A. -

Habiller qqc. "Préparer, garnir qqc. (pour le mettre en état ou pour l'orner)"

1.

"Préparer qqc." : Or, je vous requiers qu'on n'abille Rien qui soit pour moy davantaige. (Nouv. Path. T., c.1474-1485, 92). [Ici p. antiphr.] ...Guillaume Mosnier, aussi laboureur, entra au vergier dudit Galdereau, pour aller en ung autre vergier, tenant une jument en sa main et en l'autre main quatre ou cinq rameaux pour ramer du lin, et en passant gasta le vergier dudit Galdereau, dont ledit Galdereau fut courroucé et marry, et lui dist qu'il povoit bien passer par ailleurs, sans lui faire dommaige et qu'il avoit mal fait de ainsi habiller son lin. (Doc. Poitou G., t.12, 1475, 33). Ycy dressent sainct Pierre et saint Jehan la table (...) et habillent l'aigneau paschal. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 252).

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[En cuisine] : Lors les fist ainsy habiller [des perdrix] ; et quant elles furent prestes et rosties, la table couverte et le vin apporté, ooeufs en diverses façons habillez et mis a point, si s'assit le prelat (C.N.N., c.1456-1467, 582). Que est contre ceulx Que demandent se en paradis a queux Pour abiller la viande d'entr'eulx Et s'on y treuve point de bons gaudisseux. (MART. D'AUV., Mat. Vierge L.H., c.1477-1483, 149). ...lesdits mesnagiers alarent disner, tant en pain, vin, que pour abilher le mouton dessusdit (Doc. 1479. In : E. Teilhard de Chardin, Bibl. Éc. Chartes 1906, 1906,34). Monseigneur, vous nous dictes que on nous habille ung si beau disner ; je m'esbahys de vous que ne vous vous hastés pour y aller aussi bien que nous. (TARDIF, Facéties Pogge M., c.1490, 62).

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"Disposer qqc. de manière convenable" : Et, certain jour aprés, commanda que on luy abillast ses cheveulx, car temps estoit de prendre l'air et de faire ostension par les rues des biens qu'il avoit recouvers (TARDIF, Apologues R., c.1493-1498, 80).

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Habiller à. "Préparer à" : ...lequel village passé, ledit Mouschet picqua devant et se departi d'avecques lui et ses diz compaignons, pour aler le premier audit Tennesay prendre le logeis et faire habiller à soupper pour entr'eulx (Doc. Poitou G., t.9, 1449, 115).

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"Préparer pour tel ou tel usage (en particulier guerrier)" : La gent le roy s'aparillierent Et leurs galées abillierent (MACH., P. Alex., p.1369, 17). Tant ont pené et travillié, Qu'il ont chergié et abillié Et mis à point tout leur harnois. (MACH., P. Alex., p.1369, 56). Le tierch jour apriès, fu la nef toute ordonnée et abilie, et li engiens dedens assis et apparilliés, pour traire hors les pillos. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 64). Et tantost après fut mis le siège devant icellui chastel (...) à grant ost d'Angloiz, avec grans habillemens de bonbardes, canons et autres artilleries. Et touteffoiz icellui chastel n'estoit encores si fort habillé ne advitaillé qu'il peust longuement tenir. (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.1, c.1437-1464, 118-119). Et incontinent mon dit seigneur fist abiller ung bateau et bien equipper de mariniers et d'archiers (GRUEL, Chron. Richemont L., c.1459-1466, 158). Puis fille, regardez icy : Voicy vostre espee abillee, Vous estes elle bien faicte ainsi, Et a vostre gré ordonnee ? (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 408).

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Empl. abs. "Accomplir parfaitement la besogne" : Car qui veult pour bien abillier Deulx pieces joindre et chevillier Il n'y fault point certainement De moyen au chevillement. (Barbes brayes A., a.1450, 255).

2.

"Remettre qqc. en état" : Don à Claux de Bellemont, varlet de chambre du roy, la somme de XXI fl. VI g. pour une robe que ledit seigneur luy a donnée en l'yver passé, pour la peyne qu'il a prise a faire dresser et habiller sa maison de Masseille, à sa venue audit lieu (Comptes roi René A., t.1, 1478, 32).

3.

Habiller qqc. de qqc. "Garnir, orner qqc. de qqc." : À Robert Gaultier, tapissier dudit seigneur (...). Pour quatre milliers de jaletz (...). Pour ung arbre à mectre une arbalestre (...). Pour ung quarteron de grans crochets (...). Pour avoir fait habiller les bossettes de petites chezes à bastons (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1478-1481, 366).

