I. -

Empl. intrans. "Évacuer les excréments, déféquer" : Chascun n'acomplyt pas son voulloir a talent, Maiz cilz n'est pas mont saiges qui grans faiz entreprent Tant qu'il faille qu'il chiee dessoubz honteusement, Sy vous lo que faissiez tout a vostre talent. (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 93). Aussi ont les chienz aucunne foiz maladie qu'ilz ne peuent pisser et s'en perdent, et aussi qu'ilz ne peuent chier, et s'en perdent aussi. Et a celui qui ne puet chier, prenez la racine de un choul et la baignez en uille d'olive et li metez par la nature (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 122). Se aucuns dist à un autre, ge te chiray ou nez ou en la bouche, il paiera cinq Solz (Ordonn. rois Fr. S., t.7, 1390, 365). Par bieu ! c'est ung congié, voy tu ? Qu'on porte quand on va chier. (Roy sotz, c.1450-1500, 228). "...et, tandiz que le chien chye, le loup s'en va au boys." (BUEIL, II, 1461-1466, 93). Quel arroy ! SOTIN. Chie. (Sots Magn., a.1488, 191). Las ! y me chiront sur la teste. (Retraict T., c.1490, 234).

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Vulg. Envoyer chier (qqn). "Rembarrer (qqn)" : TESTE VERTE. Et s'en voise Chascun [nom d'un personnage] chier Qui a voulenté de mesdire (Sots triumph., c.1475, 38).

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[D'une chose] Faire chier : DANDO. Il m'est advis que je les vois, Elles vous pendent cy a leurs doys Des dyamens, des drogueries Et ung grant tas de brouilleries, Cela me feroit chier d'engoisse. (Sots Magn., a.1488, 196).

II. -

Empl. trans.

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[Obj. interne] : J'ay chié deux petites crotes, Noires, rondes comme pelotes (Path. D., c.1456-1469, 108). Je crye a toutes gens mercys. Synon aux traitres chiens matins [Thibault d'Aucigny et ses acolytes] Qui m'ont fait ronger [var. chier] dures crostes, Macher mains soirs et mains matins, Que ores je ne crains troys croctes. (VILLON, Test. M., 1461-1462, 149).

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[P. plaisant.] C'est bien chié. "C'est bien dit, bien fait" : - Alez vous ent, c'est bien chié ! Boutez en vostre talemache ["bissac"] : Vous estes trop mal artillié. - Voulez vous achetter ma vache ? (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 293). Estront de chient, c'est bien chïé ! (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 269). TESTE CREUSE. Ho, ho ! C'est bien chié. (Sots Magn., a.1488, 207).

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Prov. A vain pasteur loup chie laine : Chascun a son voloir vous maine, A vain pasteur loup chie laine (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 55).

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[Valeur minimale] : LA FEMME. Table n'avons ne banc tournis, Qui vaille ung estront de chien chié ; De tous biens sommes desgarnis (...). COLIN. (...) J'ay la teste toute ravie Quant vous usez de telz languages. (...) Pour vous fournir à telz bagages En moy ne trouverez aquest. (Colin loue dép. Dieu T., c.1485, 133).

III. -

Empl. pronom.

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Vulg. Se aller chier. "Aller ailleurs, partir plus loin, aller se faire voir" : Auquel suppliant ilz respondirent qu'il se allast chier et qu'ilz ne craignoient en riens nostre dit prevost. (Doc. Poitou G., t.12, 1479, 258).

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Allez vous chier !/Va te chier ! "Aller vous faire voir" : Alés vous chïer, mechant villaim (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 250). LUCIFFER. Va te chÿer, filz de putain coquart ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 219). LE GENDARME. Allés vous chier puterelle ! (P. moyne, a.1500, 50).