C.N.R.S.
 
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     AMUSER     
FEW VI-3 musus
AMUSER, verbe
[T-L : amuser ; GDC : amuser ; DÉCT : amuser ; FEW VI-3, 280a : musus ; TLF : II, 891a : amuser]

I. -

"Détourner l'attention de qqn, le retarder"

A. -

Empl. trans. Qqn / qqc. amuse qqn. "Détourner l'attention, l'action de qqn en l'occupant ailleurs à des choses secondaires ; en partic., dans le domaine militaire, détourner l'attention (de l'ennemi), le tromper, le retarder par des escarmouches, des actions dilatoires" : ...lesquels s'y gouvernèrent fort vaillement et chaleureusement, mesmement les francs-archiers, qui avoient esté logez près desdits chastel et ville de Honnefleu, l'espace de dix ou douze jours, pour tousjours escarmocher et amuser iceulx Anglois, en attendant que la seigneurie sus mentionnée y vint. (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.2, c.1437-1464, 188). ...faignant qu'il vousist passer par la, pour admuser les François... (LE BOUVIER, Chron. Ch. VII, C.C.J., c.1451-1455, 236). ...Bourgongnons et Anglès qui ne cherchoient que la bataille (...), marchèrent tousjours à l'encontre de leurs ennemis, comme pour les constraindre à combattre. Mais Françoys qui ne cherchoient point ce que les Bourgongnons désiroient (c'estoit de combattre à pied), ne firent riens que livrer escarmuches auxdits Bourgongnons pour les amuser tousjours et tenir en travail (CHASTELL., Chron. K., t.2, c.1456-1471, 99). Bien vingt-cinq jours demora à Hesdin, à grans frais et despens du duc de Bourgongne ; et disoit-on que, avecques ce qu'il devint malade de gouttes, mal [fut] en estat pour partir de là. Sy en vint l'aventure bien au gré du roy, de son long séjour, car c'estoit ce qu'il désiroit, pour tant plus amuser le duc là en attendant l'octobre (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 42). Et le Jouvencel (...) congneust qu'ilz [ses ennemis] s'en retournoient et ce qu'ilz avoient fait n'estoit que pour le amuser tant que leur puissance aloit combatre l'autre logeiz. Et sus piedz demande son cheval en disant : "Tout le monde à cheval ! Car seurement ces gens yci vont combatre noz gens, et, pour ce petit bruit qu'ilz ont fait yci, nous cuident amuser. Sus ! tost ! faictes dilligence et passons le pont." (BUEIL, I, 1461-1466, 144). Et le prindrent [monsr de Lingny] ceulx de Senes pour leur cappitaine et luy promisdrent certaine somme d'argent l'an, dont il n'eut riens, et cecy amusa le roy six ou sept jours. (COMM., III, 1495-1498, 144). J'ay envoyé des gens où estoit l'advangarde veoir s'ilz le font pour admuser quelc'un. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 315).

 

-

Qqn amuse qqn de qqc. : Et sur ce vint ung compaignon, qui dit : "Messeigneurs, vecy ung herault qui vient devers vous o sa cotte d'armes et desire parler à monseigneur le conte." Et le conte dist : "Il nous amusera de quelque chose, tandiz que ses gens tireront aux champs. C'est la cause de sa venue. Mais ouir le fault..." (BUEIL, I, 1461-1466, 209).

 

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P. ext. rare. Qqn amuse qqn. "Décaler l'action de qqn dans le temps, le retarder" : ...voulons et ordonnons, que tous les Fermiers qui auront fait adjourner aucunes parties, soient tenues d'icelles faire appeller et expédier au jour de leur assignation, sans acunement les délayer ne amuser (Ordonn. rois Fr. B., t.14, 1452, 242).

