C.N.R.S.
 
http://www.atilf.fr/dmf/definition/deux 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     DEUX     
FEW III duo
DEUX, adj. num.
[T-L : deus ; GD : deus ; GDC : deus ; AND : deus1 ; FEW III, 181a : duo ; TLF : VII, 79b : deux]

A. -

"Un plus un, deux"

 

1.

Empl. adj. : ...la cote de mon Pere, villainement en deux p[ar]ties divisee. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 294). ...et sachiez que a quatre ou a cinq lieues de cy n'a recest, ne forteresse nulle, excepté celle dont je me suy huy partiz, qui est environ a deux lieues de cy. (ARRAS, c.1392-1393, 7). ...il sembloit que ce fust une beste monstrueuse a deux corps joins ensemble, qui n'avoyent semblance de corps humain fors es visages. (GERS., Noël, p.1404, 308). ...un usurier deux debteurs avoit. (Pass. Auv., 1477, 153). Aussi quant deux fideles sont ensemble en mariage, le mariage est vray et tient. (Sacr. mar., c.1477-1481, 66). Comme il est ung Dieu, ainsi est il ung principe, et ce se preuve par pluseurs raisons. Premierement ainsi, car s'il y a deux principes, l'un tres et souverainement bon, et l'aultre souverainement mauvais, il convient qu'ilz aient communication et convenance en estre particulier par soy (Somme abr., c.1477-1481, 106). ...si Adam leur monstra comme la premiere et plus haulte spere mouvoit sur deux poins, qu'il appella l'un le pol artique et l'autre pol antartique et, comme elle estoit divisée en deux parties (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 11 v°).

 

-

Par deux fois : Et depuis se sont ly Sarrasin rafreschy par deux foiz de gent, tant qu'ilz sont bien cent mille. (ARRAS, c.1392-1393, 94).

 

-

[Se rapportant à des choses qui vont par deux] : LE JUGE. (...) Il a deux bons yex, mais borgne est. (Mir. enf. ress., 1353, 29). Et quant Remondin, qui bien savoit le contraire, l'ouy, si fu moult doulens, et lui debaty tant les temples du poing atout le gantelet, qu'il fu si estourdiz qu'il ne veoit, ne ouoit, ne entendoit, ne se sentoit chose que on lui feist. Et lors se lieve Remondin, et le prist par les deux piez, et le traine jusques aux lices, et puis le boute hors, et retourne, et vint devant l'eschaffault du roy, la visiere levee (ARRAS, c.1392-1393, 64). Il tourne la targe derrier le doz et empoingne l'espee a deux mains, et va ferir Uriien sur le coing du bacinet un grant coup de toute sa force (ARRAS, c.1392-1393, 137). Et quant Gieffroy l'appercoit, si giette le sien et haulce l'espee a IJ mains, et en fiert le chevalier sur le bacinet si raidement qu'il le fait tout chanceler, et le sieut et recuevre, et lui donne du pommel de l'espee grant coup. Et cil l'ahert a deux bras, et Gieffroy laisse l'espee aler et l'ahert. (ARRAS, c.1392-1393, 298). Item, je laisse aux Mendïans, Aux Filles Dieu et aux Beguines, Savoureux morceaulx et fryans, Chappons, flaons, grasses gelines, Et puis prescher les .XV. signes Et abatre pain a deux mains. (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 26). LE PREMIER. Saluez bien tost nostre roy, Depeschés vous chascun de vous Et vous mectez a deux genoux, Car sa personne le vault bien. (Feste roys, c.1475-1500, 307).

 

-

[Avec valeur distributive] Aux deux bouts. "À chaque bout" : ...et fist marchier son estandart au long d'une haye ; et là se mist en bataille, son estandart ou millieu, avec la plus grosse turbe de ses gens de guerre ; et aux deux bouts de la haye envoya deux petis tropelets de ses gens d'armes, c'est assavoir, des deux costez, les uns à dextre et les autres à senestre. (BUEIL, I, 1461-1466, 152).