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"Pourvoir qqc. de qqc." : ...ledit chastel estoit de novel tres bien aperez et arbilliez d'eschiffes, de foussez et de gens d'armes (Doc. 1391. In : M. Bubenicek, Entre rébellion et obéissance, 2013, 603).

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Au fig. : Tu estois venu batillier, Pour le bien publique habillier De paix et de haultain paraige. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 9).

B. -

Habiller qqn. "S'occuper de qqn (pour le vêtir, pour le parer, pour le remettre d'aplomb...)"

1.

"Vêtir (ou parer) qqn" : Or alez : Pensez de vous assemillier Et de vostre fille abillier Si com doit estre. (Mir. st Alexis, 1382, 296). ...[elle] ne scet penser qu'il fault a son mary, ne pourquoy il la veult ainsi habiller. (C.N.N., c.1456-1467, 322). Et pour faire par icelluy Sanglier sa dampnée entreprise, le roy lui fist delivrer argent et gens de guerre en grant nombre, au moien desquelz et aussy de certain nombre de mauvais garsons, larrons, pipeurs et pillars qu'il print et assembla tant en la ville de Paris que en aucuns des villaiges voisins d'icelle ville jusques au nombre de deux à trois mil, lesquelz il fist vestir et habiller de robes rouges, et à chascune desdictez robes dessus la manche senestre y fist mettre une hure de sanglier ; et estoient lesdiz mauvais garsons legierement armez. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 118). Et puis, quant il ont bien par tout Fait de moy a leur appetit, Habillee m'ont de cest habit Et m'ont boutee en lieu publicque Lesquelz vescus de ma praticque Ont longuement... (Sots mal., c.1480, 87). Ilz l'abillent legierement en moyne. (LA VIGNE, S.M., 1496, 372).

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Empl. pronom. S'habiller. "Se vêtir" : Lors vint Remondin et Alain et ses deux filz et descendirent au maistre paveillon, et s'abillerent moult richement pour aler faire la reverence au roy. (ARRAS, c.1392-1393, 55). Et assez matin vous levez et habilliez le plus joieusement et honestement que vous pourrez (LA SALE, J.S., 1456, 44). ...[elle] fait habiller incontinent son escuier, qui mett [l. met] peine de soy avancer le plus qu'il peut (C.N.N., c.1456-1467, 112). Quand vint au lendemain (...) le mary de ceste vaillant femme se leve, habille, et mect en point (C.N.N., c.1456-1467, 242). ...ayant doubte que ledit mary ne retournast incontinent, se leva, habilla et partit d'icelle chambre (C.N.N., c.1456-1467, 390). Vous vous mocquez des statuz et ordonnances de l'eglise. Voiez vous point comme les aultres prestres s'abillent ? [D'un évêque, à un prêtre excentrique] (C.N.N., c.1456-1467, 531).

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"Se parer" : Pour m'abiller de riche orphaverie Et appointer de joyaulx et de bagues (LA VIGNE, S.M., 1496, 167).

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Habillé. "Vêtu" : Et combien qu'il a aises et plaisances largement, il ne les peut endurer, mais regarde les autres mariés qui sont en la nasse bien embarrez, qui s'esbanoient, ce lui semble, pour ce qu'ilz ont l'apast emprés eux dedens la nasse, c'est assavoir la femme, qui est belle, bien paree et bien abillee de tieulx abillemens que a l'aventure son mari n'a pas paiez, car l'en lui fait acroire que son pere ou sa mere les li ont donnez de leur livree. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 6). Et combien qu'il a aises et plaisances largement, il ne les peut endurer, mais regarde les autres mariés qui sont en la nasse bien embarrez, qui s'esbanoient, ce lui semble, pour ce qu'ilz ont l'apast emprés eux dedens la nasse, c'est assavoir la femme, qui est belle, bien paree et bien abillee de tieulx abillemens que a l'aventure son mari n'a pas paiez, car l'en lui fait acroire que son pere ou sa mere les li ont donnez de leur livree. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 6). Et quant la dame fu reposee et abillee, et ses dames et damoiselles, elles s'en vindrent en la tente de l'espousee, qui estoit sur toutes les autres la plus noble sans comparoison. (ARRAS, c.1392-1393, 39). Par ma foy, ma damoiselle, ce sont les plus appertes gens d'armes et les plus beaulx hommes qui oncques entrassent en cest païs, et les mieulx abillez. (ARRAS, c.1392-1393, 97). Je les voy tous ensemble, car vraiement le bel ordre qui y estoit tenus le donnoit assez à congnoistre, c'est assavoir chevaliers et escuirs devant, si que est la coustume, mais Dieux scet comment jolis habilléz et montéz (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 72). ...eulz mesmes sont tant chetifs qu'ilz meurent de froit, de fain, et de mesaise, mal vestus et honteusement habilléz (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 98). Et quant il fut du tout abillié et vestu, le petit Saintré (...) donna aux compaignons la moitié d'un escu (LA SALE, J.S., 1456, 54). Et ainsi se misrent au chemin (...) habillez a la fasson d'Alemaigne. (C.N.N., c.1456-1467, 171). Il la vouloit seulement avoir vestue et habillée comme a son estat appartenoit, sans aultre chose. [D'un gentilhomme peu exigeant sur la dot d'une jeune fille] (C.N.N., c.1456-1467, 359). A peine qu'il ne saillit de son siege hors du sens, quand il regardoit son curé estre habillé en guise de mommeur. (C.N.N., c.1456-1467, 532). Et estoit le roy ce jour le plus honnestement habillé qu'on l'avoit point veu devant, car il estoit vestu d'une robe de pourpre desceinte et toute fourrée d'ermines, qui lui seoit beaucop mieulx que ne faisoient les cours habis qu'il avoit portez par avant (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 133). ...habillé d'un vestement de toile depuis le col jusques aux piez (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 42). Tous lesquelz vint hommes d'armes estoient vestus et habillez de hoquetons de camelot violet à grans croix blanches, et avoient belles chaynes d'or autour du col (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 126).

