C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     FLAMAND     
FEW XV-2 flaming
FLAMAND, adj. et subst. masc.
[GDC : flamant ; AND : Flamenc ; FEW XV-2, 134b : flaming ; TLF VIII, 937a : flamand]

A. -

"(Celui) qui est originaire de la Flandre, qui y habite" : Et les Flamans et Alemans qui estoient dedens Furnes yssirent contre eulz, et assembla la bataille à un petit hamel que on appelle Bulemcamp (Chron. norm. 14e M., c.1369-1372, 5). ...car Phelippe Artevelle, cappitaine des diz Flamans y avoient envoié bien six mille Flamens armez avec grant foison d'abillemens comme de canons, ribaudequins et autres (Chron. St-Den. P., c.1383-1385, 13). Jaquemés d'Artevelle et li Flamench vinrent a Eltem tout premierement veoir le roi et la roine, liquel les requellierent mout courtoisement (FROISS., Chron. D., p.1400, 283). ...ou dit temps les Flamengz estoient en division et guerre contre le roy et leur conte meismes (JUV. URS., T. crest., c.1446, 36). ...Edouart, disant le droit du royaulme de France luy appartenir, fit moult de dommagez et opprobres par terre et par mer a la couronne de France, les Flamengs et plusieurs aultres grans terres conjoinctez a luy et au royaulme d'Engleterre (JUV. URS., T. crest., c.1446, 37). [Ce mot figure dans une interpolation] Et le roy d'Engleterre meismes et messire Robert d'Arthois depuis se mist sus avecques Jaques d'Artevelle, Flameng, et aprés Edouard se nomma roy de France (JUV. URS., T. crest., c.1446, 116). Et tant y en mourut des deux costez qu'on disoit et estimoit les mors de XIIII à XV mil combatans, dont y en ot desditz Bourguignons, Picars et Flamans de mors environ de XI à XII mil combatans, sans les prisonniers, dont les gens du roy prindrent grant quantité, c'est assavoir comme de IXc à mil prisonniers, entre lesquelz y fut pris ung des filz du roy de Poulaine et ung autre jeune filz que on disoit estre le mignon dudit duc en Autriche (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 92). ...ung escuyer flamang, nommé Olivier de Launoy (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 321).

 

-

"Qui a trait à la Flandre, qui est propre à la Flandre" : Despense d'argent pour le reloige (...) ; et aussi pour faire 2 fenestres flamenges (Invent. mobiliers ducs de Bourg. P., t.2, 72). Pour à mon pooir chi exponer Des guerres de Flandres la veritet, En roumans simplement rimet Selonc ma lingue que est flamengue, Que ne vault le quart d'une abengue Pour justement rimer en roumans. (Troubles Flandre P., c.1384-1385, 2). Et pour tels causes l'avoient ils bouté hors de Flandres, mais ils gardoient Lois, le jone fils, et disoient que il le nouriroient a lor maniere, et seroit mieuls abuvrés de conditions flamenges que son pere n'euist esté (FROISS., Chron. D., p.1400, 636).

 

Rem. Doc.1438 ds GDC IX, 623c (deux huys garnis de barres flamanches).

 

-

[Monnaie] : Item flamens d'or qu'on appelle loys : XXXIII, piece pour XXXVIII gros, valent : V l. IIII s. VI d. de gros. (Rég. jur. Belg. B., 1373, 366).

B. -

"Langue parlée en Flandres" : Il estoit ordonné et commandé de par le roi, et sur le vie, que nuls en l'ost ne parlast flamenc ne portast baston à virolle. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 35). "Mais le roi voel je deporter, car c'est uns enffes ; on li doit pardonner, il ne scet que il fait, il va ainsi que on le maine : nous l'enmenrons à Gand aprenre flamenc." (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 40). Aussy, peuvent faire Lois, renouveler icelles, tenir leurs plaidz, faire leurs jugementz en flamen (Hist. dr. munic. E., t.1, 1402, 205). Et ledit bastard retourné audit pais, fist tant que il fut retenus audit office pour ce que il estoit souffisant homme en coustumes du pais de Flandres, et estoit bel langagier en françoix et en flamencq (Chron. anon. Ch. VI, D.-A., c.1431, 223). ...pour avoir translaté et escript de flameng en françois le procès (FAUQ., III, 1431-1435, 161). ... il vey de loing une creature a laquelle il ala et lui demanda son chemin en flameng (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 116). Le Quicque, qui autant vault en flameng comme le poulet, avoit paravant becquiét le Hecquet à cause qu'il avoit regibé contre son abbaie et prins l'aer des champz (MOLINET, Chron. D.J., t.2, 1474-1506, 569). Latin, picquart, flament, françoys, Il parloit tout a une voix. (Vig. Trib., c.1480, 232).
 

Article revu en 2015 Robert Martin

***Aussi GD IV, 21a, flamenge (R.M.)