A. -

Loc. adv. À primes. "Au premier abord, aussitôt" : ...car or a primes pourrez aprendre comment les choses du siecle sont tournables. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 189). ...a primes luy vint en teste qu'il avoit mal fait (C.N.N., c.1456-1467, 540). Si se congrea icy une dure envie entre ceulx de Croy et le sang du chancelier (...). Dont a ceste darreniere fois, quand virent qu'en cas d'honneur qui poignoit le sang du chancelier encoire surmonteroit le leur, a priemes leur commença a cuire leur playe [C. Demaizière, Réforme, Hum., Ren. 34, 1992, 117 note l'influence région. du pic. dans la graph. priemes] (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 107). ...[les ambassadeurs du duc de Bourgogne] partans de Tours (...) se rendirent à Monbason le jour qui leur estoit institué, et la se logerent ou lieu a eulz ordonné. Et alors a priemes vindrent devers eulx comme tramis du roy les baillis de Rouen et de Constantin (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 173).

Rem. Consol. Boèce C., c.1350, gloss. (a primes) ; Trois fils rois P., c.1454-1463, gloss. (au primes) ; Myst. process. Lille K., t.1, a.1485, 1/289 (au prumes) ; Myst. process. Lille K., t.4, a.1485, 57/278 (au prisme).

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"Pour la première fois" : C'est que le degeté enfant Du roy de France legitime, Qui long temps a esté souffrant Mains grans ennuiz, qui or a prime, Se lieva ainsi que vers prime, Venant comme roy coronné En puissance tresgrande et fine (CHR. PIZ., J. d'Arc, 1429, 28).

Rem. Consol. Boèce C., c.1350, gloss.

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À de prime. "En premier lieu" : ...adonqes venons nous a ceo douz et humble seignur qi nous receit ausi voluntiers adonqes come si nous venissens a deprimer [l. a de primes]. (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 36).

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D'en primes. "Au premier abord, aussitôt" : ...qui pourront monstrer d'enprime [l. d'en prime] le traictié plus a la faveur de Baxeth que la faveur du roy (MÉZIÈRES, Epistre lamentable C.P., 1397, 174).

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Empl. adv. Primes. "Premièrement"

Rem. Erec C.T., c.1450-1500, gloss.

B. -

LITURG. "Premières heures canoniales, récitées vers six heures du matin" : LA PREMIÉRE NONNE. (...) Je lo qu'ataingnons noz sautiers Et disons prime endementiers Que l'attendons. (Mir. nonne, 1345, 312). Les rossignolx a leurs voyx primes Tantost le point du jour sonnerent En deschantant leurs belles primes (MARTIN LE FRANC, Champion dames D., t.5, 1440-1442, 160). ...lesdits prieur et frères dudit hostel Dieu et leurs subcesseurs seront tenus désormays, pour le temps advenir, dire et célébrer par chacun an à tousjours maiz à perpétuité, le jour du Saint Sacrement et par chacun des huict jours des octaves d'icelle feste, vespres, complies, matines, heures canonialles, c'est a scavoir prime, tierce, medi, nonne et messe par chacun desdicts huict jours, le tout à note (Cartul. Hôtel-Dieu Cout. L., 1468, 314).

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Heure de prime. "Moment des premières heures canoniales, vers six heures du matin" : LE FOL. (...) Je vi quant ma mére fut née Qu'elle menoit les truies paistre Dedans le chapperon d'un prestre A heure de prime après hier. (Mir. parr., 1356, 17). Bien fu qui tout ce reporta Au roy, et qui li enorta Qu'il preïst crueuse vengence De si très grant desordenence. Et fu le jour XXVIIJe De Janvier, à heure de prime. (MACH., P. Alex., p.1369, 258). ...et dudit lieu de Salucet se parti à la fin desdis trois mois ou environ, heure de prime, en menant abreuver deux des chevalx dudit capitaine (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 124). ...dit fu et deliberé que, pour le delit commis par icellui prisonnier en jurant icellui villain serement, il soit condempné, mis et tourné ou pilory, ès hales, puis heure de prime jusques à heure de nonne, et d'ilec ramenez prisonnier oudit Chastellet (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 347). Remondin ala ouïr messe a l'abbaye du Moustier, et la pria Dieu qu'il lui laissast son fait achever, au salut de l'ame et prouffit et honneur du corps, et demoura en sa devocion au Moutier jusques après heure de prime. (ARRAS, c.1392-1393, 33). Et environ heure de prime, vint Remondin, a noble compaignie, armez moult richement (ARRAS, c.1392-1393, 61).

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"Six heures du matin, commencement de la journée" : Cent rimes ay mis dedens ceste rime, Qui bien les conte. Prises les ay en vostre biauté qui me Tient sans dormir dou soir jusques a prime. Mais en mil ans n'en diroie la disme. Toute seurmonte. (MACH., F. am., c.1361, 179). LE COUSIN. Et nous y venrons sanz doubter, Mais a quelle heure ? LE PÉRE. A telle, se Dieu me sequeure, Com vous plaira. L'ONCLE. Après prime, voir, ce sera Assez a point, ce m'est avis. (Mir. chan., c.1361, 156). LE MESSAGIER. Demain, avant prime sonnée, Sera cy. (Mir. emper. Romme, 1369, 272). Les communs et habitans de la parroice de Bougy ont en la forest de Conches tout boiz sec en estant et le vert en gesant s'il n'y a caable de sept arbres d'une veue, sans amende ne perdre ferement, à sieute de sergent jusques à lendemain prime (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 305). C'est que le degeté enfant Du roy de France legitime, Qui long temps a esté souffrant Mains grans ennuiz, qui or aprime, Se lieva ainsi que vers prime, Venant comme roy coronné En puissance tresgrande et fine (CHR. PIZ., J. d'Arc, 1429, 28). Ces gens dorment jusques a primme ! Il deussent estre ja ez piés. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 87). Hau ! cher pere, le soleil luyt, Il est pieça prime sonnee, Toute la cité est levee ; Levez vous, s'yrons a l'eglise. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 183).

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Haute prime. "Six heures du matin passées" : ...haute primme fu passee et acomplie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 622).

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Au masc. Au prime : ...telz espeuse au prime qu(i) au vespre s'en repent. (Hugues Capet Lab., c.1358, 285).

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Dedans prime. "Aux alentours de six heures du matin" : Or alez, dist le roy, et les me faictes cy venir demain dedens prime. (ARRAS, c.1392-1393, 115).

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Prime de jour : Les galées aparillies Furent, armées et garnies, Si que au landemain se parti. Mais il sera en tel parti, Einsois qu'il soit prime de jour, Qu'il n'ot onques si grant paour ; Qu'en mer leva une tempeste Qui toute l'esmuet et tempeste, Et qu'il n'i ot voile ne mast Que la tempeste ne tumast. (MACH., P. Alex., p.1369, 113).