C.N.R.S.
 
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FEW IX primarius
PREMIER, adj. et adv.
[T-L : premier ; GD : premiers ; GDC : premier ; FEW IX, 376b, 377b, 378a : primarius ; TLF : XIII, 1059a : premier]

I. -

[Fait d'être au début (dans le temps, dans l'espace, dans une série)]

A. -

"Le plus ancien dans le temps, qui vient, qui apparaît avant"

 

1.

"Qui est au début absolu"

 

-

Le premier pere/la premiere vierge femme/les premiers parents : ...pour ce que li ennemi deçut la premiére vierge femme, laquelle deçut aussi le premier homme qui vierge estoit... (Mir. st J. Cris., c.1344, 252). Car nos premiers parens avant l'offensse estoient vierges en Paradis, mais aprés le pechié, hors de Paradis, tantost ilz se mirent a l'euvre de mariage. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 173). Car tuit tenoient du levain Du pechié de leur premier pére (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 267). Pour le pechiés du premier pere, De Adam que mangat la pome, Fut le monde jugé a mors, Mes le sire de grant confort Ney fu de la Virge Marie Pour nous torné de mort a vie. (Pass. Autun Roman F., c.1400-1500, 169). Et quant a vostre disputacion, que avez longuement tenue, saichiez que point ne voulons que regart aiez a nostre regle et loy generale et penible, imposee par le forfait du premier pere, car pour les autres ceste loy est faicte, non mie pour elle (GERS., Concept., 1401, 405). Dyables, j'enracge maintenant. Maudit soit mon premier parent Qu'oncques fus en ce monde né. Je pers mon sens, non esperant D'estre jamaiz sain ne saulvé. (Pass. Auv., 1477, 217). Et puis il [Dieu] fist secundemant De terre nostre premier pere Et de ly eve nostre mere (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 64). Adam, premier homme fait de Dieu et à sa semblance et, comme est assez à croire, à presupposer et entendre, fut creé en toute parfection (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 11 r°).

 

-

Dès le premier commencement. "Dès le tout début" : Consideré toutes ensamble, Et chascune bien mise a point, D'ordre en ordre et de point en point, Dès le premier commencement Jusques au darrein finement, Se tout voloie regarder - Dont je me vorray bien garder - Trop longuement y metteroie (MACH., J. R. Nav., 1349, 167). Lors prist la dame une maniere Able, diligent et maniere De parler par si bel devis Qu'il estoit a chascun avis Qu'elle veïst tout en escript Ce qu'elle disoit et descript. Dont mieus diter nuls ne porroit, Nès que ses parlers atiroit. Elle ordena son parlement Dès le premier commancement, Qu'elle m'avoit envoié querre, Et puis secondement requerre, Et comment j'alay devers li, Et comment elle m'assailli De parole cusansonneuse, Et comment elle fu crueuse De moy rudement ramposner (MACH., J. R. Nav., 1349, 186). Or vëons au fait proprement Dès le premier commencement, Pour bien deviser les parties, Comment elles sont departies, A savoir la quele se tort : Je di que Guillaumes a tort (MACH., J. R. Nav., 1349, 261).

 

2.

"Qui est au début..."

 

a)

[d'une suite de personnes, de choses de même nature, d'une série] : Que qui savoir Vorra mon nom et mon seurnom de voir, Il le porra clerement percevoir En darrein ver dou livret et vëoir, Mais qu'il dessamble Les premieres set sillabes d'ensamble Et les lettres d'autre guise rassamble, Si que nulle n'en oublie ne emble. Einsi porra Mon nom savoir qui savoir le vorra. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 134). Il doit toudis son signeur mestre Au mieus et au plus asseür, Pour eschuer tout mal eür. Si ne puet avoir deshonneur Cils qui la tient pres son signeur, Et si n'a pas les premiers cos. (MACH., F. am., c.1361, 149). Le premier an de sa coronne, Il s'en ala en Ermenie. Là, prist par force et par maistrie Un chastel qu'on appelloit Courc. (MACH., P. Alex., p.1369, 20). Item, congnut que le premier larrecin qu'il fist fu en la ville de Paris, prez de Saint-Ynocent (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 90). ...il a esté prisonnier esdites prisons de la Ferté depuis le premier jour d'aoust jusques à mardi derreniement passé (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 431). ...mons. le Dauphin, premier filz du roy nostre sire qui à present est (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 491). Mercredi, premier jour de decembre. (BAYE, I, 1400-1410, 1). ...le duc d'Orleans, nepveu et gendre du Roy, de sa premiere femme (BAYE, I, 1400-1410, 340). Le jour ensuivant, qui fut le premier jour de may, Saintré fut tout de neuf, et ses gens bien abilliés (LA SALE, J.S., 1456, 85). En ce son premier voyage vaca le bon marchant l'espace de cinq ans (C.N.N., c.1456-1467, 126). Ilz ne furent pas si folz, quand ilz eurent gaigné ce premier fort, pour plus seurement assaillir l'aultre, qu'ilz ne tirassent la clef dedans (C.N.N., c.1456-1467, 202). ...son pere au lit de la mort (...) luy avoit baillé trois advisemens. Le premier fut que jamais ne se trouvast tant en ung lieu que l'on le servist de pain bis. (C.N.N., c.1456-1467, 335). [ils] vindrent dommager icelle, [mais] fut fait saillye par deux foiz sur ledit de Guerles, où à la première saillye il fut tellement navré qu'il y mourut, et fut son corps apporté en ladicte ville de Tournay. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 54). Mais ou cas qu'ilz [mes exécuteurs testamentaires] s'en excusassent [de la charge de s'occuper de ma succession] En redoubtant les premiers fraiz, Ou totalement reffusassent, Ceulx qui s'enssuivent cy aprés Institue, gens de bien tres (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 146). Et du premier commendement, De la Loy, qui dit qu'on doibt croire... (Fr. arch. B., c.1468-1480, 42).