B. -

Empl. intrans. ou pronom. "Se détourner de faire le plus important en se laissant accaparer par qqn / qqc., perdre son temps en portant son attention, son action sur qqn / qqc. de peu d'intérêt ; en partic., dans le domaine milit., se laisser dévier de ses objectifs par des manoeuvres fallacieuses" : Le roy se fery en l'ost, et y porta moult grant dommage, car il avoit commandé a sa gent, sur paine de la hart, que nul ne prensist prisonnier, mais meist tout a mort, quanqu'il en pourroit aconsuivre. Et ce fist il pour ce que ilz ne s'amusassent par avarice, a la fin qu'il les peust tenir ensemble pour retraire sans perte. (ARRAS, c.1392-1393, 105).

 

-

P. anal. [D'un animal] : En ung pays de vieilles ventes S'en vint devant les chiens ruser. Il va et revient par ses sentes Pour cuyder les chiens abuser, Mais garde n'ont d'eulx amuser Pour bestes qui devant eulx saillent (...). De le relancer se travaillent Et y mectent tout leur effort. (BRÉZÉ, Chasse T., c.1481-1490, 38).

 

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S'amuser + compl. de lieu. "S'attarder en un lieu sans obligation primordiale" : Vous povez partir d'ici au matin et chevaucher tout le jour, et vous en yrez repaistre à ung petit villaige (...) Il n'y a que cincq ou six maisons ; et tant mieulx vault, affin que vos gens ne s'i admusent pas. (BUEIL, I, 1461-1466, 178). De noz gens plusieurs sont blessez, Et mors une grant quantité ; Dont de plus icy se amuser Il n'est point de neccessité. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 543).

 

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S'amuser à qqn : Puis lui dist qu'il retournast, lui et Gervaise, mettre leurs gens en ordonnance pour retourner en la ville de Crathor, et qu'ilz ne s'amusassent point à lui ; qui ainsi le firent. Et ordonnerent que le Mareschal fust porté par les archiers en une maison du villaige conquis, où l'en lui fist une lictière. (BUEIL, I, 1461-1466, 110). LE LARRON RESSUSCITÉ. (...) Pour ce, ceulx qui ont leur actente Icy, ne qui a moy ["à ma nature mortelle, à ma dépouille"] s'amusent Sur la sepulture presente, Ilz perdent leur temps et s'abusent ; Leur saison despendent et usent Ainsi que bestes et follastres (LA VIGNE, S.M., 1496, 429).

 

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S'amuser à qqc. : Noz gens ont fait beaucoup de petites diligences qu'il n'est jà besoing de vous racompter ; car ce ne seroit que perte de temps (...). Et vault mieulx que vous exploictez le temps à ordonner que ferez demain, que de vous en compter : nous avons fait cela, nous avons dit cela ; à quoy gens se amusent. (BUEIL, II, 1461-1466, 87). Or vous en allez ; et je pry à Dieu qu'il vous vueille conduire. Et, affin que nul ne se amuse au pillaige, nous serons tous à butin. (BUEIL, II, 1461-1466, 126). ...le roy devoit tirer son chemin et ne se amuser à ces folles offres qui ne sauroient durer une sepmaine (COMM., III, 1495-1498, 143).

 

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P. anal. [D'un animal] : ...quant il verra que le videcoc commenchera a errer, donques le parsieue, et se le videcoc s'areste sans avoir la teste levee, il doit ferir ses deus bastons l'un contre l'autre tout en pais, et le videcoc s'i amuse et afolle tellement que celui qui le parsieut l'aproche de si pres que il prent sa verge et li met tout bellement le las qui est u bout de la verge u col, et ainsi est prins. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 294).

