C.N.R.S.
 
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     HATEREL     
FEW XVI halter
HATEREL, subst. masc.
[T-L : haterel ; GD : haterel ; DEAF, H275 haterel ; AND : haterel ; DÉCT : haterel ; FEW XVI, 136a : halter]

A. -

"Partie postérieure du cou, nuque" : Olivier lui a si vilain coup donné (...) Que se Roulant n'eüst le haterel tourné, Je croy qu'il y eüst tout parmy trespassé. (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 193). ...car ainsy qu'il chevauchoit ung jour son coursier aux champs et luy vouloit faire saillir ung fossé, il chey à terre et se rompit le hasterel (LE BEL, Chron. V.D., t.2, 1358, 176). LE VILAIN. Mais en verité te devise Que, se de toy feru estoie, De mon houel t[e] abatroie Le hasterel. (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 29). Item que ledit Hennequin de Hellin frappa d'une espée ou hasteriel ledit Jaquemart Caupois. (Hist. Lille T., t.2, 1405, 426). Il acolla le prince parmy le hatriel (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 450). Or tieng, t'aras ce horion. Plus ne te fault de chaperon ! Je suis certain qu'onques bourrel N'esmouqua aussi bien hatrel. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 85). ...et la partie de derrier le col par laquelle passe le meri on l'appelle cervix, c'est le haterel (GORDON, Prat., c.1450-1500, IV, 1). Haterel long et tenure signife cellui qui pense chose malvaises. Haterel rond preuve la vertu du courage et l'humilité du corps. Haterel brief et court est signe de cellui qui est hardy sans adviz. (Somme abr. M., II, c.1477-1481, 136).

 

-

Boire à long haterel. "Boire à grandes gorgées"

 

Rem. JEAN DE LE MOTE, Voie d'enfer P., 1340, 1389.

 

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Couper / rompre/ trancher le haterel (à qqn) : ...Dont le fiert d'un flaielz Si qu'il li ait romput et colz et haiterelz (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 98). Regnault l'aconsuï qui grant coup li donna (...) Tans que le hasteré aus .IJ. pars li trencha (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 306). Là furent pluiseurs hatriaux coppés et pluiseurs gens noyez, tant hommes comme femmes. (Chron. anon. Ch. VI, D.-A., c.1431, 202). Et ce conclud, retourna vers le Roy, qui lui fist copper le haterel pour aulcunes raisons dont il fut accusé vers luy, et aussi pour ce qu'il avoit fait morir sa femme. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.5, c.1444-1453, 53-54). ...il hauche le puing et le fiert ung si grant cop qu'il luy rompt le haterel (Percef. I, T., c.1450 [c.1340], 230). Voicy deux voyes qui y sont, Dont il nous fauldra prendre l'une : Ou les corrompre par peccune (...) Ou les prendre sur une nuyt Tous trois, par subtille maniere, Et les gecter en la riviere Ou leurs transcher les hastereaulx. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 890).

 

-

P. méton.

 

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[Désigne la personne] : (Cy le trainne en une fossete pres d'illec en dysant) Or ça, voise se hasterel En la fosse de marderel. (Jeu st Den. S., c.1380-1400, 144).

 

.

[Dans une formule de serment] Par ce haterel. "Sur cette tête, sur ma tête" : Par ce hateriel, Je t'esboulerai, crapaudeaus ! Bien voi que tu es uns hardeaus Tailliés, rongniés et recopés. (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 179).

 

-

[À propos d'un animal] : ...li cop cheyt sur le destrier doubtér. Le haiterel li ait trestout permy copér (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 68). Le cheval a saisy et si l'en fist mener. Et Rolant en prist deux, et les va agraper Parmy les hastereaux ; tant les va atourner Que hors de leurs arçons les ala soubzlever (Renaut Mont. B.L. V., c.1350-1400, 47). Item, ont la creste du bec, c'estassavoir le dessus, vert tout au long, et aucunesfoiz les malars ont au travers du col, endroit le hasterel, une tache blanche, et sont d'un plumage tresondoyant. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 174). Lesquelz chevaulx furent par lesdiz archers lyez tous ensamble par les hateriaux et par les queues en plusieurs lieux les ungs aux autres, adfin que leurs ennemis de pied ou de cheval ne les peussent surprendre (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.4, c.1444-1453, 193). Et Gadifer et Le Tors abaissent leurs glaives et vont attaindre les chevaulx es hasteriaulx (Percef. I, T., c.1450 [c.1340], 303).

 

-

Au fig. Haterel engraissé. "Ventre à terre" (Éd., p. 88) : La beste brute recongnoist celluy qui luy fait bien et tu, le col estendu et le haterel engraissié, vas et cours encontre ton createur. (MIÉLOT, Vie st Josse J., c.1449, 18). [Cr. d'A. Schoysman ds Z. rom. Philol., 124, 2008, 362 : "une note suggère d'y voir une réduplication synonymique, mais le glossaire [engraissier] 'graissé' n'est pas éclairant ; il s'agit plutôt du v. afr. mfr. engroissier 'devenir gros', mais aussi. 'rendre vif', verbe présent ailleurs dans le texte (mais enregistré séparément au glossaire) : [engressier] 'presser', 'exciter'."]

 

Rem. Voir aussi À col estendu s.v. cou A 3 a.

B. -

P. anal. TECHNOL.

 

1.

"Collet de l'arbre moteur, partie cylindrique de l'arbre située derrière la tête et tournant sur le marbre" : ...mettre et assir 28 coutiaus de fier autour du hatriel de l'arbre du moulin (Doc. 1406. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 701). ...pour (...) avoir (...) rondé le hatriel du dit arbre et recouteler de neufs coutiaulx (Doc. 1411. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 702).

 

2.

"Partie cylindrique rétrécie d'un objet métallique, ici partie du tourillon introduite dans l'extrémité de l'arbre moteur" : ...pour refaire le haterel du pin desoubz, qui se boutte en l'arbre (Doc. 1395. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 702). [Autres acceptions et ex. dans cette même page]
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin / Pierre Cromer

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