A. -

Empl. trans. "Éteindre" : ...je te conmet A ce feu destaindre qu'il font. (Mir. st Panth., 1364, 356). ...car nous voions que le feu est corrompu en .II. manieres : une est quant il est destaint par son contraire, et autre est quant il se amarsist et defaut en soy meisme. (ORESME, C.M., c.1377, 630). ...icelle femme vint audit Pierre Fleury, et lui dist que le feu estoit en son champ, et que il le alast destaindre (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1425, 188). Le tonnerre cheit ou clocher de l'abbaye de Saint Aubin d'Angiers (...) et tellement fut esprins en feu que à tres grant peine de grant nombre de gens poeult estre destaint (CAGNY, Chron. M., 1437, 244).

Rem. HENRI FERR., Modus et Ratio T., c.1354-1377, gloss.

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Part. passé en empl. adj. [D'un arbre] Déteint. "Desséché, brûlé par le gel" : Par la force dudit yver, de toutes manieres d'arbres fut partout si grant perdicion que merveilles fut à voir : les ungs furent fenduz, les autres destains et tant que oncques depuis ne porterent fruit. (CAGNY, Chron. M., 1436, 41).

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P. métaph. : Car raison est en eulz aussi comme destaincte, et en ont si peu et a si petit de vigueur que elle ne peut contre teles concupiscences. (ORESME, E.A.C., c.1370, 381).

B. -

Au fig. "Faire disparaître, anéantir, détruire" : LA DAME. (...) Et a vostre doulz filz proiez Qu'envers moy tant par grace approuche Que destaint me soit ce reprouche, Que je ne soie plus nommee Brehaigne, mais mere clamee (Mir. enf. ress., 1353, 6). ...il se avançoit non pas tant de le abaissier comme de le desteindre (FOUL., Policrat. B., II, 1372, 192). Celle qui ma joye ot destainte... [éd. "ternir", auquel cas il s'agit de desteindre²] (TAILLEV., Deb. cuer ueil D., c.1444, 201). Tres glorieuse Magdalaine, De qui les yeulx, le cueur, l'alaine Furent en Dieu si tres fichés D'ardent amour, que tes pechés Destaingnirent, ainsi le croy je, Comme soleil destaint la noige (Prières saints R., t.2, 1400-1500, 346).

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Empl. intrans. "S'éteindre, disparaître" : Tres glorieuse Magdalaine, De qui les yeulx, le cueur, l'alaine Furent en Dieu si tres fichés D'ardent amour, que tes pechés Destaingnirent, ainsi le croy je, Comme soleil destaint la noige (Prières saints R., t.2, 1400-1500, 346).

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Part. passé en empl. adj. "Éteint, anéanti" : ...mais les vieillars ont petite chaleur naturelle, pour ce on il a mestier de petit nourrissement, car la chaleur naturelle est destainte de grant multitude de nourrissement (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 56). ...aucunefoiz, l'omme s'apareille d'atraire l'air et se drece a soy lever, et ne peut neant soustenir sur la poitrine, et ceste maniere est apelee hanelitus, ou halainement profoqué, ou suffoqué, ou destaint (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 203).