A. -

"Qui éprouve un très fort désir ou attachement pour qqn ou qqc. et qui met tout son zèle à l'obtenir ou à le conserver"

1.

Jaloux de qqc. "Qui veut ardemment qqc."

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"Impatient de savoir qqc., de connaître qqc." : LE JUGE. Amis, de ce sui tout jalous. Sa, chamberiere, ou est ta dame ? Dy moy verité, par ton ame ; Ne me mens point. (Mir. enf. ress., 1353, 35).

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Jaloux de + inf. "Impatient de faire qqc., zélé à faire qqc." : LE PREMIER ANGE. Conmençons au partir de cy, Car je sui de chanter jalous. (Mir. enf. ress., 1353, 64). LE ROY. (...) pensez d'en aler (...) Et soiez songneux et jalous De li garder. L'ESCUIER. A ce sarons bien regarder. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 244). Et la vueille faire si sage [ton âme] Et de lui [le Christ] servir si jalouse Qu'elle puist estre son espouse Et demourer a la parfin Avec lui qui regne sanz fin, O le Pere et l'Esperit saint (DESCH., M.M., c.1385-1403, 255). ...de tieulx sergens Fait on pastours, qui sont droit loups Et de char devourer jaloux (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 6). ...jaloux de secourir sondit filz, courut en ladite grainge et... (Lettres rémission René II P.D.H., 1496, 297).

2.

Jaloux de qqn. "Qui manifeste du zèle pour qqn" : ...elle [Nostre Dame] estoit ja si jalouse De lui qu'en paradis son lit Lui avoit fait par grant delit (Mir. chan., c.1361, 178).

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Empl. subst. : Ce bon jaloux, dont je vous compte, estoit tres grand historien (C.N.N., c.1456-1467, 255).

3.

[D'une chose ; sens passif] "Désirable" : La maison en est plus jalouse Qui les palmes de vertu porte (DESCH., M.M., c.1385-1403, 202).

B. -

En partic. "Qui éprouve un sentiment d'inquiétude (causé par le soupçon d'infidélité en amour ou dans l'amitié), qui est enclin à la jalousie" : Einsi languist li dolens en dolour ; Car quant il voit Que de s'amour, present li, autres joit, Qui son ami appeler le soloit, Il a le cuer si jalous, si destroit, Que c'est merveille Qu'il ne s'occist, ou qu'il ne s'apareille D'occirre ce qui einsi le traveille ; Et ce li met jalousie en l'oreille. Et s'il avoit (MACH., J. R. Beh., c.1340, 123). Quoi qu'aucun argüer vodroient Qui bien d'amer parler saroient, Ja ne sera vrais amourous Uns coers, s'il n'est un peu jalous. (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 56). Trop est crueus li maus de jalousie Et trop greveus qui en est entrepris : On en perd scens, maniere, courtoisie, Pais, joie, amour, raison et tous delis Dont tous frans cuers puet estre resjoïs. En tel doleur sont cil qui sont jalous. (MACH., L. dames, 1377, 67). Et voulentiers telles veilles marieez a jeunes homs sont si jaleuses et si gloutes qu'elles sont toutes enragees, et quelque part que le mary aille, soit a l'eglise ou ailleurs, il leur semble qu'il n'y va que pour mal faire, et Dieu sceit en quel triboil et tourment il est et les assaulx qu'il a ! (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 102). ...je vous compteray, en brefz termes, en quelle façon fut deceu le plus jaloux de cest royaume pour son temps. Je croy assez qu'il n'a pas esté seul entaché de ce mal (C.N.N., c.1456-1467, 255). Qu'il ne gardast sa femme d'aussi près comme ung jaloux Ytalien, si faisoit, et si n'estoit il pas encores bien asseuré, tant estoit fort feru du maudit mal de jalousie. (C.N.N., c.1456-1467, 256). Il n'est pas chose pou acoustumée ne de nouvel mise sus que femmes ont fait leurs mariz jaloux, voire, par Dieu, et coux aussi. (C.N.N., c.1456-1467, 418). ...ainçois se arresta ausdites parolles et fut très fort geleux et suspeçonneux que ladicte Françoise, sa femme, se gouvernast autrement que femme de bien doit faire (Doc. Poitou G., t.11, 1466, 49).

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Jaloux de qqn. "Animé par l'inquiétude d'être éconduit par qqn" : Cest orfevre avoit ung serviteur, qui estoit amoureux et jaloux tresgrandement de sa dame. [Le serviteur redoute qu'un autre obtienne des faveurs dont il ne bénéficie pas lui-même] (C.N.N., c.1456-1467, 493). ...une demiselle de village nommee Transeline, ja toute vielle et, comme l'en dist, jalouse de son mary bel et jenne sur qui maint aguet jour et nuit mettoit et maint preschement en vain lui presentoit (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 117).

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Empl. subst. : Car jalous a le coer si tendre Que il ne voet a riens entendre Fors seul a sa merancolie. (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 57). C'eust esté pour faire parler Les jalous et les mesdisans. (CH. D'ORLÉANS, Compl. C., 1433-p.1451, 266). Après l'esvanuissement de ceste vision nostre jaloux se reveilla (C.N.N., c.1456-1467, 86). J'ay une recepte cy mise Pour (la) maladie des jaloux. (Dorib., p.1480, 248).