C.N.R.S.
 
Article complet 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     ÉTUDE     
FEW XII studium
ESTUDE, subst. fém. et masc.
[T-L : estuide ; GD : estude ; GDC : estude ; AND : estudie ; DÉCT : estuide ; FEW XII, 312a : studium ; TLF : VIII, 305a : étude]

A. -

"Application, attention mise à qqc."

 

1.

"Application, soin, zèle, intérêt, attention" : De cuer font feste et joye par mervoilleuse estude, N'encourrent pas le vice de fauce ingratitude, Tuit louent et essaucent la puissance divine (Gir. Ross. H., c.1334, 289). Sire, ma pensée et m'estude Sont de moy mettre en hermitage (Mir. emp. Julien, 1351, 213). ...Et mon ymagination Et ma consideration, Mes alees et mon estude, Comment qu'elle soit nice et rude, Estoient tuit a li vëoir. (MACH., Voir, 1364, 242). Et pour ce, donques, que felicité est acquise par discipline et par estude, est ce une chose qui puet estre moult commune et laquelle est possible a avoir a tous ceuls qui ne ont empeechement ou deffaute de nature en euls par quoy il ne puissent acquerir vertu. (ORESME, E.A., c.1370, 129). ...la fin principale a quoy tendoit son exercice et tout son estude estoit de savoir et cognoistre les façons et manieres et quoy et comment femmes pevent decepvoir leurs mariz. (C.N.N., c.1456-1467, 255).

 

-

"Intérêt, attention immédiate (tournée vers une chose concr.)" : ...comme il estoit en ce parfond estude, il disoit maintenant : "Je voy cecy, je voy cela..." [Un mari détaille l'anatomie de sa femme] (C.N.N., c.1456-1467, 90).

 

-

À grand estude : Telz gens sont aussi comme ceulz qui sont malades et escoutent et entendent a grant estude et a grant diligence ce que les medicins leur dient. (ORESME, E.A., c.1370, 157).

 

-

Par grand estude de + inf. : Et par ceste raison appert que felicité est operacion et que elle n'est pas causee de fortune, mais vient par grant estude de bien faire. (ORESME, E.A.C., c.1370, 130).

 

-

Avoir (son) estude à + inf. : ...n'avoit ailleurs son cueur, son estude, ne tous ses pensers, que a se venger de luy, s'il savoit (C.N.N., c.1456-1467, 43).

 

-

Abandonner/espandre son estude à + inf. : ...vous espandez et habandonnez toute vostre cure, pouoir et estude a ma mie toute belle composer, aourner et douer. (GERS., Concept., 1401, 405).

 

-

Appliquer son estude à qqc. : ...aucuns grans philosophes et astrologiens, qui ont plus vaqué et appliqué leur estude à la profonde specullative que moy (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 5 v°).

 

-

Mettre son estude à/en qqc. : Mais cuides tu, pour estre eschars, Pour garder tes vins et tes chars, Ton or, ton argent, tes jouiaus, Tes robes a dorés nouiaus, Tes destriers, tes courciers, tes selles, Aquerir les victoires belles ? Nennil ! N'i met mie t'estude, Car le sens aroies trop rude. (MACH., C. ami, 1357, 114). Il mesprent si villeinnement Et si tres orguilleusement, Que c'est la rien qui plus m'anoie, Comment que confortez en soie. De riens ne li croist vasselages, Eins est folie et grans outrages De mettre en tel lettre s'estude. Il est moult pleins d'ingratitude, Qu'il ne recongnoit les biensfais Que par maintes fois li ay fais. (MACH., P. Alex., p.1369, 234). Et ce appert clarement de ceulz qui mectent leur pensee, intencion et estude a quelconque excercitacion ou besoingne (ORESME, E.A., c.1370, 199). Et sur toute sollicitude Doit-on mettre très grant estude à conforter, comme qu'il soit, Le cuer et le foie orendroit (LA HAYE, P. peste, 1426, 137).

 

.

Mettre son estude vers qqc. : ...car teles plaintes et teles deprecacions font ceuls qui mectent leur estude et leur cure vers teles choses. (ORESME, E.A., c.1370, 255).

