C.N.R.S.
 
http://www.atilf.fr/dmf/definition/déteindre2 
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     DÉTEINDRE1          DÉTEINDRE2          DÉTEINDRE3     
FEW XIII-1 tingere
DESTEINDRE, verbe
[T-L : desteindre2 ; GDC : desteindre ; AND : desteint1 ; FEW XIII-1, 344a : tingere ; TLF : VII, 50a : déteindre]

A. -

"Faire perdre sa couleur à qqc., décolorer, déteindre"

 

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Empl. intrans. "Se décolorer"

 

Rem. Guill. Orange T.H.G., p.1450, gloss.

 

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Part. passé en empl. adj. [D'un tissu] "Qui a perdu sa couleur" : Chappelles destaintes. Premièrement : Une chapelle cothidiane destainte, semée à croizectes noires et lys, garnye comme dessus. (Invent. mobilier Ch. V, L., 1379-1391, 148). Couvertures d'autel. Premièrement : Une vieille couverture de veluiau, pallée de roys rouges et vers, et est doublée de bougran qui est destaint. (Invent. mobilier Ch. V, L., 1379-1391, 151). Une pièce d'escalate vermeille tenant 1 aulne 3 quartiers et demi, en plusieurs lieux destainte, prisé l'aulne 4 escus (...). Une autre pièce vermeille tenant escharéement deux aulnes, prisé l'aulne 4 escus (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 88).

B. -

"Faire disparaître (la couleur du teint), rendre pâle" : Si que je di, Se bien m'avez entendu et oy, Que la doleur dont en morant langui, Qui mon viaire a desteint et pali Par sa rigour, Est de vos maus cent mille fois gringnour (MACH., J. R. Beh., c.1340, 90). Dous amis, comment te sens tu ? Et d'ou te vient ceste dolour Qui einsi desteint ta coulour ? (MACH., R. Fort., c.1341, 58). Car tel estoit Qu'en tout bien vers moy se portoit, Tant me honnouroit et redoubtoit, Et en mes maulx me confortoit. Or est extaint, Dont mon cuer est paly et taint, Et de toute douleur actaint, Qui ma couleur a ja destaint. Desir demeure Et est en mon cuer a toute heure, Qui en vain et pour nient labeure. (CHART., L. Dames, 1416, 218).

 

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Empl. intrans. "Perdre (la couleur du teint), devenir pâle" : Amis, t'amour si m'ataint Que mon vis taint Et destaint Souvent de pluseurs coulours Et mon dolent cuer estraint (MACH., Bal., 1377, 541). Et ce mout durement m'arguë, Dont je tressue, Et ma coulour desteint et mue (MACH., Les lays, 1377, 333).

 

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Part. passé en empl. adj. "Qui a perdu sa couleur de teint, qui est pâle" : S'en eus le sang un pau meü, Et ce ne fu mie merveille, Quar trop plus pale que vermeille Estoit ma coulour et destainte, Qu'eü havoie dolour mainte Pour ce qu'avoie vraiement Esté malades longuement (MACH., Voir, 1364, 44). Mais sans doubte, ains que je l'eüsse, Il convint que j'en receüsse Mainte frisson, mainte doleur, Et que j'eüsse la couleur Souvente fois tainte et destainte Et feÿsse mainte complainte. (MACH., Voir, 1364, 178). Son frére est du mal si attaint De lepre qu'il est tout destaint (Mir. emper. Romme, 1369, 300). Le vis a de couleur de terre (...) Le nez destaint et alligné (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 103). La tierce estoit eschevellee, et sa robe pourfendue sur le pis, ses yeulx presque mortiffiez et enfoncez en sa teste, la couleur destainte, ung suaire sur son bras, le chevestre au col, et le coustel au poing. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 6).

C. -

Au fig. "Rendre triste, affliger" : Ta force veint Et seurveint, Bien le say, Tout ce qui teint Et desteint Mon cuer gay. (MACH., Les lays, 1377, 423).

 

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Empl. intrans. "Devenir triste" : ...ateindre Ne puis à riens qui esteindre Puist m'ardeur, ne qu'elle m'aint. Et se teindre Et desteindre Me fait, pour amer et creindre, Souvent et de divers taint, D'espoir greindre Me doy ceindre... (MACH., Les lays, 1377, 439).

 

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Part. passé en empl. adj. "Pâle, triste, affligé" : Amours, je te lo et graci Cent mille fois et remerci, Quant mon cuer qu'avoies nerci, Tourblé, desteint et obscurcy et en ton Martire adurci, Par ta puissance As amé et vues amer si Que de ta douceur adouci Et de ta clarté esclarci (MACH., R. Fort., c.1341, 118).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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