 

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Au premier mot. "En commençant à parler" : ...par les blasphemes horribles qui ont cours en ce royaume, de renier et maugrayer Dieu au premier mot (BAYE, I, 1400-1410, 333).

 

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De premiere face. "De prime abord" : Donques droit naturel est ce que chascun qui a usage de raison octroieroit estre droit de premiere face, senz autre argumentation ou auctorité ou ordenance. (ORESME, E.A.C., c.1370, 303). ...Veez cy les motz que Grace luy dira Et je sçay bien que le duc s'en rira Et ne vouldra pas, de premiere face, Luy accorder que jamais paix il face. (NESSON, Lay guerre P.D., c.1424-1429, 63). Et par ainsi apert que entre les docteurs de medecine n'est pas si grande contraversie qu'il semble de premiere face. (Rég. santé corps C., 1480, 24).

 

-

La premiere fois : ...et de la premiere fois qu'il ot compaignie à elle jusques à la derreniere fois, il ot bien de distence un an ou environ. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 273). Et fut acculée la queue d'icelle aux champs devant la Bastille Sainct-Anthoine et la gueulle d'icelle en tirant vers le pont de Charenton ; laquelle fut chargée pour la premiere foys et tira très bien, et porta la piarre d'icelle de vollée jusques à la justice dudit pont de Charenton. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 81).

 

-

Premier denier. "Somme qui débute une enchère" : De Laurens de la Fons, paveur, demourant à Paris, pour une folle enchiere mise par lui sur ladite ferme, qui de premier denier avoit esté mise à 40 l. p., vault la dite folle enchere 4 l. p. (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1425-1426, 77).

 

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Loc. [P. réf. à l'épisode de la femme adultère] Jeter la premiere pierre : Cil quil n'ara pechier ne taiche Ly gette la premiere pierre. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 162).

 

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Estre premier de/que qqn/qqc. "Précéder qqn/qqc."

 

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Estre premier de/que qqc. : Ceuls qui tiennent et portent cest opinion ne mectent pas ydees en choses qui ne sont d'un meïsme ordre et dont l'une est naturelment premiere de l'autre, si comme il est des nombres. (ORESME, E.A., c.1370, 113). Or avons donques que desus est premier que destre par generacion et par nature selon raison prinse d'ymaginacion mathematique. (ORESME, C.M., c.1377, 312).

 

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Estre premier que qqn. : ...Car est droiz que le demandant Soit premier que le deffendant. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 277).

 

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Premier (...) et dernier + subst.. "Seul, unique..." : Car ç'a esté m'amour premiere, Et si sera la darreniere. Pour c'en li servant fineray, Ne jamais autre n'ameray. (MACH., R. Fort., c.1341, 4).

 

-

(Ni) le premier ni le dernier + subst. : Damoiselle, la traïson De Theseüs ne de Jason Ne fait riens a nostre matiere, Ne ce n'est mie la premiere Ne la darreinne fausseté Qui es amoureus a esté, Autant es fames comme es hommes. (MACH., J. R. Nav., 1349, 234).

 

b)

Empl. subst.

 

-

[À propos d'une chose]

 

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"Origine" : C'est un mouvement circulier Tel en la fin comme au premier. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 372). Car de chascun des premiers principes, puisque il est le premier et commencement, il ne faut plus en oultre enquerir. (ORESME, E.A., c.1370, 123).

 

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Savoir le premier et la fin (d'une chose). "Tout savoir (d'une chose)" : Ve cy monseigneur Neptalin Qui scet le premier et le fin, S'il lui plaist, il le vous dira. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 147).

 

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PHILOS. "Principe" : Et donc se l'en doit attribuer au ciel aucune de teles choses, c'est raisonnable de lui attribuer ce qui est le premier es bestes (ORESME, C.M., c.1377, 306).

