A. -

"Deux plus un, trois" : A vous vueil (...) dire de ma voulenté Deux moz ou trois. (Mir. femme roy Port., c.1342, 163). Juges a en son arc trois cordes [justice, rigueur, équité] ; Bien le sces, se tu t'en recordes. De laquelle qu'i veult, puet traire, Dont droit ne li est au contraire. (Myst. Adv. N.D. R., c.1360-1365, 60). Et dit que, lui et les trois autres compoingnons champenois à qui il avoit parlé ès halles, comme dit est, se treyrent à part hors des autres trois, et bailla à celui de Rains, present les deux autres, XX s. parisis en blans nuefs, et douze noëz desdites poisons (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 435). ...et il lui dist que s'il avoit ouvré trois ou quatre mois à faire ledit argent, il ne lui seroit plus mestier de forgier de ladite monnoye. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 483). ...il est nez de la ville de Dijon en Bourgoigne, homme marié en icelle ville, et a trois petiz enfans (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 166). Or advint qu'elle [Presine] fu enceinte de trois filles et les porta son terme et delivra au jour. La premiere nee ot a nom Melusigne, la seconde Melior, la tierce Palestine. (ARRAS, c.1392-1393, 9). Et en brief temps fu faitte la forteresse, non pas une, mais deux fortes places, avant que on peust venir au dongon. Et sachiez que toutes les trois sont advironnees de fortes tours machicolees, et les voutes des tours tournees a ogives, et les murs haulx et bien crenellez. (ARRAS, c.1392-1393, 46). Et lors cria un herault par trois foiz : Laissiez les aler, faictes vostre devoir, faictes vostre devoir. (ARRAS, c.1392-1393, 62). Mais, quant le chastellain le voit [Remondin], si fu moult doulens, et le monstre a trois de ses cousins germains disant : Veez vous la le chevalier par qui la honte est avenue a nostre lignaige. (ARRAS, c.1392-1393, 72). ...et environ cedit jour trespasserent trois autres des seigneurs de ceans. (BAYE, I, 1400-1410, 336). Ne le nous fault pas trois fois dire. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 190). Encores veul je et vous commande que les sept vertus principales soient en vous, dont les trois sont divines, les quatre sont morelles (LA SALE, J.S., 1456, 39). ...en mains d'heure qu'il n'avoit esté avecques sa dame il en eust bien combatu telles troys, et venu au dessus d'elles a son honneur. (C.N.N., c.1456-1467, 195). ...nous sommes trois et elles trois, chacun prenne sa place quand elles seront endormies. (C.N.N., c.1456-1467, 202). Nous en avons [du poisson] pour trois sepmaines Pour vendre et pour nostre manger. (Pass. Auv., 1477, 127). Alons querir ces trois larrons (Pass. Auv., 1477, 172). Nous sommes trois pour la combatre. (Pass. Auv., 1477, 203). Aprés le pape, troix cardinaulx bien sages La publierent encore a haulte voix Pour mieulx l'entendre, en trois divers langaiges : Premierement en latin, en françoys, Et le troisiesme sans plus en leur patoys (LA VIGNE, V.N., p.1495, 238).

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Tous trois : Nostre lectre procuratoire Balhe ça ; tous trois y alons ! (Pass. Auv., 1477, 94). Rompés leur les os a tous trois (Pass. Auv., 1477, 228).

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Vous trois : Vous trois li ferez compagnie. (Mir. enf. diable, c.1339, 52).

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[Postposé au subst.] : Il a desja journees trois Que je partis de mon pays Pour faire ce qu'on m'a commis A faire en ceste cité. (Pass. Auv., 1477, 192). Romain, va t'en au Mont Calvaire Et y porte ces titres trois. (Pass. Auv., 1477, 214).

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Les trois estats du royaume : Pour quoy, très redoubtez sire, ... nous vous supplions humblement, ... que vous ouvrez à ces besoingnes, ... Et vueilliez mettre des trois estas de vostre royaulme ensamble prelatz, barons et saiges hommes des citez et bonnes villes ; et ces trois estas regarderont justement à vostre gouvernement du temps passé, se il a bien esté ordonnez et demenez, ainsi comme il appartient à si haulte personne que vous estes. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 26).

