C.N.R.S.
 
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     ENLUMINER     
FEW IV illuminare
ENLUMINER, verbe
[T-L : enluminer ; GD : enluminer ; GDC : enluminer ; AND : aluminer ; DÉCT : enluminer ; FEW IV, 560a : illuminare ; TLF : VII, 1143b : enluminer]

Empl. trans.

A. -

"Répandre de la lumière sur"

 

1.

Au propre

 

a)

"Illuminer, éclairer qqc."

 

-

[D'un corps céleste] : L'AMANT. Oïl, dame ; et je vous en pri. LA DAME. Oi dont ; je ferai ton depri. Je te di, et le moustre a l'ueil, Que tout aussi com le soleil De ses rais le monde enlumine Et de sa clarté pure et fine... (MACH., R. Fort., c.1341, 79). ...la tresmontainne, Qui est une estoille hautaine Qui par nuit le monde enlumine De sa clarté, qu'est pure et fine (MACH., Voir, 1364, 552). Le soleil, selon Ysidoire, est aisni appellé pour ce qu'il luist tout seul, car il est fontaine de toute lumiere, et par lui tout est enluminé et hault et bas. (CORBECHON, Soleil Lune S., 1372, 345). Tout ensement que le monde enlumine Li biaus solaus, quant il rent sa clarté Et que ses rais la froidure decline Et fait venir les biens à meürté, Einsi le haut bien parfait De ma dame veint tout vice et defait (MACH., L. dames, 1377, 177). Et je disoie notablement que pres de la moitié de la superfice de la lune est devers nous et non pas la moitié, et seroit veue se elle estoit enluminee, car toutes fois que un corps sperique plus grant que l'espace de entre ..II.. ouylz est devant nous, l'en ne pourroit voier fors moins de la moitié de la superfice. (ORESME, C.M., c.1377, 494). Le Soloil, tiercement, est tres merveillable pour sa luminosité incomparable, car il tout seul, comme fontaine de lumiere, enlumine le monde, le ciel et la Terre aussy bien dessus lui comme dessoubz. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 17). Monseigneur, dire je vous ose La cause quil nous achemine : Une estoille quil enlumine Tout le monde de sa lumiere, Nous monstre par verité clere Que le Roy des roys cy est néz. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 84). PHEBUS. Phebus ay non qui porte en mon hëaulme L'auriflamme qui le trosne enlumine, Mais deposer me fault mes rays de flamme Que rien n'enflamme et que tout homme et femme, Que tant ayme, voye ma face divine, Si bien domine que par où je chemine Naige ou bruine anichille et deluge (Cene dieux, c.1492, 108). ...et fut esmerveillé de la mort du pappe Pelagius qui fut par ladite peste, laquelle neantmoins il avoit precongneue sur la vision de la commecte qui fut lors, qui de ses raiz enluminoit toute la nuit. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 102 v°).

 

.

[D'une autre source lumineuse] : Atant entra la dame au temple et vint devant l'autel que la lampe enluminoit (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1000). Sy entra ens tant qu'il vint au milieu du temple, mais tant fut fiere son adventure qu'il ne vey ame ne ne trouva a qui parler, ainçois y vey une lumiere en une aulmaire qui enluminoit tout le pourpris. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 758). ...il [le prieur], adverti de ceste chose, s'en print garde et tellement qu'il le veÿ un jour saulter en sa celle environné de quatre angels tenans chascun une chandeille de cyre qui l'enluminoient. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 233).

 

.

[D'une saison] : Et certes, beaux tresdoulz amis, Ainsis que l'esté enlumine Le rosier et de sa racine Fait fueilles, flour et rose yssir, Ainsis est juenesse en desir Aux hommes des femmes adont, Qui beauté comme la rose ont. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 191).