 

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[À propos d'une personne]

 

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"Ancêtre, aieul" : Et quant ainsy serez duiz et apris De remonter et ramener a pris De vos premierz les nobles Preteris, Parlez de vous, Et dictes lors, haultement, devant tous : "J'ay retenu de ce lignaige doulx Aucuns bienfaiz desquels vueul les deboutz Remantevoir..." (MICHAULT, Doctr. temps prés. W., 1466, 68).

 

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"Celui qui vient avant les autres, celui qui fait qqc. avant les autres" : Et s'il y avoit poingneïs, Bataille ou paleteïs, Chastiaus assis ou guerre ouverte, Ne doubtoient gaaing ne perte, Qu'adès ne fussent des premiers. De c'estoient il coustumiers. (MACH., D. Lyon, 1342, 207). LE COUSIN. (...) Que sanz delay nous en alons, Par quoy des premiers la soions (Mir. enf. ress., 1353, 12). LE BAILLIF. (...) Je vueil qu'elle soit la premiere En jugement. (Mir. enf. ress., 1353, 44). Avec ce, le crieur cria Que le premier qui montera Sus les murs, ara sans doubtance Mil petis florins de Florence ; Li secons en ara Vc, Li tiers CCC. (MACH., P. Alex., p.1369, 84). Et le premier qui descendi Des galées, dont je vous di, Fu un escuier de Gascoingne, Qui fu bons en ceste besoingne. (MACH., P. Alex., p.1369, 206).

 

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Le premier + adj. ou part. "Celui qui fait, qui subit... qqc. avant les autres" : Il, a qui ceste haste plus touche que a nul de ses gens, est tousjours le premier descouchez, trestout le premier prest et le devant au chemin. (C.N.N., c.1456-1467, 111). Or suis je homme deffait et deshonoré : prestre, clerc, et maryé ! Je croy que je suis le premier maleureux de cest estat. (C.N.N., c.1456-1467, 287).

 

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Le premier venu. "Celui qui vient avant les autres" : ...elle eust a grand regret perduz (...) le derrenier venu, car il estoit de plus haulte estoffe et trop mieulx soulier a son pié que le premier venu. (C.N.N., c.1456-1467, 228).

 

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[Avec une valeur de pron. indéf. dans le parallèle le premier... l'autre... ("l'un... l'autre...")] : Aux premiers soit honneur moustree et aux aultres amour donnee, tellement toutefois que le honneur soit voluntaire et l'amour soit venerable. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 274). Mais pour ce que les livres morals de Aristote furent faiz en grec, et nous les avons en latin moult fort a entendre, le Roy a voulu, pour le bien commun, faire les translater en françois, afin que il et ses conseilliers et autres les puissent mieulx entendre, mesmement Ethiques et Politiques, desquels, comme dit est, le premier aprent estre bon homme et l'autre estre bon prince. (ORESME, E.A., c.1370, 100). La premiere ploure la perte D'Espoir, comme a tousjours deserte. L'autre dit : "Desir m'a deserte Et recreüe..." (CHART., L. Dames, 1416, 260).

 

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[P. ell. du subst. déterminé ; à propos d'une personne ou d'une chose] : Cils qui vuet aucun art aprendre A douze choses doit entendre : La premiere est qu'il doit eslire Celui ou ses cuers mieus se tire Et ou sa nature l'encline (MACH., R. Fort., c.1341, 1). Saches que le pers signefie Loiauté qui het tricherie, Et le rouge amoureuse ardure Naissant d'amour loial et pure ; Le noir te moustre en sa couleur Signefiance de douleur, Blanc joie, vert nouveleté, Et le jaune, c'est fausseté. Mais retien les quatre premiers Et laisse les deus darreniers ; Car s'en l'escu fussent posées, Les armes en fussent faussées. (MACH., R. Fort., c.1341, 69). Ci puet on des deus scens aprendre : Au premier ne puis je faillir : Bon reculer pour mieus saillir Fait souvent, ce dient la gent. (MACH., D. Aler., a.1349, 362). N'i fu Margot ne Agnesot, Mais douze damoiselles ot Qui jour et nuit la norrissoient, Servoient et endoctrinoient. La premiere estoit Congnoissance Qui li moustroit la difference D'entre les vertus et les vices (MACH., J. R. Nav., 1349, 176). Et songierent que il vëoient De leurs lis ou il se dormoient Nuef solaus de coulours diverses, Blanches, rouges, noires ou perses, Qui luisoient eu firmament. Li premiers luisoit clerement, Et li secons plus haus estoit Et de clarté le sormontoit. Li tiers avoit coulour de sanc (MACH., F. am., c.1361, 237). Or vueil deviser la devise Comment li bons roys ordonna, Qui là moult de son or donna. Au prince bailla VJ. galées, Bien garnies, bien estofées. Li princes avoit la premiere, Qui estoit aperte et legiere, Si que c'estoit uns drois souhais. (MACH., P. Alex., p.1369, 138). À l'issir de ce Paradis Que Nostres Sires fist jadis Se depart cils flueves en quatre, Nuls à droit ne le puet debatre. Le premier a à non Physon, Et le second a non Gyon, Le tiers Tygris, l'autre Eufrates : Ce sont leur IIIJ. noms. (MACH., P. Alex., p.1369, 191). ...s'il vous plaist ceans laisser cest enfant, je vous promectz (...) je vous donneray le premier que j'aray jamais. (C.N.N., c.1456-1467, 149).

