C.N.R.S.
 
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     CÉLESTE     
FEW II-1 caelestis
CELESTE, adj.
[T-L : celeste ; GDC : celeste/celestre ; AND : celestre ; FEW II-1, 34a : caelestis ; TLF : V, 360b : céleste]

A. -

ASTR. "Du ciel, du firmament"

 

1.

"Qui est situé dans le ciel, qui est propre au ciel"

 

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Arc celeste. V. arc

 

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Cause celeste. "Cause de nature astrale" : Des causes, signes et naissance De la maladie inginaire Com par Nature il se peust faire, Et lesqueles causes sont doubles, Pluseurs clères et pluseurs troubles, Car les aucunes sont célestres Et les autres si sont terrestres, Estans en bas assez prouchaines Et dépendens des primeraines (LA HAYE, P. peste, 1426, 19).

 

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Corps celeste. V. corps : ...ilz scevent lez mouvemens natureux de tous lez elemens et le cours dez corps celestes et la conjonction dez planetes entre soy meismez et aveques lez estelles fixes. (Songe verg. S., t.1, 1378, 374). ...je lui demanderoi volentiers quel fruit ou utillité peut venir à l'omme de sçavoir seullement le cours du ciel et des corps celestes, quant ne à quelle heure et minute et par quelz signes ilz passent (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 4 v°).

 

2.

"Qui se rapporte au mouvement des astres, qui en dépend"

 

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Cours celeste : Fut celui qui quist premier et investiga la vertu, nature et proprieté des herbes par le cours celeste et la monstra à plusieurs et aussi la science de astrologie, par especial à Esculapius, qui puis fut souverain medicin. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, 22).

 

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Speculation celeste : [Atheio] [Philologo] fut en ce temps moult ententif en la speculation celeste et y eut divers disciples. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 35 r°).

B. -

P. méton. "De la couleur du ciel" : La cinquiesme [espèce] est nommee sabech, lequel les Egypciens nomment baydach, qui ressemble a l'espervier, et est moindre que l'espervier, et a les yeulx celestez comme bleuz. (TARDIF, Art faulconn., 1492. In : Chrestom. R., 236).

C. -

"Du ciel, qui a rapport au ciel, en tant que lieu de la divinité et des bienheureux" : Ralons men en gloire celestre (Mir. pape, 1346, 378). ...par quoy leurs ames, ainsi par trop de sang et de grasse envolopees, ne peuent penser au bien celeste mais tousjours a leur ventre emplir. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 31). Et quant dou quart de vostre amour puis estre Mis hors d'enfer en paradis terrestre, Se je ne l'ay, y ne me porroit nestre Doleur ne peinne Qui tant me fust oublique ne senestre, Car ce seroit pour l'onneur et le mestre Perdre dou tout, et la joie celestre Et la mondainne. (MACH., F. am., c.1361, 154). Sa face reluysoit trop plus vivement et resplendissoit que le soleil, par quoy on pouoit bien jugier sa naissance estre plus divine et celeste que mortelle ou terrienne. Elle ot nom : Charité l'amoureuse, premiere fille du vray Dieu d'amour (GERS., Concept., 1401, 392). Noble enfant [Marie d'Orléans], de bonne heure né, A toute doulceur destiné, Manna du ciel, celeste don, De tout bienfait le guerdonné Et de noz maulx le vray pardon. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 41). Nous usons des choses utiles, transitores et temporeles, mais proprement nous fruissons et joyssons des choses eterneles et espiritueles ou celestes. (Somme abr., c.1477-1481, 118). Es natures celestiennes est alterité, une maniere de diversité. Es natures et choses qui sont dessoubz les celestes est pluralité. Et ainsi Dieu est simple en essence, car en lui ne puet estre aucune chose si non son estre essenciel que c'est il et nul accident ne puet estre en lui. (Somme abr., c.1477-1481, 147). Par le conseil de celeste asistence En excersant mon naturel office, J'ay propheré contre (la) Vie sentence Qui aura lieu, congneu leur malefice. (Cene dieux, c.1492, 140).

