A. -

"Ce qui advient nouvellement, nouveauté" : Mais si tost que je m'i embas, Ves mon mal qui se renouvelle, Car je voi la grande nouvelle (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 113).

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"Chose extraordinaire" : Si encontra ung ost de leur gens qui retournoient et lui dirent que les Persans tiroient si druement les sagettes qu'ilz tolloient la veue du soleil. Cellui bon capitaine qui vit bien qu'ilz avoient paour respondit hardiement vous me dites nouvelles car nous nous combaterons plus aise en l'ombre. (CHR. PIZ., Corps policie L., 1406-1407, 132). ...le courage lui changa ainsi comme se aucune nouvelle lui fust advenue. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 302).

Rem. Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 290/1039.

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Avoir froide(s) nouvelle(s) de qqc. "Subir les conséquences fâcheuses de qqc." : Y nous sont divers et rebelles Et en France les maistres sont ; Mes en bref temps froides nouvelles De leur cruaulté en auront. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 455). Et toy aussi, faulce Pucelle, Qui au deable tu t'est donnee, Tu en auras froide nouvelle, Et en maudiras la journee, Voire, de quoy tu fuz onc nee Et le pere qui t'engendra. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 569).

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Estre de grande nouvelle. "Sortir de l'ordinaire" : Prestres sont de trop grant meniere [var. de trop grant nouvelle] ; Tropt est lour malvaitié celee. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 65).

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De nouvelle. "De nouveau" : ...oingt et rensepvelli de nouvelle (Cligès C.T., 1455, 153).