 

c)

"Qui est au début, mais reste unique parce que suivi d'effet" : La barbacanne ont de prinsaut Gaaingnie, et dou premier assaut ; Et puis le chastel assaillirent. (MACH., P. Alex., p.1369, 121).

 

-

À la premiere volonté de qqn. : Certes, sire, dist l'escuier, s'elle s'embat en mes mains, elle ne m'eschappera a sa premiere voulenté, car je ay grant desir de me vengier de elle pour la vilonnie qu'elle m'a mis sus. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 348). Je passe en bref, et espere plus qu'ilz ne firent pluseurs devises d'entre ceulx qui n'avoient pas eue ceste eureuse journée a leur premiere volunté. [Deux amants se retrouvent, enfin] (C.N.N., c.1456-1467, 24). ...[elle] luy voult de fait monstrer le bien qu'elle luy vouloit. Mais ce ne fut pas a sa premiere volunté, tant l'empeschoient les anciens adversaires et ennemis d'Amours. (C.N.N., c.1456-1467, 182).

 

3.

[D'un état] "Qui est dans sa phase initiale" : En l'aage de vieillece premiere, entre quarante ans et soixante, vient plus ceste appoplexie. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 96).

B. -

"D'origine, antérieur, précédent" : Sire, et vezci toute monnoie D'or, du temps l'empereur premier (Mir. emp. Julien, 1351, 190). Quant aucun est en convalescence et prent viande, et [ne] revient en santé bonne, c'est signe qu'il prent trop de viande ; s'il ne la prengne point, et ne reviengne en son premier estat, c'est signe que le corps a mestier d'evacuacion. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 59). ...nostre mignon fut delivré de ses pastez et a son premier mestier ratellé. (C.N.N., c.1456-1467, 84). ...a l'ostel du marchant se vint rendre, en abandonnant son premier amy (C.N.N., c.1456-1467, 147). ...mectant en obly et nonchaloir sa premiere maniere de vivre, c'est assavoir sur la mer, fist tresbonne chere et prenoit grand plaisir avec sa belle et doulce femme. (C.N.N., c.1456-1467, 558). D'une voix trestous les Juïfz T'en demandent estre remis En ta premiere liberté. (Pass. Auv., 1477, 173). LA BOURGEOISE. (...) Trois jours y a qu'il ne parla Pour ce que pendu il s'estoit. SAINCT MARTIN. (...) Mon Dieu, si le deable temptoit En son vivant et tourmentoit Ceste creature presente Et qu'a mal faire l'enhortoit, Humblement a toy me presente Affin que l'ame soit exempte D'eternelle dempnacion, Que le corps de vie plaisante Soit en sa premiere action (...). (Il ressuscite.) (LA VIGNE, S.M., 1496, 391).

C. -

"Prochain dans le futur" : ...que icellui prisonnier, à la premiere justice que l'en feroit, feust batus et mené tout batant, au cul de la charrete, puis le Chastellet jusques à la justice (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 159). La Court, oye la requeste du procureur du Roy, a enjoingt aux Tresoriers qu'ilz facent ouvrer sans intermission es reparacions du Palais et qu'ilz retiennent du premier argent du Roy pour ce faire, sur paine de prendre et arrester sur leurs biens l'argent qu'il convendra paier pour faire lesdictes reparacions. (FAUQ., I, 1417-1420, 6). Et a ordonné la Court que ce soit prononcié es premiers arrests qui seront prononcez. (FAUQ., I, 1417-1420, 34). Appoincté que les parties revendront au premier jour plaidoyable après Noel, et sera ceste cause mise ou roole. (FAUQ., II, 1421-1430, 258).

D. -

Empl. adv. loc. adv. loc. conj.

 

1.

Adv.