 

-

Empl. intrans. "Briller" : ...les estoilles, qui en ce monde jettent leurs raiz et enluminent (Mir. prev., 1352, 232). L'estoille, qui resplendist A ceste heure, pas n'enlumine Se ce n'est par euvre divine [Il s'agit de l'étoitle qui annonce la naissance de Jésus] (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 74).

 

.

Enluminer sur qqc. "Éclairer qqc." : ...devant moy, un rondeau ou estoit assise une lampe d'oile pour enluminer sur mon euvre, et toutes les assistentes avoient tourné leurs visages ou regart de dame Ysengrine, laquele aprés licence obtenue, commença a parler en ceste maniere. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 82).

 

-

Part. prés. en empl. adj. "Éclairant" : Le soleil, dont, a une vertu enluminant, car il ne fault oncques en sa lumiere combien que il semble qu'il la perde aucunesfoiz pour la terre qui est entre nous et lui, si comme la nuit, ou pour la lune qui est entre le soleil et la terre, si comme quant il est eclipse. (CORBECHON, Soleil Lune S., 1372, 347).

 

.

[Dans un contexte métaph.] : Lors puet on bien seürement Resgarder amoureusement Le soleil de Bonne Amour fine Qui les loiaus cuers enlumine, Et des yeus les rais recevoir, Pour vëoir et pour concevoir Le soleil d'Amours clerement, Sans y trouver empeschement. (MACH., D. Aler., a.1349, 348).

 

b)

"Rendre la vue à (un aveugle)" : De tout sui gouverneresse Et de tous maus sui maus (je) sui miresse, J'enlumine les non veans Et donne force aus recreans, Je relieve les trebuchiez Et radrece les fourvoiez. (GUILL. DIGULL., Péler. vie humaine S., c.1330-1331, 11). ...il rescucitoit les mors, enluminoit les aveugles, garissoit les malades (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 237). Il [Saint Fiacre] fait plenté de vertus belles, Car fïeuses grans et meselles Garit, contrais fait droit aler, Et aussy les müez parler, Et lez aveugles enlumine. (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 36). ...illec enlumina Nostre Seigneur l'adveugle qui onques n'avoit veu des yeulx. (Voy. Jérus., c.1395, 20). ...Il fait merveilleuses vertuz Et redresse clops et tortuz, Paraliticles medicine, Les gens aveugles enlumine (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 181). J'ay servy de varlet grant pose L'omme qui fut aveugle né, Que Jhesus a enluminé (Myst. Résurr. Angers S., 1456, 256). Il fait merveilleuses vertus, Il raddresse tors et tortus ; Paralitiques il medecine, Les aveugles il enlumine, Pluffort, aucuns font leurs recors Qu'il a ressuscité deux mors. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 417).

 

-

[D'une chose] : Marchant sui, qui ay une pierre A vendre precieuse et fine, Qui les avugles enlumine (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 264).

 

c)

"Faire briller, donner de l'éclat à qqc." : Enluminés voz yeulx, et ne vous endormés pas jusques a la mort (JUV. URS., Loquar, 1440, 368).

 

-

"Donner des couleurs (à un visage, sous l'effet du vin)" : PROPTER QUOS. Ilz ne font leur sanglante fievre, Les paillars pouacres infames, Ilz donroient aux dyables leurs ames Premier qu'ilz ne fussent larrons. Ses rappors la ne sont pas bons, Car c'est toute pures mensonges, De la grandeur d'ung viel tonneau Ne boit point la moitié tant d'eau Que feroient de vin ces yvrongnes. LE PREMIER. Tant plus on les regarde es trongnes Tant plus les treuve enluminez. (Rapp., c.1480, 62).

 

2.

Au fig.