 

-

[Précédé de l'art. déf. plur.] : C'est une meïsme voie ou espace, mais les deux manieres de aler ou courir sont contraires. (ORESME, E.A.C., c.1370, 110). Et s'en vont tous vestuz de noir aux tentes qui furent des Sarrasins, ou les deus freres estoient logiez. (ARRAS, c.1392-1393, 186). ...et demorerent li doi roiaulme d'Engleterre et d'Escoce en trieuves .I. grant tempore. (FROISS., Chron. D., p.1400, 44). ...les deux nefz en seront plaines. (Pass. Auv., 1477, 126).

 

-

[Précédé d'un possessif ou d'un démonstratif] : E ! tresdoulx Diex, ces deus gens cy, Si vous plaist, en grace tenez. (Mir. st J. Cris., c.1344, 305). Sus, Guabriel, escoulte moy ! Ensemble tes deux compaignons, Or vous en alés, mes mignhons, Conduyre l'arme Jehan babtiste (Pass. Auv., 1477, 98). Ces deux titres mectras au bas Des croix soubz les piés des larrons. (Pass. Auv., 1477, 215).

 

-

[Précédé d'un adj. indéf.] : Mis avons sans point de diffame Les autres deux corps des martirs Avecq ceulx que de treshault pris Avez desja fait appourter N'a gaires, sans nous reposer. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 168).

 

-

[En compos., comme multiple de cent, mille...] : Remondin appresta son erre et prist congié de Melusigne, et se party a moult noble compaignie de chevaliers et d'escuiers, le nombre de bien deux cens gentilz hommes. (ARRAS, c.1392-1393, 51). Ilz povoient bien estre cent lances et trois cens archiers avec deux cens hommes de pié ou environ. (BUEIL, I, 1461-1466, 73). ...et n'en y a pas si pou qu'il n'en y ait plus de deux mille chevaulx, qui se herbent (BUEIL, I, 1461-1466, 150). Et sont, en somme toute, deux cens quarante huit canons, qui divisement sont nommez comme vous avez ouy cy dessuz (BUEIL, II, 1461-1466, 47). Deux six et quatre seze font... (Pass. Auv., 1477, 204). Toutesfoiz ce eust esté ung grand soulagement pour le peuple, qui paie au jour d'uy plus de deux milions et demy de francs de taille. (COMM., III, 1495-1498, 304).

 

-

Deux gros ne peuvent en un pot. V. gros

 

-

Comme deux loups s'accordent à prendre une brebis. V. loup

 

2.

[P. ell. du subst. déterminé] : Il me fault cestuy ycy pendre Ou est escript : "Larron Dismas", Et a se lieu : "Larron Gestas". Ces deux leur titre fait confus (Pass. Auv., 1477, 215). ...et envoya querir à Amyens deux des principaulx de la ville, lesquelz il suspessonnoit de ces traictéz. (COMM., I, 1489-1491, 176).

 

-

Les deux de ces... "Chacun de ces deux..." : Li doi de ces chevaliers avoient affection de venir au siege de Tournai (FROISS., Chron. D., p.1400, 429).

 

-

Les deux. "Deux (sur n)" : ...et, en venant, firent leur avant-garde de cincq hommes, desquelz l'un estoit ung petit plus loin devant les autres pour escouter. Ainsi ne demourerent que dix en la principalle route ; et encores de ces dix les deux furent mys derrière, pour guetter que on ne les sieuvyst (BUEIL, I, 1461-1466, 37).

 

-

Les autres deux. "Les deux autres" : Mes chieres seurs, or regardez la grant griefté et misere ou nostre pere a mis nous et nostre mere, qui eussiemes esté en si grant aise et en si grant honnour. Or n'en est il bon a faire ? Quant a moy, de ma partie, je m'en pense a vengier, car aussi pou de soulaz qu'il a empetré a nostre mere par sa faulseté, je lui pense a faire. Et les autres deux lui respondirent : Vous estes nostre ainsnee, nous vous suivrons et avouerons ce que vous en vouldrez faire. (ARRAS, c.1392-1393, 11). ...quatre grans canons gettans de quatre à cinq cens livres pesant le plus groz, le second gettant environ trois cens livres et les autres deux gettans deux cens livres ou plus (BUEIL, II, 1461-1466, 46).

