A. -

"Transporter qqc. qq. part" : Donc la matiere de pleuresis sinthomatique est transmise au cueur et le signe c'est sincopin (GORDON, Prat., c.1450-1500, IV, 9).

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[Le corps d'un défunt] : OFFICIAL. (...) Or, messieurs, ainsi que j'entens, Ses moynes illec assistans Comme pourceaux sont endormys. Dont, pour les faire maulxcontens, Sçav'ous que ferons, mes amys ? Le corps d'icy sera transmys En nostre eglise solempnelle ; Par ainsi, les moynes desmys Seront de leur faulce querelle. (LA VIGNE, S.M., 1496, 581).

B. -

"Faire passer qqn/qqc. (qq. part, à qqn, dans tel état...)"

1.

"Envoyer qqn (qq. part, à qqn...)" : Des cieulx m'a son ange transmis Qui m'a moult en leesce mis (Mir. fille roy, c.1379, 89). Et mains hommez prenans saudee Transmist sur la gent de Judee. (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 125). Ses gens transmict pour de l'eau querir En la forest, dedans une fontaine (BAUDE, Dictz moraulx S., p.1450, 84). DIEU. Encour ne recevra la mort De present ; mais g'y envoyeray Mon doulx ange et le transmettray, Pour l'advertir qu'il soit content Dedans la peinne et ou torment Que pour moy luy sera donnée. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 114). Sy transmist gens qui de tout ce luy devoient chertainez nouvellez rapporter. (Comte Artois S., c.1453-1467, 8). ...le roy de Castille, estant a Cordoue, avoit transmis deux de sez espiez en la ville de Grenade pour savoir le fait et couvine de sez adversairez (Comte Artois S., c.1453-1467, 81). ...ilz transmirent ung certain et secret messagier nonchier au conte, leur seigneur, leur venue (Comte Artois S., c.1453-1467, 145). Aiez pictié, aiez pictié de moy, A tout le moins, s'i vous plaist, mes amis ! En fosse giz, non pas soubz houz ne may, En cest exil ouquel je suis transmis Par Fortune, comme Dieu l'a permis. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 68). Rigueur le transmist [Villon] en exil Et lui frappa au cul la pelle, Non obstant qu'il dit : "J'en appelle !" Qui n'est pas terme trop subtil. Repoz eternel donne a cil (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 143). Dieu me transmet à vos yeulx, et vous mande Qu'à le servir sans sommeiller on veille, Et que m'ayez affin que je resveille Les lasches cueurs qu'on ne peut esmouvoir à travailler, pour tous les biens avoir. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 376). Quant le roy sceut l'insulte et insolence, Le mareschal de Gÿé transmit la Acompaigné des archiers d'ordonnance, Pour s'enquerir dont procedoit cela (LA VIGNE, V.N., p.1495, 233).

2.

"Envoyer qqc. à qqn" : Pourtant ce livre, Pour estre de charge delivre, A ma dame transmet et livre, Par qui je puis mourir ou vivre (CHART., L. Dames, 1416, 302). Pareillement, à dire voir, Peut-il transmettre à son vouloir En ce Monde mortalité Pour corrigier l'iniquité Ou autrement à l'avantage De mains suppostz d'umain lignage, Car ses vouloirs et ses décrèz Sont plus parfons et plus secrèz Que n'est abisme en nul endroit (LA HAYE, P. peste, 1426, 61). Mon amy, j'ay veu a loisir Le mandement a moy transmis Par vous (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 19). Comme a celluy qu'en vertuz je congnois Tout assouvy, je transmectz ce present. (ANTITUS, Poés. P., c.1500, 22).

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Transmettre un regard à qqn. "Envoyer un regard à qqn" : ...ung regard me transmist, Qui me donna au cueur une poincture (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 18).

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Transmettre son ame à Dieu. "Remettre son âme à Dieu, mourir" : DIEU. (...) Il est advenu que le noustre Archidyaque de l'eglise Nous a huy son ame transmise (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 112).

3.

"Faire entrer qqc. parmi les biens matériels ou spirituels de qqn" : ...pensant tousjours à la parolle de Nostre Seigneur disant au roy Ezechie : "Dispose de ta maison, car demain tu mourras," comme si ceste parolle nous feust singulierement transmise, non refusant icelluy mandement mais icelluy humblement recepvant puisqu'il plaist à Dieu, à l'ordonnance de qui toutes choses sont subjectes et à qui ne se peult rien tapir de nostre maison prinse en trois sens, c'est assavoir de nostre ame, qui d'icellui Dieu est dicte le sierge, mais qu'elle soit juste (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 282).

4.

"Faire passer d'un état à un autre" : Tout ainsy comment, se l'omme n'eust pechié, il fut esté, en son propre corps qu'il portoit et ouquel creé il fut, transmis en vraie inmortalité, ainsi convient que, quant il sera restaurez, que sa resurrection se face en ce propre corps ouquel il vit en ceste presente vie corporelle. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 209).

V. aussi tramettre