 

-

Mettre son estude à/en + inf. "S'appliquer à, s'efforcer de" : ...Et mis cuer et corps et estude, Comment qu'il soient assez rude, En ma douce dame honnourer, Servir, amer et aourer (MACH., Voir, 1364, 102). Item, se toute la cité ou communité ou ceulz qui y ont dignités, comme sont les principals gouvernëeurs, mectoient leur estude a recevoir honorablement aucuns estranges messages ou passans, ou a envoier hors aucuns nobles dons ou a les offrir et faire presentement ou se il convenoit faire aucunes grandes retribucions a autres pour leur bien faiz, en teles choses despent le magnifique (ORESME, E.A., c.1370, 245). ...il ne mettent leur estude Chascun jour qu'a nous faire guerre (Mir. Clov., c.1381, 259). Il mist sa cure et son estude a la fassonner, et de fait elle luy obeissoit et complaisoit comme il le desiroit [Un mari s'est chargé de l'éducation de sa femme] (C.N.N., c.1456-1467, 278). DIEU. Or est il maintenant saison, Selon droit et juste raison, Que Martin en beatitude Viengnë eslire sa maison, Car il en a quis l'achoison La bas, en moult grant servitude ; Car tousjours a mys son estude, Par moult belle solicitude, A m'amour et grace acquerir. (LA VIGNE, S.M., 1496, 571).

 

-

"Activité (d'ordre artisanal ou scientifique)" : ...car en toutes autres estudes ou besoignes de quoy il est art ou science, l'en peut dire ceste verité general, c'est a savoir, que il convient labourer et ouvrer et non pas faire negligence. (ORESME, E.A., c.1370, 330).

 

-

"Curiosité" : Enqueste secrete a regart a excercice comme estude de querir (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 47). Et l'operacion de entendement, laquelle est speculer, differe des autres en estude, c'est a dire en appetit et inquisicion de fin (ORESME, E.A., c.1370, 522).

 

2.

En partic. "Application de l'esprit à qqc., activité intellectuelle"

 

-

"Travail, application de l'esprit consacrés à l'acquisition de connaissances (d'ordre professionnel, scientifique, moral...)" : Car vertus sont dons que Dieus donne A homme qui a bien s'ordonne, Et viennent d'acquisition Faite en bonne condition Par armes ou par grant estude Ou par avoir grant multitude De meschiés, de labour, de peinne. (MACH., C. ami, 1357, 69). A nature appartient engien et memore, lesquelz deux en toute estude se ajoindent tellement que l'un ne proufite se l'autre default (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 37). Dure chose est de mariage A clerc qui veult estudier Et a un errant chevalier : Le clerc en laisse son estude, Et en devient chetif et rude (DESCH., M.M., c.1385-1403, 137). Et ou l'estude a esté bonne, La chevalerie s'adonne A estre grant, puissant et forte, Et ou l'estude a esté morte Ou perie par accident, A esté, et par consequent, Chevalerie povre et vuide (DESCH., M.M., c.1385-1403, 265). ...il ne aprint ne ne fu puis à l'escolle, ne n'a ycelle escolle point frequanté, ne aussi aprins à lire, maiz a aprins et mis tout son temps et son estude à aprendre son mestier de pelleterie (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 49). ...mais la verité est que, environ deux ans après ce qu'il ot laissié l'estude, et qu'il aprenoit audit mestier de maçon (...) l'un d'iceulx compaignons, du nom duquel il n' est ad present record, lui dist et conseilla que il feist faire sa tonsure (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 104). ...et pluseurs autres estudians d'Orleans, auxquelx la Court sur le gouvernement petit de ladicte Université, tant en meurs que en faiz de l'estude, a parlé en les reprenant (BAYE, I, 1400-1410, 129). Ci commence le livre du chemin de long estude. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 3). ...a long temps que je suis distrait de l'estude, en laquelle j'ay esté nourry le temps passé (JUV. URS., Aud. illos, 1432, 41). Et ceste applicacion par aguisement destude [l. d'estude] et de vehemente meditacion est contemplacion par ceste maniere, par dilatacion de pensee. (CIB., p.1451, 185). Comme ainsi soit qu'entre les bons et prouffitables passe temps, le tresgracieux exercice de lecture et d'estude soit de grande et sumptueuse recommendacion... (C.N.N., c.1456-1467, 22). Tant avoit vacqué et donné son entente a l'estude, que en tout le païs n'y avoit clerc de plus grand renommée (C.N.N., c.1456-1467, 569).