 

-

Nous deux/vous deux/eux deux : LE CONTE. (...) Vous deux m'aiderez a jugier. (Mir. enf. ress., 1353, 42). Par ma foy, monseigneur, et vous, mon frere, vous devez savoir que par raison naturelle a qui que je celasse mon secré, a vous deux ne le devroye je pas celer, voire se c'estoit chose que je peusse dire, et aussi que je le sceusse. (ARRAS, c.1392-1393, 44). Crestienne la pucelle (...) leur est venue a l'encontre au pié du degré, et les honnoura et receupt moult humblement et les prist ambedeux par les mains et se mist entre eulx deux. (ARRAS, c.1392-1393, 166). Car bien semble certainement Que eulx deux n'aient seulement En tout que une seule pensee ; Car celle du marquis entee Est du tout ou cuer de la dame. (Gris., 1395, 71). Or retourne (...) et escoute bien ; et ne vous tenez pas ensemble vous deux, et non pas si loing que vous ne puissez bien entre-ouyr (BUEIL, I, 1461-1466, 205). Et, quant à la damoiselle dont vous parlez, c'est la plus forte enchanteresse et la plus mauvaise femme du monde. Se elle demande messire Morcellet, je ne m'en esbahyz pas ; car eulx deux ont fait toutes ces menées. (BUEIL, II, 1461-1466, 209). Il est vray, seigneurs, que nous deux Estïons palhars luxurieux, Et advons joué tout le nostre (Pass. Auv., 1477, 173). ...monsr Charles de France et monsr de Charroloys estoit à une fenestre et parloient eulx deux de très grand affection. (COMM., I, 1489-1491, 41).

 

.

Qui de nous deux : LE .I. SERGENT. Sangbieu, il seroit bien discret Qui de nous deux prendroit le pire. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 101).

 

-

Lesquels deux : Lesquelz deux d'iceulx se departirent d'illec et prindrent leur chemin alant droit à Compiengne (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 146).

 

-

Tous deux : Et lors commanda le roy que Jossellins et son filz feussent tous deux penduz. (ARRAS, c.1392-1393, 64). Sy advint qu'ilz furent tous deux amoureux de deux belles et gratieuses damoyselles (BUEIL, I, 1461-1466, 125).

 

-

Deux de + subst. : Et lors vindrent deux de ses chiens courans qui lui saillirent contremont, lui faisant grant feste, et il tressault comme uns homs qui yst de son dormir, et lui souvint de sa chasse (ARRAS, c.1392-1393, 6). ...ilz mirent en chasse deux des gallees de l'ospital. (ARRAS, c.1392-1393, 94).

 

-

[Pour marquer un dualisme] : ...et la sainte escripture tesmoingne : "Pour ce relenquira l'homme son pere et sa mere et asozira a sa femme, et seront deux en une char." Il n'est pas dit trois ne pluseurs, mais deux. (Sacr. mar., c.1477-1481, 66).

 

-

Deux à deux. "Deux par deux" : ...mais alloient très souvent deux à deux sur ung cheval, et la pluspart alloient à pié. (BUEIL, I, 1461-1466, 23). En tel estat passerent bien six mille, Tous deux a deux et a grans pas divers (LA VIGNE, V.N., p.1495, 211).

 

-

Deux et deux. "Deux par deux, par groupes de deux" : Remondin regarde devant soy et voit naistre gens du fons de la valee, venans deux et deux par ordonnance. (ARRAS, c.1392-1393, 77). La fut la joye grant que les freres s'entrefont. Et se mettent au chemin ensemble, deux et deux, tousjours les plus ainsnez devant, OEudes et Anthoine vont devant, et puis le roy Regnault et Gieffroy, et après vont Remond et Thierry, et tout leur ost après, banniere desploiee. (ARRAS, c.1392-1393, 282). ...et portoient chil esquier, deus et deus casquns, une grande corbille a deus aniaus, toutes plainnes de vaselle d'argent [l. deus et deus, casquns une... "chaque fois une..."] (FROISS., Chron. D., p.1400, 98). Or alés deux et deux devant, Car vous estes mon saint couvant, Par le païs et par la terre. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 124). Et des bourgoises, je m'en ris, Car deux et deux par my l'esglise Parlent cy fort, que le service N'en puellent oïr ne entendre. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 6). Deux et deux venoyent ensamble (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 16). ...et ceulx du pont se mettront avec ceulx du chasteau et puis par ordonnance sortiront tous deux et deux la teste nue, combien qu'ilz soyent tous armez, leurs salades en leurs mains (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 635).