 

-

S'amuser à + inf. : Et à l'endroit que vous verrez que je chargeray et que je donneray dedans, venez tous après moy et me suivez de bien prez. Je vais devant sur vostre sceureté. (...) Et ne vous amusez point à prendre prisonniers, ne chevaulx, ne pillaige, ne à chacer personne pour fuitte que vous voyez, pour paour du raliement, tant que vous voyez bien que soyez les maistres. (BUEIL, I, 1461-1466, 145). ...se vous aviez vostre entendement de donner [un coup] tousjours à vostre adversaire en ung lieu et vous veissiez qu'il y donnast provision, pareillement devez changer propos ; car j'ai veu beaucoup de gens, pour tousjours se amuser à faire une chose, estre deceupz et leur en advenir mal. (BUEIL, II, 1461-1466, 102). Aprez ceste bataille faicte, il sembla au duc Baudouyn que le Jouvencel estoit amusé à veoir faire armes et à faire du seigneur et qu'il ne lui souvenoit plus de la guerre. (BUEIL, II, 1461-1466, 112). ...lequel [duc d'Autriche] vint frapper sur les frans archiers, dont aucuns se amuserent a pillier le bagaige et les autres estoient hors d'ordre. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 392).

 

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S'amuser en + gérondif : ...mais il ot sur la porte une grosse tour et assez haulte, et estoit bien couronnee, et monstroit grant deffense ou lez febles et bas murs estoient. Mais Gieffroy avisoit de venir pourveu de manteaulx et de cloies pour les pierres de faiz. Et ainsi qu'il s'amusoit en ce pensant, il entra en une estroicte charriere qui remontoit la montaigne, a revenir autour de la forteresse, pour repairer a son logeiz. (ARRAS, c.1392-1393, 199).

II. -

"Détourner l'attention du vrai, tromper qqn, l'abuser"

A. -

Empl. trans.

 

1.

Qqn amuse qqn : Mes li aucun sont bettourné Et de leur grant avoir mal usent, Quar les povres souvent amusent. Marie ne les amusa ; De ce qu'ele avoit bien usa. (Best. lap. Rosarius S., c.1330, 35). De ceaus qui si trés bien savoient Requerir, flater, losangier Et leurs paroles arrengier, Aucunes en y avoit d'elles Qui savoient tours et cautelles Et faindre si trés proprement Qu'il cuidoient certainnement Meinte fois qu'elles les amassent La ou penser ne le deingnassent, N'il ne pouoient de parler Tant savoir, ne de bas voler, Qu'il ne fussent d'elles rusé, Acornardi et amusé ; Car on doit ruser les ruseurs (MACH., D. Lyon, 1342, 215). Lors parfis je ma traison Quant tant, frére, vous amusay Que si aigrement l'acusay Que la feistes a mort mettre Sanz raison (Mir. emper. Romme, 1369, 307). ...il a ainsi rusé Franc Vouloir et si amusé (DESCH., M.M., c.1385-1403, 327). Peuple croit, se on l'appercevoit, Plus mensonges que ce que on voit ; Ainsi deboutent Verité, et droit ne redoubtent. Les trouveurs des bourdes escoutent, Qui en sedicïon les boutent. Lors amusez Sont les simples et abusez Par gens en mauvaistié rusez, Et pour leurs delis refusez Occasïon Leur donnent par decepcïon Et faulse machinacïon De querir leur destructïon (CHART., L. Dames, 1416, 295). Espoir, confort des malheureux, Tu m'estourdis trop les oreilles De tes promesses non pareilles, Dont trompes les cueurs doloreux. En amusant les amoureux En faisent baster aux corneilles, Espoir, confort [des maleureux, Tu m'estourdis trop les oreilles.] (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 460). Se celle que jadiz servoye (...) Se dit m'eust au commancement Sa voulenté, mais nennil, las ! J'eusse mis paine aucunement De moy retraire de ses las. Quoy que je lui voulsisse dire, Elle estoit preste d'escouter Sans m'acorder ne contredire. Qui plus, me souffroit acouter Joingnant d'elle, pres sacouter... Et ainsi m'aloit amusant Et me souffroit tout raconter, Mais ce n'estoit qu'en m'abusant. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 67).

 

2.

Qqc. amuse qqn : Voulsit Dieu que vous, François, ne fussez point amusés par ceste sophistique esperance, ne legiers a souhaitz fantastiquez, et inutiles desirs, ainçois meissés l'engin a l'esgart, et la main a l'oeuvre. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 102).