 

-

"Recherches" : Le prophette le me tesmoingne Quil parle de ceste besoingne Et dit ainsin, selon m'estude, "Toy Bellean, terre de Jude, Tu n'es pas petit province, Car de toy il saudra ung prince Quil mon peuple guovernera" (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 67). [Réf. à Matth. 2, 1-6]

 

-

"Méditation" : Et a ce doiuent bien prendre garde et bien faire le guet ceulx qui sont donnez et enclins a estude et a contemplacion quilz ne chargent pas trop leur ymaginatiue mais que par bonne circonspection et deliberacion ilz mectent ordre en leur fait et quilz ne se broullent point par confusion de choses impertinentes. (CIB., p.1451, 213).

 

-

Personne de grant estude : De Julius Cesar nous conte Comment de grant estude estoit (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 248).

 

-

Verser son estude sur qqc. : Cestui versa son estude sur la partie des interrogacions et des ellections et pour ce en escripvit il assez compendieusement. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 22 v°).

 

-

Estude de qqc. : Et vroiement qui bien a chere L'estude de saincte escripture Il ne prise riens ne n'a cure Des vains delicz de la caroigne. (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 103). Quatres choses principales sont qui esmeuvent a discipline ou estude de sapienche, asscavoir honnesteté, suavité ou doulceur, diuturnité ou longueur, et utilité ou proufit. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 83). Moult fut releessié Entendement et tres conforté de sa douleur quant il congneut par si cleres enseignes celle que tant souvent en l'estude de sainte Theologie et en ses secretes meditations il avoit suyvie et honnouree (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 28). ...l'Université de Paris offroit de consentir et permettre à Paris estude de droit civil ad tempus (FAUQ., III, 1431-1435, 111). De cestui est escript qu'il vaca nonante ans à l'estude de sapience et tant l'ayma que souventes fois oblioit prandre sa reffection. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 72 r°).

 

.

Estude de livres : D'autre partie, l'estude de tous livres engenre et embat, ou acroist es cuers de ceuls qui y entendent, affeccion et amour au bien publique, qui est la meilleur qui puisse estre en prince et en ses conseilliers, aprés l'amour de Dieu. (ORESME, E.A., c.1370, 99).

 

-

Prov.

 

.

Petit profite l'estude à ceux qui savent plus et n'en deviennent pas moins rudes : Car petit prouffite l'estude A qui plus sçavent et mains rude N'en devient, ne bons moz ouyr A qui le mal ne veult fouyr. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 50).

 

-

[Sentence] Le premier soulas en la vie est l'estude de sapience : Et Hugue en son livre nommé Didascalicon ou premier chapitre dist : «Le premier solas en la vie est l'estude de sapience». (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 13).

 

.

Il n'est occupation plus honorable à l'homme raisonnable qu'en l'estude de sapience : Et n'est a l'omme raisonnable nulle occupation plus honnourable qu'en l'estude de sapienche. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 84).

 

.

Il n'est homme qui bien pourrait vivre sans estude de sapience : Que qui n'a science, bien n'a, De ce Seneque raisonna : Certes, ce dist il, je say bien Que sanz science homs n'a nul bien, Car il n'est homs qui bien peust vivre Ne paisiblement a delivre Sanz l'estude de sapience (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 220).

 

.

Par guerre faut que l'estude cesse : Priez, prelas et gens de sainte vie, Religieux ne dormez en peresse, Priez, maistres et tous suivans clergie, Car par guerre fault que l'estude cesse (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 123).

 

.

En bonnes estudes les commencemens ne font pas tant à louer que la fin : Aussi dist saint Jherome sur l'Epitre aux Galathiens : «En bonnes estudes les commenchemens ne font pas tant a loer comme la fin», c'est a dire perseverance finale. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 72).

 

.

Les moeurs et les estudes des dames sont souvent jugées par les moeurs de leurs chambrieres : Les meurs et les estudes des dames souventefois sont jugees par les meurs des chambrieres et de leurs compaignes. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 386).