 

a)

[D'un être céleste] "Éclairer qqn/qqc. de sa lumière, instruire, répandre la lumière de sa grâce sur" : ...en cely salut que l'angles ly noncha, Y vint Sains-Esperis, la Vierge enlumina : En ce vray sens divin ung fieux s'encorpora (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 295). ...a ce que (...) par la lumiére feussent enluminez les entendemens obscurs a cognoistre Dieu cy aval en partie (Mir. chan., c.1361, 139). Hé ! Vierge royne, Estoile de mer, Qui tout enlumine, Vous doy bien clamer, Qu'à joieus termine Convient terminer Qui à vo doctrine Se vuet doctriner (MACH., Les lays, 1377, 403). Certes, en un pecheur qui vraiement se repente, Diex est celuy seulement qui luy enlumine son courage, et luy done de sa coulpe et de son peché contriction, et de pardurable dampnacion luy fait remission (Songe verg. S., t.1, 1378, 82). Si prie humblement au roy des roys qu'il me vueille enluminer mon entendement si et par tele maniere que je puisse escripre et esclairer en cest livre chose qui conteigne raison au lous de Dieu et sa Mere, au profit du commun et au saulvement de m'ame et à la confusion de l'ennemy. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 61). ...Saint Esperit creez aussi, Qui touz les justes enlumine Et conferme en grace divine (Mir. Clov., c.1381, 231). Pour ceste grace vous supplie, O vrais Dieus plains de pitié, Que vous voelliés enluminer Mes sens (Troubles Flandre P., c.1384-1385, 1). Item, tout dessus celledicte chappelle, est le lieu ouquel Nostre Seigneur Jhesu Crist s'apparut a ses appostres quant il leur envoya le Saint Esperit en langue de feu le jour de Penthecouste et les enlumina tous de sa grâce. (Voy. Jérus., c.1395, 24). Tantost après, par la permission Du Dieu vivant qui la terre enlumine, A Romme advint grande pugnition (Vie st Eust. 2 P., c.1400-1450, 224). Dictes moy, comment va ? Je croy que Jhesucript enluminé vous a (Galien D.B., c.1400-1500, 32). Ycellui benefice, auecques autres biens, que il fist, Dieux accepta tellement que il l'enlumina de sa sainte loy, et fu le premier roy crestien. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 68). Et Jhesucrist en soit loez, Monseigneur, et sa doulce mere ! Je sçay qu'elle a voulu priere Faire pour vous et sa requeste A son chier filz, le roy celeste, Dont vous estes enluminés. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 107). A Dieu et la vierge Marie Pleyse de le enluminer Tieullemant qu'il puisse leissier Ses ydoules et Dieu servir. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 129). L'une [des missions du Christ] est visible par l'incarnation, quant il prind nostre humaine nature, l'aultre invisible, qui se fait quant cilz enlumine par dedens nostre entendement en esclairissant les sens de nostre ame. (Somme abr., c.1477-1481, 118). SAINCT MARTIN. Mon tresdoulx pere, de vostre grant doctrine (...), Je vous mercye affectueusement, En vous disant que la grace divine De sa doulceur tellement m'enlumyne Que brief de vous feray departement. (LA VIGNE, S.M., 1496, 274). Croyez vous bien sans nulle doubte Au sainct Esprit qui enlumine Les crestiens a bonne doctrine ? (Myst. st Laur. S.W., 1499, 214).

 

-

Part. passé en empl. adj. : Et que plus est, en ceste sainte lumiere lez crestiens seront enlumines [l. enluminés] de nouvel, recongnosissans leurs tenebres passees en rejetant arriere l'ingratitude maldite. (MÉZIÈRES, Sustance H., 1396, 54). ...il est comme raison enluminée de vraye foy crestienne (GERS., Trin., 1402, 171).

 

.

Estre enluminé à + inf. "Être éclairé (par la grâce, par Dieu) de façon à" : Le premier [signe par lequel une personne peut savoir si elle est en grâce] est quant une personne est enluminee a congnoistre ses faultes et qu'elle met paine a y penser, car le commencement du bien est congnoistre son mal. (OLIVIER MAILLARD, Serm., 1475. In : Chrestom. R., 218).

