C.N.R.S.
 
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     MÉSAVENIR     
FEW XXIV advenire
MESAVENIR, verbe
[T-L : mesavenir ; GD : mesavenir ; GDC : mesavenir ; AND : mesavenir ; DÉCT : mesavenir ; FEW XXIV, 192a : advenire ; TLF : XI, 695b : mésavenir]

I. -

Empl. intrans.

A. -

"Être inapproprié" : Douz doit estre cilz qui le tient, Car trop rudece y mesavient. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. D.-M.-S.-T., c.1330-1331, 16).

B. -

"Tourner mal" : Si me fi tant en leur bonté Et en leur debonnaireté Que, s'en mon lay qu'ay ordené Riens mesavient, De ligier sera pardonné ; Et se croy qu'il prenront en gré De moy la bonne volenté : Bien le convient. (MACH., Les lays, 1377, 391). Non pas, Dieu me veille garder, que je dye ou voulsisse dire qu'elle ne soit toute bonne ; mais vous en voiez tous les jours mesadvenir puis qu'on les tient oultre le terme deu. [À propos d'une jeune fille que ses parents tardent à marier] (C.N.N., c.1456-1467, 295).

C. -

"Arriver malheur" : De fol et d'ivre ne t'aproche, Car gent sont de si grant reproche Qu'il n'en porroit nul bien venir. Mais bien en puet mesavenir. Garde toy bien, quoy que tu dies, Que de personne ne mesdies. (MACH., C. ami, 1357, 125).

 

-

Mesavenir à qqn. "Arriver malheur à qqn" : ...ilz dient que toutes lez choses qui aviegnent a un honme, soit bien, soit mal, luy devoient avenir de neccessité, selon sa destinee. Et en ceste opynion sont encore aucunes vielles et plusieurs aultres, lezquelx dient, quant ilz voient mesavenir a un home, que il luy devet ainssi avenir (Songe verg. S., t.1, 1378, 380).

II. -

Empl. impers. (Il) mesavient à qqn. "Il arrive malheur à qqn" : Et si ne doit blasmer que soy, Si li mesavient de sa vie (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 138). Et se doit monter pour la guerre et pour le tournoy par tele condicion que pour le restor de le montée dou tournoy, nous li renderons tele somme d'argent comme à noz autres chevaliers ; et pour sa montée de le guerre, s'il l'en mesavenoit, nous li rendrons le pris de no maressal (Hist. Lille T., t.2, 1338, 243). ...Car en ce cas, quoy que nuls die, Homs ne diroit sa maladie Jamais si proprement de bouche, Com fait cilz a qui elle touche Au cuer, si que dire ne puet Qu'il a, ne de quoy il se duet ; Et einsi t'est il avenu. Or dis qu'il t'est mesavenu, Quant ta besongne bien te vient Et qu'Amours t'amie devient, Qui se deüst mieus de toy pleindre Que tu ne t'en doies compleindre. (MACH., R. Fort., c.1341, 65). Là estoient tout premier et devant à l'assaut li contes de Haynau et li sires de Byaumont ses oncles, et assalloient de grant corage et sans yaus espargnier ; de quoi il leur en fu priès mesavenu, car il furent tout doi si dur rencontré de deux pières jettées d'amont qu'il en eurent leurs bachinés effondrés. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 67). "Et est une guerre commenciée par esredie et par ennemie chose ; si vous en pourroit bien mesavenir et ceulx qui s'en ensonnieront." (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 236). "En tels ahaties ne doit on atendre autre cose. Il est mesavenu à vostre escuier, mais li Englès ne le peut amender." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 49). "A ! Gautier ! Gautier ! biaulx fils ! Comment il vous est tempre mesavenu en vostre jonesche ! Vostre mort me fera tamaint anoi." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 145). Comment, dist ly roys, damp chastellains, comment fustes vous si hardiz de faire tel oultraige, ne tel trahison pour la raisonnable justice que nous avons fait faire en nostre royaume, veu et consideré la grant trahison que Josselins, voz oncles, recongnut qu'il avoit fait ? Par Dieu, vous feustes moult oultrecuidiez, et c'est a bon droit s'il vous en est mesavenu. (ARRAS, c.1392-1393, 73). Et demandez quel don que vous vouldrez des choses terriennes, sans ce que vous ne demandez pas son corps, car cellui ne povez vous avoir. Et sachiez que, se vous le demandez, qu'il vous en mesavendra. (ARRAS, c.1392-1393, 303). Or demandez chose raisonnable, et vous l'aurez, car moy ne povez vous avoir. Par foy, dist le roy, touteffoiz ne vueil je autre don, ne autre ne vous demanderay. Par Dieu, dist la dame, roy, se tu me demandes plus, il te mesavendra, et a tes hoirs avec, qui coulpe n'y ont. (ARRAS, c.1392-1393, 305).

 

-

[Dans une formule de menace, de malédiction] : Mesavenir Vous puist il ! (Path. D., c.1456-1469, 98). Je pry Dieu qu'il luy mesadviengne Qui ja plus long temps atendra. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 204).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

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