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[À propos de la Trinité] : S. NICOLAS. Dieu eternel, trois en ung vueil Une voulenté par essence Qui en divine prescience Congnois les cueurs et les couraiges, Tu vois de Sathan les oultrages (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 135). Tu dis scelon ce qu'il m'apart Qu'i sont trois ung seul dieu faisant Comant vais tu cecy disant Ung seul dieu n'est que une personne (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 80).

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[Combinaison gagnante aux dés] : La chance ne sera pas telle, Si je puis avoir dix VIIJ. (...) Que maulditz soyent les palhartz beufz ! Que ne soit venu trois foiz six ? (Pass. Auv., 1477, 202).

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Seul contre trois : Encontre tous me veil offrir A combatre seul contre trois, Disant que vous estes Vaudois De soustenir une querelle, De croire une fille des bois Et que vous ahourez Pucelle. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 556).

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Aller de deux en trois. "Hésiter, tergiverser" : Si ne luy cela gueres ce qu'il avoit sur le cueur, et, sans aller de deux en trois, luy demanda l'aumosne amoureuse. [Cf. fr. mod. "Sans y aller par quatre chemins"] (C.N.N., c.1456-1467, 120). ...je le sçay bien ; il ne fault ja aler de deux en trois, c'est moy. (C.N.N., c.1456-1467, 230).

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[En composition] : Et firent tous les autres lier, et le chastellain, et les enmena Alain, a trois cens hommes d'armes, a Vennes, devers le roy, qui la estoit retraiz. (ARRAS, c.1392-1393, 73). Et fu le navire si grant que pour bien mener trois mil hommes d'armes. (ARRAS, c.1392-1393, 84). Ceste justice fu faite l'an de grace mille trois cens et vint siis par un venredi, et ce jour fu le jour saint Denis en octembre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 86). ...il se missent par ordenanche au cemin et chevaucierent pour entrer en Bretagne, et comsidererent lor pooir et estimerent lor hoost a .V. mille armeures de fier, sans les Genevois qui estoient environ troi mille. (FROISS., Chron. D., p.1400, 492).

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[Accompagnant des coups] : Et ung et deux ! Ton cas s'empire ! Et trois et quatre ! Est il mort ? (Pass. Auv., 1477, 229). Jambes et cuisses luy rompons. Ung, deux, trois, quatre comptons, V, VJ, VIJ, VIIJ, IX et X. (Pass. Auv., 1477, 230).

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[Comme onomat.] "Trois fois pour une (?)" : BEAUCOP VEOIR. Je fus heureux a ceste fois [dans mon entreprise amoureuse]. JOYEULX S[OUBDAIN]. C'est une joye nonpareille Que d'estre amoureux. BEAUCOP V[EOIR]. Ouy dea, troys. (B. veoir, p.1480, 19).

B. -

P. ext. [Pour marquer une approximation ou bien un petit nombre]

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Deux ou trois + subst. : ...[il] la print par les oreilles, et la fist hault crier deux ou trois foiz. [D'une chienne] (C.N.N., c.1456-1467, 194). Mon filz, mon amy, je vous prie Que je preignhe congé de vous ; Et me dictes deux ou trois motz Pour moy resjoïr tout le cuer ! (Pass. Auv., 1477, 191).

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Trois ou quatre + subst. : Quant Geronnet de Mandurant fut retournez à Calusset, les compaignons luy firent bonne chiere, et, après troix ou quatre jours que il se fut là raffreschis, Perroit Le Bernois l'appella (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 205).

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Ne deux ne trois. V. deux "Aucun"

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Trois pas. "Une très courte distance" : Vous n'avez plus trois pas de voye, Que ne l'ayez pour heritaige ; Vous les tenez, c'est chose vraye, Prisonniers comme en une caige. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 179).

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En avoir trois (tout neufs). "Ne rien obtenir" : VERDIER. C'est la plus sote chose Qu'oncques teste d'omme songea ! Il va, y vient, ha y ha ha ! Tant que sa teste fut debrisée. ROUGE GORGE. M'aist Dieux, vez cy bonne rizée ! Mais dy moy de quoy si tu veulx. VERDIER. Ouy dea, il en a troyz tout neufz ! Il cuida trancher de l'Ogier, Mais on le fist bien de legier Trompeter dehors le porpys. (Pipée R., c.1470-1480, 146).