 

-

Premier. "D'abord, en premier lieu, pour commencer" : Si m'en devez Donner conseil au mieus que vous poez ; Car chascuns est mes drus et mes privez, Et moult me fi en vous, bien le savez. Dites, Raison. Premiers oïr vueil vostre entention ; Car vous m'avez maint conseil donné bon. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 119). Dou lieu dont j'eus entention A faire declaration Des parties de sa biauté Et de sa grant jolieté, Je mis premiers en mon avis Que j'en feroie un lonc devis, Et puis tantost m'amesuray, Car en mon cuer consideray Que trop y couvenroit viser, Quant aus parties deviser. (MACH., D. Aler., a.1349, 255). Car prestre jamais par nul tour Ne te donroit ton creatour Se vrais confès premier n'estoies (Mir. parr., 1356, 24). Et se tu has guerre ou riote A ton voisin qui te riote, Saches premiers se tu has droit ; Et se tu l'as, en tout endroit Te dois hardiement deffendre. (MACH., C. ami, 1357, 111). Nous y ferons les fiançailles Premier, et puis les espousailles Tout en celle heure. (Mir. chan., c.1361, 161). Li amiraus premier parla, Pour ce qu'il n'avoit homme là Qui deïst mot ; eins se taisoient, Et l'un l'autre se resgardoient. (MACH., P. Alex., p.1369, 81). Or vueil les escuiers nommer, Qui là monterent seur la mer En la galée dont je di : Premiers Mansars de Rosigny, Qui au siege fu si vaillans (...) Après le bastart de Corbon. (MACH., P. Alex., p.1369, 141). ...a ledit Hennequin cogneu et confessé les chosses qui s'ensuivent : premiers, dist que, environ la mi-aoust eut un an, il estoit passés en Engleterre en la compaignie de mons. l'amiral, avec plusieurs autres seigneurs (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 382). Premier, un nommé Hange, qui fu pallefrainier de madame de Saint-Pol, et va en estat de varlet pour espier et savoir l'estat, comme dit est, ès parties de la conté de Retelle et de Champaingne (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 384). Primiéz, a fonder leur intencion, dit et propose le procureur des dessusdiz eschevins, bourgois et habitans (...) que... (Ordonn. Ph. le Hardi, Marg. de Male B., t.1, 1393, 547). ...quand il vindrent pour joindre l'un a l'autre, l'ivroigne salua premier le prieur, qui luy rendit son salut (C.N.N., c.1456-1467, 60). Si monseigneur fut bien esbahy de prinsault, quand il sceut premier ces nouvelles, aussi furent toutes ces bonnes gens qui la estoient. [Le seigneur informe ses sujets de la nouvelle qu'il a apprise avant eux] (C.N.N., c.1456-1467, 222). Si vint l'espousé premier, et se confessa a ce curé (C.N.N., c.1456-1467, 298). ...hurterent a l'huys si rudement que la damoiselle y vint premier avant que nul de leens s'esveillast (C.N.N., c.1456-1467, 382). ...je m'en voys essayer comment je passeray par ceans ; mais premier brouillez moy le visage bien noir, bien noir. (C.N.N., c.1456-1467, 437). Se voullez aller a cheval Et estre homme de grant affaire, Premier il nous fault contrefaire Du saige et du bon entendeur (Sots triumph., c.1475, 45). Il vous fault a terre donner, Mes premier je vous baiseré. (Pass. Auv., 1477, 105). LE CRESTIEN. Loyaulment comme voz rentiers Vous contenterons. LE JUIF. C'est bien dit. Mais, premier, sans nul contredit Et sans faire aucune demeure, Venez jurer tout a cest heure Dessus l'hostel sainct Nycolas De me le rendre [les cent écus]. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 90). ...nulz de noz officiers, sergens royaulx ny autres ne pevent ou doyent exploicter es mectes de la ditte ville et banlieue qu'ilz n'ayent premier eu et obtenu l'absistance de notre dit bailly, son lieutenant ou mayeur d'Aire, et aussi que le dit sergent soit expressement de l'ancien nombre et ordonnance d'Artois (Hist. dr. munic. E., t.1, 1490,,, 132). SAINCT MARTIN. Fÿer ne m'en doibs pas a eulx Se premier ne voy sa legende. LE TIERS PRESTRE. Legende ne fault qu'on actende, Car jamais rien n'en vis escripre. (LA VIGNE, S.M., 1496, 427).

 

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"Précédemment" : ...ne pensez pas qu'encores ne m'en soit autant que quand je vous en feiz premier parler. (C.N.N., c.1456-1467, 80).

 

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"En priorité" : Mais ce bien vivre ne s'entend pas seullement pour mangier bonnes viandes, boire bons vins, dormir longues matinees et en bons liz, et le surplus vivre en tous deliz, mais s'entend vivre premiers bien avec Dieu (LA SALE, J.S., 1456, 20). Ilz furent longtemps en different pour choisir premier ; mais en la fin le mary vaincquit (C.N.N., c.1456-1467, 445).