B. -

"Premier avis, première information que l'on reçoit (d'une chose arrivée récemment) ; renseignements concernant l'état ou la situation (d'une personne ou d'une chose dont on manquait d'informations depuis quelque temps) ; annonce de qqc., nouvelle" : LE CHEVALIER. Messagier, bien veigniez par foy. Quelles nouvelles ? MESSAGIER. Sire, ilz ne sont mie trop belles. (Mir. nonne, 1345, 339). Savez vous de mon seigneur dire Nulle nouvelle ? (Mir. st Guill., c.1347, 36). LA DAME. (...) De nouvelles Que vous diray bonnes et belles, Mais qu'il vous plaise. (Mir. enf. ress., 1353, 10). LE JUGE. (...) T'en vas (...) querant Un petit homme (...). LE SERGENT. J'ay ja grant piece esté querant Ce que mon maistre enchargié m'a, Et si n'en truis ne ça ne la Nulles nouvelles. (Mir. enf. ress., 1353, 31). Nouvelles : Barlaam est en cage. Tant l'ay quis que je l'ay trouvé. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 278). À Messire Avril (...) pour sa despense venant de Cherebourg à Évreux et par tous les autres fors de Monseigneur faire savoir nouvelles de la prinse de Monseigneur entrevenue en son royaume de Navarre (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 379). ...Pour ce que nous dolens et tristes Sommes touz et courroucez d'elle : N'est nulz qui en sache nouvelle (Mir. st J. Paulu, c.1372, 106). ...mais nous n'avons pas la charge de riens confremer ne aconvenenchier si avant, comme vous requerez. Si retournerons devers monseigneur et son conseil et luy ferons ceste response, et hasteement vous en aurez nouvelle. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 151). Belle fille, quelle nouvelle ? Pour Dieu, dites moy verité. N'a point ci Alexis esté Avecques vous ? (Mir. st Alexis, 1382, 310). Auquel qui parle icelli Breton demanda tout hault : Blancpain, queles nouvelles ? Et il qui parle respondi teles parolles : Par ma foy, Breton, les nouvelles sont teles que l'evesque de Poitiers est venu à belle compaignie, et a parlé au roy longuement, et lui a mis terme à dimenche. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 538). Et ledit Hays lui respondi moult bas : Tay-toy ! Il fault ces nouvelles porter au chamberier lay de Nostre-Dame de Paris. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 82). Perrotin de Cisternes, de Memac, qui plusieurs fois, ou nom et pour Gieffroy Teste-Noire, est alez ès bonnes villes enquerir des nouvelles et entreprinses que on faisoit contre ledit Gieffroy Teste-Noire (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 179). Et commenca la sonnerie, et la joye grant quant la nouvelle fu espandue par la ville. (ARRAS, c.1392-1393, 96). Mais quant le roy scot la nouvelle, pourquoy ilz se partoient si hastivement, si fu moult doulent et les convoya jusques au port. (ARRAS, c.1392-1393, 127). L'ost s'estourmy ; chascun se court armer. La nouvelle est venue jusques a la tente du soudant de Damas, qui demande quelle noise c'estoit que il ouoit la hors. (ARRAS, c.1392-1393, 229). Lors se redrece au mieulx qu'il puet, et maudist cellui qui lui apporta les nouvelles de ceste adventure (ARRAS, c.1392-1393, 306). Quatre ans a passez au jour d'uy Qu'elle [Griseldis] ot une fille moult belle, S'a plus de deux ans que nouvelle N'en ot de personne qui vive, Ne ne scet s'elle est morte ou vive (Gris., 1395, 58). Les nouvelles s'espardirent tantos sus le pais que la roine d'Engleterre estoit venue (FROISS., Chron. D., p.1400, 296). ...les nouvelles de l'escarmuce et de sa prise s'espardirent en l'ost (FROISS., Chron. D., p.1400, 437). Cellui fait ne fu pas teüs (...) Que roy orent li pastourel (...). Astiagés la nouvelle En ouy (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 195). Par toute Grece la nouvelle Court, comment Heleine la belle Paris si en ameine a Troye. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 68). En oultre mandons que ceste nouvelle soit a eulz deux par ung des angels, noz messaigiers, tantost portee. (GERS., Concept., 1401, 405). Jaques de Bailleul, serviteur soy disans du duc de Bourgoigne, est venu dire à la Court de par ledit duc que l'en ne procede point contre Olivier de Stannevelle ne ses compaignons, jusques à ce que l'en ait autre nouvelle. (BAYE, II, 1411-1417, 92). ...pour ce que les seaulz de la Chancelerie estoient perduz, et n'en savoit dire nouvelles ledit Chancelier (FAUQ., I, 1417-1420, 128). Ce jour, vindrent à Paris certaines nouvelles du traictié fait entre monsegneur le Dauphin et le duc de Bourgoingne (FAUQ., I, 1417-1420, 306). Monsieur le bailli, je me recommande à vous de tres bon cueur, et vous plaist savoir que presentement j'ay eu nouvelles de Mons. le Daulphin comment je face tirer les gens d'armes et les compaignies qui sont icy, là ou il me mande. (Ecorch. Ch. VII, T., 1445, 32-33). Et quant Saintré fut en Avignon, pour la grant nouvelle de sa venue, le roy d'armes d'Anjou, qui le seelé de sa response portoit, au saillir de la messe a Saintré ledit seellé presenta. (LA SALE, J.S., 1456, 100). ...j'entendiz la voix qui ceste joieuse nouvelle apporta aussi plainement que je faiz vous (C.N.N., c.1456-1467, 100). ...or y alons, Et les nouvelles luy dirons De Jehan baptiste et son trespas. (Pass. Auv., 1477, 115). Las, mes seurs ; qui sera celuy Qui portera ceste nouvelle A la doulce mere de luy Qui la nourrit [l. l'a nourrit] de sa mamelle ? (Pass. Auv., 1477, 182). Il m'en convient avoir nouvelle. (Sots gard., a.1488, 108).

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Nouvelle que ["à savoir que"] : ...l'ange Gabriel lui apporta les nouvelles que la paix devoit estre faite entre Dieu et humain lignage (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 206). Le saint pére a eu nouvelle Que vous avez en ce pais A tort un trop grant descort mis En l'eglise (Mir. st Guill., c.1347, 17). Encores n'estoit il nulles nouvelles en France que li rois d'Engleterre vosist renvoiier son honmage au roi de France, ne li desfiier, pour faire calenge de la couronne de France (FROISS., Chron. D., p.1400, 239). Chil varlet et messagier dou roi leur dissent que nouvelles estoient venues au roi (...) que la roine, ses fils et li contes de Qent avoit pris terre en Engleterre (FROISS., Chron. D., p.1400, 82). Ce jour, vindrent nouvelles que le roy d'Angleterre devoit prochainement entrer dedens la ville de Rouen (FAUQ., I, 1417-1420, 232). Et ce jour vindrent les nouvelles que Gaiette estoit prise. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 258).