 

-

Qqc. amuse qqn à + inf. "Inciter fallacieusement à" : Il est encores une quarte desesperable esperance, que je ne sçay proprement nommer, sy non que je la dye frustrative. Et ceste [l'esperance frustrative] amuse les legiers en crainte a esperer leurs secours, et attendre leur bien, de chose qui ne peult prouffiter ne aider. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 113).

B. -

Empl. intrans. ou pronom. "Se (laisser) détourner du vrai, s'égarer sur une fausse piste, être victime d'une illusion" : L'AMOUREUX. Helas ! Je n'ay pouoir n'espace D'aler avant ne de retraire. Je suis le poisson en la nasse, Qui entre ens et ne s'en puet traire (...). LE DORMEUR. En actendant sans soy lasser, Në autre que vous acuser, Vous convient il le temps passer ; Actendre bien n'est pas muser. Trop grant actrait fait amuser Souvent, et deçoit et aluche (CHART., D. Rev., a.1424, 317).

 

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S'amuser à + inf. "S'abuser à" : Pour Dieu ! boutons la hors Ceste Merencolie (...). Trop lui avons amors D'estre en sa compagnie, Ne nous amusons mie A croire ses rappors (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 409). ...assez de gens, comme vous savés, ont été miz hors de villes et chasteaulx par deffault de gouvernement ; et, pour se amuser à cuider gaigner, ilz perdoient tout. (BUEIL, II, 1461-1466, 126).

III. -

"Capter l'intérêt, occuper l'esprit par des choses plaisantes (généralement considérées comme frivoles et vaines, détournant des choses sérieuses")

A. -

Empl. trans.

 

1.

Qqn amuse qqn : L'ABUZÉ. Des petiz dons m'entretenoit, Par ce point m'estoit amusant : L'ung jour ung pourpoint me donnoit Ou quelque drap a l'avenant. [Éd : «estre s'amusant : s'amuser, s'occuper à des vanités» ; s'il s'agissait ici d'un pronom. on aurait : m'estois, et non : m'estoit] (Abuzé D., c.1450-1470, 96).

 

-

Qqn amuse qqn à + inf. : ...aucuns ont escript en vers rimez certaines nouvellectez (...). Et ont tant fait, comme on dit, pour destorner aux autres la joie a quoy ilz ont failli que leurs escrips sont venuz en voz mains et pour l'attrait d'aucunes parolles doulces qui sont dedens vous ont amusees a lire leur livre que on appelle la Belle dame sans mercy. Ou quel, soubz ung langage affaittié, sont enclos les commencemens et ouvertures de mettre rigueur en la court amoureuse (CHART., B. Dame, 1424, 36).

 

2.

Qqc. amuse qqn : DESESPERANCE. Fol amusé a neant, deceu par la vanité de ceste briefve vie, qui prens ton plaisir a vivre pour trainer en langueur et angoisse porter, pour quoy te plaist ce qui te tormente, et comme ne laisses tu de bon grey ce qui maugré toy te laissera ? (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 17). ...cestuy seigneur a nom Abuz et madame nostre maistresse est appellee la Court, car en son hostel et service nous nous tenons. Auquel lieu a monseigneur Abuz plusieurs personnes menees, tant hommes que femmes, qui bien s'en fussent sceu passer. Mais la delicieuse compaignie et le nom de monseigneur seulement, avecques la tresbelle et gracieuse entree que madame nostre maistresse leur a monstree, les a tellement amusez que a peine s'en sont sceu ne se vouldroient departir (Abuzé D., c.1450-1470, 35).

B. -

Empl. intrans. ou pronom. "Prêter son attention à des choses vaines (au lieu de mieux occuper son temps) ; se laisser distraire par des choses plaisantes (en oubliant l'essentiel)" : De l'esgarder ne fust lassez (...) ; La, remirant la beauté d'elle, Se prent com mouche a la chandoile ; De sa façon trop s'esmerveille, Car onq ne vid beauté pareille ; La, s'amuse, la, se remire, De s'ennemie fait son mire. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 114).