 

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"Pour la première fois" : Einsi fist Amours par son art Qui maint franc cuer doucement art Que, quant premiers ma dame vi, Sa grant biauté mon cuer ravi. Et quant de s'amour fui espris, Juenes estoie et desapris, S'avoie bien mestier d'aprendre, Quant tel fais voloie entreprendre. (MACH., R. Fort., c.1341, 4). Amours que j'en pri, Qui volt et souffri Qu'a li, sans detri, Quant premiers la vi, m'offri, Li porra bien dire Que pour s'amour fri Sans plainte et sans cri, Et qu'a li m'ottri (MACH., R. Fort., c.1341, 22). J'estoie juenes et petis, Nices, enfes et enfantis, Nus de scens et pleins d'innocence, D'assez petite congnoissance, D'estre en oiseuse coustumiers, Dame, quant je vous vi premiers, Ja soit einsi qu'encor en soie Mieus garnis que je ne vorroie. (MACH., R. Fort., c.1341, 131). Quant premiers vi vostre ymage Où riens à dire ne voy, De m'amour li fis hommage Et tous me donnai à soy. Las ! or est de pité nue, Et si fust moult bien tenue De ma dolour alegier. (MACH., L. dames, 1377, 190). Certes, mon oueil richement visa bel, Quant premiers vi ma dame bonne et belle, Pour ce que gent maintieng et vis a bel. Certes, mon oueil richement visa bel. Ne fu tel flour depuis le temps Abel, Quant fleur des fleurs tous li mundes l'apelle Certes, mon oueil richement visa bel, Quant premiers vi ma dame bonne et belle. (MACH., L. dames, 1377, 210). ...quant ce duc Charles de Bourbon avoit oy parler premier de ce mariage, tant s'en trouva joyeux que (...) vers le ciel en getta les larmes aussy toutes grosses par abondance de joye (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 8).

 

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"Avant les autres"

 

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Qui premier prend ne s'en repent : Qui premier prend ne s'en repent. (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 597).

 

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Qui premier vient au moulin doit moudre : Qui premier vient au moulin doibt mouldre. (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 597).

 

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Premiere. "D'abord, auparavant" : Ung jour avec sa mere aloit Qui par ses chambres le menoit, Com celle qui monlt chier le tint, Tant que en une chambre vint Ou la forme d'Alixandre yere Dont je vous ay compté premiere. (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 183). NOSTRE DAME. Faictes leur apreste premiere [au boeuf et à l'âne] : C'est raison, il fault penser d'eulx. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 65).

 

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[Renforcé]

 

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Tout premier : Car j'ai pechié contre (...) mon createur par orgueil Tellement com monstrer vous vueil : Tout premier par ingratitude... (Mir. mère pape, c.1355, 354). En la galée dont je vous conte, Vingt cinq chevaliers par conte Avoit, que tous vous nommeray ; Ne jà ne vous en mentyray, Eins les nommeray tout premiers, Et puis apres les escuiers (MACH., P. Alex., p.1369, 140). Lors tout premiers furent servis de salade, que Madame et damp Abbés mangoient volentiers, puis les grans plas tous combles de lappreaulz, perdriaux et gros pijons d'ostel (LA SALE, J.S., 1456, 276). Mon trescher filz, je vous advise tout premier que jamais vous ne hantez tant en l'ostel de vostre voisin que l'on vous y serve de pain bis. [C'est la troisième des recommandations] (C.N.N., c.1456-1467, 330). Bel amy, j'ay de toy pitié, Or vien ung peu plus près de moy Et tout premier confesse toy, Je te prie, des sept pechez Mortelz dont tu es empesché (C. Riffl., c.1480-1520, 60).

 

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Bien premier : M'amye, ainsi n'en yrez vous ; il vous fault bien premier paier le fruictier. (C.N.N., c.1456-1467, 309).

 

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[Avec une valeur de prép.] Premier que qqn. "Avant qqn" : ...s'aucun de vous veoit la royne ma mere premier que moy, je vous prie que me recommandez en sa bonne grace (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 339).

 

2.

Loc. adv.

 

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À/au premier. "D'abord, d'emblée" : A premierz ne vous doit caloir Se vostres coeurs pensse trop hault (Dit prunier B., c.1330-1350, 53). ...il par raison La foy crestienne au premier Soustendra, et au derrenier Se laira vaincre en rappellant Tout ce qu'il avoit par avant Enseigné. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 275). Et les fols hardis sont au premier de grant ou preste volenté avant les perilz. (ORESME, E.A., c.1370, 209). S'amours vousist que chascuns fust peüz De ses grans biens, sanz ce qu'il eust destrece, Mal ne dolour par avant cogneüz, Nulz ne tendroit ses biens de tel hautesse Com depuis fait ; pour tant au premier blesse Ses vrais servans que puis doucement saine, Car nulz ne doit avoir honeur sanz paine. (MACH., App., 1377, 651). Par ce moyen, mon filz, vous n'aurez garde Que, dessus vous, nul finesse contreuve : Qui, au premier, son affaire regarde, On dit souvant qu'en la fin bien se treuve. (LA VIGNE, S.M., 1496, 191). BURGIBUS. Tu l'assauldras Au premier par doulces parolles, Puis apprés tu le surprendras Par menaces et parabolles. (LA VIGNE, S.M., 1496, 538).