 

.

Dans les estudes et labeurs de jeunesse on n'entend pas quand ni comment viellesse s'avance : Mais comme dist Tulle ou livre de Viellesse : "Es estudes et labeurs de jonesse on n'entend pas quant ne comment viellesse s'avance." (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 302).

 

-

"Résultat de l'effort intellectuel ; savoir" : ...noté que ce sont jà trois grandes et enormes combustions, l'une en Babillone, la seconde en Athenes, la tierce en Egipte où furent consumiz par feu presque XVIIc mil volumes de livres ! Certes, l'on fauldroit bien en trouver, à Rome et à Paris, escripz à la main cent mil volumes, où doit estre la fleur d'estude des chrestiens. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 48 r°).

B. -

P. méton.

 

1.

"Cabinet de travail, d'étude, bureau" : Et j'entrai dedens mon estude, Qui n'est ne villainne ne rude, Mes belle pour estudiier. (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 83). S'ilz n'ont prebende ou advantage, Trop sont leurs despens sumptueux: Ilz leur fault robes d'escureux, Housses, menteaulx fourrez de gris Et de menu vair, je te dis, Et de fin cendal pour esté, Livres qui n'ont pas pou cousté, Vivres, maison, gens et estude (DESCH., M.M., c.1385-1403, 71). ...et, paravant ce, avoit esté prins, en une des estudes d'icelle abbaye, appartenant à un des religieux d'icelle eglise, en un petit coffre, la somme de VIIJ frans en or ; et, à une autre fois puis ledit an, en une autre estude desdiz religieux, une cuillier d'argent ployé à charnieres (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 213). ...durant le temps que elles ensevelirent icellui defunct, lesdiz Hays et Thevenin entrerent et furent longuement en une chambre ou estude dudit defunct, que ledit Hays ouvry d'une des clefs qu'il tenoit en sa main. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 84). Un jour de joie remise Je m'estoie a par moy mise En une estude petite, Ou souvent je me delite A regarder escriptures De diverses aventures. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 8). ...et se son estude bel à devis estoit bien ordenné, comme il voulsist toutes ses choses belles et nettes, polies et ordennées, ne convient demander, car mieulz estre ne peust (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., II, 1404, 42). Et entretant il va a son estude escripre a messire Nicolle, son bon ami, la joye qu'il avoit de sa bonne santé, le priant que par ses hommes, l'andemain, lui face venir des vivres qui seroient bien payez. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 149). ...pour avoir mis plusieurs tieulles et plusieurs cornières sur la chambre et sur l'estude de Monseigneur l'Official, pour tieulle et corniers et paine d'ouvrier (Comptes Archev. Rouen J., 1447-1448, 250). ...la chambre, l'estude et autres retraiz qui sont en ladite nave (Comptes roi René A., t.1, 1452, 185). Ainsy comme par adventure, pour passer le temps, je m'estoie trouvé en l'estude d'un tres noble seigneur, garny a planté de pluiseurs beaulx livres, desquels m'aprouchay et encommenchay lire. (Jehan d'Avennes F., c.1465-1468, 11). À lui [Jehan Botinart] II g. qu'il bailla, le jour précédent, aux bonnes gens qui ont aydé à porter les besongnes de la garde-robe, en l'estude et en la chambre du roy (Comptes roi René A., t.1, 1476, 24). ...et là basti une maison assez près de Saint Jehan et pensé y resider et y acoustré une estude en laquelle je mis IIc volumes de livres, les plus singuliers que je peuz finer et aver (...). Tins estude ouverte de astrologie de parler et respondre de toutes questions, tant que le roy Charles VIIIe de ce nom fut meu ung jour de Toussains de venir veoir ma dite estude et oyr de mes jugemens et y continua plusieurs jours. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 156 v°).

 

2.

"École" : Cestui en son estude eut plusieurs disciples et, entre autres, eut Fabius qu'il envoya, lui estant pappe, en Engleterre où la foy estoit quasi estainte. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 86 v°).

