qqn, à nouveau, de son côté ou en retour, l'ordre, la demande de se présenter, faire revenir, rappeler qqn" : Ta dame te remandera, Certaine en sui, et si fera Tant que de li te loeras Et a s'amour ja n'i faurras (MACH., Voir, 1364, 228). Et se il vous demande ou vous vos vodrés retraire, vous vos fainderés et li dirés que vous avés oy nouvelles dou roi vostre mari, et que il vous remande et que la vous vos retrairés au plus tos que vous porés. (FROISS., Chron. D., p.1400, 56). ...et remanda toutes ses gens, qui estoient espars en Hainnau et en Braibant. (FROISS., Chron. D., p.1400, 298). Et mesmement le connestable remanda ses gens d'armes des frontières de Normendie à venir devers lui à Paris, pour lui fortifier. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.3, c.1425-1440, 208). ...le roy les remanda come si faisoit il tous les haulx jours et toutes les festes que il faisoit et tous venoient à son mandement bien et voulentiers, come tenuz y estoient. (Cleriadus Z., c.1440-1444, 267). Le Roy remanda tous ses cappitaines de gens de guerre et leur dist : ... (BUEIL, II, 1461-1466, 170). ...toutesfoiz je fuz remandé, disant que tout estoit rompu. (COMM., III, 1495-1498, 35).

 

-

"Faire parvenir un ordre à qqn" : Et remandoient li rois de France et la roine lor fil, le duch de Normendie, et li enjoindoient expresseement et especiaulment, toutes paroles et ensongnes misses arriere, il se partesist et desfesist son siege, et retournast en France pour aidier a desfendre et garder son hiretage. (FROISS., Chron. D., p.1400, 749).

B. -

"Envoyer à nouveau, de son côté ou en retour, qqn (un messager) ; transmettre à nouveau, de son côté ou en retour, une information à qqn, faire savoir qqc. à qqn"

 

1.

Remander qqn qq. part. "Envoyer à nouveau qqn qq. part" : ...ces pelerins cy ne sont pas venuz par devers vous tant seulement pour aprendre nostre arquemie, mais pour vous humblement supplier qu'il vous plaise de nous remander au monde. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 205-206).

 

-

Remander qqn. "Renvoyer qqn" : Alors Fabrice (...) remanda le messaige et (...) il fist a luy venir le medecin. (LA SALE, Sale D., 1451, 95).

 

2.

"Faire savoir qqc. en réponse, faire répondre" : Et ceulx mirent leur conseil ensemble, et par les anciens trouverent qu'ilz ne avoient oncques eu discort aux ducs de Lucembourc, ne a leurs complices, et que, puis qu'il estoit si vaillans homs et si veritables, qu'ilz le lerroient passer. Et lui remanderent ces paroles, et avec ce lui envoierent moult de beaulx presens, tant d'avoine comme de pain, de grant foison vins, de chars, de vollaille et foison de groz saumons. Quant le duc Anthoine ouy la response et vit les grans presens, si les mercia moult. (ARRAS, c.1392-1393, 175). Si leur rendra dure souldee, Dont tel responce ont remandee, Par quoy grant sanc ert espandus (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 214). Je vous pri que me veulliés conseillier quel chose j'en ay a faire, car vous veéz par la teneur de la lettre que mes seneschaulx me mandent que je leur en remande mon bon talent. Mais, par ma foy, je ne leur sçay que remander sinon par vostre conseil, car nullement je ne polroiie souffrir que on en feist nul mal a celle que tant j'ay amé, car par adventure ce n'est point sa coulpe, mais le mienne (WAUQUELIN, Manequine C.T., a.1448, 171).

 

Rem. WAUQUELIN, Belle Hélène Const. C., c.1448-1452, gloss.

 

-

Remander que : Mais Ganor n'ot mie conseil d'aler y, sy lui remanda qu'il n'yroit point et qu'il fist d'autruy roy a sa volenté, car il le vouloit bonnement (Bérinus, I, c.1350-1370, 185). Et li roys de Franche au pape remanda Qu'il estoit assés vieux pour aler par delà ; Mais il avoit ung frère, qui son lieu li tenra (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 88). Et le landemain manderent a Gieffroy qu'ilz estoient tous prestz de venir par devers lui pour eulx excuser, et Gieffroy leur remanda qu'il estoit tous prest de eulx ouïr. (ARRAS, c.1392-1393, 210). ...et lor remanda, par ceuls meismes qui ces lettres avoient aporté, que il ne fuissent en nul soussi: il lor en menroit assés (FROISS., Chron. D., p.1400, 367). Li Flamenc li remanderent par ses gens meismes que il n'avoient point de signeur, puisque il se absentoit de euls et ne les voloit croire (FROISS., Chron. D., p.1400, 823). Adont la royne Vasti, Qui mal oeuvre pour lui basti, Comme nice et mal conseillee, Par quoy depuis fu exillee, Remanda au roy fellement Que " vers lui n'iroit nullement, Ains tendroit sa feste en ses chambres, O les dames et tart et tempres..." (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 262). Quant le pape ouÿt la demande, il remanda a Pepin que celluy par droitte raison et equité se doit appeller roy qui gouverne et desduit son fait a l'euvre publique et qui la fait continuelle. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 11).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

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