 

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"Au commencement, dans un premier temps" : ...si tost que les jeunes gens sceurent du departement de son mary, ilz la vindrent visiter, laquelle au premier ne vouloit wider sa maison ne soy monstrer. (C.N.N., c.1456-1467, 567).

 

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Du premier. "Tout d'abord" : Du premier l'en fut en la cave Ou on trouva deux vuidz tonneaux, Quatre pompons et une rave (HAUTEV., Invent. biens B., c.1441-1447, 50).

 

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[Mis en appos., avec une valeur adv.] Le premier/la premiere. "Avant les autres" : Li dux parla tous li premiers, Car il en estoit coustumiers, Et vraiement bien afferoit. (MACH., P. Alex., p.1369, 44). Il ne fu pas des darreniers, Einsois descendi li premiers. Juenes homs estoit, lons et drois, Biaus, gracieus, en tous endrois. De bien ferir pas ne se faint, Il abat tout ce qu'il ataint. (MACH., P. Alex., p.1369, 69). Si fut la compaignie bien troublée, monseigneur tout le premier (C.N.N., c.1456-1467, 272). Et pour quelle raison, dit le mary, voulez vous choisir la premiere ? (C.N.N., c.1456-1467, 445). Ilz furent longtemps en different pour choisir premier ; mais en la fin le mary vaincquit, qui print le premier et print le casier (C.N.N., c.1456-1467, 445). ...le mary entra le premier, et vit que monseigneur le curé tenoit sa femme entre ses braz (C.N.N., c.1456-1467, 494).

 

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Prov. Le pain au fou est le premier mangé : Folle largesse pour croire faux semblant M'a dessaisi du miex de ma chevance Par doulz regart qui va maint cuer emblant Où fausseté s'embat par decevance Avec biauté qui est de s'aliance Dont povreté m'a fait donner congé. Le pain au fol est le premier meingé. (MACH., App., 1377, 644).

 

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[Rappel plaisant du prov. : Pain du fol est le premier mangé] : DEMANDE. Lequel d'une compagnie de bribeurs est le plus fol ? RESPONSE. Cellui duquel le pain est le premier mengié. (Devin. R., c.1470, 72).

 

3.

Loc. conj.

 

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De/dès/du premier que/dès le premier que. "Dès que, aussitôt que" : Sire, il a bien set ans ou huit entiers, Que mes cuers a esté sers et rentiers A Bonne Amour, si qu'apris ses sentiers Ay trés m'enfance. Car dès premiers que j'eus sa congnoissance, Cuer, corps, pooir, vie, avoir et puissance Et quanqu'il fu de moy, mis par plaisance En son servage. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 62). ...Et de premier qu'ilz sont venus Leurs glaives ont tiréz tous nus (Pac. Job M., c.1448-1478, 281). Certes, sire, des le prumier que vous vey et que me deistes partie de vostre estat, bien congnus a vostre pelueté que filz estiés de cellui Ourseau que je portay es Desers (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 975). Et du premier qu'il arriva Aux Orleanois notiffia Qu'il les auroit devant six jours (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 487).

 

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Du premier coup que : Finablement le feu fut bouté partout et commença la flambe à monter horrible, et le povre pécheur, du premier coup que senti le feu, criant lamentablement sur la miséricorde de Dieu, fit un saut ou deux, dont du troisième il chey, et demora pendant en la chaine (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 462).

 

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Premier que + inf.

 

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"Avant de" : ...mais premier qu'entrer en la matière de leur combattre, convient réciter aussi la cause qui à ce les traioit (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 38). Et d'illec allèrent vers l'ostel dudit executeur et eulx arrivez devant ledit hostel, premier que appeller ne faire bruit, parlèrent ensemble (Doc. Poitou G., t.12, 1482, 524).

 

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"Plutôt que" : ...et là où lui-mesme se transporta embléement jusques sur la rivière de Dunoe, à intention de trouver l'empereur et de tirer outre à l'encontre du Turc, premier que jamais retourner, s'il eust trouvé aucune assistence, que nenny, ne celle fois, ne autre là où à plusieurs fois l'a requise. (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 385).

 

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Premier que + prop. sub. : ...prestement, premier que l'oeuvre en fust divulguée en commun, manda [le duc] devers luy le bailli (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 25). Sy se y contint par aucun temps tout en pied, premier que pussent entrer, pour cause de la grand presse qui estoit dedens l'église comme dehors. (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 57). C'est aux humains ung infalible signe De grant peste, de ce [ne] ignorent point Et mourront mains premier qu'ils soient point Piteusement et de subite mort. (Cene dieux, c.1492, 140).

