C.N.R.S.
 
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     FLANC     
FEW XVI *hlanka
FLANC, subst. masc.
[T-L : flanc ; GDC : flanc ; AND : flanc ; DÉCT : flanc ; FEW XVI, 211a : *hlanka ; TLF : VIII, 949b : flanc]

A. -

"Partie latérale du corps de l'homme ou de l'animal, flanc" : ...diligenment la tastez Par les flans et par les costez (Mir. abbeesse, 1340, 92). LE FOL. (...) La moitié de mon destre flanc Est mipartie de travers (Mir. parr., 1356, 30). DEUXIESME SERGENT. (...) chascun (...) de bien ferir ne s'espargne Sur ce dur dos. PREMIER SERGENT. (...) Je le vueil batre sur le flanc Premiérement. DEUXIESME SERGENT. Et je sur cestui, tellement Qu'il y parra. (Mir. st Val., c.1367, 161). Lors Gaverelles le singla Parmi les flans IJ. cops ou IJ. De s'espée, jusqu'à la crois, Si que les bouiaus li cheoient Par mi les plaies qui sainnoient. (MACH., P. Alex., p.1369, 269). L'iaue de vie einsi venoit Et descendoit En tes flans droit, Que Sains Esperis amenoit Et conduisoit, Dont il formoit Le bel, le bon, le sage, Qui Fils de Dieu le Pere estoit, Qui consentoit Et qui voloit Que fourme et char humeinne aroit... (MACH., Les lays, 1377, 409). Et, se elle [une beste] est ferue par les cuisses, elle ne mourra point, ne aussi ne mourra point se elle est ferue par devant les cuisses par mi le flanc du ventre, se elle n'a crevez les bouyaux ou la pance (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 272). ...puis faire courre et aler les galoz, et lors regarder a certes s'il a grosse alaine, si souffle, et qu'il ait grosse alaine par la bouche, se les flans luy halectent, ou qu'il soit pouciz (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 139). C'est une moult haulte princesse (...) Et plus est haulte de corsage Que nulle autre si grant, ne sage (...) Et par les flans large et bien faite (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 91). Se tost ne me vengés de ce glouton pautonnier, Jamaiz vous [l'épée] ne prendrés [l. pendrés] a flan de chevalier, Ainçois vous feray rompre et par morseaulx esmier, Si en feront ces merciers des esguilles forgier. (Galien D.B., c.1400-1500, 73). Et ad ce cryst elle tomba a terre pasmee de joye. Mes Paris la prist doulcement par les flans et la mist sur ses genoulx. (LA CÉPÈDE, Paris Vienne K., 1432, 296). ...et là y ot ung Breton, archer du corps de monseigneur de Berry (...), qui vint fraper ung cheval sur quoy estoit monté ung homme d'armes de l'ordonnance du roy par les flans et la cuisse, tellement que ledit homme d'armes, en s'en retournant à Paris, ledit cheval cheut soubz lui tout mort dessoubz les galeries des Tournelles. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 87). Ung estant à cheval avoit d'une flesche par la teste et son cheval une par le flanc et ruoit et faisoit perdre la lance à son maistre (BUEIL, II, 1461-1466, 248). Olivier fut saige et prist garde ou fait et vint legierement et frappe Fyrebras és flancs sy trespuissamment, et continua de tel endroit qu'il luy mist son espee de l'un des flancs jusques a l'autre. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 61). ...Dont au cueur me viennent les la[n]cz, Penetrant mon corps et mes flans... (Cene dieux, c.1492, 124). Prenez moy voz courgees trenchans Et luy en bastez tant les flancs Que je le voye par tout ouvert (Myst. st Laur. S.W., 1499, 223).

 

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Mal des flancs/mal du flanc. "Pleurésie" : Item por le mal dez flans, R. pommez de chaine, se les seche a feu ou a soleauil et en fai poudre, se le bues en vin ou en cervoise a matin froit et a vespre chaut. (Méd. nam. H., c.1400-1500, 204). La vayne de la ratelle saigne l'on pour le mal du flam et de la ratelle et aussi du polmon et contre fievres quartes. (LE LIÈVRE, Traité saignée W., a.1418, 16).

 

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Vide flanc. "Partie intercostale" : Pierres de Montraboy, (...) Le fiert d'un roit apié ou vuit flanc de traverse ens ou corps li bouta (Gir. Ross. H., c.1334, 240).

 

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P. métaph. Qqc. transperce qqn jusques aux flancs. "Qqc. transperce qqn très profondément (de part en part)" : Et se j'ay prins en ma faveur Ses doulx regars [de celle que j'aimais] et beaux semblans De tres decevante saveur Me tresparsans jusques aux flans, Bien ils ont vers moy les piés blancs Et me faillent au grant besoing : Planter me fault aultres complans Et frapper en ung aultre coing. (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 12).

B. -

"Sein maternel, entrailles" : J'en lo Amours (...) Qui Dieu son filz amant fist encharner Divinement es tresprecieux flans De la tresvierge et dame (Mir. st Sev., 1362, 237). Douce dame, Vierge Marie, (...) que tu celui Dieu deproies Qui entre tes flans s'aombra... (Jour Jug. R., c.1380-1400, 245). Or sus tost Gabriel, car te metz en la voie, A Marie la vierge pourteras ceste joie : Pour le salut des hommes dedans ly veul descendre, En ses precïeulx flans veul char humaine prandre (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 54). Et nous layrons cy no maison En la garde de Dieu le pere Duquel fil serez vierge mere, Car il est enclos en vos flans. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 21).

 

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[D'un cheval] Cousu parmi les flancs. "Maigre, efflanqué" (Se dit lorsque les flancs ont si peu d'épaisseur de l'un à l'autre qu'ils paraissent comme cousis ensemble [Éd.]) : L'autre maniere de rage s'apelle la rage efflanchee, quar ilz sont cousuz parmi les flans, comme s'ilz n'avoient mengié, et poussent des flans et batent grief et ne vuelent mengier et tiennent la teste basse et le regart bas. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 115).

 

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Porter (un enfant) en ses flancs : Car les meres par grant famine Apres ma mort en brief termine Mengeront leurs propres enfans Que portés aront en leurs flans (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 124). ...Le fils de Dieu soueraine, Gissant deuant moy en forme d'enfant, Que j'auoie IX moy pourteit en mes flan. (Jeu nat. suite C., c.1480-1500, 194).

C. -

"Partie latérale d'une chose" : D'aultre part vint Galiot armé de toutes armes, l'armet en la teste, à un grand plumas d'Ytalie, et estoit son cheval, qui fut un puissant roussin, couvert d'une barde de cuir de bouffle peincte à sa devise, qui fut à maniere de ceinctures tortivées, et avoient au chanfrain, au poictrail et ès flangs de la barde grandes dagues d'assier. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 76).

 

Rem. Ex. d'a.fr., cf. TLF.
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

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