 

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Dieu celeste/Roi celeste : Depuis que Dieu, le Roy celestre, Eüst fait ciel et terre et mer... (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 636). Alons, de par le roy celestre... (Mir. abbeesse, 1340, 91). LA DAME. (...) Ha ! Mere au tresdoulx roy celestre, Je vous rens grace (Mir. enf. ress., 1353, 69). ...le souverein roy celestre Qui est dou ciel seigneur et mestre De l'air, de la mer, de la terre, Et de quanque la nue enserre (MACH., C. ami, 1357, 30). ...si anemi acouru Y sont pluseurs qui le gaitoient Et qui mortelment le haoient, Si virent par une fenestre Qu'il aouroit le Dieu celestre (MACH., C. ami, 1357, 38). Si prie de cuer Dieu celestre Qu'il lui en doint venir a chief (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 266). La seconde, afin de louer et gracier le hault Dieu celeste des gloires et bonnes fortunes advenues à voz ancesseurs et dont encoires vous vous en sentez en honneur et prouffit. (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 13).

 

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Paradis celeste. "Royaume de Dieu" : ...(de) humble couraige aussi et devote requeste la commectons à la Vierge glorieuse qui des pecheurs, desquieulx jusques cy le tres miserable avoir esté nous confessons, tousjours est advocate, et qui non sans cause est dicte du redempteur de l'humain gendre et roy de gloire mere très debonnaire, à Mons. Sainct-Michel et à toute la court de paradis celeste, affin que, par leurs prieres, elle monte es saintz cieulx pardurablement regner avec eulx (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 282).

 

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Regne celeste : Tout tendoit au regne celestre Vivant en char, tant com puet estre (Vie st Evroul S., c.1350, 38).

 

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Royaume celeste : ...toute personne qui a charité elle est en estat d'entrer en la succession et possession du royaume celeste. (OLIVIER MAILLARD, Serm., 1475. In : Chrestom. R., 219).

 

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Siege celeste : Et dois bien noter que il n'est pas vraiesemblabe a croire que le monde, qui a esté [fait] pour l'omme et pour les creatures subjectes a l'omme, fut oncques vuis en defaillant, tellement que en aucun temps nux de l'umain lignaige ne fut vivans au monde, appartenans a ce pourquoy l'omme a esté fait - c'est assavoir pour remplir les sieges celestes -, car trop grant inconvenient seroit de dire que Dieu eust laissié l'umain lignaige faillir ung tout seul moment, ne les creatures quy sont faittes pour l'usaige des hommes desquelx la souverainne cité doit estre parfaitte, et que de sa perfeccion fust frustree. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 238).

 

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[À propos des dieux] : Et moy, Mercure, il fault que je m'exibe Comme scribë et promoteur celeste (Cene dieux, c.1492, 108). C'est la Mort, des humains maistresse, Envoyé par les dieux celestes Vers toy, pour confire des pestes De ta tres venimeuse escume, Vomissement et orde spume Pour tous humains empoisonner. (Cene dieux, c.1492, 127). Les dieux en leur convy celeste Concluant par sentence divine Punir d'universelle peste Le peuple et par guerre et famine. (Cene dieux, c.1492, 122). Le dieu Mahon de celeste monarche (LA VIGNE, S.M., 1496, 140).

 

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Empl. subst.

 

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"Bienheureux, créature céleste" : Certainement a la fontainne tu es nettoyez et a la saintte onccion tu es receuz, et certes de la propre viande des celestes sus la table [tu as] receuz et usez, et du saint brevaige tu as aussi beuz [...]. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 284).

 

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"Celui qui croit en Dieu (?)" : ...car autant y participent [à l'amour du créateur] les incredules comme les celestes et lé mauvailz que les bons, et autant s'en poent glorifier les ungs que les aultres, car il y participent equallement. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 268).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin / Pierre Cromer

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