 

-

[Avec ell. de parties, moitiés...] En deux : Et de toute ceste doctrine la meilleur, la plus digne et la plus profitable, c'est la science de moralité, contenue par especial et principalment en un livre divisé en deux, qui sont appelés Ethiques et Politiques. (ORESME, E.A., c.1370, 97). Ainsi comme vous ouez, fu Gieffroy a pié devant le jayant, qui tenoit la faulx en ses mains, et cuida ferir Gieffroy, mais il tressaut en fuiant au coup, et, au retourner, le fery de l'espee sur la hante de la faulx par telle maniere que il la tronconna en deux. (ARRAS, c.1392-1393, 246). Qant il oirent ces paroles, il partirent lors gens en deus, et fissent deus enbusqes. (FROISS., Chron. D., p.1400, 370). Espoir faut quant Desir court seure, Et se depart De moy qui de dueil ay tel part Qu'a bien pou que mon cuer ne part Dehors, et qu'en deux ne se part, Quant Souvenir Me fait en pensee tenir Comme il souloit vers moy venir, Et son gracïeux maintenir, Et les doulz mos Qu'il me disoit a tous propos (CHART., L. Dames, 1416, 218). Le premier soir que le duc de Bourgongne fut logé en leur faulxbourg, furent fort soulagéz ceulx qui estoient de nostre avantgarde, car la puissance qui estoit dedans estoit jà departie en deux. (COMM., I, 1489-1491, 152).

 

-

Entre deux. "Au milieu, en interposition" : Et s'en vinrent à heure de nonne logier sus une montagne, droit devant les Englès. Et n'i avoit de entre deus que une praiorie, espoir large de six bonniers de terre. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 187). Mais la droicte vaillance de l'homme est de combatre en champ là où il n'y a haye, ne buisson, ne fossé, ne fortification nulle entre deux et que on marche les ungs contre les aultres (BUEIL, II, 1461-1466, 113). Une en vint donner contre la croisée de la fenestre où ces deux princes dessusdictz avoyent les testes, et si près l'un de l'autre qu'il n'y avoit pas ung pied entre deux. (COMM., I, 1489-1491, 42).

 

-

[Dans le temps]

 

.

Entre deux. "En attendant" : "Vous me requerez", dist la royne Verite, "que de l'eritage de mon Pere, pour lequel est engendre le scisme et entre deux l'orrible contention, je doye declairer qui en aura la garde et la possession..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 294).

 

.

Aller de deux en trois. "Attendre plus longtemps, compliquer les choses" : "Et que diriez vous, dit l'autre, si vous aviez compaignon ? - Compaignon ! dist il, quel compaignon ? En amours, je ne le pense pas, dit il. - Saint Jehan ! dist le derrenier venu, et je le sçay bien ; il ne fault ja aler de deux en trois, c'est moy..." (C.N.N., c.1456-1467, 230).

 

-

[Pour marquer la différence qui existe entre deux choses] : Alors le bastard respondit : "Le Louvre et la Bastide, se sont deux. " (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 167).

 

-

En dire deux. "Raconter de (deux) bonnes histoires" : "Encores n'avez vous riens ouy," dit le roy d'Angleterre. "Je vous en diray deux, les plus nouvelles que vous ouystes oncques..." (Jehan de Paris W., 1494-1495, 47).

 

Rem. Cf. deviser d'une et d'autres.

 

3.

Empl. subst. [Dans une énumération ou dans un calcul] "Le nombre deux" : Et ung et deux ! Ton cas s'empire ! (Pass. Auv., 1477, 229). Ung, deux, trois, quatre comptons (Pass. Auv., 1477, 230). Ung comme commencement de nombre est au predicament de quantité discrete, c'est a dire au principe de toutes choses qui ont quantité et grandeur numerable, comme sont tous nombres comme ung, deux, trois, quatre et cet. (Somme abr., c.1477-1481, 103).

 

-

À deux et à quitte. "À quitte ou double" : Oultre plus de l'apoinctement Qui se fait a deux et a quite, Vous en serés tresbien conduite Tous les jours face froit ou chault. (P. moyne, a.1500, 46).