 

.

Part. prés. en empl. adj. : ...vierge, espouse saintie, Enluminée et vraie enluminans. (Mir. Theod., 1357, 131).

 

-

Empl. pronom. réfl. S'enluminer qq. part. "Chercher la lumière, prendre son inspiration qq. part" : L'enseigne de Mahon, ou leur coers s'enlumine, Baillierent a porter au fil de la cousine Saudoine lor seignour : Pinart de Palestine Porta leur estendart. (Bât. Bouillon C., c.1350, 7).

 

b)

[D'une pers.] "Instruire qqn" : ...Que fais-tu que tu n'enlumines Tes enfans de belles doctrines A leur premier commencement ? (RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 58).

 

-

[D'une collectivité] "Éclairer, guider qqn" : Luxembourc souloit cler reluire Pour les autres enluminer Et pour tout le pays conduire Et a port de salus mener. (TAILLEV., Prise Luxemb. D., 1443, 170).

 

c)

[Dans la rhétorique amoureuse]

 

-

Enluminer le coeur

 

.

[D'une chose] : Or s'en part le bastart de la belle Aiglentine Qu'as fenestres s'en va avecques la roÿne Qui regarde souvent se verra Blanchandine, Car la beauté de lui le scien ceur enlumine. (Tristan Nant. S., c.1350, 528).

 

.

Avoir le coeur enluminé pour qqn. : ...la eust une dame d'une noble conté Qui pour le bastart ot le ceur enluminé. (Tristan Nant. S., c.1350, 246).

 

-

[D'une pers.] Estre enluminé d'amour "Être illuminé par qqc." : Or sont ly doy amant d'un point enamouré : Enduy de bonne amour sont sy enluminé Que ly ung n'ose l'autre dire sa voulenté. (Tristan Nant. S., c.1350, 233).

 

-

[D'un sentiment personnifié] "Illuminer qqn" : Amours les ignorans aprent, Amours les sages enlumine (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 121).

 

d)

"Mettre en lumière, faire connaître, honorer" : Dame, donnez moy desservir L'amour vostre filz (...) Si qu'il me vueille (...) recevoir en paradis Ou si hault vous enlumina. (Mir. parr., 1356, 52). Et par ce fault necessairement que l'Université s'en voit et se parte de la ville de Paris, qui en a esté moult honorée et enluminée ou temps passé. (FAUQ., III, 1431-1435, 103).

B. -

P. ext. [Idée de beauté]

 

1.

Au propre

 

a)

"Embellir, orner qqc." : ...puis regarderent la sale de touz lez, qui estoit painte et enluminee si finement que ce sembloit toute vive chose de quanque il y avoit paint. (Bérinus, I, c.1350-1370, 111). La grant douçour de vostre biauté fine Que souvenirs dedens mon cuer empreint, Vos gentils corps que bonté enlumine, Vo maniere qui toutes autres vaint, Vostre dous riant regart Et vraie amour qui de moy ne se part M'ont si conquis, douce, plaisant et pure, Que je vous aim seur toute creature. (MACH., L. dames, 1377, 172).

 

-

Part. passé en empl. adj. "Resplendissant" : Et ses dames et damoiselles furent noblement atournees, et les pluseurs orent les chiefs bien perlez et druz croisiez. Le roy et le duc Oste adestroient la damoiselle et les autres venoient après. Quant la compaignie entra en la sale, si fu toute enluminee de richesse et de beauté. (ARRAS, c.1392-1393, 190).

 

-

"Donner de la beauté et de l'éclat (à un visage, à un corps)" : Li enfes fu ou bois cui biauté enlumine, Que la couleur avoit gracieuse et sanguine. (Brun de la Mont. M., c.1350-1400, 29). La grant douçour de vostre biauté fine Que souvenirs dedens mon cuer empreint, Vos gentils corps que bonté enlumine, Vo maniere qui toutes autres vaint, Vostre dous riant regart Et vraie amour qui de moy ne se part M'ont si conquis, douce, plaisant et pure, Que je vous aim seur toute creature. (MACH., L. dames, 1377, 172). Les larmes, qui a grosses goutes Lui chieent sus sa clere face, Plus l'enluminent (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 113).