II. -

[Domaine de la valeur, de la qualification ; idée de supériorité]

A. -

[D'une pers.]

 

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Premier en qqc. "Meilleur en qqc." : Semblabement, la fin pour quoy l'en conseille depent d'aucun moien et ce moien depent d'un autre et ainsi en oultre jusques au derrenier la ou il convient commencier et qui est le premier en execucion, combien que il soit derrenier en cognoissance et en invencion, comme dit est. (ORESME, E.A.C., c.1370, 192).

 

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Premier + un titre. "Qui précède les autres par le rang, le plus élevé en grade" : ...aussy sont venus en la Court pluseurs du Grant Conseil, c'est assavoir, l'evesque de Chartres, le premier maistre d'ostel du Roy nostre Sire, le sire de Heugueville, messire N. de Calleville et pluseurs autres chevaliers (BAYE, I, 1400-1410, 28). Ce jour, monsr le premier president m'a defendu que de cy en avant je ne signe aucunes lettres de commission, sinon par le congié de cellui monsr le president qui au matin tendra le siege (BAYE, I, 1400-1410, 28). Ce jour, furent par le premier huissier publiées à la fenestre de la sale du Palais les ordonnances de la fin de cest Parlement (FAUQ., II, 1421-1430, 325). ...monseigneur de la salle, premier maistre d'hostel de monseigneur le duc. (C.N.N., c.1456-1467, 324). Il est vray que, après que je vins à mon joyeux advenement à la couronne, je fis le premier president en ma court de Parlement messire Helye de Thoretes, qui tantost après ala de vie à trespas. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 139). Et tout par eulx veu, conclurent oudit procès tellement que, ledit jour de lundi, IIIIe jour d'Aoust, fut audit lieu de la Bastide messire Jehan Le Boulenger, premier president oudit Parlement, acompaigné du greffier criminel de ladicte court, de sire Denis Hesselin, maistre d'ostel du roy, et autres (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 56).

 

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Subst. masc. Le premier. "La personne la plus importante" : ...[messire J. de Montagu] avoit moult grande auctorité, et par especial en l'ostel du duc de Berri estoit devent tous autres, et tant qu'il estoit le premier et principal ou Conseil du Roy (BAYE, I, 1400-1410, 291).

B. -

[D'une chose]

 

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"Important, principal" : Dont s'ensieut en Ecclesiastique, desquelz ilz est dit es Proverbes ou .IIIe. chapitre : «Les fruis de sapience sont premiers et tres purs». (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 88). Li roys le fist pour IJ. raisons, Qu'il n'est pas drois que nous taisons. Et vesci la raison premiere, Apres dirons la darreniere. (MACH., P. Alex., p.1369, 78). Et ainsi en procedant siques a la cause ou au moien qui est premier en execucion et derrenier en invencion ou derrenier trouvé par le procés du conseil. (ORESME, E.A., c.1370, 191). SAINCT MARTIN. De vous complaire, au temps qui vient, ma mere, Et a mon pere poinct ne m'est chose amere, Car faire espere vostre commandement ; Ne en ce cas ne feray la commere N'aultre manyere, car la chose premyere, Tressinguliere pour avoir saulvement, C'est d'acomplir vostre bon mandement Soubdaynement, de bon cueur, humblement (LA VIGNE, S.M., 1496, 146).

 

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Premier que qqc. "Primordial par rapport à qqc." : Et donques par ces choses appert manifestement que une substance de corps est laquelle est autre que les elemens et les corps mixtes qui sont yci bas, et qui est plus divine et premiere que toutes les substances corporelles qui sont yci bas ou yci aval. (ORESME, C.M., c.1377, 74).

 

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Empl. subst.

 

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[P. ell. du subst. déterminé] "Chose importante" : Mais laissier vueil ceste matiere Et revenir a la premiere, N'orendroit plus n'en rimeray, Pour ce qu'ailleurs a rimer ay. (MACH., D. Lyon, 1342, 161). Or vueil laissier ceste matiere Et retourner a la premiere, Car aucune fois on empire De bien et de verité dire. (MACH., F. am., c.1361, 186). Or vueil laissier ceste matiere, Et revenir à la premiere. (MACH., P. Alex., p.1369, 201). Or laissons ceste matiere Et venons à la premiere De ma douce dame chiere, Où raison maint et maniere, Douçour et valour, Qu'est de mes .V. sans portiere Et de mon cuer tresoriere (MACH., Les lays, 1377, 455).

 

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Le tout premier de plusieurs éléments. "Qui vient en tête par l'importance" : Or te dirai que tu feras Et comment tu gouverneras T'ame, ton corps et ta maniere. Des choses toute la premiere Que tu feras, tu dois amer Ton Dieu et souvent reclamer De cuer devost, humble et parfait, Non par feintise, mais par fait. (MACH., C. ami, 1357, 60).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Pierre Cromer

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