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Nouvelle comment : ...les nouvelles en vindrent en la chité de Clermont en Auvergne, qui gist à une petite lieue de là, comment les Anglois, en la nuit, avoient prins et conquis la bonne ville de Montferrant (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 218).

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[Avec un adj. de valeur nég.] "Mauvaise nouvelle"

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Nouvelle amere : Dame Raison, ma bonne mere, Je vous nonce nouvelle amere (Coeur sens M., a.1433, 82).

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Dure nouvelle : LA ROYNE. (...) Et si est si grant la meschance Qu'elle est ençainte. LE ROY. Pour nient n'a pas la face tainte, Dame : si a dure nouvelle. (Mir. st J. Cris., c.1344, 273). Harou ! Sandieu ! Vecci le pis. Tu me compte dure nouvelle. Des François desloyaulx, fuytiz, M'en vengeray de l'euvre cruelle (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 568).

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Froide nouvelle : Marchés, marchés, froide nouvelle Puisse il venir de vostre corps ! (Myst. st Laur. S.W., 1499, 207).

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Laide nouvelle : Seigneurs, je trove laide novelle (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 255).

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Maise nouvelle : Si ne reste mes au seurplus Que puissiez avoir les Tourelles, Ainsi que vous avez conclus ; Se leur seroit maises nouvelles (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 456).

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Pauvre nouvelle. V. pauvre

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Petite nouvelle : Le duc de Braibant estant à Tret-sus-Meuse, il estoit trop petite nouvelle de leurs ennemis. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 163). Cy a nouvelle biem petite : Ton mary s'en est [en]fuÿ ! (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 96).

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Bonne nouvelle : DIEU. Or m'entendez et vous taisiez, Se vous en voulez droit oir. PREMIER DYABLE. Oil, s'il vous vient a plaisir, Car c'est pour nous bonne nouvelle. (Mir. enf. diable, c.1339, 49). ...la premiere si est que bonnes nouvelles esleescent le cuer ; la seconde si est que a cuer devot on ne peut meilleurs nouvelles dire que ce que Diex veult habiter avecques li (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 206). O comme a icy tres glorieux don, comme tres joyeuse, tres bonne et tres gracieuse nouvelle ! Beau sire Dieu, nous te rendons grace et mercy pour l'excellence de ce don, que nous querions avec le prophete, et devotement demandons, en criant : (...) Sire, monstre nous ta misericorde, et nous donne ton salut ! (GERS., Purif., 1396-1397, 61). ...des rices et bonnes nouvelles que vous avés dites, vous en vaudrés grandement mieuls. (FROISS., Chron. D., p.1400, 750). Environ IX heures, cessa la Court des Plaidoiries et se mist en Conseil sur certeinnes lettres closes envoiées par monseigneur le duc d'Orleans qui estoit en expedition publique en Guienne, et tenoit le siege devant Bourc près de Bordeaux, sur ce qu'il avoit defaut de finance, et toutevoie ne tenoit qu'à finance qu'il n'eust bonnes nouvelles de son emprise (BAYE, I, 1400-1410, 182). ...[elle fut] de bon cueur obeye de celuy qui, après ces nouvelles bonnes, laissa sa dame le plus joyeux que jamais il avoit. (C.N.N., c.1456-1467, 49). A vous, sancts peres, je vien Et vous porte bonnes nouvelles, Car vostre saulveur et le mien Tantost viendré. (Pass. Auv., 1477, 113).

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[Dans une formule de bienvenue] : Quel bonne nouvelle t'amainne ? Que fait mon frere de Menton ? (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 7).

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Lettre de nouvelles. "Lettre qui donne des renseignements sur ce qui se passe de nouveau" : À deux courriers venuz d'Avignon, à deux foiz, pour lettres de nouvelles (Comptes roi René A., t.3, 1478, 124).

