C.N.R.S.
 
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     TAPER1          TAPER2     
FEW XIII-1 tapp-
TAPER, verbe
[T-L : taper ; GDC : taper ; FEW XIII-1, 97a : tapp- ; TLF : XV, 1367a : taper1]

I. -

Empl. trans.

A. -

"Frapper qqn ou qqc." (synon. ferir) : Ly cevaus est chéus, et Murgalés viersa ; Et Ricars de Caumont tellement le tapa, La coiffe au diestre lés sy très-bien asséna, Qu'en le tieste l'ataint, l'oreille ly coppa. (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 290). Adont prissent les gardes les chevaulx et les tapèrent avant, et li cheval passèrent oultre (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 181). Mais aprés trouva les accors Pitagores, par doulx recors A sons de marteaulx par tapper Et cordes tendues frapper (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 116). Et aprez qu'il [l'aigle] les a recouvrees [ses plumes], il va et quiert une roche de pierres, et tappe et fiert son bec a la plus aspre et dure pierre de la roche, tant qu'il oste son becq et lui en revient ung nouvel (Somme abr., c.1477-1481, 179).

 

-

Empl. abs. : PREMIER BRIGANT. Tu verras bien commant je tappe Si quelque follastre acullons. SECOND BRIGANT. N'eust il vaillant que ses coillons, La mort bieu, tout y demeurra ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 309).

 

-

[D'un projectile] : Là estoient ces arbalestriers Genevois qui traioient de grant manière et tapoient ces viretons si au juste ... que il n'y avoit si jolis qui ne les resongnast (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 198). Et furent tellement tapés sus lors bachinés dou jet de deus pieres que il rendoient sanch par la bouce et par les orelles ; (FROISS., Chron. D., p.1400, 544).

 

-

Taper de la bottine. V. bottine

B. -

P. anal.

 

-

[De la maladie] "Frapper"

 

Rem. Ex. XVe s. (tappez de la maladie), Namur, ds R. Lang. rom., 38, 202.

 

-

[Du vin] "Monter à la tête (de qqn)" : ...la force du vin qui en cervel les ot tappez (DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 332).

 

-

Empl. abs. [Du soleil] "Donner fort" : Le soleil estoit bel et cler et resplendissant à grans rais et si plains de force et challeur que plus ne povoit estre, car il tapoit de telle manière que on estoit tout tresperchié de sa réverbération, et avoit très-grandement eschauffé le sablon, lequel eschauffoit si très-fort que il n'y avoit si joly, ne si usité d'armes porter, qu'il ne fuist tout mésaisié de challeur. (FROISS., Chron. K., XV, c.1375-1400, 38).

C. -

Au fig. "Toucher qqn" : Mais il n'est ame, N'homme vivant qui aimme si sans blame, S'il est tapez de l'amoureuse flame, Qu'il n'aimme mieus assez le corps que l'ame. Pour quel raison ? Amour vient de charnel affection, Et si desir et sa condition Sont tuit enclin a delectation. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 121). Lors ne le porroient taper Male errour, ne desesperence, Tant comme il aroit esperence ; Qu'esperence le conduiroit Jusqu'a tant qu'il trespasseroit. (MACH., J. R. Nav., 1349, 211).

II. -

Empl. pronom.

A. -

Se taper de. "Se frapper de" : He my, le murdre ! he my, ahors ! Je me vorray tapper ou corps De ce coutel pour abregier Ma vie et ma fin avancier ! (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 63).

B. -

"Être touché (de qqc.)" : ...la mer estoit retraicte et toutesvoies les chevaulx y estoient [var. se tapoient] jusques aux ventres ["avaient de l'eau jusqu'au ventre" ; autre var. se gueoient]. (Ponthus Sidoine C., c.1400, 13).

 

Rem. Ou est-ce un autre mot ? Rattacher à FEW XVII, 312a, *tappôn ?
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

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