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"Paré" : Il estoit si bien abilliez, Si garnis, si apparilliez Et si joliement couvert D'un fin drap de soie tout vert Qu'on ne porroit mieus souhaidier (MACH., D. Lyon, 1342, 164). Il estoient honnestement De tres fin drap et richement vestis, fourrez et abilliez. (MACH., C. ami, 1357, 129).

2.

Habiller qqn / un animal. "Panser, soigner qqn ou un animal" : ...ilz s'en venoient de l'ostel d'un renoueur nommé Saintpiq, demourant à Loge Fougereuse ou païs de Poictou, de faire habiler ung cheval blecé en aucuns de ses membres (Doc. Poitou G., t.9, 1449, 115). ...messire Enguerrant, qui pour la doleur de sa main se faisoit aucun peu abillier (LA SALE, J.S., 1456, 133). ...et illecques en la place ledit Estienne Saunier fut habillé, se leva tout par luy et s'en ala en sa maison, et a vescu depuis trois sepmaines ou environ. (Doc. Poitou G., t.11, 1465, 38). Faictes que soyez abillee De tous les meilleurs cirurgiens Du tret qui vous a fort navree, Dont nous sommes trop desplaisant. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 466). ...et ne tint compte a soy faire habiller, par defaulte de bon gouvernement ou autrement, assez tost alla sur le lieu de vie a trespas. (Lettres rémission René II P.D.H., 1486, 148).

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P. antiphr. "Mettre qqn dans un certain état, l'arranger, le maltraiter" : Si que le bon homme, qui est abayé de touz coustez pour les grans charges qu'il a a porter, sera mal abillé et ne lui chault mes qu'il vive, et auxi il souffist bien, car le poisson qui est en la nasse si avroit encore bon temps si l'en le lessoit vivre liens en languissant, mes on lui abrege ses jours (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 28). LUCIFER [aux diables]. Si je me peusse oster de cy, Je vous promet et certfiy [[l. certify]] Que [[l. qu'à]] mes graux vous desmembreroie Et tellement habilleroye, Que je vous feroye respondre. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 12). CAŸPHE. Avant, compaignons, hardiement, Habillez le com vous sçavez (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 278). Ha ! monseigneur, dirent ilz, pour Dieu, dont venez vous, et qui vous a en ce point habillé ? [L'homme vient de se battre avec le diable] (C.N.N., c.1456-1467, 429). Et quant les ostz de mer et les sieges de terre veirent les XIJ pendus, et les C et VJ prisonniers ainssi abilliez, lors il cuida de dueil et de honte esragier [Il s'agit de prisonniers volontairement mutilés] (LA SALE, Reconf. De Fresne H., 1457, 26). ...Riens n'ont laissé sus, ne jus, ne de coste ; Oncques ne futz en ce point habillé. Mon sentement ont lié et billé (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 12). Vela comment maulvais gouvernement A fait et fait de la Chose publicque. Sotz gouvernee m'ont contre nature Comme voyez, habillee follement Et affollee par leur grant forfaicture Et mise au bas ainsi totalement (Sots mal., c.1480, 85). Quant a moy, ne vous soucïez, Car bien le vous habillerons ; Nous avons gens que vous voyez Garnis de boucles et hardillons. (Bataille st Pens. A., a.1485, 32).