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La nouvelle d'un cas. "L'annonce de ce qui est arrivé" : La nouvelle de ce cas ne fut pas mains tost sceue que celle precedente (C.N.N., c.1456-1467, 104).

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Faire nouvelle de qqc. "Annoncer, faire savoir qqc." : LE CHAPPELLAIN. (...) Se nous l'eussiemes sceu, Nous y fussiemes tost coru Trestouz ensemble. LA DAMOISELLE. Ilz ont le miex fait, ce me semble, Quant n'en ont fait nulle nouvelle. (Mir. femme roy Port., c.1342, 187).

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Ouïr une nouvelle/des nouvelles : Jusqu'a tant que j'orray nouvelle De ma gent ne revendray ça (Mir. femme roy Port., c.1342, 165). Tout ce mettoit-il avant et promettoit à la Lancegrone de Boesme, et ne vouloit oïr nulles nouvelles de sa femme qui s'appelloit de loyal mariage (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 47). Sire, sachiez que vous orrez Nouvellez de moy bien matin (Mir. fille roy, c.1379, 90). Lequel Perrin, après ledit cas advenu, print, desroba et emporta certaine quantité des biens desdiz mariez, et dudit hostel s'estoit parti et absenté, sanz ce que depuis il ait esté veu ne ouy de lui aucunes nouvelles (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 375). ...ilz ont ouy quelzques nouvelles que nous ne savons pas (ARRAS, c.1392-1393, 96). ...Guyon et (...) [le] maistre de Rodes qui vaucroient par la mer es contrees de Surye et de Damas, de Baruth et de Triple et de Damyete, pour savoir se ilz pourroient ouir nouvelles de Sarrasins. (ARRAS, c.1392-1393, 124). Le gallaffre de Bandas est passé par devant l'ille de Rodes a tout grosse navire et grant multitude de peuple sarrasin, et tourne le chemin de Chippre. Quant Guyon oït ceste nouvelle, si a dit a la pucelle que il tenoit par la main : Damoiselle, pardonnez moy, car il me fault partir. (ARRAS, c.1392-1393, 127). SECONT BARON [au marquis]. (...) Car saichiez bien, et dire l'ose, Que le commun avra grant joye, Maiz que de ce [de votre mariage] la nouvelle oye (Gris., 1395, 18). (...) Car il n'est rien qui tant me plaise Qu'oÿr de mon frere nouvelles. (Gris., 1395, 78). ...et, incontinent après ces nouvelles oyes, on fist sonner les cloches es eglises de Paris (FAUQ., I, 1417-1420, 306). ...tantost après qu'elle fut remariée, elle ouyt nouvelles que son premier mary revenoit de Turquie (C.N.N., c.1456-1467, 14). ...avant qu'elle en peust oyr nouvelle ce ne fut pas sans avoir peine et du malaise largement. [Elle cherche l'homme qui l'a séduite et abandonnée] (C.N.N., c.1456-1467, 69). ...la damoiselle, qui se donnoit grands merveilles se son amy ne viendroit point, alloit devant et derriere pour veoir s'elle en orroit point de nouvelle. (C.N.N., c.1456-1467, 380).

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Ne pas ouïr nouvelles de. "Ne plus entendre parler de" : ...il se party si soubdainement que je ne autres n'en ouy oncques nouvelles depuis. (ARRAS, c.1392-1393, 54). Et oultre plus, icellui Hervy occist le nepveu du roy vostre predecesseur, en trahison, et s'en fouy hors du pays, ne oncques puis n'en fu nouvelle ouye. (ARRAS, c.1392-1393, 56).