 

-

Aller à l'estude : Sy vueil qu'ilz [mes trois orphelins, mes trois vieux usuriers] voisent a l'estude ; Ou ? sur maistre Pierre Richier. Le Donat est pour eulx trop rude, Ja ne les y vueil empescher ; Ilz sauront, je l'ayme plus cher, Ave salus, tiby decus, Sans plus grans lettres enserchier : Tousjours n'ont pas clercs l'au dessus. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 105).

 

-

Avoir esté à bonne estude. "Avoir été à bonne école" : Quant Vienne heut entendu la raison de Paris, elle dist : "Certes, Paris, a bonne estude aves esté et demouré, car bien scavez la leycon que avez aprise..." (Paris Vienne K., 1432, 149).

 

-

"Université, centre d'étude" : Item, que tous les subgiez des diz roys qui voudront estudier es estudes et universitez des royaumes de France et d'Angleterre joiront des previleges et libertez des dictes estudes et universitez (Traité Brétigny D., 1360, 293). Au jour d'ui, sunt venus en la Court un docteur de Thoulouse et autres licenciés d'ycelle université et estude de Thoulouse de par elle (BAYE, I, 1400-1410, 31). Item, sur la reformation de l'estude d'Orleans, où les escoliers ne portent nulx livres à l'escole, les docteurs qui soloient lire l'ordinaire par heure et demie ne lisent pas demi heure, et idem des heures des bachelers (BAYE, II, 1411-1417, 222). ...par quoy les clers et estudians es universités seroient despourveuz de benefices et de toutes promocions en l'estat de l'Eglise, et par ce seroient les estudes et universités desertez et desolées (FAUQ., I, 1417-1420, 62). Declairoit en oultre ledit Erart les dommages et inconveniens disposez d'avenir par ledit estude de Caen (FAUQ., III, 1431-1435, 111). Dont en la premiere, qui est dicte Grece, sont premiers Patrimonya, Gracis, et en ceste est la cité de Constantinoble ; Almacya, Cathona, Epyra, Mallocya, et en ceste est la vraye Grece, ou est Athenes, ou anciennement furent les bons estudes. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 161). Demostenes, recteur de l'estude de Milans (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 22). De soy transporter en nostre ville de Thoulouse, et illec et ailleurs soy enquerir de ceulx qui ont eu intelligence avecques l'evesques de Castres, frere du duc de Nemours, durant le temps qu'il a demouré à l'estude audit lieu de Thoulouse pour baillier nostreditte ville de Thoulouse es mains du duc de Nemours et de ses adherens (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 228).

 

.

Estre à l'estude en telle université. "Fréquenter (telle université)" : Ou temps que j'estoye a l'estude en l'université de Bouloigne la crasse... (C.N.N., c.1456-1467, 575).

 

-

En partic. Estude (des lois). "Faculté de droit civil" : ...eues aussi les opinions de pluseurs estudes de droit (Chron. Jean II Ch. V, D., t.2, c.1378, 254). Et aussi, pour le temps, l'estude n'estoit mie a Paris, ne France n'estoit mie garnie de tant de sages honmes conme elle est au jour d'uy. Et, pour tant, lez François avoient besoingz du consueil du Pape, lequel ilz requirent quant le roy Childeric fust deposé. (Songe verg. S., t.1, 1378, 212). ...les escoles de l'estude de Bouloigne et d'Orleans, de Montpelier, de Paris et d'Angiers (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 499-500). - Est Aurilians une belle ville ? - Oïl, sire, si Dieu m'aït, la plus belle que soit ou roiaume de France après Parys. Et aussi il en y a une grant estude des loys, car les plus vaillanz et les plus gentils clers qui sont en crestiantee y repairent pour estudier en civil et canon. (Man. lang. G., 1396, 95). ...à Louvain, à Dole et ailleurs avoit estudes de lois pour fournir ce royaume de legistes et juristes. (FAUQ., III, 1431-1435, 111). ...puis desirant de aller ès lieux estranges tousjours aprendre, fuz envoyay en Angleterre aux estudes et fuz à Auxomfort environ II ans (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 156 v°).

 

.

Estude de lois et de decrets. "École de droit civil et de droit canon" : ...ilz avoient entendu que on vouloit instituer, establir ou fonder en la ville de Caen estude de lois et de decretz (FAUQ., III, 1431-1435, 111).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Pierre Cromer

Fermer la fenêtre