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S'habiller en tel point. "S'arranger soi-même de telle ou telle manière" : Or, vien ça, declaire moy comme Tu t'es habillé en ce point, Qu'as tu trouvay, quel ver t'a point... (Sots gard., a.1488, 104).

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"Panser (une plaie)" : Si que li bons roys (...) Les voloit faire rafreschir, Et les navrez aparillier, Et leurs plaies bien abillier (MACH., P. Alex., p.1369, 78). [Le mire] abilla ses plaies (Galien Rethoré K.K., 1500, 354).

3.

"Préparer, équiper qqn (pour lui permettre de réaliser qqc.)" : Et quant le XV^e jour aprés sa venue fut venu, jour ordonné de commencier leurs armes, auquel jour tous furent abilliés et appareilliez (LA SALE, J.S., 1456, 109).

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Au fig. "Investir qqn" : Ains qu'ilh aient evesque, vint I hons de Sivielhe, Unc grans clers et proidomme qui tout orguelh avielhe ["dédaigne"] Designans fut nommeis(,) celuy le pape abilhe Comme XIII° evesque de Tongre (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.2, a.1400, 566).

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[Un animal] "Préparer, équiper" : Ils abillierent leurs chevaus, Et issirent de leurs vaissiaus (MACH., P. Alex., p.1369, 76).

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Empl. pronom. "Se préparer, s'équiper (surtout pour la guerre, le combat)" : Signeurs, se dist le ber, alez vous ordenant, Car demain partirons (...) Et se vous abillés, car je vous acreant Que aus Fransois arons la noise fiere et grant ! (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 225). Aussi sa gent n'estoient mie Tuit descendu de la navie, Eins s'abilloient pour descendre ; Si les couvenoit à atendre (MACH., P. Alex., p.1369, 79). N'i ressongniez peril ne peinne, Qu'envoier vous vueil en Surie. Ce sont une gent endormie, Si vueil que vous les resvilliez, Et que tantost vous abilliez. (MACH., P. Alex., p.1369, 112). Segneurs, dist Widelon, alés vous abiller (Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 51). Lequel suppliant qui, comme dit est, estoit lors jeune, chault et bouillant, et cuidant bien faire en obeissant aus diz cappitaines et gens de guerre, se habilla et fut arbalestier et ala, avec les dictes gens de guerre de la dicte place de Marueil, Saint Hermine et autres, à l'encontre des diz Bretons (Doc. Poitou G., t.8, 1446, 264). Monseigneur, dit elle, quand il me veult baiser et parler d'amours me fait en ce point habiller. [Il lui fait prendre une cotte de mailles] (C.N.N., c.1456-1467, 280). Et cependant les gendarmes et ceulx de l'artillerie se refraichirent et habillerent (LA VIGNE, V.N., p.1495, 295).

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S'habiller de + inf. "Se mettre en état de, se disposer à" : La n'y ot gentilz , ne villains, Qui de ce faire ne s'abille. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 195). ...s'il veult s'abille D'y aler la nuit ensuivant (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 138).

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Habillé. "Équipé (en partic. pour la guerre, le combat)" : Si parti en une galée, Bien abillie et bien armée (MACH., P. Alex., p.1369, 17). Et assez tost apres ledit lieutenant le fist venir a la porte devant dudit chastel acompaigniez de pluseurs et grans quantités de gens d'armes, sergens et arbelestriers armez et arbilliez, qui se meyrent en amborche derrirez la dicte porte, si come nous l'apercehusmes et veismes clerement (Doc. 1391. In : M. Bubenicek, Entre rébellion et obéissance, 2013, 601). Puis s'esmurent les ostz avironneement, Armés et habillés et monté noblement. (Cip. Vignevaux W., p.1400, 15). ...les traytres issirrent de la chit de Paris, Montés et habillés, montés sur les ronchi. Et s'en vont en ung bois ou il se sont quaty (Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 6). Si monterent tantost a cheval les .XXX. bons gentilz hommes, bien abillez de leur harnois (Bouciquaut L., 1406-1409, 46). Et si fut envoyé au roy grant quantité de gens en armes, de par ladicte ville, montez et habillez, aux gaiges et despens des officiers et autres habitans de ladicte ville. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 341).

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[Ds un cont. métaph.] : Portant harnoys rouillé de Nonchaloir, Sus monture foulee de Foiblesse, Mal abillé de Desireus Vouloir, On m'a croizé, aux montres de Liesse, Comme cassé des gaiges de Jeunesse. (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 168).

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"Prêt" : Après Nature commanda Aus quatre vens qu'elle manda Que chascuns fust aparilliez Pour tost courir, et abilliez (MACH., J. R. Nav., 1349, 146).