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Estre nouvelle(s) de qqn/qqc. : Comment, dient les Allemans l'un a l'autre, a le deable apporté tant de ceulx de Lusegnen en ce pays ? Il n'est nouvelle que de eulx, ne entre Sarrasins, ne crestiens. Le herault repaira a noz gens, et leur compta comment ceulx de l'ost se donnent merveille dont tant de ceux de Lusegnen pevent venir en cest pays. Et Gieffroy respond : Ilz ont ouy parler de nous, mais ilz nous verront de plus prez quant nous pourrons (ARRAS, c.1392-1393, 284). ...quand il revint, ce fut si tressecretement que nouvelle nulle n'en fut en la ville (C.N.N., c.1456-1467, 155). Je le vous diray, puis qu'il vous plaist, dit elle ; mais je vous prie, qu'il n'en soit nouvelle. (C.N.N., c.1456-1467, 277). ...en la baisant, luy pria doulcement qu'elle ne fut paoureuse et que de ce qui seroit entre eulx deux jamais nouvelle n'en seroit a personne vivant. (C.N.N., c.1456-1467, 387). ...vostre honneur vouldroye garder comme le mien mesmes ; et ameroye mieulx a morir qu'il en fust nouvelles. (C.N.N., c.1456-1467, 388).

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Estre nouvelle de + inf. "Être question de" : ...de par Gerard jamais n'estoit nouvelle que de dormir, si Conrard ne l'eust assailly de proches (C.N.N., c.1456-1467, 176).

C. -

P. méton.

1.

"Propos tenus sur autrui, commentaires, rumeurs" : ...et gardes que tu ne soies faux a tes amis ne convoiteux de oïr nouvelles (FOUL., Policrat. B., V, 1372, 324). N'y a voisin, ne tort, ne droit, Ne voisine, soit laide ou belle, De qui ilz ne dient nouvelle, Souventes fois, et laide et lourde (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 63).

2.

Grande nouvelle. "Émoi causé par une nouvelle" : ...Kateline de Wargni (...) fu menee a sauveté a Bouchain, et en fu grant nouvelle en l'oost des François, car par lor dangier et congiet, le convint passer (FROISS., Chron. D., p.1400, 398). Li rois disoit a le fois que il le feroit pendre, et en estoit grant nouvelle dedens Paris (FROISS., Chron. D., p.1400, 757).

3.

P. iron. Escouter telle nouvelle. "Encaisser des coups" : La ont cilz de Palerne tel novelle escoutee Que dix mille en moru en celle rendonnee (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 578).

Rem. Cf. en fr. mod. tu auras de mes nouvelles, en guise de menace.

4.

"Connaissance, pratique de qqc." : ...la avoient en .I. sach cent livres d'estrelins, monnoie d'Engleterre, car adont il n'estoit encores nulles nouvelles de nobles (FROISS., Chron. D., p.1400, 99).

5.

"Notoriété" : ...Romme, dont est grant nouvelle (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 61). Dont j'en cognois aucuns [des chevaliers célèbres] qui (...) sont venus en si hault honneur que a tousjours en sera nouvelles (LA SALE, J.S., 1456, 9).

D. -

"Nouvelle (genre littéraire)" : Cy commence le prologue de Jehan Boccace en son livre appellé Decameron, aultremant surnommé le Prince Galeot, qui contient cent nouvelles, racomptees en dix jours par sept femmes et par trois jouvenceaulx. (PREMIERFAIT, Décaméron D., 1414, 6). Sensuyt la table de ce present livre, intitulé des Cent Nouvelles, lequel en soy contient cent chapitres ou histoires, ou pour mieulx dire nouvelles. (C.N.N., c.1456-1467, 1). ...pource que les cas descriptz et racomptez ou dit livres de Cent Nouvelles [le Décaméron] advindrent la pluspart es marches et metes d'Ytalie, ja long temps a, neantmains toutesfoiz, portant et retenant nom de Nouvelles, se peut tresbien et par raison fondée en assez apparente verité ce present livre intituler de Cent Nouvelles nouvelles (C.N.N., c.1456-1467, 22). La chose est si fresche et si nouvellement advenue dont je veil fournir ma nouvelle, que je n'y puis ne tailler, ne roigner, ne mettre, ne oster. (C.N.N., c.1456-1467, 159). ...advint ung cas digne de reciter ; et pour fournir une nouvelle ne doit pas estre rebouté. (C.N.N., c.1456-1467, 163). Icy finent les C. Nouvelles Nouvelles. (C.N.N., c.1456-1467, 583).