 

b)

En partic. "Orner, décorer (un manuscrit)" : ...cil livrez secrez Fu bien escripz et vraiz enluminez En parchemin de paiz et d'accordance (Mir. prev., 1352, 276). ...oudit Estude du Roy [en la tour du Boys de Vincennes] estoient les très belles grans Heures dudit Seigneur, très bien escriptes et très noblement enluminées et historiées (Invent. mobilier Ch. V, L., 1380, 319). ...et pour tant est ce que l'en estudie mieulx es livres enluminéz pour ce que la difference des couleurs donne souvenance de la difference des lignes, et consequanment de ycelle chose que l'on veult impectorer (LEGRAND, Archil. Sophie B., c.1400, 145). ...un breviaire à l'usaige de Romme qui est tres notable et bien enluminé (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419-1420, 484). ...pour l'accomplissement d'un liure moral, pièça commenchié, tant pour ledit liure relier, comme pour l'enluminer et historier (Comptes Lille L., t.1, 1427-1428, 250).

 

-

[Dans un contexte métaph.] "Rendre brillant, décorer comme avec des enluminures" : Graces en ait, loenges et saluz Li gentilz corps ou cil livrez secrez Fu bien escripz et vraiz enluminez En parchemin de paiz et d'accordance ! (Mir. prev., 1352, 277). Dedens mon livre de Pensee, J'ay trouvé escripvant mon cueur La vraye histoire de douleur, De larmes toute enluminee (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 308).

 

2.

Au fig.

 

-

[D'une pers. ou d'une chose] Enluminer qqc. "Être l'ornement, la gloire de qqc." : Dame, royne preux et saige, Qui tout paradis enlumines, Royne sur toutes roynes, Pour ton peuple ton fil deproie. (Jour Jug. R., c.1380-1400, 244). Et par ce fault necessairement que l'Université s'en voit et se parte de la ville de Paris, qui en a esté moult honorée et enluminée ou temps passé. (FAUQ., III, 1431-1435, 103).

 

-

Part. passé en empl. adj. "Enluminé, orné, paré brillamment de qqc. d'abstr." : Car souvereinne est de biauté, Enrichie de loiauté, De haute noblesse parée, De scens, d'onneur enluminée (MACH., D. verg., a.1340, 16). ...son gracieus atour Et sa biauté, que j'aour Par douce pensée, Et sa face coulourée, De toute biauté parée, De douçour enluminée... (MACH., Ch. bal., 1377, 588). Commence a parler d'aucunes dames qui furent enluminees de grant science (CHR. PIZ., Cité dames C., c.1404-1407, 723). Humble biauté, parfaite, enluminée De toute honnour qu'on puet apercevoir, Sage, courtoise, amoureuse et secrée Et tres plaisant, je ne me sçay doloir Ailleurs qu'à vous, que vous avez pooir De moy garir dou mal qui me mehaingne. (MACH., L. dames, 1377, 104). Et vous, ma dame honnorée, De franchise enluminée, D'humilité renommée Et de toute honnour parée... (MACH., Les lays, 1377, 468). ...tant avoit l'esperit enluminé de savoir qu'elle trouva plusieurs ars et ouvrages a faire qui oncques n'avoyent esté trouvez : l'art de la laine et de faire draps trouva toute, et fu la premiere qui oncques s'avisast de berbis tondre de laine, charpir, pigner, carder a divers outilz, nettoyer, amolir a broches de fer, filler a la quenoulle (CHR. PIZ., Cité dames C., c.1404-1407, 740).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Pierre Cromer

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