 

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S'amuser à qqc. "Se plaire à qqc." : ...sachiés que videcos sont les plus fouz oisiaux du monde, auquiel oisel moult des gens de ce monde resemblent, qui sont si folz que il s'amusent aus delices terrianes, et ne leur souvent de Dieu ne des biens celestieus, et dont, le diable, qui les dechasse, leur met le las u col et les tire a ssoi. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 294). Ainssi prent le diable homme a la foletore, quer il li met devant les yex, pour lui faire affoler et dechevoir, les choses en qui il est plus enclin, qui sont contre son ame, et tant home s'amuse au fait de l'anemi que il li met le las u col. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 308). Achillés la belle regarde ; De tous ses maintiens se prent garde ; Sa contenance moult lui plaist (...). Achillés arrier s'en repaire (...). Des yeulx celle qui lui plaisoit Suivoit cil, qui s'i amusoit. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 115). Si pevent estre comparez lesditz juifz au roy Mydas, qui par sa convoitise desordonnee se mist en peril de mourir de fain. Car ilz ont refusé le pain et la chair de vie eternelle pour eulx amuser a l'ombre qui tousjours fuit sans arrester et point n'aporte de viande salutaire. (Ovide mor., 1466-1467. In : Chrestom. R., 203). Ostez de vous toute folie Qui les pensees des folz lie. Serchez doctrine par laquelle Vous vient salutaire sequelle. Serchez doulce philozophie En qui tout homs saige se fie ; Que volunté n'ayez aucune De vous amuser a pecune, Mais vous joignez a Sapience (RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 145).

 

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S'amuser à + inf. "Se donner du bon temps en..." : ...il envoya en France le seigneur de Craon pour avoir de la pecune vers sa femme, lequel, la pecune receue, se amusa à fere bonne chere et son maistre et tous ses gens estoient nudz et mors de fain (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 150 v°).

 

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S'amuser en qqc. "Trouver de l'agrément dans" : Moult prist le roy grant plaisir en ceste histoire et en pluseurs autres qui y furent. Et ainsi se deduisi jusques au tiers jour qu'il aloit par leans. Et appercoit une tres belle chambre (...), et y voit grant foison de chevaliers pains, armez de leurs cottes d'armes toutes armoiees de leurs armes (...). Tant s'amusa le roy en la chambre que pour poy qu'il ne sommeilla. Mais il s'appercoit, et vint hors, et voit que le soleil estoit ja tout bas. (ARRAS, c.1392-1393, 304).

 

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[D'une chose personnifiée] : Qui hier cuidoit que fortune eust osé attrister la fille d'un roy, la mignonne d'un empereur françois dont le trosne resplend comme le ciel ? O folle abusée, rencontrée de ta mesme folye qui te frappe au front, or te appert que ny de toy, ny de luy, elle fait estime, ny si elle ressongne la menasse de l'un, ny si elle s'amuse en l'amityé de l'autre. Certes nenny ! ny de ton ris, ny d'autruy couroux ne luy est si peu non. (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 53).

C. -

Part. passé en empl. subst. "Personne qui s'occupe de choses vaines, qui se laisse facilement distraire" : ...certes j'ay bien esperance que moy, a l'aide de Dieu et de Folcuider, ensemble avec nous Follebobance, te conduirons en tel estat, se nostre conseil tu retiens, que le despartir d'avec nous te sera en fin desplaisant (...). Aprés Abuz plusieurs s'amusent, Abuz les amusez abuse, Par Abuz suivir ceulx s'abusent Dont peu est sage qui si muse ; Au dangereux son de ma muse Fais les abusez amuser (Abuzé D., c.1450-1470, 38).
 

DMF 2020 - Synthèse Michèle Clarendon

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