B. -

P. ext. [Marquant l'approximation ou le petit nombre] "Un petit nombre de" : Mon seignieur, j'avoye en prepos De maintenant dire deux mos, S'il vous plaisoit ycy rester Et de moy ung po escuter. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 153).

 

-

Un ou deux : Et dudit badelaire fu feru, il qui parle, par la teste un ou deux coups (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 146). PERROCQUET. De ceste Chose publicque en general En avons cy parlay ung mot ou deux, Mais nonobstant, tout par especial, Nous le prenons pour le lieux precieux, C'est a scavoir le lieu solacieux La ou on tient a tous venans bouticle. (Sots mal., c.1480, 91).

 

.

Un et deux : Noz ennemiz sont si orgueilleux qu'ilz ne prisent ne Dieu ne homme. L'ung tient un prisonnier par la main ; l'autre tient un cheval en leisse ; les autres ont trois arcs ou poing, et l'autre trois espées par faulte d'une et deux lances sur le col de son cheval (BUEIL, I, 1461-1466, 145).

 

-

Deux ou trois : ...deux ou trois jours après (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 101). ...li requissent li Flamenc que il establesist en Flandres, de par lui et ou nom de li, deus ou trois vaillans honmes et gens d'armes et archiers, qui li aidaissent a garder la frontiere et euls consillier, se il besongnoit. (FROISS., Chron. D., p.1400, 342). Et ne trouverent ce jour lesdictes gens d'armes aucune resistence, et n'y ot que deux ou troiz personnes tuez ledit jour es rues de Paris (FAUQ., I, 1417-1420, 128). ...je vous asseure que ces gens illec sont en belle bataille et en belle ordonnance, et ont eu voulenté deux ou trois foys de saillir hors leur parc. (BUEIL, I, 1461-1466, 193). Mon filz, mon amy, je vous prie Que je preignhe congé de vous ; Et me dictes deux ou trois motz Pour moy resjoïr tout le cuer ! (Pass. Auv., 1477, 191). ...lequel gecta deux ou trois fusées en l'aer, qui coururent parmy les gens, de quelque maison en hault, que nul ne l'apperceut. (COMM., I, 1489-1491, 41).

 

.

Deux ou trois cens : ...nous irons tous d'une belle traicte, et envoyerons deux ou trois cens chevaulx legièrement habilliez pour courre la praerie et prendre les chevaulx (BUEIL, I, 1461-1466, 150).

 

-

(En) deux mots. "Brièvement" : Guippelin, respons moy deux mots. Dy moy, pourquoy ne parles tu ? (Roy sotz, c.1450-1500, 222). Cent livres [de myrrhe et d'aloès] ; et dy en deux motz Pour combien tu les me donrras. (Pass. Auv., 1477, 235).

 

-

Ne deux ne trois. "Aucun" : ...vous savez qu'il vous fault chief à qui vous obéissez, ou aultrement vostre fait seroit nul. Je ne vous en baille ne deux ne trois, mais lui seul ; car une armée, s'il n'y a ung chief sur tous, ne se peult bien porter. (BUEIL, II, 1461-1466, 170). Ne'n rechappa ne II ne trois Que tous ne fussent a l'espee (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 598).

 

-

[Expr. d'une valeur minimale] Ne pas valoir deux + subst. "Avoir une faible valeur" : Mauldit, tu ne vaulz pas deux noiz ! (Pass. Auv., 1477, 93). Tous ne valés pas deux ongnhons ! (Pass. Auv., 1477, 210).

 

-

À deux doigts. "Tout près" : Lors le Can de Lescalle, qui estoit a deux doix pres de la mort, veant que son frere ne s'accordoit pas que ses bastars demourassent seigneurs, pour recommander son ame a Dieu plus devotement, commanda que son frere fust mis a mort en sa presence et sans plus attendre. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 280).

 

.

À deux doigts près de qqc. V. doigt

 

-

(Sermonner) de trois en deux. "À tort et à travers" (DI STEF.) : Il ne fault point a clochier devant boiteux, ne sermonner de troys en deux comme Dam Renart le vouldroyt (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 271).

 

Rem. DI STEF., 250c, s.v. deux.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

Fermer la fenêtre