A. -

"Partie inférieure du visage, menton" : Les dens avoit blans, sarrez et menus, Et ses mentons estoit un po fendus, Votis dessous et rondez par dessus. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 70). ...Son menton, sa gorge polie, Son col plus blanc que noif negie, Et de son gent corps la façon En qui n'a point de meffaçon. (MACH., C. ami, 1357, 77). Dedens la chambre ou Dieus de sommeil couche Avoit un lit trop riche et une couche. La dedens gist, aussi comme une souche, De tel maintien Que ses mentons a sa poitrine touche, N'il ne remuet ne piet ne main ne bouche (MACH., F. am., c.1361, 164). ...Quand la teste soubz le menton A Hardré le mauvais copastes ! (Mir. Amis, c.1365, 57). ...Menton rongneux et peu barbu (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 145). Vieillars aux mentons chanus... (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 424). Quant il eut veu le valleton Vous l'eussiez veu trembler le menton. (Vig. Trib., c.1480, 232). MALOSTRU. (...) On ne scauroit au monde paindre Plus beau visage de valleton. NYVELET. La belle foussette au menton, Les yeulx verds. MALOSTRU. Petite bouchette Et la maniere tant doulcette. (Copp. lard., a.1488, 165).

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Menton fourché. "Menton à fossette" : A pere ! Quel menton forché ! (Path. D., c.1456-1469, 62).

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[Pour marquer sa déception, sa contrariété] Baisser le menton : Richart, voyant cecy, baissa le menton. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 145).

Rem. Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 9930.

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[Pour marquer son mécontentement] Froncir le menton : Quant le payen l'entent, sy fronchy le manton (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 94). [aussi v.12067]

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[Pour marquer sa résolution] Hausser le menton : Quant Florent l'entendi, si haulsa le manton Et a dit au messaige : "Avecques vous iron !" (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 383).

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Lever le menton sur qqn. "Se montrer arrogant envers quelqu'un" : Apres, monseigneur de Vendosme, Oveques La Hire et Poton, Je croy que devant vous nul homme Sur vous ne levra le menton, Que de puissance et de renon Avez sus tous chevallerie, Informez et bien le savon, Et n'est nul qui vous en dedye. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 591).

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[Par pudeur] Rougir le menton : Quant la pucelle l'ot, si rougi le manton (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 345).

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Soustenir le menton à qqn (à la nage et au fig.) : ...se n'eust esté l'ayde des pucelles, et especiallement de l'une, car ele me soustient le menton. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 2).

Rem. Liber Fort. G., 1346, 3564 ; Baud. Sebourc B., c.1350, XXIV, 351 ; MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506,207 ; 654... ; DI STEF., 532a.

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[Formule de serment] Par nos mentons : LUCIFERT. Par nous mentons vous voulons dire Comment nous avons exploicté. Nous avons plux de la moitier Des ames de l'umain lignaige. Nous avons plux grant avantaige, Il sont tous nostres sans respit (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 21).

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[De la nourriture] Passer le menton. "Passer par la bouche" : Qui que mengast le char et le poisson, Oncques a Guillaume n'en passa le menton ; Ains menga tourte et beu eawe a foison. (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 34).

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[À propos d'un animal (ici d'un poisson)] : Il est assavoir que les aucuns seignent la lamproye avant ce que ilz les estauvent, et aucuns les estauvent avant ce qu' ilz les seignent ne eschaudent. Pour la seigner, premierement lavez tresbien vos mains, puis fendez luy la gueulle parmy le menton - id est joingnant du baulievre - et boutez vostre doit dedens et arrachiez la langue (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 235).

B. -

P. anal. "Pièce de fer qui reçoit le bout de loquet d'une porte" : ...pour avoir refait un menton et rassis le serure de le barriere de ladite porte (Comptes Doullens W., 1470, 26).